La voix des Ă©toiles

La voix des Ă©toiles

 

VII, 17

 

2011-2012

 

Le Prince rare de pitié & clemence,

Viendra changer par mort grand connoissance :

Par grand repos le regne travaillé,

Lors que le grand tost sera estrillé.

 

Cette version pose le problème du placement des rimes (plates) aabb alors qu'ailleurs c'est abab (Version 1557 - www.zannoth.de).

 

Version 1568

 

Le Prince rare de pitie & clemence ;

Apres avoir la paix aux siens baillé :

Viendra changer par mort grand cognoissance,

Par grand repos le regne travaillé. (Jacques Halbronn, Réflexions sur les avatars des quatrains centuriques aux XVIe et XVIIe siècles, 2004 - michel.nostradamus.free.fr, LES PROPHETIES de Nostradamus, 1568 - www.google.fr/books/edition).

 

Aristote

 

En 1618, un phĂ©nomène cĂ©leste, analogue Ă  celui qui avait inspirĂ© Ă  GalilĂ©e l'idĂ©e mère de son système, provoqua chez, nous l'Ă©closion d'une foule d'ouvrages spĂ©ciaux : c'Ă©tait l'apparition d'une splendide comète. Pour Froidmont, qui dĂ©jĂ  trois annĂ©es auparavant avait favorablement accueilli les idĂ©es de Copernic, «cet astre annonçait la mort d'un prince : celle d'Aristote, le prince des philosophes, pour qui les comètes ne sont que des phĂ©nomènes mĂ©tĂ©oriques se produisant dans les rĂ©gions de l'atmosphère». Le professeur louvaniste prouve Ă  l'Ă©vidence que celle de 1618 voyageait dans les espaces planĂ©taires. «Hic cometa certe Aristoteli nostro non minas solum, sed exitium tulit. Ite Peripatetici, et imaginarium funus facite vestro principi.» Un astre venait de naĂ®tre au sein des cieux, que l'on croyait soustraits aux vicissitudes et aux gĂ©nĂ©rations ! Dès lors Aristote avait tort de dire que les cieux sont incorruplibles et immuables (Maurice de Wulf, Histoire de la philosophie scolastique, MĂ©moires couronnĂ©s et autres mĂ©moires: Collection in 8o, Volume 51, 1895 - www.google.fr/books/edition).

 

Caractères généraux et conséquences de la vertu et du vice

 

§ 1. D'une manière gĂ©nĂ©rale, le propre de la vertu, c'est de procurer Ă  l'âme une bonne disposition morale, de lui assurer des mouvements calmes et ordonnĂ©s, et par suite, une harmonie parfaite de toutes les parties qui la composent. Aussi, une âme bien faite semble-t-elle le vĂ©ritable modèle d'un État et d'une citĂ©. § 2. La vertur sait faire du bien Ă  ceux qui le mĂ©ritent; elle aime les bons; elle ne se plait pas Ă  châtier les mĂ©chants, ni Ă  se venger d'eux; elle se plaĂ®t au contraire Ă  la pitiĂ©, Ă  la clĂ©mence, au, pardon. § 3, Les compagnes habituelles de la vertu sont : la probitĂ©, l'honnĂŞtetĂ©, la droiture du coeur, la sĂ©rĂ©nitĂ©, qui ne conçoit que de bonnes espĂ©rances. De plus, elle nous fait aimer notre famille, aimer nos amis, aimer nos compagnons, aimer nos hĂ´tes; elle nous fait aimer les hommmes et tout ce qui est beau. En un mot, toutes les qualitĂ©s qu'elle nous donne sont dignes de louange et d'estime. § 4. Les consĂ©quences du vice sont absolument contraires (Aristote (apocryphe), Des vertus et des vice, Chapitre VIII, Morale d'Aristote, Tome 3, traduit par BarthĂ©lemy-Saint-Hilaire, 1856 - www.google.fr/books/edition).

