Poltergeist VII, 41 2029-2030 Les os des pieds et des mains enserrez, Par bruit maison long temps inhabitee Seront par songes concavant
deterrez Maison salubre et sans bruit habitee. Athénodore Elmar R. Gruber, dans Nostradamus, Sein Leben, sein
Werk und die wahre Bedeutung seiner Prophezeiungen, 2003,
p. 193, a déjà mis en relation ce quatrain avec le cas de hantise rapporté par
Pline au sujet du philosophe ami d'Auguste Athénodore de Tarse L'un des plus anciens témoignages de bruits émanant d'un
mort est dĂ» Ă Pline le Jeune (62 - 113) qui, dans une lettre Ă son ami Sura, nous narre ceci : Il existait Ă
Athènes une maison spacieuse et commode, mais de mauvaise réputation et
maudite. Dans le silence de la nuit, on entendait un son métallique et, si on
tendait l'oreille, on percevait un bruit de chaînes, d'assez loin d'abord, puis
de très près : Bientôt apparaissait un spectre, un vieillard épuisé par la
maigreur, en haillons, la barbe longue et les cheveux hérissés; il portait, aux
pieds, des entraves et, aux mains, des chaînes qu'il agitait. Aussi les
habitants passaient-ils, dans la crainte, des nuits blanches, sinistres et
effrayantes. L'insomnie les rendait malades, puis venait la mort, car la
crainte allait croissant : en effet, même en plein jour, malgré la disparition
du fantĂ´me, les yeux gardaient son souvenir et la peur persistait plus
longtemps que les motifs d'avoir peur. La maison fut donc délaissée, condamnée
à la solitude, tout entière livrée à ce prodige. On y
mit cependant une affiche, au cas où quelqu'un, dans l'ignorance d'un défaut si
grave, eût voulu l'acheter ou la louer. Le philosophe Athénodore
vint à Athènes, lut l'annonce et entendit le prix que sa modicité rendait
suspect. Il s'informe, apprend toute l'affaire et malgré cela, ou plutôt pour
cette raison, loue la maison. A la tombée du jour, il se fait placer un lit
dans l'entrée, réclame des tablettes, un stylet, de la lumière; il renvoie tous
ses gens à l'intérieur et lui-même concentre son attention, ses yeux, sa main,
sur sa rédaction, de crainte que son esprit, livré à lui-même, n'entende des
bruits imaginaires et ne se crée d'inutiles frayeurs. D'abord, comme partout ailleurs,
le silence de la nuit; puis des bruits de fer et des mouvements de chaînes.
Lui, ne lève pas les yeux, ne dépose pas son stylet, mais renforce sa
concentration et en fait un Ă©cran contre ce qu'il entend. Alors le bruit
s'intensifie, se rapproche : On l'entend déjà sur le seuil, pour ainsi dire, et
déjà à l'intérieur. Le philosophe se retourne, regarde et reconnaît
l'apparition dont on lui avait parlé. Elle se tenait debout et faisait signe du
doigt, comme pour l'appeler; mais Athénodore, de la main,
lui signifie d'attendre un peu et se penche Ă nouveau sur ses tablettes et son
stylet. Elle, elle lui faisait résonner ses fers au-dessus de la tête pendant
qu'il Ă©crivait. Le philosophe se retourne, voit qu'elle lui fait le mĂŞme signe
qu'auparavant et, sans attendre, il prend la lumière et la suit. Elle marchait
d'un pas lent, comme alourdie par les chaînes. Après avoir obliqué vers la
cour, tout à coup, elle disparut, abandonnant son compagnon. Laissé seul,
celui-ci marque la place d'un tas d'herbes et de feuilles. Le lendemain, il va
trouver les magistrats et leur conseille de faire creuser l'endroit. On
découvre, au milieu des chaînes, des os emmêlés que le corps en décomposition
par l'action du temps et du sol, avait laissés décharnés et rongés par les
liens. Rassemblés, ils sont enterrés aux frais de l'Etat. Après cela, la maison
fut débarrassée des Mânes qui avaient reçu une sépulture selon les rites (Pline
le Jeune, Lettres, VII,27) Les raisons des bruits sont claires et ce sont les mĂŞmes que
dans la Vie de saint Germain d'Auxerre : le mort désire attirer l'attention sur
son triste sort. N'ayant pas reçu de sépulture rituelle, il ne peut trouver le
repos. Le bruit est donc ici un langage exprimant une demande, interprétation
qui a traversé les siècles jusqu'à aujourd'hui. Cette histoire eut un grand
succès et elle est reprise par Robert du Triez dans les Ruses, finesses et
impostures des esprits malins (Cambrai, 1563), par le capucin Noël Taillepied (mort en 1589) dans le Traicté
de l'apparition des esprits, ainsi que par BĂ©roald de
Verville (1558 - -1612), chanoine de SaintGautier de Tours, dans Le Palais des curieux (Paris,
1612), ce qui lui assura une large diffusion aux XVIe et XVIIe siècles. Celui qui fait le sujet de cet article n'est ni le
bibliothécaire de Pergame qui fut emmené à Rome par Caton, ni le contemporain
de Salluste le cynique. Athénodore était né à Tarse,
capitale de la Cilicie, ou plutôt dans une petite bourgade du voisinage appelée
Cana; il faut Ă cet Ă©gard s'en rapporter Ă Strabon qui sut son ami, et rejeter
l'assertion qui lui donne pour patrie Alexandrie. L'abbé Sevin
a fait d'excellentes recherches sur la vie et les ouvrages d'Athénodore, dont le père s'appelait Sandon.
