Robert de Sablé

Robert de Sablé

 

VII, 10

 

2006-2007

 

Par le grand prince limitrophe du Mans,

Preux et vaillant chef de grand exercice,

Par mer et terre de Gallots et Normans,

Caspre passer Barcelone piller isle.

 

Baléares

 

Mis en déroute, une partie des Almohades, qui avaient pris pied sur le continent à la fin du Xle s, se regroupent dans les îles. Mais leur répit ne dure pas, car dans le même temps se forme le royaume catalo-aragonais qui entend imposer son point de vue en Méditerranée face à sa grande rivale la république de Venise (les Aragonais iront même jusqu'à s'installer en Sicile...). Voici donc de nouveau les chrétiens suffisamment puissants pour récupérer les Baléares et le sel qu'elles produisent et qui, soit dit en passant, se vend à prix d'or. La puissance qui monte est alors le royaume d'Aragon. C'est une entité politique de culture catalane, qui englobe Valence, Saragosse, Barcelone et quelques terres du sud de la France. Jaume d'Aragon (Jacques le Conquérant) assure la reconquête chrétienne des Baléares, dont les îles rejoignent l'une après l'autre son royaume : Majorque en 1229 (après 3 mois de siège devant Palma), Minorque en 1231 et Ibiza en 1235. Jaume r met sur pied un programme de colonisation des terres (franchise de vassalité, octroi d'indulgences aux colons par le pape, etc.). Seule Minorque connaît un sort un peu particulier : alors que, à Majorque et Ibiza, Jaume se la joue musclé en remplaçant les mosquées par des églises et en instaurant un système féodal classique, il se contente d'annexer Minorque, faisant de ses habitants ses sujets mais laissant à leur tête un gouverneur musulman, le rats. À Majorque, il offre aux habitants une charte accordant à tous les mêmes droits au regard de la loi et, dans les années 1250, il met en place un gouvernement qui change tous les ans (ce système, plutôt moderne pour l'époque, perdura jusqu'au XVI. s). C'est également à cette époque que s'épanouit, sous l'égide de la communauté juive de Majorque, une école de cartographie renommée (Guide du Routard Baléares 2020/21, 2020 - books.google.fr, Dess Schomerus, Nostradamus: Ein Scharlatan, 2018 - books.google.fr).

 

"Caspre" : Caspe ?

 

Caspe est une ville d'Aragon (Malthe, Corse, Minorque et Gibraltar, 1797 - books.google.fr).

 

Par un compromis resté célèbre sous le nom de compromis de Caspe, les États déférèrent à neuf personnes le soin et le droit de décider entre les prétendants, et le 29 juin 1412, l'infant don Fernando fut proclamé roi d'Aragon (Gutierre Díaz de Gámez, Le Victorial, Chronique de Don Pedro Niño, comte de Buelna (1379 - 1449), 1867 - books.google.fr).

 

Robert IV de Sablé

 

Robert IV de Sablé, seigneur de Sablé, un des principaux barons du Maine, alors sous domination anglaise, est le onzième maître de l'Ordre du Temple qu'il a dirigé de 1191 à sa mort en 1193. Il a combattu au côté de Richard Cœur-de-Lion pendant la troisième croisade. Il a aussi laissé une œuvre poétique.

 

