Alliance franco-perse

Alliance franco-perse

 

IV, 33

 

1802-1803

 

Jupiter joinct plus Venus qu'Ă  la Lune,

Apparoissant de plenitude blanche,

Venus cachée sous la blancheur Neptune

De Mars frappée par la gravée branche.

 

Vidal, notre véritable Hermophile

 

Du reste, il suffit, à la rigueur, de savoir la place qu'un astronome tel que Lalande a assignée dans l'histoire de l'astronomie, à notre vif et pénétrant observateur pyrénéen, à ce «grand et étonnant observateur,» comme il le nomme. «C'est notre précieux Hermophile, ajoute-t-il, qui voit Mercure tous les jours, et qui le voit même à quelques minutes du soleil. Peut-être, à Mirepoix, on ne sait y a un pareil homme dans l'enceinte de cette petite ville; mais nous l'apprendrons à l'univers et à la postérité ?» De nos jours, plusieurs savants se sont chargés de continuer au profit de Vidal la revendication de Lalande, parmi lesquels Carneys, M. F. Petit, professeur à la Faculté des sciences de Toulouse, M. Tisserand, astronome du bureau des longitudes, et M. G. Bigourdan de l'observatoire de Paris. «Vidal s'attachait, dit M. Bigourdan, aux observations difficiles. En 1798, il fit quelques observations de la lune pour correspondre à celles des astronomes de l'expédition française en Égypte. Les observations sur le soleil sont les plus nombreuses. Celles de Vénus sont bien remarquables, car Vidal voyait cette planète à un quart de degré du soleil ; le 11 octobre 1803, il vit à la fois, dans le même champ de sa lunette, le bord du soleil, Vénus et Jupiter» (Conn. des t. pour l'an XV, p. 318).

 

Quant à celles de Mercure, leur nombre prodigieux, joint à la difficulté de voir cette planète, mérite à Vidal une place distinguée dans l'histoire de l'astronomie. En 1798, il fit à Mirepoix, du 2 février au au 20 septembre (230 jours), 102 observations méridiennes de cette planète, c'est-à-dire plus qu'on n'en faisait, il y a peu de temps encore, en cinq ans (1860-1865), à l'Observatoire de Paris ou à celui de Greenwich (Henri Duclos, Histoire des Ariégeois (comté de Foise, vicomté de Couserans, etc.), 1885 - books.google.fr, Joseph Jérôme Le Français de Lalande, Bibliographie astronomique avec l'histoire de l'astronomie depuis 1781 jusqu'à 1802, 1803 - books.google.fr).

 

Nous rappellerons, en terminant, que Vidal a observé les passages de Mercure sur le Soleil en 1786 et 1799 (Bulletin hebdomadaire, Association scientifique de France, 1880 - books.google.fr).

Cf. quatrain IV, 29.

 

Jacques Vidal est en 1747 à Mirepoix, mort en 1819 à Mirepoix. Il est remarqué par François de Garipuy (astronome, directeur des travaux publics de la Sénéchaussée de Carcassonne, capitoul), puis reconnu et adopté par les cercles scientifiques toulousains, Jacques Vidal devient, en 1769, directeur de l’observatoire nouvellement créé par Jean-Gabriel-Amable-Alexandre Riquet de Bonrepos (procureur général de 1750 à 1770) en son château, près de Toulouse. Entre 1775 et 1800, Jacques Vidal adresse à Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807), titulaire de la chaire d’astronomie au Collège de France, plus de cinq cents observations. Celles-ci permettent d’établir ou de préciser un ensemble de données éphémérides relatives à la rotation et à l’orbite de Mercure. Amorçant alors une fructueuse collaboration avec Lalande qui a entrepris de publier une magistrale Histoire céleste française, Jacques Vidal s’emploie par la suite à répertorier 887 étoiles australes, de 5e, 6e et 7e grandeur, visibles depuis Mirepoix, non pas depuis Paris.

