Lettre Ă Henry Chronologies : Proserpine Toutesfois contans, les ans depuis la creation du monde, iusques Ă la naissance de NoĂ«, sont passez milcinq cens & six ans,—& depuis la naissance de NoĂ« iusques Ă la parfaicte frabrication de l'arche, approchant de l'vniuerselle mondation, passerent six cens ans (si les dons estoyent Solaires ou Lunaires, ou des dix mixtions) ie tiens ce que les sacrees escriptures tiennent qui estoyent Solaires. Et Ă la fin d'iceux six ans NoĂ« entra dans l'arche pour estre sauuĂ© du deluge: — & fut iceluy deluge, vniuersel sur terre, & dura vn au & deux mois. — Et depuis la fin du deluge iusques Ă la natiuitĂ© d'Abraham, passa le nombre des ans de deux cens nonâte cinq. — Et depuis la natiuitĂ© d'Abraham iusques Ă la natiuitĂ© d'Isaaç passerent cent ans. — Et depuis Isaac iusques Ă Iacob, soixante ans — dès l'heure qu'il entra en Egypte iusques Ă l'yssue d'iceluy passerent cent trĂŞte ans. — Et depuis l'entrĂ©e de Iacob, en Egypte iusques Ă l'issue d'iceluy, passerent quatre cens trente ans. — Et depuis l'yssue d'Egypte iusques Ă l'edification du Temple faicte par Salomon au quatriesme an de son regne, passerent quatre cens octâte ou quatre vingts ans. — Et depuis l'edification du temple iusques Ă Iesus Christ selon la supputation des hierographes, passerent quatre cens nonante ans. — Et ainsi par ceste supputation que i'ay faicte, colligee par les sacres lettres, sont enuiron quatre mille cent septante trois ans & huict mois, peu ou moins: — Or de Iesus Christ en ça par la diuersitĂ© des sectes ie laisse, & ayant supputĂ© & calculĂ© les presentes Propheties, le tout selon l'ordre de la chaisne qui contient sa revelation, le tout par doctrine Astonomique, & selon mon naturel instinct, — & apres quelque temps & dans iceluy comprenant depuis le temps que Saturne qui tournera entre Ă sept du mois d'Auril, iusques au 15. d'Aoust Iupiter Ă 14. de Iuin iusques au 7. Octobre Mars depuis le 17. d'Auril, iusques au 22. de Iuin, Venus depuis le 9. d'Auril iusques au 22. de May, Mercure depuis le 3. de Feurier, iusques au 24. dudit. — En apres le premier de Iuin, iusques au 24. dudit, & du 25. de Septembre, iusques au 16. de Octobre, Saturne en Capricorne, Iupiter en Aquarius, Mars en Scorpio, Venus en Pisces, Mercure dans vn moys en Capricorne, Aquarius, & pisces, la lune en Aquarius la teste du Dragon en Libra: lĂ queĂĽe Ă son signe opposite—suyuant vne conionction de Iupiter Ă Mercure auec vn quadrin aspect de Mars Ă Mercure, & la teste du Dragon sera auec vne conionction du Soleil Ă Iupiter, l'annee sera pacifique sans eclypse, & non du tout, — & sera le commencement comprenant ce de ce que durera & commençant icelle annee sera faicte plus grande persecution Ă l'Eglise Chrestienne, que n'a estĂ© faicte en Afrique, & durera ceste-icy iusques, Ă l'an mil sept cens nonante deux que l'on cuydera estre vne renouation de siecle: — apres commencera le peuple Romain de se redresser, & de chasser quelques obscures tenebres, receuant quelque peu de leur pristine clartĂ©, non sans grande diuision & continuel changemens. — Venise en apres en grande force & puissance leuera ses aisles si treshaut, ne disant gueres aux forces de l'antique Rome. Et en iceluy temps grandes voyles Bisantines associees aux Ligustiques par l'appuy & puissance Aquilonaire, donnera quelque empeschement que des deux Cretenses ne leur sera la foy tenueĂ«. — Les arcs edifiez par les antiques Martiaux, s'accompagneront aux ondes de Neptune. — En l'Adriatique sera faicte discorde grande ce que sera uny sera separĂ©, approchera de maison ce que paravant estoit & est grande citĂ©, comprenant le Pompotam la Mesopotamie de l'Europe Ă quarante cinq & autres de quarante vn, quarante deux, & trente sept. — Et dans iceluy temps, & en icelles contrees la puissance infernale mettra Ă l'encontre de l'Eglise de Iesus Christ la puissance des aduersaires de sa loy, qui sera le second Antechrist, lequel persecurera icelle Eglise & son vray Vicaire, par moyen de la puissance des Roys temporels, qui seront par leur ignorance seduicts par langues, qui trencheront plus que nul glaiue entre les mains de l'insensĂ©. — Le susdicts regne de l'Antechrist ne durera que iusques au definement de ce n'ay pres de l'aage & de l'autre Ă la citĂ© de Plancus accompagnez de l'esleu de Modone Fulcy, par Ferrare, maintenu par Liguriens Adriaticques, & de la proximitĂ© de la grande Trinacrie. Les configurations astrales ont Ă©tĂ© associĂ©es Ă l'annĂ©e 1606. L’on trouve dans l’EpĂ®tre Ă Henri II une description complète de positions des diverses planètes dans le zodiaque, cette disposition s’avère justement ĂŞtre celle de 1606 (Jacques Halbronn, La fortune des emprunts Ă Leovitius dans les deux Ă©pĂ®tres nostradamiques datĂ©es de 1558, 2003 - ramkat.free.fr). Dans l'extrait proposĂ© par Halbronn, il manque une partie de phrase : Saturne qui tournera entrer Ă 7 du mois d’Avril jusques au 25 d’AoĂ»t, Jupiter Ă 14 de Juin jusques au 7 Octobre, Mars depuis le 17 Avril jusques au 22 de Juin. (***) Saturne en Capricorne, Jupiter en Aquarius (Verseau), Mars en Scorpio, VĂ©nus en Pisces (Poissons), Mercure dans un mois en Capricorne, Aquarius et Pisces, la Lune en Aquarius, la tĂŞte du Dragon en Libra (Balance), la queue Ă son signe opposite. Suivant une conjonction de Jupiter Ă Mercure, avec un quadrin aspect (carrĂ©) de Mars Ă Mercure et la tĂŞte du Dragon sera avec une conjonction du Soleil Ă Jupiter l’annĂ©e sera pacifique sans Ă©clipse et non du tout et sera le commencement comprenant se de ce que durera et commençant icelle annĂ©e sera faite plus grande persĂ©cution Ă l’Eglise ChrĂ©tienne. (***) En apres du premier de juin jusques au 24 du dict, et du 25 de septembre jusques au 16 d’octobre. Aussi en l'annĂ©e 1606, Mars ne se trouve pas en Scorpion d'avril au 7 juin, ni en septembre-octobre. (www.astro.com - 1606). Mythologie astrale Nonnus dit prĂ©cisĂ©ment que Jupiter s'Ă©toit mĂ©tamorphosĂ© en Serpent, lorsqu'il fĂ©conda Proserpine, & la rendit mère de Bacchus-Zagreus, ou de Horoscope de l'ancien Bacchus, & la position du ciel que le vieux AstrĂ©e (Liv. vi. vers 74), Ă©tablit au moment de cette conjonction, est celle que nous donne le globe Ă l'instant du coucher de la Couronne, & sur laquelle nous Ă©tablissons toute notre thĂ©orie de l'enlĂ©vement ou de la disparition de Proserpine. Voici quel est l'Ă©tat de la sphère au coucher hĂ©liaque de la constellation de la Couronne & du Serpent qui l'accompagne : Ă l'horison. oriental, le Taureau cĂ©leste, signe consacrĂ© Ă la planète VĂ©nus; au mĂ©ridien, le Verseau consacrĂ© Ă Saturne; Ă l'horison occidental, le Scorpion consacrĂ© Ă la planète de Mars; & au mĂ©ridien infĂ©rieur, le Lion, signe consacrĂ© au Soleil. VoilĂ les quatre points cardinaux des dĂ©terminations astrologiques, & que l'on observoit en tirant l'horoscope; & ce sont ici les signes des quatre planètes qu’AstrĂ©e considère pour fixer le moment oĂą le ravisseur de Proserpine trompera la vigilance de CĂ©rès. Le poĂ«te suppose d'abord que Jupiter mĂ©dite de donner naissance Ă un nouveau Bacchus qui soit l'image de l'ancien Bacchus tauriforme, du Bacchus-ZagrĂ©us. A cette occasion il peint la jeune Proserpine sous les traits les plus charmants, & infpirant l'amour Ă tous les dieux. Jupiter, sur-tout, est Ă©pris de les charmes, & la prĂ©fère Ă toutes les dĂ©esses. CĂ©rès alarmĂ©e, & craignant pour l'honneur de la fille, va consulter le devin AstrĂ©e, occupĂ© Ă tracer des figures astrologiques. Le jeune Lucifer annonce la dĂ©esse; l'astrologue va au devant d'elle, & son fils HespĂ©rus les introduit dans un appartement, oĂą les vents, fils d'AstrĂ©e, lui prĂ©sentent le nectar qu'elle accepte avec peine. Après le festin, CĂ©rès consulte AstrĂ©e, qui fait, apporter par AstĂ©rion son globe cĂ©leste. Il le fait mouvoir sur son axe, & porte ses yeux sur le Zodiaque, pour y considĂ©rer les aspects des planètes & des fixes. Si Ă la place des planètes qu'il dĂ©signe, les seules qui entrent dans son horoscope, & dont il Ă©toit aussi difficile Ă Nonnus qu'Ă nous de fixer la position au moment du rapt de Proserpine, on substitue les signes des planètes, qui ont une place constante & des rapports connus, & que Nonnus lui-mĂŞme, quelques vers plus loin, distribue, comme nous, dans le Zodiaque, on a l'Ă©tat du ciel en automne au coucher hĂ©liaque de la Couronne, Ă la pleine lune du Taureau. Le Scorpion, signe consacrĂ© Ă Mars, est au couchant, en aspect avec le Taureau de VĂ©nus, & il a Ă cĂ´tĂ© de lui, un peu au-desus, le Serpent cĂ©leste dont Jupiter prend la forme, pour obtenir les faveurs de la belle PersĂ©phone qui le couche avec lui. Le poĂ«te dĂ©ligne par centrum subterraneum le mĂ©ridien infĂ©rieur occupe par le signe du Lion, qui Ă©toit consacrĂ© au soleil, comme le reconnoĂ®t lui-mĂŞme Nonnus, lorsqu'il nous peint Jupiter rĂ©tablissant l'harmonie des cieux après l'incendie & le dĂ©luge de l'univers, (liv. vi. vers 232). Il place Mars au Scorpion en aspect avec le Taureau , signe de VĂ©nus, & il le met au couchant dans son horoscope, place qu'occupe effectivement alors le Scorpion cĂ©leste. Le poĂ«te place Saturne au Capricorne; mais on sait que la sĂ©rie recommence ensuite, & qu'il rĂ©side Ă©galement au Verseau; & l'Ă©pithète d'Aquosus ou d'Imbrifer, qu'il donne dans son horoscope Ă Saturne, convient bien Ă ce signe, & dĂ©signe la maison de Saturne par oĂą passe le mĂ©ridien. Enfin la circonstance du Serpent cĂ©leste qui se trouve au couchant avec Mars ou le Scorpion, fixe incontestablement la position du ciel, un coucher ou concubitus serpentis & Persephones. Aussi dans les monuments anciens qui reprĂ©sentent l'enlèvement de cette dĂ©esse, on voit un serpent sous les pieds des chevaux, symbole visible du Sere pent cĂ©leste; (Antiq. expl. tom. 1 ,part. I, pag. 38 D). Le poĂ«te continue son rĂ©cit, & nous dit que CĂ©rès, a l'armĂ©e de cette rĂ©ponse, attèle ses dragons Ă son char, s'en va avec sa fille vers la mer Adriatique & jusqu’en Sicile; que lĂ elle