Le mariage du duc de Montpensier et ses ambitions IV, 91 1845-1846 Au Duc Gaulois contrainct battre au duelle, La nef Mellele monech n'approchera, Tort accusĂ©, prison perpetuelle, Son fils regner auant mort taschera. Etienne Jaubert change "Mellele" en "Mole" et interprète le quatrain comme l'affaire du duc Nemours, dont le fils, partisan de la Ligue, essaya de se constituer un Etat dans la rĂ©gion de Lyon (Edgar Leoni, Nostradamus and His Prophecies, 2013 - www.google.fr/books/edition, Étienne Jaubert, Eclaircissement des veritables Quatrains de Maistre Michel Nostradamus, 1656 - www.google.fr/books/edition). On passe Ă la typologie. Mariages Antoine Marie Philippe Louis d’OrlĂ©ans, duc de Montpensier, devenu don Antonio de OrlĂ©ans, infant d'Espagne par son mariage, nĂ© le 31 juillet 1824 Ă Neuilly-sur-Seine, en France, et mort le 5 fĂ©vrier 1890, Ă SanlĂşcar de Barrameda, en Espagne, est un prince franco-espagnol et un fils du roi des Français Louis-Philippe Ier et de son Ă©pouse Marie-AmĂ©lie de Bourbon-Sicile (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). En avril 1834, se forme la Quadruple Alliance entre l'Angleterre, la France, l'Espagne et le Portugal. Il s'agit d'opposer Ă une Europe centrale et orientale - Autriche, Prusse et Russie -, encore attachĂ©e aux principes de la Sainte Alliance de 1815, un bloc occidental caractĂ©risĂ© par la forme parlementaire du rĂ©gime. Au-delĂ de cet objectif gĂ©nĂ©ral, l'Angleterre et la France sont rivales : la première aimerait bien exercer sur l'Espagne une tutelle analogue Ă celle Ă laquelle elle soumet dĂ©jĂ le Portugal; la France a les mĂŞmes prĂ©occupations pour son propre compte. Les deux puissances ne se gĂŞnent pas pour intervenir ouvertement dans la vie politique de leur alliĂ©e par des pressions diverses et par l'appui que chacune d'elles donne Ă tel ou tel groupe, Ă tel ou tel chef de parti. La rivalitĂ© tourne au conflit diplomatique, en 1844, Ă l'occasion des mariages espagnols. Les Anglais voudraient donner pour mari Ă la reine Isabelle II LĂ©opold de Saxe-Cobourg; les Français poussent le duc de Montpensier, fils de Louis-Philippe. En 1846, les Français obtiennent une demi-victoire Isabelle II Ă©pouse son cousin, le duc de Cadix, François d'Assise, et le duc de Montpensier la sĹ“ur de la reine, l'infante Louise Fernande ; les deux mariages sont cĂ©lĂ©brĂ©s le mĂŞme jour. L'Angleterre en conçoit du dĂ©pit, mais l'affaire n'a pas de suites. L'Espagne, pourtant, en Me une conclusion: pour Ă©chapper au sort du Portugais, elle se gardera dĂ©sormais de souscrire des engagements susceptibles de l'entraĂ®ner dans des conflits internationaux dans lesquels la France et l'Angleterre se trouveraient dans des camps opposĂ©s. Chaque fois que les deux puissances sont d'accord, l'Espagne se joint Ă elles; dans le cas contraire, elle reste neutre. Quels que soient le rĂ©gime ou le gouvernement en place, cette règle commande la politique internationale de l'Espagne jusqu'en 1936 (Joseph PĂ©rez, Histoire de l'Espagne, 2014 - www.google.fr/books/edition, Rodolphe Apponyi, Les français envient notre bonheur, 2014 - www.google.fr/books/edition). La Grande Bretagne opposait au mariage espagnol l'article 6 du traitĂ© d'Utrecht de 1713 qui actait la renonciation des ducs de Berry et d'OrlĂ©ans Ă leurs droits sur la couronne d'Espagne (L'EspĂ©rance, 20 octobre 1846 - www.google.fr/books/edition). En fĂ©vrier 1848 Ă©clate en France une rĂ©volution qui renverse Louis-Philippe Ier. Après avoir gagnĂ© l’Angleterre avec le reste de la famille royale, Antoine d’OrlĂ©ans dĂ©cide de partir en Espagne avec sa femme. Le couple s’installe d’abord Ă SĂ©ville, au palais de San Telmo, puis Ă SanlĂşcar de Barrameda, au Palais d’OrlĂ©ans. Le 5 aoĂ»t 1858, le duc de Montpensier est nommĂ© par sa belle-sĹ“ur la reine Isabelle II d'Espagne grand commandeur d'Aragon de l'ordre de Calatrava et capitaine gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e espagnole. Promu au rang d'infant d'Espagne par la reine le 10 octobre 1859, il est cependant banni quelque temps après par sa belle-sĹ“ur du fait de son tempĂ©rament comploteur (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). Le duc de Montpensier semblait renoncer Ă ses aspirations Ă la couronne Ă la fin des annĂ©es 1850 (Maria del Carmen Fernandez Albendiz, Sevilla y la monarquĂa, las visitas reales en el siglo XIX, 2007 - www.google.fr/books/edition). Le 7 juillet 1868 commence la rĂ©volution espagnole du gĂ©nĂ©ral Juan Prim y Prats. Parmi les principaux financeurs de cet Ă©vĂ©nement qui finit par renverser la reine Isabelle se trouve le duc de Montpensier, son beau-frère. MalgrĂ© cela, le prince ne devient ni prince-consort ni rĂ©gent car le nouveau gouvernement de Gonzalez Bravo demande au duc de Montpensier et Ă sa famille de quitter l’Espagne. Le prince s’exĂ©cute le 16 juillet 1868 et s’installe pour un an au Portugal. (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). "Monech"
