Le sultan Mahmoud II IV, 66 1826-1827 Sous couleur faincte de sept testes rasées :
Seront semez divers explorateurs : Puys et fontaines de poisons arrousées, Au fort de Gennes humains devorateurs. "explorateurs" XIVes. [ms.] «éclaireur»
(L'Explorateur qui ert par les quatre
fleuves Paradiz terrestre, ms. Rich. 443, fo1 rods Gdf.); 1675 «personne qui explore un pays
lointain» (P. D. Huet, Histoire du commerce et de la navigation des anciens
ds Fr. mod. t. 14, p. 288); Emprunté au latin classique explorator «observateur, éclaireur, espion» (cnrtl.fr). Empoisonnement des
puits En supposant que les explorateurs (vers 1 et 2)  ne sont pas les empoisonneurs (vers 3). En 1382, le cas est encore plus parlant. Lancé à la
conquête du royaume de Naples, Louis d'Anjou se heurte à l'hostilité de Charles
de Duras, candidat au même trône. Se sachant vulnérable sur le champ de
bataille, ce dernier fait néanmoins mine de vouloir engager une confrontation
militaire et envoie un homme défier Louis d'Anjou en bonne et due forme. Il le
charge en réalité de l'empoisonner avec une lance dont le contact et même la
simple vue sont nocifs. Découverte à temps, la manœuvre échoue parce que le
comte de Potenza, allié du Valois, connaît les ruses des «Siciliens». En 1384
pourtant, la mort du prince Louis en terre italienne est imputĂ©e par certains Ă
un empoisonnement. La dilection napolitaine pour la voie toxique persiste au
siècle suivant. En juin 1478, un religieux est soupçonné de vouloir empoisonner
les puits de Venise pour le compte du roi de Naples et Commynes rapporte une autre tentative, commise sans doute en 1493 par
le même truchement : allié de Ferrare, cité hostile à l'expansionnisme
terrestre vénitien, le «duc de Calabre [futur
Alphonse II de Naples] avoit envoyé homme
exprès a Venise pour empoisonner les citernes, au moins celles ou il pourroit
joindre, car plusieurs sont fermees a clef». Le recours au poison vient aussi compenser des défaites. Lors de la première guerre d'Italie, menée
par Charles VIII afin de s'emparer du trĂ´ne de Naples, l'adversaire reste
fidèle à ses méthodes. L'année française fut visée par les partisans du roi
adverse régulièrement vaincu au moyen de vivres infectés ou frelatés : du
plâtre fut mélangé à de la farine (selon une technique qui se rencontre en Orient
au xne siècle), le vin et l'eau des puits et fontaines furent contaminés. Brantôme attribue enfin la mort prématurée du
fils de Louis XI au «boucon italiano» utilisé préventivement alors que le roi
Valois prévoyait une seconde descente. Faite à des décennies de distance,
l'imputation est fausse mais elle traduit une certaine vision des relations
internationales (Franck
Collard, Pouvoir et Poison. Histoire d'un crime politique de l'Antiquité à nos
jours: Histoire d'un crime politique de l'Antiquité à nos jours, 2009 -
books.google.fr). Pour revenir Ă
nostre matiere principalle, vous avez entendu comme le conte de Caiazze et
aultres ambassadeurs sont partis d’avec le Roy, de Paris, et comment plusieurs
praticques se menoient par Italie : et comment nostre Roy, tout jeune qu'il
estoit, l'avoit fort Ă cueur; mais Ă nul ne s'en descouvroit encores, fors Ă
ces deux. Aux Venissiens fut requis de par le Roy qu'ilz luy voulsissent donner
ayde et conseil en ladicte entreprinse : qui feirent responce qu'il fust le
tres bien venu, mais que ayde ne luy pourroient ilz faire pour la suspection du
Turc (combien qu'ilz fussent en paix avec luy), et que de conseiller Ă ung si
saige Roy et qui avoit si bon conseil, ce seroit trop grant presumption Ă eulx;