cache sa fille dans un antre, & en confie la garde Ă ses dragons. Il est aisĂ© de voir, par l'inspection d'un globe, que la CĂ©rès cĂ©leste ne se lève jamais sans ses dragons : l'Hydre de Lerne, placĂ©e Ă cĂ´tĂ© d'elle, prĂ©cède son char, & l'accompagne toujours, monte sur l'horison, & finit de se coucher avec elle. Le Serpent d'Ophiuchus suit de près son lever & son coucher. On nous peint ensuite la jeune PersĂ©phone qui file & brode dans la retraite, lorsque Jupiter se mĂ©tamorphose en Serpent, assoupit ses gardiens, & pĂ©nĂ©trant dans ce sombre asyle, la rend mère de Jupiter-Zagreus aux cornes de Taureau. Ce dieu ne vĂ©cut pas long-temps, & fut mis en pièces par les Titans : mais dans ce court espace de vie il subit diverses mĂ©tamorphoses, tantĂ´t portant l'Ă©gide de Jupiter, tantĂ´t prenant la forme de l'enfant, tantĂ´t celle du vieillard, tantĂ´t rugissant sous la figure du lion, tantĂ´t hennifsant sous celle du cheval, tantĂ´t tigre furieux, souvent taureau indomptable, c'est Ă -dire, en un mot, subissant toutes les mĂ©tamorphoses qu'Ă©prouvoit l'ame du monde dans la circulation pĂ©riodique Ă travers les fixes, dont ses statues symboliques empruntoient les formes variĂ©es qu'on lui donnoit dans les diverses saisons. Tels Ă©toient les dogmes thĂ©ologiques qu'on enseignoit dans les mystères de Bacchus, de CĂ©rès & de Proserpine, dont toutes les fables sacrĂ©es n'Ă©taient que des allĂ©gories relatives Ă l'action de l'ame du monde, & Ă son influence sur la nature & la vĂ©gĂ©tation (Charles François Dupuis, MĂ©moire sur l'origine des constellations & sur l'explication de la fable, par le moyen de l'astronomie, SupplĂ©mens pour l'Astronomie, publiĂ©e Ă Paris en 1771, 1781 - books.google.fr). "Grande Trinacrie" : Sicile Les Pierides, fiĂ©res de leur nombre & de leur naissance, car le Roi de MacĂ©doine Ă©toit leur pere, osĂ©rent s'Ă©galer aux Muses. Les Nymphes furent choisies pour arbitres, & l'une des PiĂ©rides chanta la guerre des GĂ©ants, pendant laquelle TyphĂ©e fils de la terre força les Dieux, Ă se cacher en Egypte sous la forme de divers animaux. (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Éducation complette, Tome 2, 1763 - books.google.fr, Les mĂ©tamorphoses d'Ovide, Volume 2, 1802 - books.google.fr). ArrivĂ©s lĂ , pris de terreur, Jupiter se transforma en bĂ©lier, Apollon en corbeau, Liber en mouton, Diane en chatte, Junon en vache, VĂ©nus en poisson (Naevius Zorzetti, Le premier mythographe du Vatican, traduit par Jacques Berlioz, 1995 - books.google.fr). La Muse Caliope chanta l'enlĂ©vement de Proserpine en ces termes : Le GĂ©ant TyphĂ©e ayant Ă©tĂ© enseveli en Sicile sous plusieurs vastes montagnes, fait de continuels efforts pour se relever, ce qui cause de frĂ©quens tremblemens de terre dans cette isle. Pluton craignant que la terre entr'ouverte ne laissât pĂ©nĂ©trer le jour dans son Empire, fit le tour de la Sicile, & arriva sur le mont Eryx. VĂ©nus l'ayant aperçu, excita son fils Ă soumettre le Dieu des ombres Ă la puissance. L'amour lui obĂ©it, & blessa ce Dieu pour Proserpine : elle Ă©toit fille de Jupiter, & de CĂ©rĂ©s mere des bleds; & Ă l'Ă©xemple de Diane, elle mĂ©prisoit les hommes, & vouloit vivre chaste. Elle Ă©toit alors occupĂ©e Ă cueillir des fleurs avec ses compagnes; Pluton s'en saisit, & son innocence Ă©toit si grande, qu'elle regretta la perte de ses fleurs. La Nymphe Ciane voulue s'oposer Ă l'enlĂ©vement de Proserpine; mais Pluton ayant frapĂ© de son trident les eaux de cette Nymphe, rentra dans les enfers (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Éducation complette, Tome 2, 1763 - books.google.fr, Les mĂ©tamorphoses d'Ovide, Volume 2, 1802 - books.google.fr). FrĂ©dĂ©ric II Roi de Sicile Prince solitaire sous tutelle pontificale, perçu comme le «roi des curĂ©s» au dĂ©but du siècle, il meurt en 1250 sous les imprĂ©cations du souverain pontife le qualifiant d’«AntĂ©christ». Empereur deux fois excommuniĂ©, il n’en est pas moins l’artisan de la restitution des Lieux Saints aux chrĂ©tiens. Incarnation de la figure impĂ©riale et de la plus grande gloire du Reich mĂ©diĂ©val pour les uns, il est pour d’autres le fossoyeur d’une Allemagne dont les intĂ©rĂŞts ont Ă©tĂ© sacrifiĂ©s au profit de la Sicile natale d’un souverain bien plus mĂ©diterranĂ©en que germanique… Lorsqu’il naĂ®t le 26 dĂ©cembre 1194, Ă Iesi, dans la Marche d’AncĂ´ne, FrĂ©dĂ©ric Roger de Hohenstaufen est promis Ă un hĂ©ritage sans commune mesure : il est en effet appelĂ© Ă ceindre un jour la couronne impĂ©riale de son père, Henri VI, et Ă recueillir par sa mère, petite-fille de Roger II de Sicile, le patrimoine mĂ©diterranĂ©en du sang normand coulant dans ses veines (institut-iliade.com). L'annĂ©e 1194 voit Saturne en Capricorne depuis le 3 janvier jusqu'Ă la fin (www.astro.com - 1194). "En apres du premier de juin jusques au 24 du dict, et du 25 de septembre jusques au 16 d’octobre" Le 19e et 22e dimanches après PentecĂ´te tombent le 25 septembre et 16 octobre pour Pâques au 27 mars Le 16e et 19e dimanches tombent le 25 septembre et 16 octobre pour Pâques au 17 avril. (Louis de Mas Latrie, Dictionnaire de statistique religieuse et de l'art de vĂ©rifier les dates, 1851 - books.google.fr). En consultant une table chronologique, on constate que les deux annĂ©es 1239 et 1250 sont les seules annĂ©es du XIIIe siècle oĂą Pâques tombe le 27 mars et qui ont pour lettre dominicale B (Revue savoisienne, Volumes 61 Ă 63, 1920 - books.google.fr). 1250, annĂ©e de la mort de FrĂ©dĂ©ric II. L'Ă©vangile du 22e dimanche après PentecĂ´te porte sur Matth., XXII, 21 : «Rendez Ă CĂ©sar ce qui appartient Ă CĂ©sar et Ă Dieu ce qui appartient Ă Dieu !» (Petites mĂ©ditations, 1861 - books.google.fr). L’Évangile du 19e dimanche lui a fait donner plus spĂ©cialement le nom de Dimanche des conviĂ©s aux noces : Matthieu 22, 1-14. Dès le commencement nĂ©anmoins de la sĂ©rie dominicale qui prend son point de dĂ©part Ă la descente de l’Esprit-Saint, l’Église proposait Ă ses fils l’enseignement Ă©vangĂ©lique qu’elle offre aujourd’hui derechef Ă leurs mĂ©ditations; au deuxième Dimanche après la PentecĂ´te, elle empruntait Ă saint Luc (s. Luc 14, 16-24) l’exposĂ© de la parabole du grand repas aux nombreux invitĂ©s, que saint Matthieu, prĂ©cisant davantage, appelle maintenant le festin des noces (abbe-pivert.com). Enzio est le fils illĂ©gitime de l'empereur FrĂ©dĂ©ric II du Saint-Empire (1194-1250) et d'AdĂ©laĂŻde d'Urslingen, la fille de Conrad d'Urslingen. Il seconde brillamment son père en Italie lors des luttes menĂ©es contre le pape et les GĂ©nois qu'il dĂ©fait lors du combat de Meloria en 1241. Enzio Ă©pouse en 1238 Adelasia de Torres, hĂ©ritière en Sardaigne des Judicats de Torres et de Gallura, et il reçoit de son père en 1242 le titre de «roi de Sardaigne». Il avait abandonnĂ© son Ă©pouse dès 1239 et leur mariage est dissous en 1246. Il combat ensuite les guelfes pour le compte de son père en Italie, mais il perd la bataille de Fossalta le 26 mai 1249 et il est emmenĂ© en captivitĂ© Ă Bologne, oĂą il vit vingt-trois ans en rĂ©sidence surveillĂ©e dans le palais Re Enzo. Son parti (les gibelins) est ensuite tenu en Ă©chec. FrĂ©dĂ©ric II (mort en 1250) tente en vain de nĂ©gocier sa libĂ©ration mais les Bolonais demeurent inflexibles. Ă€ sa mort, Enzio a droit Ă des obsèques solennelles et il est inhumĂ© dans la basilique San Domenico oĂą se trouve encore son tombeau (fr.wikipedia.org - Enzio). L'EMPIRE, d'hĂ©rĂ©ditaire qu'il Ă©toit sous les Princes de la race de Charlemagne, devint Ă©lectif en passant aux Princes Allemands, c'est-Ă -dire, après la mort de Louis IV, fils de l'Empereur Arnoul; mais la forme de l'Ă©lection, le nombre & la qualitĂ© des Electeurs ne furent pas toujours les mĂŞmes. D'abord tous les Princes, les Seigneurs & les dĂ©putĂ©s des villes, avoient droit de suffrage dans l'Ă©lection du Chef de l'Empire. Çela dura jusqu'au regne de l'Empereur Henri V, sous lequel les Princes-Officiers de l'Empire trouverent moyen de faire changer, en leur faveur, la forme de l'Ă©lection. Les autres Princes & Seigneurs, ainsi que les dĂ©putĂ©s des villes, n'eurent plus alors que le droit de prĂ©sentation, & celui d'Ă©lire fut restreint aux Grands-officiers, de maniere toutefois que s'ils Ă©lisoient un autre Empereur, ou Roi de Germanie que celui qui leur droit prĂ©sentĂ©, leur Ă©lection, pour ĂŞtre valide, avoit besoin d'ĂŞtre confirmĂ©e par le plus grand nombre de ceux qui composoient la Diete. Que si la division, comme il est arrive plusieurs fois, se mettoit entre les Electeurs, en ce cas l'Ă©lection Ă©toit dĂ©volue Ă toute l'assemblĂ©e. L'an 1239, le Pape GrĂ©goire IX ayant excommuniĂ© l'Empereur FrĂ©dĂ©ric II, & dĂ©clarĂ© l'Empire vacant, les Princes de Germanie prirent alors le parti de rĂ©duire le nombre des Electeurs aux sept Grands-Officiers; savoir, les ArchevĂŞques de Mayence, de Treves & de Cologne, le Comte Palatin, le Duc de Saxe, le Marquis de Brandebourg & le Roi de Boheme. On prĂ©tend mĂŞme que cette rĂ©duction s'Ă©toit faite quelques annĂ©es auparavant. Quoi qu'il en soit, il est certain qu'elle est postĂ©rieure Ă l'an 1210, Ă©poque de l'Ă©lection de FrĂ©dĂ©ric II. Il est cependant Ă remarquer que le droit de suffrage ainsi rĂ©duit, fut partagĂ© quelquefois entre les branches diffĂ©rentes des Maisons Electorales; ce qui fut rĂ©formĂ© par la Bulle d'Or, laquelle restreignit ce droit aux seuls Electeurs en titre. L'an 1623, l'Empereur Ferdinand II, après avoir mis an ban de l'Empire FrĂ©dĂ©ric, Electeur Palatin, confĂ©ra la dignitĂ© Electorale Ă Maximilien, Duc de Baviere, avec le Haut-Palatinat. Mais l'an 1648, FrĂ©dĂ©ric ayant obtenu son rĂ©tablissement aux ConfĂ©rences de Munster pour la paix, on crĂ©a un huitieme Electorat en sa faveur, avec la charge de Grand-Tresorier, pour ne pas dĂ©pouiller l’Electeur de Baviere. Enfin l'an 1692, l'Empereur LĂ©opold Ă©rigea le DuchĂ© d'Hannovre en neuvieme Electorat (L'art de vĂ©rifier les dates, Tome 1770 - books.google.fr). FrĂ©dĂ©ric II convoqua à Égra, le 