La Doctrine Mitterrand VII, 20 2013-2014 Ambassadeurs de la Toscane langue, Auril & May Alpes & mer passee Celuy de veau exposera l'harangue, Vie Gauloise ne venant effacer. Italianisme et anti-italianisme Les parts complémentaires, indissociables et non pas contradictoires, d'italianisme et d'anti-italianisme se manifestent dans la culture mondaine et savante sous les derniers Valois. Alors que les élites de la Robe et de l'Epée n'hésitent pas à s'enrichir des suggestions innombrables offertes par l'Italie, où s'élaborent les arts militaires ou les techniques de chancellerie, elles définissent aussi leur propre rôle et leur identité par une dépréciation systématique d'une nation rivale, revendiquant en tout point, à défaut d'une impossible translatio imperil, une translatio studii à leur avantage. Sous Henri III en effet, le débat contre l'Italie est général, sous deux formes qui ne se confondent pas. Les huguenots, Gentillet ou Henri Estienne, adversaires traditionnels d'une Rome qu'ils identifient à Babylone, développent à l'envi les arguments d'une italophobie sans nuance. Mais un anti-italianisme plus essentiel encore, fondé sur la conscience répétée d'une primauté française, dirige les travaux des plus savants des italianisants. Du Tronchet, Belleforets ou Papire Masson, en apparence tout disposés à recevoir la leçon littéraire et artistique de la Péninsule. Tel est le paradoxe de l'italianisme : parlant de l'Italie et des Italiens, ces Français tiennent un discours équivoque, visant à l'apologie de leur propre tradition, fondé sur un ensemble cohérent et construit de lieux communs. Ce discours trouve une première source en effet dans l'expérience du «voyage d'Italie», relatée et analysée dans les récits de Montaigne, d'Audebert ou de Jean-Antoine Rigaud, fort éloignés des intérêts touristiques et de la bienveillance futile d'époques plus tardives. Confortant une foi, rappelant l'actualité d'une Italie des Etats et des Princes, attentif à retrouver le souvenir glorieux des capitaines français, le voyage contribue à sa manière à former un robin lettré ou un gentilhomme accompli plus qu'il ne mène vers les oeuvres de l'art italien; dans l'accueil que lui réservent les savants de Padoue et de Rome, Peiresc va jusqu'à voir comme la consécration de l'érudition française. La réaction à l'égard des Italiens établis dans le Royaume et à la Cour, qui forment la cible immédiate des attaques et des pamphlets, est tout aussi révélatrice du rôle involontaire
qu'ils jouent dans la constitution d'une identité nationale, définie dans une logique du tiers exclu. Or le long mouvement qui, pendant tout le siècle, mène les Gondi ou les Delbene
de la banque lyonnaise aux charges de la Cour, est celui du ralliement à un modèle français, social, militaire, et aussi savant. Loin d'être les propagandistes d'une culture
étrangère en France, d'imposer le jargon «gaste-françois» que dénonce Estienne, ils contribuent à mettre les Muses italiennes au service de la monarchie dont ils sont les fidèles
serviteurs, avant d'illustrer eux-mêmes une langue dont ils voient en Ronsard le meilleur des maîtres (Jean Balsamo, L'Italie françoise. Italianisme et anti-italianisme en France à la fin du XVIe siècle, 1989
- www.persee.fr). "Alpes et mer passée" Si on passe les Alpes d'Italie en France, on ne passe pas la mer sauf si on poursuit au-delà du continent : pourquoi pas la Manche pour aller en Angleterre ? Jusqu'au début du XVIe siècle, la littérature anglaise est, on le sait, importée de France et consiste essentiellement en traductions et en adaptations.
