Le turbot de Domitien VII, 4 2002 Le Duc de Langres assiegé dedans Dole, Accompagné d'Autun & lyonnois, Geneve, Ausbourg joins ceux de Mirandole, Passer les monts contre les Anconnois. Mirandole Une mention de Mirandola serait faite en rapport avec
l'année 1049 dans une charte de l'abbaye de Nonantola. Ce serait un faux. La
première mention sure serait faite en 1102 par une charte de la comtesse
Mathilde (Alfred
Overmann, Gräfin Mathilde von Tuscien: Ihre besitzungen. Geschichte ihres gutes
von 1115-1230 und ihre regesten, 1895 - books.google.fr, Mirandola Nel Duecento: Dai Figli di
Manfredo ai Pico /a cura di Bruno Andreolli e Mauro Calzolari, 2003 -
books.google.fr). Mirandola (la MirĂ ndla en dialecte mirandolese et La
Mirandole en français) est une commune d'environ 25000 habitants située dans la
province de Modène dans la région de l'Émilie-Romagne en Italie. [...] Jean Pic de la Mirandole (Giovanni Pico della Mirandola),
qui se faisait aussi appeler Comte de la Concordia (la Concorde), nĂ© Ă
Mirandola le 24 février 1463 et mort le 17 novembre 1494 à Florence, est un
philosophe et théologien humaniste italien, troisième fils d'une vieille
famille comtale. À la recherche de la prisca theologia (ou théologie première
exposée par les Anciens), il étudia et synthétisa les principales doctrines
philosophiques et religieuses connues Ă son Ă©poque, notamment le platonisme,
l'aristotélisme, la scolastique. Il est le fondateur de la kabbale chrétienne (fr.wikipedia.org
- Jean Pic de la Mirandole). Mirandola et Canossa se trouvent dans l'ancien duché de
Modène en Italie. Le duché de Modène
trouve son origine dans un marquisat lombard devenu indépendant à la mort de la
comtesse Mathilde, dernière descendante des comtes de Toscane de la maison de
Canossa, en 1115. De 1288 à 1306, puis de nouveau à partir de 1336, Modène
tomba sous la souveraineté de la maison d'Este, originaire de la ville voisine
de Ferrare (www.monarchie-noblesse.net). Cf. quatrain VII, 1. Duc de Langres :
Ă©vĂŞque-duc de Langres On ignore Ă quelle
époque le comté de Langres fut érigé en duché. Tout ce que l'on sait de
certain Ă ce sujet, c'est que Guillaume de Poitiers est le premier de nos
évêques qui ait été désigné dans des actes royaux sous le titre de duc, en 1355
dans les lettres de confirmation des privilèges de la ville de Langres par le
roi Jean II, et en 1363 dans une charte du mĂŞme roi en faveur des Franciscains de
Dijon. [...] Comme Gaultherot affirme que Philippe-Auguste a appelé l'évêque de
Langres duc et pair dans une lettre adressée en 1217 au pape Honorius III, et que, d'après la Gallia christiana, Garnier de Rochefort
est qualifié d'évêque et duc de Langres dans une charte du prieuré du
Val-des-Choux, il est possible que le comté de Langres ait été érigé en duché
peu après que l'évêque Gauthier de Bourgogne en eut fait hommage au roi de
France. [...] Si l'on ne possède aucun renseignement relatif à l'érection du
duché de Langres, on ignore pour une cause semblable la date à laquelle le
siége épiscopal fut honoré de la pairie. [...] Clairambault semble dire que la pairie de Langres fut instituée en 938,
lorsque Louis d'Outremer, ayant conquis la cité Langroise sur Hugues le Noir,
la prit sous sa sauvegarde particulière. «Plusieurs auteurs, écrit le P.
