Révolution brabançonne IV, 17 1790-1791 Changer à Beaune, Nuy,
Chalons & Digeon, Le duc voulant amander
la Barrée, Marchant pres
fleuve, poisson, bec de plongeon, Verra la queue : porte sera serrée. Plongeon Reste à expliquer le mot même de galice. Il ne figure dans aucun
autre texte, et F. Godefroy ne l'a pas admis dans son Dictionnaire. Il ne me
paraît offrir de rapport avec aucun nom d'animal connu de la littérature
médiévale, et MM. H. Schuchardt, Vilh.
Thomsen et A. Tobler, à qui je me suis adressé, n'ont pas réussi à trouver la
solution de ce problème étymologique. Je dois pourtant ajouter que M. Winge a attiré mon attention sur un grand album in-folio
que possède le Musée de zoologie de Copenhague, et qui date du milieu du XIXe
siècle. Il est dû à un ancien gouverneur de l'Islande, le comte de Moltke et
contient des dessins coloriés d'oiseaux vivant dans cette île. Chaque dessin
est accompagné d'une légende très sommaire donnant, en plusieurs langues, le
nom de l'oiseau reproduit. Sous l'image du plongeon à gorge rouge, se lit, Ã
côté du nom Scandinave : Lom, le mot Galonske.
Malheureusement ce mot, qui indubitablement offre une certaine ressemblance
avec le vieux français galice, paraît aussi énigmatique
que celui-ci. Il n'est ni danois, ni norvégien, et il est également inconnu Ã
l'islandais et au féroéen ; mes efforts pour savoir
d'où M. de Moltke avait trouvé galonske n'ont pas
abouti. Je me suis arrêté un moment à l'idée que le mot pourrait être lapon.
Selon Leem les Lapons appellent le grand plongeon gakkor ou gakatte; mais comment
trouver le pont qui relierait ces mots à galice ou à galonske ? On pourrait aussi penser au lapon goalsse, par lequel on désigne le Mergus.
Parmi d'autres étymologies hypothétiques qui se présentent je citerai gagl, mot répandu sous diverses formes dans tous les pays
Scandinaves et qui s'applique surtout à l'oie sauvage (Anser cinereus); rappelons aussi gadise,
mot propre au dialecte de l'île de Bornholm au sens de «canard plongeon» (Kristian
Nyrop, Sone de Nansai et la Norvège, Romania, 35, 1906 - books.google.fr). Les indications fournies par le poète sur la «galice» sont analogues aux principales caractéristiques du
grand plongeon, exception faite du long poil et du museau pointu. Fort opportunément,
K. Nyrop rappelle les signes distinctifs de cet oiseau aquatique: «Le grand
plongeon perd son pennage en été, et, durant cette période de mue, les ailes
peuvent parfaitement donner à un observateur peu attentif l'impression d'être
de piel ; lorsqu'il se dresse sur l'eau en battant
des ailes, il peut très bien offrir une certaine ressemblance avec la
chauve-souris. Le trouvère remarque : Douche
aighe li convient et mer ; ce trait est bien
conforme à la manière de vivre du plongeon qui quitte la mer au temps de
l'accouplement et vient s'abriter au fond des fjords où l'eau est plutôt douce.
Ajoutons que notre oiseau a à peu près les dimensions du taisson
[...] et que sa voix, réellement stridente, s'entend de très loin.» (Claude
Lachet, L'exotisme dans SONE DE NANSAY fantaisie et réalisme, Exotisme et
création: actes du colloque international, Lyon, 1983, 1985 - books.google.fr). Sone de Nansay Sone de Nansay est
un roman d'aventures en vers, écrit entre 1270 et 1280. Il aurait été rédigé Ã
l'instigation d'Adélaïde de Bourgogne. Le roman contient nombre d'allusions Ã
des situations réelles et des personnages connus liés la cour du duché de Brabant.
L'ouvrage servira à ce titre à l'éducation de Jean Ier, second fils d'Adélaïde.