«Messire Robert de Sablueuil eut deux filles, lit-on dans une enquête du XIVe siècle sur l'usage des comtés d'Anjou, de Touraine et du Maine ; desquelles messire Guillaume des Roches ot l'ainznée, et par ce ot ledit Guillaume toutes les baronnies qui appartenoient audit Guillaume et toutes les autres seigneuries li remestrent ensement les baronnies quittes et délivrées à tenir et à expleiter, par raison d'ainznesse, sans que messire Jeuffroi Marciau qui ot l'autre à femme en eust ne tenist riens outre LX livres de rente, que li diz Robert li avoit donné en mariage ». Malgré le dernier membre de phrase qui semblerait indiquer que Philippe avait été mariée du vivant de son père, ce qui fixerait le mariage de Marguerite, sa sœur, à une époque antérieure, l'abbé Angot affirme qu'il n'en est rien. Il ajoute que, quoi qu'en dise Bertrand de Broussillon, Gilles Ménage avait fini par identifier exactement Geoffroi Marteau dans ses dernières Additions, devinant dans «Jeuffroi Marciau,»  le nom Geoffroi Martel ou Marteau qui lui est donné expressément dans les chartes de l'Hôtel-Dieu d'Angers. Le 8 janvier 1195, en effet, Geoffroi Marteau, sur le conseil de Philippe (de Sablé ; le prénom Philippe fut longtemps épicène, équivalent de Philippa au féminin), sa femme, concède à l'aumônerie tout ce que lui avait donné Foulque de Mastac, son père, sur Femart et le Piré. Il fut père de Robert de Sablé, seigneur de Mastas (Matha) et Mornac en Saintonge, qui portait un écu à la bande losangée, qui est de Mastas, et au revers un contrescel, avec l'aigle de Sablé et le mot SECRETUM en exergue. Ce dernier était père de Foulque de Mastas qui devait 200 livres en 1252 pour la rançon de son père et devait hommage à Henri III d'Angleterre, roi d'Angleterre, pour une terre de l'île d'Oléron assignée à son frère Geoffroi (fr.wikipedia.org - Robert IV de Sablé).

 

La descente anglaise

 

On sait que les Plantagenets ont attendu plus de cinquante ans avant de reconnaître par un acte solennel les conquêtes de Philippe-Auguste. Depuis les premières années du XIIIe siècle jusqu'en 1259, ils ont été constamment en guerre avec la France. Ne pouvant se résoudre à ratifier la perte de leurs possessions continentales, trop faibles pour les reprendre, trop fiers pour acheter la paix au prix d'un humiliant abandon, ils n'ont traité qu'en désespoir de cause, après de longs et inutiles efforts. Pour reprendre la Normandie, le Poitou, l'Anjou, le Maine, il aurait fallu gagner des batailles, et la victoire ne se décida jamais que pour la France. Henri III, roi d'Angleterre, et ses sujets mirent longtemps à se rendre compte qu'ils devaient renoncer à la revanche; sous Philippe-Auguste, au temps de son fils et de saint Louis, ils laissèrent traîner les hostilités, guettant les occasions, préparant des armements qui n'aboutissaient pas toujours, attaquant la France, puis se retirant sans avoir rien obtenu, parfois battus et toujours malheureux. Après chaque prise d'armes, comme on ne pouvait rester indéfiniment en guerre ouverte, on faisait une trêve, conclue pour un temps plus ou moins long, et souvent, quand ??? arrivait à son terme, on la renouvelait, faute de pouvoir mieux faire. L'expédition de 1230 est l'une de ces tentatives faites par le  fils de Jean Sans-Terre pour remettre la main sur les anciens domaines de sa famille. Elle n'a pas été plus heureuse que les autres, et pourtant les circonstances dans lesquelles la France se trouvait alors semblaient favorables au roi d'Angleterre.

 

Louis IX sortait à peine de l'enfance ; la régente Blanche de Castille employait son génie et les ressources de la couronne à défendre le pouvoir royal contre le mauvais vouloir ou l'inimitié déclarée des grands vassaux. [...]

 

La trêve, conclue d'abord en 1227 pour une année, avait ensuite été prorogée jusqu'au 22 juillet 1229. C'est avec impatience que Henri III en voyait approcher le terme, car il comptait bien mettre à profit, pour reprendre l'héritage de ses pères, la guerre civile qui allait commencer en France, le mécontentement des Normands, l'humeur inquiète et turbulente des Poitevins et surtout les rancunes du comte de Bretagne. Une fois décidé à faire contre la France un grand effort, le roi d'Angleterre poussa ses préparatifs en homme qui se disposait à conquérir pour le moins deux ou trois provinces. Tout d'abord, comme prélude aux actes de guerre, on vit reparaître en Angleterre ces mesures rigoureuses qui, à chaque reprise d'hostilités, interrompaient les relations commerciales d'une rive à l'autre de la Manche.