1er juin 1239, une diète qui fut prĂ©sidĂ©e par Conrad et dans laquelle les princes s'engagèrent par serment Ă soutenir sa cause et Ă le rĂ©concilier avec le pape. Le mois suivant, Conrad tint Ă Mayence un concile auquel assistèrent l'archevĂŞque de cette ville et neuf autres Ă©vĂŞques. On y fit droit aux plaintes de l'Ă©vĂŞque d'Eichstadt. Toutes les difficultĂ©s religieuses y furent rĂ©glĂ©es avec autant d'unanimitĂ© que la question politique avait Ă©tĂ© rĂ©solue Ă l'assemblĂ©e d'Égra. Aussi la rĂ©union des opposants, qui devait se tenir le 1er aoĂ»t Ă Lebus, dans la marche de Brandebourg, n'eut aucun rĂ©sultat, le prince de Danemark ayant dĂ©clinĂ© le pĂ©rilleux honneur qu'on voulait lui confĂ©rer. L'archevĂŞque de Salzbourg rĂ©concilia le duc d'Autriche avec l'empereur, et porta ainsi un dommage considĂ©rable Ă la ligue pontificale. Enfin les princes de l'Empire, tant ecclĂ©siastiques que sĂ©culiers, conformĂ©ment Ă leurs promesses, Ă©crivirent Ă GrĂ©goire IX, au printemps de l'annĂ©e 1240, des lettres respectueuses, mais fermes, oĂą ils le suppliaient de prendre en considĂ©ration les malheurs dont l'Allemagne Ă©tait menacĂ©e et d'accorder la paix Ă l'empereur, «dont ils ne pouvaient ni ne voulaient en aucun temps abandonner les droits». Ils lui envoyaient aussi le nouveau maĂ®tre des Teutoniques Conrad, frère du landgrave de Thuringe, chargĂ© de mener les nĂ©gociations Ă bonne fin. Mais cet ambassadeur mourut Ă Rome le 24 juillet, et GrĂ©goire IX, loin de se prĂŞter Ă une pacification, ne songea qu'Ă susciter de nouveaux embarras Ă l'empereur en convoquant un concile Ă©videmment dirigĂ© contre lui (Historia diplomatica Friderici secundi, 1859 - books.google.fr). La plupart des chefs de la croisade d'outre-mer Ă©taient assemblĂ©s Ă Lion pour dĂ©libĂ©rer sur leur entreprise, lorsqu'ils recurent un nonce du souverain pontife, qui leur ordonna de retourner dans leurs foyers. Cet ordre inattendu de GrĂ©goire IX scandalisa les princes et les barons qui rĂ©pondirent Ă l'envoyĂ© de la Cour de Rome que le pape pouvait changer de politique, dĂ©sapprouver ce que lui-mĂŞme avait ordonnĂ©, mais que les dĂ©fenseurs de la croix, ceux qui s'Ă©taient vouĂ©s au service de JĂ©sus-Christ, restaient inĂ©branlables dans leurs desseins. «Nous avons fait,» ajoutaient-ils, «tous nos prĂ©paratifs; nous avons engagĂ© ou vendu nos terres, nos maisons et nos meubles; nous avons quittĂ© nos amis et nos familles, annoncĂ© notre arrivĂ©e en Palestine : la religion et l'honneur nous dĂ©fendent de retourner sur nos pas». Comme le nonce du pape voulut faire parler l'autoritĂ© de l'Église, et qu'il accusa les barons de trahir la cause qu'ils allaient dĂ©fendre, les guerriers chrĂ©tiens ne purent contenir leur indignation; les soldats et les chefs s'emportèrent au point de maltraiter l'ambassadeur du souverain pontife; ils l'auraient immolĂ© Ă leur colère sans les conseils et les prières des prĂ©lats et des Ă©vĂŞques. A peine les croisĂ©s venaient de renvoyer avec mĂ©pris le nonce du pape, qu'ils virent arriver des dĂ©putĂ©s de l'empereur d'Allemagne, qui les suppliaient Ă©galement de suspendre leur marche, et d'attendre que lui-mĂŞme eĂ»t rassemblĂ© ses troupes pour se mettre Ă leur tĂŞte. Ce prince avait Ă©crit au pape une lettre datĂ©e de CrĂ©mone, le 7 dĂ©cembre 1238, pour le prier de faire retarder l'expĂ©dition, promettant d'en ĂŞtre lui-mĂŞme Ă la Saint-Jean-Baptiste de l'annĂ©e suivante, c'est-Ă -dire le 24 juin 1239; mais FrĂ©dĂ©ric n'avait d'autre but que d'empĂŞcher cette expĂ©dition. Il devait craindre que les nouveaux croisĂ©s n'allassent en Palestine augmenter le nombre de ses ennemis, et troubler l'ordre qu'il croyait y avoir Ă©tabli. Ainsi, d'un cĂ´tĂ© le pape, de l'autre l'empereur, par des motifs diffĂ©rens, s'opposaient Ă l'expĂ©dition. S'il faut en croire une chronique manuscrite dont nous parlerons plus bas, FrĂ©dĂ©ric envoya une première fois prier les seigneurs croisĂ©s de diffĂ©rer leur dĂ©part d'un an, promettant de les accompagner alors; les seigneurs croisĂ©s dĂ©libĂ©rèrent entr'eux, et consentirent Ă attendre une annĂ©e. Quand cette annĂ©e fut rĂ©volue, et que FrĂ©dĂ©ric sut qu'ils se disposaient Ă partir, il leur envoya faire la mĂŞme prière, promettant de les accompagner dans un an, lorsque les affaires qui le retenaient encore seraient arrangĂ©es. Les seigneurs croisĂ©s, dit la Chronique, virent bien que ce « n'Ă©tait que guille et treicherie « que li emperor leur mandoit, et se dĂ©cidèrent Ă partir.» (Jean Lefevre, Fortia de Urban, Histoire de Hainaut de Jean de Guyse, traduite en francais avec le texte latin en regard,Tome 16, 1835 - books.google.fr). Environ sept cents chevaliers français accompagnèrent, en 1239, l'empereur Baudoin se dirigeant sur Constantinople, au moment oĂą les croisĂ©s se disposaient de leur cĂ´tĂ© Ă partir avec l'empereur FrĂ©dĂ©ric II, qu'ils avaient choisi comme chef de l'expĂ©dition. Ce choix de l'ennemi le plus acharnĂ© du Saint-Siège, auquel on allait confier les intĂ©rĂŞts de l'Ă©glise, Ă©tait une petite vengeance des barons mĂ©contents de l'attitude du pape. A cette nouvelle, GrĂ©goire IX irritĂ© envoya de Rome un de ses lĂ©gats pour inviter les champions du Christ Ă renoncer Ă leur projet, et Ă retourner chez eux, s'ils Ă©taient dĂ©jĂ en route. Les croisĂ©s ne furent pas moins courroucĂ©s de cette Ă©trange injonction donnĂ©e en des termes aussi impĂ©ratifs. Peu s'en fallut que les barons furieux et dĂ©jĂ parvenus Ă Lyon au mois de juillet, ne fissent un mauvais parti au lĂ©gat, qui parvint cependant Ă s'Ă©chapper sain et sauf, grâce Ă l'intervention de quelques prĂ©lats. Dans le mĂŞme moment, FrĂ©dĂ©ric II dĂ©clara fort Ă propos que la guerre qu'il soutenait contre les Lombards ne lui permettait pas d'accepter l'honneur de diriger l'expĂ©dition. Il fallut trouver un autre chef. Le duc de Bourgogne s'offrit pour ĂŞtre gĂ©nĂ©ralissime, et sollicita mĂŞme les suffrages; on ne commit pas l'imprudence de confier cette lourde responsabilitĂ© Ă un jeune homme de vingt-six ans; on lui prĂ©fĂ©ra avec raison le seul des croisĂ©s qui portĂ t le titre de roi, Thibaud de Champagne, roi de Navarre (Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capĂ©tienne, Volume 4, 1891 - books.google.fr). PersĂ©cution des Vaudois et excommunication L'an 1238. le Pape Gregoire IX ne trouvant pas que l'ArchevĂ©que de Milan poursuivit assez chaudement les Vaudois & autres contredisans aux abus du tems, en toute la Lombardie, delegua cette commission au Provincial des Jacobins ou Dominicains. Au mĂ©me an mourut Ă Bologne leur second General nommĂ© Jordain Successeur de Dominique, auquel succeda Reymont de Pegnefort natif de Barcellonne en Catalogne, qui avoit estĂ© Docteur en Droit en Barcellone, & depuis Châtelain & Penitencier du Pape Gregoire IX qui s'en estoit servi l'an 1230 pour rediger en ordre les Decretales : Celuy-cy semble avoir eĂ» plus de credit envers l'Empereur que n'avoit eĂ» son Predecesseur Jordain. L'an 1239 Indiction douziĂ©me le 22 de Fevrier, l'Empereur Frederic II cuidant gagner les bonnes graces du Pape, fit Ă Padoue pour un jour trois Edits contre les Vaudois & autres, qu'on mettoit tous en un mĂ©me Fidelium. Son loyer fut que le Pape Gregoire, luy fit encore pis que devant, l'excommuniant pour la seconde fois, un mois aprĂ©s ces cruels Edits, assavoir le jour des Palmes du 20 de Mars (Histoire generale des eglises Evangeliques des vallees de Piemont; ou Vaudoises, Tome 2, 1669 - books.google.fr). Pour les Vaudois et leurs persĂ©cutions cf. quatrains III, 99; VIII, 9; VIII, 70; VIII 77; X, 29 oĂą l'on trouve les termes "barbe" (nom des pasteurs Vaudois) ou "MĂ©sopotamie". "MĂ©sopotamie" renverrait Ă Lyon, ville entre SaĂ´ne et RhĂ´ne mais aussi fait Ă©cho Ă la BĂ©turie ("MĂ©sopotamie d'Europe"). Au quatrain VIII, 70 l'"AnthĂ©christ trois" serait François Ier persĂ©cutant les Vaudois en particulier en 1545. En 1792, lors de l'invasion française, les Vaudois resteront fidèles au souverain du royaume de PiĂ©mont-Sardaigne. Ils obtiendront un allègement de la lĂ©gislation restrictive qui les concernait en 1796 mais ne seront Ă Ă©galitĂ© qu'en 1800 avec l'annexion Ă la RĂ©publique française. Ils retomberont dans un statut de "citoyens de seconde zone" avec la Restauration savoyarde. Ce n'est qu'en 1848 avec la charte constitutionnelle octroyĂ©e par Charles-Albert, le Statut, qu'ils bĂ©nĂ©ficieront des mĂŞmes droits que ses autres sujets (ThĂ©odore Muret, Histoire de Henri Arnaud, (1641-1721) pasteur et chef militaire des Vaudois du PiĂ©mont: RĂ©sumĂ© de l'histoire vaudoise, 1853 - books.google.fr). Empire et Proserpine La question de savoir si Charlemagne a Ă©tĂ© enterrĂ© dans le sarcophage de Proserpine dès 814 est controversĂ©e. Les sources au sujet de la mort et des funĂ©railles de Charlemagne ne le mentionnent pas explicitement. L’historien Dieter Hägermann a soutenu que le sarcophage de Proserpine n'a Ă©tĂ© utilisĂ© qu’en 1165 après la dĂ©couverte du tombeau de Charlemagne par FrĂ©dĂ©ric Barberousse, pour y conserver les os de l'empereur; cependant, Hägermann estime qu’il est improbable que l’on ait coulĂ© un sarcophage en marbre aussi magnifique dans le sol de l’église. La raison pour laquelle un sarcophage Ă motifs paĂŻens ait Ă©tĂ© choisi pour recevoir les ossements d'un empereur chrĂ©tien peut s'expliquer par une interprĂ©tation chrĂ©tienne de l'histoire de Proserpine : DĂ©mĂ©ter ayant rĂ©ussi par ses prières Ă obtenir le retour de sa fille sur la terre pendant les deux tiers de l'annĂ©e a pu ĂŞtre interprĂ©tĂ© comme un signe de rĂ©surrection. En 1215, les restes de Charles sont Ă´tĂ©s du sarcophage pour ĂŞtre transfĂ©rĂ©s dans une châsse en orfèvrerie. Le sarcophage de Proserpine, vide, reste dans l'octogone de la chapelle palatine. En 1794, NapolĂ©on Ier fit emporter Ă Paris le sarcophage; il fut rendu en 1815, et placĂ© dans la chapelle saint- Nicolas (fr.wikipedia.org - Sarcophage de Proserpine, Fernand de MĂ©ly, Le tombeau de Charlemagne Ă Aix-la-Chapelle. In: Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 59? annĂ©e, N. 5, 1915 - www.persee.fr). L'important rĂ´le dĂ©volu au dieu Amor et Ă sa mère dans l'histoire du rapt de Proserpine constitue une innovation par rapport Ă la tradition. Le poète aurait-il voulu par lĂ rendre hommage Ă la puissance souveraine de ces divinitĂ©s ? On peut sĂ©rieusement en douter, s'il est vrai, comme le montre P. J. Johnson, que VĂ©nus et Cupidon apparaissent «moins ici comme les inspirateurs de l'amour que comme l'ImpĂ©ratrice et le Commandant en chef d'un empire», et qu'Ă travers tout le livre V, Ovide «se livre Ă une attaque en règle contre l'idĂ©ologie impĂ©riale romaine» (J.