LETTRE Ă  CESAR - 3797

Lettre Ă  CĂ©sar

 

3797

 

Fontbrune fait remarquer que 3797 - 1555 donne 2242 qui est la date de la chronocratorie de Saturne, et de l'âge d'or (cf. quatrain, X, 89 - 2242-2243).

 

& sont perpetuelles vaticinations, pour d'yci a l'an 3797 (cura.free.fr).

 

Et maintenant que sommes conduicts par la lune, moyennant la totale puissance de Dieu eternel, que avant qu'elle aye parachevé son total circuit, le soleil viendra, & puis Saturne. Car selon les signes celestes le regne de Saturne sera de retour, que le tout calculé, le monde s'approche, d'une anaragonique revolution (cura.free.fr).

 

Pour que 3797 corresponde à 2242 il faut prendre comme point de départ -1555, qui est selon le comput samaritain de Lenglet, l'année de succession de Moïse par Josué (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr).

 

Mort de Moyse âgé de 120. ans. Il mourut le douziéme mois de l'année Sainte. Josué lui succede. Il envoye des espions à Jericho, au premier mois qui répond à Mars & Avril. Le peuple parle le Jourdain le dixiéme du premier mois. Le lendemain Josué rétablit l'usage de la circoncision. La manne celle de tomber. Premiere Pâque depuis le passage du Jourdain, le quinze du premier mois. Prise de Jericho. Les Israëlites vont au mont Hebal ériger un Autel, conformément à l'ordre de Moyse. Josue VIII. 30. 35. Deut. XXVII. 2. 12. &c. Les Gabaonices font alliance avec Josué. Guerre des cinq Rois liguez contre les Gabaonites. Josué les défait, & à la priere Dieu fait arrêter le soleil & la lune (Augustin Calmet, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, Tome 2, 1722 - books.google.fr).

 

AnnĂ©e du "miracle de JosuĂ©", celui de l'arrĂŞt du soleil et du doublement du jour : cf. symĂ©trie - 1555/0/1555.

 

1555

 

Il suffit de dresser la liste des Ă©vĂ©nements qui eurent lieu aux alentours de 1555 pour comprendre l'importance dĂ©cisive de cette charnière historique. L'Angleterre se sĂ©pare du groupe catholique, Henri VIII devient le chef de l'Église nationale rĂ©formĂ©e avec toutes les prĂ©rogatives politiques, religieuses et Ă©conomiques que cela comporte (1534). Après quelques difficultĂ©s, l'opĂ©ration est complète en 1559, avec Élisabeth Élimination du catholicisme au Danemark et en Norvège par Christian III (1553-1559). IndĂ©pendance de la Suède avec la royautĂ© absolue de Gustave Wasa. Autonomie de la Hollande protestante, après une lutte contre les Flandres catholiques et espagnoles durant jusqu'en 1579. En France, l'alliance de François Ier avec les princes allemands protestants, avec le sultan turc Soliman contre le Saint Empire romain germanique prouve que la lutte politique et Ă©conomique est maintenant tout Ă  fait dĂ©gagĂ©e des considĂ©rations religieuses. Henri II, mort en 1560, laisse le pouvoir royal fortement organisĂ© en monarchie absolue, pourvu de finances rĂ©gulières (crĂ©ation de la rente), d'une justice devant laquelle on plaide en français, de ministres responsables vis-Ă -vis du roi. Celui-ci, grâce au concordat, dispose du droit de nommer sur son territoire les membres du clergĂ©. De telles rĂ©formes ne font pas une nation au sens moderne du terme, elles constituent nĂ©anmoins les structures durables d'un groupe stable et bien dĂ©limitĂ©. Le grand Ă©vĂ©nement de 1555 est la destruction du Saint Empire romain germanique, l'empereur cessant d'ĂŞtre le bras sĂ©culier de l'Église accorde la libertĂ© religieuse, admet le protestantisme dans ses États. Les biens accumulĂ©s par le clergĂ© demeureront en la possession des rĂ©formĂ©s. Après l'abdication de Charles-Quint, l'Empire dĂ©sormais laĂŻque se dissocie : l'Espagne, la Flandre, l'Italie et le bloc germanique ne tarderont pas Ă  courir vers leurs destinĂ©es particulières.