 

"clémence"

 

Mais je vois se dresser contre moi un philosophe qui, du carquois péripatétique tire un syllogisme bien aiguisé et le décoche dans la direction des pythagoriciens, ne voulant pas souffrir qu'ils s'en aillent ainsi sans avoir eu á livrer bataille. Si la comète, dit-il, était une réfraction, elle ne devrait pas apparaître dans un miroir ou dans l'eau par l'effet d'une autre réfraction ou réflexion; or, nos miroirs et notre fleuve Arno en reflètent l'image lumineuse telle que nous la voyons au ciel; donc, ce n'est pas une réfraction. Contre ce très subtil syllogisme, posté comme en embuscade derrière la comète dans le traité de la Voie Lactée, j'avoue ne connaître aucune parade, rien qui puisse couvrir et défendre les infortunés pythagoriciens. Qu'ils s'en remettent donc à la merci et à la clémence d'Aristote et confessent que leurs comètes, étant des réfractions, ne devraient pas se refléter dans les miroirs; elles le font pourtant, à l'exemple de l'arc-en-ciel et de ce cercle qui se forme parfois autour du Soleil ou de la Lune et que nous désignons sous le nom de halo, à l'exemple aussi des verges et des parhélies qui, bien qu'elles soient des réfractions ou des reflets, au dire d'Aristote lui-même, n'en ont pas moins la permission de se regarder au miroir. Mais il est temps d'en arriver à l'opinion d'Aristote et, par un examen attentif, de voir si elle se fonde sur des conjectures plus probables ou si, au contraire, elle n'est pas moins chancelante que celles qu'il prétend réfuter (Galileo Galilei, Dialogues: Lettres choisies, traduit par Paul-Henri Michel, 1966 - www.google.fr/books/edition).

 

Ceux qui pensent que le règne d'Aristote au moyen âge a été funeste pour les sciences useront, sans doute, de sévérité à l'égard de l'écrivain infatigable par l'influence duquel ce règne s'est affermi et consolidé; mais ceux qui ne partagent pas cette manière de voir, jugent, loin de là, qu'au XIe siècle, le péripatétisme commenté par les philosophes arabes, ne pouvait qu'offrir d'utiles directions et d'abondants matériaux à l'activité des esprits (Dictionnaire des sciences philosophiques, Tome 1, 1844 - www.google.fr/books/edition).

 

Le 23 avril 1610, moins de trois semaines avant sa mort, Henri IV signe le décret nommant le français Jean de La Blancque au poste de consul de France à Danzig. Ignoré de l’historiographie française mais fréquemment mis en avant par les historiens polonais, cet événement avait été préparé par une présence française active en Europe du Nord dans la seconde moitié du XVIe siècle. À l’arrière-plan des négociations pour l’élection en 1573 au trône de Pologne d’Henri de Valois, futur roi de France Henri III, se trouvait en effet un personnage de première importance, Charles de Danzay, qui orienta pendant une bonne trentaine d’années la politique de Catherine de Médicis et de ses fils en Europe du Nord. Charles de Quissarme, seigneur de Danzay, gentilhomme poitevin converti au protestantisme par Calvin lors d’un séjour à Strasbourg, débute dans la carrière diplomatique comme représentant du roi de France auprès des protestants allemands révoltés contre Charles Quint. Devenu ensuite résident puis ambassadeur français à Copenhague de 1548 à 1589, il est à diverses reprises chargé de missions en Allemagne (à Lübeck, en Mecklembourg, en Poméranie), ainsi qu’en Suède et en Pologne, où Henri de Valois l’appelle auprès de lui à Cracovie. Dès 1568, il s’était employé à intercéder auprès de la cour de Pologne en faveur des navires français saisis par les corsaires polonais, puis était intervenu comme médiateur au congrès de Stettin de 1570 qui mettait fin à la guerre de Sept Ans du Nord (1563-1570). Si Danzay s’emploie à cette occasion à rétablir la paix entre les puissances baltiques, ce n’est pas seulement pour assurer à la France de solides alliances de revers en Europe du Nord face aux Habsbourg. Les questions économiques, notamment celle du commerce entre la France et les pays de la Baltique, l’intéressent au premier chef : il a songé un moment à l’instauration en France d’un nouveau comptoir hanséatique, et il ne cessera, toute sa vie durant, de prôner la défense et le développement du commerce français en mer Baltique. Les archives de Gdansk conservent toute une série de lettres adressées par Danzay à la ville de Danzig dans les années 1567-1577. En 1581, les arguments économiques de Danzay seront repris par le dernier frère d’Henri III, le duc François d’Anjou, qui propose aux villes hanséatiques une alliance défensive visant notamment à protéger le commerce français en Baltique et le commerce hanséatique en France (Marie-Louise Pelus-Kaplan, «Mourir pour Danzig» ? L’importance du grand port polonais pour le royaume de France à l’époque moderne In : Expériences de la guerre, pratiques de la paix, 2013 - books.openedition.org).

