La salière VII, 3 2001-2002 Aprés de France la victoire nauale, Les Barchinons, Salinons, les phocens : Lierre d'or, l'enclume serré
dedans la balle, Ceux de Ptolon au fraud feront consens. "balle" balle : paquet (cnrtl.fr). Avec l'enclume, on pense à la "trempe en
paquet", et à la forge catalane (Barcelone) (François
Camus-Mutel, L'art de tremper les fers et les aciers, 1846 - www.google.fr,
Johannes
Rudolf Wagner, Traité de chimie industrielle, Tome 1, 1892 -
www.google.fr/books/edition). "Ptolon"
: le débat sur l'origine de Toulon, Telo Martius ptelon : plume pteron : aile ptoia : agitation, mouvement Ptelon ou Pteleon nom de plusieurs villes de Grèce et
d'Asie mineure, dont une en Ionie, comme Phocée qui fonde la colonie de
Marseille, connue d'Etienne le Géographe (Antoine
Augustin Bruzen de La Martinière, Le grand dictionnaire geographique et
critique, Tome 8, 1737 - books.google.fr). Les origines de Toulon sont inconnues. Un manuscrit qui
existe aux archives communales de cette ville, intitulé Las causas antiquas de
l'antiqua cieutat de Tholon, écrit en provençal et dont l'auteur est le consul
Honoré Aycard, mort en 1635, attribue la fondation de la ville à Télamon, chef
d'une peuplade sauvage qui serait venue de la Germanie s'établir dans les
parages toulonnais vers 1642 avant Jésus-Christ. Cette origine fabuleuse a été
acceptée par le P. Isnard, de l'ordre des Minimes, mort en 1655, qui a laissé
une Histoire de la ville de Tolon restée manuscrite. Au XVIIe siècle, quelques
érudits attribuèrent la fondation de Toulon aux Phocéens de Marseille. D'autres
pensèrent qu'elle était due à Telo, marin marseillais dont il est fait mention
dans la Pharsale de Lucain. Soléry avait cru voir dans Toulon le Glanum de
Pomponius Mela. Peyresc, adoptant l'opinion du savant P. Hardouin, de la
compagnie de Jésus, pensait que ce pouvait être le Portus Citharista dont parle
Pline. Enfin, un certain nombre d'écrivains ont soutenu, d'autre part,
l'hypothèse qui faisait de Toulon le Tauroenlum de Strabon, de Ptolémée et de
Jules César. Mais de toutes ces opinions, les unes ne reposent sur aucune
preuve sérieuse et des découvertes récentes ont démontré l'inexactitude des
autres (M.
Dyrion, Ports de la rade de Toulon, Ports maritimes de la France, 1899 -
books.google.fr). Gauffridi et tous
les partisans de Toulon-Phocéen croyaient être d'autant plus autorisés à
admettre cette origine, que la dénomination primitive de Toulon, Telo, étant
grecque, ils y trouvaient un argument, non sans une certaine valeur, à
l'appui de leur opinion (Bulletin,
Volumes 52 à 53, Auteur Académie du Var, Toulon, 1884 - books.google.fr). Jean-François de Gaufridy (1622-1689), conseiller
au Parlement d'Aix, est l'auteur d'une Histoire de la Provence (1694) (gw.geneanet.org). Une mine à Toulon Une délibération
du Conseil de Ville de Toulon datée du 30 janvier 1459 prouve qu'une mine de
fer était exploitée à Six-Fours à cette date. Si cette mine se trouve hors
du cadre géographique étudié, le contexte géologique, lui, est bien le même que
celui du massif des Maures. En effet, le Cap-Sicié et les monts de Six-Fours,
correspondent à l'extrémité occidentale du massif isolé de celui-ci par les
vallées alluvionnaires de la région toulonnaise et bouleversé par les
mouvements tectoniques. Ce texte prouve que cette partie de la Provence n'était
pas délaissée par les prospections minières. Il explique, en substance, que «Honorat Rodelhat a exposé au conseil qu'il
a trouvé une mine de fer dans le territoire de Six-Fours, qu'il a obtenu du
Conseil Royal et de l'abbé de Saint-Victor la préférence pour l'extraction du
fer, moyennant le 10e qu'il lui paie; qu'en vertu de cette convention il a fait
construire un martinet où il a dépensé tout son avoir, et qu'aujourd'hui l'abbé
a autorisé un génois, habitant de Marseille, à extraire du fer, ce qui lui
porte préjudice et est contraire aux privilèges de la ville. En conséquence, il
réclame l'aide du Conseil pour poursuivre cette affaire. Le Conseil prend sa
demande en considération, le 30 janvier 1459». Cette fois, il ne s'agit pas
d'argent mais de fer. Un gisement dans le houiller de Six-Fours (schistes
noirs), situé près de la chapelle de la Pépiole a été exploité à une époque
récente. Le site présente, près de l'exploitation moderne en carrière, une
série de dépressions qui pourraient correspondre à une activité plus ancienne.