 

Dès le 26 octobre, Henri III avertit ses vassaux que Mauclerc était venu lui faire hommage pour la Bretagne, que, se conformant à l'avis du comte de Bretagne et à celui de ses barons, il avait remis l'embarquement au dimanche après Pâques (14 avril 1230). La trahison de Pierre de Dreux restait entière, quoique l'effet en fût reculé ; les historiens des deux pays sont tous d'accord pour lui attribuer l'invasion que Louis IX et Blanche de Castille eurent à repousser en 1230. En attendant, il recevait le prix de son odieuse conduite ; pendant l'hiver, le printemps et l'été, on lui rendit successivement tous les revenus et les fiefs qu'il avait perdus en Angleterre, comme sujet de Louis IX, notamment son comté de Richemont1, et, le 21 mai, nous voyons Henri III lui donner, dans un acte daté de Nantes, ce titre de duc que le roi de France ne lui reconnaissait pas. […]

 

Le roi d'Angleterre avait décidé que deux ports seulement, Douvres et Portsmouth, seraient affectés au passage3; c'était là le seul parti qu'il convînt de prendre pour éviter une dispersion dangereuse; au surplus peu de ports étaient assez vastes pour renfermer une grande flotte. C'est presque uniquement à Portsmouth qu'allaient se réunir les forces navales et l'armée destinées à la guerre de Bretagne. […]

 

L'armée anglaise s'était réunie vers la fête de Pâques, à Reading ; une assez petite distance la séparait de Portsmouth. Arrivé dans cette ville, Henri III, au moment de partir, visita les pauvres et les malades, baisa des lépreux et leur fit de larges aumônes ; ces actes d'humilité extérieure étaient comme le prélude obligé de son orgueilleuse entreprise. Le 30 avril, on s'embarqua ; le 1er mai, fête de saint Philippe et de saint Jacques, on mit à la voile. Le lendemain, Henri III, ayant avec lui seulement une trentaine de vaisseaux, s'arrêta pour la nuit à l'île de Guernesey, afin de donner un peu de repos, au milieu d'une traversée pénible, à l'une de ses sœurs, qui l'accompagnait. Le vendredi 3 mai, il prit terre à Saint-Malo, avec Guillaume le Maréchal, comte de Pembroke, les comtes de Hereford et de Glocester. Le justicier d'Angleterre Hubert de Burgh, le comte de Chester et de Lincoln, le comte de Huntingdon, Philippe d'Aubigny et quelques autres seigneurs étaient arrivés dans ce port la veille au soir. Ce n'était là qu'une faible partie de l'armée anglaise : le gros de la flotte, ayant à sa tête le comte Richard, frère de Henri, s'était séparé à Guernesey des vaisseaux qui accompagnaient le roi. Richard, comte de Ferrers, le connétable de Chester et presque tous ceux qui allaient envahir la France débarquèrent, dès le jeudi 2 mai, au port de Saint-Gildas, dont nous ignorons l'emplacement exact, mais qui, selon toute apparence, se trouvait sur la côte septentrionale de la Bretagne, à quelque distance de Lannion et de Morlaix. Henri III, dès qu'il eut appris leur arrivée, leur ordonna de marcher à sa rencontre dans la direction de Lamballe, leur donna rendez-vous à Dinan et leur envoya des voitures destinées au transport de son trésor. […]

 

Pierre Mauclerc se trouvait alors à la frontière de l'Anjou, prêt à s'opposer à la marche de Louis IX, qui était encore en terre française et s'avançait vers Angers. Dès qu'il eut appris l'arrivée de son puissant allié, il se rendit en toute hâte à Saint-Malo, où il arriva le 6 mai. Le 7, le roi d'Angleterre et le comte de Bretagne eurent une conférence. La plupart des vassaux bretons étaient alors d'accord avec Pierre; beaucoup firent hommage à Henri III et lui prêtèrent serment de fidélité, tandis que le comte lui livrait ses villes fortes et ses châteaux. Cependant la noblesse du pays n'était pas tout entière dévouée à cette mauvaise cause ; le propre beau-frère du comte, André de Vitré, tenait ouvertement le parti du roi de France. […]