 

A la mort de Jean-Gabriel-Amable-Alexandre Riquet de Bonrepos, qui survient en 1791, Jacques Vidal hérite des instruments astronomiques de ce dernier, ainsi que d’une rente viagère. C’est alors qu’il installe un petit observatoire dans sa maison de Mirepoix. Elevé au rang de directeur de l’observatoire de Toulouse en 1794, il renonce à ce poste en 1796. Il refuse ensuite le poste de directeur de l’observatoire de Toulon. En 1800, il assure à nouveau la direction de l’observatoire de Toulouse, assortie de fonctions d’enseignement. En 1806, il renonce définitivement à l’ensemble de ses charges officielles. Cet homme, semble-t-il, n’aspirait plus qu’à vivre à Mirepoix, parmi ses proches concitoyens, ou en son observatoire, face aux planètes et aux étoiles australes (belcikowski.org).

 

Mythologie

 

Hors du troupeau bien loing s'est escartée

Leucothoé la fille de Protée,

A qui Phæbus pour la favoriser,

Donna jadis l'art de prophétiser (La Franciade).

 

Ronsard a confondu deux personnages, qu'Ovide a mentionnés successivement au livre IV des Métamorphoses : la jeune Perse Leucothoé, fille d'Orchamos roi des villes Achéménides de la liste, qui fut aimée de Phoebus, et une déesse marine, Leucothéé, qui s'appelait d'abord Ino, mère de Mélicerte, et qui sauva Ulysse du naufrage (cf. Odyssée, V) (Paul Laumonier, Œuvres complètes de Pierre de Ronsard, Tome 16, Partie 2, 1914 - books.google.fr, Oeuvres complètes de P. de Ronsard: Les quatre premiers livres de La Franciade, Prosper Blanchemain, 1858 - books.google.fr).

 

Une autre Franciade : "La période de quatre ans, au bout de laquelle cette addition d'un jour est ordinairement nécessaire, est appelée la Franciade, en mémoire de la révolution qui, après quatre ans d'efforts, a conduit la France au gouvernement républicain. La quatrième année de la Franciade est appelée Sextile" (Antoine Augustin Renouard, Manuel pour la concordance des calendriers républicain et grégorien, 1805 - books.google.fr).

 

Leucothée est la déesse blanche.

 

Quelques-vns ont crĂ» que ce mot Lutetia venoit du Latin Lutum, qui signifie de la boue, parce qu'en effcct la situation de Paris estoit marescageuse. Et c'est ainsi qu'en parle Guillaume le Brecon au premier Liure de sa Philippide. Mais cette opinion est sans fondement, car Paris est vne des plus anciennes Villes du Monde, qui a eu la denomination, non seulement devant que les Romains eussent mis le pied dans les Gaules, mais mesmes devant que le Langage Latin fĂ»t connĂ». Sebastien Munster avec plus de vray-semblance, en attribue la fondation Ă  vn ancien Roy des Gaules, nommĂ© Lucus, & tient qu'il l'appella Lucothece de son nom; Ă  quoy se rapporte ce passage de Strabon, qui dit que les Parisiens sont le long de la Riviere de Seine, & que dans une Isle ils ont une Ville nommĂ©e Lucothece. D'autres ont Ă©crit qu'on l'appelloit la Ville de LeucothoĂ©, c'est Ă  dire, de la Deesse Blanche, parce qu'on y adoroit la Deesse LeucothoĂ©, qui est l'aube du jour, & ce premier rayon de lumière qui blanchĂ®t le Ciel. Et d'autres encore ont soĂ»tenu qu'on la nommoit Leucothie, ou la Ville Blanche, Ă  cause de la blancheur de ses Habitans, & particulieremĂ©t des femmes, lesquelles y ont toĂ»jours estĂ© belles, ou bien Ă  cause de la blancheur de ses edifices, qui estoient bâtis de plastre : Et qu'il ne faut pas s'Ă©tonner si elle tire la denomination du Grec, puisque la Langue Grecque estoit originaire & commune Ă  tous les Gaulois, & qu'ils Ă©crivoient leurs Actes publics & particuliers en characteres Grecs, au rapport de Cesar & du Geographe Strabon (Armand Maichin, Histoire de Saintonge, Poitou, 1671 - books.google.fr).