Le martinet dont parle le texte était probablement situé sur la Reppe, l'un des
principaux cours d'eau du secteur. Ce texte met en avant un entrepreneur
génois, rappelant l'intérêt qu'ils portaient au minerai de fer comme on peut le
voir en Corse et à l'Ile d'Elbe. Leur entreprise s'est-elle étendue au
continent, facilitée par une emprise importante dans le circuit commercial
local ? La volonté des Italiens ne se limiterait pas à l'extension de leur
réseau commercial (avec pour point de départ la ville de Marseille, lieu de
résidence du génois) mais bien, à l'intégration de la filière, par
appropriation des sites de production et probablement de la totalité du circuit
commercial. Honorat Rodelhat n'est pas un inconnu de la ville de Toulon. Bien
au contraire, il fait figure de notable riche et intervenant dans les affaires
de la cour de Provence. L'autorisation est délivrée par le Conseil Royal et
l'abbé de Saint-Victor, à qui il reverse une partie du produit, le dixième. Le
Conseil Royal a un rôle administratif et c'est l'abbé de Saint-Victor,
propriétaire du terrain qui négocie directement avec l'entrepreneur minier.
C'est l'abbé qui rompt le contrat et Honoré Rodelhat ne se tourne pas vers le
roi mais vers la commune de Toulon pour demander de l'aide. Cela signifie-t-il
qu'il existe une lutte entre les seigneurs et que la ville arbitre le conflit ?
Il semble, toutefois que c'est l'abbaye marseillaise, propriétaire du sol, qui
détient le pouvoir effectif sur la mine. [...] On constate une pénurie de savoir-faire en Provence. Des
notables comme Honoré Rodelhat ou Antoine Payant ont également obtenu des
concessions du roi René. Qu'ils soient
ecclésiastiques, nobles ou notables, c'est parce qu'ils sont proches du roi que
ces personnages ont obtenu leurs titres d'exploitation. Enfin des
bourgeois, marchands ou orfèvres, techniciens de la filière comme les
argentiers de Toulon et les orfèvres de Saint-Daumas obtenaient également des
concessions minières. Toutes les concessions sont accordées par le roi hormis
celle de Fuveau, accordée par le seigneur du lieu. Est-ce lié à la matière
recherchée ? L'abbé de Saint-Victor est associé au mi pour donner
l'autorisation d'exploiter la mine de Six-Fours. Presque toutes les mines
ouvertes à cette période concernent les métaux précieux pour le monnayage. On
compte seulement une mine de fer et une mine de charbon (Marie-Christine
Bailly-Maitre, Mines et pouvoir au Moyen Âge, 2020 - books.google.fr). En dépit de l'accord passé, Rodelhat est obligé de porter
plainte devant le conseil de Ville de Toulon car après l'avoir laissé engager
tout son bien dans cette entreprise et investir dans la construction d'un
martinet, l'abbé a décidé d'autoriser un
Génois habitant de Marseille à extraire du fer, ce qui lui porte préjudice en
contradiction avec les privilèges de la ville (Jacques
Labrot, Affairistes et usuriers au Moyen Âge, Tome 1, 2008 - books.google.fr). Un acte daté du 14 décembre 1458 témoigne ainsi d’un
désaccord entre l’autorité royale et l’abbé de Saint-Victor. La cour royale a