: Monaco L'hôtel de Monaco, futur Hôtel Matignon, a été bâti sur l'ordre de Christian-Louis de Montmorency-Luxembourg, prince de Tingry, qui en passa commande à l'architecte Jean Courtonne, en 1722 sur un terrain qu'il avait acheté en 1719. Les travaux s'étant révélés plus coûteux que prévu, le prince de Tingry dut vendre l'hôtel en voie d'achèvement à Jacques III de Goyon, sire de Matignon et de la Roche Goyon (l'actuel Fort La Latte), comte de Torigny, dès le 23 juillet 1723. Au moment de l'acquisition, le nouveau propriétaire retira à Courtonne, soupçonné d'indélicatesse, le marché de travaux mais lui conserva la fonction d'architecte jusque dans les premiers mois de 1724. Lorsque Courtonne fut en définitive supplanté comme architecte par Antoine Mazin, le gros œuvre et la décoration extérieure étaient achevés et la décoration intérieure était en cours. Mazin se borna à réaliser le portail, dont Courtonne se plaignit d'ailleurs au motif que son couronnement était trop semblable à celui de l'hôtel. Jacques III de Goyon-Matignon mourut le 14 janvier 1725. Son fils Jacques IV de Goyon-Matignon (1689-1751) en hérita et par l'intermédiaire de sa femme Louise-Hippolyte Grimaldi, devint prince de Monaco sous le nom de Jacques Ier Grimaldi. L'édifice passa donc à ses descendants, les princes de Monaco (l'actuel prince de Monaco, Albert II, porte d'ailleurs parmi ses nombreux titres celui de sire de Matignon). Maria Caterina Brignole Sale, princesse de Monaco et princesse de Condé y réside de 1757 à 1770, tandis que son époux Honoré III de Monaco préfère ses domaines normands. La princesse est ainsi la première Brignole-Sale à marquer l'histoire de l'hôtel. Le 10 février 1744 Claude-Constant Juvénal d'Harville des Ursins épouse Antoinette de Goyon-Matignon dans la chapelle de l'Hôtel Matignon. L'hôtel appartint ensuite à la danseuse Anne Éléonore Franchi et à son amant le riche banquier Quentin Crawford. En 1808, ceux-ci l'échangèrent à Talleyrand, qui dut le revendre en 1811 à Napoléon Ier. En 1816, au début de la Restauration, Louis XVIII l'échangea contre le palais de l'Élysée à Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon. À sa mort en 1822, elle le laissa à sa nièce Adélaïde d'Orléans (1777-1847), sœur du futur Louis-Philippe. Celle-ci le fit occuper par une communauté de religieuses, avant de le louer jusqu'en 1848 à Herman Thorn, un riche colonel américain (Hôtel Matignon - www.techno-science.net). À son décès, en 1847, Adélaïde d'Orléans le transmet à son neveu, Antoine d'Orléans, duc de Montpensier. Loué par le duc de Montpensier à l'État, Matignon devient la résidence du général Cavaignac de juillet à décembre 1848 puis celle de Pierre Jules Baroche, ministre président le Conseil d'État en 1852. En 1852, Antoine d'Orléans, duc de Montpensier vend, pour un million de lires, à Raffaele de Ferrari, duc de Galliera l'hôtel, qui prend alors le nom d'hôtel Galliera. Il est alors remanié par l'architecte Félix Duban (fr.wikipedia.org - Hôtel de Matignon). Principauté Le duché de Monaco a été le partage perpétuel de la famille des Grimaldi. On prétend que l'empereur Otton I donna la forteresse de Monaco à Grimaldi I, qui l'avoit prise sur les Sarrasins : du moins cette famille se trouve en possession de ce duché depuis un tems immémorial. Elle s'est très-distinguée dans les services de l'empereur Henri IV, ensuite dans ceux du saint siège, des rois de Naples & de la république de Gênes, qui tiroit ses plus grands officiers de cette famille. Lucien Grimaldi, qui vivoit au commencement du seizième siècle, devint chambellan des rois de France Louis XII & François I. Il eut guerre avec les Pisans & les Génois, & prit sur les derniers Menton & Roquebrune, qui depuis ce tems ont fait partie du domaine des ducs de Monaco (Christian L. A. Patje, Abrégé historique et politique de l'Italie, Tome 2, 1781 - books.google.fr). C'est l'empereur du saint Empire germanique Otton Ier qui institue en 967 le duel judiciaire, ancienne pratique de l'Europe du Nord. En 967 les grands de Lombardie demandent à Otton Ier le rétablissement du duel judiciaire et en 998/999 , le duel est utilisé comme preuve à Rome dans un procès devant Otton III et Grégoire V (Jean Gaudemet, Les ordalies au moyen âge, Recueils de la Société Jean Bodin pour l'histoire comparative des institutions, Volume 17, 1965 - www.google.fr/books/edition). Au Xe siècle, Otto Ier, en Allemagne, fait battre deux champions pour trancher une question de droit : pour décider si le fils exclut de la succession les petits-fils ses neveux (Alfred Rambaud, Histoiree générale du IVe siècle à nos jours: L'Europe féodale, les Croisades 1095-1270, 1893 - www.google.fr/books/edition). "n'approchera" : indépendance de Monaco L'Espagne, la Savoie et la France avaient chacune trop
