Grouchy

Grouchy

 

IV, 75

 

1833-1834

 

Prest Ă  combattre fera defection,

Chef adversaire obtiendra la victoire,

L'arrière garde fera defension,

Les défaillans mort au blanc territoire.

 

Emmanuel de Grouchy, marquis de Grouchy, né le 23 octobre 1766 à Paris et mort le 29 mai 1847 à Saint-Étienne (Loire), est un général français de la Révolution et de l’Empire, maréchal d'Empire, comte de l'Empire, grand aigle de la Légion d'honneur, pair de France. Il participe à la plupart des campagnes de Napoléon Ier et son nom est attaché à la dernière bataille de l'Empereur, à Waterloo, car la troupe qu'il commandait n'est pas arrivée à temps pour permettre de renverser le cours de la bataille. Il s'exile ensuite six ans au Mexique et revient en France où les rois qui se succèdent le rétablissent progressivement dans ses droits (fr.wikipedia.org - Emmanuel de Grouchy).

 

"blanc territoire" : la retraite de Russie

 

En 1812, le général comte Grouchy reçoit le commandement d'un des trois corps de cavalerie de la Grande Armée. Il commande le 3e corps de cavalerie lors de la campagne de Russie. Il passe le premier le Dniepr et combat à Krasnoï, à Smolensk et à la Moskowa. C'est à lui que l'on doit le succès de cette dernière bataille, dans laquelle il reçoit un biscaïen dans la poitrine, voit son fils blessé à ses côtés et a un cheval tué sous lui. Lors de la retraite de Moscou, Grouchy combat à Maloyaroslavets sous les ordres de Eugène de Beauharnais, reçoit l'ordre de couvrir l'armée, et a l'honneur de sauver à Viazma une partie de l'artillerie française. Remplacé à l'arrière-garde par Davout, Grouchy aurait reçu le commandement de l'escadron sacré, unité de cavalerie composé d'officiers, qui protège l'Empereur durant la retraite. Rentré en France à la fin de 1812, il se fâche avec Napoléon en 1813, ce dernier voulant le maintenir à la tête de la cavalerie alors que Grouchy souhaite un commandement dans l'infanterie. Il renvoie alors ses ordres de service au ministre et se retire dans ses terres ; mais bientôt les frontières françaises sont envahies, et le général Grouchy, oubliant tout ressentiment personnel, écrit à l'Empereur pour lui redemander du service (fr.wikipedia.org - Emmanuel de Grouchy).

 

La Grande Armée de 700000 hommes sera réduite à 30000 à la suite de la retraite (J.C. de Fontbrune, Nostradamus, hisorien et prophète, p. 192).

 

Pendant les Cent jours, en dix semaines, Napoléon réunit ainsi 290000 hommes de troupes actives et 220000 de troupes auxiliaires (fr.wikipedia.org - Armée française pendant les Cent-Jours).

 

"fera defection" : Waterloo

 

Le 17 avril, Grouchy reçoit le brevet de maréchal d'Empire. Envoyé à l'armée des Alpes comme général en chef, il organise cette armée, met les frontières de la Savoie et du Piémont en état de défense, puis revient à Paris, appelé à la Chambre des pairs par un décret impérial. Bientôt, il est chargé du commandement en chef de la cavalerie à l'armée du Nord. Il suit l'armée pendant la campagne de Belgique.

 

Il contribue à la victoire de la bataille de Ligny le 16 juin, mais, chargé par Napoléon de poursuivre les Prussiens, il exécute cet ordre sans le remettre en cause au son du canon, malgré les supplications de son adjoint, le futur maréchal Gérard, et manque ainsi la bataille de Waterloo. Dans ces journées du 17 et du 18 juin se déroulent les faits qu'on a beaucoup reprochés au maréchal Grouchy. Détaché le 17 avec un corps de 33000 hommes pour aller à la poursuite des Prussiens que Napoléon croyait retirés vers la Meuse, il aurait laissé échapper le corps de Blücher, fort de 40000 hommes, qu'il aurait dû ne pas perdre de vue, et se serait laissé berner par le petit corps prussien de Thielmann, qui lui cache la contre-marche de Blücher se dirigeant sur le canon de Wellington. L'ordre donné par Napoléon de marcher sur Wavre n'est pas pourtant absolu et est subordonné aux manœuvres de l'ennemi (fr.wikipedia.org - Emmanuel de Grouchy).

 

"defension"

 

Défense, protection (en partic. défense militaire) (www.cnrtl.fr).