Anselme, ont cru que c'était en considération de Brunon de Rouci, évêque de
Langres (980–1017), que Hugues Capet avait attribué à son église la dignité de
pair de France, mais ils n'en apportent aucune preuve. Il paraît seulement
que Gauthier de Bourgogne parut comme pair ecclésiastique au sacre de
Philippe-Auguste en l'an 1179.» [...] Que l'évêque de Langres ait ou n'ait pas
assisté au sacre de Philippe-Auguste, il n'en n'est pas moins constant que
quelques-uns de ses prédécesseurs figurèrent aux couronnements précédents ;
entre autres : Lambert de Vignory, au sacre de Henri le (1027); Harduin, Ă
celui de Philippe le (1059) (Arthur
Daguin, Les EvĂŞques de Langres: Etude Ă©pigraphique sigillographique et
héraldique, 1881 - books.google.fr). Les duchés de France sont fondés au IXe siècle par les
rois carolingiens et les membres princiers de leur famille qui se partagent
l'Empire de Charlemagne dont ils ont hérité en réorganisant tous les royaumes
carolingiens de France en duchés et comtés féodaux vassaux du roi de France. En 1275, le roi Philippe III établit la liste des douze
pairs. Il y avait six pairs ecclésiastiques : l'archevêque-duc de Reims,
l'Ă©vĂŞque-duc de Langres, l'Ă©vĂŞque-duc de Laon, l'Ă©vĂŞque-comte de Beauvais,
l'Ă©vĂŞque-comte de Chalons et l'Ă©vĂŞque-comte de Noyon. Les six pairs laĂŻcs
Ă©taient le duc d'Aquitaine, le duc de Bourgogne, le duc de Normandie, le comte
de Champagne, le comte de Flandre, le comte de Toulouse (fr.wikipedia.org - Duc et pair,
www.memoireonline.com). Duc de Langres :
Hugues de Breteuil, évêque-duc de Langres « oppugnatus » : assiégé pour attaqué,
accusé au sens figuré (Salluste, Cicéron) (Salluste,
Oeuvres complètes, Tome 5 : La conjuration de Catilina, 1859 - books.google.fr,
François
Joseph Michel Noël, Dictionarium Latino-Gallicum. Dictionnaire Latin-Francais,
1825 - books.google.fr). Comme dans l'épitre 124 où saint Bernard défend le pape
Innocent II contre l'"antipape" Anaclet II, l’influence de Cicéron
est en ce sens irréfutable et la lecture des épîtres de Bernard renvoie
inévitablement aux Catilinaires : un complot dévoilé en marge d’une élection
par un orateur clairvoyant et salvateur ; une série de discours diffamatoires
sans avoir la possibilité de fournir des preuves tangibles des affirmations en
dehors d’une réputation sombre et semble-t-il reconnue par les gens de bien –
comme Catilina haï, méprisé et craint par tous les bons citoyens (argumentation
de la première catilinaire) Anaclet est rejeté par la sanior pars des électeurs
et fait l’unanimité contre lui ; dénigrement des partisans rares, indignes et
rongés d’ambition – Girard d’Angoulême, prêt à tout pour obtenir une légation,
n’a rien à envier aux amis «perdus de vices» (première catilinaire X-23) de
Catilina ; nécessité de réagir sans attendre, sans faiblesse et sans ambiguïté :
l’excommunication et la lutte ouverte contre les anaclétins est le pendant du
recours aux armes et de la condamnation Ă mort de Catilina et des siens (Alain Rauwel, La rumeur
dans le psychodrame grégorien : autour d’Hugues de Breteuil In : La rumeur au
Moyen Âge : Du mépris à la manipulation, Ve-XVe siècle, 2011 -
books.openedition.org). Langres, Dolle (ou Dol ?), Lyon, Autun, autant d'évêchés
ou d'archevêchés qui laissent supposer un synode ou un concile. Le 3 octobre 1049, à Saint-Remi de Reims, à l’occasion de la dédicace de l’église abbatiale, se tient une grande assemblée d’évêques et d’abbés convoquée et présidée par le pape Léon IX. Cet événement nous est fort bien connu grâce au récit circonstancié d’un témoin oculaire, Anselme, moine de Saint-Remi. Par lui, nous savons que le premier jour, monition fut adressée aux évêques présents de se purger par serment de toute suspicion de simonie. Tous le firent, sauf l’archevêque de Reims et les évêques de Langres, Nevers, Nantes et Coutances, qui demandèrent que leur cas fût remis au lendemain pour avoir le temps d’en conférer. On passa alors aux abbés, parmi lesquels fut mis en cause celui de Pothières, un ancien monastère du Châtillonnais fondé au milieu du IXe siècle, en même temps que Vézelay, par Girard de Roussillon. Son diocésain, qui était justement l’évêque de Langres, l’attaqua violemment – alors même qu’il était sous le coup d’accusations dont il avait refusé de se purger ! Le régulier était accusé : de vivre in fetore luxuriae ; de ne pas payer le cens dû à saint Pierre, à qui appartenait son monastère (ce qui est exact) ; de continuer à célébrer les saints mystères alors qu’il était ipso facto excommunié. Ce triple forfait – et surtout, semble-t-il, le deuxième – valut à l’abbé la déposition immédiate. Hugues de Langres n’eut que peu de temps pour s’en réjouir. Dès le 4 octobre, son tour venait (Alain Rauwel, La rumeur dans le psychodrame grégorien : autour d’Hugues de Breteuil In : La rumeur au Moyen Âge : Du mépris à la manipulation, Ve-XVe siècle, 2011 - books.openedition.org). Les manœuvres simoniaques avaient placé sur le siège