 

En attendant l'entrée en ligne des grandes armées, les hostilités se poursuivaient à la limite des pays occupés par les Français et les Anglais. Savary de Mauléon, qui tenait pour le roi d'Angleterre, faisait la guerre aux habitants de la Rochelle, fidèles au roi de France. Le 26 mai, Henri III écrivit de Nantes à ses baillis et à ses féaux de ne pas s'opposer aux prises que pourraient faire sur les Rochelois les gens de cet infatigable batailleur. Mais les grandes opérations militaires se faisaient attendre ; Henri se préparait lentement.

 

A ce moment, la situation de Pierre Mauclerc n'était pas mauvaise ; le mouvement d'opposition dans lequel allait bientôt être entraînée la noblesse bretonne ne s'était pas encore prononcé. […] En Normandie, Henri III était sûr de trouver plus d'un allié. […]

 

Sans aller jusqu'à prétendre, avec un historien du temps, que les grands vassaux de la couronne de France avaient traité avec le roi d'Angleterre, on peut affirmer que, même en présence de l'invasion étrangère, leurs sentiments à l'égard de Blanche et de Louis IX étaient restés fort tièdes. On allait voir bientôt dans quelle mesure il était possible de compter sur eux. Il est probable que le comte de Boulogne et plusieurs des grands confédérés contre Thibaud de Champagne étaient venus se ranger sous la bannière royale pour marcher contre les Anglais. En tout cas, Louis IX et sa mère se trouvaient à la tête d'une grande et belle armée, quand , dans les premiers jours de mai , ils s'avancèrent vers Angers1. A côté de gens incertains ou aux sentiments ouvertement hostiles, Blanche avait dans cette armée quelques grands seigneurs d'une fidélité sûre. Les plus illustres étaient : le vieux roi de Jérusalem, Jean de Brienne, aussi dévoué que brave, le comte de Flandre, le comte de Champagne, qui figurent, avec les comtes de Nevers, de Blois, de Chartres, de Montfort, de Vendôme, de Roucy, avec Mathieu de Montmorency et plusieurs autres, sur l'acte de la condamnation prononcée contre Mauclerc. […]

 

L'occupation d'Oudon et de Champtoceaux était un assez modeste succès, mais Blanche de Castille, abandonnée en pleine guerre par une partie de ses vassaux, ne pouvait, en ce moment, rêver de grandes victoires. Dans une situation aussi grave, c'était beaucoup que de ne pas reculer. Les nobles coalisés contre Thibaud de Champagne, au moment où le roi les avait convoqués à venir combattre les Anglais, avaient fait une trêve qui devait durer jusqu'à l'octave de la Saint-Jean (1er juillet). A l'approche de ce terme, et à l'expiration des quarante jours pendant lesquels ils devaient au roi le service militaire, ils prirent congé de Louis IX, et, malgré tous ses efforts et ses prières, retournèrent à leurs guerres privées. […]

 

Le moment semblait venu pour Henri III de pousser en avant et de marcher droit en pleine France. Il s'en garda bien : savait-il seulement ce qu'il voulait faire ? En ce moment même on l'appelait en toute hâte du côté de la Gascogne, où régnait le désordre. […]

 

Lorsque Henri III, en traversant le Poitou, s'avança dans la direction de la Gironde, ce qui se passa entre lui et les seigneurs du pays montra que, de ce côté, le terrain était fort bien préparé pour les Anglais. Dans le courant de juillet et d'août, la plupart des vassaux poitevins s'arrangèrent de leur mieux avec l'ennemi de leur véritable souverain (Elie Berger, Les préparatifs d'une invasion anglaise et la descente de Henri III en Bretagne (1229-1230). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1893, tome 54 - www.persee.fr).