Un nouveau vecteur d'influence fait son apparition avec les guerres d'Italie. La Renaissance italienne pénètre en France, puis gagne l'Angleterre
Rome est reconnue comme foyer culturel et l'italianisme se répand en Angleterre par l'intermédiaire des ouvrages français et des romans chevaleresques et picaresques espagnols dont
les principaux sont traduits en anglais avant la fin du XVIe siècle. C'est alors que se manifeste une réaction patriotique en France et en Angleterre, chacune de ces deux nations se
montrant soucieuse d'affirmer son identité. Plusieurs raisons peuvent en rendre compte : la défaite de l'Armada espagnole en 1588, la personnalité des souverains français et anglais,
et l'affirmation d'un protestantisme indépendant de la papauté, bien avant que l'autorité et le désir de puissance de Louis XIV ne fassent de la France une menace permanente pour
l'Angleterre (Serge Soupel, La Grande-Bretagne et l’Europe des Lumières, 2018
- www.google.fr/books/edition). "veau" : Fauveau et Marot Le genre du Rébus survécut, et Marot, qui n'aimait pas le poëte latin Fulvius ou Fauveau, disait, dans son Coq-à -l'âne, qu'en Rébus de Picardie, par une étrille, une faux et un veau,
il faut entendre Etrille Fauveau (Félix Feuillet de Conches, Causeries d'un curieux: variétés d'histoire et d'art tirées d'un cabinet d'autographes et de dessins, Tome 2, 1862
- www.google.fr/books/edition). Le jeu de mots se trouve déjà dans Rabelais (Pantagruel, Livre IV, IX) où Faulveau désigne un boeuf (Rapilly, Oeuvres complètes de Clément Marot, Tome 1, 1824
- www.google.fr/books/edition). Cf. pour l'étrille quatrain VII, 17. Fauveau, Fauvel, nom de cheval employé fréquemment dans les poemes et fabliaux, voy. le roman de ce nom (Pierre Jannet, Œuvres complètes de Clément Marot, Tome 4, 1876
- www.google.fr/books/edition). FAUVEAU OU FULVIUS (PIERRE), naquit à Noaillé, à trois lieues de Poitiers, lieu célèbre par la défaite du roi Jean. Il passa sa vie à Poitiers dans la poussière de
l'école, et s'y livra sans ménagement au goût qu'il avait pour la poésie. Son indifférence pour sa fortune et pour sa réputation, lui attira le mépris de ses compatriotes et
l'empêcha de se faire connaître dans le monde. Il ne laissa pas de produire plusieurs pièces de vers assaisonnées de beaucoup d'esprit et de délicatesse.
Roland Bétaulaud, d'un goût et d'un savoir exquis, en a sauvé quelques-unes de l'oubli où elles auraient été ensevelies sans ses soins. Tout ce qu'il a fait était
marqué au bon coin, surtout quelques pièces de théâtre, où il avait imité Sénèque avec tout le discernement possible, sachant descendre à propos de la
gravité de son modéle. Il avoit puisé ses talens pour la composition dans le commerce qu'il avoit lié avec les Savans qui fréquentoient l'Université de Poitiers,
& sur-tour dans les conversations qu'il avoit eu occasion d'avoir avec le célèbre Marc-Antoine Muret. Ce grand homme avoit professé au Collége de Sainte-Marthe, & Fauveau avoit été
son compagnon, & son Ă©mule. Un fait face que je ne dois pas oublier, c'est que Joachim du Bellay Ă©tant venu pour Ă©tudier la Jurisprudence Ă Poitiers, Fauveau, du Bellay, & Muret firent une
espéce de pari à qui d'eux réussiroit le mieux dans la composition d'une piéce galante. Salmon Macrin fut choisi pour le juge du camp dans ce
combat Poëtique. On lui présenta les trois piéces; il adjugea le prix à celle de Fauveau. Il mourut à Poitiers lors de la premiere guerre civile (Jean François Dreux du Radier, Bibliothèque historique, et critique du Poitou, 1754
- www.google.fr/books/edition). Le combat poétique se fit dans l'année 1545-1546, mais Marot était déjà mort depuis 1544 (Jean Brunel, Les débuts de Scévole de Sainte Marthe, Hommage à Marie-Thérèse Hipp, 1997
- www.google.fr/books/edition). Taureau et Pléiades La constellation du zodiaque qui chevauche avril et mai est celle du Taureau. On a vu dans ce signe, le fameux taureau qui sut charmer Pasiphaé, fille de Minos, nom que porte l'une des Pléiades ou des étoiles qui se trouvent groupées sur le dos du taureau