grand intérêt à ce que Monaco ne tombât point entre les mains d'une de ses
rivales pour ne point soutenir son indépendance contre celles-ci, qui
s'empressaient de lui rendre la pareille. Il est intéressant de suivre comment
Monaco, après avoir gravité durant tout le moyen âge dans l'orbite de la France
par crainte de Gênes et de la Savoie, se jeta au XVIe siècle dans les bras de
l'Espagne par crainte de la France , pour revenir au XVIIe siècle à la France
lorsque l'Espagne voulut l'absorber ; comment le Congrès de Vienne
rétablit son autonomie en 1815 en haine de la France, qui l'avait annexé
pendant la Révolution et l'Empire, et comment enfin l'ambition du Piémont lui
assura derechef l'alliance et la protection de la France (Revue
universelle, recueil documentaire universel et illustré, 1898 -
www.google.fr/books/edition). Charles III abandonna définitivement ses droits sur
Menton et Roquebrune au profit de la France, lors de la signature du traité
franco-monégasque de 1861, en échange de la reconnaissance de l'indépendance de
la principauté (fr.wikipedia.org
- Charles III (prince de Monaco)). "Mellele" Mellele : Melilla ? (Edgar
Leoni, Nostradamus : Life and Literature, 1961 - www.google.fr/books/edition). En 1844, le duc de Montpensier combat en AlgĂ©rie et se distingue Ă Biskra, ce qui lui vaut d’être fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur par son père (24 juin 1844). Il est ensuite nommĂ© chef d’escadron le 8 aoĂ»t 1844 et lieutenant-colonel le 22 mars 1845. Il se distingue encore au combat contre les Kabyles (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). En 1846, Melilla est le centre ou se nĂ©gocie la libĂ©ration de soldats français contre rançon de 40000 francs prisonniers de Sidi-Brahim au cours de l'annĂ©e 1845 par les troupes d'Abd-El-Kader (1808 - 1883). Ce dernier, rĂ©fugiĂ© alors au Maroc, se rendra aux Français en 1847 après 15 annĂ©es de rĂ©sistance Ă l'occupation (F. Ladimir, E. Moreau, Campagnes, triomphes, revers, dĂ©sastres, et guerres civiles des Français de 1792 Ă la paix de 1856, Tome 6, 1856 - www.google.fr/books/edition). Cf. quatrain IV, 85. Parce qu'il s'est senti Ă bout de forces après avoir Ă©crit vingt-sept mille lignes en deux mois et parce qu'ayant besoin de voyager il a Ă©tĂ© heureux de partir pour l'Espagne oĂą le duc de Montpensier l'invitait Ă assister Ă son mariage, puis d'aller en AlgĂ©rie oĂą l'envoyait M. de Salvandy. Le duc de Montpensier a appelĂ© son bon ami Dumas en Espagne ; Dumas, seul Français, a assistĂ© au mariage de son bon ami le duc de Montpensier. Dumas, marquis Davy de la Pailleterie, a reçu, en Espagne, le grand cordon de Charles III, et Dumas, littĂ©rateur, a reçu, en Tunisie, la dĂ©coration du Nicham. Le gouvernement français, comme il est naturel, avait mis Ă la disposition du romancier un bâtiment Ă vapeur, le VĂ©loce. «Nous touchions aux cĂ´tes d'Afrique, raconte Alexandre Dumas, lorsque j'appris que nos malheureux prisonniers pourraient ĂŞtre rendus Ă la libertĂ© par une prompte intervention. Il s'agissait d'arracher Ă l'Ă©mir douze tĂŞtes qui, d'un jour Ă l'autre, pourraient ĂŞtre coupĂ©es. Il y a lĂ de braves officiers de notre armĂ©e, des femmes : c'Ă©tait le reste de 200 prisonniers Ă©chappĂ©s au massacre de Sidi-Brahim. Eh bien ! c'est moi qui, conduisant le VĂ©loce, ai couru Ă la dĂ©livrance de l'infortunĂ© de de Cognord et de ses braves compagnons, et, toujours sur le VĂ©loce, je les conduisis Ă Melilla, au lieu de me rendre directement Ă Tunis, et c'est lĂ que trois mille personnes m'offrirent un banquet qui me dĂ©dommage bien des injures que je reçois ici. On me demande en ce moment 50,000 francs de dommages-intĂ©rĂŞts pour m'ĂŞtre croisĂ© les bras, dit-on, moi... moi, qui ai sauvĂ© du fer de l'ennemi douze compatriotes !» (Revue critique des idĂ©es et des livres, NumĂ©ros 174-179, 1920 - www.google.fr/books/edition, Joseph Marie QuĂ©rard, Les supercheries littĂ©raires dĂ©voilĂ©es, 1847 - www.google.fr/books/edition). En 1846, notre auteur s'embarque Ă Cadix Ă bord du VĂ©loce, vapeur mis Ă sa disposition par le gouvernement français qui cherche Ă promouvoir la colonisation. Dumas se rend d'abord sur la cĂ´te marocaine, touche ensuite la Tunisie et termine son voyage Ă Alger (www.davidbendayan.ca). C'est Ă cette Ă©poque qu'apparaissent les premières corvettes Ă vapeur comme le Sphinx (1829) ou le VĂ©loce (1838) (jaimeleshistoiresdelhistoire.eklablog.com). Dumas, dans sa prĂ©face Ă La Princesse de Monaco (1854, Ă©crit par la comtesse Dash) parle de son «excellent et artistique ami le prince Florestan Ier». Florestan, prince de Monaco par la mort de son frère HonorĂ© V sans enfant, s'est produit sur plusieurs scènes parisiennes entre 1798 et 1802, il tenait des rĂ´les d'amoureux