 

Pour se venger du Soleil, qui avait dĂ©noncĂ© Ă  Vulcain ses intrigues avec Mars, VĂ©nus lui inspira une violente passion pour LeucothoĂ«, fille d'Orchamus, roi de Babylone. DĂ©jĂ  le Soleil, qui doit tout voir, n'a d'yeux que pour LeucothoĂ« : pensant toujours Ă  elle, tantĂ´t il paraĂ®t trop tĂ´t aux portes de l'orient, tantĂ´t il prolonge le jour pour voir plus longtemps celle qu'il aime. Pendant que ses coursiers se reposent des fatigues du jour, le Soleil prend les traits d'Eurynome, la mère de LeucothoĂ«, et se rend chez la jeune fille. Le dieu reprend sa forme vĂ©ritable et sa splendeur accoutumĂ©e. EffrayĂ©e de ce changement soudain, mais vaincue par son irrĂ©sistible Ă©clat, LeucothoĂ« cède Ă  la violence sans pouvoir mĂŞme profĂ©rer une plainte. Clytie, qui ne peut renoncer Ă  la tendresse qu'elle a pour le Soleil, voit avec dĂ©sespoir la prĂ©fĂ©rence qu'il accorde Ă  sa soeur LeucothoĂ«, et, poussĂ©e par une insurmontable jalousie, va dĂ©voiler tout Ă  leur père Orchamus. Celui-ci Ă©tait un homme farouche qui ne voulut Ă©couter aucune prière. Sa fille LeucothoĂ« eut beau protester et dĂ©clarer qu'elle n'avait cĂ©dĂ© qu'Ă  la violence, le père inexorable l'enferma dans la terre et accumula sur elle un grand monceau de sable. Le dieu alors rĂ©pandit sur les restes de LeucothoĂ« un nectar odorifĂ©rant. Soudain le sol est inondĂ© de parfums; le corps de la Nymphe est changĂ© en une tige dont ses membres forment les branchages. LeucothoĂ« Ă©tait mĂ©tamorphosĂ© en cette plante qui produit l'encens. Clytie ne profita pas de la rĂ©vĂ©lation qu'elle avait faite dans l'espoir que le Soleil reviendrait Ă  elle. Bien au contraire, il cessa complĂ©tement de l'aimer. Pour elle, toujours en proie Ă  sa folle passion, elle resta neuf jours couchĂ©e Ă  terre et sans autre nourriture que ses larmes. Bien que jamais elle ne tentât de se soulever de terre, elle ne cessa pas de contempler le dieu dans sa course, et ses yeux Ă©taient toujours fixĂ©s sur lui. Enfin elle finit par prendre racine; son corps devint une tige et sa tĂŞte une fleur qui se tourne toujours du cĂ´tĂ© du Soleil, qu'elle ne peut se dispenser de voir et d'aimer (RenĂ© MĂ©nard, Bernard Picart, Fables choisies tirĂ©es des MĂ©tamorphoses d'Ovide, Tome 1, 1878 - books.google.fr).

 

Ceux qui pense qu'Ovide en parle comme d'un roi perse ont lu trop vite : "rexit Achaemenias urbes pater Orchamus, isque/Septimo a prisco numeratur origine Belo". Au temps fabuleux d'Orchamus, il n'Ă©tait pas encore question des Achæmenides. Ce que le poète a voulu dire, c'est qu'Orchamus rĂ©gnait sur des villes destinĂ©es Ă  faire partie, bien plus tard, de l'empire des Achæmenides, tel qu'il devait ĂŞtre constituĂ© par Cyrus, descendant d'AchæmĂ©nès et conquĂ©rant de Babylone (Paul Perdrizet, LĂ©gendes babyloniennes dans les MĂ©tamorphoses d'Ovide, Revue de l'histoire des religions, Volumes 105-106, 1932 - books.google.fr).