Ă©piscopal de Langres, en 1031, Hugues, fils de Gelduin, comte de Breteuil. Il
s'y souilla d'exactions, de honteux trafics, d'homicides, d'adultères et de
sodomie. Lorsque le synode de Reims le mit en jugement, au mois d'octobre 1049,
un clerc déposa en ces termes : «J'étais marié avant d'entrer dans les ordres; l'évêque
m'a enlevé ma femme. – Hugues, dit un autre prêtre, m'a fait arrêter, et m'a
livré à ses satellites. Après m'avoir torturé de différentes manières, ils
m'ont percé les génitoires avec des clous très-pointus, el m'ont extorqué, par
cette violence, dix livres de deniers.» (Emile
de La Bédollière, Histoire des mœurs et de la vie privée des Français, depuis l'origine
de la monarchie jusqu'à nos jours, Tome 3, 1855 - books.google.fr). Le cas d’Hugues de Langres a montré comment, à partir du
XIe siècle, dans les milieux d’Église, se multiplient les rumeurs diffamatoires
destinées à disqualifier adversaires et compétiteurs. Une lecture attentive des
formules employées révèle aisément que ces rumeurs ne sont ni de pures
inventions à caractère « spontané » – la spontanéité de la rumeur est une idole
qu’il convient de renverser –, ni la simple amplification de faits réels ou
supposés tels. Elles puisent au vaste recueil de motifs fourni par la masse des
traités moraux et spirituels. Dans l’Église, la circulation des rumeurs doit
donc être rangée parmi les pratiques savantes ; elle est une activité de lettrés.
La «réforme grégorienne» (étant entendu que cette dénomination est aussi
inadéquate que possible) en est à coup sûr la belle époque : les années
1070-1080, certes, oĂą les attaques ad hominem atteignent leur paroxysme autour
de «spécialistes» comme Hugues de Die, mais une des leçons du dossier langrois
est de mettre en lumière combien tout, dès le pontificat de LĂ©on IX, est dĂ©jĂ
en place. L’absence de fondement des accusations, l’extrême violence du ton, la
versatilité d’assemblées houleuses : on a là toutes les composantes d’une
mise en crise du fonctionnement institutionnel régulier par l’intrusion de
phénomènes de type charismatique. Pour autant, cette mise en crise est voulue,
recherchée, elle est d’un même mouvement mise en œuvre d’un projet ecclésiologique
bien défini, au service duquel les affects sont stratégiquement convoqués. Les
milieux réformateurs construisent ainsi ce que W. Reddy a proposé d’appeler un
«régime émotionne», lequel trouve toute son efficacité dans le psychodrame
conciliaire. Les Romains du XIe siècle n’ont cessé d’en jouer et Hugues de
Breteuil aura été l’une de leurs premières victimes. Sa condamnation, et ce n’est pas le moindre paradoxe de
l’affaire, advint pratiquement en même temps que celle de son condisciple Bérenger,
dont il avait pourtant détecté avant tous les censeurs les «hérésies», qui
n’étaient en fait que la réitération impavide, en un temps qui ne pouvait plus
les entendre, des définitions sacramentaires de l’âge patristique. De même que
Bérenger était un augustinien égaré au siècle du réalisme, Hugues était un évêque
de tradition hincmarienne, chef et docteur, confronté aux ambitions montantes
des réguliers, désormais prompts à mesurer l’Ecclesia à la seule aune de leur
famille spirituelle. En matière de doctrine autant que de discipline, le choc
était inévitable. Ce qui en fait l’originalité, c’est de se jouer à fronts
renversés : les «traditionalistes» accusés par les tenants d’un courant nouveau
de mettre en péril l’équilibre séculaire de l’Église. Plus originales encore,
et plus décisives de notre point de vue, sont les modalités de l’attaque. Le
fait que les deux parties aient eu recours au mĂŞme procĂ©dĂ©, la rumeur, montre Ă
quel point celle-ci était déjà installée au cœur du système ecclésiastique,
prête à devenir, et pour longtemps, son instrument de régulation ultime (Alain Rauwel, La rumeur
dans le psychodrame grégorien : autour d’Hugues de Breteuil In : La rumeur au
Moyen Âge : Du mépris à la manipulation, Ve-XVe siècle, 2011 -
books.openedition.org). Lyon, Autun L'Ă©vĂŞque de Lyon, proche du pape LĂ©on IX, Ă©tait Halinard.