et avait conservĂ© son nom de Florestan (Jean-JoĂ«l BrĂ©geon, Les Grimaldi de Monaco, 1991 - books.google.fr). Albert Ier de Monaco, petit-fils de Florestan, surnommĂ© «le Prince savant» ou «le Prince navigateur» (Paris, 13 novembre 1848 – id., 26 juin 1922), fut prince souverain de la principautĂ© de Monaco du 10 septembre 1889 au 26 juin 1922. Ce prince aux multiples facettes, au cĹ“ur des sociabilitĂ©s de la Belle Ă©poque, est une figure emblĂ©matique qui par son humanisme, son mĂ©cĂ©nat, son art de gouverner, sa curiositĂ© scientifique et sa prise de conscience pionnière des enjeux environnementaux, a fortement contribuĂ© au rayonnement de son pays (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). Le paquebot lève l'ancre Ă huit heures trois quarts. Nous ne tardons pas Ă perdre de vue la ville de Nemours qui se dĂ©robe derrière un lĂ©ger promontoire. Vers onze heures, nous laissons par tribord les Ă®les Zaffarines en ayant la cĂ´te Ă babord. Ces Ă®les, disposĂ©es en demi-cercle, sont assez Ă©levĂ©es. Elles portent, selon les gĂ©ographes, les noms de Djaferin, Zaffarines ou Chaffarines. Leur aspect est aride et dĂ©solĂ©. On ne voit aucun arbre, aucune culture. Elles sont situĂ©es Ă deux milles environ de la cĂ´te, Ă l'embouchure de la Moulouya, et sur une des routes mĂ©diterranĂ©ennes. Elles auraient pu servir de mouillage aux navires français dans le cas oĂą une action aurait Ă©tĂ© dirigĂ©e contre le Maroc par la frontière oranaise. Malheureusement, comme pour l'Ă®le de PĂ©rim, nous arrivâmes trop tard : le drapeau espagnol y foutait depuis quelques jours quand notre flotte s'y prĂ©senta. Cela se passait en 1847. On peut s'Ă©tonner que l'occupation de ces Ă®les n'ait pas Ă©tĂ© la consĂ©quence de la conquĂŞte de l'AlgĂ©rie, car elles auraient offert un excellent mouillage, entre Mers-el-Kebir et la frontière oranaise oĂą il n'en existe point. Le gouvernement espagnol a Ă©tabli un bagne sur l'Ă®le d'Isabelle II, la moins Ă©levĂ©e du groupe et la plus Ă©tendue. Dominant les quelques constructions de l'Ă®le, se dresse comme un monolithe une tour vigie au sommet de laquelle on fait flotter les couleurs nationales en rĂ©ponse au salut adressĂ© par notre paquebot. Cet archipel est en communication avec l'Espagne trois fois par mois. Actuellement, trois embarcations sont au mouillage. C'est dans cet abri que les navires de guerre, chassĂ©s de Melilla par le mauvais temps, venaient mouiller pendant les dernières hostilitĂ©s. Les cĂ´tes marocaines sont très dĂ©coupĂ©es jusqu'Ă une petite distance de Melilla, oĂą elles affectent des contours très doux Ă l'Ĺ“il. L'horizon est formĂ© par les hautes montagnes du Riff que gardent des tribus guerrières, indĂ©pendantes et pillardes. L'an passĂ©, le yacht de S. A. S. le Prince de Monaco s'Ă©tant approchĂ© un peu trop près de la cĂ´te, essuya quelques coups de feu qui n'atteignirent heureusement personne, mais montrèrent combien ces rivages sont inhospitaliers. Il y a quarante ans Ă peine que la piraterie a cessĂ© sur ces cĂ´tes. A une heure et demie, nous sommes en vue de Melilla, qui se prĂ©sente campĂ©e sur un rocher. Les Espagnols en sont possesseurs depuis 1496. C'est bien une ville du moyen âge que nous trouvons avec ses murailles et ses tours endommagĂ©es par le tremblement de terre de 1848. L'ensemble, d'un gris jaune, est sans grande apparence; mais certaines parties de l'ancien château sont encore assez importantes. Des habitations et des constructions diverses s'Ă©lèvent en dĂ©sordre du rivage au sommet du rocher (Francis Drouet, Au Nord de l'Afrique, notes de voyage, Bulletin de l'annĂ©e, Volumes 17 Ă 18, SociĂ©tĂ© Normande de Geographie, Rouen, 1895 - books.google.fr). Melilla et Monaco Voici, dit-il, la plage dont le rocher de Melilla se dĂ©tache... Imaginez ou Ă peu près le rocher de Monaco. La ville proprement dite est groupĂ©e au pied de son château fort. Elle est dĂ©fendue par des fortifications qui suivent cette arĂŞte. Au nord, la roche Ă pic est la meilleure protection... Au sud-est et au sud, courent deux parapets... (Hugues le Roux, L'ÉpopĂ©e d'Afrique (1900), 2015 - www.google.fr/books/edition). Depuis la plus haute AntiquitĂ©, les puissances qui dominent la MĂ©diterranĂ©e, ou tout simplement qui cherchent Ă y avoir une certaine influence politique, commerciale ou culturelle, ont toujours essayĂ© de s'y assurer le maximum de points d'appui sur ses rivages, aussi loin que possible, partout oĂą vont leurs navires. Les Espagnols, non sans emphase, qualifient Ceuta de "perle de la MĂ©diterranĂ©e". Faisant abstraction de ce chauvinisme, il est plus exact de dire que c'est d'un vĂ©ritable collier de citĂ©s prestigieuses que se pare cette mer, de l'occident Ă l'orient et du Nord au Sud. CitĂ©s tournĂ©es vers la MĂ©diterranĂ©e, vivant des communications maritimes et assez Ă©trangères Ă l'arrière-pays : historiquement l'implantation de l'Espagne Ă Ceuta ou Ă Melilla n'est pas plus Ă©trange, ou choquante, que celle des PhĂ©niciens et des Carthaginois dans ces mĂŞmes parages, que la prĂ©sence longtemps maintenue des Arabes en Narbonnaise, que celle de Barberousse Ă Alger, ou de la Grande-Bretagne Ă Gibraltar, ou que la persistance de la souverainetĂ© des Grimaldi sur le rocher de Monaco, pour ne citer que quelques exemples. Dans ses documents officiels l'Espagne se plaĂ®t Ă rappeler que Ceuta et Melilla Ă©taient espagnoles bien avant que le Roussillon fĂ»t français et que les U.S.A. n'existassent. En vertu du mĂŞme raisonnement les Anglais dĂ©fendraient aujourd'hui la lĂ©gitimitĂ© de leur prĂ©sence Ă Calais si les Français ne les avaient pas rejetĂ©s Ă la mer. Quelle que soit l'anciennetĂ© des droits espagnols sur les PrĂ©sides, ils ont Ă©tĂ© le fruit de la conquĂŞte et des rapports de forces inĂ©gaux, de mĂŞme que leur confirmation par des traitĂ©s ultĂ©rieurs n'a Ă©tĂ© rendue possible que grâce â la pression militaire constante exercĂ©e sur des sultans dĂ©pourvus des moyens de la reconquĂŞte, malgrĂ© leur dĂ©sir d'y procĂ©der et les multiples tentatives effectuĂ©es en ce sens (Robert RĂ©zette, Les enclaves espagnoles au Maroc, 1976 - www.google.fr/books/edition). Cf. quatrain VI, 45. Le duel Le 13 avril 1870, Antoine de Montpensier, qui est alors candidat Ă la succession de sa belle-sĹ“ur sur le trĂ´ne espagnol, est condamnĂ©, par un conseil de guerre, Ă un mois d’exil hors de Madrid et Ă une amende de 30000 francs pour avoir tuĂ© en duel d'une balle dans la tĂŞte, le 12 mars, l’infant Henri de Bourbon, duc de SĂ©ville et beau-frère de la reine Isabelle, franc-maçon notoire, qui avait publiĂ© contre lui un pamphlet injurieux dans le journal La Epoca et qui l'accusait d'aspirer au trĂ´ne d'Espagne ("Aux MontpensiĂ©ristes") (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890), Dictionnaire d'histoire, de gĂ©ographie, de mythologie, et de biographie, Tome 1, 1889 - www.google.fr/books/edition). La lettre d'Henri de Bourbon fut reproduite dans la presse française : Le Moniteur universel du 15 mars 1870 et le MĂ©morial diplomatique du mĂŞme jour (L'IntermĂ©diaire des chercheurs et curieux, NumĂ©ros 541 Ă 551, 1997 - books.google.fr, www.retronews.fr - Gazette nationale ou Le Moniteur universel, 15-mars-1870). "prison perpĂ©tuelle" L'expression "prison perpĂ©tuelle" apparaĂ®t dans l'Ă©dit rendu Ă Fontainebleau le 26 juin 1609 par Henri IV pour rĂ©primer la pratique des duels. Cette peine s'appliquait lorsqu'il n'y avait pas mort des participants (Eugène Cauchy, Du duel, 1863 - www.google.fr/books/edition). Ce n'est pas le cas du duel de 1870 avec Montpensier. Mais elle s'appliquait aussi pour ceux qui se chargeaient de porter les cartels (Article XII) (Ĺ’uvres de Molière, Les Fâcheux, 1876 - books.google.fr, Recueil des edits, declarations, arrests, et autres pieces concernant les duels et rencontres, 1669 - www.google.fr/books/edition). Si "prison perpĂ©tuelle" s'applique vraiment Ă "duel" alors on aurait une date Ă partir de laquelle le quatrain aurait Ă©tĂ© rĂ©digĂ© : 1609. Cartel Navire ou bâtiment de cartel : (abrĂ©viation pour «navire porteur de cartel») bâtiment qui, muni d'un pavillon parlementaire ou de trĂŞve, est chargĂ© d'effectuer un Ă©change de prisonniers, ou de porter Ă l'ennemi des propositions ayant un caractère pacifique (Augustin Jal, Augustin Jal: Nouveau glossaire nautique. C, 2020 - www.google.fr/books/edition). C'est le cas du VĂ©loce. Bien qu'il eĂ»t peu d'espoir, le gĂ©nĂ©ral d'Arbouville, ne voulant pas Ă©chapper la moindre occasion, fit demander au commandant de la corvette Ă vapeur le VĂ©loce un officier intelligent et Ă©nergique pour remplir une mission importante. M. Durande, enseigne de vaisseau, fut dĂ©signĂ©. Quant aux 40,000 fr., prix de la rançon, on ne les avait pas; mais heureusement la caisse du payeur divisionnaire se trouvait Ă Oran. Toutefois, comme aucun crĂ©dit n'Ă©tait ouvert au budget, l'on dut forcer la caisse, ce qui se fit de la meilleure grâce du monde. Les honnĂŞtes gendarmes, devenus voleurs, prĂŞtèrent main forte au colonel de Martimprey; procès-verbal fut dressĂ©, et les 40,000 fr., bien comptĂ©s en bons douros d'Espagne, furent emportĂ©s Ă bord du VĂ©loce, qui dĂ©posa M. Durande Ă Melilla. Depuis ce moment, le VĂ©loce touchait dans ce port Ă chaque courrier de Tanger pour prendre des nouvelles, lorsqu’un ordre d'Alger envoya la corvette Ă Cadix. Le VĂ©loce allait se mettre Ă la disposition de M. Alexandre Dumas: Oran resta sans stationnaire, et les courriers du Maroc furent interrompus. Dès l'arrivĂ©e de M. Durande Ă Melilla, un Arabe, par les soins du gouverneur espagnol, avait portĂ© Ă M. de Cognord une lettre lui donnant avis que l'argent Ă©tait dans la ville, que l'on se tenait prĂŞt Ă toute