Le texte ne nous est connu que par un seul manuscrit, conservé à la
Bibliothèque nationale de Turin, à laquelle Victor-Amédée II de Savoie l'avait
offert en 1720 (fr.wikipedia.org
- Sone de Nansay). Le royaume où a lieu le couronnement de Sone et d'Odée (vv. 17131 sqq.), fondée par
Tadus père de Baudemagu et
grand-père de Méléagant (dont on rappelle la félonie)
est le pays de Gorre, île carrée reliée à la terre par
le pont de l'épée. L'abbaye norvégienne de Galoche que le roi Alain fait
visiter à Sone (vv. 4313-5020) est une sorte de
château fondé par Joseph d'Arimathie
présenté ici comme le premier apôtre de la Norvège: Joseph a été frappé d'une
maladie pour avoir aimé la fille d'un roi sarrasin dont il a eu deux enfants,
Adam et Josephus, le premier vesques
ordonnés. Le pays qui s'appelle Logres est alors
devenu terre gaste. L'abbé montre aux visiteurs le
Graal (Tous li pays en raluma), le saint fer à la
pointe duquel pend une goutte de sang, enfin l'épée qui a servi à Joseph pour
défendre la région. Tout ce chapitre combine Chrétien de Troyes avec Robert de Boron et l'Estoire du grand
cycle. Sone de Nansay est, toutes proportions gardées, une manière d'Education
sentimentale du XIIIe siècle. Un seul homme, mais cinq femmes, dont une seule
n'a pas pu ni voulu déclarer son amour: Yde est le
premier amour de Sone, tout novice encore. La réserve de la jeune fille
s'explique parce qu'elle est la filleule de la mère de Sone (obstacle au
mariage d'après le droit canon médiéval); elle accueille le jeune homme avec un
scepticisme ironique d'abord, puis avec humeur, quand elle apprend qu'entre temps Luciane et sans doute
Odée ne sont pas restées insensibles aux qualités du
damoiseau. Prise dans ses contradictions, elle tâche de piquer la jalousie de
celui qu'elle écarte d'elle: éternels jeux de l'amour-propre et de l'amour. En
revanche Odée est toute tendresse pour cet étranger
qui la quitte, promet de revenir et reviendra en effet. L'unité du livre est
dans ces peintures de l'amour. Les deux figures d'Yde
et d'Odée reviennent alternativement, nécessaires Ã
l'expérience amoureuse dont Sone est le héros, mais les comparses comme Luciane, la reine d'Irlande et la comtesse de Champagne
sont utiles: elles représentent les divertissements possibles dont il n'a pas
voulu. [...] Aux tournois de Vandé- mont, de
Chalons, de Machaut, de Montargis, les passes d'armes ne sont pas seules
l'objet de la description: c'est aussi la rencontre du ménestrel Romenaus avec Henri de Nansay, l'atmosphère de cabale qui
règne à la cour de France à propos de l'accueil fait à Sone et à Henri, et le
différend entre la reine et le sénéchal; c'est le gentilhomme ruiné, Godefroy
du Souverain Mesnil, qu'un bailli a acculé à la détresse et en faveur de qui
Sone exigera du roi un jugement; c'est la figure de ce vieux comte de Brabant, oncle de Sone, qui va tenter sa chance
après l'échec amoureux de son neveu (A.
Micha, Sone de Nansay, Le roman jusqu'a la fin du
XIIIe siècle, Volume 4 de Grundriss der romanischen Literaturen des
Mittelalters, 1978 - books.google.fr). Le frère de Sone est Henri, le "nain de nansay", une différence qui le rapproche du frère de
Jean Ier. Le roman de Sone paraît s'être préoccupé du désir, au
point d'en avoir présenté une gamme de réalisations très variée pour une même
œuvre. Parfois le désir ne peut pas naître, comme dans le cas du mariage de Henri, le frère du héros. Celui-ci est
handicapé («Povrement ert
enfigurés», v. 72) et ne peut mener la vie
chevaleresque. Afin de le caser, Sone va imposer son mariage dans un échange
matrimonial avec un comte, dont la sœur devra épouser l'infirme: elle n'en est
évidemment pas heureuse ! Je ferai ce que
vous vorres / Onques plus a mi
ne parles. (vv. 15435-6) répond-elle à son frère. Et: Felice fu iree
; Mais sanlant faire n'en osoit
Pour ce que li rois s'en melloit. (vv. 15454-6) Il s'agit d'un mariage qui arrange les
politiques de clans: la jeune fille doit se faire une raison, et son désir pour
l'homme qui lui est imposé sans ménagement est inexistant. Par ailleurs, on
retrouve dans Sone les exemples courtois lassiques où
un seigneur voit une femme belle et se met à l'aimer. C'est le cas du comte de
Brabant qui regarde Ide danser et admire sa beauté : ...Ne fait a blasmer Qui telle puchielle wet amer. (vv. 10559-60) (Yves
Ferroul, La description du désir dans les romans, Bien dire et bien aprandre:
bulletin du Centre d'études médiévales et dialectales de l'Université Lille
III., Numéro 11, 1993 - books.google.fr). C'est en Norvège que Sone entend parler de "galice" et en mange. Il n'est pas accompagné par son
frère Henri dans ce pays. Il succède au roi en épousant sa fille Odée. Le roman d'aventure anonyme, en vers, Sone de Nansay,
propose un épisode où le héros, accusé d'avoir tué par traîtrise le souverain
d'Irlande doit subir le jugement de Dieu par duel judiciaire contre deux
champions. En cas de défaite il lui est promis le châtiment réservé aux
criminel : être traîné à la queue d'un cheval puis pendu (Nicole
Gonthier, Le Châtiment du crime au Moyen âge, 1998 - books.google.fr). Brabant Jean Ier de Brabant, dit le Victorieux, né à Louvain en
1253, mort à Bar-le-Duc le 3 mai 1294, fut duc de Brabant de 1267 à 1294 et duc
de Limbourg de 1288 à 1294. Il était fils d'Henri III, duc de Brabant, et
d'Adélaïde de Bourgogne. Son frère aîné, Henri, de constitution chétive et de
faible intelligence, renonça au duché en 1267 pour entrer dans les ordres et
Jean lui succéda (fr.wikipedia.org
- Jean Ier de Brabant). Le 1er octobre
1269, les abbés de Saint-Bénigne, de Dijon, et de Saint-Pierre, de Beaune,
frère Jacques, prieur de Saint-Bénigne, Pierre de Bar, doyen de la chapelle
ducale, etc., attestent que Henri, fils du duc de
Brabant, a fait profession dans le monastère de Saint-Etienne, de Dijon. - Datum et actum in festo beatorum Remigii et Germani, in capite octobris, anno Domini M. CC.LX.IX. (Table
chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la
Belgique, mise en ordre et pub. sous la direction de la Commission royale
d'histoire, Volume 5, 1877 - books.google.fr, Claude
Fyot de la Marche, Histoire de l'église abbatiale et collégiale de Saint
Estienne de Dijon, 1696 - books.google.fr). Bar - Barrois Pierre de Bar, doyen de la chapelle ducale de Bourgogne reçoit Henri de Brabant dans les ordres. En 1294, Jean Ier de Brabant accompagna le comte de Bar
Henri III qui venait d'épouser une fille d'Édouard Ier. On donna à Bar le Duc
des grandes fêtes et un tournoi. Au cours d'une joute, Jean Ier fut jeté à bas
de son cheval, grièvement blessé au bras par la lance de son adversaire (Perrart de Bauffremont, l'un des
chevaliers du tournoi de Chauvency). Il expira le
soir même (fr.wikipedia.org
- Jean Ier de Brabant). Amender «Corriger une faute» (Lois de Guillaume) ; corriger,
rendre meilleur 1re moitié XIIe s. dr.