C'est lui qui sacra le successeur d'Hugues de Breteuil Ă Langres, Ardouin . Il Ă©tait Ă Reims en 1049 (Histoire
ecclésiastique, Tome 12 : Depuis l'an 924 jusques à l'an 1054, 1742 -
books.google.fr). Pour ce qui est de celui d'Autun, Helmuin (1025 - 1055),
cela n'est pas dit (Louis
Mas Latrie, Dictionnaire de statistique religieuse et de l'art de vérifier les
dates, 1851 - books.google.fr). En 1027, Landry, comte de Nevers, et Odilon, abbé de
Cluny, avaient voulu introduire la réforme à Vézelay, dépendant de l’évêché d’Autun. L'abbé Hermann et ses
moines en furent chassés et remplacés par des clunisiens. Parmi eux figurait un
nouvel abbé Eudes que le comte avait obtenu de saint Odilon. L'évêque d'Autun, Helmoin (1025-1055),
n'avait pas été consulté. Il excommunia les intrus. Ceux-ci n'avaient cure
de l'excommunication et foulèrent aux pieds la lettre qui la leur notifiait.
Helmoin, en réponse, jeta l'interdit sur tous les autels que les clunisiens
possédaient dans son diocèse. C'est alors qu'intervint en pacificateur
Guillaume de Volpiano, abbé de Saint-Bénigne de Dijon (mort en 1031), par
lequel nous connaissons l'incident. Dans une lettre à son confrère de Cluny il
conseilla le retrait pur et simple des clunisiens. Ceux-ci partirent de
Vézelay. Hermann et les siens revinrent. L'abbé mourut à la tête de son abbaye
en 1037. Si les clunisiens avaient échoué dans leur première tentative de se
soumettre l'abbaye de Vézelay, les comtes de Nevers avaient retiré quelques
avantages des événements de 1027. Si l'on en juge d'après l'usage qu'ils en
firent plus tard, les comtes avaient dû obtenir le droit de gîte ou de
procuration deux ou trois fois par an au maximum, à Pâques, à la
Sainte-Marie-Madeleine et, peut-ĂŞtre, Ă la PentecĂ´te. De cette concession
initiale les descendants de Landry s'appliquèrent à faire sortir tous les
avantages qu'ils pourraient. Lorsque l'abbé Hermann de Vézelay mourut en 1037, Cluny
prit sa revanche de l'Ă©chec subi dix ans plus tĂ´t. Geoffroi (1037-1052),
successeur d'Hermann, semble avoir été désigné par Hugues le Grand aux
suffrages des moines et Ă l'approbation des Ă©vĂŞques. Sans doute, Hugues le
Grand avait-il sauvegardé les formes que son prédécesseur Odilon avait cru
pouvoir omettre. Il réussit par la diplomatie là où l'autre avait échoué par la
force. En tout cas, Geoffroi fut un des plus grands abbés de Vézelay : il donna
une impulsion décisive au culte de sainte Marie-Madeleine dans son abbaye ; il
travailla aussi activement à réformer cette dernière (V.