-Y. Maleuvre, Vrais et faux hĂ©ros dans Les mĂ©tamorphoses d'Ovide, 2005 - books.google.fr). Il conviendrait en outre de mĂ©nager une place au dernier avatar de la religion d'État, Ă la dernière des grandes thĂ©ologies du paganisme sous sa forme la plus officielle : je veux parler de la thĂ©ologie solaire, du culte de Sol Inuictus, installĂ©, de façon hasardeuse et Ă©phĂ©mère, par Élagabal, puis avec succès efficacement romanisĂ©, par AurĂ©lien, en 274, innovation qui demeure pleinement actuelle Ă l'Ă©poque oĂą Ă©crit Arnobe, quelque vingt-cinq ans plus tard. Le livre III procède, dans sa deuxième partie, Ă une revue des grands dieux du paganisme, de Janus aux divinitĂ©s astrales, honorĂ©es dès l'ancienne religion romaine, le Soleil et la Lune (chap. 29-36). Aucun ne sortira indemne de l'entreprise Que la spiritualitĂ© de l'Empire soit faiblement concernĂ©e, quand il s'agit de dĂ©terminer si Proserpine (pour reprendre un exemple dĂ©jĂ citĂ©) se confond bien, par une Ă©tymologie malencontreuse (et varronienne), avec «les semis qui serpentent», nul n'en disconviendra. Mais l'enjeu thĂ©ologique, spirituel, est infiniment plus considĂ©rable quand Arnobe Ă©tudie, l'un après l'autre, les grands dieux que le nĂ©opaganisme du IIIe siècle assimile au Soleil : Janus, Jupiter, Liber, Apollon. Leur sort Ă tous est scellĂ© par le mĂŞme refrain : si ce que disent vos thĂ©ologiens est vrai, si tous ces dieux ne sont en fait que le Soleil, il s'ensuit que Janus (Jupiter, Liber, Apollon) n'existent pas. Comme si le Soleil seul existait. Mais son tour viendra Ă lui aussi, avec la Lune, seule survivante d'une thĂ©ologie lunaire fĂ©minine et parallèle : neque Sol deus sit neque Luna (3, 35, 4). C'est la nĂ©gation suprĂŞme. Les Ă©tymologies assimilatrices ne sont pas innocentes. La thĂ©ologie unificatrice du syncrĂ©tisme l'est encore moins. Ă€ force de se concentrer sur un seul ĂŞtre divin, devenu la cible unique de l'apologiste chrĂ©tien : que sa divinitĂ© soit vaincue, non par l'argumentation de l'adversaire, mais par les contradictions de ses propres savants, et tout explose du mĂŞme coup. Tels sont les effets pervers du syncrĂ©tisme. Une fois niĂ©e la divinitĂ© du Soleil, il n'y a plus rien : tout l'Ă©difice relia gieux du paganisme s'effondre avec lui. C'est, entre les livres III Ă VII, le livre III qui, de Janus Ă Apollon, incarnation la plus ancienne, la plus classique, du Soleil, mène l'attaque la plus organisĂ©e contre le culte solaire. C'est lĂ , en effet, que quatre grands dieux sont successivement assimilĂ©s au Soleil, ce qui est l'expression mĂŞme de l'hĂ©nothĂ©isme et de son entreprise d'unification du monde divin (Henri Le Bonniec, Adversus nationes d'Arnobe Livre III, 1982 - books.google.fr). Au dĂ©but du livre 3 de l'Enlèvement de Proserpine, l'assemblĂ©e des dieux prend les allures d'une cĂ©rĂ©monie de cour, oĂą Jupiter assume l'absolu du pouvoir impĂ©rial (La poĂ©tique, thĂ©orie et pratique: actes du XVe congrès OrlĂ©ans, Association Guillaume BudĂ©, 2008 - books.google.fr). L'ancien topos de la poĂ©sie Ă©pique et cosmique, inspirĂ© des MĂ©tamorphoses oĂą les animaux du zodiaque sont prĂ©sentĂ©s comme des monstres menaçants, repris par Claudien dans la Gigantomachie (9, et s.) et l'Enlèvement de Proserpine (II, 188 et s.), Ă©tait devenu dans les panĂ©gyriques une allĂ©gorie de la grandeur. Le poète chrĂ©tien Prudence, nouveau psalmiste, en fait un Ă©lĂ©ment de sa cĂ©lĂ©bration. Ă€ l'exemple de Virgile qui voit en CĂ©sar Auguste une nouvelle constellation situĂ©e entre Erigone et les Pinces du Scorpion (Georg. I, 32-35), Ă l'exemple de Claudien qui reprĂ©sente Ă plusieurs reprises le zodiaque bouleversĂ© pour symboliser les victoires impĂ©riales, il chante le triomphe du nouveau soleil, le Christ, en insistant sur sa puissance (Laurence Gosserez, PoĂ©sie de lumière: une lecture de Prudence, 2001 - books.google.fr). Le plus ancien tĂ©moignage que nous possĂ©dions sur Eulalie de MĂ©rida est l'hymne que le poète espagnol Prudence composa en son honneur avant 405 (Peristephanon, 3). Selon ce rĂ©cit poĂ©tique, Eulalie Ă©tait une vierge consacrĂ©e, de naissance noble. DĂ©daignant le luxe et les activitĂ©s frivoles, elle manifestait une sĂ©vĂ©ritĂ© et une austĂ©ritĂ© dignes d'un âge avancĂ©. Sous Maximien (v. 77 et 81), donc vraisemblablement en 304, lors de la persĂ©cution la plus rigoureuse contre les chrĂ©tiens, elle refuse de sacrifier aux idoles. Pour la soustraire Ă la mort, ses parents la cachent Ă la campagne. Mais Eulalie s'enfuit durant la nuit et, accompagnĂ©e par un chĹ“ur d'anges, elle regagne la ville, sans se soucier des ronces et des Ă©pines qui lui blessent les pieds. Elle parvient au tribunal, y prononce un violent discours contre l'idolâtrie et demande elle-mĂŞme au juge de faire pĂ©rir son corps. Le juge essaie de la faire changer d'opinion en Ă©voquant les joies du mariage auxquelles elle renonce, et en lui rappelant ses devoirs envers ses parents. Pour toute rĂ©ponse, Eulalie lui crache Ă la figure, brise des statues et foule de ses pieds la farine sacrĂ©e. Sans retard, les bourreaux la soumettent Ă la torture; ils lui dĂ©chirent les flancs avec un ongle de fer. Pendant ce temps, pleine de joie et de courage, Eulalie chante le Christ. Le bourreau change alors de supplice : il la brĂ»le avec des torches. Eulalie recherche le feu et l'aspire (v. 160). Soudain, une colombe sort de sa bouche : «C'Ă©tait l'âme d'Eulalie, blanche comme le lait, allègre et innocente.» (v. 164-165). Devant ce prodige, le bourreau s'enfuit et, second miracle, la neige se met Ă tomber, formant un blanc linceul pour la jeune martyre : la nature elle-mĂŞme rend hommage Ă Eulalie (Dictionnaire des saints et grands tĂ©moins du christianisme, 2019 - books.google.fr). Politien a fait du royaume de Pluton et Proserpine dans l'Orfeo un lieu de mĂ©moire pour cĂ©lĂ©brer la cour des Gonzague Ă Mantoue. [...] Le thème des noces de Proserpine donne une part importante Ă Barbara de Brandebourg dans la mythologie politique mantouane. [...] En effet, le pouvoir du marquis de Gonzague prend pour modèle les CĂ©sars et se glorifie de l'alliance matrimoniale avec les empereurs de Germanie. Un autre motif essentiel est celui de l'insigne du pouvoir religieux : le marquis de Mantoue s'enorgueillissait des appuis qu'il avait Ă Rome, et grâce auxquels son fils François avait obtenu la charge de cardinal. [...] Politien approuve une conception du pouvoir de type impĂ©rial qui tire son modèle des CĂ©sars (Émilie SĂ©ris, Les Ă©toiles de NĂ©mĂ©sis: La rhĂ©torique de la mĂ©moire dans la poĂ©sie d'Ange Politien, 1454-1494, 2002 - books.google.fr). Jupiter et Verseau De la structure, nuage-tonnerre-foudre, les Romains ont tirĂ© des Ă©piclèses de Jupiter permettant aux Romains de l'identifier comme dieu de l'Orage : Jupiter pluvius, «pluvial», Jupiter tonans, «tonnant», Jupiter fulminator, «qui lance la foudre». A Rome, les prĂ©cipitations orageuses de Jupiter sont exprimĂ©es dans un rĂ©seau d'Ă©piclèses dĂ©crivant le cycle de la pluie. Serenus «du ciel sans nuage», il est le dieu du beau temps. Imbricitor «qui amène la pluie». Cette Ă©pithète se raccroche Ă©tymologiquement Ă aux noms latins imber, «la pluie» et nimbus, «le nuage orageux». Jupiter est donc imbricitor dans le moment prĂ©cĂ©dant les prĂ©cipitations. A ce moment, il devient alors pluvius, «pluvial», il libère les eaux pour donner vie Ă l'univers. Tibulle dĂ©crit bien cette Ă©piclèse du dieu dans ses ElĂ©gies : Grâce Ă toi (le Nil), le sol que tu arroses ne rĂ©clame pas l'eau du ciel, et l'herbe dessĂ©chĂ©e n'implore pas Jupiter qui distribue les pluies. Le rĂ©sultat de cette pluie bĂ©nĂ©fique se traduit par la luxuriance qu'il patronne en tant que frugifer (RaphaĂ«l Nicolle, Les dieux de l'Orage Ă Rome et chez les Hittites, 2015 - bdr.parisnanterre.fr). Zeus was also a sender of rain (Jupiter Pluvius); and he was sometimes identified with the rain itself as the inseminator of both Ceres for the earth and Proserpina for vegetation (Arnobius, Adv. Gent., V, 32, 35) (The Open Court, Volume 34, 1920 - books.google.fr). A cette occasion, Proserpine est appelĂ©e Libera par Arnobe (The Seven Books of Arnobius Adversus Gentes, traduit par Archibald Hamilton Bryce, Hugh Campbell, 1871 - books.google.fr). Cic. ND 2, 66 donne la bonne Ă©tymologie, par l'emprunt au grec : quod Graecorum nomen est... "Persephonè". VĂ©nus, Proserpine : l'ordre suivi par Arn. est varronien, puisque, sous son autre nom de Libera (Cic. Verr. 4, 106; Arn. 5, 21, 3; 5, 35, 3), Varr. l'assimile Ă VĂ©nus : Aug. ciu. 6, 9, p. 263 D Liberam, quam etiam Venerem putant, quod et ipsam perhibeant semina emittere; 7, 2-3, p. 274 sq. D Libera, quam et Venerem uolunt... quae Ceres seu Venus est = 93 Card. Pour l'Ă©tymologie, 7, 20, p. 298 D a proserpendo Proserpina dicta esset = 271 Card.; 7, 24, p. 304 D Proserpinam, quod ex ea proserpant fruges (supra, 3, 32, n. 3) = 268 Card.; LL 5, 68 : Luna... dicta Proserpina, quod haec ut serpens modo in dexteram, modo in sinisteram partem late mouetur = XVI a Card.; Isid. orig 8, 11, 57 et 60 Proserpinam, quod ex ea (sc. terra) proserpiant fruges. Proserpo : archaĂŻque, Plaut. As. 695; Per. 299; Poe. 1034; Sti. 724. L'explication rejoint l'interprĂ©tation allĂ©gorique de Proserpine enlevĂ©e par Pluton, 5, 32, 3-4; 5, 35, 