L'occupation

L'occupation

 

IV, 53

 

1817-1818

 

Les fugitifs et bannis revoquez,

Peres et fils grand garnissant les hauts puits

Le cruel pere et les siens souffoquez,

Son fils plus pire submergé dans le puits..

 

La guerre en espagne

 

Sigismond roi de Bourgogne

 

Les Bourguignons, quand les Gaules Ă©churent Ă  leur pouvoir, avait pour chef ou roi Gunderic, fils de Gondioc, et père de Gondebaud. Ce Gondebaud succĂ©da en 478 Ă  Gunderic, et Lyon devint la capitale des Ă©tats de la Bourgogne. Alors la puissance des Francs, dans le nord de la Gaule, se montrait de jour en jour plus forte et plus envahissante ; les peuples qui n'Ă©taient pas encore soumis Ă  la loi qu'ils imposaient Ă  leurs vaincus, les redoutaient beaucoup, et les Bourguignons plus que les autres, parce qu'une guerre contre les Francs pouvait rendre leur Ă©nergie aux Gaulois, dĂ©livrĂ©s du joug des Romains et heureux de briser celui de leurs nouveaux maĂ®tres. Cette crainte inspira sans doute Ă  Gondebaud le dĂ©sir de faire une alliance avec Clovis, prince ambitieux, adroit, farouche et plein de fanatisme. Clovis connut ces dispositions que la crainte inspirait; il se hâta d'en profiter, puisqu'elles lui facilitait comme une entrĂ©e sur le territoire des Bourguignons. Gondebaud, qui, pour s'emparer des provinces qui reconnaissaient l'autoritĂ© de Chilperic, son frère, l'avait fait tuer Ă  Genève, oĂą il tenait sa cour, avait commis aux soins de sa mère Caretène ses deux nièces, Mucutune et Clotilde. Un couvent, fondĂ© Ă  Lyon par Caretène, Ă©tait l'asile de ces jeunes filles, dont l'une, Clotilde, Ă©tait fort belle. Ce fut elle que Clovis fit demander Ă  Gondebaud, qui se hâta d'accorder sa main au roi des Francs. Ce mariage se traita Ă  Lyon en 493. Le bon GrĂ©goire de Tours dĂ©bite Ă  ce sujet une fable assez ridicule. Il dit que l'envoyĂ© de Clovis vint auprès de Clotilde sous l’habit d'un pèlerin ; qu'il lui dĂ©clara en secret les sentimens de Clovis ; qu'il lui donna un anneau en signe de l'alliance que dĂ©sirait son maĂ®tre ; que Clotilde, redoutant le retour d'un certain ArĂ©dius, conseiller de Gondebaud, dont la politique serait opposĂ©e Ă  cette union, consentit Ă  fuir le couvent et la cour de son oncle, et Ă  se mettre, sous la garde de l'ambassadeur de Clovis, dans un chariot qui l'emmènerait au plus vite; que, se figurant très-active la poursuite des soldats de Gondebaud, elle Ă©tait montĂ©e Ă  cheval afin que son Ă©loignement fĂ»t plus rapide, et qu'enfin, pour couper les communications entre les terres qu'elle parcourait, et la province lyonnaise d'oĂą elle fuyait, elle avait ordonnĂ© qu'on brĂ»lât douze lieues du pays qu'elle venait de traverser. On voit tout ce que cela a de dĂ©raisonnable. Ce qu'il est permis de croire, c'est que la princesse Clotilde, qui avait Ă  venger la mort de son père et d'un de ses oncles, dĂ©capitĂ©s et jetĂ©s dans un puits par ordre de Gondebaud, saisit avec empressement l'occasion qui lui Ă©tait offerte d'armer contre le Bourguignon un ennemi puissant qui viendrait lui demander compte du sang de son beau-père. Gondebaud fut donc trompĂ© dans ses espĂ©rances; le gage qu'il croyait avoir offert Ă  Clovis, de son dĂ©sir pour la paix, fut justement l'instigateur de la guerre. Elle ne tarda pas Ă  Ă©clater, et Clovis, incitĂ© par Clotilde, se ligue avec Godegesille, troisième frère de Gondebaud, et donne le signal des combats. Les armĂ©es de Clovis et de Gondebaud se rencontrent près de Dijon sur les bords de l'Ouche. Gondebaud est vaincu malgrĂ© les hĂ©roĂŻques efforts de ses phalanges; il est forcĂ© de faire retraite, abandonnant tout le pays au vainqueur qui le poursuit jusque vers Avignon, oĂą il l'assiĂ©ge. Lyon, qu'il traverse, ne peut lui servir de rempart contre son ennemi (Lyon alors n'Ă©tait pas fortifiĂ©). RenfermĂ© dans Avignon, Gondebaud cherche Ă  faire avec Clovis un traitĂ© de paix ; il y parvient. Ce traitĂ© assure Ă  son frère, l'alliĂ© du roi des Francs, la possession de ses Ă©tats dont Genève Ă©tait la capitale, et l'adjonction Ă  son domaine de Vienne et de son territoire. L'effet de cette espèce de capitulation ne fut pas de longue durĂ©e ; car, Clovis s'Ă©tant retirĂ©, Gondebaud alla mettre le siège devant Vienne, ou Godegesille faisait sa rĂ©sidence. GodegĂ©sille, dĂ©cidĂ© Ă  se dĂ©fendre, fit sortir de la ville toutes les bouches inutiles ; on rĂ©pudia femmes, enfans, vieillards, et ceux des artisans qui ne pouvaient ĂŞtre d'aucun secours contre les attaques des soldats de Gondebaud. Un vieil architecte, qui se trouvait au nombre des citoyens rĂ©pudiĂ©s de Vienne, ne sachant quel parti prendre, et comment subsister, se rendit auprès du roi des assiĂ©geans, et lui offrit de l'introduire dans la ville. Cet architecte avait Ă©tĂ© long-temps commis Ă  l'entretien des aqueducs; il pensait que par leur dĂ©charge on pourrait introduire des troupes, en nombre suffisant, pour surprendre GodegĂ©sille. Gondebaud accepta les services de cet homme, dont il est assez difficile de qualifier Ă©quitablement la conduite. Il fit simuler une attaque, et, pendant qu'on s'apprĂŞtait Ă  rĂ©sister du cĂ´tĂ© oĂą les coups semblaient devoir ĂŞtre portĂ©s, des soldats rompirent la voĂ»te de la dĂ©charge des aqueducs, s'introduisirent par cette ouverture qui donnait sur un endroit inhabitĂ©, se rĂ©pandirent dans la ville, coururent aux diffĂ©rens postes, Ă©gorgèrent ceux qui les gardaient, et ouvrirent les portes de la ville Ă  Gondebaud. Son entrĂ©e fut signalĂ©e par un massacre. Tous les Bourguignons sous les ordres de Godegesille furent passĂ©s au fil de l'Ă©pĂ©e, et GodegĂ©sille lui-mĂŞme, qui Ă©tait allĂ© chercher, dit-on, dans Ă©glise un asile contre la fureur de Gondebaud, fut immolĂ© Ă  la rage de frère. Ce sacrifice sanglant assura Ă  Gondebaud la possession tranquille de toute la Bourgogne. Ce fut alors qu'il publia le recueil de lois qui est venu jusqu'Ă  nous sous le nom de lois gombettes.