Saxer, Le Statut juridique de Vézelay,
Revue de droit canonique, Volume 6, 1956 - books.google.fr). L'abbé Geoffroi
assista au concile de Reims, en 1049. Il n'avait pas été question de Sainte
Marie-Madeleine, dans aucune lettre des papes, pour le vocable de l'Ă©glise de VĂ©zelay
(dit le Gallia christ.); ce n'est que maintenant (vers 1040) qu'il commence Ă
porter le nom de cette Sainte (Nicolas
Léonard Martin, Précis historique et anecdotes diverses sur la ville et
l'ancienne abbaye de Vézelay, et sur ses alentours, au département de l'Yonne,
1832 - books.google.fr). "Anconnois"
: Ancône Il s'agit ici de la province désignée ordinairement sous
le nom de Marche d'Ancône, à laquelle correspondent à peu près les quatre
provinces Adriatiques des anciens Etats de l'Eglise, qu'on appelle encore
aujourd'hui les Marches (Pesaro-Urbin, AncĂ´ne, Macerata, et Ascoli). Cette
appellation de Marches (au pluriel) répond fort bien à l'origine même du nom
donné à cette longue étendue de pays, qui se compose
, en réalité, de plusieurs Marches anciennes. [...] En 1078, il n'était encore nullement question d'une
Marche d’AncĂ´ne, car GrĂ©goire VII Ă©crivait, le 28 janvier (JaffĂ©, no 5063), Ă
l'archevêque de Ravenne, «omnibusque suffragancis ejus, et universis episcopis
el abbatibus in Marchia Firmana, et Camerina, et in Pentapoli, ac Emilia et
Longobardiæ partibus constilutis.» A ce moment pourtant la puissance qui devait
être comme le noyau de la formation nouvelle était déjà créé ; l'allemand Werner ou Guarnerio, chef d'une
des bandes envoyées par Henri III au secours de Léon IX, s'était déjà emparé
d'Ancône. Les descendants de ce premier Guarnerio accrurent considérablement
les Etats que leur avait laissés le fondateur de leur maison, et peu à peu on
put désigner, sous le nom de Marchia Guarnerii une vaste province, qui était la
Marche d'AncĂ´ne (Cf. Fatteschi, Serie de duchi di Spoleto, p. 120). C'est
encore sous le nom de Marchia Guarnerii que cette province est désignée dans le
Provincial du manuscrit 8874 de Paris. C'est sous le règne de Frédéric
Barberousse qu'on trouve la première mention d'une Marchia Ancona (Compagnoni,
Della reggia Picena, p. 71, doc. de 1162). Or, c'Ă©tait le moment (nous l'avons vu
plus haut à propos de Camerino), où Spolète avait cessé d'appartenir aux
descendants de Werner, tandis que la Marche de Camerino et celle de Fermo
demeuraient sous leur influence. (Cf. documents de 1165, publiés par Amiano,
Memorie Fanesi.) Le nom de Marche d'Ancône devenait donc, dès lors, une
expression géographique désignant un groupement nouveau des territoires (Paul
Fabre, Le Liber censuum de l'Église romaine, Parties 1 à 4, 1889 - books.google.fr). Augsbourg Augsbourg est une ville de la région allemande de Souabe,
partagée entre Bavière et Wurtemberg (fr.wikipedia.org - Souabe). Le Pape, aiant
grossi son armée de Troupes rassemblées à Rome, dans le Duché de Spolète, dans
les Marches de Camerino, de Fermo, d'Ancone & dans d'autres endroits
d'Italie, ne songe plus qu'à son expédition contre les Normans. Il se met
en marche aussitôt après le Concile. Les
sept cens homes de Souabe, qu'il avoit retenus Ă sa solde, avoient Ă leur tĂŞte
Werner, ou Garnier, qui fut apparemment dans la suite le premier des Marquis
d’Ancone de ce nom. Le Général de toute l'Armée devoit être Godefroi, Duc
de la Basse-Lorraine, s'il est vrai qu'il eût accompagné le Pape jusqu'à Rome,
ce qui paroît très incertain (Charles
Hugues Lefebvre de Saint-Marc, Abrégé Chronologique De L'Histoire Générale
D'Italie, Tome 3, 1766 - books.google.fr). Godefroi (Gottefrido) est le second mari de BĂ©atrice,
mère de la comtesse Mathilde (fr.wikipedia.org -
Mathilde de Toscane). Genève Frédéric, évêque de Genève, assiste à Rome à un synode
convoqué par Léon IX en 1050 dans lequel Gérard, ancien évêque de Toul, est
canonisé. – Nomina sanctorum Patrum qui prescripto Synodo interfuerunt.... Fridericus
Genuensis episcopus. Mabillon, Ann. ord. Ben. IV, p. 738. -