mais que plustost luy ayderoient que de luy faire ennuy. Or, notez qu'ilz
cuydoient bien saigement parler, et aussi faisoient ilz : car, pour
aujourd'huy, je croy leurs affaires plus saigement conseillees que de prince ne
communaulté qui soit au monde; mais Dieu veult tousjours que l'on congnoisse
que les jugemens ne le sens des hommes ne servent de riens lĂ oĂą il luy plaist
mettre la main. Il disposa l'affaire aultrement qu'ilz ne cuydoient : car ilz
ne croyoient point que le Roy y allast en personne, et si n'avoient nulle paour
du Turc, quelque chose qu'ilz dissent, car le Turc qui regnoit estoit de petite
valleur; mais il leur sembloit qu'ilz se vengeroient de ceste maison d'Arragon,
qu'ilz avoient en grant hayne, tant le pere que le filz, disant qu'ilz avoient
faict venir le Turc à Scutary. J'entens le pere de celluy Turc. qui conquit Constantinoble, appellé Mehemet Ottoman, qui
feit plusieurs aultres grans dommaiges ausdictz Venissiens. Du duc de Calabre
Alfonse ilz disoient plusieurs aultres choses, entre les aultres qu'il avoit
esté cause de la guerre que esmeut contre eulx le duc de Ferrare, qui
merveilleusement leur cousta, et en cuyderent estre destruictz (de ladicte
guerrejay dict quelque mot): et disoient aussi que le duc de Calabre avoit
envoyé homme expres à Venise pour empoisonner les cisternes, au moins celles où
ilz pourroient joindre, car plusieurs sont fermees Ă clef (audict lieu ne usent
d'aultre eaue, car ilz sont de tous poinctz assis en la mer : et est
l'eaue tres bonne, et en ay beu huict mois pour ung voyaige seul, et y ay esté
une aultre fois depuis, en la saison dont je parle); mais leur principalle
raison ne venoit point de lĂ , mais parce que les dessusdictz les gardoient
d'acroistre Ă leur povoir, tant en Italie comme en Grece. Car des deux costez
avoient les yeulx ouvers : toutesfois ilz avoient nouvellement conquesté le
royaulme de Chippre, et sans nul tiltre (MĂ©moires
de Philippe de Commynes, Tome 2, 1843 - books.google.fr). Vera da pozzo (au pluriel vere da pozzo) est un terme
italien pour définir la margelle des citernes souterraines vénitiennes souvent
revêtue de décorations marmoréennes. Elle est l'équipement d'utilité publique
indispensable Ă l'approvisionnement en eau potable de la RĂ©publique de Venise
jusqu'à la construction de son premier aqueduc à la fin du XIXe siècle. À
l'origine, elle se présente fort modestement pour devenir, au cours des
siècles, un mobilier urbain à la décoration de plus en plus élaborée. La vera
da pozzo est construite surélevée, par une ou plusieurs marches, pour empêcher
l'infiltration d'eau salée lors du phénomène de l'Acqua alta. La partie
inférieure pouvait servir aussi à abreuver les animaux. Les puits vénitiens
élaborés depuis le Moyen-Age durent avoir une capacité suffisante, éviter que
l'eau de mer s'y infiltre et protéger l'eau de toute contamination. Le terrain
autour des citernes était pavé en inclinaison pour permettre à l'eau de
s'écouler vers des orifices, pratiqués autour des puits. L'eau recueillie était
d'abord filtrée dans une fosse profonde, qui occupait toute la superficie de la
place ou cour, et qui était tapissée d'argile, puis emplie de sable. Dans ce
sable un puits de briques fut maçonné, ouvert par le bas. Lorsqu'il y eut
suffisamment d'eau dans le bassin, celle-ci remontait par pression verticale
dans le puits. Pour Ă©viter de louper des eaux de pluie, les places ou cours
vénitiennes étaient dépouillées de tout objet, arbre ou plante pouvant faire