 

Clovis étendait ses conquêtes, et le pays des Bourguignons tentait ses Francs qui en entendaient faire de superbes récits. Clovis déclara donc la guerre à Gondebaud, et Théodoric fit avec le Sicambre un traité d'alliance par lequel ils s'engageaient à faire la campagne à frais communs, et à se partager après la victoire le butin et les terres conquises. Cet engagement était de la part du roi d'Italie un acte de pure politique. Il prétendait ne prendre qu'une part peu active aux travaux de la guerre, mettre ainsi en mesure, avec une armée fraîche, de s'interposer après l'événement entre le vainqueur et le vaincu, de dicter la loi à l'un, et d'usurper les états de l'autre. Il fit cependant son mouvement en même temps que Clovis, mais sa marche fut très-lente; les Francs arrivèrent les premiers sur le terrain où Gondebaud allait se défendre ; ils taillèrent en pièces son armée, et le contraignirent au parti de la fuite. Malgré l'avantage qu'il remporta en cette rencontre, Clovis ne retira pas tout le fruit qu'il espérait de sa campagne. Le rusé Théodoric eut tous les bénéfices du traité ; car, sans avoir combattu, il partagea le prix de la conquête. Clovis lui céda, des états de Gondebaud, tout ce qui se trouvait à l'est du Rhône et de la Saône, jusqu'aux Alpes. Gondebaud mourut sur ces entrefaites.