 

Mais il est facile de voir que Orchamus, père de Leucothoé, qui gouverne les possessions achéménides, est simplement le dieu perse Ahuramazda, prononcé alors Ochramuzd. La métathèse Orchamus pour Ochramus a été amenée à la fois par la nécessité du mètre et par une réminiscence de l'Orchamos homérique (Joseph Halévy, Recherches bibliques, Revue des études juives, Volume 19, 1889 - books.google.fr).

 

M. Anquetil cite Ă  ce sujet Agathias, & s'exprime ainsi : « Agathias dit d'après BĂ©rose, AthĂ©noclès & Symachus, qui avoient fait l'histoire des Assyriens & des Mèdes, que les Perses, avant Zoroastre, adoroient Jupiter, Saturne, & les autres dieux des Grecs, mais sous des noms diffĂ©rents : par exemple, Jupiter, sous celui de BĂ©lus; Hercule, sous celui de Sandes; VĂ©nus, sous celui d'AnaĂŻtis, & les autres sous d'autres noms. BĂ©lus est Baal ou Ormuzd, dit M. Anquetil ; Sandès, Sam dew ; AnaĂŻtis, Mithra ; Saturne, le Temps» (Florent Brunet, Parallele des Religions, Tome I: Le paganisme moderne, 1792 - books.google.fr).

 

En Perse

 

L'alliance franco-perse faisait partie d'un grand projet napoléonien de traverser le Moyen-Orient pour attaquer l'Inde britannique. L'alliance a été rompue lorsque la France s’est finalement alliée avec la Russie et a tourné son attention vers les campagnes européennes.

 

Napoléon a été initialement défait par l'Empire ottoman et la Grande-Bretagne lors du siège de Saint-Jean-d'Acre en 1799, et lors de la bataille d'Aboukir en 1801. En 1802, les Français étaient complètement vaincus au Moyen-Orient. Afin de renforcer la frontière occidentale de l'Inde britannique, le diplomate John Malcolm a été envoyé en Perse pour signer le traité anglo-persan de 1801. Le traité offrait le soutien anglais contre la Russie et des avantages commerciaux, et était explicitement prévu contre une intervention française en Perse.

 

«Si une armée française tente de s'installer sur l'une des îles ou la côte de la Perse, une force conjointe doit être nommée par les deux parties contractantes, pour agir en coopération, afin de la détruire […] Si jamais l'un des grands hommes de la nation française exprime le souhait ou le désir d'obtenir un lieu de résidence ou un logement sur une des îles ou sur les rives du royaume de Perse […], une telle demande ne doit pas être consentie par le gouvernement persan. - Traité anglo-persan de 1801»

 

Bientôt cependant, à partir de 1803, Napoléon a déployé de grands efforts pour tenter de convaincre l'Empire ottoman de lutter contre la Russie dans les Balkans et rejoindre sa coalition anti-russe. Napoléon envoya le général Horace Sébastiani comme envoyé extraordinaire, promettant d'aider l'Empire ottoman pour récupérer ses territoires perdus. En février 1806, à la suite de la remarquable victoire de Napoléon en décembre 1805 à la bataille d'Austerlitz et le démembrement qui s’est ensuivi de l'empire des Habsbourg, Selim III a finalement reconnu Napoléon comme empereur, en optant formellement pour une alliance avec la France «notre allié sincère et naturel», et pour la guerre avec la Russie et l'Angleterre.

 

Dans son grand projet d'atteindre l'Inde («l'Expédition en Inde»), la prochaine étape pour Napoléon était de développer une alliance avec l'Empire perse. Début 1805, Napoléon envoya un de ses officiers, Amédée Jaubert, en mission en Perse. Il reviendra en France en octobre 1806 (fr.wikipedia.org - Alliance franco-perse).