circonstance, et qu'une balancelle frĂ©tĂ©e par M. Durande croiserait constamment le long des cĂ´tes. Pendant longtemps la balancelle n'avait rien vu, et tous avaient dĂ©jĂ perdu l'espoir, lorsque, le 24 novembre, deux Arabes se prĂ©sentèrent dans les fossĂ©s de la place, annonçant que les prisonniers se trouvaient Ă quatre lieues de la pointe de Bertinza; le lendemain 25, ils y seraient rendus. Un grand feu allumĂ© sur une hauteur devait indiquer le point du rivage oĂą se ferait l'Ă©change. Le gouverneur de la ville et M. Durande se consultèrent: n'Ă©tait-ce pas un nouveau piège ? Quelles garanties avait-on de la bonne foi des Arabes ? Cependant l'entrevue eut lieu. Ce fut un moment solennel, celui oĂą la largeur d'un fusil sĂ©parait seule la poitrine des matelots français du groupe ennemi. La trahison Ă©tait facile. Le chef arabe demande l'argent; on lui montre la barque qui croisait au large; s'il veut passer Ă bord, il est libre de le compter. Le chef accepte; au signal convenu, le canot espagnol se rapproche; on compte l'argent; la moitiĂ© des lourdes caisses est transportĂ©e Ă terre, la moitiĂ© des prisonniers est remise en mĂŞme temps; le reste de l'argent est comptĂ©, les derniers prisonniers s'embarquent, et M. Durande se hâte de pousser au large. Le vent Ă©tait favorable; on arriva promptement Ă Melilla, oĂą la garnison espagnole entoura d'hommages ces vaillants soldats dont le courage n'avait pas faibli un instant durant ces longs mois d'Ă©preuves. Tous cependant avaient hâte d'arriver sur une terre française; aussi, comme le vent soufflait du dĂ©troit, ils s'embarquèrent sur la balancelle, et, douze heures après, le colonel Mac-Mahon et la petite garnison de Djemma-Ghazouat fĂŞtaient dans un repas de famille le retour de ceux que l'on croyait perdus, Ă quelques lieues du marabout de Sidi-Brahim, tĂ©moin de leur hĂ©roĂŻque valeur (F. Ladimir, E. Moreau, Campagnes, triomphes, revers, dĂ©sastres, et guerres civiles des Français de 1792 Ă la paix de 1856, Tome 6, 1856 - www.google.fr/books/edition, www.lgd01.com). RĂ©gner Quelques mois plus tard (le 16 novembre 1870), Ă la recherche d’un roi, les Cortes Ă©lisent, par 191 voix sur 307, le prince AmĂ©dĂ©e de Savoie, duc d'Aoste (1845-1890), qui devient alors AmĂ©dĂ©e Ier d'Espagne. Les autres candidats Ă l’élection arrivent bien derrière lui : le duc de Montpensier obtient 27 votes, le gĂ©nĂ©ral Espartero 8 et l'infant Alphonse, fils d’Isabelle, âgĂ© de 13 ans et futur Alphonse XII, seulement 2. La rĂ©publique obtient quant Ă elle le soutien de 60 dĂ©putĂ©s tandis que 19 autres votent blanc Ă l’élection (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). La case Prison Peu de temps après, le prince Antoine est banni dans une forteresse militaire de Minorque pour avoir refusĂ© de prĂŞter serment de fidĂ©litĂ© Ă AmĂ©dĂ©e Ier, comme son grade de capitaine gĂ©nĂ©ral le lui demande. Plus tard, le prince est exclu de l’armĂ©e et perd son grade militaire (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). Mort AmĂ©dĂ©e Ier abdique en 1873 et la couronne est confiĂ©e au fils d'Isabelle II, Alphonse XII. En dĂ©cembre 1874, le coup d'État du gĂ©nĂ©ral Arsenio MartĂnez Campos permet la restauration de la monarchie espagnole et le jeune Alphonse XII est proclamĂ© souverain (Ă la suite de la renonciation de sa mère). Après de nombreuses annĂ©es d’exil Ă Minorque, il obtient l’autorisation de rentrer en Espagne en 1875. En effet, le jeune roi est amoureux d'une de ses cousines, fille d'Antoine. En 1878, la rĂ©conciliation de sa famille avec celle d’Isabelle II est totale puisqu’une des filles d’Antoine, la princesse Mercedes d’OrlĂ©ans, Ă©pouse Alphonse XII. Cependant, la jeune reine meurt peu après ses noces et Alphonse XII se fiance Ă une autre fille du duc de Montpensier, l'infante Marie-Christine, mais la jeune fille meurt avant les noces et le roi se remarie avec une archiduchesse d'Autriche. Le duc de Montpensier s’éteint finalement d’une apoplexie cĂ©rĂ©brale le 5 fĂ©vrier 1890, Ă l’âge de 65 ans. Son Ă©pouse l’infante Louise-Fernande lui survit jusqu’en 1897 (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890), compiegne-peintures.fr). Acrostiche : ALTS,