 

L'Église, réunissant son dernier concile à Trente (1545-1563) arrête définitivement la forme de la religion; fixe les textes sacrés, cristallise la doctrine sur les dogmes et les sacrements, retouche les rituels, codifie un catéchisme, enfin, par une réforme intérieure, elle met la hiérarchie ecclésiastique à l'abri de toutes possibilités de troubles. Le christianisme établi en organisme privé ne peut plus compter désormais que sur l'appui épisodique des pouvoirs politiques, il ne les domine plus, il est à leur remorque.

 

Pour lĂ©gitimer le choix de cette date de 1555, notons la simultanĂ©itĂ© des transformations : la conception du monde change - Ă©noncĂ© du système de Copernic entre 1550 et 1555. La conception de l'homme est bouleversĂ©e par la dĂ©couverte de la circulation (Michel Servet mort en 1553). La connaissance du globe se complète (les grandes explorations). Les Essais de Montaigne coĂŻncident avec l'avènement d'une poĂ©sie profane : La PlĂ©iade. Les historiens les moins avertis de la rĂ©alitĂ© d'une civilisation, de ses phĂ©nomènes de croissance et de rĂ©gression, n'ont pas manquĂ© d'ĂŞtre frappĂ©s par la valeur exceptionnelle de cette pĂ©riode. Un coup d'oeil jetĂ© sur les orbes planĂ©taires calmerait leur Ă©tonnement.

 

Essayons de situer sans entrer dans le dĂ©tail les composantes d'un monde en train de se terminer Ă  l'abri duquel une germination ultĂ©rieure se prĂ©pare. Quelles sont tout d'abord les rĂ©actions du christianisme condamnĂ© ? Il ne dĂ©sespère pas reprendre son antique pouvoir et sa vigueur d'antan; pour ce faire, il change de mĂ©thodes. La Compagnie de JĂ©sus fondĂ©e par Ignace de Loyola (mort en 1556), destinĂ©e Ă  rĂ©pondre aux besoins d'une situation nouvelle, constitue l'armĂ©e internationale invisible la plus puissante, la plus habilement dirigĂ©e. Il s'agit de possĂ©der les esprits pour rĂ©tablir la suprĂ©matie totale du christianisme : on modèlera les enfants en s'assurant l'exclusivitĂ© de l'enseignement; on possĂ©dera les oeuvres de charitĂ© et d'assistance pour s'assurer de l'appui du peuple obligĂ© dans sa misère, pour calmer si possible les Ă©lans rĂ©volutionnaires. A l'Ă©gard des puissants, un confesseur averti sera dĂ©lĂ©guĂ© pour les diriger avec subtilitĂ©. Cette besogne suppose une extraordinaire technique de la psychologie personnelle. Le jĂ©suite, soumis lui-mĂŞme Ă  une discipline de fer, rendu simple instrument docile dans la main de son supĂ©rieur, arrive en effet, dans cette connaissance de l'âme, Ă  une maĂ®trise dont l'histoire n'avait pas connu d'exemples auparavant. Une expĂ©rimentation de trois siècles faite avec luciditĂ© et un maximum de cynisme assurent dĂ©jĂ  une singulière maĂ®trise. D'autre part un contrĂ´le discret mais ferme est exercĂ© sur toutes les branches de l'activitĂ© humaine sans qu'en aucun cas le public ne puisse en avoir les preuves formelles. A la puissance nominale comportant les responsabilitĂ©s et pouvant engendrer les mĂ©contentements, on substitue la puissance occulte. Un fond de manoeuvre considĂ©rable, acquis par des dons reçus, par la captation d'hĂ©ritages, par d'habiles placements, assure Ă  l'ordre une indĂ©pendance complète vis-Ă -vis des États. Le caractère international de l'institution permet une souplesse de jeu que seul le capitalisme contemporain pourra acquĂ©rir. Ainsi le jĂ©suite est partout, derrière le roi en monarchie, derrière les parlementaires en rĂ©publique, avec le chef factieux, il noyaute les partis d'opposition. Il tient les capitaines d'industrie, les agences de presse, les grands journaux, les revues qui se lisent, il est Ă  l'Institut, a un oeil sur les sciences qu'il entend sĂ©parer pour empĂŞcher toute nouvelle synthèse. Il oriente le goĂ»t, les recherches, les lectures avec impudence quand il le peut, sans se montrer quand il y est obligĂ©. Ce jĂ©suite en supplantant les autres ordres (ce qui est pratiquement rĂ©alisĂ©), en imposant son visage au christianisme, s'est constituĂ© le plus certain agent de nĂ©vrose sociale, il a jouĂ© le rĂ´le d'un cancer envahissant.

