La science au
service de la Révolution IV, 25 1796-1797 Corps sublimés
sans fin à l’œil visibles Obnubiler
viendront par ces raisons Corps, front
comprins, sens, chief & invisibles, Diminuant les sacrées oraisons. Durant la fin du XVIIIème siècle, a lieu un « extraordinaire éclatement des découvertes[1] » dont celles du chimiste Lavoisier (1743 – mort guillotiné en 1794) sont représentatives. « Ce dernier, un des fondateurs de la chimie moderne, ramena la théorie atomique sur terre en parvenant enfin à faire de l’atome un concept utile en laboratoire grâce à sa définition d’un « élément » comme une substance que l’on pouvait décomposer en d’autres substances par les méthodes connues [2] » (« Corps sublimés »). Accompagnant cette évolution scientifique, un certain désintérêt pour la religion chrétienne se manifeste parmi les élites qui conduiront la Révolution, alors que la masse du peuple y restera attaché. La politique de déchristianisation (« Diminuant les sacrées oraisons ») culminera avec le culte de l’Etre suprême instauré par Robespierre. La France révolutionnaire, assiégée par l’Europe coalisée et menacée par les soulèvements royalistes, mobilise ses savants afin d’armer rapidement la levée en masse. C’est ainsi que « la Révolution a permis l’intégration à la société de la communauté scientifique. Dotée d’une légitimité nationale et désormais organisée, celle-ci a franchi une étape essentielle vers la professionnalisation de la science [3] ». |