«condamner à payer une amende» (Lois de Guillaume, I, Chevallet
ds Gdf) 1160-1170 «expier (ses fautes)» (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 1709
d'apr. H.-E. Keller, Étude descriptive sur le vocab. de Wace, Paris, 1953, p. 182a) 1784 dr. «apporter à un projet
de texte les modifications nécessaires, de manière à l'améliorer (cont. angl.)» (1784, 6 août, Courr. de l'Europe, Chambre des Pairs ds
G. von Proschwitz, Introd.
à l'étude du vocab. de Beaumarchais, Stockholm, Almquest et Wiksell, 1956, p. 210
: Le bill [de l'Inde] fu lu clause par clause ...
Lord Camelford se leva pour donner son opinion sur
cette clause du bill... Il désiroit donc que cette
clause fût amendée), sens qui s'établit définitivement pendant la Révolution (www.cnrtl.fr). Plongeon : le roi
pêcheur  Sone de Nansai s'inspire de Chrétien de Troyes dans son
Conte du Graal où intervient le roi pêcheur handicapé, dont la blessure causée
par une lance, accompagne la dévastation de son royaume (Terre gaste). Le roi pêcheur pêche dans une barque quand Perceval
arrive au château du graal. Il ne peut marcher contrairement au
"duc...marchant pres fleuve". On remarque que Jean Ier de Brabant meurt à la suite d'un
coup de lance dans le bras lors d'un tournoi. Ce paysage a toujours séduit les Dijonnais et surtout les
pêcheurs. Un arrêt du Conseil ducal de 1388 les autorisait «à pêcher dans
l'Ouche à la main, à la ligne, au plongeon, au benaston
ou au panier», en remontant jusqu'à Plombières, ce qui entraîna une
contestation entre la Ville et l'Abbé de Saint-Bénigne, qui avait droit de
justice dans la vallée (Roland
Gauchat, Les quartiers extérieurs de Dijon, Mémoires, Volume 25, 1954 -
books.google.fr). Plongeon : Mergus. Il y a deux
sortes de plongeons : un plongeon de riviere, &
un plongeon de mer. Le plongeon de riviére est un
oiseau qui est noir sur le dos, blanc sous le ventre, qui a le bec long &
rouge, les plumes fort déliées, trois doigts en chaque pié,
les ongles fort plats, & qui est plus petit que le canard. Le plongeon de
mer est gros comme une sarcelle. Il a le bec, les jambes & le dessus du
corps, noirs. Il a le ventre blanc & a queuë
courte & noire, & est couvert d'un duvet tres
fin (Pierre
Richelet, Nouveau Dictionnaire François, Tome 2, 1710 - books.google.fr). Henri IV de Brabant n’a pas plus de six ans lorsqu’il est
nommé duc de Brabant en 1261, à la mort de son père Henri III. Six ans plus
tard, cependant, il doit transmettre le duché à son frère cadet Jean. La raison
«officielle» est qu’il présente «des signes indéniables de déficience physique
et mentale», et qu’il est donc jugé incapable d’exercer la fonction de duc
(UYTVEN R. van e. a., Histoire du Brabant. Du duché Ã
nos jours, Zwolle, Waanders, 2004, p. 104). On semble
ici beaucoup moins complaisant envers le jeune duc, d’autant que sa mère
elle-même semble avoir une préférence marquée pour son second fils, Jean. [...]