 

Robert de Sablé et Oléron

 

Le roi d'Angleterre, maître de Mirambeau, continua sa marche vers la Gironde. A Blaye, le 2 août, il promit à Geoffroy de Rançon deux mille marcs pour l'attirer à son service et à son hommage. Au cours de cette campagne, il avait remporté un avantage plus sérieux en s'assurant d'Oléron : il l'avait inféodée naguère au comte de la Marche (8 décembre 1226), et depuis lors Louis IX et Blanche de Castille l'avaient promise à ce prince par le traité de Vendôme. Le 21 juillet, les chevaliers et autres habitants de cette île reçurent l'ordre d'obéir au sénéchal de Gascogne Henri de Trubleville; sur leur demande, transmise par le sénéchal, Henri leur confirma les libertés qu'ils avaient eues sous ses prédécesseurs. Robert de Sablé, venu à l'hommage du roi d'Angleterre, fut mis en possession des terres et fiefs que son père avait eus dans l'île, et d'autres fiefs y furent confirmés, au nom de Henri III, par Henri de Trubleville. Le roi d'Angleterre s'y maintint, et le 16 septembre on le voit mander à Savary de Mauléon de délivrer les hommes d'Oléron, leurs vaisseaux et marchandises dont il viendrait à s'emparer. Ce fut pour les Anglais une conquête assez durable; ils en restèrent maîtres plusieurs années ; une charte du 15 mai 1231 nous montre Robert de Sablé recevant la confirmation des biens qu'il avait possédés dans l'île, et dont il avait été dessaisi par le comte de la Marche. La prise d'une petite ville, l'occupation temporaire d'une île située en dehors du vrai théâtre de la guerre ne pouvaient avoir qu'une médiocre influence sur la marche des hostilités, et l'on peut se demander avec quelle intention Henri III était venu de si loin visiter Bordeaux, sa capitale française, en voyant qu'il y resta tout au plus une semaine (Elie Berger, Les préparatifs d'une invasion anglaise et la descente de Henri III en Bretagne (1229-1230). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1893, tome 54 - www.persee.fr).

 

Robert de sablé avait passé convention, moyennant inféodation de rentes ou autres concessions, avec Henri III le 2 août 1230. Il est mentionné dans une lettre de Raoul Fitz-Nicolas à Raoul Nevil, évêque de Chichester du 8 juin : «Je crois que le roi, nostre sire, aura le plus grand nombre des seigneurs du Poitou, qui viendront à son service, tels que Geoffroy de Rançon, Renaud de Pons, Itier de Barbezieux, Robert de Sablé, Aimery de Rochechouart, Aimery de Thouars et Benoît de Mortagne. Grâce à eux, le roi pourra chevaucher en sécurité par la terre de Poitou jusqu'en Gascogne, et, s'il le faut, s'en retourner ensuite en Bretagne.» (Elie Berger, Les préparatifs d'une invasion anglaise et la descente de Henri III en Bretagne (1229-1230). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1893, tome 54 - www.persee.fr).

 

Fin de la descente anglaise

 

Le 12 septembre, après une longue et peu glorieuse expédition, il revit Nantes. A quoi lui avait servi cette promenade militaire ? Pouvait-il au moins se dire qu'en quittant le Poitou il laissait en bonne situation ceux qui s'étaient compromis pour lui, dont il avait acheté à bon prix le dévouement peu sûr ? […]

 

Le roi d'Angleterre n'était plus en état de tenir la campagne ; les résultats de son expédition étaient bien médiocres; sans avoir remporté aucun avantage sérieux, sans avoir engagé d'action importante, il en était réduit à conclure une trêve partielle, en attendant l'avortement définitif de son entreprise. […]

 

