En Espagne

En Espagne

 

VII, 32

 

2018

 

Fustes & galeres autour de sept navires,

Sera livree une mortelle guerre,

Chef de Madric recevra coup de vires,

Deux eschapees, & cinq menees Ă  terre.

 

La bataille de Salerne du 28 mai 1528 est la dernière que le gênois Andrea Doria mène dans l'alliance avec la France de François Ier. Il passera du côté de l'Empire de Charles Quint quelque temps après.

 

Filippino Doria a été envoyé par l'amiral Andrea Doria, son oncle, à Naples, avec sept galères, qui assurent le blocus de Naples et qui interdisent l’entrée des ravitaillements dans la cité, assiégée par les forces françaises de Lautrec et défendue par Philibert de Chalon, le prince d’Orange. Hugo de Moncade décide de surprendre les sept galères de Doria avec la flotte napolitaine. Moncade assemble dans le port de Naples six galères, quatre fustes, six brigantins et un nombre important de petites barques, destinés à donner l’illusion d’une force considérable. Le commandement de la flotte est placé sous les ordres d’un capitaine génois expérimenté, Fabrice Giustiniani. Hugo de Moncade, le vice-roi de Naples, est monté à bord de la galère capitane avec deux cents arquebusiers espagnols. Le plan de Giustiniani est de reprendre le stratagème d’un Doria déjà, Lucien, à la victoire de Pula contre les Vénitiens. Il compte envoyer deux galères en avant-garde, qui vont faire mine de s’enfuir à la vue de la flotte ennemie pour l’attirer vers le gros de la flotte. Mais Filippino Doria a été prévenu de l’appareillage de la flotte ennemie. Il n’a eu que le temps de mouiller près de l’armée française pour embarquer trois cents arquebusiers, lorsque toute la flotte ennemie se présente, de façon impromptue. Filippino reprend la vieille tactique qui avait si bien réussi à la bataille de la Meloria contre Pise, en 1284. Il détache trois navires qui ont ordre de cingler rapidement vers la haute mer. Lorsque le combat sera vigoureusement engagé par l’ensemble de la flotte ennemie, ils ont ordre de revenir pour prendre d’assaut les galères napolitaines par derrière. La bataille est acharnée, sévèrement disputée de part et d’autre. Au moment où deux galères génoises assaillies par six navires napolitains, sont proches de la reddition, Filippino fait donner la réserve qui se rue sur la galère amirale qu’elle pilonne de tous ses canons, jetant à bas son grand mât et blessant Moncade au bras. Ce dernier est bientôt tué par les fusées que lancent en gerbes étincelantes les gabiers ennemis situés dans les hauteurs de la voilure, tandis que la galère capitane est coulée. Pour l’emporter définitivement sur les Impériaux, supérieurs en nombre et particulièrement déterminés, Doria est obligé de donner l’ordre de libérer les esclaves barbaresques des équipages ennemis, auxquels on a promis la liberté. Cet appoint va s’avérer décisif. Sur les deux navires génois en péril, la situation est bientôt redressée puis l’assaut est lancé contre les fustes impériales qui sont prises. La bataille de Salerne du 20 mai 1528 a duré quatre heures. Tous les commandants ennemis sont pris. Font partie des prisonniers expédiés par Filippino à son oncle à Gênes, le commandant de la flotte ennemie, Giustiniani, Ascanio Colonna, le marquis del Vasto, les princes de Salerne et de Santa Croce, tous les capitaines des galères, une vingtaine de condottieres et plus de trois cents vétérans espagnols (Andrea Doria : le grand condottiere, amiral de François 1er, 2015 - autourdemesromans.com, Edouard Petit, André Doria: un amiral condottiere au XVIe siècle (1466-1560), 1887 - books.google.fr

 

Issu d'une noble famille catalane, le jeune Hugues de Moncade est admis dans l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, embrassant une carrière militaire au service de différents princes. Il entre d'abord au service de César Borgia qu'il abandonne en 1495 pour rejoindre les troupes qui combattent les Français en Navarre. Il commande ensuite une escadre espagnole qui fait la chasse aux corsaires sur les côtes du Maghreb. Il sera l'un des principaux exécutants de la politique de Charles Quint en Italie qui l'en récompensera en lui faisant attribuer divers bénéfices relevant de l'Ordre des Hospitaliers dans le royaume de Naples et en Sicile.

 

Il assiste Charles de Lannoy lors du siège de Naples par le maréchal de Lautrec en 1527. À la mort de Lannoy, le 23 septembre 1527, il lui succède comme vice-roi. Il arme une escadre pour affronter celle de Philippino Doria, neveu d'Andrea Doria, qui assurait le blocus de la ville (fr.wikipedia.org - Hugues de Moncade

 

Le "Chef de Madric" (pour Madrid) pourrait être Moncade, au service de l'Espagne, mais il ne meurt pas de coups d'arbalète mais par des fusées.

 

Vire, Le vergier dhonneur, André de La Vigne, p. 132 (1500). Carreau d'arbalète (v. arbaleste) ou flèche dont les pennes sont placées en hélice de façon à ce que le projectile tourne sur lui-même lors du tir, ce qui augmente sa force de pénétration. Historique : - Fin XIe siècle, judéo-français « trait de « trait de flèche qui tournoie en volant » (RASCH1, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 1062, p. 146), - 1269-1278, (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 15637). Étymologie : Déverbal de virer, d'un bas latin virare, de vibrare « faire tournoyer » (cf. en ancien français le sens de « lancer en faisant tournoyer une arme ») (Marie-Anne Michaux, Glossaire des termes militaires du seizième siècle: complément du Dictionnaire de la langue française du XVIe siècle d'Edmond Huguet, 2008 - books.google.fr

 

Le Catalan apprend ce métier à la mamelle, ce que ne font pas les gens des autres pays ; voilà pourquoi les Catalans sont les plus habiles arbaiétriers du monde. Les amiraux et commandants des flottes catalanes doivent donc donner toute leur sollicitude à ce que cette adresse singulière, qu'on ne trouve point chez d'autres, ne se perde pas chez eux, et avoir sooin de la mettre en oeuvre. Il ne faut donc pas que d'aussi habiles arbalétriers soient exposés à remplir les places des rameurs tiersiers ; car s'ils le font, ils perdent leur perfection dans l'arbalète (Ramon Muntaner (1265-1336), Chronique (Cronica), entre 1325 et 1332) (Jean Alexandre C. Buchon, Chroniques étrangères relatives aux expéditions françaises pendant le XIIIe siècle: publiées pour la première fois, 1860 - books.goole.fr, fr.wikipedia.org - fr.wikipedia.org - Chronique de Ramon Muntaner

 

nostradamus-centuries@laposte.net