Il est probable qu'il fut disciple de Posidonius, le
plus célèbre stoïcien de l'époque : on en juge par l'analogie de leurs
doctrines cosmogoniques. La correspondance de Cicéron avec Atticus
fournit encore d'autres preuves de cette liaison. La haute réputation de Posidonius attirait beaucoup d'étrangers à Rhodes , qui était alors l'égale d'Athènes ; on croit qu'Athénodore y alla. Il résulterait aussi d'une lettre de
Pline Ă Sura qu'il avait fait quelque sĂ©jour Ă
Athènes. Ne trouvant pas à se loger il accepta le défi de s'installer dans une
maison que personne ne voulait habiter, parce qu'un spectre affreux y
apparaissait sans cesse. Vers le milieu de la nuit il se fait un horrible
fracas ; le fantôme agite ses chaînes au-dessus de la tête du philosophe et lui
fait signe de le suivre. Athénodore obéit, mais dans
la cour le spectre disparaît. On fouille la terre et on y trouve un cadavre
entouré de chaines. On peut inférer de quelques passages de Cicéron qu'Athénodore avait professe la philosophie à Apollonia. César
lui recommanda Octave, que dès lors il songeait à faire son héritier: ce fut un
de ceux qui servaient ce jeune homme avec le plus de zèle, l'éclairant de ses
conseils dans les circonstances les plus difficiles. Devenu empereur, Octave
fut toujours docile à ses avis ; il se vantait de le vénérer comme un maître et
comme un père. Toutefois il n'est pas probable qu'il ait eu égard à ses
représentations à l'époque des proscriptions. Un jour que l'empereur, qui ne
respectait guère le lit conjugal de ses sénateurs, avait mandé chez lui une
dame romaine, Athénodore trouva le mari en pleurs, apprit
la cause de son désespoir, se vêtit en femme et se plaça dans la litière armé
d'un poignard. L'Ă©tonnement d'Auguste fut grand lorsqu'il en vit sortir le
philosophe au lieu de la dame qu'il attendait. « Ne craignez-vous pas, s'écria Athénodore en lui montrant son poignard, que quelque mari
offensé ne profite ainsi de l'occasion de se venger?» Sénèque l'accuse de
s'être retiré brusquement de la cour; il y a lieu de croire que ce fut après la
rupture d'Antoine et d'Auguste, et qu'il n'Ă©fait plus
en Italie quand Mécène détourna ce prince de renoncer à l'empire. Athénodore, dit Plutarque, supplia Auguste de lui accorder en faveur de son grand âge la permission de
retourner Ă Tarse. En le quittant il lui conseilla de ne parler ou d'agir
lorsqu'il serait en colère qu'après avoir récité toutes les lettres de
l'alphabet. Celui qui fut chargé de l'éducation de Claude fut donc un autre Athénodore, car il y a grande apparence qu'en l'an 744 de
Rome, où naquit ce prince, le philosophe ne vivait plus. Il avait éprouvé
beaucoup de dégoûts dans sa ville natale, pour laquelle cependant il obtint de
la faveur d'Auguste une remise d'impôt. Athénodore
avait pour antagoniste un poëte détestable, un
citoyen peu délicat qui détournait les deniers publics, mais dont les
flatteries avaient captivé la faveur d'Antoine. Un des partisans de cet homme,
appelé Bœthus, fit subir les outrages les plus cruels
à Athénodore, qui ne s'en inquiéta pas, triompha de
ses ennemis et donna Ă sa patrie des lois qu'on observait encore au temps de
Dion Chrysostome. Il mourut à l'âge de quatre-vingt-deux ans, infiniment
regretté de ses compatriotes, qui par reconnaissance ordonnèrent que désormais
on lui ferait des sacrifices comme à un héros. Il avait écrit plusieurs ouvrages.