céleste. Suivant Théon, il est le père du fameux Minotaure, monstre composé des parties de l'homme et de celles d'un boeuf ou taureau. Suivant Euripide, il est , sous cette forme,
Jupiter ravisseur, en Crète, de la belle Europe; ce qui fit dire aux anciens poètes, que le maitre des dieux, par reconnoissance, le plaça dans le ciel : il étoit le taureau de
Neptune, le même qui chargea Cadmus sur son dos, qui le porta à travers les slots jusqu'en Crète. On l'appelle aussi le taureau de Marathon. Il donna naissance à Orion, petit-fils
d'une pléiade (Marie Alexandre Lenoir, Musée des monumens français, Tome 5, 1806
- www.google.fr/books/edition). Nous devons à la mort et nous et nos ouvrages : Nous mourons les premiers, le long reply des âges En roulant engloutit nos oeuvres à la fin : Ainsi le veut Nature et le puissant Destin. Dieu seul est eternel : de l'homme elementaire : vNe reste après la mort ny veine ny artere; Qui pis est, il ne sent, il ne raisonne plus, Locatif descharné d'un vieil tombeau reclus... Chacun de son labeur doit en ce monde attendre L'usufruit seulement, que present il doit prendre Sans se paistre d'attente et d'une eternité, Qui n'est rien que fumée et pure vanité. Homere, qui servit aux neuf Muses de guide, S'il voyoit aujourd'huy son vaillant Eacide, Ne le cognoistroit plus, ny le docte Maron Son Phrygien Enée. Ainsi le froid giron De la tombe assoupit tous les sens de nature Qui sont deubs à la terre et à la pourriture. Nous semblons aux taureaux, qui de coutres trenchans, A col morne et fumeux vont labourant les champs, Sillonnant par rayons une germeuse plaine, Et toutesfois pour eux inutile est leur peine: Ils ne mangent le bled qu'ils ont ensemencé, Mais quelque vieille paille, ou du foin enroncé (Pierre de Ronsard, Oeuvres choisies, 1890
- www.google.fr/books/edition). Pléiade En dépit de la Pléiade, Marot, Rabelais, Montaigne, Régnier gardent l'accent du pays et conservent toute la verve et le bon sens indigènes. Chez eux le fond gaulois
emporte la forme classique (L. Garreaud, Causeries sur les origines et sur le moyen âge littéraires de la France, Tome 2, 1884
- www.google.fr/books/edition). Il faut modérer un tel jugement. Clément Marot, que Ronsard appelle «la seule lumière en ses ans de la vulgaire poësie» (Epître au lecteur, préf. des Odes de 1550, Bl., II. 10), et auquel il reconnaît le mérite d’avoir écrit les meilleurs vers qu’on pût écrire alors sur un sujet élevé (Ode sur la victoire de Cerizoles, strophe I, Bl., II, 53), a montré la voie à Ronsard dans plus d’un genre (élégie, églogue, blason, épigramme, épitaphe, ode, sonnet), et lui a suggéré plus d’un thème. Cf. H. Guy, art. cit., pp. 246 et suiv. ; P. Laumonier, thèse sur Ronsard p. lyr., passim. De l’unique pièce publiée par Du Bellay avant 1549, le dizain "A la ville du Mans" (à la fin des Œuvres Poëtiq. de J. Peletier), la forme rythmique et le style sont bien
«marotiques», tout porte à croire qu’avant de devenir le condisciple de Ronsard et de Baïf à Coqueret, Du Bellay a commencé par imiter Marot, sans prétendre encore au style élevé,
métaphorique, périphrastique, enrichi de «vestiges de rare et antique érudition», qu’il a préconisé dans la Deffence. À Poitiers, en 1546, on le trouve rimant une épigramme
amoureuse, et c’est vraisemblablement à cette date qu’il compose son Epitaphe de Clément Marot (publiée à la fin de la première édition de l’Olive), «dont la forme et le tour rappellent
tout à fait les épigrammes de la vieille école» (H. Chamard, J. du Bellay, pp. 30 et 73) (Claude Binet, La Vie de P. de Ronsard,Texte établi par Paul Laumonier, Librairie Hachette et Cie, 1910
- fr.wikisource.org). On n'imitera pas uniquement des anciens la forme artistique, mais encore le fond on reprendra les sujets qu'ils ont traités, on introduira dans la poésie moderne la mythologie
païenne. Et c'est ainsi que la Défense et illustration de la langue française se termine par une invitation pressante à piller sans scrupule les trésors de la littérature grecque
et latine : "Là donques Français, marchez courageusement vers cette superbe cité romaine et des serves dépouilles d'elle (comme vous avez fait plus d'une fois) ornez vos temples et autels.