Henri IV de Brabant, duc de Brabant en 1261, est quant Ã
lui défendu par certains qui le considèrent plus légitime que son frère Jean II,
à qui Henri IV doit remettre le duché dès 1267. Alix, la mère du jeune duc, est
même accusée «d’avoir intrigué [...] pour dépouiller
l’aîné de ses enfants». Le fait qu’Henri IV soit qualifié de débile ainsi que
la «prédiction» rapportée affirmant que le premier né d’Alix mourrait à la
naissance, que le second serait débile et les suivants «tels qu’une mère peut
le demander» n’empêchent pas certaines personnes de soutenir Henri IV. La
légitimité est donc un critère qui peut revêtir une grande importance (Marie
Cauwe, Le prince invalide est-il un prince incapable ? Les princes et monarques
invalides dans l’Occident de la seconde moitié du Moyen Âge, 2018 -
dial.uclouvain.be). Il se trouva entièrement incapable d'agir et de
gouverner, « utpote corpore
imbecillis existens, virtutibus, animi solertia, providentia quoque deficiens» foible de corps et d'esprit. Sa mère racontoit elle-même que le médecin de
son père luy avoit dit
avant qu'elle fust mariée, que le premier enfant
qu'elle auroit, auroit Ã
peine le temps de naistre et de recevoir le baptesme, que le second seroit imbécille (debilis) et qu'elle auroit de la consolation des autres ; ce que
l'événement vérifia. Henri estant devenu majeur, et
en âge d'administrer son bien s'il en eust esté capable, suivit le conseil qu'on luy
donna, et fit donation à Jean son cadet de tous ses droits sur le duché de
Brabant et de la basse Lorraine. Ce fut sa mère et les grands de Brabant qui le
portèrent à cette donation, avec le duc de Bourgogne. Elle se fit l'an 1267 au
plus tard, en présence de Nicolas évesque de Cambray, de plusieurs abbez, de
l'abbesse de Nivelles, de Baudoin d'Avesnes, sire de Beaumont, de Gautier, sire
d'Enghien, des seigneurs de Malines, de Wesemale,
etc., qui en donnèrent une attestation datée de Cambray
en 1267, le 24 de may. Ensuite de cette cession, le
duc de Bourgogne et la duchesse de Brabant prièrent Richard, roy des Romains, de la vouloir confirmer. Richard écrivit
de Stafford près de Londres, le 3 juin 1267, à l'évesque
de Cambray et à Baudoin d'Avesnes, leur manda de
s'informer sur les lieux de la vérité des choses, et en cas que la cession eust esté faite du consentement
de la duchesse, des barons et des villes du Brabant, il leur ordonne de la
ratifier, d'en donner des lettres patentes, de recevoir l'hommage de Jean, Ã
condition de le luy rendre de nouveau quand il seroit en Allemagne, et de luy
donner ensuite l'investiture du duché. Richard estant
donc à Cambray le 20 septembre 1268, y receut l'hommage de Jean, et luy
donna l'investiture du Brabant. Henri ayant ainsi quitté son duché, entra dans
l'abbaye des chanoines réguliers de Saint-Étienne de Dijon. Il y fit son
noviciat durant une année entière, au bout de laquelle il fit solennellement
profession le 1er octobre 1269, et voua une obéissance perpétuelle entre les
mains d'Amédée, abbé du lieu. Après avoir prononcé ses vœux, il en mit l'acte
sur l'autel. L'abbé Amédée, l'abbé et le prieur de Saint-Bénigne de Dijon, et
plusieurs autres personnes qui avoient esté présentes
à cette profession, en donnèrent le même jour un certificat (Louis
Sébastien Le Nain de Tillemont, Vie de Saint Louis: Roi de France, Tome 5, 1849
- books.google.fr). Amender et
infirmité (de l'âme) Paul s'exprime ainsi (Romains 15,1) : «Mais nous, qui
sommes forts, devons supporter l'infirmité des faibles et ne pas nous complaire
en nous-mêmes. Mais chacun de nous doit complaire à son prochain en ce qui est
bien, pour son amendement». [...] Or, il n'est aucun de nous qui ne voudrait
qu'on supportât son infirmité et qu'on l'aidât à s'amender; c'est pourquoi nous
avons le devoir de le faire à chacun, et celui qui a la force doit supporter et
rendre meilleur celui qui ne l'a pas (Evangile du deuxième dimanche de l'avent)
(Martin
Luther, Oeuvres choisies, Tome 10 - books.google.fr). L'infirmité de l'âme, le péché, avait au moyen âge partie liée avec les maladies et les infirmités physiques. Clôture monastique :
"porte serrée" et "la barrée" C'estoit le logis d'ung fort riche gentilhomme : mais il s'en estoit fuy en ung
monastère, et sa femme estoit demourée
au logis, en la garde de Nostre-Seigneur, avecques deux belles filles qu'elle avoit,
lesquelles estoient cachées en ung
grenier, dessoubz du foing.
Quant on vint heurter à sa porte, comme constante
d'attendre la miséricorde de Dieu , la va ouvrir : si veit
le bon Chevalier qu'on apportoit ainsi blessé, lequel
fist incontinent serrer
la porte, et mist deux archiers
à l'huys (Histoire du bon chevalier sans paour et sans reprouche) (Philippe
de Comines, Jean de Troyes, Villeneuve, la Tremouille, Bayard, Volume 1 ;Volume
4, 1837 - books.google.fr). "barrée" : clôture dans le Jura (Annuaire
du département du Jura, 1857 - books.google.fr, Mélanges
sur les variétés du français de France: d'hier et d'aujourd'hui (II), 1997 -
books.google.fr). Henri de Brabant aurait eu un traitement de faveur
("amender" : améliorer") à Saint Etienne de Dijon. Il y vécut, non en
moine, mais plutôt comme un pensionnaire noble ; on lui assigna pour sa demeure
de beaux appartements, où il était servi avec luxe. On ne sait quand mourut
ce prince, qui devait être fort jeune lorsqu’il renonça au trône ducal, car son
père ne se maria qu’en 1253 ou 1254 et avait eu un premier fils, mort presque
en naissant; Henri IV ne pouvait donc, en 1267, avoir plus de onze a douze ans
(Alphonse Waulers) (Biographie
nationale, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de
Belgique, 1866 - archive.org). Ainsi Henri fut fait moine parce qu'il n'estoit pas de bon sens. C'estoit
déjà le style et la conduite des sages du siècle. On ajouste
même qu'il fut depuis fait abbé de ce monastère. Selon les sieurs de
Sainte-Marthe, il paroist qu'il mourut simple
religieux, et acolyte (Louis
Sébastien Le Nain de Tillemont, Vie de Saint Louis: Roi de France, Tome 5, 1849
- books.google.fr). "Changer"
: changelin (chanjon,
plongeon, Dijon) et le milieu aquatique La croyance dans les « changelins » s'inscrit dans la riche tradition des substitutions d'enfants. Le nom
de « changelin » (qui signifie « enfant changé ») est un anglicisme :
en français médiéval, on disait plutôt chanjon. Les récits qui mettent en scène les
«changelins» sont innombrables. Une mère laisse son enfant seul à la maison.
