En Italie, en Belgique VII, 29 2020-2021 Le Grand duc
d'Albe se viendra rebeller. A ses grands pères sera le tradiment : Le grand de Guise le viendra debeller, Captif mené & dressé monument. Contre le pape C'est ainsi que Nostradamus aurait prédit la révolte du Duc d'Albe contre le Pape Paul IV (1557) au quatrain 29 de la centurie VII L'avénement de Paul IV et
l'abdication de Charles Quint (1556) offraient à l'Italie une meilleure
occasion. Le cardinal Caraffa, grand inquisiteur,
était un de ceux qui avaient imprimé à la cour pontificale cette direction
vigoureuse, destinée à raffermir le catholicisme ébranlé. Homme d'une nature
ardente, emportée, qu'aiguisait encore l'ascétisme monacal, il apporta la même
impétuosité dans les affaires politiques. Né en 1476, il avait vu l'Italie
encore libre du quinzième siècle. Il comparait l'Italie de cette époque à « un
instrument merveilleusement d'accord, dont les quatre cordes étaient Rome,
Milan, Naples et Venise, » et il n'avait pas assez de malédictions contre
Alphonse et Louis le More, « ces âmes malheureuses et perdues qui, par leurs
divisions, avaient détruit cette admirable harmonie. » Charles-Quint, en
déposant la couronne impériale, n'avait pu la poser sur la tête de son fils
Philippe II. Le pape n'avait donc en face de lui qu'un roi et non un empereur
(1556). A peine couronné à Saint-Pierre, Paul IV remua l'Europe pour délivrer
l'Italie; il arrêta les cardinaux partisans de l'Espagne, attaqua ouvertement
le vice-roi de Naples, et enfin conclut avec le roi de France, Henri II, cette
alliance devant laquelle Paul III avait toujours reculé. Le roi d'Espagne se
défendit avec autant de résolution qu'eût fait un
César. Le duc d'Albe envahit avec les Espagnols le territoire pontifical; Paul
IV agit avec l'énergie d'un pape du moyen âge; il déclara Philippe II déchu de
son royaume de Naples, qu'il offrit au duc de Guise et aux Français; il nomma
le duc d'Este, Hercule, son généralissime, et tenta de soulever l'Italie contre
ce nouveau maître. A Rome on le vit armer et passer en revue la population;
assis souvent à table des heures entières, buvant avec une ardeur fiévreuse le mangia-guerra de Naples, il se répandait en invectives
contre ses ennemis, contre Cosme de Médicis, ce fils du diable, contre les
Espagnols, ces schismatiques, ces damnés de Dieu, cette semence de juifs et de
maures, véritable lie du monde. Philippe II, à la nouvelle de l'approche du duc
de Guise à la tête de quinze mille hommes, fit quelques concessions aux
Italiens pour les diviser; il rendit la ville de Plaisance, moins la citadelle,
à Farnèse, dont le duché fut ainsi constitué. Il livra à Cosme de Médicis la
ville de Sienne que celui-ci visait depuis longtemps. Ce fut son salut en
Italie. Tenu en échec par Hercule d'Este, le gouverneur du Milanais fut obligé
de laisser d'abord passer le duc de Guise, qui franchit le Tronto
pour assiéger Civitella. Mais le duc d'Albe le repoussa,
reporta la guerre sur le territoire pontifical, et marcha sur Rome. La grande
victoire de Saint-Quentin, remportée par Philippe II, sur les Français, porta
un coup encore plus terrible aux espérances du pape et de l'Italie. Le duc de
Guise déclara qu'aucune force humaine ne l'empêcherait de voler à la défense de
sa patrie. Inébranlable jusqu'au dernier moment, le pape ne céda que lorsqu'il
vit les Romains eux-mêmes prêts à ouvrir aux Espagnols les portes de Rome, et
pour éviter à la capitale du monde chrétien une prise d'assaut et un nouveau
pillage. Frappé par ces revers, le pape se retourna impétueusement contre les
instruments mêmes de sa politique mondaine; il ne pensa plus qu'au gouvernement
spirituel de l'Église, et fit retomber sur les ennemis de la foi le mal qu'il
n'avait pu faire à ceux de l'Italie. Le sort de la
péninsule fut définitivement réglé, à la suite du traité de Cateau-Cambrésis
(1559), qui rétablit la paix entre l'Espagne et la France. Philippe II laissa
définitivement Plaisance, moins la citadelle, à Ottavio, Sienne et son
territoire à Cosme Ier de Médicis, mais en s'y réservant, pour le tenir dans
une sorte de dépendance, les ports d'Orbitello, Télamone, Portoferraio, que l'on appela les présides. Le
duc de Savoie, Philibert-Emmanuel, recouvra la Bresse, le Bugey, la Savoie, le
Piémont, à l'exception de Turin, Pignerol et Villeneuve, qui furent retenues
par le roi de France, et de Verceil et d'Asti, retenues par le roi d'Espagne, jusqu'à
ce que la question d'hérédité mise en avant par le roi de France eût été
résolue. Par là, la domination austro-espagnole fut
inébranlablement affermie au nord et au midi de la péninsule; le saint-siége, qui avait espéré partager la domination de
l'Italie, se trouva condamné à l'impuissance; les ducs de Florence, de Parme et
de Ferrare, furent tenus dans la dépendance, et la frontière même de l'Italie
resta aux mains des étrangers. Ce qui avait été
commencé en 1530 aux conférences de Bologne se trouva achevé, en 1559, dans une
petite ville de Flandre; et l'Italie, sous le joug de l'empereur Ferdinand Ier,
et du roi catholique Philippe II, l'un suzerain du Milanais et des petits
duchés voisins, l'autre, duc de Milan et roi de Naples, tomba comme anéantie