3; 5, 37, 3-4 semen Proserpina diceretur (Henri Le Bonniec, Adversus nationes d'Arnobe Livre III, 1982 - books.google.fr). The Aquarius or the Jupiter of the tropics Aquarius is the Water-Carrier in the Zodiac, while Jupiter here is specifically Jupiter Pluvius, the god of rainfall in the classical mythology (Hamel the Obeah Man, 2008 - books.google.fr). Dragon et Balance Chez Claudien et chez le poète alexandrin Nonnos qui recourt aux textes orphiques plus anciens, les dragons sont attelĂ©s au char de DĂ©mĂ©ter-CĂ©rès qui les en dĂ©tache pour les placer comme gardes devant l'enclos oĂą elle enferme sa fille par peur d'un rapt. Le lien de la CĂ©rès aux dragons avec la vierge chrĂ©tienne pourrait s'expliquer par le fait que, dans l'iconographie chrĂ©tienne, la vierge apparaĂ®t en relation avec le dragon qu'elle piĂ©tine, comme une deuxième Eve qui, elle, combat les forces du mal, en accomplissant les versets du troisième livre de la GĂ©nèse suivant lesquels il existerait une Ă©ternelle hostilitĂ© entre les enfants d'Eve et les serpents (Ute Heidmann Ute, Mythe et identitĂ© : la fonction de l'emprunt mythologique dans Proserpina, rĂ©cit d'enfance d'Elisabeth Langgässer. In: Cahiers d'Études Germaniques, numĂ©ro 26, 1994 - www.persee.fr). Pour en revenir Ă 1606, notons D'Assoucy (Charles Coypeau), nĂ© Ă Paris en 1604 ou 1605, mort en 1679, qui a menĂ© une vie errante et misĂ©rable, tant en Italie qu'en France. On a de lui les Aventures d'Italie, l'Enlèvement de Proserpine, traduit de Claudien en vers burlesques; l'Ovide en belle humeur, travestissement d'une partie des MĂ©tamorphoses; etc. Son infĂ©rioritĂ© Ă l'Ă©gard de Scarron l'en faisait appeler le singe (Nicolas Boileau DesprĂ©aux, Ĺ’uvres poĂ©tiques (Éloge de M. DesprĂ©aux par M. D'Alembert), 1863 - books.google.fr). En effet, six mois après, l'ame du monde arrive vers les dernières Ă©toiles de la Balance, & s'unit alors Ă Persephone qui se leve hĂ©liaquement avec le Serpent cĂ©leste placĂ© au-dessous. Ils se levent ensemble & se trouvent ensemble encore le soir Ă l'horizon occidental, & par leur coucher sont lever le Taureau, qui, six mois auparavant, par son coucher, les faisoit lever : c'est cette apparence astronomique & cette succession alternative des levers & des couchers de ces Constellations opposĂ©es qui est exprimĂ©e dans le vers mystĂ©rieux : Taurus Draconem genuit & Taurum Draco (Antoine Mongez, EncyclopĂ©die mĂ©thodique. AntiquitĂ©s, mythologie, diplomatique des chartres et chronologie, 1793 - books.google.fr). Formule des fĂŞtes des Sabazies qu'on peut traduire par Le Dieu-Taureau procrĂ©a le reptile, Et le reptile engendra le taureau (Biographie universelle, ancienne et moderne: Partie mythologique, Tome 55, 1833 - books.google.fr). BientĂ´t, sous l'influence de son hymen avec ce dragon olympien ("drakonteiĂ´n"), les flancs de Proserpine s'arrondirent (Nonnos, Les Dionysiaques ou Bacchus poeme en 48 chants grec et francais, traduit par M. de Marcellus, 1856 - books.google.fr). MĂ©rida - Proserpine Capitale de l'EstrĂ©madure, MĂ©rida est notamment connue pour ses impressionnantes ruines romaines, dont celles de l'aqueduc des Miracles, qui approvisionnait la ville en eau depuis le lac de retenu de Proserpine (Serafin Fanjul, Al Andalus, l'invention d'un mythe: La rĂ©alitĂ© historique de l'Espagne des trois cultures, 2017 - books.google.fr). Les deux aquĂ©ducs de MĂ©rida prenaient les eaux Ă deux Ă©tangs artificiels, situĂ©s Ă quelque distance de la ville. Ces antiques rĂ©servoirs, portant le nom d'Albu fera ou Albuera, qui leur a Ă©tĂ© donnĂ© par les Arabes, existent encore aujourd'hui tout entiers, et offrent un système de construction dont la durĂ©e atteste la soliditĂ©. Le premier, Ă©loignĂ© d'une lieue de MĂ©rida, est alimentĂ© par les eaux pluviales et les ruisseaux des environs: on Ă©value Ă une lieue la circonfĂ©rence de sa surface quand il est plein. Ce qui tĂ©moigne que cet Ă©tablissement est d'origine romaine, c'est l'architecture d'une muraille Ă©norme, haute de 45 pieds et longue de plus de 1,300, qui sert Ă retenir les eaux du cĂ´tĂ© de l'ouest. Deux grosses tours, accolĂ©es Ă cette muraille, contiennent entre elles l'Ă©cluse qui sert Ă mettre l'Ă©tang Ă sec quand on veut en faire la pĂŞche. Il nourrit en abondance des poissons d'un goĂ»t très-dĂ©licat. Quelques auteurs l'ont dĂ©signĂ© sous le nom de lac de Proserpine, Ă cause d'une inscription votive Ă cette dĂ©esse, qui fut arrachĂ©e autrefois du mur que nous venons de dĂ©crire, et transportĂ©e sur celui d'une maison du voisinage, oĂą on la lit encore aujourd'hui. Le second de ces rĂ©servoirs, ou Albuera, se trouve Ă deux lieues environ Ă l'est de MĂ©rida, dans un pâturage nommĂ© de Cornalvo. Quoiqu'il ne soit pas aussi Ă©tendu que le premier, il lui est comparable par la beautĂ© et la soliditĂ© de la muraille qui retient ses eaux. Sur le cĂ´tĂ© intĂ©rieur de ce mur, on voit des restes de degrĂ©s, qui pourraient faire conjecturer que le peuple s'y rassemblait pour voir de lĂ quelque spectacle donnĂ© sur l'Ă©tang. On a dĂ©couvert aux environs des aquĂ©ducs souterrains, se communiquant entre eux au moyen de galeries, et si spacieux, qu'un homme peut y marcher Ă son aise. Il n'est pas douteux que ce lac n'ait Ă©tĂ© un de ceux qui alimentaient les aquĂ©ducs de MĂ©rida. L'eau qui en coule aujourd'hui donne naissance Ă la rivière Albaregas (Alexandre de Laborde, ItinĂ©raire descriptif de l'Espagne, Tome 3, 1828 - books.google.fr). Prière judiciaire, document datable du IIe s J.-C., gravĂ© sur le marbre et dĂ©couvert en Espagne, sur le mur d'un bassin, près du site d'Emerita-Augusta (aujourd'hui Merida) (Corpus de prières grecques et romaines, 2001 - books.google.fr). A MĂ©rida, Proserpine, sous une forme indigène, est invoquĂ©e dans une prière adressĂ©e Ă la dĂ©esse Ataecina Turibrigensis Proserpina afin qu'elle punisse un voleur : «DĂ©esse Turibrigensis Proserpina, je te prie, je te demande et t'implore, par ta grande majestĂ©, afin que tu me venges des vols qui m'ont Ă©tĂ© faits; quelqu'un m'a volĂ©, en moins de temps qu'il n'a fallu pour les faire, les objets qui sont inscrits ci-dessous : tuniques 6, capes de lin 2, chemises...» Ataecina est une dĂ©esse indigène assimilĂ©e Ă la dĂ©esse grĂ©co-romaine Proserpina Stygia (Malecot 1971, p. 229) (Marie-Odile Laforge, La religion privĂ©e Ă PompĂ©i, 2020 - books.google.fr). Durante siglos, el embalse era conocido como "Charca de la Albuera" o "Albuhera de Carija", (del árabe Albufera, laguna), debido a que recoge aguas del Arroyo de la Albuhera, un afluente del rĂo AljucĂ©n, y a su cercanĂa a la montaña de Carija. En el siglo XVIII fue descubierta una lápida en la que se invocaba a la diosa Ataecina-Proserpina, recibiendo desde entonces la actual nomenclatura (es.wikipedia.org - Embalse de Proserpina). Ataegina, AtĂ©gina, Ataecina, parfois francisĂ© en AtĂ©gine ou AtĂ©cine, est une divinitĂ© chthonienne populaire adorĂ©e par les anciens Ibères, Lusitaniens et Celtibères de la PĂ©ninsule IbĂ©rique. Selon les sources les plus courantes, le nom Ataegina est d'origine celtique : les deux racines *atte- et *geno- signifiant «rené», une autre explication se trouvant dans la racine *ad-akw?- (Ă rapprocher de adaig irlandais) signifiant «nuit» et qui en ferait une divinitĂ© infernale. Les Ă©pigraphes de la rĂ©gion de Badajoz associent la divinitĂ© Ă la Proserpine romaine, fille de CĂ©rès et de Jupiter, ou Ă PersĂ©phone et en feraient la divinitĂ© associĂ©e au printemps et aux saisons, cette fonction faisant Ă©cho Ă l'Ă©tymologie du nom, «renĂ©e». Ataegina Ă©tait vĂ©nĂ©rĂ©e en Lusitanie et en BĂ©tique; On trouve Ă©galement des sanctuaires dĂ©diĂ©s Ă Ataegina Ă Elvas au Portugal, Ă MĂ©rida et Cáceres en Espagne, mais aussi en d'autres lieux, en particulier près du fleuve Guadiana. Elle Ă©tait l'une des dĂ©esses vĂ©nĂ©rĂ©es Ă Myrtilis Iulia (aujourd'hui MĂ©rtola, Portugal), Pax Julia (Beja, Portugal) et en particulier en la ville de Turobriga, dont l'emplacement exact reste inconnu. Une plaque de bronze Ă Malpartida de Cáceres suggère une association avec la chèvre, Ă©levĂ©e au rang d'animal sacrĂ© (fr.wikipedia.org - Ataegina). Ă€ cĂ´tĂ© de divinitĂ©s romaines agraires, AtĂ©gina a retenu notre attention : cette dĂ©esse rĂ©gionale et agraire au caractère infernal venait de Turobriga, Ă©tait vĂ©nĂ©rĂ©e exclusivement dans le conuentus Emeritensis, et, Ă Augusta Emerita, devint AtĂ©gina-Proserpine sous l’impulsion d’indigènes. En effet, 10 de 12 inscriptions retrouvĂ©es viennent d’Augusta Emerita, de Metellinum et de la pertica de Norba. Le fora provincial et colonial d’Augusta Emerita n’abritaient pas que des dieux romains : des divinitĂ©s rĂ©gionales et nouvelles pouvaient y ĂŞtre vĂ©nĂ©rĂ©es. Ce fut le cas d’AtĂ©gina-Prosperpine qui se vit construire un sanctuaire et dĂ©diĂ© une digue sĂ»rement pendant les premières annĂ©es après la fondation de la colonie. Nous n’excluons pas que, dans un premier temps, ce sanctuaire urbain et cette digue ait Ă©tĂ© dĂ©diĂ© en l’honneur d’AtĂ©gina eu Ă©gar au nombre non-nĂ©gligeable d’inscriptions Ă©mĂ©ritaines en l’honneur d’AtĂ©gina. Grâce Ă l’apport d’une inscription de caractère privĂ© retrouvĂ©e au sein du sanctuaire, nous savons que ce sanctuaire Ă©tĂ© dĂ©diĂ© Ă AtĂ©gina-Proserpine. AtĂ©gina-Proserpine existait seulement Ă Augusta Emerita. Dans le reste du conuentus Emeritensis, c’était AtĂ©gina que l’on vĂ©nĂ©rait. Cette dĂ©esse rĂ©gionale possĂ©dait un sanctuaire Ă Turobriga, lieu mentionnĂ© par Pline l’Ancien (Plin, Nat, III, 14 : «Outre ces villes, on trouve en Celtique : Acinippo, Arunda, Arunci, Turobriga, Lastigi, SalpĂ©sa, SĂ©po et SĂ©rippo»). Turobriga faisait partie de la pertica de Norba et Ă©tait l’ancien nom de Santa LucĂa del Trampal dans l’actuelle AlcuĂ©scar. D’ailleurs, 5 inscriptions en l’honneur d’AtĂ©gina ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es aux alentours de Turobriga. Au dĂ©part, le culte en l’honneur d’AtĂ©gina Ă©tait un culte local qui s’est diffusĂ© dans tout le conuentus Emeritensis suite Ă la fondation d’Augusta Emerita mais aussi de Norba et de Metellinum oĂą a Ă©tĂ© retrouvĂ© une inscription urbaine (Simon El Husseini-Strintz, La crĂ©ation des panthĂ©ons romains dans la Lusitanie tardo-rĂ©publicaine et impĂ©riale : les colonies cĂ©saro-augustĂ©ennes de Lusitanie (45 av. J.