Dans son traité des Catégories il combattait les divisions d'Aristote. Cicéron
nous apprend qu'il avait composé un traité des Offices. Il écrivit aussi un
livre intitulé De la noblesse, qui était entre les mains de tout le monde quand
Cicéron vint prendre possession de son gouvernement de Cilicie. Athénée fait
mention d'un ouvrage sur le travail et le délassement ou bien sur le travail et
l'éducation, s'il faut adopter la leçon de Daléchamps
qui est certainement la plus plausible. Le traité dans lequel il examinait la
divination est encore moins connu. Diogène Laèrce
nous apprend que l'auteur y soutenait qu'Ă la faveur des observations on
pouvait pénétrer dans les mystères l'avenir. Il est certain qu'Athénodore dédia un livre à Octavie, sœur d'Auguste; mais
sur quel sujet ? on l'ignore: on sait seulement que le
fameux Scévola y était appelé Mucius
Scéyola Posthumus. Enfin on
avait encore d'Athénodore un traité sur les maladies
épidémiques ; on s'y peut convaincre que l'origine de la lèpre et de la rage
est plus ancienne qu'on ne le croit communĂ©ment. D'autres attribuent ce livre Ă
Démocrite. Il y a surtout une polémique assez vive dont l'abbé Sevin a donné la substance page 61 du tome XIII des
Mémoires de l'Académie des Inscriptions. Quelques fragments paraissent se
rapporter à une histoire ; nous les devons à Diogène Laërce
; mais ils se réduisent à trois indications, savoir : 1° que la libéralité de
Dion de Syracuse avait mis Platon à même de pourvoir à la dépense des jeux;
2°que Théophraste était le fils d'un ouvrier; 3° qu'Hippocrate avait eu une
conférence avec Démocrite. On ne trouve de vestiges de l'histoire de Tarse que
dans l'endroit oĂą Etienne de Byzance explique la fondation d'Achiale en Cilicie Poltergeist On s'Ă©puise Ă recenser tout ce qui parut sur les esprits
de 1550 environ à 1700. [...] En 1557, Conrad Lycosthènes
publie le Livre des prodiges, riche en monstres de toutes sortes mais, en 1559,
ce sont les Histoires prodigieuses de Pierre Boaistuau
(vers 1517 - 1566), sieur de Launay, qui annoncent la
vogue des récits extraordinaires. [...] Il convient de noter que les auteurs
sont la plupart du temps des savants, des érudits, des théologiens. Chacun est
en mesure de constater que le problème des démons, des spectres et autres
manifestations insolites furent l'une des grandes prĂ©occupations de ces temps-lĂ
et l'on comprend dès lors le surgissement d'un nouveau vocable qui répond au
besoin de nommer précisément un phénomène qui défraie la chronique. Le vocable poltergeist apparaît
pour la première fois au XVIe siècle, d'abord dans le Dictionnaire d'Érasme Alberus, publié en 1540 puis, en 1568, dans les Propos
de table de Martin Luther, le réformateur bien connu. [...] Nous pouvons donc
en déduire que le terme existe déjà à la fin du XVe siècle. Il s'écrit d'abord
en deux mots, polter geyst,
puis en un seul, une fois que le sens s'est fixé. Le terme est composé du
radical du verbe poltern, « faire du bruit, du tapage
», et de Geist, « esprit », qui désigne aussi bien le
diable que les démons, les fantômes et les êtres des croyances populaires.
