Référendum écossais

Référendum écossais

 

VII, 16

 

2010-2011

 

Entrée profonde par la grande Royne faicte,

Rendra le lieu puissant inaccessible :

L'armée des trois Lyons fera deffaite,

Faisant dedans cas hideux & terrible.

 

"lieu puissant inaccessible"

 

La mort de Jacques avait fait passer prématurément la couronne sur la tête de Marie, la fille qui venait de naître (12 décembre 1542), pour épuiser en sa vie toutes les infortunes. Le comte d'Arran, gouverneur du royaume et chef des Hamiltons, la première maison après les Stuarts, entreprit, à l'instigation de Henri VIII, d'enlever l'orpheline que le roi anglais voulait avoir à sa discrétion, et, en tout cas, de la séparer de sa mère, Marie de Lorraine, de l'illustre sang des Guises. Bothwell et le comte de Lennox rassemblèrent les clans fidèles, et gagnant de vitesse le traître, dérobèrent la proie aux serres du vautour. Ils transportèrent l'enfant, du palais de Linlithgow, derrière les murailles de la forteresse de Stirling qui, sur sa roche escarpée, défiait l'attaque et la surprise (21-22 juillet 1543) (Louis Wiesener, Marie Stuart et le comte de Bothwell, 1863 - www.google.fr/books/edition).

 

Avec tout le confort d'un palais Renaissance, construit par Jacques V dans le style des châteaux dela Loire, et meublé somptueusement à l'occasion de lavenue du prince, Stirling est une forteresse imprenable, juchée sur une colline abrupte d'où on surveille la plaine et les débouchés des Highlands. L'héritier du trône est là en sûreté (Michel Duchein, Marie Stuart: La femme et le mythe, 2014 - www.google.fr/books/edition).

 

C'est dans ces conjectures difficiles que la petite Marie fut sacrĂ©e Ă  Stirling (9 sept. 1543). Elle avait un peu plus de neuf mois. On remarqua, avec une sorte de superstition et d'effroi, qu'elle ne cessa de verser des larmes durant toute la cĂ©rĂ©monie, comme si de ces limbes de l'enfance elle eĂ»t dĂ©jĂ  pressenti le sombre avenir ! (J. M. Dargaud, Histoire de Marie Stuart, Tome 1, 1851 - www.google.fr/books/edition).

 

"Entrée profonde"

 

On pense aux entrées royales scénarisées fréquentes au XVIe siècle. Marie Stuart fera une entrée festive le 1er septembre 1561 à Edimbourg lorsque, veuve du roi de France François II, elle retourne en Ecosse.

 

Peut-être cependant en rapport avec l'anglais "inner entrance" ou "inner entry" comme dans les châteaux de Stirling, Linlithgow (Francis Thomas Dollman, John Richard Jobbins, An Analysis of Ancient Domestic Architecture in Great Britain, Tome 1, 1861 - www.google.fr/books/edition, Scotland 1991, Bantam travel guide, 1990 - www.google.fr/books/edition).

 

Ce ne serait pas l'"entrée" que fait la reine dans le lieu en question qui rend le lieu inaccessible mais la construction de l'entrée faite par la reine.

 

Sachant que :

 

"The Lordship, and Castle of Stirling, were the usual Dowry of the Queens of Scotland, at least after the Accession of the Stewarts" (Nicholas Carlisle, A Topographical Dictionary of Scotland: And of the Islands in the British Seas, Tome 2, 1813 - www.google.fr/books/edition).

 

Stirling was also occupied by the widow of this prince, Mary of Guise, queen regent, who erected the battery towards the east, called the French Battery from having been built by her French auxiliaries (Robert Chamber, A Picture of Stirling: A Series of Eight Views, 1830 - www.google.fr/books/edition).

 

At the north end of the kitchens there are storage vaults and this corner of the lower close is occupied by what may be the oldest structure in the Castle, an arched gateway, which is the entrance to the Nether Bailey and in former days the road into the Castle from Ballengeich. This entry is long and vaulted and there is some reason to believe that the building over it was used as a Royal Mint, as it is known as the “Cunzie Hoose.” (Ancient Monuments and Historic Buildings, Volume 2, 1943 - www.google.fr/books/edition).