"altesse" 1500 altese forme italianisante (O. Maillard, Serm., ms. Univers., p. 244 ds Gdf. Compl. : Le prince et la sua altese); 1560 « altesse » (Ronsard, VII, 322 ds Delb., Rec. d'apr. DG : Pour l'honneur de leur Altesse). EmpruntĂ© − soit Ă l'esp. alteza (Dauzat 1968, Bl.-W.5, en 2e hyp.), attestĂ© dans le mĂŞme emploi dep. 1256-1263, Las Siete Partidas de Alfonso X el Sabio, prol. ds Al. 1958. L'esp. est empruntĂ© au b. lat. altitia (d'oĂą aussi fr. hautesse*, mot hĂ©rĂ©ditaire) Chiron, 36 ds TLL s.v., 1764, 71 − soit plus prob. (Ă©tant donnĂ©, la construction la sua altese de la 1re attest.) Ă l'ital. altezza (Dauzat 1968, Bl.-W.5en 1re hyp.; Kohlm. 1901, p. 28; Tracc. 1907, p. 102; Sar. 1920, p. 5; Wind 1928, p. 180; Brunot t. 2, p. 209; Nyrop t. 1, § 61), attestĂ© au mĂŞme sens dep. le XVIe s. (Boccaccio, Dec, 3, 5 ds Batt. t. 1 1961 : Ardirò di porgere i prieghi miei alla vostra altezza, dalla qual sola ogni mia pace, ogni mio bene e la mia salute venir mi puote) au sens gĂ©n. de «hauteur» dep. Br. Latini, Batt. L'ital. est de mĂŞme origine que l'esp. alteza (cnrtl.fr). Son Altesse Royale (abrĂ©viation : S. A. R ; au pluriel Leurs Altesses Royales : LL. AA. RR.) est un prĂ©dicat honorifique placĂ© devant les prĂ©noms ou les titres de certains membres de certaines familles royales qui ne sont ni roi ni reine. Il Ă©tait strictement interdit de parler d'une altesse royale en tant que Son Altesse, sauf Ă vouloir montrer Ă son interlocuteur tout le dĂ©dain que ladite altesse inspirait Ă celui qui l'avait ainsi appelĂ©e (fr.wikipedia.org - PrĂ©dicat honorifique). 31 juillet 1824 - 22 septembre 1824 : Son Altesse SĂ©rĂ©nissime Antoine d'OrlĂ©ans, duc de Montpensier, prince du sang de France. 22 septembre 1824 - 9 aoĂ»t 1830 : Son Altesse Royale Antoine d'OrlĂ©ans, duc de Montpensier, prince du sang de France. 9 aoĂ»t 1830 - 10 octobre 1859 : Son Altesse Royale le prince Antoine d'OrlĂ©ans, duc de Montpensier. 10 octobre 1859 - 9 dĂ©cembre 1888 : Son Altesse Royale Antoine d'OrlĂ©ans, duc de Montpensier, infant d'Espagne. 9 dĂ©cembre 1888 - 5 fĂ©vrier 1890 : Son Altesse Royale Antoine d'OrlĂ©ans, duc de Montpensier et de Galliera, infant d'Espagne (fr.wikipedia.org - Antoine d'OrlĂ©ans (1824-1890)). Le titre est employĂ© lors de son mariage avec Fernanda. Alors on a Ă©tendu sur la tĂŞte des Ă©poux un voile blanc, et quand le patriarche a eu rĂ©citĂ© la prière : Libera nos, quæ sumus, Domine..., il s'est tournĂ© vers les Ă©poux et a appelĂ© sur eux la bĂ©nĂ©diction cĂ©leste, et après leur avoir donnĂ© le baiser de paix, il a continuĂ© la messe jusqu'Ă Ite, missa est. Alors, reprenant la mitre et la crosse, il a donnĂ© la dernière bĂ©nĂ©diction et a prononcĂ© les paroles suivantes : Maintenant que Vos
Altesses Royales ont reçu les bénédictions ordonnées par l'Eglise, ce que j'ai
à leur conseiller c'est d'être fidèles l'une à l'autre. Que vos Altesses
Royales s'aiment réciproquement comme mari et femme, et qu'elles vivent dans la
sainte crainte de Dieu. Amen. Enfin, après avoir lu le dernier Ă©vangile, le patriarche, s'adressant au duc de Montpensier, lui a dit : Je donne Ă Votre Altesse une compagne et non une mĂŞme servante, que Votre Altesse l'aime comme JĂ©sus-Christ aime son Eglise (L'EspĂ©rance, 20 octobre 1846 - www.google.fr/books/edition). DirĂase que la poetisa (Carolina Coronado) al hablar de esa religiosa fiesta palatina y transcurridos ya tantos años de esto, tenĂa ante sus ojos hasta el Ăşltimo y menor detalle de ella ; la Reina y el Rey , la Infanta doña MarĂa Luisa Fernanda, Duquesa de Montpensier, y otras reales personas, desfilando por las galerĂas, lle nas de gente, y a los acordes de la banda de mĂşsica de los alabarderos Âż quĂ© marcha la que tocarĂa en esa mañana : la de las Antorchas , de Mendelsoohn ; la de la CoronaciĂłn del Profeta meyerbeeriano ?, y precedidos de los Grandes de España, cubiertos, y de las damas de más prĂłcer alcurnia : la Montijo, con su hija la Duquesa de Alba, la Medinaceli, entre otras ; el Nuncio ApostĂłlico, monseñor Brunelli Arzobispo de TesalĂłnica, y buen golpe de mayordomos, pantorrilla al aire, y de gentileshombres. Y puesta a recordar, recordaba asimismo que, ya el deslumbrador cortejo en la Capilla, y en aquel sacro esplendor magnificente - que hubiese dicho un poeta que hoy vive, dijera la misa el entonces Patriarca de las Indias don Antonio Posada y Rubin de Celis, quien habĂa bendecido las tradicionales candelas, y entregándolas, con una grave inclinaciĂłn de cabeza, a las tan augustas personas (Adolfo de Sandoval, Carolina Coronado y su Ă©poca, 1944 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Carolina Coronado). Antonio Posada RubĂn de Celis (1768-1851) Ă©vĂŞque de Carthagène en 1821, aurait appartenu Ă la Franc-Maçonnerie. Il dut s’exiler en France de 1824 Ă 1833. NommĂ© archevĂŞque de Valence en 1835, mais non reconnu par Rome, il finit par rĂ©signer ses fonctions pour celle de Patriarche des Indes. SĂ©nateur en 1846 (Brigitte Journeau, Index des noms In : Église et Ă©tat en Espagne au XIXe siècle : Les enjeux du concordat de 1851, 2002 - books.openedition.org). Rubin n'Ă©tait pas encore patriarche en 1846 lors du mariage de Montpensier. Il y aurait eu vacance du patriarcat entre 1842 et 1847 (fr.wikipedia.org - Patriarche des Indes occidentales, www.catholic-hierarchy.org). L'Ami de la religion reprend un article des DĂ©bats oĂą le patriarche est aussi archevĂŞque de Grenade (L'ami de la religion journal et revue ecclesiastique, politique et litteraire, 1846 - www.google.fr/books/edition). Il semble qu'il n'y avait pas d'archevĂŞque de Grenade en 1846 (es.wikipedia.org - Anexo : Obispos y arzobispos de Granada). Juan JosĂ© Bonel y Orbe est le personnage recherchĂ© : nĂ© en 1782 Ă Pinos del valle, il fut Patriarche des Indes en 1839, "vicario general castrense", il Ă©tait archevĂŞque de Grenade en 1847 (JosĂ© Carlos GarcĂa RodrĂguez, Montpensier, biografĂa de una obsesiĂłn, 2015 - www.google.fr/books/edition). Fait cardinal en 1850, on ne voit pas pourquoi il est passĂ© Ă la trappe (L'Ami de la religion et du roi: journal ecclĂ©siastique, politique et littĂ©raire, Volume 150, 1851 - books.google.fr). "Son
