Conquêtes napoléoniennes
en Espagne IV, 2 1779-1780 Par mort la
France prendra voyage Ă faire : Classe par mer,
marcher mont Pyrenées, Hespagne en
trouble, marcher gent militaire : Des plus grand
dames en France emmenées. IV, 3 1780-1781 D’Arras &
Bourges, de Brodes grans enseignes Un plus grand
nombre de gascons batre Ă pied : Ceulx long du
Rosne saigneront les Espaignes Proche du mont
où Sagonte s’assied. Ces deux quatrains parlent avec un peu d’avance de la guerre d’Espagne (1808-1814) menée par Napoléon., alors que l’année 1779 marque l’alliance entre la France et l’Espagne dans la lutte contre l’Angleterre pendant la guerre d’Indépendance américaine. Faut-il y voir de l’ironie : qui sont alliés par le passé, seront en guerre 30 ans plus tard, où considérer l’Indépendance américaine comme une cause de la Révolution française qui permet à Napoléon d’exprimer ses ambitions démesurées ?  Sous prétexte de renforts à l’armée de Junot alors au Portugal pour l’obliger au blocus continental contre l’Angleterre, Napoléon fait entrer une armée commandée par Murat en Espagne. Alors qu’une insurrection éclate à Aranjuez et que Ferdinand VII est proclamé roi à la place de son père Charles IV qui abdique, les deux souverains font appel à Murat. Napoléon en profite pour convoquer, le 30 avril 1808, la famille royale à Bayonne qui cède la couronne à l’empereur. Le frère de Napoléon, Joseph, devient roi d’Espagne. Les résistances nationales espagnole et portugaise soutenues par les Anglais de Wellington chassent les Français de la péninsule ibérique. Le 2 mai une insurrection à Madrid avait fait 1200 morts chez les Français. Le général français Dupont capitule à Bailen, Junot à Cintra au Portugal. Napoléon à la tête de la grande Armée (« Par mort la France prendra voyage à faire ») et remporte une série de victoires qui permet de regagner l’Espagne. Mais la guerre continue jusqu’en 1814, illustrée par la prise de Valence en 1812 par Suchet (« Sagonte » : Saguntia, ville d’Espagne dans la province de Valence »). « La guerre d’Espagne fut la cause première de la ruine de Napoléon [1] ». [1] A. Malet et J. Isaac, « Révolution, Empire, 1ère moitié du XIXème siècle », Hachette, 1923, p. 344 |