 

Grouchy prêt à combattre, et ayant le désir et les moyens de prendre part au combat de Waterloo, y sera attendu vainement. Wellinglon, généralissime des troupes alliées et chef de l'armée du peuple ADVERSAIRE de Napoléon, obtiendra la victoire par un concours de circonstances qui lui seront étrangères. La garde impériale, tenue habituellement en arrière, combattra vaillamment à la dernière heure (Henri Torné-Chavigny, L'histoire prédite et jugée par Nostradamus, texte de l'édition de 1566, à Lyon, par Pierre Rigaud, preuves tirées des auteurs les plus connus, 1860 - books.google.fr).

 

Retour en grâce sous la monarchie de Juillet

 

Deux fois le 2e conseil de guerre de la 1re division, chargé de juger le maréchal, s'est déclaré incompétent. Par ordonnance royale du 24 novembre 1819, Louis XVIII permet à Grouchy le retour dans la patrie, en le rétablissant dans ses titres, grades et honneurs, au 19 mars 1815. Rentré en France en 1821, le comte Grouchy, redevenu lieutenant général, est mis à la retraite. Louis-Philippe lui rend ses anciens titres et le nomme de surcroît pair de France. Une ordonnance royale du 19 novembre 1831, lui rend son titre de maréchal de France. Une autre ordonnance du 11 octobre 1832, lui restitue son siège à la Chambre des pairs (fr.wikipedia.org - Emmanuel de Grouchy).

 

Acrostiche : PCLL, pucelles

 

En France, les sentiments anti-anglais s'expriment en 1428 avec la Ballade contre les Anglais ; puis, en 1435, dans le Mystère du siège d'Orléans ; ou encore chez Chapelain, pour qui Satan invente une poudre pour aider les Anglais et influence Flavy pour qu'il capture la Pucelle. Après la défaite française de Waterloo, les sentiments anti-anglais refont surface, par exemple chez Camille Delavigne et ses Trois Messéniennes. Ce qui amènera Thomas de Quincey à récuser les propos anglophobes de Jules Michelet (Dictionnaire encyclopédique de Jeanne d'Arc, 2017 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Casimir Delavigne).

 

L'allĂ©gorie fĂ©minine est courante Ă  l'aube du romantisme belge : sous sa forme canonique, elle dĂ©signe une jeune femme (nommĂ©e «la Belgica»), ange tutĂ©laire ou Cybèle, mère gĂ©nĂ©reuse parĂ©e d'une couronne de tours et entourĂ©e des neuf nymphes qui correspondent aux neuf provinces. C'est Ă  partir de 1830 un fort symbole d'union nationale, dont l'intelligibilitĂ© populaire peut s'appuyer sur une tradition sĂ©culaire : elle convoque par mĂ©taphore les reprĂ©sentations françaises de la LibertĂ© ainsi que les vertus de l'abondance et de la protection. Pareille rhĂ©torique du sublime suscite aussi des rĂ©sistances : ainsi, la presse satirique, souvent rebelle au discours national d'union entre le Nord et le Sud, comme entre les catholiques et les libĂ©raux, ne manque-t-elle guère de s'emparer du symbole, afin de mieux le railler. Quant au «lion belgique» ou «leo belgicus», symbole rĂ©employĂ© par tous les rĂ©gimes, il appartenait Ă  l'origine Ă  la cartographie du XVe siècle oĂą il figurait l'ensemble des XVII provinces des Pays-Bas en butte Ă  l'oppresseur espagnol. Après 1830, il accompagne frĂ©quemment la pucelle «Belgica» dans des gravures et sculptures. Symbole de puissance mâle, de force et de courage («l'union fait la force» devient la devise nationale belge en 1831), le lion s'associe ainsi Ă  des valeurs fĂ©minines, avant de devenir l'animal totĂ©mique que l'on sait. La Butte du Lion Ă  Waterloo est tĂ©moin de cette Ă©volution : inaugurĂ©e dès 1826, elle ne devient un vĂ©ritable lieu de pèlerinage populaire qu'après 1850. L'on se souviendra enfin que Hendrik Conscience met en scène un Lion de Flandre flamand, futur symbole politique de la Flandre, comme le coq wallon le sera pour la Wallonie Ă  partir du dĂ©but du XXe siècle (Alain Vaillant, Dictionnaire du romantisme, 2011 - books.google.fr).

 

Pour une apparition de Cybèle : cf. quatrin IV, 53.

 

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