Pendant ce temps, un être surnaturel (fée, nain, elfe...) arrache le marmot de
son berceau pour le remplacer par un autre, laid et difforme [le frère de Sone,
Henri, est nain] : il a une tête fripée de vieillard et, bien que glouton (il
épuise ses nourrices), il ne grandit pas. Pour récupérer son enfant, la mère
suit les conseils de ses voisines, et tente d'attirer l'attention du «changelin» par une pratique étonnante : casser des œufs et
mettre les coques autour du feu, par exemple. L'enfant «changé» parle alors et
se dévoile. La mère menaçant de le tuer, l'être surnaturel ramène l'enfant volé
et le changelin disparaît. Des rituels complexes de reconnaissance accompagnent la restitution de
l'enfant : on peut, par exemple, comme le rapporte le dominicain Étienne de
Bourbon (vers 1180 - 1261) au XIIIe siècle, plonger les enfants dans l'eau pour
tester leur résistance. Ces récits de « changelins » avaient, en Occident,
pour fonction première de fournir une explication à la maladie ou Ã
l'anormalité infantiles. La réalité sociale du handicap, comme la culpabilité
de la mère (toute naissance monstrueuse étant associée au péché) se voyaient
évacuées par la négation de l'identité humaine du petit malade. Mais l'Eglise
s'inquiéta de ces pratiques et les condamna (L'Histoire,
Numéros 272 à 277, 2003 - books.google.fr, Jean-Michel
Doulet, Quand les démons enlevaient les enfants : les changelins - Etude d'une
figure mythique, 2002 - books.google.fr). On les appelle "changelins" (cambiones), "changés" (cambiati)
ou échangés (mutati), substitués aux enfants
accouchés par les femmes, mis à leur place (suppositi)
(Jean
Claude Schmitt, Le saint Lévrier: Guinefort, guérisseur d'enfants depuis le
XIIIe siècle, 1979 - books.google.fr). Dès lors que l'eau
n'est plus seulement envisagée comme le lieu où se prouvent et s'éprouvent les
identités mais aussi comme celui où elles se créent et s'ébauchent, quoi de
plus naturel que de lui restituer ce qui en est indûment sorti ? Il ne
s'agit bien sûr pas d'homologuer sans plus de procès les changelins à de petits
enfants aquatiques et limicoles qu'une erreur, ou qu'une faute, aurait
précipités à contretemps dans la société des vivants. Il suffit de comprendre
que le geste de la mère, qu'elle jette l'enfant supposé au fond d'un puits, ou
qu'elle le lance dans un lac ou une rivière, est un geste palimpseste reprenant
la courbe et le dess(e)in d'un autre, archaïque, que
la mémoire n'a conservé que sous le voile d'une nouvelle signification.