auparavant concédé les mines de fer de Six-fours à Honorat Rodelhat, de Toulon,
mais l’abbé passe outre. Il réfute à la cour le droit de le faire, ces terres
lui appartenant. Il les arrente donc à un certain Vivaldi, marchand génois,
citoyen et habitant de Marseille, pour deux années à partir de la Nativité, au
prix de cent florins. À ce tarif, le génois est propriétaire de tous les
bénéfices qu’il peut retirer de ces mines. L’autorité comtale reconnaît son
erreur et déchoit Honoré Rodelhat de ses prétentions. Cependant, l’affaire n’en
reste pas là, puisque celui-ci sollicite l’appui des autorités municipales de
Toulon comme le prouve un compte-rendu municipal du 30 janvier 1459. Rodelhat
qui se déclare inventeur de la mine,
aurait conclu un accord avec l’abbé de Saint-Victor, seigneur du terrain, lui
garantissant le monopole de l’exploitation contre un dixième du revenu de la
future mine. Sûr de son droit, il établit alors un martinet, ce qui prouve que
le gisement est jugé rentable (Olivier Thuaudet,
Les accessoires métalliques du vêtement et de la parurede corps en Provence du
XIe au XVIe siècle. Étude archéologique et approche croisée d’une production
méconnue, 2015 - hal.archives-ouvertes.fr). Le Génois s'appelle peut-être autrement J. de Vinaudas
demeurant à Marseille, qui proposait d'utiliser des ouvriers Italiens mieux
habitués au métier de mineur et plus rentables en productivité (Mine
de fer de Six-Fours - jcautran.free.fr). La fraude pourrait être le fait de Rodelhat sur l’abbaye de Saint Victor ? Fraude sur le fer Deux siècles plus tard la fraude sur le fer a lieu en Corse, possession génoise. L'introduction illicite de fer ou d'acier en Corse est un
thème récurrent dans la documentation. Le Capitaine Pantaleo Parisini au nom de
son frère Pietro, fermier de la gabelle, porte plainte le 9 septembre 1654
contre les patrons Giuseppe Franceschi et Gio. Piero Damiani, tous deux de
Pietracorbara (Cap-Corse), qui négocieraient dans le “Valinco et plages d'Istria
et Sartène” 40 livres de fer (ASG 96, août 1649) sous forme de barres,
provenant des “ferriere" proches de Bastia et destinées à fournir en fer
forgeable les stazzone (forge) du Sartenais. En 1655, l'appaltatore Ponte, qui
est intervenu vainement auprès du Lieutenant de Sartène, se plaint des
agissements de prêtres qui vendent fer et acier et demande à ce que le vicaire
épiscopal d'Ajaccio l'interdise (ASG 97, 26 février 1655). Le fer arrive
d'Italie mais aussi de la plaine orientale corse, par cabotage ou voies
terrestres. Ainsi, les hommes de Bastelica et de Bocognano, vendant ou troquant
leur laine dans les environs de Bastia n'hésitent pas à rentrer dans leur
village avec du fer et de l'acier (ASG 113, 1er août 1674). Certains fraudeurs
prétendent que les objets manufacturés qu'ils vendent ne doivent pas être
assujettis à la gabelle. Les “gabeliers” qui se succèdent durant la seconde
moitié du XVIIe siècle affirment quant à eux que tous les fers ou aciers, qu'il
s'agisse de barres (in barre), de socs d'araire (vomeri) ou de tout autre objet
manufacturé ou pas sont soumis à la gabelle (ASG 96, 22 août 1648) (J.P.