Le comte de la Marche, qui avait pour femme la mère de Henri III, était le négociateur désigné d'une suspension d'armes ; entre lui et son beau-fils la guerre n'avait pas été bien violente. Lors de son passage à Pons, le 15 août, Henri III avait à la demande du comte entamé des pourparlers avec le roi de France ; on devait rester en paix, au sud de la Loire, du 18 août au 1er septembre. […]

 

Les bonnes dispositions de la noblesse bretonne lui étaient plus que jamais nécessaires ; son armée se fondait. Les Anglais, confinés dans la péninsule, avaient beaucoup souffert. […]

 

Au moment de quitter le Poitou, il avait annoncé son intention de repasser en Angleterre avant la Saint-Michel, envoyé des commissaires dans les ports de son royaume pour s'assurer des vaisseaux nécessaires au transport des troupes, et mandé à tous les patrons et marins de ses Etats de venir le rejoindre à Saint-Malo dès qu'ils auraient le vent favorable. […]

 

Après toutes ces demi-mesures, qui devaient aboutir à un insuccès final, le roi d'Angleterre ne songea plus qu'à s'embarquer. Il ne lui restait pas autre chose à faire ; il avait choisi, pour descendre en Bretagne, le moment où presque tous les grands seigneurs de France s'entendaient pour combattre l'autorité de la reine Blanche ; or, les désordres intérieurs de la France touchaient à leur fin. Les barons avaient échoué dans leurs tentatives contre le comte de Champagne ; Blanche de Castille avait sauvé Thibaud IV, et, dès le mois de septembre 1230, le comte de Boulogne, Philippe Hurepel, avait donné l'exemple de l'obéissance en venant à Compiègne se soumettre au roi. Henri III n'avait rien su faire, alors que l'est du royaume était en feu, que les grands vassaux de la couronne désertaient en masse la bannière royale ; la vanité de ses grands projets devenait évidente, maintenant que la France était pacifiée, que l'autorité de Louis IX était consolidée par le rétablissement de la paix entre Thibaud de Champagne et ses ennemis. Il le savait fort bien quand il reprit, à petites journées, le chemin des côtes du Nord (Elie Berger, Les préparatifs d'une invasion anglaise et la descente de Henri III en Bretagne (1229-1230). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1893, tome 54 - www.persee.fr).

 

Lien avec le quatrain précédent VII, 9

 

Après avoir, avec une obstination pleine de perfidie, forgé de toutes pièces une légende d'après laquelle Thibaud de Champagne aurait été l'amant de la reine, les ennemis de Blanche passèrent de la calomnie à la violence ouverte et se coalisèrent pour déposséder son protégé. L'oncle du roi, Philippe Hurepel, comte de Boulogne, était à la tête de ce parti, que composaient avec lui le duc de Bourgogne et le comte de Nevers, les comtes de Saint-Pol et de Guines, le sire de Coucy, le comte Robert de Dreux, ses frères le comte de Mâcon, l'archevêque de Reims et Pierre Mauclerc, comte de Bretagne, l'irréconciliable et redoutable ennemi de la reine Blanche. Prétendant dépouiller le comte de Champagne au profit de sa cousine la reine Alix de Chypre, ils se disposaient à se jeter sur ses États au moment où finit là trêve qui depuis quelque temps avait été rétablie entre l'Angleterre et la France et qui finissait en 1229 (Elie Berger, Les préparatifs d'une invasion anglaise et la descente de Henri III en Bretagne (1229-1230). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1893, tome 54 - www.persee.fr).

 

Dans le quatrain précédent, la typologie parle de Thibaud III de Champagne, père de Thibaud IV « amant de Blanche de Castille », alors que le texte du quatrain rend compte d’un adultère princier (Catherine de Bourbon et le comte de Soissons).

 

"prince"

 

Le prince en question pourrait être plutôt Robert IV de Sablé. Le quatrain s'appuierait sur Ménage pour établir une filiation avec Robert de Matha.

 

Le grand maître des templiers, chef d'armée et chef religieux, avait rang de prince dans toutes les cours souveraines ( Marc André Barbot de la Trésorerie, Annales historiques des anciennes provinces d'Aunis, Saintonge, Poitou, Angoumois, Périgord, Marche, Limousin et Guienne, 1858 - books.google.fr).