Peut-être y a-t-il là une voie à suivre pour tenter
d'éclairer le substrat des croyances qui dort encore sous l'évidence de
certains noms de change- lins ; par exemple, le Wasserbutte du Haut-Palatinat (Jean-Michel
Doulet, Quand les démons enlevaient les enfants : les changelins - Etude d'une
figure mythique, 2002 - books.google.fr). En 1516, Martin Luther évoquait les changelins parmi les croyances douteuses (contentiosis), à propos des démons incubes et succubes. Par la suite, il reprend assez souvent cette croyance à son compte, racontant que des filles sont séduites par des démons qui les emmènent sous l'eau, où elles passent le temps de leur grossesse et accouchent. Un paysan décide d'exposer son enfant - un changelin - à un pèlerinage marial. Lorsqu'il passe sur un pont, un démon dialogue avec le petit monstre qui n'avait jamais parlé auparavant. Effrayé, le paysan le jette à l'eau, et le changelin disparaît en riant et en jouant avec son compagnon. Luther demande la noyade comme supplice pour les changelins, ainsi pour celui qu'il a lui-même vu à Dessau. Il faut certes les baptiser, car on ne peut pas tout de suite les reconnaître ; mais une fois leur identité établie, plus de pitié, car ce sont des «masses de chair sans âmes» (Jean Wirth, Luther : Étude d'histoire religieuse, 1981 - books.google.fr). Jean Ier dit le Victorieux, duc de Lotharingie et de
Brabant, né de Henri III et d'Alix de Bourgogne, succéda à son père, bien qu'il
ne fût que le second des enfants du duc : l'aîné, Henri, étant imhécile et difforme, avait été relégué dans un monastère
près de Dijon par ordre d'Alix, laquelle avait été régente du duché pendant 7
ans, et avait reçu le consentement des états de Brabant en 1267 pour ce
changement dans l'ordre de la succession (c'est la première fois que le mot
états se rencontre dans l'histoire de Brabant) (Dictionnaire
universel et classique d'histoire et de géographie, Tome 2, 1855 - books.google.fr). Chanjon Ce terme se trouve dans une chanson de geste, Le roman de Foulque de Candie, qui rassemble dans un même passage, Brabant et Bourgogne : Devant le tref roial fu l'erbe verdoians : De celx de France i ot gens de plusieurs semblans, François, Borgoignons, Baiviers et Alemans. — «Seigneur, dist l'Emperère, ceste joie est molt grans. Bien essauce ma cort Deu merci par enfans. A cest fil Guion doing, s'en fas don par mes gans, Ja ne conquerra terre, dont ne li soie aidans. Car li donons baptesme, dont il est désirans. Voist s'en apareillier l'arcevesque Hermanz. Je l' tenrai, Guillaume, et Bernars de Brusbant. François tiegnent ces autres, dont gi voi ne sai quanz. Si li chanjons cest nom, sé il n'est avenans.» Et cil respondent : — «Sire, n'est pas à nos talens, Por ce qu'est du lignaige, s'en soit uns restorans. S'ait à nom en baptoisme Naimeris livaillans.» (Herbert Leduc de Dammartin, Le roman de Foulque de Candie, 1860 - books.google.fr). Qu'est-ce que Brusbant ? et Commarcis ? et qu'est-ce qu'Andrenas, que Guibert va bientôt conquérir ? On l'ignore (Joseph Bédier, Les légendes épiques: recherches sur la formation des chansons de geste, Tome 1, 1914 - books.google.fr). Certains penchent pour Brabant-Brusbant (André Moisan, Répertoire des noms propres de personnes et de lieux cités dans les chansons de geste françaises et les oeuvres étrangères dérivées, Tome 1, 1986 - books.google.fr). Remarquons : Fulga aue, Foulque oyseau, diable de mer : selon aucuns le plongeon (César Oudin, Tesoro de las dos lenguas francesa y española, 1607 - books.google.fr). En Bourgogne, Hugues de saint-Julien surnommé "li chanjons" connu de 1186 à 1230, bienfaiteurs des Hospitaliers (notifie qu'il a donné aux Hospitaliers de Jérusalem, tout ce qu'il a acheté de Viard, chevalier de Baumes) est excommunié après une querelle avec les Cisterciens d'Auberive. Son grand père avait été un bienfaiteur des templiers de Til-Châtel en 1193 (Michel Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race Capétienne, Tome 3, 1889 - books.google.fr, Jochen Schenk, Templar Families: Landowning Families and the Order of the Temple in France, c.1120–1307, 2012 - books.google.fr). Et dans le Bassigny, région de Langres du diocèse duquel dépendait Dijon en 1269, un archidiacre se nommait Hugues Chanjon d'Aujeurres (Haute Marne) (Hubert Flammarion, Cartulaire du chapitre cathédral de Langres, 1995 - books.google.fr). Encore que le sens de ces "chanjon" n'est pas précisé. Typologie Le report de 1791 sur la date pivot 1269 donne 747. Nous ne pouvons pas, a priori regarder comme celtiques
tous les noms des cours d'eau termines en -na. C'est ainsi que Brachna, Braina, ancien nom de la
Senne, nous offre l'élément thiois Brack, terre en
friche, reproduit dans Brac-bant, Brabant. Peut-on
dire que le Brabant tire son nom de Brachna, quand
nous decouvrons plusieurs localites
du mime nom, isolees d'une Brachna
quelconque ? Nous en possesions une dans la province
de Namur : Braibant en Condroz, Brabante
en 747 (copie du XIIIe siecle), Bragbanto
en 862 (original), dans les chartes de Stavelot (Charles
Gustave Roland, Toponymie namuroise, 1899Â
- archive.org). Le Care-bant (Carebantcusis) comprenait Ennetières,
Monchin, Phalempin, Provin
et Wavrin, dans le département du Nord, Braibant en
Condroz que l'on à identifié
a tort avec le Brabante in pago
Condustrinse, donné à l'abbaye de Stavelot par
Carloman en 747. Il est reconnu que le "Brabante,
in pago Condustriuse"
donné à l'abbaye de Stavelot par Carloman en 747, est, non pas Braibant en Condroz, mais un village disparu nommé Braibeteau près d'Éprave encore
en pleine Famenne (Etymologie
de Bant, Le Folklore brabancon, Numéros 61 à 72, 1931 - books.google.fr). Etant tombé malade peu après, Charles Martel divisa ses
Etats entre ses deux fils : Carloman eut la Souabe, la Thuringe et l'Austrasie
; Pepin la Neustrie, la Provence et la Bourgogne
ancienne. Il mourut au château de Kiersi-sur-Oise,
après avoir gouverné la France pendant vingt-cinq ans (22 oct. 741). Carloman, ayant
perdu sa femme, résolut de renoncer au monde; il laissa ses Etats à son frère Pepin et se rendit à Rome. Il fit de magnifiques
présents à saint Pierre, s'offrit lui-même au prince des apôtres, et reçut
l'habit monastique des mains du saint pape Zacharie. Ensuite il se retira sur
le mont Soracte et y bâtit un monastère. Mais comme
les Francs qui se rendaient en Italie ne cessaient de le visiter, il s'échappa secrètement et alla frapper Ã
la porte du Mont-Cassin (747), où il vécut quelque temps sans se faire
connaître. Mais l'humilité de sa vertu ne put cacher l'éclat de sa naissance.