 

Son grand-père Thomas Suyreau, dit Quissarme, médecin de Louis XI, avait été anobli par ce prince en 1481; et c'est lui qui acquit le domaine de Danzay, commune de Saint-Georges-de-Noisné (Deux-Sèvres).

 

Tycho Brahé

 

Charles de Danzay (1515 - 1589) posa la première pierre de l'observatoire d'Uraniborg en tant qu'ami de Tycho Brahé (Jean-Pierre Luminet, La discorde céleste, 2008 - www.google.fr/books/edition).

 

De Tycho Brahé à Kepler et Galilée s'élabore la conception horlogère de l'univers. Le Danois Tycho Brahé symbolise le personnage même de l'observateur. En 1573, ses premières publications lui valent une telle réputation, que, trois ans plus tard, le roi Frédéric II du Danemark lui fait don de la petite île de Hwen, proche de Copenhague, où il peut édifier un observatoire doté d'instruments – sextants et quadrants de très grand format – d'une précision jusqu'alors inégalée. Il est ainsi en mesure de compléter et de corriger le catalogue de Ptolémée, de s'attacher au mouvement de la Lune et de dresser des tables du déplacement des planètes. Contrairement à l'usage de son époque selon lequel astres qu'à certains moments jugés astronomiquement importants, comme les conjonctions ou les oppositions, il pratique des observations continues. Pendant trente-cinq ans, il accumule des informations qui deviendront la base indispensable des travaux ultérieurs. Ce travail «innocent» suffit, à lui seul, à mettre directement à mal certaines conceptions héritées d'Aristote. En 1572, c'est la détection, dans la constellation de Cassiopée, d'une étoile nouvelle, une supernova, dont les calculs démontrent qu'elle se situe dans le monde supralunaire de la perfection, alors que, comme tout ce qui bouge et dérange l'harmonie des cieux, elle aurait dû se situer dans le monde sub-lunaire des choses imparfaites. C'est aussi, en 1577, l'observation d'une comète brillante qui, se déplaçant à travers les prétendues sphères célestes, démontre du même coup que ces dernières ne correspondent à aucune réalité physique. Ces observations révèlent en outre que le ciel n'est pas immuable. Pourtant, des considérations purement religieuses conduisent Tycho Brahé à rejeter le système héliocentrique de Copernic.

 

KĂ©pler, Ă©lève de Tycho-BrahĂ© qui lui laisse Ă  mort en 1601 ses prĂ©cieux registres d'observations, a complĂ©tĂ© et dĂ©montrĂ© l'explication de Copernic. La grande joie de sa fin de vie est d'avoir pu Ă©tablir un rapport entre les vitesses maximale et minimale de chaque planète et l'harmonie musicale : «Le reflet multiple des astres joue la mĂ©lodie, et la nature sublunaire danse sur cette musique», la «musique des sphères» Ă©tait de retour (RenĂ© Passet, Les grandes reprĂ©sentations du monde et de l'Ă©conomie Ă  travers l'histoire: De l'univers magique au tourbillon crĂ©ateur, 2010 - www.google.fr/books/edition).

 

Repos de plus grand travail

 

Guillaume Des Autels, né en 1529 en Bourgogne et mort dans les années 1580, est un poète et polémiste français associé à la Pléiade On lui doit la Paix venue du ciel, dédiée à « monseigneur l’évêque d’Arras » Antoine de Granvelle, avec le Tombeau de l’empereur Charles V, tousjours Auguste, 1559, Réplique de Guillaume Des Autelz aux furieuses défenses de Louis Meigret, 1556, Harengue au peuple françois contre la rébellion, 1560 (fr.wikipedia.org - Guillaume Des Autels).

 

Louis Meygret, grammairien français, nĂ© vers 1510, Ă  Lyon, mort après 1560, tout en travaillant Ă  des traductions, murit le plan d'une vaste rĂ©forme orthographique, qu'il s'efforça longtemps de faire prĂ©valoir. Ainsi il publia : Le second livre de C. Plinius Secundus sur l'Histoire des Ĺ’uvres de Nature; Paris, 1540, in-8°; la 2e Ă©dit., ibid., 1552, in-8°, est corrigĂ©e par l'auteur "tant de langage que de sens", ou plutĂ´t appropriĂ©e Ă  son système grammatical; Livre du Monde fait par Aristote; Paris, 1541, in-8°; Les troisième et quatrième livres de L. Moderatus Columella, traitans du labeur des vignes; Paris, 1542, in-8°. Ces Ă©crits ne l'avaient pas tirĂ© de l'obscuritĂ©. "Or ne scay je, s'Ă©criait plus tard Guillaume des Autels, qui est ce Meygret, sinon que l'on le m'ha dict estre un de ces triviaux et vulgaires translateurs qui ne savent rien faire, sinon nous rompre les oreilles de leurs sottes versions ou plus tost perversions, et empunaisir leur propre paĂŻs de ces drogues amenĂ©es des lieux estrangers" (Jean ChrĂ©tien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie gĂ©nĂ©rale, Tome 35 : MĂ©rat - Monnier, Jean ChrĂ©tien Ferdinand Hoefer, 1861 - www.google.fr/books/edition).