 

Si l'on conservait le plus léger doute à cet égard, il suffirait de réfléchir à ce que ces gens ont eu le pouvoir partout et que toujours la ruine et la mort en ont résulté. Maîtres des monarchies, celles-ci s'écroulent, maîtres des dictatures, elles finissent comme celle de Dolfuss ou dans le silence glacé d'un cimetière comme au Portugal (Pierre Mabille, Égrégores: ou, La Vie des civilisations, 1977 - books.google.fr).

 

Joannes Stadius, de Loenhout, professeur à Louvain puis (1576) à l'université de Paris, connu comme astronome, est un élève de Gemma Frisius qui écrivit pour ses Ephémérides la lettre-préface, datée du 28 février 1555. Dans ses Tabulae Bergenses (1560), Stadius se déclara partisan résolu du système de Copernic (Splendeurs d?Espagne et les villes belges, 1500-1700, 1985 - books.google.fr).

 

David Gans (1541-1613), historien, cosmographe et astronome juif de l’époque de la Renaissance, fut le premier auteur hébraïque à mentionner Copernic, d’une manière très élogieuse d’ailleurs (www.chamonal.com).

 

Avant Copernic, la façon de voir le cosmos reposait sur la thèse aristotélicienne que la Terre est au centre de l'univers et que tout tourne autour d'elle : «l'univers géocentrique». La description des mouvements des astres reposait sur le système dit «de Ptolémée» et la théorie des épicycles. Cette vision de l'univers (le géocentrisme) demeura la doctrine établie jusqu’à la fin de la Renaissance et ne fut totalement abandonnée par les savants et par l'Église que vers 1750. En 1582, lors de la grande réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII les travaux de Copernic sur l'héliocentrisme furent utilisés.

 

Le manuscrit du De Revolutionibus Orbium Coelestium (Des révolutions des sphères célestes) est achevé vers 1530. En 1533, l'hypothèse héliocentrique de Copernic s'est déjà répandue jusqu'au Pape Clément VII, et plusieurs prélats pressent Copernic de la publier. Vers 1540 circulent peut-être déjà des copies; du moins Georg Joachim Rheticus en publie à cette date à Dantzig une analyse qui connaît un grand succès.

 

Mais ce n'est qu'en 1543 que l'ouvrage immortel parait enfin chez un imprimeur luthérien de Nuremberg, au moment même de la mort de son auteur. On rapporte que Copernic eut l'occasion d'en manier un exemplaire dans les heures de son agonie.

 

Bien que chanoine, de son vivant Copernic ne fut jamais inquiété pour ses théories par les autorités ecclésiastiques, et il dédia son livre au Pape Paul III. Mais en 1616, avec la censure de la thèse de Galilée, le De Revolutionibus Orbium Coelestium est finalement mis à l'index des livres interdits par l'Église Catholique (il le sera jusqu'en 1835), jusqu'à correction (fr.wikipedia.org - Nicolas Copernic).

 

Cf. quatrain VIII, 47 - Regiomontanus - 2064-2065; VIII, 71 - Astronomie et religion - 2082-2083.

 

De 1558 à 2251 on a 693 années qui correspondent à une durée définie par Al Kindi assignée à l'Islam, Pierre d'Ailly en faisant un décompte solaire (cf. Introduction).

 

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