-C.-68 ap. J.-C.), 2021 - dumas.ccsd.cnrs.fr). Pythagore appelait aussi les planètes les chiens de Proserpine. Cette expression singulière n'a de sens qu'Ă©sotĂ©riquement. Proserpine, la dĂ©esse des âmes, prĂ©sidait Ă leur incarnation dans la matière. Pythagore appelait donc les planètes : chiens de Proserpine, parce qu'elles gardent et retiennent les âmes incarnĂ©es comme le Cerbère mythologique garde les âmes en enfer (Edouard Schure, Les grands initiĂ©s (1902), 2022 - books.google.fr). Domitien et Proserpine Ou bien dira-t-on qu'il ne sçavoit pas mĂŞme compter, puisqu'il fixe & arreste son second dĂ©nombrement Ă 4173 ans & 8 mois, lorsqu'il ne monte qu'Ă 4092 ans & deux mois ? Certes je ne croi pas qu'aucun homme de bon sens, sage & judicieux, veuille imputer ici de l'abus, de l'ignorance ou de la rĂŞverie Ă Nostradamus. Il en faut donc rechercher la cause, & voir ce qu'il a prĂ©tendu nous insinuĂ«r par ces trois differens âges du monde, dont le premier & le dernier sont enveloppez dans la supputation ou le calcul qu'il en faut faire (Jean Le Roux, La clef de Nostradamus, 1710 - books.google.fr). La diffĂ©rence entre 4713 et 4092 donne 81. Le règne de Domitien (81-96) a longuement Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© rĂ©cemment et diffĂ©rents auteurs, se sont plu Ă mettre en Ă©vidence son despotisme et un certain culte de sa personne, dĂ©ifiĂ©e, voire divinisĂ©e. En sa qualitĂ© de «maĂ®tre et dieu» il fit consacrer un temple Ă la gens flavia; vers 85 en 88, au mĂ©pris d'ailleurs des computs officiels, il fait donner des jeux sĂ©culaires en l'honneur de l'Ă©vĂ©nement du Siècle d'Or. Enfin, il prend pour patron Juppiter Capitolinus et la cĂ©lèbre Minerve. On dit aussi qu'il avait un goĂ»t prononcĂ© pour les cultes d'Isis et de SĂ©rapis et qu'il fit construire un temple hors du pomĹ“rium sacrĂ©. Mais l'affaire des Vestales, condamnĂ©es sur le plus petit soupçon Ă mort, marque le règne de Domitien en sa qualitĂ© de Pontife Maxime intransigeant. Le prince fit notamment condamner puis enterrer vive la grande vestale Cornelia. Le sĂ©nateur Pline Ă©crira plus tard : «Après avoir souhaitĂ© passionnĂ©ment d'enterrer vive CornĂ©lia, la fameuse grande vestale, persuadĂ© que faire un exemple comme celui-lĂ donnerait de l'Ă©clat Ă son règne, usant de son droit de souverain pontife ou plutĂ´t de la cruautĂ© d'un tyran... il convoqua les pontifes non pas dans la demeure [traditionnelle] du Roi des sacrifices (Ă la rĂ©gie, palais des Pontifes) mais dans sa villa d'Albe et se chargeant d'un crime plus grave encore que celui qu'il se donnait l'air de punir, il condamna CornĂ©lia pour manquement Ă la chastetĂ© sans la faire comparaĂ®tre et sans l'entendre, alors que lui-mĂŞme avait eu un commerce honteux avec la fille de son frère et l'avait mĂŞme tuĂ©e, puis qu'après avoir perdu son mari, elle mourut d'un avortement». Les propos de Pline sont particulièrement sĂ©vères mais prĂ©cis et concordants. Toutefois on se demande si les questions de religion dĂ©terminaient Ă elles seules la conduite du prince plutĂ´t que ses pulsions maladives (Dominique A. Mignot, Pline le Jeune, le juriste tĂ©moin de son temps, d’après sa correspondance, 2015 - books.google.fr). Dii Severi dĂ©signent Pluton et Proserpine aussi bien qu’Isis et SĂ©rapis par syncrĂ©tisme Robert Etienne, Les syncrĂ©tismes religieux dans la PĂ©ninsule IbĂ©rique Ă l’époque impĂ©riale In : Itineraria hispanica, 2006 https://books.openedition.org/ausonius/8204?lang=fr#bodyftn60 Domitien serait le "Chaulveron" (chauve NĂ©ron de JuvĂ©nal) du quatrain IX, 76 - Batailles de Bedriac. Tout le monde scait que dans le deuil, on se faisoir ordinairement coupper les cheveux; qu'on les jettoit quelquefois sur le Bucher, ou sur le Mort, afin qu'ils fussent brĂ»lez avec lui : & il seroit assez inutile d'alleguer Homere, Euripide, Herodien; & tous les Latins. Les Anciens ne doutoient pas mĂŞme qu'on ne les couppât par l'ordre de Proserpine, Ă ceux qui Ă©toient dans les derniers momens de la vie. Virgile a dit de Didon : Nondum illi flavum Proserpina crinem Abstulerat. Sur quoy il est aisĂ© de voir Servius. Il n'Ă©toit pas permis de le les faire coupper sur la Mer, Ă moins que ce ne fĂ»t dans une tempĂŞte extraordinaire; & on se les faisoit razer dans l'esperance d'Ă©viter le naufrage par ce moyen. Juvenal : Cum stagnante sinu gaudent ubi vertica raso Garrula securi narrare pericula nauta. Voicy un Passage formel de Petrone : Notavit sibi ad Lunam, tonforem intempestivo inherentem ministerio, execratusque omen, quod imitaretur ultimum naufragorum votum. Elie Sched, Quistorp, & d'autres ont crĂ» que saint Paul avoit Ă©gard Ă cette CoĂ»tume, quand il dit dans le verset trente-quatriĂ©me du chapitre vingt-septiĂ©me des Actes : Je vous exhorte Ă prendre de la nourriture pour vous pouvoir sauver, car il ne tombera pas un seul cheveu de la tĂŞte d'aucun de vous (Urbain Chevreau, Chevraeana, Tome 2, 1700 - books.google.fr). Galba, ayant appris la mort de Neron se rendit Ă Rome, oĂą il fut dĂ©clarĂ© Empereur. Il ne jouĂŻt pourtant que 7 mois de l'Empire, & fut assassinĂ© par les bandes Pretoriennes. Othon, qui l'avoit fait assassiner, eut l'Empire pour sa rĂ©compense. Il ne jouit pas longtems de sa grandeur mal acquise, qu'il ne retint que 95 jours. Il se tua apres avoir Ă©tĂ© dĂ©fait par Vitellius Ă la première bataille de BĂ©driac le 14 avril 69. Othon, qui avait Ă©tĂ© envoyĂ© en Lusitanie comme gouverneur par NĂ©ron pour l'Ă©loigner de PoppĂ©e, avait dans son camp la LĂ©gion Adjutrix qui, après la bataille, fut stationnĂ©e en Lusitanie Ă Emerita (MĂ©rida) en MĂ©sopotamie d'Europe (BĂ©turie), alors que Vitellius commandait la LĂ©gion Rapax (cf. quatrain IX, 76). la LĂ©gion Adjutrix arriva en Espagne lorsqu'eut lieu la seconde bataille de BĂ©driac en octobre 69. Le quatrain IX, 76 emploie l'expression "Emmy deux fleuves" qui se traduit par MĂ©sopotamie (grec) tout en dĂ©signant le confluent de l'Adda et du PĂ´. On dit que c'est lui qui donna aux Espagnols la jurisdiction sur la Mauritanie Tingitane, dont ils jouĂŻrent jusques Ă la destruction du Royaume des Goths. Vitellius fut Ă©levĂ© Ă l'Empire par les legions Allemandes. DĂ©s qu'il en eut pris possession il s'abandonna Ă toutes sortes de vices. Il ne rĂ©gna que neuf mois, au bout desquels il fut assassinĂ© Ă Rome; & les Legions Orientales choisirent Flavius Vespasien. Cet Empereur fut un bon Prince, & tres vertueux. Il accorda aux Espagnols, afin de les obliger, les Privileges du peuple Latin : Et il leur envoya un grand nombre de Juifs apres la destruction de Jerusalem qui bâtirent la Ville de Merida. Il rĂ©gna 10 ans avec beaucoup d'honneur & de rĂ©putation; & mourut Ă Rome en l'an 80. Tite, son fils, succeda Ă l'Empire, & hĂ©rita de toutes ses vertus. Il ne rĂ©gna que 2 ans, 2 mois, & 20 jours. L'Espagne fut gouvernĂ©e sous son regne par trois Preteurs; Ă savoir celui de l'Espagne Taragonoise, celui de la Betique, & celui de la Lusitanie. Domitien, frere de Tite, mais qui ne lui ressembloit en rien, car c'Ă©toit un Prince tres vicieux, gouverna l'Empire 15 ans & 5 mois. Il persecuta les Chretiens, & fut tuĂ© dans son Palais, Ă cause de sa cruautĂ©, par un nommĂ© Stephanus, qu'il avoit dessein de mettre Ă mort. (Histoire abregee d'Espagne, contenant les diferentes races de ses rois, 1703 - books.google.fr, Michael DuBois, Legio, 2015 - books.google.fr). La dĂ©sapprobation du mariage avec la fratris filia, rendu lĂ©gal par Claude, resta cependant aussi forte, et semblable Ă celle qu'inspirait l'union d'un auunculus et d'une sororis filia : Tacite et SuĂ©tone rapportent que Claude et Agrippine ne trouvèrent quasiment pas d'imitateurs, et plusieurs cas d'unions, lĂ©gitimes ou non, entre patruus et nièce sont prĂ©sentĂ©s dans les sources littĂ©raires comme constituant des incestes, Ă commencer par les relations de Domitien avec la fille de son frère Titus. C'est peut-ĂŞtre aussi Ă l'inceste de Domitien que fait allusion, Ă travers celui de Claude, le Pseudo-SĂ©nèque dans l'Octauia, si cette pièce est bien d'Ă©poque flavienne. A l'Ă©poque de Constantin, Lactance prĂ©sente comme incestueux le mariage de Pluton et de Proserpine, alors que ce type d'union Ă©tait cependant encore lĂ©gal, et Firmicus Maternus, au livre III de sa Mathesis, c'est-Ă -dire très peu de temps avant la rĂ©forme de Constance II, classe parmi les relations incestueuses celles de femmes «avec leurs oncles paternels» (cum patruis). (Philippe Moreau, Incestus et prohibitae nuptiae. L’inceste Ă Rome: Conception romaine de l’inceste et histoire des prohibitions matrimoniales pour cause de parentĂ© dans la Rome antique, 2021 - books.google.fr). Cf. Lettre Ă Henry - Eulalie et le "cinquième degrĂ©" du Concile de Latran de 1215. Autrefois toute parentĂ© collatĂ©rale bien Ă©tablie formait un empĂŞchement canonique. (Concile d'Agde de 506, canon 61.) GrĂ©goire III limita cet empĂŞchement au septième degrĂ©; mais le quatrième concile de Latran de 1215 limita encore cet empĂŞchement; il rĂ©gla qu'une fois qu'on aurait atteint le cinquième degrĂ©, il n'y aurait plus d'empĂŞchement. Cette loi règle encore aujourd'hui la matière (AbbĂ© Pierrot, Dictionnaire de thĂ©ologie morale, Tome 2, 1849). Stace, dans son livre IV des Silves vv 37-38, Ă©crit : Terque quaterque dabit : mecum altera sæcula condes Et tibi longævi revocabitur ara Terenti. Tu prĂ©sideras avec moi Ă la renaissance du siècle (v. 37). Domitien avait dĂ©jĂ cĂ©lĂ©brĂ© les jeux SĂ©culaires. Ici le poète lui promet, par la voix de Janus, qu'il cĂ©lèbrera les jeux SĂ©culaires suivans, c'est-Ă -dire qu'il vivra encore cent ans. Heureusement pour le peuple romain, cette prĂ©diction