 

Si feray, Meigret, si feray : quand tu viendras fourni de bonnes raisons. LMa veritĂ© m'est plus amie (comme disoit ce prince des Peripatetiques Aristote) que tous mes amis : Ă  celle vertu, en son tressaint temple, deuant sa waye image, i'ay fait offrande de mes sens, de mon intellect (Replique de Guillaume des Autelz, aux furieuses defenses de Louis Meigret (touchant la question de nostre escriture Françoise). Auec la Suite du Repos de Lautheur, 1551 - www.google.fr/books/edition).

 

Guillaume des Autels, charollais, a Ă©crit entre autres choses quatre recueils d'Ă©pigrammes, de sonnets et d'odes : le Repos de plus grand travail (1550), la Suite du Repos (1551), l'Amoureux Repos et les Façons lyriques (1553); il y cĂ©lèbre une dauphinoise de Romans, sous le nom de Sainte; c'est dans sa dixième façon lyrique qu'il a chantĂ© «l'accord de MM. Saingelais et Ronsart». Il a Ă©tĂ© vraiment le trait d'union entre les novateurs et les survivants de l'ancienne Ă©cole. Pontus de Tiard (ou Thyard), cousin de Des Autels, est trop connu comme membre de la PlĂ©iade pour que nous en parlions, ainsi que BaĂŻf, Du Bellay, Dorat, Jodelle et Belleau nommĂ©s dans les vers prĂ©cĂ©dents (Paul Laumonier, Oeuvres completes de Pierre de Ronsard, 1928 - www.google.fr/books/edition).

 

Dans la préface de l'Amoureux Repos, Des Autels traduit une formule de Quintilien : «Hunc nemo in magnis rebus sublimitate, in parvis proprietate superaverit» (Inst. or, X, 1, 46). Ce jugement est le fruit d'une longue tradition critique qui remonte à la Poétique d'Aristote : le philosophe considère Homère comme le père de la tragédie et de la comédie, puisqu'avec l'Iliade et l'Odyssée, il a offert le modèle d'un récit de langage élevé mettant en scène de l'équivalent narratif de la tragédie.

 

Des Autels ne connaissait probablement pas directement le texte d'Aristote, mais il connaissait assurément une version très altérée de l'analyse aristotélicienne, celle de Donat, qui estime qu'Homère a défini le modèle du style le modèle du style tragique dans l'Iliade et du style comique dans l'Odyssée. Toutefois, il faut remarquer que si Quintilien et Donat constituent deux avatars d'un même lieu commun critique d'ascendance aristotélicienne, ni l'un ni l'autre ne propose entre «style comique» et «propriété». Cette synthèse est proprement le fait de Des Autels qui construit l'équivalence entre le couple antithétique des styles tragique et comique d'une part, et de l'autre, le couple hauteur-propriété (Emmanuel Buron, Comique et propriété dans la préface de l'Amoureux repos de G. Des Autels, Le lexique métalittéraire français (XVIe-XVIIe siècles), 2006 - www.google.fr/books/edition).

 

Reprenons les mots de Ronsard sur Nostradamus dans l'ElĂ©gie Ă  Des Autels : par les mots douteux de sa prophete voix, comme un oracle antique, il a des mainte annĂ©e predit la plus grand part de nostre destinĂ©e. On pourrait en conclure que Ronsard voit en Nostradamus d'abord le prophète, et qu'il hĂ©site Ă  considĂ©rer l'Ă©criture nostradamienne comme une crĂ©ation poĂ©tique (Anna Carlstedt, Nostradamus mĂ©lancolique. Un poète dĂ©guisĂ© en prophète ?, Nouvelle revue du XVIe siècle, NumĂ©ro 22, 2004 - www.google.fr/books/edition).