 

Jaubert est arrêté en chemin et languit plusieurs mois en prison à la frontière turco-iranienne avant de rencontrer Fath Ali Shah en 1806. Il occupe ensuite divers postes administratifs et il est nommé chargé d'affaires à Constantinople peu avant la chute de l'Empire.

 

Pierre Amédée Émilien Probe Jaubert (son nom d'usage était Amédée Jaubert), né à Aix-en-Provence le 3 juin 1779 et mort à Paris le 28 janvier 1847, est un orientaliste, traducteur et voyageur français (fr.wikipedia.org - Pierre Amédée Jaubert).

 

"gravée branche"

 

La Leucothoé aimée d'Apollon renaît sous forme de branche après avoir été enterrée vivante.

 

Branchos, rencontré au quatrain I, 2, amant d'Apollon, avait pour père Smicros qui, enfant, se battit avec le fils de son père adoptif à propos d'un cygne, forme de l'Apollon hyperboréen. Apollon fréquentait régulièrement l'Hyperborée depuis qu'il y avait été transporté par des cygnes, après sa naissance à Délos. Ce combat enfantin fut reproduit dans une fête en l'honneur de la déesse Leucothoé, la déesse blanche. La mère de Branchos, avant son accouchement, eut un songe où elle voyait le Soleil entrer par sa gorge et sortir par son ventre.

 

Branchos signifie en grec "gosier" ou "branchies". Le cygne n'émet qu'un cri rauque mais, à l'instant de son "départ" au Méandre phrygien, nous dit Rabelais, le cygne chante. Les malades atteints de la vérole avaient la voix enrouée. Les vérolés usaient du mercure et que vérolé signifie tout simplement mercuriste, "hermétiste" très précieux. Pour Jean Lemaire, Rabelais s'en inspire, la Grand Gorre désigne la Grande Truie, nom qu'à Rouen on donnait à la vérole (Philippe Dain, François Kerlouégan, Mythographe du Vatican I, traduction et commentaire, 1995 - books.google.fr, Mythologie française: bulletin de la Société de mythologie française, Numéros 181 à 184, 1996 - books.google.fr).

 

Une branche gravée fait penser aux baguettes gravées de runes dans les pays nordiques (Hyperborée). La rune Kenaz est associée au pin, arbre dont la résine peut produire de l'encens, et à la myrtille. Cette plante est associée aussi à l'étoile Procyon, qui devance Sirius (flambeau de Loki, étoile du grand Chien) (Julie Conton, Les Runes: écriture sacrée en Terre du Milieu, 2012 - books.google.fr).

 

Acrostiche : IAVD

 

Yavad (sanscrit : autant, combien) (Monier-Williams, A Sanskrit-English Dictionary with Special Reference to Greek, Latin, Gothic, German, Anglo-saxon, 1872 - books.google.fr).

 

Le Vendidâd est la partie la plus importante de l'Avesta ; c'est le livre qui nous fait connaître de la manière la plus étendue la doctrine et la législation mazdéennes. Le Vendidâd est divisé en vingt-deux chapitres appelés fargards ou divisions (de frakeret, couper). Ces vingt-deux fargards peuvent être partagés en deux sections principales. La première, (chap. IV-XII, XV-XVIII, XX et XXI), traite des pratiques propres à éloigner les dévas; la seconde contient soit des légendes relatives à l'origine des choses (I, II, XIX, XXII), soit des prescriptions concernant l'agriculture et le soin des animaux utiles (III, XIII, XIV). Une réunion de sujets si disparates et disposés de telle sorte ne peut représenter l'oeuvre première. Il est probable qu'après les orages de la conquête macédonienne, les Mazdéens auront réuni en un seul corps des débris épars de plusieurs de leurs livres sacrés et ainsi formé le Vendidad que nous possédons.