Un moine qui l'avait accompagné dans sa retraite, dit aux religieux de
Saint-Benoît qu'ils avaient le roi Carloman pour confrère. Cette indiscrétion
n'empêcha pas le pieux monarque de continuer à vivre comme le plus obscur
d'entre eux, et afin de s'humilier davantage il se plaisait même à remplir les
fonctions les plus abjectes (Claude
Joseph Drioux, Nouveau Cours d'Histoire et de Géographie, rédigé conformément
aux programmes de l'Université arrêtés en 1857, etc, Tome 3, 1864 -
books.google.fr). L'abbaye Saint Etienne de Dijon L’abbaye Saint-Étienne de Dijon est une ancienne abbaye
de chanoines réguliers située dans le centre de Dijon. Elle fut d'abord une
collégiale et devint abbaye au commencement du XIIe siècle jusqu'en 1611 quand
le pape Paul V, la rendit de nouveau séculière ou collégiale. Lorsqu'on scinda
le diocèse de Langres en créant le diocèse de Dijon en 1731, elle en devint
brièvement le siège du chapitre cathédral, jusqu'en 1792, avant la cathédrale
Saint-Bénigne. Claude Fyot de La Marche, né à Dijon le 6 octobre 1630, et mort
le 17 avril 1721, auteur d'une histoire de l'abbaye parue en 1696 est l'un des
derniers abbés commendataires (fr.wikipedia.org
- Abbaye Saint-Etienne de Dijon). La révolution brabançonne La révolution brabançonne, appelée autrefois révolution
belge ou belgique, de 1789 se déroule dans les
Pays-Bas autrichiens entre 1787 et 1790, sous le règne de l'empereur Joseph II,
à l'époque de la gouvernance de l'archiduchesse Marie-Christine et de son époux
le prince Albert de Saxe, duc de Teschen. Ce
mouvement débute dès la prise de pouvoir de Joseph II suite au décès de Marie-Thérèse
en 1780 et se fait ressentir dans toutes les villes et région des Etats
Belgique. Cette révolution entraîne le rejet des réformes de Joseph
II qui voulait supprimer nombre de lois et règlements au profit d'une politique
centralisatrice imposée depuis Vienne. Mais une partie des chefs révolutionnaires
professaient des principes démocratiques analogues à ceux qui étaient, au même
moment, appliqués par la Révolution française. L'autre partie des chefs
révolutionnaires voulaient, au contraire, restaurer les principes de
gouvernement qui, en leur temps, avaient représenté une avancée contre la
féodalité en arrachant à celle-ci un certain nombre de privilèges au profit des
pouvoirs locaux, mais tout en maintenant le pouvoir de la noblesse et des
nombreux autres corps privilégiés des villes. Provisoirement unis malgré leurs
différends, les révolutionnaires parviennent, en 1790, à vaincre l'armée impériale
à la bataille de Turnhout, ce qui entraîne la disparition du pouvoir impérial
en Belgique et la proclamation des États belgiques
unis. Mais ceux-ci ne vont durer qu'un an. Namur sera la première ville reprise
par la force autrichienne. Le drapeau de la Belgique indépendante sera
l'héritage des Etats belgiques de 1789-1790 tout
comme la devise nationale : "l'Union fait la Force" (fr.wikipedia.org
- Révolution brabançonne). La révolution heureuse que nous venons d'achever
glorieusement sous les auspices visibles de Dieu, nous a mis le pouvoir suprême
en mains, en vertu duquel nous venons de nous déclarer libres et indépendans, et le ci-devant duc Joseph II déchu de toute
souveraineté, hauteurs, etc., de ce notre pays et duché de Brabant (Lettre des
Etats de Brabant aux États des autres provinces, leur notifiant la déchéance de
Joseph II, prononcée par eux, l'union qu'ils ont contractée avec les Etats de
Flandre, et les invitant à envoyer des députés à Bruxelles: 20 décembre 1789) (Louis
Prosper Gachard, Documents politiques et diplomatiques sur la révolution belge
de 1790, 1834 - books.google.fr). L'empereur Joseph II a le même prénom que Joseph
d'Arimathie. Cette figure de Joseph d'Arimathie, soudoyer
de Pilate, et saint gardien du Saint-Tombeau, est liée de ce fait à la
Crucifixion, au Sang, à la Croix et à la Résurrection. Nous la voyons paraître
étrangement dans un roman de la deuxième moitié du XIIIe siècle, Sone de Nansai
qui nous raconte les exploits, les aventures et les amours d'un jeune
chevalier, Sone de Nambsheim en Alsace. Sone est le
champion du roi chevaleresque de Norvège qui doit lutter contre une invasion
d'Irlandais et d'Écossais. La lutte se terminera par un combat singulier entre
Sone et un géant, champion des envahisseurs, grâce en partie à l'Épée que Sone
et le roi ont été chercher dans une étrange abbaye
bâtie précisément dans une île rocheuse et inexpugnable par Joseph d'Arimathie.