 

Ou soit que du grand Dieu l'immense eternité

Ait de Nostradamus l'entousiasme excité,

Ou soit que le Demon bon ou mauuais l'agite,

Ou soit que de nature il ait l'ame subite,

Et outre le mortel s'eslance iusqu'aux cieux,

Et de lĂ  nous redit des faicts prodigieux,

Ou soit que son esprit sombre & melancolique,

D'humeurs gralles repeu, le rende fantastique :

Bref, il est ce qu'il est : si est-ce toutefois

Que par les mots douteux de la prophete vois,

Comme un oracle antique, il a dés mainte année

Predit la plus grand part de nostre destinée (Charles Joseph Marty-Laveaux, La Pléiade françoise, Tome 18, 1891 - www.google.fr/books/edition).

 

Rimes plates

 

All of the early elegies are written in decasyllables or in alexandrines, in rimes plates, and all of them most remarkably, if not quite in the form of epistles, do contain an address. This use of the address, which would always be a characteristic of Ronsard's elegies, is worthy of note since it is characteristic of the épître, a genre which Du Bellay, in the Deffense, had advised French poets to avoid.

 

Two of the discours had appeared as elegies in the edition of 1560 (“l'Elégie à Guillaume des Autels” and “l'Elégie à Loys des Masures”). These two poems, in which Ronsard treated for the first time the problems posed by the rise of Protestantism, foreshadow the “Discours des misères de ce temps.” Interestingly, the Hymnes of 1555, 1556, by their form and philosophical themes, were early versions of the discours (Gertrude S. Hanisch, Love Elegies of the Renaissance: Marot, Louise Labé, and Ronsard, 1979 - www.google.fr/books/edition).

 

La version 1557 du quatrain est en rimes plates.

 

Cf. Ronsard aux quatrains IX, 45 et IX, 50, comme Prince des poètes, qui "règne" et qui exerce son "empire".

 

Acrostiche : LVPL, lupule

 

Le brochet est aussi un des poissons qui entend le mieux. Du temps de Charles IX, il y avait, sous le vivier du Louvre, un brochet qui, quand on criait lupule, lupule, se montrait aussitôt pour venir prendre le pain qu'on lui jetait (Alexis François Aulagnier, Dictionnaire des alimens et des boissons en usage dans les divers climats et chez les différens peuples, 1839 - www.google.fr/books/edition).

 

Aussi Aristote (Lib. IV. Cap. 8. Histor. animal.), Pline (Lib. X. Hist. Nat. Cap. 70.) & Elien (Lib. IX. Histor. anim. Cap. 7.) mettent particulièrement le brochet au nombre des poissons, qui ont l'ouïe bonne (Johann Albert Fabricius, Théologie de l'eau ou essai sur la bonté, la sagesse et la puissance de Dieu, manifestées dans la création de l'eau, 1741 - www.google.fr/books/edition).

 

Aristote parle du loup à l'ouïe fine, or le loup aquatique est le brochet (Jacques Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'Histoire Naturelle, Tome 6, 1769 - www.google.fr/books/edition).

 

Lupule est aussi une forme dialectale du nom du brochet qui est le requin des eaux douces; il y règne en tyran dévastateur comme le requin au milieu des mers (M. Baudrillart, Code de la pêche fluviale, 1829 - www.google.fr/books/edition).

 

Haka, hake : the ordinary name for this fish in mediaval Latin is hakedus (Brochet) (Rerum Britannicarum Medii Ævi Scriptores, Or, Chronicles and Memorials of Great Britain and Ireland During the Middle Ages, Volume 72, Numéro 2, 1880 - www.google.fr/books/edition).

 

On dit que ce poisson vit très-long-temps : on cite pour preuve celui que l'Empereur Frederic II jeta dans un Ă©tang avec un anneau d’airain passĂ© dans les opercules de les ouĂŻes, & portant une infcription Grecque; on assure que ce brochet fut retrouvĂ© deux cents soixante-deux ans après : mais ce rĂ©cit a bien l'air d'une fable (Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonnĂ© universel d'histoire naturelle, Tome 2, 1791 - www.google.fr/books/edition).

 

On a vu des brochets du poids de 1000 livres, ce qui suppose une très longue existence. Le brochet que l'on prit à Kaisers-Lautern, en 1497, avait 19 pieds et pesait 350 livres; il portait à ses opercules un anneau de cuivre avec une inscription annonçant qu'il avait été mis dans l'étang de Lautern par ordre de l'empereur Frédéric II, c'est-à-dire 267 ans auparavant (Cosmos: revue des sciences et de leurs applications, Volume 34, 1896 - www.google.fr/books/edition).