[...] Pour Luther, il s'agit lĂ d'une illusion diabolique que l'on peut
dissiper par la prière ! Âmes immortelles ? Au XVIe siècle en Angleterre, les protestants
combattaient fortement la doctrine du purgatoire des catholiques, et avaient
tendance Ă nier l'existence des fantĂ´mes (ou tout au moins des spectres errant
sur le chemin du purgatoire), ce qui les menait Ă toutes sortes
d'interrogations anxieuses. Mais au XVIIe siècle, le nombre des athées et des «
libres penseurs» augmentant, protestants et anglicans se mirent à collecter les
récits de cas, en vue de réassurer l'existence de la survie de l'âme, qui
devait rester un dogme intouchable. Diverses personnalités, clercs ou laïcs, rassemblèrent
alors des témoignages. Un de ces collecteurs fut Henri More, qui publia son
Antidote à l'athéisme dans les années 1650. Le révérend Joseph Glanvill, ayant eu connaissance des histoires de fantômes
de More, ne crut pas déchoir en allant étudier sur place le cas célèbre de Tedworth, sur lequel il publia un ouvrage en 1665. Le
joueur de tambour de Tedworth raconte comment un
jeune tambour démobilisé errait dans les rues d'une petite ville du Wiltshire
en extorquant de l'argent aux habitants, les menaçant de tapage nocturne. En
avril 1661, M. Mompesson de Tedworth,
un magistrat local, lui confisqua son tambour et l'emporta chez lui, tandis que
le jeune soldat était emmené en prison. Dans la pièce où était conservé
l'instrument, se firent alors entendre des roulements de tambour... Lucien de Samosate dans L'Incrédule reprend cette histoire d'Athénodore et la place dans un débat pour ou contre
l'immortalité de l'âme. Le médecin Arignote, surnommé
le divin, fait disparaîte un spectre d'une maison
hantée de Corinthe, dont la réalité est contestée par un partisan de Démocrite
qui pensait quer l'âme disparaissait lors de la mort Les plus célèbres défenseurs de l'éternel retour en
Occident furent les premiers stoïciens, Zénon, Cléanthe, Chrysippe, avant
Diogène de Babylone et Panétios. La notion est
d'origine babylonienne. BĂ©rose (vers 290 av. J.-C.),
prêtre de Bêl, est célèbre pour avoir exposé la théorie de l'Éternel Retour et
de la Grande Année. Les astronomes babyloniens avaient découvert que les
révolutions synodiques des planètes, les révolutions annuelles du Soleil et de
la Lune sont des sous-multiples d'une même période commune, la Grande Année, au
terme de laquelle le Soleil, la Lune et les planètes reprennent leur position
initiale par rapport aux Ă©toiles fixes. Ils en conclurent que la vie de
l'univers est périodique, qu'elle repasse éternellement par les mêmes phases,
suivant un rythme perpétuel. C'est l'idée du Retour éternel. Quant à la survie de l'âme, les avis sont partagés. Pour
Zénon, l'âme survivait bien au corps un temps assez long, mais finalement se
dissiperait. Pour Cléanthe, les âmes subsistaient jusqu'à la conflagration.
Pour Chrysippe, les âmes débiles succombaient à l'instant de la mort, ou peu
après ; seules celles des sages; qui avaient su résister aux passions,
participaient à cette immortalité restreinte. » Conflagration Il a été très sérieusement question dans l'antiquité,
comme Platon, Cicéron, Plutarque, etc., etc., nous l'apprennent,
d'une période à laquelle on donnait le nom de grande année, d'année parfaite,
d'année du monde. Censorin, citant un écrit d'Aristote,
actuellement perdu, dit que l'hiver de la grande année est un cataclysme, un
déluge, et l'été en conflagration. L'alternat de cataclysme et de conflagration
n'était pas admis généralement. Certains philosophes ne croyaient qu'à des
incendies, d'autres qu'à des déluges. Ces restes des opinions antiques,
concernant la grande annĂ©e, ont donnĂ© lieu, depuis l'ère chrĂ©tienne, Ă
l'intervention de diverses théories contre les quelles l'Église a souvent lancé
ses anathèmes Dans le stoïcisme, le Cosmos est une expression
matérielle des pensées parfaites de Zeus, et l’apocatastase est le repli qui se
produit quand Zeus revient Ă son auto-contemplation. Il se produira quand les