 

Fargard VIII :

 

1-3. Si un homme ou un chien vient à mourir à l'abri d'un arbre ou sur un tapis de gazon (1) que doivent faire les Mazdéens ?

 

4-7. Ahura-Mazda répondit : Qu'ils cherchent un dakhma, qu'ils construisent un dakhma. S'ils reconnaissent que ce mort est plus facilement transportable (que sa demeure), qu'ils transportent le cadavre et laissent la demeure (à sa place). Qu'ils parfument cette habitation avec du bois de sandal, de l'encens, de l'agallochum, du grenadier ou quelqu'autre plante odoriférante.

 

11-13. Créateur des mondes corporels, Étre pur ! Si dans une demeure de Mazdéens, un homme ou un chien vient à mourir et (si en ce moment) il pleut ou il neige ou si le vent souffle avec violence ou bien s'il se forme en plein jour un brouillard épais (1) de telle sorte que les hommes et les troupeaux ne puissent circuler, que doivent faire (alors) les Mazdéens ?

 

14-15. Ahura-Mazda répondit : (Que dans ce cas, les Mazdéens déposent le cadavre) (3), dans l'endroit de cette maison le plus pur, le plus sec, celui où viennent le plus rarement les animaux de pacage et de trait, le feu d'AhuraMazda, le Bareçma formé en faisceau selon les rites sacrés et l'homme pur.

 

16. Créateur des mondes ! à quelle distance du feu doiton déposer ce cadavre? à quelle distance de l'eau, du bareçma formé en faisceau et de l'homme pur?

 

17. Ahura-Mazda répondit : A 30 pas du feu, à 30 pas de l'eau, à 30 pas du bareçma formé en faisceau, à 3 pas de l'homme pur.

 

18-20. A cet endroit les Mazdéens creuseront une fossé, profonde d'un 1/2 pied si la terre est dure ; de la moitié de la hauteur d'un homme si la terre est molle. Qu'ils répandent sur cette place de la cendre ou de la terre; et sur la partie supérieure, de la poussière de brique, de pierre ou de terre cuite (au soleil).

 

21-22. Qu'ils déposent en ce lieu le corps séparé du principe de connaissance et (l'y laissent) deux nuits, trois nuits ou un mois entier ; jusqu'à ce que les oiseaux prennent leur vol, que les plantes commencent à croitre, que les vallées laissent couler leurs eaux et que le vent dessèche la terre.

 

23-29. Lorsque les oiseaux prennent leur vol et que les plantes commencent à croître lorsque les vallées laissent couler leurs eaux et que le vent dessèche la terre ; qu'alors les Mazdéens détachent cette habitation. Que deux hommes actifs et vigoureux viennent chercher le corps (et le transportent) sur une civière, nu, sans couverture, et l'étendent sur la terre ou la pierre, dans un endroit élevé ; qu'ils le déposent sur cette terre, là où les chiens et les oiseaux puissent en plus grand nombre l'apercevoir (C. de Harlez, Avesta livre sacré des sectateurs de Zoroastre, Tome I, 1875 - books.google.fr).

 

Multiplication des dieux

 

Dans la discussion, qui constitue De la Nature des dieux, qu'il mène entre Velleius l'épicurien, Balbus le stoïcien et Cotta l'académicien, Cicéron expose par l'intermédiaire du stoïcien différents arguments sur l'existence des dieux, et les discute ensuite. Or l'ordonnance du monde passe volontiers, aux yeux des Stoiciens, pour avoir fait naître en partie dans l'esprit humain la notion de divinité. Balbus développe trois arguments qui, selon le stoïcien Cléanthe, amènent l'homme à la connaissance des dieux dans la mesure où certains aspects de la nature lui sont favorables ou l'aident à suivre sa destinée: la divination, la reconnais-sance des bienfaits de la nature et les prodiges. Et il reprend comme dernier argument :