n'a pas eu son effet; car Domitien est mort dans la mĂŞme annĂ©e de son dix-septième consulat. Non-seulement Stace dit que Domitien avec Janus ouvriront le siècle suivant, mais bien d'autres encore : Mecum altera sæcula condes. A la dĂ©couverte du vieil autel de TĂ©rente (v. 38). Dans les anciennes Ă©ditions, on lit: revocabitur ara parentis. Ce que les uns entendent d'un autel que Domitien aurait dressĂ©, dans son propre palais, en l'honneur de Vespasien son père, mort Ă l'âge de soixante-dix ans : de lĂ l'expression longævi; les autres, du temple qu'il fit bâtir en l'honneur des Flaviens, auteurs de sa famille. TurnĂ©be, Ă la marge de son manuscrit, avait Ă©crit Terenti, leçon dont les critiques modernes se sont emparĂ©s. Markland a observĂ© avec raison que le mot revocabitur ne peut s'appliquer Ă l'Ă©rection d'un monument, et qu'il s'agit ici d'une restauration ou d'un renouvellement. Morel lit Tarenti, et il entend les jeux SĂ©culaires qui se cĂ©lĂ©braient Ă Tarente de temps immĂ©morial, et qui, ayant Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©s depuis, furent rĂ©tablis par Domitien; mais il faut lire Terenti. C'Ă©tait un autel consacrĂ© Ă Pluton et Ă Proserpine. Cet autel restait enfoui sous la terre au milieu du Champ-de-Mars, pendant cent ans, au bout desquels on le retirait pour y faire des sacrifices expiatoires en l'honneur des divinitĂ©s infernales (Oeuvres complètes de Stace, Tome 3, traduit par J. W. Rinn, Nicolas-Louis Achaintre, 1837 - books.google.fr). Dans les premiers temps de Rome vivait Valerius Voluvius, citoyen d'Eretum, dans le territoire des Sabins. Trois de ses enfants, deux fils et une fille, furent frappĂ©s en mĂŞme temps de la peste; il reçut Ă ce sujet de ses dieux domèstiques l'ordre de descendre le Tibre avec ses enfants, jusqu'Ă un lieu nommĂ© Terentum, qui Ă©tait au-bout du Champ-de-Mars; et quand il serait arrivĂ©, de leur faire boire de l'eau chauffĂ©e sur l'autel de Pluton et de Proserpine. Ayant exĂ©cutĂ© toutes ces choses, et ses enfants s'Ă©tant endormis après avoir bu de cette eau, ils se trouvèrent parfaitement guĂ©ris Ă leur rĂ©veil, et dirent Ă leur père qu'ils avaient vu en songe un homme d'une grandeur et d'un air au-dessus du commun, qui leur avait ordonnĂ© d'offrir des victimes noires Ă Pluton et Ă Proserpine, et de passer trois jours de rĂ©jouissance en ce mĂŞme lieu. Le père, en action de grâces, offrit au trois jours en rĂ©jouissances dans le mĂŞme endroit les sacrifices indiquĂ©s, pendant trois nuits consĂ©cutives, sur un autel qu'il trouva enfoui dans la terre, en ce lieu mĂŞme; il dressa aux dieux des hts de parade, lectisternia; et pour conserver le souvenir de cet Ă©vĂ©nement il prit le nom de Manius Valerius Terentinus : Manius, Ă cause des Mânes ou divinites infernales auxquelles il avait sacrifiĂ©; Valerias, du verbe valere, parce que ses enfants avaient recouvĂ© la santĂ©; et Terentinus, parce que cet Ă©vĂ©nement s'Ă©tait passĂ© Ă Terentum. Il ne parait pas cependant que ces jeux aient Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©s jusqu'Ă l'an de Rome 215; en cette annĂ©e, qui Ă©tait la première après l'expulsion des rois, une peste violente, accompagnĂ©e de plusieurs prodiges, ayant jetĂ© la consternation dans la ville, Publius Valerius Publicola fit, sur le mĂŞme autel de Tarentum, des sacrifices Ă Platon et Ă Proserpine, et la contagion cessa. Cet illustre Romain fit graver sur l'autel une inscription portant qu'il avait fait cĂ©lebrer ces jeux pour a dĂ©livrance du peuple romain. Soixante ans après, l'an 303, un rĂ©itĂ©ra les mĂŞmes sacrifices per ordre des prĂŞtres des sibylles. Les cinquièmes jeux sĂ©culaires eurent lieu l'an 737 de Rome, sous Auguste; les sixièmes, l'an 800, sous Claude; les septièmes, en 846, sous Domitien; les huitièmes, en 903, sous Antonin le Pieux; les neuvièmes, en 957, sous Septime SĂ©vère; les dixièmes, en l'an 1000, sous les deux Philippes; les onzièmes, en 1016, sous Gallien; les douzièmes et derniers, en 1157, sous l'empereur chrĂ©tien Honorius, qui ne puit les refuser aux Romains non convertis (M. Bertrand, Dictionnaire universel, historique et comparatif de toutes les religions du monde, 1850 - books.google.fr). Domitien et MĂ©rida C'est en 25 avant J.-C. qu'Auguste dĂ©cide la fondation de la colonie d'Emerita Augusta, ou de Iulia Emerita Augusta, en affectant Ă cette crĂ©ation, qui ne doit rien Ă une prĂ©tendue garnison cĂ©sarienne antĂ©rieure, les emeriti des lĂ©gions Va Alaudae et Xa Gemina. Il procède en mĂŞme temps Ă l'assignation de centuries de 400 jugères chacune, soit des rectangles de 40 actus par 20 actus (1420 par 710 mètres). Elles sont orientĂ©es est-ouest; par les gromatici veteres, nous savons qu'elles font partie de la première assignation. [...] Le fleuve Anas (Guadania) coule au milieu de la pertica de la colonie. La date de crĂ©ation de la province de Lusitanie doit se placer en 16 avant JĂ©sus-Christ, au moment oĂą Auguste et Agrippa pacifient dĂ©finitivement la zone toujours remuante des Astures et des Cantabres et les honneurs, rĂ©servĂ©s Ă Agrippa par Emerita Augusta qui en particulier lui dĂ©die son théâtre, disent assez l'importance du voyage impĂ©rial. DĂ©sormais c'est le cours de l'Anas qui marque la frontière avec la BĂ©tique. La nouvelle assignation de terres Ă une seconde vague de colons, encore qu'elle soit plus vraisemblable que dĂ©montrĂ©e. Ce serait les vĂ©tĂ©rans des troupes, qui ont aidĂ© Ă la pacification dĂ©finitive, qui auraient Ă©tĂ© ainsi rĂ©compensĂ©s; cette seconde assignation s'accompagne sans doute de la concession du ius italicum, ce qui fait d'Emerita Augusta une colonia immunis, comme l'atteste le Digeste. C'est surtout reconnaĂ®tre le rĂ´le Ă©minent de la colonie qui devient capitale de la Lusitanie. La troisième assignation correspond sans doute Ă l'Ă©largissement de la population d'Emerita dont est responsable Othon en 69, qui cherche Ă se concilier citĂ©s et provinces. Le texte de Tacite nous rapporte qu'il procĂ©da Ă des familiarum adjectiones : donc de nouvelles familles vont occuper les centuries encore vides, ce qui est confirmĂ© par Frontin. Une borne (terminus) fixe Ă Valdecaballeros (Badajoz) la limite entre les gens de Lacimurga et les colons d'Ucubi (Espejo) : inter Lacimurg(e nses) et Ucubitanos c(olonos) c(oloniae) Claritatis Iuliae. C'est Vespasien qui a procĂ©dĂ© Ă ce bornage entre mars et la fin juin 73. Or une autre borne, connue depuis longtemps et convenablement lue, marque la limite entre les colons d'Ucubi, colonia Clantas Iulia et des Augustani Emeritenses. Il semble bien que, d'après Siculus Flaccus, ce soit Domitien qui ait fixĂ© leur frontière et les ait donnĂ©es en concession Ă leurs possesseurs (Étienne Robert,Ă€ propos du territoire d'Emerita Augusta (MĂ©rida). In: CitĂ© et territoire, 1995 - www.persee.fr). Quand un empereur avait rĂ©parĂ© une voie, le milliaire rappelait sa munificence par une inscription spĂ©ciale. C'est ainsi qu'en suivant la route la plus frĂ©quentĂ©e d'Espagne, celle d'Emerita Ă Cæsar-Augusta, on lisait sur le sixième milliaire le nom de Claude, sur le soixante-treizième milliaire celui de Vespasien. Enfin, le quatrième milliaire de la mĂŞme voie contenait un hommage Ă Titus, l'amour et l'espoir du genre humain, et le quatre-vingt-huitième consacrait l'Ă©quitĂ© sĂ©vère de Domitien, qui, achevant l'Ĺ“uvre imparfaite de son père, avait rigoureusement puni les malversations des publicains et exclu de tous les emplois cette race perverse (Mary Lafon, Histoire d'Espagne, Tome 1, 1865 - books.google.fr). Cf. "la Mesopotamie de l'Europe Ă quarante cinq & autres de quarante vn, quarante deux, & trente sept" dont les nombres pourraient reprĂ©senter des distances sur la route entre SĂ©ville (Hispalis) et MĂ©rida (Emerita) qui compte 165 milles comme leur somme (Lettre Ă Henry - 1792). Les trois dates de 11, 3 et 25 annĂ©es de persĂ©cutions donnĂ©es Ă la fin de la lettre, additionnĂ©es font 39, durĂ©e du règne impĂ©rial de FrĂ©dĂ©ric II (Lettre Ă Henry - Mont Jovis). Les "rois aquilonaires" persĂ©cuteurs sont trois du vivant de FrĂ©dĂ©ric II, roi de Sicile et empereur : FrĂ©dĂ©ric II rĂ©ussit, non sans d'importantes concessions, Ă faire accepter ses fils par les princes : Henri (VII), fils de Constance d'Aragon, puis Conrad IV, fils d'Isabelle de Brienne, devinrent rois de Germanie respectivement en 1220 et en 1237 (Sylvain Gouguenheim, Frederic II, 2021 - books.google.fr). Domitien et FrĂ©dĂ©ric II Les règnes de Vespasien, de Titus et de Domitien, Ă eux trois, ont durĂ© près de vingt-sept ans. Cette durĂ©e peut renvoyer au quatrain VIII, 77 traitant de l'AntĂ©christ trois (François Ier). FrĂ©dĂ©ric II Ă©tant le "second AntĂ©christ". Sainte Eulalie de MĂ©rida et Proserpine Des vases grecs nous montrent l'âme s'Ă©chappant comme un oiseau Ă tĂŞte de femme du corps d'un mourant, la vieille cantilène française nous parle d'une sainte qui, Ă sa mort «in figure de colomb volat a ciel». Ces âmes rĂ©sident aux Enfers, comme les Kères, les Harpyes, les Furies, les Stryges et les Moires, qui, avec les Sirènes, ne sont que d'autres noms venus sans doute de diverses parties de la Grèce, pour dĂ©signer des dĂ©mons de mĂŞme nature. Mais souvent elles quittent leur rĂ©sidence habituelle pour parcourir les campagnes, aveugler et affoler les hommes et jouer le rĂ´le de vengeresses; ce sont elles qui causent les rĂŞves effrayants et les cauchemars, et c'est sous cet aspect que M. Crusius a reconnu une Sirène dans un beau bas-relief attique, reprĂ©sentant une jeune femme ailĂ©e aux pieds palmĂ©s s'approchant d'un berger endormi. Mais elles peuvent ĂŞtre apaisĂ©es par des sacrifices : quand elles ont obtenu la satisfaction qu'elles rĂ©clamaient, elles deviennent bienveillantes et favorables, et comme les Furies, dans les mĂŞmes conditions, se transforment en EumĂ©nides, les Sirènes mettent leur chant et leurs instruments au service des mortels affligĂ©s qui sauront les adoucir. C'est ainsi que, dans Euripide, HĂ©lène