étoiles et les planètes reviendront à leur position originelle, considérée
comme devant être en alignement avec le Cancer ; alors, l’univers sera consumé
par le feu (ekpurosis). L’antapocatastasis
est une occurrence inverse qui se produit quand les étoiles et les planètes
sont en alignement avec le Capricorne, et que l’univers est détruit par un
déluge. Quand Zeus dirigera à nouveau ses pensées vers l’extérieur, le cosmos
renaîtra ou sera reconstitué sous la direction et avec le soutien du Logos, qui
est une émanation de Zeus9. Pour Macrobe, la voie de la réincarnation passe du
Cancer au Lion (Le Songe de Scipion, I, 12, 4). Censorin (De Die natale, Chap. XVIII) a commenté brièvement : "Il y a encore l'année nommée par Aristote suprême, plutôt que grande, et
que forment les révolutions du soleil, de la lune et des cinq étoiles errantes,
lorsque tous ces astres sont revenus au point d'oĂą ils Ă©taient partis. Cette
année a un grand hiver, appelé par les Grecs "kataklusmos",
c'est-à -dire déluge ; puis, un grand été, nommé "ekpurôsis"
ou incendie du monde. Le monde, en effet, semble être tour à tour inondé ou
embrasé à chacune de ces époques. Cette année, d'après l'opinion d'Aristarque,
se compose de 2484 années solaires. Arétès de Dyrrachium la fait de 5552 années ; Héraclite et Linus, de
10800 ; Dion, de 10884 ; Orphée, de 120000 ; Cassandre, de 3600000. D'autres
enfin ont considéré cette année comme infinie, et ne devant jamais recommencer" Dans le cadre temporel restreint des Centuries, on retient la durée d'Arétès de Dyrrachium de 5552 années Arétès de Dyrrachium étoit un Chronographe estimé. Censorin le cite deux fois (Chap. XVIII et XXI du De Die Natale), et il est le seul Ecrivain ancien qui en parle. On me peut juger, par le peu qu'il en dit, du temps où il a vécu. Vossius a eu raison de le ranger dans la classe des Auteurs dont le siècle est incertain. Quoi qu'il en soit, ce Chronographe pensoit que l'intervalle entre la destruction de Troie et la première olympiade, étoit de 414 ans. Elle avoit, par conséquent, été détruite, selon le systême de cet Auteur, l'an 5524 de la période julienne, 1190 ans avant notre ère (Pierre Henri Larcher, Essai sur la Chronolgie d'Hérodote, Tome 7 de Histoire d'Hérodote, 1802 - books.google.fr). La ville de Dyrrhachium (Durrhákhion) est devenue Durrës, deuxième plus grande ville d'Albanie après Tirana, au bord de la mer Adriatique. Elle était le point de départ de la via Egnatia, qui traversait l'actuelle Albanie et la Grèce jusqu'à Byzance. Des colons venus de Corinthe et de Corcyre (selon Strabon, VI, 316) ont fondé en 627 av. J.-C. une cité appelée Dyrracheion. Son gouvernement oligarchique est cité en exemple de bon gouvernement par Aristote dans La Politique, mais finit par entraîner une guerre civile, qui, par l'intervention de Corcyre et de Corinthe à partir de 435 et le jeu des alliances entre cités, devient une des causes de la Guerre du Péloponnèse. Au IVe siècle av. J.-C., la cité appartient successivement aux royaumes de Cassandre et de Pyrrhus Ier. En 229 av. J.-C., les Romains s'emparent de la ville à l'occasion de la Première guerre d'Illyrie et la rebaptisent Dyrrachium, la seconde partie du nom grec de la ville, Epidamnos (Épidamne), -damnos étant en latin de mauvais augure. Pausanias (VI, 10, 8) précise que la cité romaine n'est pas exactement l'ancienne, mais se situe à une courte distance d'elle, et que le nom de Dyrrhachium est celui du fondateur éponyme. De fait, des monnaies du Ve siècle av. J.-C. portent le nom Dyrrachion (fr.wikipedia.org - Durrës). Le savant Fréret dit que, de la
naissance de Phaleg au Déluge, les Massorèthes (d'après le texte desquels a été faite la
Version de la Vulgate) comptent 199 ans, ce qui fixe le DĂ©luge Ă l'an 2725
avant J. C. Les Samaritains marquent 499 ans, ce qui fait remonter le DĂ©luge Ă
Pan 3270 avant J. C; enfin tous les exemplaires des Septante donnent Ă ce mĂŞme intervalle
629 ans, ce qui établit pour l'époque du Déluge l'an 3520 avant J. C. Mém. de l’Acad. Royale des Inscript,