 

Acrostiche : PPPPC ou la bataille d'Arsouf

 

PPPC : entre autres "Primipilo Praetoriae cohortis" (Ramón Álvarez de la Braña, Siglas y abreviaturas latinas con su significado, 1884 - books.google.fr).

 

Une comparaison des chevaliers de l'Hôpital avec les soldats romains et les prétoriens été faite par Mathias Stephani dans un chapitre (Quintus) de Discursus Academici suivant la description des Templiers (Quartus) (Matthias Stephani, Discursus Academici, Tome 2, 1625 - books.google.fr).

 

La bataille d'Arsouf eut lieu le 7 septembre 1191, à Arsouf, en Terre sainte, dans le cadre de la troisième croisade. Elle opposa une armée croisée forte de 20 000 hommes commandée par Richard Cœur de Lion, renforcée par des contingents de chevaliers de l'ordre du Temple dirigés par Robert de Sablé et des chevaliers de l'ordre de L'Hôpital menés par Garnier de Naplouse, à une armée ayyoubide forte de 20 000 hommes (dont une majorité montée), commandée par Salah ad-Din Yusuf ibn Ayyub. Il s'agit de la première victoire croisée depuis 14 ans, la dernière datant de 1177, quand Baudouin IV de Jérusalem à la bataille de Montgisard réussit à repousser une force ayyoubide également dirigée par Saladin (fr.wikipedia.org - Bataille d'Arsouf).

 

Benoît de Peterbourg écrit (H. F. T. XVII p. 529 A) : "(Rex) divisit statim exercitum suum per turmas... In prima cohorte erat Jakes de Avennes... Post illam cohortem venit alia cohors in qua erat Rex Angliæ... Tertiam vero cobortem Christianorum, cujus duces fuerunt Hugo Dux Burgundiæ. (L'auteur ajoute : «et Templarii». Mais nous croyons que, sur ce détail, Benoit de Peterbourg est mal renseigné. Les Templiers formèrent ce jour-là l'avant-garde (Henri Marie Louis Delpech, De La tactique au XIIIme siècle, Tome I : Types de la tactique du XIIIme siècle, 1886 - books.google.fr).

 

Arsouf se trouve près de Césarée maritime, ville du centurion Cornélius, premier gentil à se faire baptiser, en l'occurrence par saint Pierre (Joseph-Épiphane Darras, Histoire générale de l'Eglise depuis la création jusqu'à nos jours, Tome 25, 1877 - books.google.fr).

 

Le Centurion Primipilaire ou Primipile (Centurio Primipilarius, - Primipilaris, – Primipilus ou Primopilus), Centurion du 1er manipule d'une cohorte, commandait la première centurie ou compagnie des triaires ou pilani (armés de javelots); d'où cette expression : Primum pilum ducere (César), ou deducere (Ovide), commander la première compagnie des triaires, être Primipilaire ou Primipile. Il commandait aussi la coborte, assistait au conseil de guerre, et veillait sur le cbamp de bataille à la garde de l'Aigle légionnaire. Le Général ou les Tribuns nommaient les Primipilaires (Revue africaine, 1863 - books.google.fr).

 

Il a existé un Cornelius Martialis, tribun de cohorte prétorienne, dégradé en 65 après J.-C pour son implication dans une affaire de moeurs, et rétrogradé comme primipilaire (Yann Rivière, Le cachot et les fers: détention et coercition à Rome, 2004 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 2007 sur la date pivot 1230 donne 453.

 

Euric, né vers 420 et mort en 484, est roi des Wisigoths de 466 à sa mort. Fils du roi Théodoric et d'Amalaberge d'Ostrogothie, il devient roi après avoir assassiné son frère Théodoric II. Ce dernier était au pouvoir, après avoir assassiné avec Euric son frère Thorismond, depuis 453, date de la mort d'Attila, qu'il a combattu aux Champs Catalauniques en 451 (fr.wikipedia.org - Euric).