 

Par ce sentier qui descend derrière le château, Jacques V, époux de Marie de Guise et père de Marie Stuart, s'échappait, sous des déguisements divers, pour s'informer des doléances de ses sujets et surtout pour courir les aventures d'amour. C'était un roi galant. Quand, dans ses expéditions, il arrivait qu'on lui demandât son nom, il disait qu'il était «le fermier de Ballengeich», d'après le nom du sentier. Il rencontrait ainsi toutes sortes de chances ou de mauvais pas. Sa mémoire est restée populaire un peu à la façon de celle de notre Henri IV, et dans les recueils de chansons écossaises, il y en a quelques-unes qu'on lui attribue et qui célèbrent ses exploits galants (Auguste Angellier, Robert Burns, Tome 1, 1893 - www.google.fr/books/edition, Charles Rogers, A week at Bridge of Allan, 1853 - www.google.fr/books/edition).

 

DĂ©faite anglaise

 

Le 24 novembre 1521, Henri VIII d'Angleterre et l'empereur Charles Quint avaient signé un traité secret de coalition contre la France. Le 29 mai 1522, Henri VIII d'Angleterre avait déclaré la guerre à la France parce que, d'une part, il désirait reconquérir la Normandie et la Guyenne, et, d'autre part, il entendait châtier François Ier de France qui aidait l'Écosse dans sa guerre d'indépendance contre l'Angleterre. Le Traité de Rouen du 26 août 1517, entre la France et l'Écosse, obligeait la France à Fournir des soldats à l'Écosse. Les convois entre ces deux pays étaient donc l'objet d'attaques réitérées de la part des escadres anglaises. En 1542, Marie Stuart était devenue reine d'Écosse par la mort de son père, Jacques V. Les convois entre la France et l'Écosse étaient donc l'objet de tentatives d'interception de la part des escadres anglaises. En juillet 1545, le lieutenant-général français Montgomery de Lorges quitta Brest pour l'Écosse avec un Corps Expéditionnaire de 3.000 hommes et de 500 chevaux. Il contourna le cap Land's End anglais pour aller débarquer à Dumbarton le 3 juillet 1545. Au terme du nouvel accord franco-écossais du 15 décembre 1543, les Écossais reprenaient les hostilités avec une armée de 28000 hommes (Jean-Claude Castex, Dictionnaire des batailles navales franco-anglaises, 2004 - www.google.fr/books/edition).

 

The castles of Edinburgh and Stirling are two of the most formidable natural defensive strongholds in Europe. In 1544 Hertford failed utterly to take Edinburgh Castle; his attack was repulsed by withering gunfire, and his field engineer found the castle rock impossible to mine (Marcus Merriman, The Rough Wooings: Mary Queen of Scots 1542–1551, 2022 - www.google.fr/books/edition).

 

The Battle of Ancrum Moor was fought 12 february 1545 during an Anglo-Scottish war toward the end of the reign of Henry VIII of England. The Scottish victory put a temporary end to English depredations in the Scottish borders and lowlands.

 

Lilliard's Edge was part of the battlefield of Ancrum Moor (1545), in the parish of Ancrum and two miles northwest of Ancrum, Roxburghshire. There is a tradition that Lilliard, a maid of Teviotdale, made desperate by the loss of her lover, fought in the Scottish ranks till she fell beneath many wounds: and she has bequeathed to part of the battlefield the name of Lilliard's Edge (Helen Ross, Letters from Rupert's Land, 1826-1840: James Hargrave of the Hudson's Bay Company, 2009 - www.google.fr/books/edition).

 

Le 3 juillet 1545, la bataille de Chef de Caux près de Sainte Adresse signe une défaite navale anglaise.

 

"hideux et terrible"

 

En septembre de l'année suivante, Lord Hertford, désireux de venger la défaite anglaise d'Ancrum Moor, revint avec douze mille hommes et acheva la dévastation en incendiant les abbayes de Kelso, Melrose, Dryburgh et les villages avoisinants (France Sharratt, Peter Sharratt, Écosse romane, Volume 63 de Nuit des temps, 1985 - www.google.fr/books/edition).