obstruction aux eaux d'atteindre le bassin. Le puits collecteur était surmonté
d'une margelle : le vera da pozzo. Les puits publics Ă©taient munis d'un
couvercle cadenassé. Un employé municipal était chargé de donner au public
accès à l'eau. Il empêcha ainsi toute pollution ou empoisonnement de l'eau. Ce
ne fut cependant que sous Napoléon en 1807 que le problème de la contamination
par les poisons issus de la putréfaction des cadavres fut relevé et résolu par
la création du Cimetière San Michele de Venise (fr.wikipedia.org - Vera da
pozzo). DĂ©guisement en
Turcs Ă Otrante Le 28 juillet
1480, une flotte turque de cent navires commandée par Kedük Ahmed Pacha se
présenta devant Otrante. La ville fut prise d'assaut le 11 août : sur les
22 000 habitants 12 000 furent impitoyablement massacrés ; ceux dont on
espérait une forte rançon, ou qui pouvaient se vendre avantageusement, furent
réduits en esclavage. L'archevêque, les prêtres et le commandant d'Otrante furent
sciés en deux (fr.wikipedia.org
- Otrante). Sixte IV
nommait cardinal ce digne pasteur des GĂ©nois, et, dans un danger pressant pour
l'Italie (1481), il le faisait commandant des forces maritimes envoyées contre
les Turcs, qui avaient passé l'Adriatique et s'étaient emparés d'Otrante
effrayant Rome et toute l'Italie. Le pape alarmé cherchait de toutes parts des
forces Ă leur opposer. Il demandait des
galères aux Génois et en faisait armer quelques-unes; et c'est au cardinal
Paul Fregose qu'était donné le commandement de la flotte : son apprentissage de
piraterie lui comptait pour en faire un amiral (Emile
Vincens, Histoire de la république de Gênes, Volumes 3 à 4, 1843 -
books.google.fr). "tête rasée" peut s'appliquer à la coiffure des Turcs
: cf. quatrain VII, 13. Au mois de mars, Alphonse commença à réorganiser l'armée
et à porter les premières attaques importantes contre Otrante. Ferdinand, en
mĂŞme temps, cherchait Ă trouver une solution par voie diplomatique et, dans ce
but, envoya Nicolò Sadoleto en qualité de légat à Valona chez le pacha, mais la
mission Ă©choua. Du point de vue militaire, les Aragonais n'obtinrent pas un
vrai succès ; bien au contraire, malgré l'arrivée d'un contingent de quelques
800 Hongrois, le 23 août le duc de Calabre subit une défaite cuisante. Mais la
mort de Mehmed II changea la situation. Son successeur Bayezid II se
désintéressa de l'avant-poste ottoman dans les Pouilles, pour se consacrer à la
guerre contre le prince Cem. Gedik Ahmed fut également envoyé en Anatolie.
Conscients de n'avoir désormais aucun appui impérial, les soldats turcs
entamèrent des négociations avec le duc Alphonse pour la restitution d'Otrante.
Le 10 septembre de la mĂŞme annĂ©e, les portes de la ville furent ouvertes Ă
l'armée chrétienne. Graciés, les
Ottomans étaient en train de se préparer à l'embarquement pour rentrer en
Albanie, quand le duc s'aperçut qu'ils tentaient d'emmener avec eux des femmes
et des enfants otrantins déguisés en Turcs ; indigné, Alphonse les priva de
tous leurs biens ; l'un d'eux fut envoyé à Valona, tandis que les autres
restèrent quelques années au service des Aragonais, avant d'être définitivement
libérés. Telle est la version de Laggetto. Navagero, quant à lui, ne mentionne
pas la tentative turque d'embarquer des femmes et des enfants chrétiens ; il
suggère plutôt une véritable trahison du pacte par le duc : les Ottomans, une
fois sortis de la ville, furent spoliés de leurs biens, enchaînés sur les
navires chrétiens et le butin fut partagé entre les armées, sauf celle du pape.