 

Le portrait des Saxons ne paraît être cependant, à la première lecture, qu'une brillante dissertation, contenue dans une lettre à Namatius, lequel semble avoir accepté un commandement important dans la flotte du roi wisigoth, Euric (epist. VIII, 6). Namatius, qui habite Saintes, a établi son quartier général dans l'île d'Oléron et croise avec ses navires sur les côtes de la Charente et du Poitou. C'est donc l'indice que le danger saxon qui, au début du siècle, n'affectait guère que le littoral de la Manche et qui avait atteint l'embouchure de la Loire vers 460, était, dix ans plus tard (la lettre de Sidoine à Namatius doit être datée de 470  environ ) ressenti sur tout le littoral atlantique du territoire occupé par les Goths, de la Loire aux Pyrénées. Les Saxons, pour Sidoine, sont des archipiratae ; ils ont de  la navigation , de la mer et de ses dangers , une connaissance étonnante ; ils aiment la tempête qui favorise leurs entreprises. Ils sont par surcroît d'une cruauté inouïe : avant de quitter le territoire conquis, ils mettent à mort, par noyade ou ou crucifixion, un sur dix de leurs prisonniers : c'est là pour eux un rite sacré. Ce portrait est-il exact jusque dans ses détails effrayants ? nous ne pouvons guère l'affirmer (André Loyen, Sidoine Apollinaire: Correspondance, Livres I-V (1960), 2003 - books.google.fr).

 

Fion et Sacorky

 

François Fillon, né le 4 mars 1954 au Mans (Sarthe), est un homme d'État français, Premier ministre de 2007 à 2012. Entre 1981 et 2007, il exerce les mandats de député, de maire de Sablé-sur-Sarthe, de président du conseil général, de président du conseil régional des Pays de la Loire et de sénateur. Sa femme est Penelope Clarke, née le 31 juillet 1955 au sud-est du pays de Galles, en Grande-Bretagne. Ils se marient le 31 mai 1980 à Sablé-sur-Sarthe et ont cinq enfants (fr.wikipedia.org - François Fillon).

 

La famille Fillon est originaire de Vendée (famillesdevendee.fr).

 

Lors de sa visite à Mouilleron-en-Pareds, village natal de Clemenceau, le 11 novembre 2016, François Fillon «évoque Fontenay-le-Comte où vécut le républicain Benjamin Fillon : ‘Quand j'étais jeune, mon grand-père refusait de parler de cette branche qui, disait-il, a fait fortune sur le dos du clergé !’» (blogs.mediapart.fr).

 

D'autres voies gallo-romaines se prolongeaient sans coupures du continent dans les îles de Ré et d'Oléron ; on suit encore leurs traces au loin dans les bancs rocheux qui frangent ces îles. M. Louis Brochet a soigneusement décrit de nombreuses tours, signaux, feux, etc., élevés du IIIe au Ve siècle non loin des anciens rivages de l'ancien golfe du Poitou. L'extension marine était devenue telle dans ces parages que la navigation exigeait la construction de phares pour assurer la sécurité d'une navigation sans nul doute intensive à cette époque. Benjamin Fillon cite ce passage caractéristique de la Chronique de Pierre de Maillezais : «Sous le règne de ce prince (Guillaume Tête d'Étoupe), la mer se retira subitement dans une nuit des marais du Bas-Poitou. Ce phénomène singulier changea complètement l'aspect du pays et réunit plusieurs petites îles au continent.» Mais la mer revint, car nous savons que ce même Guillaume III avait comme femme Emme qui fonda en 974 l'abbaye de Maillezais, que cette abbaye avait un port florissant au XIe siècle et qu'il se faisait un grand commerce du sel (Bulletin de la Section de géographie, Volumes 48 à 51, 1933 - books.google.fr).

 

Sarkozy (ou ceux qui dirigent vraiment son pays) aurait-il lu les Centuries ?

nostradamus-centuries@laposte.net