Ne craignez plus ces oyes criardes, ce fier Manlie traistre Camille, qui, soubz ombre de bonne foy, vous surprennent tous nuds contans la rançon du Capitole. Donnez en ceste
Grece menteresse et y semez encore un coup la fameuse nation des Gallogrecs. Pillez moy sans conscience les sacrez thresors de ce temple Delphique, ainsi que vous avez faict
autresfois, el ne craignez plus ce muet Apollon, ses faux oracles ni ses fleches rebouchées." (Du Bellay, Défense..., conclusion). Tel fut dans ses grandes lignes le programme de la
Pléiade. Si de Marot à Ronsard il n'y a pas eu rupture brusque, il n'y a pas eu non plus solution de continuité entre Ronsard et Malherbe. Il est vrai qu'en travaillant à épurer la
langue Malherbe a tourné le dos à la Pléiade, qui s'était efforcée de l'enrichir. Mais, sur tous les autres points, la Pléiade a ouvert la voie à la réforme de Malherbe (Marcel Braunschvig, Notre littérature étudiée dans les textes: Des origines à la fin du XVIIe siècle, Tome 1, 1920
- www.google.fr/books/edition,
museeprotestant.org,
fr.wikipedia.org - Clément Marot). Cf. les quatrains IX, 45 et IX, 50 où le "Mendosus"/Vendomois pourrait être Ronsard et non Henri IV. Acrostiche : AAC V aac : anno ante christum ; V : cinq (Adriano Cappelli, Dizionario di abbreviature latine ed italiane, 1899
- www.google.fr/books/edition). Le monument appelé «Trophée des Alpes» a été édifié l'an 6-5 avant Jésus-Christ, par le sénat et le peuple romain, en l'honneur de l'empereur Auguste. Il commémore la
conquête des Alpes et la soumission des quarante-quatre peuples hostiles qui les occupaient, au cours des campagnes de 25, 16 et 15 avant Jésus-Christ, conduites ou dirigées par
Auguste. Ces peuples s'étendaient depuis la mer Adriatique jusqu'au lac de Constance et aux Alpes-Maritimes (J. Formigé, La Turbie, Congrès archéologique de France, 1932
- www.google.fr/books/edition). C'est près de la Turbie que serait né l'empereur Pertinax : cf. quatrain I, 60. Dans la vie de saint Honorat de Raimon Feraut (mort en 1325), le héros met à bas le trophée des Alpes (Bulletin de la Société française des fouilles archéologiques, Volume 1, Partie 3, 1906
- www.google.fr/books/edition). Ses ruines serviront à construire l'église de Monaco en 1080. Elles sont décrites par Raymond de Solliers en 1570 et par un franciscain de Nice Pierre-Antoine Boyer en 1564 (P. Vallier, La Turbie, Mémoires et proces-verbaux, Congrès scientifiques, Volume 33, Numéro 2, Partie 2, 1868
- www.google.fr/books/edition). Jean de Nostredame a inventée la Vie de Saint Hermentaire d'après les données de la Vie de Saint Honorat. Comme Raymond Féraud n'est pas cité
par Nostredame parmi les sources, il se pourrait que Dom Hermentere ne fût autre que Raymond Féraud. Celui-ci avait écrit «par commandement», comme Dom Fermentere (Camille Chabaneau, Joseph Anglade, Les vies des plus célèbres et anciens poètes provençaux de Jean de Nostredame, 1913