Mansi, XIX, p. 769. — Pertz, Script. IV, p. 506. — Jaffé, no 3209. Le pape Léon
IX (Bruno ) avait été évêque de Toul de 1026 à 1049; c'est lui qui, en 1031,
avait consacré Hugues I, archevêque de Besançon, et il est probable que
Frédéric, archidiacre de cette église, avait dès cette époque fait la
connaissance personnelle du prélat qui fut élevé, en 1049, au pontificat (Régeste
genevois: ou, Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés
relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312,
1866 - books.google.fr). A moins que ce Frédéric au synode de Rome ne soit évêque
de GĂŞnes en Italie (Giuseppe
Cappelletti, Le chiese d'Italia dalla loro origine sino ai nostri giorni, Tome
13, 1857 - www.google.fr/books/edition). Enprès cez s'en
isirent Pisans et Genevois Et cil de
Senegaille et tuit li Anconois, De Sane et
d'Ipolice et Toscan et Lucois Et cil de la
marinne c'on apelle Puillais (Genevois , habitants de GĂŞnes
; tributaires de Rome) (Florence
de Rome: chanson d'aventure du premier quart du XIIIe siècle, Volume 2t, 1907 -
books.google.fr). Florence (Florence de Rome) dépasse en beauté Hélène et
Iseut, Judith et Suzanne, «et elle fut très savante de sorte que science, sens,
beauté et bonté se multipliant en elle, Dieu fit d'elle un miracle. Elle fut
élevée avec le plus grand soin, car son père l'empereur Othon lui faisait
enseigner par des clercs très subtils la haute science, les divines écritures
et le cours des Ă©toiles. Elle savait argumenter contre les plus retors. On lui
avait appris aussi la médecine, la vertu des herbes et des pierres». L'histoire
nous montre quelques femmes savantes. Charlemagne, dit Eginhard (Vita Karoli
imperatoris, Ă©dit. Teulet, I, 64), voulut que ses filles aussi bien que ses
fils fussent instruits dans les arts libéraux. La mère du pape Léon IX,
Helvide, de la race ducale de Lorraine, parlait couramment le latin ; la
célèbre comtesse Mathilde «connaissait parfaitement les langues allemande,
française et lombarde... Elle s'adonna aussi à l'étude des sciences et des arts
libéraux ; elle posséda une importante bibliothèque» (Vita Mathildis, dans
Muratori) (Robert
de Labusquette, Les Béatrices, 2018 - books.google.fr). Mais il semble qu'il soit bien de Genève : Wennman,
wie es allgemein geschieht, den an 49. Stelle
genannten Fridericus Genuensis episcopus als Bischof von Genua auffaĂźt, muĂź man
mit Schwartz die Angabe als falsch verwerfen ; in Wirklichkeit aber handelt es
sich um Bischof Friedrich von Genf, der, wie wir aus anderer Ăśberlieferung
wissen), nach der Synode den Papst bei seiner Reise ĂĽber die Alpen begleitete (Hans-Georg
Krause, Ăśber den verfasser der Vita Leonis IX papae, Deutsches Archiv fĂĽr
Erforschung des Mittelalters, 1976 - books.google.fr). Un autre Frédéric, le futur pape Etienne X ou IX, est le
frère du duc Godefroid II de Basse-Lotharingie, seconde mari de Béatrice mère
de la comtesse Mathilde. Ce fut pendant un de ses voyages en Allemagne, et
peut-être en passant par Liége, que Léon IX emmena avec lui Frédéric. [...] Que
Frédéric ait été avec Léon IX en Italie, en 1051 et en 1053, et en Allemagne,
en 1052, cela n'est pas douteux; car on sait de source certaine que, le 20 mai
1052, Frédéric était à San-Germano, d'où il datait un privilège pour l'abbé du
Mont-Cassin, et, le 1er juin suivant, à Bénévent. [...] Le 6 novembre, il était
à Tribur; le 10 juin 1053, à Sala, ville de la Principaute ultérieure, avec
Humbert, Ă©vĂŞque de Silva Candida, Pierre, archevĂŞque d'Amalfi, et d'autres
prélats et seigneurs qui accompagnaient Léon IX dans son expédition contre les
Normands. Il assista sans doute aussi Ă la dĂ©route de l'armĂ©e pontificale Ă
Civitella (Ulysse
Robert, Un pape belge: histoire du pape Étienne X, 1892 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Etienne
IX). LĂ©on IX est fait prisonnier par les Normands qui
reconnaissent cependant sa suzeraineté sur leurs conquêtes. Frédéric de Genève aurait-il aussi accompagné Léon IX en