 

Crusius attribue à l'empereur Fréderic Ier Barberousse le grand, père de Fréderic II, l'établissement de l'étang de Kaiserslautern. Radevick dit aussi positivement que ce prince fit bâtir la maison de plaisance de Kaiserslautern, qu'il y forma un étang, le peupla de poissons, etc. Günther, poète allemand, qui a écrit en vers latins l'histoire des hauts faits de cet empereur, parle dans son poëme3 du séjour de Frederic Barberousse à son château de Kaiserslautern. Ces différents passages historiques conduisent à se demander si le brochet pris à Kaiserslautern, et mis le premier dans l'étang par les mains d'un Fréderic, n'y aurait pas été jeté par l'empereur Fréderic Barberousse, contrairement à l'indication de l'inscription grecque de l'anneau qui attribue le fait à Fréderic II (Georges Cuvier, Achille Valenciennes, Histoire naturelle des poissons, Toume 18, 1846 - www.google.fr/books/edition).

 

Cf. quatrain VII, 15.

 

L'ouĂŻe

 

Nous exposerons rapidement la thèse de Maigret, introduction naturelle à sa Grammaire, et cause de tant de colères; le procès instruit, pièces en main, nous pourrons porter un jugement sur cette affaire, le premier mais non le dernier mot d'un long débat. Meigret, ainsi le voulait son sujet, s'appuie sur l'analyse; il part de la définition des sons, ou «choses sensibles à l'oye» (ouïe), et distingue la voix naturelle et la voix artificielle ; «les voix ont les elemens de la prononciation et les letres les marques ou notes des elemens... Puisque les letres ne sont qu'images de voix, l'escriture devra estre d'autant de letres que la prononciation requiert de voix; si elle se treuve autre, elle est faulse, abusive et damnable.»

 

On ne peut nier ni la vérité du principe, ni la justesse de la conclusion; mais ce principe d'une relation seule nécessaire entre la prononciation et l'orthographe est trop absolu, et la conclusion trop rigoureuse. Si l'usage suffit pour écrire un mot conformément à des règles qui ne sont point celles de la prononciation, qu'est-ce qui remplacera le maintien des lettres étymologiques, pour aider à retrouver, par la philologie comparée, la juste valeur des vocables, et établir, grâce à cette ressource infaillible de la comparaison des mots, les relations ethnographiques des peuples ? C'est surtout de ce côté que le progrès de la science a donné tort à tous les faiseurs de systèmes; et si maintenant nous demandons une orthographe rationnelle, ce sera celle qui conservera le plus de consonnes étymologiques, ou du moins des consonnes étymologiques caractéristiques (M. Livet, La grammaire et les grammairiens du XVIe siècle, Journal général de l'instruction publique et des cultes, Volume 25, 1856 - www.google.fr/books/edition).

 

En 1578, Roeslin publia à Strasbourg sa Theoria nova cælestium Meteôrôn, oeuvre d'une certaine extension qui - comme l'indique son titre complet - répondait à un objectif très ambitieux et n'abordait pas seulement le phénomène de la comète de l'année antérieure, mais également d'autres phénomènes comme les deux chasmata de 1575, comme les apparitions prodigieuses de mai 1578 (que Roeslin ne vit pas personnellement puisqu'il était alors en voyage, mais qu'il qualifie de nouvelles comètes, s'en remettant sur ce point aux témoignages concordants de sa propre famille et d'Eisenmenger) et bien entendu le très grand prodige de la nova de Cassiopée, dont il se proposait d'établir l'étroite relation avec la comète de fin 1577, autant à partir de la relation du mouvement de la comète avec elle, que par l'élucidation de la signification eschatologique de ces deux phénomènes extra-ordinaires. Disons tout de suite que Roeslin n'était pas un mathematicus. Comme le très jeune Maestlin affrontant la nova de Cassiopée, il était également dépourvu d'instruments astronomiques. Si cela n'empêcha pas Maestlin d'effectuer la splendide analyse géométrique que propose sa Demonstratio astronomica loci stellae novae de 1573, Roeslin se montra en revanche, en ce qui concerne les observations et les calculs, dépendant des publications de Cornelius Gemma (1535 - ca. 1578) sur la nova et sur la comète. Pourtant, cette dépendance, du reste explicitement reconnue par Roeslin, n'empêche pas de reconnaître que le médecin alsacien est un des cinq auteurs qui affirmèrent le caractère céleste de la comète. D'ailleurs, on comprend, on comprend mieux l'audace de Roeslin si l'on se souvient que deux de ces auteurs ( Tycho Brahe et Wilhelm IV langrave de Hesse - Kassel [1532-1592]) ne rendirent pas immédiatement publics leurs résultats. [...]