Comiti, Le fer en Corse au XVIIe siècle, Le fer dans les Alpes du moyen-âge au
XIXe siècle, actes du colloque international de Saint-Georges-d'Hurtières,
22-25 octobre 1998, 2001 - www.google.fr/books/edition). "Lierre"
: Hyères, jeu de mot Les îles d'Hyères sont un archipel composé de quatre îles
(Porquerolles plus les îles d'Or : Port-Cros, île de Bagaud, île du
Levant), quelques îlots et rochers français en mer Méditerranée, situés au
large de la presqu'île de Giens (commune d'Hyères) et du cap Bénat (commune de
Bormes-les-Mimosas), dans le département du Var. Elles sont administrativement rattachées
à la ville d'Hyères. Une partie des îles et de la zone maritime environnante
constitue le parc national de Port-Cros. Les îles sont nommées Stoëchades (ce
qui signifie rangées en ligne) par le géographe grec Strabon. Ce n'est que bien
plus tard qu'elles furent appelées en français îles d'Orient, puis îles d'Or
sous la Renaissance avant de prendre le nom d'îles d'Hyères (fr.wikipedia.org
- Îles d'Hyères). Il existe une famille du Dauphiné appelée Hyères qui a
dans son blason un lierre d'or. Louis d'Hyères participe au tournoi de Romans
en 1484 selon le roman de Guy Allard Zizim, prince ottoman, amoureux de
Philippine-Hélène de Sassenage, Histoire dauphinoise (Grenoble, 1673) (Ulysse
Chevalier, Un tournoi à Romans en 1484, 1888 - www.google.fr/books/edition). Bataille navale Warwick
(Richard Neville, 1428 - 1471), eldest son of Richard Neville, earl of Salisbury, moreover, did not think it prudent to attack
France directly, but did not hesitate to assail a fleet of twenty-eight ‘sail
of Spaniards,’ merchantmen, including sixteen ships of forecastle belonging to
Charles VII's ally, Henry IV of Castille, which appeared off Calais on 29 May
1458. Warwick had twelve vessels, of which only five were ships of forecastle,
and after six hours' fighting withdrew. He had captured six ships, but one at
least of these seems to have been recovered. The loss of life on the English
side was considerable, and they acknowledged themselves ‘well and truly beat’
(Paston Letters, i. 428) (Dictionary
of National Biography, 1885-1900, Volume 40 - en.wikisource.org). Les Catalans Barchinon : Barcelone (Honoré
Bouche, La Chorographie ou Description de Provence et l'histoire chronologique
du même pays, Tome 1, 1736 - www.google.fr/books/edition). En mars 1449,
visite royale encore, à Toulon, celle-ci de René, lequel a été appelé en
Provence, entre autres graves affaires, par la nécessité de prendre des mesures défensives contre les menaces
incessantes des Catalans (Charles
de Ribbe, La société provençale à la fin du moyen âge: d'après des documents
inédits, 1898 - books.google.fr). En février 1458,
les Catalans abordaient aux iles de Lérins. Grasse protestait d'abord qu'elle
était incapable de fournir un secours quelconque, mais le 14 mars, touchée par
les appels de Cannes et d'Antibes, la ville faisait un emprunt à ses citoyens
et les syndics, accompagnés du clavaire, désignaient d'office parmi les hommes
qui n'étaient pas partis la dernière fois, 50 combattants qui devaient aller
défendre les villes menacées (Gilette
Gauthier-Ziegler, Histoire de Grasse depuis les origines du Consulat jusqu'a le
reunion de la Provence a la Couronne, 1155-1482, 1935 - books.google.fr). Pendant près de vingt ans, le Catalan fait régner la
terreur sur le littoral et la prépondérance commerciale demeure à l'Italien.
C'est seulement à partir du milieu du XVe siècle que la situation commence à
s'améliorer. Non que la sécurité soit désormais parfaite : les Aragonais sont
toujours redoutables et en 1475 les Sarrasins saccagent Fréjus. Mais les
circonstances politiques sont favorables.
En 1458, l'ardent adversaire des Angevins, Alphonse V meurt ; Gênes se
donne au roi de France qui y place comme lieutenant le fils du roi René.
Celui-ci, d'ailleurs, par l échec de tous ses plans et l'avortement de toutes
ses espérances, est réduit à la paix. En France, la guerre de Cent ans s'achève
; Charles VII rétablit l'ordre ; le relèvement économique s'annonce (Victor-Louis
Bourrilly, Raoul Busquet, La Provence au Moyen Age: histoire politique,