 

Sigismond son fils lui succéda, se ralliant à l'Eglise orthodoxe, en 517, dont il espérait un puissant secours. Son règne ne fut pas de longue durée. Les fils de Clovis, à la sollicitation de Clotilde, résolurent de venger sur les successeurs de Gondebaud la mort de Chilperic, leur grand-père. Les Bourguignons furent défaits; Sigismond, sa femme et son fils, furent conduits prisonniers à Orléans, et bientôt massacrés par ordre de Clodomir en 523. Godomar, frère de Sigismond, fut d'abord plus heureux. Il rassembla les débris de l'armée bourguignonne, chassa les Francs de leurs positions sur le territoire de son obéissance, rentra dans Lyon, et rencontra ensuite Clodomir près d'Autun. Là sa fortune changea; il fut vaincu dans une sanglante bataille, mais il prit Clodomir par ruse, et lui fit trancher la tête qu'il fit promener entre les deux armées au bout d'une lance. Cette vue irrita les Francs jusqu'à la rage, ce qui décida la perte de Godomar; car les soldats de Clor domir se hattirent en furieux, et s'emparèrent de toutes les possessions que les Bourguignons avaient reconquises sur Clodomir. Childebert roi de Paris, devint maître de Lyon et de la province, la race des premiers rois bourguignons s'éteignit alors dans la personne de Godomar. Le pouvoir des Bourguignons avait duré un siècle. C'est Childebert qui fonda, avec sa femme Ultrogothe, l'Hôtel-Dieu de Lyon (Augustin Jal, Résumé de l'histoire du Lyonnais, Rhône, 1826 - books.google.fr).

 

Coulmiers est situé sur la rive droite de la Loire, dans cette partie du département du Loiret qui touche à l'Eure-et-Loir et au Loir-et-Cher. Placé presque à égale distance de Patay et de Meung, il est å 21 kilomètres d'Orléans. Sur son territoire se trouvent les châteaux de Coulmiers et de Lus. Le nom de Coulmiers à déjà paru dans notre histoire. D'après Aymoin et selon la légende qui règne dans le pays, quand Clodomir, fils de Clovis, eut vaincu le roi de Bourgogne Sigismond, il l'amena prisonnier à Orléans, et c'est dans un puits de Coulmiers qu'il le fit jeter avec sa femme et ses enfants, malgré les prières et les reproches de l'abbé de Micy, saint Avit (Auguste Boucher, Bataille de Coulmiers, 9 novembre 1870, 1871 - books.google.fr).

 