 

L'expédition de Hertford qui suivit son arrivée en Ecosse le 1er mai 1544 reçut le nom de "the rough wooing" ("la cour brutale"). Sa sauvagerie devait dissuader les Ecossais de résister (Michel Duchein, Histoire de l'Ecosse, 2014 - www.google.fr/books/edition).

 

"trois lions"

 

A cette occasion je dois vous dire Monsieur, que comme il y a trois lions léopardés dans les armes de l'Angleterre, & que ce sont aussi des lions qui supportent l'Ecusson Britannique, il est comme d'étiquette de nourrir toujours un ou plusieurs lions à la Tour de Londres; l'histoire nous apprend que l'Empereur Frédéric envoya trois léopards avec deux lions en préfent à Henry III, en confidération de l'Ecu de ses armes. Edouard second, fonda une place pour le Gardien de ces lions, & lui faisoit donner trois demi deniers sterling par jour pour sa subsistance & six deniers pour celle de ces animaux, Ils étoient longtems avant ce Roi logés dans un quartier de la Tour, appellé la Tour aux lions (Edme-Jacques Genet, Etat politique actuel de l'Angleterre, Tome 8, 1758 - www.google.fr/books/edition).

 

Acrostiche : ERL F (?)

 

ar, erl, earl : "comte" en anglais (Auguste Latouche, L'écho du panorama des langues dans le système d'unité linguistique, 1836 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 2011 sur la date pivot 1545 donne 1080.

 

Quand Guillaume le Conquérant envahit l'Angleterre, l'Ecosse se déclara contre lui (1080); aussi le Cumberland ne tarda-t-il pas à lui être enlevé (1080). C'est vers cette époque que l'Ecosse prend ses limites actuelles de l'embouchure de la Tweed au golfe de Solvay; mais elle était loin de former un Etat homogène (Éduard Braconnier, Application de la géographie à l'histoire ou Etude élémentaire de géographie et d'histoire générales comparées, Tome 1, 1845 - www.google.fr/books/edition).

 

Référendum

 

Le rĂ©fĂ©rendum sur l'indĂ©pendance de l'Écosse s'est dĂ©roulĂ© le jeudi 18 septembre 2014, conformĂ©ment Ă  l'accord d'Édimbourg signĂ© le 15 octobre 2012 par le Premier ministre britannique David Cameron et le Premier ministre Ă©cossais Alex Salmond. La question posĂ©e aux Écossais Ă©tait «Should Scotland be an independent country ?», c'est-Ă -dire en français «L'Écosse devrait-elle ĂŞtre un pays indĂ©pendant ?».

 

À l'issue de la nuit de dépouillement, la victoire du «non» est annoncée le 19 septembre au matin : il obtient 55,3 % des suffrages exprimés contre 44,7 % pour le oui. Si le vote avait été favorable, l'indépendance aurait été proclamée le 24 mars 20165, soit 413 ans jour pour jour après la mort d'Élisabeth Ire d'Angleterre et l'accession au trône d'Angleterre de Jacques VI, roi d'Écosse, qui scella alors l'Union des Couronnes d'Angleterre et d'Écosse (fr.wikipedia.org - Référendum sur l'indépendance de l'Ecosse).

 

En 2007, les élections donnent au SNP d'Alex Salmon une majorité relative qui lui permet de former un gouvernement de l'administration écossaise. Dans son programme où il répétait "1707 no right to choose, 2007 the right to choose", il annonçait la tenue d'un référendum pour 2010 qu'il reporta à la fin de la législature, le 30 novembre (jour de la Saint-André) 2010. Il n'eut pas lieu, les sondages sur la question étant mitigés. Mais les élections de 2011 permettaient au SNP d'avoir la majorité absolue au Parlement écossais, ce qui permit selon Salmon de se voir conférer une légitimité pour demander l'indépendance (Edwige Camp-Pietrain, L'Écosse et la tentation de l'indépendance: Le référendum d'autodétermination de 2014, 2017 - www.google.fr/books/edition).

 

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