 

La quatrième cause et la principale, c'est la régularité du mouvement, la révolution du ciel, la distinction entre le soleil et la lune et toutes les étoiles, leur utilité, leur beauté, leur ordre (Cicéron, N.D., II, 5, 15)

 

D'autres divinisent l'univers entier et voient dans les astres des divinités ». Cicéron réfute plusieurs fois cette conclusion par la bouche de ses personnages. Velleius se demande comment ces astres-dieux peuvent être tranquilles et heureux s'ils sont toujours en mouvement (N.D., I, 13, 34). Il s'exclame ailleurs: «C'est nous donner pour immortels des êtres mortels!» (N.D., I, II, 27) Cotta, répondant à Balbus, lui reproche également de multiplier les dieux :

 

Tu divinises le Soleil et la Lune que les Grecs prennent celui-là pour Apollon, celle-ci pour Diane. Si la lune est une divinité, il faut que l'étoile du matin, que les autres planètes, que toutes les étoiles fixes soient de même condition (N.D., III, 20, 51)

 

Tout au contraire pour les disciples d'Épicure, les astres ne sont même pas des êtres animés : ils sont simplement faits d'atomes, même s'ils offrent aux hommes le spectacle de l'ordonnance céleste :

 

Ces astres vigilants qui, parcourant l'immense voûte qui roule sur nos têtes, répandent partout leur lumière, convainquirent les hommes de la révolution annuelle des saisons et du plan régulier, de l'ordre régulier qui gouvernent la nature (Lucrèce, V, 1436-1439)

 

Les astres sont seulement symbole de l'ordre qui règne dans la nature, non d'une intelligence divine qui établit cet ordre. La lune est ainsi nommée avec les autres astres pour étayer ou infirmer l'hypothèse de l'existence des dieux (Sophie Lunais, Recherches sur la lune, I. Les auteurs latins de la fin des Guerres Puniques à la fin du règne des Antonins, 2015 - books.google.fr).

 

XIX. Que direz-vous Ă  ceci ? SupposĂ© que ceux-lĂ  soient Dieux, qui sont regardĂ©s et honorĂ©s comme tels parmi nous: pourquoi ne mettrions-nous pas SĂ©rapis et Isis au mĂŞme rang ? Et dès lĂ  quelle raison aurions-nous de rejeter les Dieux des barbares ? Ainsi nous dĂ©ifierons bĹ“ufs, chevaux, ibis, Ă©perviers, aspics, crocodiles, poissons, chiens, loups, chats, et autres bĂŞtes. Ou, remontant Ă  la source de cette superstition, il faudra condamner Ă©galement toutes les divinitĂ©s qui en sont venues. Ino, que les Grecs appellent LeucothĂ©e, et que nous appelons Matuta, sera DĂ©esse, quoique fille de Cadmus; et ce titre sera refusĂ© Ă  CircĂ© et Ă  PasiphaĂ©, qui ont pour père le Soleil, et pour mère PersĂ©is, fille de l'OcĂ©an ? Il est vrai, pour CircĂ©, que les honneurs divins lui sont rendus dans une de nos colonies qui porte son nom. Mais que rĂ©pondrez-vous Ă  MĂ©dĂ©e, petite-fille du Soleil et de l'OcĂ©an, fille d'Æétès et d'Idyia ? Que rĂ©pondrez-vous Ă  son frère Absyrte, que Pacuve nomme ÉgialĂ©e, quoique l'autre nom soit plus frĂ©quent dans les Ă©crits des anciens ? Pour moi, si vous ne les dĂ©ifiez pas les uns aussi bien que les autres, je ne sais ce que deviendra Ino ; car toutes ces dĂ©itĂ©s n'ont que la mĂŞme origine (Oeuvres complètes de CicĂ©ron avec la traduction en français publiĂ©es sous la direction de M. Nisard, Tome 4, 1868 - books.google.fr).

 

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