Italie du Sud ? Du moins devait-il l'aider des ressources de son diocèse dans
sa politique d'affermissement du trĂ´ne pontifical. "Dolle" "Dolle" pour Dol ? (Arthur
Young, Voyages en France en 1787, 1788 et 1789 : Journal de voyages, traduit
par Henri Eugène Sée, 1931 - books.google.fr). Dans l’affaire Bérenger, Hugues de Breteuil joua un rôle
à la fois décisif et très précoce. Tout au début de la crise, vraisemblablement
dans le courant de 1048, il écrivit à l’écolâtre, son ancien camarade d’école,
une vigoureuse lettre d’objurgation. [...]Â
Sa condamnation, et ce n’est pas le moindre paradoxe de
l’affaire, advint pratiquement en même temps que celle de son condisciple
Bérenger, dont il avait pourtant détecté avant tous les censeurs les
«hérésies», qui n’étaient en fait que la réitération impavide, en un temps qui
ne pouvait plus les entendre, des définitions sacramentaires de l’âge
patristique. De même que Bérenger était un augustinien égaré au siècle du
réalisme, Hugues était un évêque de tradition hincmarienne, chef et docteur,
confronté aux ambitions montantes des réguliers, désormais prompts à mesurer
l’Ecclesia à la seule aune de leur famille spirituelle (Alain Rauwel, La rumeur
dans le psychodrame grégorien : autour d’Hugues de Breteuil In : La rumeur au
Moyen Âge : Du mépris à la manipulation, Ve-XVe siècle, 2011 -
books.openedition.org). Le synode de ReimsÂ
avait pour objet aussi le jugement des prétentions métropolitaines de
l'archevêque de Dol en Bretagne. Né à Meung-sur-Loire en 1045, mort à Préaux le 5 janvier
1130, Baudry, disciple de Bérenger de Tours, est un poète, historien et moine
bénédictin de l'abbaye de Bourgueil (env. 1078-1107) puis archevêque de Dol
(1107 Ă sa mort) (www.arlima.net,
La
Vérité historique: revue destinée à rétablir les faits altérés par l'ignorance
ou la mauvaise foi, 1859 - books.google.fr). Typologie Le report de 2002 sur la date pivot 1049 donne 96. Au Printemps 96 : conspiration contre Domitien Ă
l’instigation du chambellan Parthenius et du procurateur Stephanus. S’y joint
des membres de l’aristocratie sénatoriale, les deux préfets du prétoire T.
Petronius Secundus et Norbanus, un autre chambellan Sigetius, le chef du bureau
de la correspondance, Entellus et l’impératrice elle-même, Domitia Longina, qui
craint pour sa vie. 18 septembre : Domitien est poignardé dans la chambre
impériale par un de ses affranchis, Stephanus. Le soir même, M. Cocceius Nerva,
un des doyens du Sénat (70 ans), désigné par les conjurés, devient le premier
empereur de la dynastie des Antonins. De santé fragile, il ne règne qu’un an et
demi (fr.wikipedia.org - Année 96). C'est près d'Ancône qu'avait été pêché le monstrueux
turbot (rhombus) chanté par Juvénal, sur lequel Domitien fit délibérer le
sénat, et qui n'a pas manqué de postérité. On doit signaler encore le rouget
(rosciolo); les soles (sfoglie); et surtout la variole (varolo) plus savoureuse
que celle de l'Océan et de la Méditerranée. Les petits crustacés (canocchie)
sont exquis. Le frutto di mare, appelé balleri, estimé des anciens, que Pline
disait briller dans la bouche de celui qui le mange, ne se trouve en Italie,
que parmi les rochers d’Ancône (Antoine
Claude Pasquin Valery, L 'Italie confortable manuel du touriste, 1840 -
books.google.fr). Ce poisson géant était d'une telle dimension, que l'on ne trouvait point de plat assez vaste pour le soumettre à la cuisson. L'empereur, embarrassé, convoqua donc aussitôt le sénat pour résoudre cette immense difficulté, et il demanda s'il fallait partager le turbot. Mais, sur l'avis de Montanus, un des plus méprisables courtisans, il fut convenu que l'on fabriquerait de suite un plat capable de contenir en entier cette merveille de l'Adriatique. La scène, dont Juvénal rend compte, se joua dans le palais que l'empereur possédait au-dessus du lac d'Albe, et dont on voit encore des ruines à Castel-Gandolfo, dans la villa Barberini (Imitation de la IVe Satire de Juvénal, Le Turbot, par P. Saint-Olive, 1866 - books.google.fr). |