l'eglise, les institutions (1112-1481), 1924 - books.google.fr). La crise de Catalogne et du Roussillon commence en 1458,
lors de l'avènement du roi Jean II d'Aragon, qui ne tarde pas à se brouiller
avec ses sujets catalans. Toujours à l'aguet, le roi de France Louis XI signe
avec lui le traité de Bayonne (1462), en vertu duquel ses troupes occupent le
Roussillon. Mais elles se heurtent à une résistance populaire acharnée. Trois
fois assiégé entre 1462 et 1475, Perpignan reçoit de Ferdinand le Catholique
l'appellation de fidelissima villa.. Mais, au moins
temporairement, le Roussillon est ruiné. A l'autre
extrémité, la Provence entre dans le royaume de France. Le roi René en a été en
fait le dernier souverain indépendant. Son neveu et successeur Charles III du
Maine ne prend possession de la Provence que grâce aux 18.000 lances fournies
par Louis XI, qui triomphent d'une petite année envoyée par son compétiteur le
duc de Lorraine. Il s'installe à Marseille, et y meurt dès le 11 décembre 1481,
léguant ses Etats à son royal cousin Louis XI (Philippe
Wolff, La ville française du Midi méditerranéen, La France et la Méditerranée:
vingt-sept siècles d'interdépendance, 1990 - books.google.fr). "Saillinons"
: salinon et Salaison ? En grec le salinon est une salière qui a servi à décrire
une forme géométrique. Le Salaison (Saleson), rivière qui est un affluent de
l'étang de Mauguio, a cette même étymologie : salarium (salière) (Ernest
Nègre, Toponymie générale de la France, 1990 - books.google.fr, Bernard
de Montfaucon, L'Antiquité expliquée et représentée en figures, Tome 5, 1724 -
books.google.fr). Voyez, je vous prie, le terme salos : il signifie
l'agitation ou le déferlement du flot, les turbulences de la mer et les
troubles de l'âme. Tremblement de terre, inquiétude. "saleuô",
le verbe : ébranler, agiter, miner ; mettre en mouvement un cheval ; être
balancé, ceci pour un bateau, d'un mouvement de roulis ; être incertain,
hésitant et troublé. L'aire sémantique est ici lucrétienne, archimédienne
aussi. Passez maintenant à la désinence indiquant la matière, et vous obtenez
le modèle réduit de ce trouble. Le Salinon des Lemmes est une courbe
fluctuante, déséquilibre de la houle, matrice ou modèle purs du turbantibus
aequora uentis, et ancêtre éloignée de nos systèmes déferlants. Archimède et
Lucrèce, comme prédécesseurs de René Thom. Cantor, déjà, dans sa grande
Geschichte, avait timidement proposé le terme salos, avant qu'aujourd'hui nous
puissions y voir aussi clair. La forme singulière du salinon concourt encore au
même monde, et Le Livre des lemmes est original. Et, de nouveau, Silius
Italicus : il savait les flots de la mer, leur agitation, quelle loi suivait
l'océan dans le flux et le reflux de ses ondes. Mieux que Les Corps flottants,
c'était le salinon (Michel
Serres, La Naissance de la physique dans le texte de Lucrèce: Fleuves et
turbulences, 2018 - books.google.fr). Archimède était de Syracuse en Sicile, domaine, avec la
Catalogne, du roi aragonais Alphonse V le Magnanime mort en 1458. Placée sous la tutelle des rois d'Aragon après le mariage
de Pierre II d'Aragon (1176-1213), roi d'Aragon et comte de Barcelone, avec
Marie de Montpellier, le 15 juin 1204, la ville de Montpellier connaît son
apogée. Pierre II accorde aux habitants les franchises et libertés qu'ils
réclament. Leur fils Jacme, ou Jaume en catalan, Jaime en castillan et Jacques
Ier en français, natif de Montpellier, y entretient une cour brillante. [...]
Jaume, dit Jacques III, dernier roi indépendant de Majorque, comte de
Roussillon et de Cerdagne et seigneur de Montpellier, neveu du roi Sanche et
fils de l'infant Ferdinand de Majorque, prince de Morée. En 1349, il vend la
seigneurie de Montpellier au roi de France Philippe VI : Montpellier devient
possession de la couronne de France (fr.wikipedia.org
- Seigneurie de Montpellier). Le 6 juin 1458 les consuls exposaient aux commissaires
royaux des Etats de Languedoc que leur ville était presque un port de mer en
raison de la proximité d'Aigues-Mortes et qu'il y avait de très nombreux
marchands étrangers de diverses provinces et nations maritimes, comme les
Génois, les Pisans, les Florentins, les Lombards, les Catalans, les Napolitains.