et Belles-lettres, Tome III Si on ajoute 5552 ans à l'année -3520, on se retouve en 2033 (cf. quatrain VIII, 1 daté de 2031 : "plus feu qu'à sang sera" ; VIII, 2 daté de 2031-2032 : "Ie voye du ciel feu qui les environne" ; VIII, 3 daté de 2032 : "Dedans Turin seront ards [brûlés] les premiers"). La centurie VIII succède à la VII après une coupure (un trou) de 58 quatrains qui pourrait marquer un événement particulier (cf. Introduction). Chez les chrétiens Le mot employé chez les Grecs pour l'éternel retour est palingénésie, notion proche qui signifie « genèse à nouveau », « nouvelle naissance » ou « régénération » (fr.wikipedia.org - Eternel retour (concept antique)). Les chrétiens attendent aussi une palingénésie, qui fait partie de leur croyance, el que Jésus-Christ est venu leur enseigner. Cette palingénésie n'est autre que la résurrection de la chair et la vie éternelle; car, selon saint Paul, la nature tout entière gémit et enfante douloureusement le grand jour de la révélation des enfants de Dieu; et nous attendons, ditv saint Pierre, de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans laquelle habite la justice. Mais plusieurs chrétiens, des premiers siècles comme des derniers, prenant à la lettre certains passages obscurs de l'Apocalypse, ont rêvé une palingénésie terrestre, supposant que la justice aurait enfin en ce monde un règne universel et florissant, et que tous les justes formeraient sur la terre même, pendant mille ans, une république de paix et d'amour, qui aurait Jésus-Christ pour chef immédiat et visible (Françoise Bertrand, Dictionnaire universel, historique et comparatif, de toutes les religions du monde, comprenant le Judaisme, le Christianisme, le paganisme, Tome 3, Migne, 1857 - books.google.fr). En son sens strict, ce terme correspond aux mots grecs de la racine d’anakaïnizeïn, que le Nouveau Testament applique à la rénovation constante et graduelle, par le Saint-Esprit, de l’image divine dans l’âme du racheté (2 Corinthiens 4.16 ; Romains 12.2 ; Colossiens 3.10 ; Hébreux 6.6 ; comparez ananeoûsthaï de Éphésiens 4.23). Cette restauration continue du chrétien suppose sa régénération préalable, et les deux termes sont associés dans Tite 3.5 : le renouvellement (anakaïnôsis) du Saint-Esprit y suit le baptême de la régénération (palingenesià ). Ce dernier terme grec (de palin = de nouveau, et genesis = naissance) a donc ici une application individuelle, qui se trouvait dans les religions des mystères. [...] Ce renouvellement ne concerne pas seulement la terre et les humains, mais l’univers entier, lequel est profondément troublé. Placé sous la domination de puissances mauvaises, le monde présent a pour caractéristiques essentielles le péché, la mort et l’impuissance (1 Corinthiens 1.20 ; 1 Corinthiens 2.6 ; 1 Corinthiens 3.18 ; 2 Corinthiens 4.4 ; Galates 1.4) ; le désordre y règne et ne peut être aboli que par une transformation de la création tout entière (Romains 8.20 ; Romains 8.22), où la souveraineté de Dieu sera rétablie (1 Corinthiens 15.28). Cette transformation se produira lors de la glorification du Fils de l’homme (Matthieu 19.28), ou parousie (voir ce mot), à la fin des âges, qui doit par la victoire du Christ (1 Corinthiens 15.24 et suivant) inaugurer un univers où l’ordre sera rétabli (1 Corinthiens 15.26 ; Colossiens 1.19 et suivant). Ce renouvellement, d’autre part, est souvent rattaché à des prophéties de l’Ancien Testament (Matthieu 17.11 ; Actes 3.21 ; 2 Pierre 3.13) (Renouvellement, Dictionnaire Biblique Westphal - www.levangile.com). Paul de Tarse était mieux préparé que quiconque à voir les points de rencontre possibles entre la sagesse stoïcienne et le message chrétien. Sa ville natale, Tarse en Cilicie, était le carrefour de deux civilisations : celle de l'empire gréco-romain et celle du monde sémitique. Bien qu'il ait reçu avant tout l'éducation judaïque, il a été profondément marqué et ne pouvait pas ne pas l'être, étant donné sa puissance d'assimilation, par l'hellénisme. La lecture de ses E pitres