La mort violente de Sigismond parut une expiation suffisante de ses fautes, et les peuples que sa chute avait rĂ©voltĂ©s ne songèrent plus qu'Ă  la pĂ©nitence qu'il en avait faite. Peut-ĂŞtre, dit un historien, si tout son règne eĂ»t Ă©tĂ© sans tache, il n'aurait servi le Seigneur ni avec assez d'humilitĂ©, ni avec assez de crainte. On lui donna, selon la coutume de ce temps, le titre de Martyr, qu'on attribuait aux saints immolĂ©s pour une cause quelconque. Son corps, ceux de sa femme et de ses enfants, restèrent trois ans dans le puits de Coulmiers, et pendant ce temps, disent ses Actes, on y vit souvent une lampe miraculeusement allumĂ©e. Les peuples accoururent Ă  ce lieu pour y vĂ©nĂ©rer le saint roi ; et il plut Ă  Dieu d'y opĂ©rer des miracles par l'intercession de saint Sigismond. On y bĂĄtit, dans la suite, une chapelle, et les maisons qui s'Ă©levèrent peu Ă  peu autour de ce sanctuaire, formĂ©rent un village qui, dès le temps de Charles le Chauve, s'appelait le Puits de saint Sigismond, ou simplement Saint-Sigismond. On y construisit Ă©galement un prieurĂ© de l'Ordre de Saint-Benoit, dont la collation appartenait Ă  l'abbĂ© de Saint-Mesmin. Mais c'est surtout Ă  Agaune que le culte de saint Sigismond fut en honneur. Ambroise, abbĂ© de ce monastère, avec l'aide d'AnsĂ©monde, seigneur bourguignon, qui avait toujours Ă©tĂ© fidèle au roi, obtint du roi Thierry la permission de retirer son corps du puits de Coulmiers. Il le fit transporter Ă  Agaune, oĂą on l'ensevelit honorablement dans l'Ă©glise de Saint-Jean-l'EvangĂ©liste. C'est lĂ  que les fidèles vinrent implorer la protection du roi pĂ©nitent, et les grâces qu'on y obtient, Ă©crivait GrĂ©goire de Tours, sont une preuve qu'il est mis au nombre des Saints. On y cĂ©lĂ©brait une messe spĂ©ciale en son honneur, et on l'invoquait particulièrement pour ĂŞtre dĂ©livrĂ© des atteintes de la fièvre. Le culte de saint Sigismond est très-rĂ©pandu dans la Savoie, qui avait fait partie de son royaume de Bourgogne. Saint-Sigismond-sur-Aime, Saint-Sigismond, près d'Albertville (diocèse de Tarentaise), Saint-Sigismond près d'Aix-les-Bains (ChambĂ©ry), Saint-Sigismond, près de Cluses (Annecy), passent pour ĂŞtre contemporains de l'Ă©poque burgonde ; on y trouve une assez and quantitĂ© d'antiquitĂ©s romaines. Quelques reliques de saint Sigismond furent successivement transportĂ©es Ă  Notre-Dame des Ermites, en Suisse, et Ă  Prague, en BohĂŞme, oĂą l'on cĂ©lĂ©brait sa fĂŞte le 11 mai, sous le rite double de seconde classe. Ce fut l'empereur Charles IV qui, l'an 1366, fit transporter Ă  Prague le chef de saint Sigismond. A Agaune, elles Ă©taient conservĂ©es dans une chasse d'argent, avec celles des fils du saint roi, Giscalde et Gondebaud. Une de ses reliques est au Carmel d'Amiens. Le nom de Sigismond est inscrit dans les plus anciens Martyrologes, et en particulier dans le Martyrologe romain. Sa fète, cĂ©lĂ©brĂ©e dans un grand nombre d'Ă©glises de Bohème, d'Allemagne, d'Italie (CrĂ©mone), d'Espagne, de Suisse, etc., l'est aussi depuis longtemps dans le diocèse de Besançon, sous le rite double (30 avril). Les attributs de saint Sigismond dans les arts sont une Ă©glise qu'il porte sur la main, et la figure d'un puits. Son genre de mort explique ce dernier symbole, et la fondation de l'abbaye de Saint-Maurice, le premier (Paul GuĂ©rin, Les petits bollandistes: vies des saints, Tome V, 1878 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1817 sur la date pivot 523 donne -771. Du temps du roi latin Numitor.

 

Car Ă  fin que ie me taise des rudesses que les Romains (aussi bons freres qu’Amulius, & Romulus leurs progeniteurs ont estĂ© enuers Numitor, & Remus) luy ont faict: & des fureurs qu’Attila exerça aussi bien contre Autun, que contre Chalon, & Mascon. Clotilde veufue de Clouis premier Roy Chrestien en France, femme outre mesure vindicatiue, paracheuant les meurtres de tous ses parens Princes Bourgongnons, ne cessa de soliciter ses enfans Clotaire, & Childebert, tant, que force leur fut aller assieger Gondemar Roy de Bourgongne en la ville d'Autun. Or estoit lors le pais de Bourgogne destitue de forces : par ce que tout recentement ledit Gondemar son frere, & successeur, assaillis par les prenommez fils de la Royne Clotilde, auoient perdu vne bataille, en laquelle Gondemar fut naurĂ©, & gros nombre de Bourgognons occis Ă  raison dequoy Sigismond fut contraint s'enfuir, & emmener sa femme, & les enfans en Chablais, oĂą il auoit basty vne magnifique Eglise, soubs l'inuocation de S. Maurice, & de ses compagnons, de la legion de Thebes. La sainctetĂ© du lieu celebree de frequens signes, & miracles, ne peut rien diminuer de l'aigreur du courage des François : ains sans autre respect qu'Ă  l'affection de Clotilde leur mere, tendirent Ă  ce que comme ses oncles auoient faict mourir tous les enfans malles de Chilperic son pere, & d'vn sien autre oncle nommĂ© Gothemar: ainsi leur race fut extĂ©rminĂ©e, & la masse hereditaire de la maison de Bourgogne escheust Ă  ses enfans. Pour y paruenir, les freres, fils de ceste vindicatiue, se saisirent de la personne du Roy Sigismond, de sa femme, & enfans : que tous ils emmenerent Ă  Orleans : oĂą ils les firent jetter en vn puits : duquel depuis tirez, les corps furent portez Ă  S. Maurice en Chablais, & y est le Roy Sigismond tenu & venerĂ© pour sainct (Pierre de Saint-Julien, De L'Origine Des Bourgongnons, Et AntiquitĂ© Des Estats De Bourgongne, Deux Livres, 1581 - books.google.fr).