Les sources turques, enfin, décrivent la reddition d'Otrante, en soutenant que
la majeure partie des défenseurs ottomans furent assassinés par le commandant
chrétien, tandis que les autres furent emprisonnés (Ilenia
Romana Cassetta, Elettra Ercolino, La prise d'Otrante entre sources
schrétiennes et turques, Turcica Leuven, 2002 - books.google.fr). Espions Mais il s'agit d'explorateurs, d'espions, d'observateurs, voire d'agents diplomatiques (ambassadeurs etc.). Il n'en allait pas de même d'espions comme l'anonyme qui
assista à l’arrivée de Djem à Rome en mars 1489 : probablement seuls, se
glissant secrètement par des chemins détournés, ils étaient certainement
beaucoup moins voyants. Étaient-ils seulement turcs ? C'est douteux d'Odoardo
de Sancta Maura désigne clairement un latin des îles de l'Adriatique orientale.
On sait d'autre part qu'au XVIe siècle la Porte chargea Raguse d'envoyer pour
son compte des espions chez l'ennemi. Il paraît donc probable que ces hommes,
plus ou moins sujets de l'Empire Ottoman, Ă©taient des Grecs ou des Latins (Nicolas
Vatin, Les Ottomans et l'occident (XVe-XVIe siècles), 2001 - books.google.fr). Le règne de
Bayezid II (1480-1512) fut marqué par une intensification des relations
diplomatiques de l’Empire ottoman avec l’Occident catholique, notamment
l’Italie et la France. Une des raisons en est la présence à Rhodes, puis en
Savoie, en France et enfin à Rome, de Djem, le frère du Sultan. L’existence
de cet otage pouvait être une menace pour Bayezid, qui géra l’affaire de près,
depuis l’arrivée du prince à Rhodes en 1482 jusqu’à sa mort à Naples en 1495 et
au transfert de son corps, rapatrié en 1499. C’est ce contexte qui explique l’abondance
de la documentation dans les deux dernières décennies du XVe siècle. Celle-ci a
fait l’objet de nombreuses études, sur lesquelles se fondera la petite synthèse
qui va suivre où, sans prétention à la nouveauté, je vais tenter de donner une
image non pas de la diplomatie de Bayezid II, mais de ses outils, en
m’intéressant à son système de renseignement, à la pratique elle-même de la
diplomatie, enfin, très brièvement, aux hommes qui y participaient. Le renseignement
est un élément fondamental de la diplomatie ottomane. Une bonne information est
bien entendu un préalable indispensable à toute diplomatie. Mais c’était aussi,
jusqu’à un certain point, une fin en soi pour les gouvernants ottomans. Dans
les lettres des sultans à leurs homologues, les relations d’amitié sont
volontiers présentées comme des échanges d’émissaires et d’informations. De
fait, les archives du palais de Topkapi conservent de nombreuses traces de la
masse des renseignements qui arrivaient à la Porte. On les récoltait à plusieurs
niveaux. Dans la capitale (Istanbul, à l’occasion
Andrinople/Edirne), les pachas du divan, voire le sultan lui-mĂŞme, pouvaient
être renseignés par les représentants de puissances étrangères, dûment interrogés,
tels les ambassadeurs du Grand Maître de Rhodes que Bayezid II, les recevant en
privĂ©, interrogea sur le sort de Djem. Les États italiens n’hĂ©sitaient pas Ă
fournir des informations, d’ordre général mais aussi confidentiel. Le
gouvernement vénitien en envoyait au baile, à charge pour lui de les
transmettre aux autorités ottomanes : c’est ainsi qu’il tint à être le premier
à faire connaître la mort de Djem à Bayezid II, lequel indiqua du reste aux