prouve qu'il possédait à fond la langue grecque, qui était, en quelque sorte, sa langue maternelle, celle des savants et celle des gens du peuple. Par là , il devait nécessairement subir l'influence des idées et des sentiments que véhiculait cette langue, et, en fait, il emprunte des images et des expressions propres à l'hellénisme. De plus, quand il n'était encore qu'un enfant, vivait à Tarse un professeur tout à fait en renom, que Sénèque admirait : Athénodore, l'élève de Posidonius. Saint Paul a dû écouter, quand il se rendait à l'école, les leçons que les philosophes stoïciens et cyniques donnaient, dans les rues et sur les places, sur les questions religieuses, morales et sociales. Aussi a-t-il appris de cette façon quelles étaient les préoccupations spirituelles des païens, leurs aspirations et quels étaient les moyens de piquer leur curiosité. Il est extrêmement probable même que, lorsqu'il revint à Tarse après sa conversion, aux environs de l'an 39, il s'initia, en écoutant des orateurs helléniques, à l'art populaire de la discussion, à la diatribe et qu'il perfectionna sa connaissance du grec. [...] Saint Paul, le premier, essaya de s'appuyer sur la doctrine stoïcienne pour y couler son message, son évangile. Il est dit dans les Actes des Apôtres (XVII, 18) que ses auditeurs, à Athènes, étaient des épicuriens et des stoïciens, mais la lecture de son discours prouve avec évidence qu'il ne s'adresse qu'aux stoïciens, les seuls avec lesquels un dialogue pouvait s'engager (A. Jagu, Saint Paul et le Stoïcisme. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 32, fascicule 3, 1958 - www.persee.fr). Dans Les Actes des Apôtres il est noté le « rétablissement (apocatastase) de toutes choses, dont Dieu a parlé » (restitutionis omnium quae locutus est Deus) : Actes 3:21 « que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. » (Segond, 1910) (fr.wikipedia.org - Apocatastase). La Renaissance a christianisé certains éléments de la doctrine héraclitéenne, comme par le rapprochement entre l'ekpurosis et le Jugement dernier (Françoise Joukovsky, Le feu et le fleuve: Héraclite et la Renaissance française, 1991 - books.google.fr). Héraclite, comme tous les penseurs d'Ionie (Thalès, Anaximandre) pense « que, la substance demeurant, seuls ses états changent », « que rien ne se crée et que rien ne se détruit » (Aristote, Métaphysique, A, 3). Il voit en toutes choses un lieu de contradictions et il envisage le dépassement de ces contradictions en une harmonie. Il ajoute l'idée de période, de Grande Année, estimée à 10800 années solaires. « Héraclite pense qu'à un moment donné le monde s'embrase et qu'à un autre moment il se reconstitue de nouveau lui-même à partir du feu, selon certaines périodes de temps, dans lesquelles, dit-il, il s'allume en mesure et s'éteint en mesure. Plus tard les stoïciens ont partagé la même idée » (Simplicios, Héraclite, fragment A10) (fr.wikipedia.org - Eternel retour (concept antique)). Dans la théologie chrétienne, le terme apocatastase ne désigne pas uniquement des positions condamnées, mais il peut aussi servir à intituler des hypothèses ou conjectures théologiques (théologoumènes) sur les fins dernières et la restauration de toutes choses en Christ ou en Dieu. Parler d'apocatastase, c'est, dans un langage simple, se demander si « tout le monde ira au paradis », ou bien, selon la question posée par Hans Urs von Balthasar, celle de savoir si l'enfer est vide. Considérée comme un théologoumène, l'apocatastase est tenue pour relever d'un questionnement juste et pertinent mais auquel il est impossible d'apporter des réponses certaines et qui, à ce titre, ne relève pas du dogme ou de l'orthodoxie. Ce qui empêche le théologien chrétien de se prononcer sur l'apocatastase est que le questionnement dont relève cette notion porte sur le problème du salut, problème qui par ailleurs relève du jugement de Dieu. Pour un chrétien, il semble donc impossible d'y répondre sans se substituer à Dieu et à son jugement (fr.wikipedia.org - Apocatastase). |