Ils faisaient venir du Levant et d'ailleurs des épices et beaucoup d'autres
genres de marchandises qu'ils rassemblaient à Montpellier. Certains d'entre eux
ont des maisons à eux où ils vivent, quoiqu'ils ne soient pas juridiquement
habitants du royaume ; d'autres chargent des marchands de Montpellier de vendre
leurs marchandises. Beaucoup de Montpelliérains bénéficient de cette situation
: on les considère comme riches et ils vivent là-dessus avec leurs femmes , enfants et domestiques. Toutes sortes de
marchandises sont vendues à Montpellier, et cela contribue à la prospérité des
sujets du roi. Le roi lui-même en tire profit par les taxes et les impôts qu'il
prélève sur le trafic. A se fier aux nombreux actes commerciaux enregistrés par
les notaires, il ne semble pas que dans la seconde moitié du 15e siècle le
trafic ait connu de transformation essentielle. On y retrouve en premier lieu
la laine et les draps, et il apparaît qu'à Montpellier commence à se développer
une véritable industrie drapière (Gérard
Cholvy, Histoire de Montpellier, 2001 - books.google.fr). Les étrangers étaient admis à créer chez elle des
comptoirs ; son influence était telle qu'elle avait obtenu de tous les
princes avec lesquels elle trafiquait des traités avantageux et parfois
exclusifs. C'est ainsi que le pape Urbain V lui avait permis, par une bulle de
1367, de commercer, sans encourir les censures ecclésiastiques, avec les
Sarrasins, à Alexandrie et dans les ports soumis à l'autorité du soudan. Le
Souverain Pontife n'accordait, il est vrai, « cette permission que pour un seul
navire, chaque année, sur les six appartenant à la ville de Montpellier, et
sous la condition expresse qu'il n'y serait chargé de marchandises que des
seuls habitants de cette ville, et qu'il ne porterait aux infidèles ni armes,
ni fer, ni bois pour la construction des vaisseaux, ni en général rien qui fût
capable de nuire au bien et à l'avantage de la chrétienté» (Octave
Noël, Histoire du commerce du monde, Tome 1 : temps anciens - moyen âge, 1891 -
books.google.fr). Jacques Coeur On pense enfin à Jacques Coeur qui fut accusé d'avoir «transporté chez les Sarrasins une grande quantité d’armes qui n’avait pas peu contribué au gain d’une victoire remportée par ces infidèles sur les chrétiens». Il conçoit un plan grandiose, plein d’audace, et d’une
exécution difficile, mais qui doit lui apporter gloire et profit. Il ne s’agit
de rien moins que de se porter rival des Vénitiens, des Pisans et des Génois
pour le commerce du Levant. Afin de poser les bases de ses relations futures
avec les nations orientales, Jacques Cœur favorise les opérations économiques
non plus par le troc mais par du numéraire en exploitant notamment des mines
d’argent, de cuivre et de plomb dans le Lyonnais et le Beaujolais, à Chessy
(Rhône), fait copier les navires génois16 et se rend en Égypte et en Syrie dans
le courant de l’année 1432. Un écuyer de Philippe le Bon, duc de Bourgogne,
dans le récit d’un pèlerinage qu’il fait à cette époque, dit l’avoir rencontré
à Damas. Il se rend ensuite à Beyrouth, et s’y embarque sur une galère de
Narbonne. De retour en France, Jacques Cœur établit des comptoirs à
Montpellier, qui jouissent de privilèges spéciaux (suppression de péages) pour
commercer avec les infidèles. Jacques Cœur étant très jalousé pour sa grande fortune,
ses ennemis et ses envieux parviennent à le perdre. Après la mort d’Agnès Sorel
qui le protégeait, Charles oublie ses services et l’abandonne à l’avidité des
courtisans (notamment Antoine de Chabannes, bailli de Troyes, un de ses
principaux débiteurs, et Otto Castellani, trésorier des finances à Toulouse,
qui aspire à le remplacer) qui se partagent ses dépouilles. Accusé de crimes
imaginaires, il est arrêté pour malversation en 1451. Il s'évade de Poitiers,
puis passant par la Provence, il meurt lors du siège de Chios entrepris par les
Turcs en 1456, comme capitaine général de la flotte au service du pape Calixte
III (fr.wikipedia.org
- Jacques Coeur). Salinon et lierre Salinon
d'Archimède. Il convient de faire observer que, d'après Heiberg, il vaut mieux
lire "selinon" (= lierre); cf. p. ex. Cantor, Vorlesungen über
Geschichte der Mathematik 1 (2e édition), p. 284 (Bibliotheca
Mathematica, Bibliographie : H. Brocard, Sur les courbes mathématiques, 1894 -
books.google.fr). Acrostiche : ALLC,
allec "allec" : hareng (J.W. Fuchs, Lexicon Latinitatis
Nederlandicae Medii AEvi, 1972 - books.google.fr). L'historien Henry cite St-Omer parmi les villes où ces
industriels portaient le poisson frais de Boulogne. Le Languedoc, ajoute Dufaitelle, venait chercher par la voie de terre
le hareng du Pas-de-Calais,» et il cite à l'appui le passage suivant de Jacques
Duclercq : «Environ la Saint André 1458,
bien huict cents anglais combattants partirent de Calais et allèrent à
Estaples, où illec trouvèrent plusieurs vaisseaux chargés de vins du Poitou que
les Bretons avaient amenés, lesquels ils ranchonnèrent, et prindrent plusieurs
mulets qui estoient venus du Languedoc pour remporter du soret, lesquels ils
ranchonnèrent aussi, et emmenèrent plusieurs prisonniers» (Mémoires
de la Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, Volume 3,
1866 - books.google.fr). Pour la salaison du hareng au XIV-XVe siècle : cf.