sous le poids d'une double servitude. Le spectacle que donnèrent les habitants
de Rome et le conclave, après la mort du dernier des papes guelfes (18 août 1559), montra
combien le malheur avait aigri et abaissé les âmes. Le peuple romain arracha de
leurs piédestaux et brisa lâchement les statues qu'il avait élevées à Paul IV
dans la première joie de son avènement. Le conclave, par un de ces brusques
retours, qu'on est si souvent à même de constater, contre la politique suivie
par le pape décédé, porta au saint-siège Pie IV, pape
doux, mondain et attaché aux étrangers par son frère le duc de Marignan, dévoué
à Cosme Ier et à Philippe II. Une nouvelle phase commença à partir de cotte
époque pour l'Italie; elle ne résista plus à la servitude; elle s'y résigna,
elle s'y précipita. Son brillant génie même, qui s'était égaré dans les
sentiers glissants de la renaissance, expia le scepticisme païen qu'il avait
contracté dans les rigueurs de la pénitence et quelquefois dans les petitesses de
la superstition Ferdinand Alvare de Tolède, ou
Fernando Álvarez de Toledo y Pimentel
(Piedrahíta, 29 octobre 1507 – Lisbonne 11 décembre
1582), troisième duc d'Albe, Grand d'Espagne, duc de Huéscar,
vice-roi de Naples, gouverneur des Pays-Bas, est issu d'une des familles les
plus distinguées de Castille. En 1552 le duc d'Albe
échoua au siège de Metz, que défendait Francois de
Guise Monuments Déjà en 1565, dans ses lettres à Gonzalez Perez, le
cardinal de Granvelle avait émis l'idée de maintenir le repos aux Pays-Bas par
l'érection de citadelles dans les principales cités du pays : ce ne fut que
deux ans après, à l'époque de l'arrivée du duc d'Albe, qu'on songea à y donner
suite. Le 23 mars 1567, l'ingénieur italien Francesco Marqui
arriva secrètement à Anvers pour faire choix de l'emplacement d'un château
fort. Les avis étaient partagés; les uns voulaient le construire dans le
quartier de l'abbaye de Saint-Michel ; les autres voulaient l'ériger du côté
septentrional, presque à l'endroit où l'on a élevé de nos jours la citadelle du
Nord ; quelques-uns préconisaient même l'emplacement de l'ancien Bourg. Pour
mettre promptement la main à l'œuvre, le duc d'Albe s'était fait accompagner
par Francesco Pacciotto, ingénieur du duc de Savoie,
et Gabriel Serbelloni, grand prieur de l'ordre de
Malte Dans une lettre datée d'Anvers, 1er novembre 1567, le duc d'Albe rend
compte à Philippe II que « ceux de la ville lui ont accordé 200,000 écus,
destinés à subvenir à la dépense de l'érection de la citadelle ; il ajoute qu'il en fera commencer les travaux avant son départ et
qu'en même temps il désarmera les habitants. » (Correspondance de Philippe II,
1. 1, p. 592.) C'est là que le duc d'Albe fit placer, l'an 1571, cette
fameuse statue, faite du canon qu'il avoit pris à la
bataille de Jemminghe en Frise (1569). Il y étoit représenté au naturel, debout et
armé de toutes pièces, sur un piedestal de
marbre bleu, ayant à la main un bâton de commandant, et l'autre main tournée du
côté de la ville, pour marquer qu'il la protégeoit et
qu'il lui avoit procuré la paix. Sous ses pieds il y avoit un corps monstrueux à deux têtes, représentant la
noblesse et le peuple, qu'il prétendoit avoir vaincus
et terrassés ; on lisoit, sur la face du piedestal, cette inscription : A l'honneur de Ferdinand
Alvarez de Tolède duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas, très-fidèle ministre du
très-bon roi d'Espagne Philippe II. pour avoir appaisé la sédition, terrassé les rebelles, rétabli la
religion, et assuré la paix dans les provinces Heureux serviteur. du meilleur des Rois ! Et au-dessous Jonglesii
opus ex AEre captiva. «Ouvrage de Jongeling
de l'airain captif. » Le "captif" pourrait ainsi se rapporter au métal
bronze (airain). Reste "mené" : Mine, mine, minière; en prov. mina et mena; en ital., esp. et port, mina; miner, miner, creuser; de là mineur ; minière, minéral, minerai. On a fait remonter cette famille de mots au latin minare, en roman menare; mais pour établir cette dérivation, il faut partir du sens figuré. Ainsi minare consilium, dans la basse latinité, signifiait préparer un coup, d'où l'on aurait mine - dessein secret, complot, conduit secret pour miner les murailles d'un lieu fort, mine (excavation souterraine pour tirer le minéral). Cela serait très-artificiel et la conservation de l'i radical, au lieu de l'e roman, ne s'explique guère plus plausiblement, c'est-à-dire que l'i aurait été maintenu pour différencier miner de mener. M. Dief. Celt. I, 71, c, après avoir fait observer que les Celtes ont connu de bonne heure l'exploitation des mines, dérive mina du celtique. De toutes les formes celtiques qu'on peut citer pour appuyer cette dérivation, il n'y a que le gallois méin qui soit admissible; mais, afin d'arriver à une certitude, il faudrait fixer en quel rapport méin se trouve avec l'anglais et le roman mine, mina (Georges Frédéric Burguy, Grammaire de la langue d'oïl, ou, Grammaire des dialectes français aux XIIe et XIIIe siècles, suivie d'un glossaire, Tome I, 1853 - books.google.fr La statue du duc d'Albe a été érigée en 1571, 5 ans après la mort de Nostradamus |