Vénitiens qu’il voulait savoir la vérité sur le décès de son frère et disposer
de leur aide pour récupérer le corps. A fortiori, des États moins puissants
pouvaient trouver leur intérêt à ce jeu : on connaît la complaisance du duc de
Mantoue, mais le roi de Naples, le Pape lui-même informèrent
le sultan de la menace française en 1494. Nous connaissons l’activité à Avlonya du sancakbey
Mustafa, un homme important nous le verrons, vers 1494-9521, au moment de
l’expédition de Charles VIII en Italie. Le Grand Maître de Rhodes n’avait pas
manqué de mettre en garde le Pape contre les menées de cet homme qu’il
soupçonnait de «machiner quelque chose contre la personne de l’illustre Sultan
Djem». Certains des agents qu’on rencontre dans ces années en Italie, tout en
collectant de l’information, avaient des missions de négociation. Mais d’autres étaient de véritables agents
secrets, comme cet anonyme qui assista à l’arrivée de Djem à Rome en mars 1489,
ou encore Iskender qui rôdait peut-être autour de Gaëte où fut transféré le
corps de Djem quand Charles VIII quitta Naples en mai 1495 et qui, en tout cas,
rassemblait les renseignements fournis par ses informateurs, tel celui qui se
trouvait dans l’armée française à Fornoue en 1495. Bayezid II était donc
abondamment informé (Nicolas
Vatin, Les instruments de la diplomatie de Bayezid II (1481-1512). In: Comptes
rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 157e
année, N. 2, 2013 - www.persee.fr). "sept" ? Les sept espions sur les avis des Tartares
sont un ouvrage turc mentionné au XVIIIe siècle dans la bibliothèque du Sérail (Giambattista
Toderini, De la littérature des Turcs, Tome 2, traduit par l'abbé Cournand,
1789 - books.google.fr). Quant à la bibliotheque du sérail, elle fut commencée par
le sultan Selim, celui qui conquit l'Égypte (1517), & qui aimoit les
Lettres : mais elle n'est composée que de trois ou quatre mille volumes, Turcs,
Arabes, ou Persans, sans nul manuscrit Grec (Encyclopédie:
ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Tome 10 , 1751
- books.google.fr). "fort de Gennes" Le fameux fort génois de Tabarka (XVIe siècle) est une
citadelle renforcée de fortins et de tours de guet qui furent épargnés de la
destruction de 1741, lorsque Ali Pacha décida de chasser les génois de l'île et
d'abattre leur village (Histoire
générale de la Tunisie : Les Temps modernes (941-1247 H.), 2007 -
books.google.fr). Ce fort appelé Fort
Génois aurait été construit dès 1465. Mais comme pour le "fort
Nicene" du quatrain VII, 19 interprété comme étant Barberousse, ce génois
pourrait être une personne (comme Le Pirée). "humains dévorateurs" : anthropophages - "fort de
Gennes" : Christophe Colomb La statue de saint
Christophe dans la cathédrale de Cologne est une sculpture monumentale de tuf
du dernier quart du XVe siècle, en provenance de l'atelier de Meister Tilman,
datée vers 1470. La sculpture est placée sur une colonne à la jonction du
transept sud et du déambulatoire du chœur. Elle mesure 3,73 mètre de haut, est composée
de trois blocs de pierre et représente saint Christophe portant l'enfant Jésus
sur ses épaules. Elle est posée sur une console polygonale soutenue par deux
angelots portant des blasons (fr.wikipedia.org
- Cathédrale de Cologne). C'est le "starke
Christoph" d'Heinrich Heine, que l'on retrouve en Bavière à Au dans la