 

Occupation de la France par les Alliés

 

Le 4 avril 1814, l’Empereur abdique et est envoyé en exil sur l’île d’Elbe. C’est alors que commence la première occupation, d’avril à juin 1814. Après les Cent Jours, les Alliés, particulièrement mécontents d'avoir été une nouvelle fois mis en danger par la France, souhaitent imposer des conditions drastiques au pays. Cependant, cette volonté générale n'est qu'une façade. En effet, la Russie et l'Angleterre trouvent cette fois un point d'entente sur le fait de ne pas trop humilier et affaiblir la France. La Prusse et l'Autriche, pays le plus engagés sur le continent européen, font craindre aux deux autres alliées une trop grande puissance du monde germanique. Le traité signé le 20 novembre 1815 par les quatre alliées (Angleterre, Russie, Prusse et Autriche) est donc drastique en bien des points. La France est ramenée à ses frontières de 1790, elle perd, au profit de la Prusse et des Pays-Bas : Landau, Sarrebruck, Sarrelouis, Bouillon, Philippeville et Mariembourg, ainsi que les conquêtes territoriales des armées révolutionnaires en 1790-1792. Sur le plan financier, la France est contrainte de payer 700 millions de francs d'indemnités, régler les traitements des troupes des anciens États soumis aux armées napoléoniennes, mais surtout entretenir à ses frais une armée d'occupation de 150000 soldats sur les territoires frontaliers du pays pour une durée de cinq ans1. C'est le début de l'occupation dite de «garantie». Les troupes alliées sont réparties comme suit : Anglais dans les départements du Nord, Russes dans les Ardennes, Autrichiens dans l'Est et Prussiens en Meuse.

 

En novembre 1818, le duc de Richelieu demande une entrevue aux coalisés afin de revoir les conditions de l'occupation. Le congrès d'Aix-la-Chapelle marque la fin de l'occupation étrangère dont le terme est prévu en 1818. La France obtient une réduction des indemnités de guerre à payer et rejoint le traité de Sainte-Alliance, système diplomatique destiné à stabiliser et pérenniser l'Europe des monarques. Sitôt le nouveau traité signé, les dispositions des habitants à l'égard des troupes occupantes changent. Le modus vivendi qui s'était mis en place peu à peu se fissure, les incivilités se multiplient. Les autorités centrales demandent instamment aux préfets de mettre fin à ces agissements, car elles craignent que les Alliés ne révisent leur jugement. Certains corps d'armée sont toutefois remerciés à leur départ pour leur bonne conduite, à l'instar de celui du baron de Frimont à Colmar. Au printemps 1819, l'ensemble des troupes alliées ont évacué le territoire français (fr.wikipedia.org - Occupation de la France à la fin du Premier Empire).

 

Au cours de l'Ă©tĂ© 1815, quelque 1200000 soldats venus de toute l'Europe dĂ©ferlent sur la France pourtant situĂ© loin des frontières, le Haut-Perche voit Ă  lui seul le passage de 40000 hommes. La loi de la conquĂŞte est appliquĂ©e avec une duretĂ© sans commune mesure avec la prĂ©cĂ©dente occupation de 1814, les troupes vivant sur le pays et multipliant exactions et rĂ©quisitions jusqu'Ă  ce que s'organise, le 25 juillet, l'occupation d'une soixantaine de dĂ©partements. Les Anglais prennent alors pied dans le Nord, dans le Pas-de-Calais, en Picardie et en Seine-InfĂ©rieure ; les Russes en Champagne et en Lorraine ; les Autrichiens en Bourgogne, dans la vallĂ©e du RhĂ´ne et en Provence ; les Prussiens en Moselle, dans les Ardennes, en Normandie, dans le Maine, en Touraine, en Anjou et en Haute-Bretagne ; les Badois et les Saxons en Alsace ; les Bavarois dans l'OrlĂ©anais et les PiĂ©montais dans les Alpes. Seuls la Basse-Bretagne et un grand quart Sud-Ouest sont Ă©pargnĂ©s par la mise en coupe rĂ©glĂ©e du territoire qui doit permettre de subvenir aux frais d'occupation. L'impact sur l'Ă©conomie nationale, qui avait Ă  peine renouĂ© avec la croissance durant la Première Restauration, est dĂ©sastreux. Non seulement les indemnitĂ©s qui sont accordĂ©es aux troupes Ă©trangères et dont le prĂ©lèvement est organisĂ© par une commission royale sont exorbitantes (50 millions pour les mois d'aoĂ»t et septembre) (Bertrand Goujon, Monarchies postrĂ©volutionnaires. 1814-1848: (1814-1848), 2012 - books.google.fr).