fils" Antoine Marie Louis Philippe Jean Florent d'Orléans, infant d’Espagne et quatrième duc de Galliera (en Italie) est né à Séville le 23 février 1866 et est mort à Paris le 24 décembre 1930. C’est un membre de la famille royale espagnole et un petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier. L'union d'Antoine avec la sœur du roi Alphonse XII lui donne tout de même l’occasion de jouer un certain rôle officiel à la Cour de Madrid. En 1892, le prince participe ainsi au voyage de son épouse à Cuba et aux États-Unis, à l’occasion de la commémoration du quadricentenaire de la «découverte» de l’Amérique par Christophe Colomb. En 1895, le roi d'Italie, Humbert Ier, relève le titre de duc de Galliera en faveur d’Antoine d’Orléans. L’héritier légitime du titre, Philippe de La Renotière von Ferrary (1850-1917), refuse en effet de le porter et le prince met en avant les liens de sa famille avec la dernière duchesse de Galliera, Maria Brignole Sale (1812-1888), pour se faire conférer le titre (fr.wikipedia.org - Antoine d'Orléans (1824-1890)). Il combattra au Maroc dans les années 1890. L'Espagne est cruellement éprouvée. La catastrophe de Santander et l'abominable attentat de Barcelone l'ont mise en deuil, au moment où ses armes sont engagées dans le Maroc. Elle a résolu de venger les attaques dirigées par les Maures du Rif contre ses possessions de Melilla. Assiégé par les Kabyles, le gouverneur de cette ville, le général Margallo, a tenté, sans avoir les forces nécessaires, une sortie prématurée dans laquelle il a trouvé la mort. A ses côtés, son aide de camp, le prince Ferdinand de Bourbon, fils du comte de Caserte et neveu du roi de Naples, qu'on avait cru un instant frappé comme son chef, a soutenu héroïquement l'honneur de son nom. Le malheur de cette journée, réparé quelques jours après par la vaillance du général Ortega, n'a fait qu'allumer la flamme espagnole. Dans tout le pays, et jusque dans la colonie de Cuba, c'est le même élan guerrier. Le ministre de la guerre réclame l'honneur de commander l’armée; le fils du duc de Montpensier, l'infant don Antonio, a quitté Paris en toute hâte pour prendre, à la tête de son régiment, sa part de péril et de gloire. Les fils du Cid se lèvent contre les Maures. La France voit ce mouvement avec une sympathie dont l'expression dans nos feuilles publiques a profondément touché l'Espagne. Nous avons, nous aussi, dans le Touat, des droits et des intérêts que la sécurité de notre colonie algérienne recommande à notre vigilance, et nous ne pouvons pas ne pas louer chez les Espagnols une fermeté dont les événements nous commanderont peut-être de suivre bientôt l'exemple. L'Angleterre regarde avec plus d'inquiétude les défenseurs de Melilla, et les articles de ses journaux n'ont pas été sans soulever des colères au delà des Pyrénées. Déjà elle se demande si l'Espagne ne réclamera pas des cessions territoriales pour la sûreté de possessions que l'empereur du Maroc, par le traité d'Ouad-el-Ras, s'était engagé à faire respecter. "Si l'Espagne va trop loin, écrivait le Standard, l'Angleterre saura, elle aussi, protéger ses intérêts au Maroc" (Le Correspondant, religion, philosophie, politique, Volume 156, 1893 - books.google.fr). Comme le Véloce, le bateau qui est à l'origine de la catastrophe de Santander le 3 novembre 1893, le Cabo Machichaco, est à vapeur. L'explosion de son chargement de dynamite, suite à un incendie à bord, provoque la mort de 590 personnes et de nombreux dégâts (fr.wikipedia.org - Cabo Machichaco, fr.wikipedia.org - Attentat du Liceu). Afin d'assurer le trône à sa fille Isabelle, plutôt qu'à son frère Charles, Ferdinand VII avait aboli le système de succession traditionnel de l'Espagne, analogue à celui de la France, pour une formule proche de celle qui est en vigueur outre–Manche : c'est ainsi que les descendants de sa seconde fille et du duc de Montpensier, aptes à recueillir la couronne éventuellement, en vertu des nouvelles dispositions, eurent la qualité d'infants d'Espagne (Joseph Valynseele, Les Say et leurs alliances, l'étonnante aventure d'une famille cévenole, 1971 - www.google.fr/books/edition). |