Taxakapelle (Wilhelm
Wackernagel, Deutsches Lesebuch, II :Â
Proben der deutschen Poesie seit dem Jahre MD, 1840 - books.google.fr,
Gisela
Schinzel-Penth, Sagen und Legenden um Miesbach und Holzkirchen: aus dem Gebiet
des Landkreises Miesbach mit Tegernsee, Schliersee, Spitzingsee, Seehamer See,
1995 - books.google.fr). Dès la fin du Xe siècle, l'Europe de la Renaissance se
lance Ă la conquĂŞte du Nouveau Monde. Lorsque Christophe Colomb (navigateur
italien, 1450/1451-1506), le 12 octobre 1492, découvre une petite ile des
Bahamas, il ouvre une ère nouvelle. En même temps que d'autres terres, les
Européens découvrent d'autres peuples aux mœurs radicalement différentes (Laurence
Tricoche-Rauline, Essais - Des cannibales de Michel de Montaigne (livre I,
chapitre XXXI), 2014 - books.google.fr). Lorsque Colomb découvrit les îles de l'Amérique et qu'il
en prit possession au nom du roi d'Espagne, deux populations distinctes par
leurs mœurs, leur langage, leurs habitudes et leur aspect extérieur, habitaient
ces terres tropicales. Herrera raconte qu'aussitôt que l'amiral eût débarqué,
le 12 juin 1492, à San-Salvador, les naturels du pays s'assemblèrent en grand
nombre autour de lui, et qu'après qu'on leur eût fait toutes les questions
possibles entre gens qui ne pouvaient guère s'entendre, on crut qu'ils
appelaient leur île Guanahani et qu'eux et les habitants des autres îles
voisines se nommaient Lucayes, d'où vraisembablement ce nom donné à leur
archipel. A Cuba, oĂą Colomb crut avoir mis le pied sur une partie du continent
asiatique, erreur dans laquelle il persévéra jusqu'à sa mort, il désigna les
insulaires sous le nom d'Indiens, dénomination qui s'étendit à ceux de Haïti,
de Porto-Rico, de la JamaĂŻque et Ă toutes les populations du continent
américain. Le cacique Goacanagaric lui
avait appris qu'il existait, à l'Est, une nation féroce et guerrière, appelée
Caraïbe, laquelle était composée de cannibales faisant souvent des incursions chez
lui et ses voisins des grandes îles. Dans son second voyage, Colomb découvrit
que ces anthropophages étaient les habitants des îles du Vent. La Trinité,
voisine du continent, oĂą il descendit le 31 juillet 1498, avait les mĂŞmes
habitants que les Lucayes et les Grandes Antilles (Anthropologie des Antilles
par M.J-J.-J. Cornilllac) (Congres
international des americanistes: compte-rendu de la premiere session, Nancy -
1875, Volumes 1 Ă 2, 1875 - books.google.fr). C'est Ă Christophe
Colomb que l'on doit, dès le premier voyage, l'invention du terme cannibale,
auquel est donnée, en raison du mythe asiatique, une étymologie étrange. Après
avoir entendu les Indiens arawak Ă©voquer, avec terreur le nom des cariba des
îles voisines, Colomb écrit, le mardi 11 décembre 1492, dans son journal : «je
répète donc ce que j'ai déjà dit plus d'une fois, à savoir que Caniba n'est
autre chose que peuple du Grand Khan, et que ce dernier ne doit pas demeurer
loin d'ici» (Oruno
D. Lara, CaraĂŻbes en construction: espace, colonisation, resistance, Tome 1,
1992 - books.google.fr). Le «sauvage» devient un personnage récurrent de la
littérature du XVIe siècle. Dans son Histoire d'un voyage fait en la terre du
Brésil (1578), Jean de Léry (historiographe français, 1534-1613) rend compte de
l'aventure de Villegagnon au Nouveau Monde et décrit les moeurs des indigènes.