 

De cette armée, dix bataillons d'infanterie resteront en Bourgogne et une proportion égale des autres armes. Lyon, le ler août 1815 : 7-8000 Autrichiens arrivèrent dans cette ville pour être dirigés ensuite vers Marseille, puis traverseront le Piémont pour se rendre en Italie et seront remplacés en France, par des Russes (J.-J. Liengme, La Rauracie et la France: étude historique sur pièces d'archives, 1978 - books.google.fr).

 

Puits

 

Lorsque Napoléon fut exilé à l'ile d'Elbe, Antoine Merley-Duon (1762-1837), maître canonnier, imitant Diogène, prend en plein jour une lanterne allumée et va regarder dans tous les puits du quartier. Les voisins s'assemblent et lui demandent ce qu'il cherche. — Je cherche, répondit-il, le Petit Caporal qui est tombé dans un puits. A la rentrée de Napoléon, les ouvriers armuriers prirent leur revanche. Durant plusieurs mois Merley fut assailli de quolibets et de brocards à ne pouvoir y tenir (Descreux, Notices biographiques stéphanoises, 1868 - books.google.fr).

 

On raconte une anecdote sur la réputation qu'avait le prince Jérôme auprès de Napoléon III, neveu du premier :

 

L'opposition, qui connaissait tous ces dĂ©mĂŞlĂ©s familiaux, s'en donnait Ă  cæur joie. C'est elle qui accrĂ©ditait sous le manteau la fable suivante : «Le Prince impĂ©rial demande Ă  son père la diffĂ©rence entre un accident et un malheur. L'Empereur lui rĂ©pond : Mon fils, je vais te donner un exemple. Notre cousin NapolĂ©on tombe dans un puits : c'est un accident. Il en sort : c'est un malheur !». Le mariage du prince avec la princesse Clotilde, fille de Victor-Emmanuel, ne modifia pas ses sentiments Ă  l'Ă©gard de la dynastie (Jules Bertaut, NapolĂ©on III secret, 1939 - books.google.fr).

 

Napoléon Bonaparte, dit Napoléon (Jérôme), prince français, dit le prince Napoléon, prince de Montfort, comte de Meudon et de Moncalieri, né le 9 septembre 1822 à Trieste et mort le 17 mars 1891 à Rome, est une personnalité politique et militaire française du Second Empire, cousin germain de l’empereur Napoléon III. Il était connu comme «le prince Napoléon» et était familièrement appelé «Plon-Plon». Parfois désigné sous le nom de «Napoléon V», il ne fut, en réalité, jamais pleinement reconnu comme le chef de la maison impériale. En 1879, après la mort du prince impérial, les bonapartistes lui préfèrent son fils aîné, le prince Victor (fr.wikipedia.org - Napoléon-Jérôme Bonaparte).

 

La bataille de Coulmiers est une bataille de la guerre franco-allemande de 1870 qui a lieu le 9 novembre 1870 près du village de Coulmiers situé à l'ouest (fr.wikipedia.org - Bataille de Coulmiers).

d'Orléans dans le département du Loiret

 

GrĂ©goire de Tours nomme Columna le vicus du voisinage d'OrlĂ©ans oĂą, vers l'an 599, Clodomir tua Sigismond, roi de Bourgogne, avec sa femme et ses enfants, et les fit jeter dans un puits. A quel lieu du voisinage d'OrlĂ©ans doit-on attribuer le nom de Columna Aurelianensis urbis vicus ? Quatre villages des environs d'OrlĂ©ans ont Ă©tĂ© identifiĂ©s avec Columna, Saint-Sigismond, Saint-PĂ©ravy-la-Colombe, Columelle et Coulmiers (M. Boucher de Molandon, Coulmiers, près OrlĂ©ans, Ă©tude de gĂ©ographie gallo-franque, Revue des sociĂ©tĂ©s savantes des dĂ©partements, 1874 - books.google.fr).

 

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