- www.google.fr/books/edition). Bonaventure Des Periers, ami de Marot, connaissait depuis Lyon l'abbesse de Saint Honorat Claude de Bectoz qu'il appelle Bectone. Il est l'auteur
du Cymbalum mundi (Paris 1537, Lyon 1588), entre athéisme et évangélisme. Il se suicide en 1547 (Octave Uzanne, Le Livre: revue du monde littéraire - archives des écrits de ce temps, Numéro 1, 1888
- www.google.fr/books/edition). M. Busson (Les sources du rationalisme, 1922) est plus circonspect : incapable de résoudre le problème des origines de l'ouvrage, il se retourne vers la Renaissance
italienne pour y rechercher la source du rationalisme français; et avouant sa perplexité, il déclare nettement : "Rabelais et lui [Des Périers] ont pu connaître des rationalistes
italiens Ils ont vécu tous les deux à Lyon, centre de l'italianisme. Mais, ni dans leurs arguments ni dans leur méthode, on ne trouve rien d'italien". Pour L. Febvre
c'est Celse qui fournit les arguments, les thèmes et la substance, lu dans le Contra Celsum d'Origène (Peter H. Nurse, Cymbalum mundi de Bonaventure Des Périers, 1999
- www.google.fr/books/edition). La question sociale imprègne fortement le Cymbalum mundi et s’y trouve étroitement associée au rejet du christianisme. Si l’on prête foi à l’hypothèse que Des Périers fit, pendant un temps, confiance à la Réforme, il est tentant d’en déduire que son désappointement fut de nature sociale, ou disons «politique», au sens noble du mot. [...] Mis vers 1534 au contact soutenu avec la Bible, et les écrits de Paul en particulier, il a aussi pu se convaincre que le christianisme, si réformé et épuré soit-il, ne secréterait jamais un monde égalitaire. [...] Souvenons-nous que Thomas Du Clenier, soi-disant découvreur du Cymbalum mundi à Dabas, prétend en avoir promis la traduction à son ami
«il y a huyct ans ou environ». Or, Des Périers achève son travail en 1537 et en avril 1529, une violente émeute frumentaire ébranla la ville Lyon : la «Grande
Rebeyne». Ce soulèvement aux couleurs également religieuses (les catholiques accusèrent les Vaudois d’en être les instigateurs) marque-t-il un
point de départ ou une étape décisive dans la conscience politique et religieusede notre auteur, le premier aspect devant par la suite se retourner contre le second ? (Alain Mothu, Athéisme et politique à la Renaissance : le cas du CYMBALUM MUNDI (1537), Etica & Politica XX, 2018
- www2.units.it). Effacement On repère habituellement un substrat gaulois qui a laissé peu de mots (une soixantaine) dans le français : des noms d'arbres, d'animaux et un lexique
propre à l'agriculture qui semble montrer que les Gaulois n'étaient pas sans atouts face aux très «civilisés» Romains qui ont occupé la Gaule.