 

Roeslin donne comme argument contre l'existence de comètes aĂ©riennes la critique d'Aristote (voir De Cælo, II, 9) contre la doctrine pythagoricienne de la musique des sphères : les comètes aĂ©riennes devraient produire un son perceptible (Nouveau ciel, nouvelle terre: la rĂ©volution copernicienne dans l'Allemagne de la RĂ©forme (1530-1630), 2009 - www.google.fr/books/edition).

 

Le lien entre la vision et l'écoute est un élément structurant des recueils publiés en 1550 et 1553 par Guillaume des Autels. Dans le premier, Repos de plus grand travail, il s'agit de raconter le passage de la découverte du nom de la dame à la vision de de cette dernière, qui pourra elle-même devenir contemplation divine, d'autant plus aisément que le nom de la dame aura été tu, caché sitôt qu'entendu. Parfois, cette structure se donne à lire sous la forme d'un petit récit d'innamoramento. [...]

 

L'évocation, dans le huitain, de la prière silencieuse qui pourtant se fait entendre de Dieu (Au ciel estoit le bruit de son silence) est interprétée dans le sizain, non comme résultant d'un ouï-dire (nouvelle sceue/Par rapport d'autre), mais comme témoignage d'une chose vue; puis cette chose vue se dédouble, selon les tercets, en chose apperceue - objective, mais fugitivement objective - et en scène imaginée, rendue visible seulement par les sortilèges musicaux d'un amour enchanteur. En 1553, dans l'Amoureux repos, qui situe plus précisément cette narration dans un contexte néo-platonicien, dessiné dès la préface, l'organisation du recueil souligne souvent le lien entre l'image et l'écoute (Michel Jourde, La situation du sonnet en France vers 1550, Histoire et littérature au siècle de Montaigne, 2001 - www.google.fr/books/edition).

 

Ă©trille

 

En grec étrille est "xyster" à rapprocher de sistre (grec "seistron"), instrument de musique, que l'étrille à chevaux persane réunit, car elle est munie d'anneaux bruyants (Jean de Pontevès de Sabran, Notes de voyage d'un hussard: un raid en Asie (Caucase, Perse, etc.), 1890 - www.google.fr/books/edition).

 

Le sistre est l'attribut de la déesse Isis. Elle eut à faire avec des poissons dont l'oxyrinchus, un brochet, qui mangèrent le membre viril d'Osiris découpé en 14 morceaux après son assassinat par son frère Seth (M. de Cayrol, Les Pandarons, Histoire et Mémoires, Tome 2, 1784 - www.google.fr/books/edition).

 

Arisote : on Ă©trille bien les chevaux

 

Aristote se retrouve dans un Lai mĂ©diĂ©val oĂą il sert de monture Ă  la maĂ®tresse d'Alexandre : Le Lai d'Aristote.

 

C'est, selon toute vraisemblance, entre 1200 et 1220 environ et dans les milieux scolaires de Paris, que le conte, venu d'Orient par voie orale (Le Vizir sellé et bridé), fut adapté dans un esprit «clérical» par Henri d'Andeli à la personne d'Aristote, considéré comme le précepteur vieux, hirsute et grincheux d'Alexandre le Grand, apparu comme telle dans la seconde partie du XIIe siècle, comme le philosophe païen dont les ouvrages jouissaient d'une autorité trop absolue. L'intention initiale du conte ainsi acclimaté paraît avoir été mi-satirique et mi-plaisante, puisque aussi bien, conformément aux données de la tradition orientale, le maître de logique, après s'être laissé berner par la jeune femme, réussit finalement à trouver la réplique qui doit justifier quand même ses remontrances premières.

 

Henri d'Andeli était d'un milieu favorable à la diffusion d'une bourde "cléricale" dont le Stagyrite ferait les frais (Marurice Delbouille, Le Lai D'aristote de Henri D'andeli, 1951 - www.google.fr/books/edition).

 

Ce conte est resté populaire jusque tard dans la Renaissance (La chevelure dans la littérature et l’art du Moyen Âge, 2014 - www.google.fr/books/edition).