quatrain de la même Centurie VII, 28 - Cap Horn - 2019-2020. Archimède et le
hareng On ne comple pas moins de 100 personnes qui aient
cherché, la plupart fort récemment à la vérité, à donner aux bâtiments à vapeur
on mode de propulsion mécanique par l'arrière, ou à perfectionner le mode de
propulsion : tous les systèmes mis en avant, et plus ou moins imités l'un de
l'autre, ont pris leur source, soit dans le jeu propulsif de la queue du
poisson , ou de la rame-godille, qui en a été l'imitation primitive, soit dans
la puissance relative de la vis d'Archimède, soit même dans celle du moulin à
vent. Les inventions qui se groupent autour de la première de ces idées n'ont pas
été aussi fécondes en résultats que les autres ; la cause en est simple :
lorsqu'on a cherché à imiter un poisson nageant très-vite, propulsé par la
queue, le hareng par exemple, il n'a pas été permis à l'homme de reproduire un
agent de propulsion élastique comme celle queue, et se prêtant aux mouvements
du fluide, selon l'instinct et la volonté dont la nature avait doué l'animal;
en outre, au lieu d'imiter son action alternative, ce qui eût élé d'ailleurs,
pour ces mêmes causes, assez impossible, on a soumis généralement l'instrument
qui en reproduisait l'image aux lois d'une propulsion rotative : on ne pouvait
dès lors en altendre les mêmes propriétés. Quant à la vis d’Archimède, dont
l'usage est familier à tous, comme vis à bois, par exemple, on sait qu'appliquée
à l'arrière d'un navire, elle lire son pouvoir propulsif des filets ou lames
fixées sur un axe parallèle à la quille du navire; ces filets forment des
segments d'hélice ou de spirale, de telle sorte qu'en faisant tourner l'axe,
les filets se fraient un chemin dans l'eau, comme la vis dans une pièce de
bois. Il y a naturellement celte différence entre la vis à bois et la vis de propulsion
sous-marine, que cette dernière agissant, non sur un corps solide, mais sur un
corps fluide, ne peut pousser le navire sans déplacer l'eau, ce qui équivaut à
une perte de force. Nous allons choisir, parmi les noms qui se rattachent à
cette application, ceux qui figurent en première ligne et ont tracé la voie à
tous les autres. Ce fut en 1823, alors que la navigation à vapeur ne commençait
à révéler ses progrès futurs qu'aux hommes les plus clairvoyants, que le
capitaine français Delisle adressa au ministre de la marine un mémoire relatif
à l'application de la vis d'Archimède comme agent propulsif des navires à
vapeur (Édouard
Bouët-Willaumez, Batailles de terre et de mer jusques et y compris la bataille
de l'Alma, 1855 - books.google.fr). Typologie Le report de 2002 sur la date pivot 1459 donne 916. Le Traité de la Sphère et du Cylindre fut traduit par
Ishaq ben Honein et par Tsabet ben Corra. Il existe à la Bibliothèque
Bodléienne. Il en existe un commentaire à Paris, sous le n° 933 bis, du
supplément arabe. Tsabet ben Corra
traduisit le traité de la superficie du cercle et les Lemmes. Ces deux
ouvrages existent dans nos collections. On
a publié à Florence, une traduction latine des Lemmes, d'après la traduction de
Tsabet, par Abraham Echellensis. Gravius en publia à Londres en 1659 une
édition arabe latine. La première édition parut avec les V, VI et VII.