Cette langue n'Ă©tant pas Ă©crite, il nous en reste peu de traces. Vers 50 av. J-C, les Romains envahissent la Gaule par le Sud. Peu Ă peu, les Gaulois vont
abandonner leur langue au profit du latin : les classes les plus aisées vivant en ville, les marchands, puis enfin les campagnes. Il faut dire que, d'une part, tous les textes
officiels et administratifs sont rédigés en latin et que, d'autre part, la christianisation va aider efficacement à l'effacement du gaulois. Néanmoins, il reste encore la langue. Enfin, à partir du
IIIe siècle apr. J-C, le franc fait son entrée en scène. Mais il ne deviendra jamais la langue officielle, rôle dévolu au latin. Cependant, l'aristocratie franque
sera pratiquement bilingue et cela explique certaines caractéristiques phonétiques du français par rapport aux autres langues romanes. L'inégalité de l'occupation franque explique en
partie la division classique entre langue d'oc au Sud, langue d'oïl au Nord et franco-provençal au Centre-Est (Alain Dalongeville, Michel Huber, Situations - Problèmes pour enseigner la géographie au cycle 3, 2007
- www.google.fr/books/edition). Avant qu'un certain nombre de mythes gaulois réapparaissent au XVIe siècle avec le développement d'un mythe nationaliste affirmant «la primauté de la gent gallique»,
comme le fait en particulier Étienne Pasquier dans Les Recherches de la France, rejetant dans le néant le mythe des origines troyennes de la France que le Moyen Âge avait imaginé
pour combler, sous l'influence gréco-romaine, le vide laissé par l'effacement du passé gaulois dans le savoir des origines de la France, Anne Lombard-Jourdan commence par exploiter
celui qui a retrouvé le «mythe gallique» (ou ce même dit «le délire gaulois»), Rabelais (Anne Lombard-Jourdan, Aux origines de carnaval, 2005
- www.google.fr/books/edition). "harangue" Ce pastoureau, en redoublant ses cris, Va commencer à former de sa langue Une piteuse et lamentable harangue, En l'adressant à Pan, que par tout lieu L'on va nommant des bergiers le grand dieu (Clément Marot, Oeuvres, 1873
- www.google.fr/books/edition). La Complainte d'un Pastoureau Chrétien, faite en forme d'Eglogue rustique, dressant sa plainte à Dieu, sous la personne de Pan, Dieu des Bergiers. Cette piece, qui n'a paru qu'après
la mort de Marot, a été imprimée séparé d'abord à Rouen en 1549. chez François Martial, in-16. puis à Paris chez Etienne Denyse en 1558. in-16. (Œuvres complètes de Clément Marot, Volume 1, 1873
- www.google.fr/books/edition). La Complaincte d'un pastoureau chrestien, «faicte en forme d'églogue rustique», aurait été trouvée «après la mort de Marot à Chamberry» dans ses papiers. On discute de son
authenticité comme de sa date : elle aurait été composée, ou fortement remaniée au moins, en 1543, durant le second exil. Elle n'est pas sans rapports avec l'Églogue au Roy dont
elle reproduit certains détails (Pierre Jourda, Marot, 1967
- www.google.fr/books/edition). Rejeté par les calvinistes qui se souviennent de l'abjuration de 1536, Marot se réfugie à Chambéry puis à Turin, où il meurt en 1544 au-delà des Alpes (La littérature de A à Z (nouvelle édition): les auteurs, les oeuvres et les procédés littéraires, 2021
- www.google.fr/books/edition). Typologie Les Mémoires (2013) de Louis Joinet plus encore que celles d’un épris de justice, comme elles sont sous-titrées, révèlent l’incroyable chemin suivi par un homme porté et animé, dans tous ses combats, par un esprit de justice. L’on cherche fréquemment, lorsqu’ils ne les livrent pas d’eux-mêmes, les motivations des juges à embrasser une telle carrière qui les fait plonger dans une «misère absolue» tout en devant, concurremment, «assumer le poids d’un office». À partir de 1981 et jusqu’en 1995, Louis Joinet devint conseiller pour les droits de l’homme et la justice. Au service de cinq Premiers ministres, il dut trouver des solutions
juridiques mais surtout réalistes aux problèmes tant calédoniens que basques et mettre en musique la doctrine Mitterrand d’alors, refusant les extraditions des anciens activistes et
terroristes italiens (Christophe Otero, Une vie au service des droits de l’homme, Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux 14, 2016
- journals.openedition.org). En 2004, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, après avis favorable de la chambre de l’instruction de la cour d'appel de Paris, confirmé en cassation, signe le décret d’extradition de Cesare Battisti. Saisi en vue d’annuler ce décret d'extradition, le Conseil d'État rejette le recours, en considérant entre autres l'absence de validité juridique de la doctrine Mitterrand. En 2007, Marina Petrella est arrêtée pour être extradée, avant que le président de la République Nicolas Sarkozy et le gouvernement n’y renoncent. En avril 2021, dix nouvelles demandes d'extradition sont formulées par l'Italie. Le président de la République Emmanuel Macron autorise l'arrestation par la sous-direction
anti-terroriste des anciens activistes en vue de les extrader (fr.wikipedia.org - Doctrine Mitterrand). |