 

Après avoir dormi dans la poussière des bibliothèques, comme à peu près toutes les oeuvres du moyen âge, trop injustement dédaignées, à partir de la Renaissance jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe siècle, le Lai d'Aristote retrouva bientôt la vogue qu'il avait eue autrefois. Le comte de Caylus le cite avec honneur dans son Mémoire sur les fabliaux (Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1753, t. XX., p. 362-364) (Alexandre Héron, La légende d'Alexandre & d'Aristote, 1892 - www.google.fr/books/edition).

 

Il faut voir encore si, en définissant, on a bien rapporté chacun des relatifs à la chose à laquelle il est naturellement; car on ne peut employer certains relatifs qu'en les attribuant à ce à quoi ils sont naturellement, et non point en les rapportant à aucune autre chose. Par exemple, le relatif vue ne peut s'employer que sage, en tant que sage, est ce à quoi l'emploie la science propre à chaque chose (Logique d'Aristote, Tome 4, traduit par Jules Barthélemy Saint-Hilaire, 1843 - www.google.fr/books/edition).

 

Pourquoi la sueur est-elle plus abondante quand on l'Ă©ponge que quand on la laisse sĂ©journer librement telle qu'elle est ? Est-ce parce que l'on est refroidi par l'air extĂ©rieur ? Ou n'est-ce pas que la sueur, quand elle est au dehors, fait comme un couvercle sur les pores, qu'elle empĂŞche ainsi la sueur intĂ©rieure de sortir ? (Quand on l'Ă©ponge. Le mot grec semble indiquer qu'il s'agit des espèces question en termes identiques, d'Ă©trilles dont on se servait dans les gymnases) (Les problèmes d'Aristote, Tome 1, traduit par Jules BarthĂ©lemy Saint-Hilaire, 1891 - www.google.fr/books/edition).

 

Cf. le "gloios" aux quatrains I, 27 et IX, 59.

 

Typologie

 

Le report de 2012 sur la date pivot 1572 donne 1132.

 

Les Analytiques d'Aristote - soit par la traduction de Jacques de Venise, si l'on fait confiance à la Chronique de Torigny, soit par un autre chemin - étaient déjà en circulation. Puisque Adam du Petit-Pont les avait en main en 1132, le Péripatéticien Palatin (Abélard) ne pouvait pas les ignorer, lui qui était à l'affût des nouveaux textes d'Aristote qui pourraient être découverts et qui, quelques années auparavant, avait saisi avec tant d'empressement une mauvaise version des Elenchi sophistarum (L. Nicolau D'Olwer, Sur la date de la Dialectica d'Abélard, Revue du Moyen Âge latin, Volumes 1, 1945 - www.google.fr/books/edition).

 

En fait, les textes médiévaux qui mentionnent la castration ne précisent presque jamais s'il s'agit d'une ablation des testicules ou du pénis (émasculation), ou des deux. Il est probable que, dans la grande majorité des cas, seuls les testicules sont en cause. L'ablation du pénis est à la fois plus douloureuse et plus dangereuse, avec un fort risque l'hémorragie, alors que la castration des testicules est plus supportable (Georges Minois, Abélard, Héloïse et Bernard: Passion, raison et religion au Moyen Âge, 2019 - www.google.fr/books/edition).

 

La queue des comètes, du brochet, d'Osiris et d'Abélard.

 

Musique des sphères

 

Pythagore en avait rĂŞvĂ©, quand il Ă©voquait la musique des sphères, le tĂ©lescope Kepler l'a montrĂ© ! En janvier 2012, Ron Cowen a publiĂ© dans la revue scientifique nature un article mettant en avant la“musique des Ă©toiles”. Il s'agit en fait de la traduction en son de frĂ©quences d'oscillation Ă©mises par les astres. Ces frĂ©quences changent tout au long de la vie d'un astre; il est donc possible de dĂ©terminer assez prĂ©cisĂ©ment son âge, sa taille, en fonction de ces oscillations. C'est le travail des astĂ©rosismologues, qui se sont appuyĂ©s en particulier sur les observations du tĂ©lescope Kepler. Ce tĂ©lescope Ă©tait sensĂ© observer et repĂ©rer des exoplanètes mais parmi ses enregistrements, les scientifiques repèrent les mouvements d'oscillation des astres voisins et parviennent Ă  en tirer de prĂ©cieuses informations. Il ne reste plus qu'Ă  transposer ces oscillations en ondes sonores : on peut enfin Ă©couter les Ă©toiles (Chroniques d'Altaride n°022 Mars 2014: La Musique, 2014 - www.google.fr/books/edition).

 

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