Mais au cours de ses pieux voyages, Joseph a commis la faute d'épouser une
païenne qui, malgré le baptême qui lui avait été imposé, n'avait pas vraiment
abandonné son ancienne croyance. A la suite de cette faute, il est frappé par
le Seigneur d'un méhaignement et le fils qu'il a de
la païenne reste infirme et meurt prématurément. Puis le Seigneur pardonne Ã
Joseph en raison de ses grandes actions d'autrefois, et il meurt saintement.
Plus tard Sone reviendra en Norvège épouser la fille du Roi de Norvège qui n'a
cessé de l'aimer et sera couronné précisément à cette Abbaye de Galoche (c'est
un souvenir de l'origine Galloise de 1'histoire) : le Saint Graal et la Sainte Lance
lui seront montrés avec un morceau de la Croix par 1'abbé héritier de
Saint-Joseph d'Arimathie. [...] Le curieux roman de Sone de Nansai sur lequel
notre grand Gaston Paris avait déjà attiré l'attention, a été étudié, en
particulier au point de vue de l'attribution à Joseph d'Arimathie d'une série
de traits traditionnels du Roi-Pêcheur et du Roi-Méhaigné,
avec beaucoup d'intelligence par Miss Newstead dans
son Bran the Blessed in arthurian
Romance, notamment, pp. 93-95 et par M. Loomis dans
son livre Wales and The Arthurian Legend,
notamment, pp. 53-60. Mais ces deux érudits sont préoccupés avant tout de
rechercher dans le texte les traces des attributs du héros celtique Bran et de
sa célèbre corne, plutôt que de voir comment la figure du Roi-pêcheur a pu être
confondue avec celle de Joseph (Jean
Marx, Le lai de Joseph d'Arimathie, Bibliothèque française et romane: Études
littéraires, Volume 9, 1965 - books.google.fr). Joseph II, empereur d'Allemagne, né en 1741, fils de l'empereur François Ier de Lorraine et de Marie-Thérèse d'Autriche, fut élu roi des Romains le 27 mars 1764, couronné empereur d'Allemagne à Francfort en 1765, roi de Hongrie et de Bohême le 29 novembre 1778. L'insurrection des Pays-Bas contre son autorité, et la révolution de France, qui menaçait si cruellement sa sœur Marie-Antoinette, le jetèrent dans une tristesse profonde (Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, Tome 1, 1874 - books.google.fr). Fyot de la Marche Dans le Jura suisse, région de l'ancienne Bourgogne : "flot (eau en mouvement), n.m. (Il navigue sur les flots) : fiot, fyot, n.m. ou ondaide, n.f. (È nèeve ch’ les fiots, fyots ou ondaides)" (www.image-jura.ch). Châtillon-sur-Seine a été la patrie de quelques savans personnages. Cette ville est le lieu de l'origine de la famille des Fyot, illustrée dans le Parlement de Dijon par une suite de Présidens à Mortier & de Premiers Présidens. Dès le commencement du quinzieme siecle, Jean Fyot, savant & sage Ecclésiastique, fut d'abord Précepteur, & ensuite Confesseur du Dauphin, qui devint Roi sous le nom de Charles VII. Il avança sa famille, qui entra dans le Parlement de Dijon dès la formation de cette Compagnie. Les Fyot n'ont cessé depuis d'y occuper les principales places. Une de leurs branches a pris le surnom de là Marche, possédant dans la Bresse Châlonnoise le château de ce nom, qui avoit appartenu au fameux & illustre Olivier de la Marche, dont nous avons les Mémoires; & ce n'est point tout-à -fait par acquisition, que MM. Fyot de la Marche le possèdent, mais par une alliance avec l'ancienne & illustre Maison de Lenoncourt en Lorraine, qui avoit hérité de celle de la Marche (Mélanges tirés d'une grande bibliothèque: De la lecture des livres françois, Volume 46, 1784 - books.google.fr). Le fils d'Olivier de La Marche qui avait déjà pris femme avant 1501 avait épousé Catherine Chamboye, et n'en eut point d'enfants; il paraît avoir quitté la cour de l'archiduc, où il ne remplit du reste aucune charge, et s'être établi en Bourgogne, sur le sol des aïeux. Héritier des terres de la Marche, d'Esnay, de Chassey, et de tous les acquêts de son père, il céda, le 12 septembre 1517, ses droits sur la Marche à son neveu Olivier de Lenoncourt, bailli de Langres. Mais celui-ci dissipa bientôt toute sa fortune, et la seigneurie de la Marche, demeurée en décret pendant quarante ans, dut un jour être vendue à Hugues de Mâlain, seigneur de Diconne. Elle ne revint aux Lenoncourt qu'en 1574, et de leurs héritiers passa, en 1636, au président Fyot d'Arbois, dont les descendants la firent ériger en marquisat à leur profit un siècle après (Henri Beaune, Jules d'Arbaumont, Mémoires d'Olivier de La Marche (1426-1502), maître d'hôtel et capitaine des gardes de Charles le Téméraire, 1888 - books.google.fr). |