les invoque «Vierges ailĂ©es, filles de la Terre, Sirènes mĂ©lodieuses, venez accompagner mes gĂ©missements avec le son plaintif de la syrinx et de la flĂ»te libyenne, afin que vos chants en accord avec mes larmes et mes maux dĂ©plorables envoient Ă Proserpine des chĹ“urs lugubres rĂ©pondant Ă mes lamentations». C'est lĂ sans doute la raison de leur prĂ©sence sur les tombeaux; elles sont proprement «l'oiseau de l'âme» et comme un symbole de l'"eidĂ´lon"; et elles reprĂ©sentent, pour les Romains comme pour les Grecs, l'âme apaisĂ©e qui prend part Ă la peine des vivants après avoir Ă©tĂ© pour eux un danger. En mĂŞme temps, elles constituent pour la tombe une protection contre les entreprises des mauvais esprits, un puissant "apotropaion", comme les tĂŞtes de Gorgone que l'on y plaçait aussi. Suivant un principe bien connu de la superstition, le "baskanos" protège contre la "baskania". C'est aussi comme symbole et substitution de l'âme qu'on a placĂ© souvent leurs images Ă l'intĂ©rieur mĂŞme des tombes (Charles Daremberg, Dictionnaire des antiquitĂ©s grecques et romaines, Tome 4, 1877 - books.google.fr). La SĂ©quence (ou Cantilène) de sainte Eulalie s'inspire d'une hymne du poète latin Prudence qu'on peut lire dans le Peristephanon. C'est un poème de 29 vers dĂ©casyllabes. Depuis la dĂ©couverte du texte en 1837 par Hoffmann von Fallersleben, la SĂ©quence a soulevĂ© de nombreux dĂ©bats, notamment sur le sens Ă©nigmatique de son quinzième vers. On s’accorde aujourd’hui Ă dater le codex du dĂ©but du IXe siècle (fr.wikipedia.org - SĂ©quence de sainte Eulalie). Decasyllabes comme les vers des quatrains des Centuries. Les roses nĂ©es du sang de VĂ©nus, selon une lĂ©gende bien attestĂ©e dans l'AntiquitĂ© tardive, reçoivent dans le Rapt de Proserpine de Claudien une valeur symbolique qui n'est pas tout Ă fait absente de l'hymne en l'honneur d'Eulalie (Laurence Gosserez, PoĂ©sie de lumière: une lecture de Prudence, 2001 - books.google.fr). Agnès reprĂ©sente les vierges martyres dans le "canon" des sept Passions; dans le Peristephanon Ă©largi, il y aura aussi Eulalie (perist. 4, 109-140). Perist. 14 prĂ©cède perist. 5 et a pour pendant perist. 13. Perist. 14 est, avec perist. 2, l'un des plus anciens poèmes du recueil; l'un et l'autre Ă©voquent une saintetĂ© accessible par le martyre et par l'ascèse (virginitĂ© consacrĂ©e, pauvretĂ©), et font du martyr un triomphateur et un protecteur des Romains. Agnès (rejoignant aux cieux de plein grĂ© le Christ-Époux) peut ĂŞtre opposĂ©e Ă Proserpine (c. Symm. 1, 356-360), enlevĂ©e aux enfers contre son grĂ© par Pluton - dans les deux cas, il est fait mention des Quirites, suppliant Proserpine ou protĂ©gĂ©s par Agnès (v. 4). Prudence narre l'exposition d'Agnès au lupanar, sous-entendu dans les versions antĂ©rieures. Cet Ă©pisode est situĂ© sous arcade du cirque de Domitien dont la place Navone Ă©pouse l'ellipse sur laquelle se trouve l'Ă©glise Sant'Agnese in Agone (Pierre-Yves Fux, Les sept passions de Prudence: (Peristephanon 2.5.9. 11-14); introduction generale et commentaire, 2003 - books.google.fr). Son livre intitulĂ© Peri StephanĂ´n : «A propos des couronnes», dut ĂŞtre dans sa pensĂ©e un «livre de dĂ©votion». Cette pensĂ©e inspiratrice se trahit dans la prĂ©occupation soutenue chez le poète de ne changer que peu de chose aux mĂ©moires originaux d'après lesquels il travaillait (Henri Leclercq, Les martyrs: recueil de pièces sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XXe siècle, Tome 3, 1921 - books.google.fr). Astronomiquement, Proserpine serait la Couronne borĂ©ale. "Pempotan" Alphonse VIII roi de Castille est mariĂ© en 1170 Ă sa majoritĂ© Ă l'âge de 15 ans, avec AliĂ©nor d'Angleterre âgĂ©e de 8 ans, fille d'Henri II d'Angleterre et d'AliĂ©nor d'Aquitaine, dont les possessions en font le plus grand souverain du moment. Ils ont douze enfants, dont quatre filles qui deviennent reines dont BĂ©rengère, reine de Castille (1180–1246) après son frère Henri, mariĂ©e Ă Conrad II de Souabe, duc de Souabe et fils de l'empereur FrĂ©dĂ©ric-Barberousse, puis Ă Alphonse IX, roi de LeĂłn (fr.wikipedia.org - Alphonse VIII de Castille). Si "Pempotan" est associĂ© Ă l'Angleterre dans le quatrain X, 100, notons que BĂ©rengère de Castille, fille d'une Anglaise, est la mère de Ferdinand III, dit le Saint, roi de Castille, qui supportera son père Alphonse IX roi de LĂ©on dans la conquĂŞte de MĂ©rida et de l'EstrĂ©madure (Charles Petit-Dutaillis, L'essor des Ă©tats d'Occident (France, Angleterre, PĂ©ninsule ibĂ©rique), 1944 - books.google.fr, Vies des saints choisies dans les auteurs les plus modernes et les plus cĂ©lèbres, principalement Croiset et Godescard, 1823 - books.google.fr). Cf. X, 47 - La guirlande de Julie ou Alphonse IX de LĂ©on - 2211-2212. Première chronologie : 4757 ans Car l'espace de temps de noz premiers, qui nous ont precedez sont telz, me remettant soubz la correction du plus sain jugement, que le premier homme Adam fut devant NoĂ« environ mille deux cens quarante deux ans, ne computant les temps par la supputation des gentilz, comme a mis par escript Varron : mais tant seulement selon les sacrees escriptures, & selon la foiblesse de mon esprit, en mes calculations astronomiques : Apres NoĂ« de luy & de l'universel deluge vint Abraham environ mille huictante ans, lequel a estĂ© souverain astrologue, selon aucuns, il inventa premier les lettres caldeiques, apres vint Moyse environ cinq cens quinze ou seize ans, & entre le temps de David Ă Moyse ont estĂ© cinq cens septante ans, lĂ environ. Puis apres entre le temps de David & le temps de nostre sauveur, & redempteur Iesus Christ, nay de l'unique vierge, ont estĂ© selon aucuns Cronographes mille trois cens cinquante ans, pourra objecter quelcun ceste supputation n'estre veritable, pource qu'elle differe Ă celle de Eusebe. Ce qui fait 4757 annĂ©es et une diffĂ©rence de 665 ans (chiffre presque "satanique") avec le 4092 de la seconde chronologie. A relier Ă une partie de la lettre vers la fin : ...& durant icelle supputation Astrologicque conferee auxsacrees lettres la persecution des gens ecclesiastiques prendra son origine par la puissance des Roys aquilonaires unys avecques les orientaux, & celle persecution durera xj ans quelque peu moings, que par lors defaillira le principal Roy aquilonaire, lesquelz ans acomplis surviendra son uny meridional, qui persecutera encore plus fort par l'espace de troys ans les gens d'eglise, par la seduction apostatique d'un qui tiendra toute puissance absolue Ă l'eglise militante & le sainct peuple de Dieu observateur de sa loy & tout ordre de religion sera grandement persecutĂ© & affligĂ© [...] ...& par autre guerre navalle rougira la mer que le raport d'un Roy Ă l'autre luy sera dict : Bellis rubuit navalibus aequor. [...] ...en apres l'antechrist sera le prince infernal, encores par la derniere foy trembleront tous les Royaumes de ChrestientĂ© & aussi des infidelles par l'espace de 25 ans, & feront plus grieves guerres & batailles, & seront villes citez chasteaux & tous autres edifices bruslez desolez destruictz, avec grande effusion de sang vestal, mariees, & vefves violees, enfans de laict contre les murs des villes allidez & brisez, & tant de maux se commettront par le moyen de Satan prince infernal, que presque le monde universel se trouvera defaict & desolĂ©, & avant iceulx advenemens, aucuns oyseaulx insolites [...] ...& apres que tel temps aura durĂ© longuement sera presque renouvellĂ© ung autre regne de Saturne, & siecle d'or, Dieu le createur dira entendant l'affliction de son peuple, Satan sera mis & lyĂ© dans l'abisme du barathre dans la profonde fosse, & adoncques commencera entre Dieu & les hommes une paix universelle & demeurera lyĂ© environ l'espace de mille ans, & tornera en sa plus grande force, la puissance ecclesiastique, & puis torne desliĂ©. "& cela sera proche du septiesme millenaire". Par rapport Ă la première chronologie biblique donnant 4757 ans de la crĂ©ation Ă JĂ©sus-Christ la fin du 6ème millĂ©naire arrive en 1243 Ă©poque de FrĂ©dĂ©ric II. Mille ans plus tard c'est 2242 annĂ©e chronocratorique de Saturne et son âge d'or : "Et apres que tel temps aura durĂ© longuement, sera presque renouuellĂ© vn autre regne de Saturne, & siecle d'or" (quelques lignes plus loin). Cf. quatrain X, 89 - L'âge d'or - 2242-2243. A la mort de FrĂ©dĂ©ric en 1250, on se place mille ans avant la fin des Centuries selon notre mĂ©thode : 2251. Fridaria - FrĂ©dĂ©ric Les chronocratories planĂ©taires sont les chronocratories que les auteurs arabes et les astrologues de la Renaissance appellent les fridariae ou ferdariae planetarum, un mot persan ou arabe, auquel Saumaise se chargerait volontiers de trouver une origine grecque : vox depravata ex Graeco "periodarion" quae "mikran periodon" significat (p. 231). Le sens du mot est très bien dĂ©fini par Haly ou son traducteur : Est autem Fridaria seu "chronokrateia" certus quidam annorum terminus et notas, in quo planeta gubernam vitam nali dat et infert et bonum val malum pro aui natura (VI, ch. IV) (Auguste BouchĂ©-Leclercq, L'astrologie grecque, 2013 - books.google.fr). Astrology also moved into the royal courts. Michael Scotus, who worked in Toledo and lectured in Bologna, was employed by Emperor Frederick II. Guido Bonatti, who lectured at the University of Bologna, was employed by Emperor Frederick II, Ezzelino da Romano III, Guido Novello da Polenta, and Guido I da Montefeltro, all Ghibelline supporters of the Holy Roman emperor in conflict with the Guelphs and the Papacy. [...] Tools in the medieval astrologer's toolkit included the ability to judge profession, marriage, wealth, and length of life from the chart as well as levels of eminence or slavery, and prediction via planetary periods (al Firdaria), profections, revolutions, and directing by triplicity, a central tenet in Arabic (William E. Burns, Astrology through History: Interpreting the Stars from Ancient Mesopotamia to the Present, 2018 - books.google.fr). |