Livres des Coniques d'Apollonius, et nous allons en reparler. Dans cette œuvre
Echellensis fut aidé par le mathématicien Borelli (Lucien
Leclerc, Histoire de la médicine arabe: Exposé complet des traductions du grec,
les sciences en Orient, leur transmission à la l'Occident par les traduction
latines, Tome 1, 1876 - books.google.fr). Abu al Hassan
Thabit ibn Qurra est issu de la communauté des Sabéens, qui a son centre à
Harran. Issus de l'exil de l'École néoplatonicienne d'Athènes après les
persécutions anti-païennes de l'empereur chrétien Justinien, ils sont des
néoplatoniciens, accusés par les musulmans d'être des adorateurs des étoiles,
mais ils s'en défendent en invoquant les Sabéens cités par le Coran, qui eux
sont des baptistes judéo-chrétiens et à ce titre des « gens du Livre ». En tout
cas ils sont proches de la culture gréco-hellénistique, il leur est commun d’en
parler la langue, comme le syriaque et l’arabe. D'où leur rôle historique comme
pont entre les cultures grecque et arabo-musulmane (fr.wikipedia.org -
Thabit ibn Qurra ). En 916, Thabet était déjà mort. Traducteur (il connaissait parfaitement le grec, le
syriaque - sa langue maternelle – et l'arabe), mais aussi médecin, astronome et
mathématicien, il est à l'origine d'une dynastie de savants : son fils Sinân
ibn Thâbit (mort en 943/331) sera le médecin officiel de plusieurs califes et
dirigera des hôpitaux à Baghdad, et son petit-fils Ibrâhîm ibn Sinan (mort en
946/335) est un des grands géomètres du début du Xe siècle (Etats,
sociétés et cultures du monde musulman médiéval: Sociétés et cultures, 1995 -
books.google.fr). Dès son ouverture, en 918, le sabéen Sînân ibn Thâbit
dirige l'hôpital appelé «al Sayyida», titre donné à la mère du calife qui en a
été la fondatrice (Raymond
Le Coz, Les médecins nestoriens au moyen âge: les maîtres des Arabes, 2004 -
books.google.fr). Ibrahim ibn Sinan travailla sur les sections coniques,
étudia plus particulièrement les tangentes aux cercles, ainsi que les
mouvements apparents du Soleil tels qu'ils sont révélés par la géométrie des
ombres. Alors qu'il n'avait que 17 ans, Ibrahim s'intéressa aux différentes
manières d'exprimer l'heure grâce au soleil. Il résuma son travail dans un
traité dans lequel il analyse les données connues depuis Ptolémée et expose sa
propre théorie sur le mouvement solaire. À la suite de son grand-père, Ibrahim
formula une méthode pour dessiner les courbes nécessitées par la conception des
cadrans solaires, qui restera longtemps une référence. Le travail le plus
important d'Ibrahim Ibn Sinan portait sur la quadrature de la parabole, où il introduisit
une méthode d'intégration plus générale que celle d'Archimède. Son grand-père
Thabit ibn Qurra avait commencé à considérer l'intégration d'un point de vue
différent de celui du mathématicien grec, mais n'avait pu totalement aboutir.
Son étude avait été surpassée par celle d'un mathématicien arabe, Al-Mahani.
Ibrahim reconnut le fait («l'étude d' Al-Mahani
restera plus avancée que celle de mon grand-père, à moins que quelqu'un de
notre famille puisse le surpasser») et entreprit de poursuivre les travaux de
son grand-père. Sa théorie sur la quadrature du cercle était plus simple que
celle d'Archimède, et elle ne sera surpassée qu'après la découverte du calcul
intégral. Dans son traité Sur la mesure de la parabole, Ibrahim ibn Sinan
parvient à prouver que la surface d'un segment de parabole représente les
quatre tiers de l'aire du triangle inscrit. Il fut l'un des mathématiciens
arabes de cette époque qui se préoccupa le plus de la philosophie des
mathématiques, et écrivit notamment un traité sur l’analyse et la synthèse,
faisant observer que les géomètres contemporains avaient négligé la méthode
d'Apollonios (fr.wikipedia.org
- Ibrahim ibn Sinan). Montpellier Etienne Hyacinthe de Ratte, né en 1722 à Montpellier et qui venait d’une famille italienne installée en France en 1433, était en relation avec l’astronome Zanotti. Il le loue tout en lui parlant d’Archimède qui aurait pu être jaloux de lui (Carteggio tra Giambattista Morgagni e Francesco M. Zanotti, 1881 - books.google.fr, Dictionnaire historique de la médecine, ancienne et moderne, Tome 3, 1858 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Francesco Maria Zanotti, fr.wikipedia.org - Etienne-Hyacinthe de Ratte). |