Ces hommes sont anthropophages. Leurs mœurs ne sont toutefois pas plus cruelles
que celles des Français, qui ont fait preuve d'une exceptionnelle violence les
uns envers les autres, Ă l'occasion des guerres de religion (1562-1598)
opposant les catholiques et les protestants. L'Ĺ“uvre de Jean de LĂ©ry a probablement
eu une certaine influence sur Montaigne dans Des cannibales (Laurence
Tricoche-Rauline, Essais - Des cannibales de Michel de Montaigne (livre I,
chapitre XXXI), 2014 - books.google.fr). Typologie Le report de 1826 sur la date pivot 1493 donne 1160. En 1160, les GĂ©nois prennent possession de leur quartier
à Constantinople, quartier qui leur a été donné par le chrysobulle de Manuel
Ier Comnène de 1155, et qui leur permet de faire du commerce librement dans
tout l’Empire byzantin, cela avec 4 % de taxes. Ce chrysobulle est déclaré en
remerciement aux Italiens pour leur aide précédemment apportée. Ces privilèges
seront enlevés à la fin du XIIe siècle, ayant ruinés les marchands byzantins et
vidés les caisses de l’État. Le 10 novembre 1160, l’amiral Maion de Bari, favori du
roi Guillaume Ier de Sicile est assassiné dans Palerme par Mattéo Bonello, à la
tête d'une conspiration des barons normands (fr.wikipedia.org - Année 1160). Empire ottoman Mahmoud II (20
juillet 1784 - 1er juillet 1839) fut sultan de l'Empire ottoman et calife du 28
juillet 1808 au 1er juillet 1839. Il reprit les réformes commencées par son
cousin Sélim III, visant à restaurer l'autorité centrale ottomane et à réformer
l'armée. Il contribua à lancer la réorganisation de l'empire connu sous le nom
de Tanzimat. Il fit ainsi supprimer
l'ordre des janissaires en 1826, et créa une nouvelle armée sur le modèle
européen. Son réformisme lui a parfois valu le surnom de «Pierre le Grand
de Turquie». Malgré certains succès, ses défaites face aux Égyptiens, aux
Russes et aux Français et Britanniques conduisirent à l'indépendance de la
Grèce en 1830, et Ă l'indĂ©pendance de fait de l'Égypte de MĂ©hĂ©met-Ali Ă
laquelle il ne put s'opposer. Son fils Abdülmecid Ier lui succéda à sa mort en
1839. Mahmoud confie la réorganisation de son infanterie à des
instructeurs prussiens, et celle de sa marine Ă des experts britanniques,
donnant naissance à l'armée ottomane moderne. Son règne fut marqué par des
mouvements indépendantistes dans plusieurs régions de l'empire, dont ceux des
Serbes, d'Ali pacha en Épire, des Grecs, et de Méhémet Ali en Égypte. Il
réussit cependant à préserver l'intégrité de la majeure partie de l'Empire,
pourtant considéré au début de son règne comme au bord de la dissolution (fr.wikipedia.org - Mahmoud II). Par les traité de Bucarest
(1812), d'Ackerman (octobre 1826),
puis d'Andrinople (août 1829), la Russie obtient l'affranchissement de la
Valachie et de la Moldavie, se réservant le passage des Dardanelles au grand mécontentement
de la France et de l'Angleterre.Â
Celle-ci se place en médiateur dans la guerre de Grèce et fait accepter
à la Russie le principe de son indépendance que Mahmoud reconnaîtra en 1829 (Nouveau
dictionnaire de la conversation, Tome 16, 1843 - books.google.fr). Les janissaires Il est probable que c'est de la seconde moitié du règne de Mourad Ier (1362-1389) que date l'idée de constituer une armée d'esclaves n'ayant d'autres liens en ce monde que ceux qui les rattacheraient au souverain ottoman ; il pourrait entièrement compter sur eux aussi bien dans des conflits avec ses voisins musulmans que pour renforcer le pouvoir central face aux «beys des frontières» qui guerroyaient sur les marches des territoires ottomans. L'obligation de demeurer célibataires, tout comme la vie en casernes, allait évidemment dans le même sens. La première attestation de janissaires qu'on connaisse date de 1385. Les janissaires avaient aussi leurs opinions politiques - ou des intérêts de caste - et ils n'hésitèrent pas à imposer un grand-vizir à Bajazet II - qu'ils avaient d'ailleurs favorisé contre son frère et rival Djem - lors de sa montée sur le trône en 1481. Bajazet II fut le premier souverain contraint à abdiquer sous la pression de la troupe, en 1512. Par la suite, après la violente déposition d'Osman II en 1622, il fut fréquent qu'une révolte des janissaires, avec ou sans l'appui de la population et des divers éléments de la société, amenât la fin d'un règne. En faisant une dernière tentative en ce sens en 1826, les janissaires signèrent du reste leur arrêt de mort (Nicolas Vatin, Les janissaires, fer de lance de la conquête ottomane, 2012 - www.clio.fr). |