Reconnaissance de l’église arménienne par Mahmoud II IV, 71 1830-1831 En lieu d'espouse les filles trucidees, Meurtre à grand faute ne sera superstile, Dedans le puits vestules inondees, L'espouse estainte pur hauste d'Aconile. "vestules" Mélange de vestales et de vetula (vieille) (Florent
Arnaud, Le Grand Livre de l'Histoire du Monde des Hommes. Tome IV, 2010 -
books.google.fr). Sept vieilles
vierges noyées C'est saint Nil
("Aconile" : aco - Nil ?) qui raconte le martyr de sept vierges septuagénaires condamnées à être noyées pour avoir
refusé de sacrifier aux dieux à Ancyre en Galatie (Oeuvres
completes de Voltaire avec des notes et une notice sur la vie de Voltaire:
Dictionnaire philosophique. 2, Volume 8, 1875 - books.google.fr). Saint Nil, sa
femme vertueuse et son fils Saint Nil du Sinaï
ou Nil d'Ancyre est un moine et écrivain religieux grec qui a vécu à la fin du
IVe et au début du Ve siècle, disciple de saint Jean Chrysostome. Canonisé,
il est fêté le 12 novembre dans l'Église orthodoxe. Né à Ancyre, il
fut d'abord haut fonctionnaire à Constantinople. Il était marié et avait
deux fils. Il fut converti par Jean Chrysostome quand celui-ci devint
patriarche de Constantinople (397). Sa
femme et lui s'entendirent pour se séparer et entrer en religion : lui-même et
son fils Théodule se retirèrent comme anachorètes sur le mont Sinaï ; sa femme
et son autre fils devinrent aussi religieux en Égypte. Quelque temps plus
tard, Théodule fut enlevé par des nomades, qui voulurent d'abord le sacrifier à
leurs dieux, mais finalement le vendirent comme esclave ; Nil partit à sa
recherche. Il le retrouva devenu bedeau de la cathédrale d'Élusa, en Palestine.
L'évêque de la ville procéda à l'ordination du père et du fils et leur permit
de retourner sur le Sinaï. Il faut toutefois préciser que l'authenticité du texte
légué par la tradition comme l'autobiographie de Nil, avec son caractère
passablement romanesque, est aujourd'hui fortement mise en doute. Nil mourut à
une date incertaine après 430. Nil est un écrivain religieux important, très connu et
influent de son temps. Son œuvre consiste en dix-neuf traités ascétiques, des
commentaires de textes bibliques, et des lettres (plus de mille) adressées à
divers contemporains, par lesquelles il intervint dans les querelles
religieuses de l'époque et prodigua ses conseils à d'importantes personnalités.
De ses écrits fut tiré plus tard un recueil de maximes ascétiques (environ deux
cents). Les traités ascétiques furent d'abord partiellement
édités par Pierre Poussines (Paris, 1639), collection complétée par Joseph
Marie de Suarès (Rome, 1673). 355 lettres furent publiées (grec-latin) par
Poussines (Paris, 1657), nombre porté à 1061, divisées en quatre livres, par
Léon Allatius (Rome, 1668). Ces éditions sont reprises dans le volume 79 de la
Patrologia Graeca de l'abbé Migne (1860) (fr.wikipedia.org - Nil
du Sinaï). On peut envisager que sa femme est morte saintement dans son monastère égyptien. Nil a écrit un commentaire sur le Cantique des cantiques (Marie-Gabrielle Guérard, Commentaire sur le Cantique des cantiques de Nil d'Ancyre: édition princeps, Tome 1, 1994 - books.google.fr). L'interprétation du Cantique comme un itinéraire de purification de l'âme identifiée à une femme prostituée et idolâtre est aussi au cœur d'autres exégèses médiévales, et tout particulièrement de celle de Nil d'Ancyre qui fait ainsi parler la «nigra sedpulchra» de Cant. 1,4 : «Car même s'il vous semble que je suis noire maintenant parce que je porte quelques signes de ma première condition et que j'ai, survolant mon apparence, une sorte de brouillard, comme celui qui vient du graillon des idoles, sachez pourtant que comme dans une tente, sous ma peau d'éthiopienne, a été révélée une extraordinaire beauté qui resplendira dans le bain nuptial» (Nil d'Ancyre, Commentaire sur le Cantique des Cantiques, Paris, Cerf, 1994, p. 153) (Angela Guidi, Amour et Sagesse. Les Dialogues d’amour de Juda Abravanel dans la tradition salomonienne, 2011 - books.google.fr). Aconile : « Akoè »
- Nile ? akoè (grec) : oreille, écoute, obéissance, réputation (M.
Court de Gebelin, Dictionnaire Étymologique De Langue Grecque, 1782 -
books.google.fr). L'opposition de la foi et des œuvres qui a dominé
l'interprétation de la doctrine paulinienne a contribué à présenter la foi
comme une adhésion à une idée. Or, pour Paul, l'intelligence de la foi au
Christ se reçoit de l'accueil d'une puissance dont l'équivalent est le précepte
divin, qui réclame l'adhésion. C'est l'écoute de la Loi au Sinaï qui avait
stimulé sa mise en œuvre et c'est la puissance de la Loi qui, chez tout zélé de
la Loi, en stimule la mise en pratique. Paul
oppose donc principalement une mise en œuvre pure, exempte de toute disposition
de foi, telle qu'elle se présente chez les chrétiens se soumettant
idéologiquement à la Loi et une mise en pratique qui procède d'une réception de
foi, une évidence pour un pharisien qui a éprouvé le zèle pour la Loi de Dieu. Les
Galates, ces chrétiens d'origine païenne, devront être enseignés sur la nature
de l'adhésion à la Parole de Dieu qui se distingue de la conformation à des
règles extérieures. L'argumentation développée au ch. 3 de l’épître aux Galates établit ainsi un
parallèle entre la réception de la Loi et la prédication de l'évangile du
Christ qui ressort clairement dans les premiers versets. La foi en la prédication du Christ crucifié qui procure l'Esprit se
conçoit chez Paul en parallèle à la pratique de la Loi qui stimule la vie.
Le discours de Paul se perçoit mieux sur l'arrière fond de la puissance de la
parole prescriptive de Dieu qui appelle l'adhésion de l'homme et prend
résolument le nom de foi. Le parallèle entre la Loi et la foi apparaît à deux
reprises -) «Est-ce par les œuvres de la Loi que vous avez reçu l'Esprit ou
est-ce par l'écoute de la foi ?» (v. 2b) -) «Celui donc qui vous prodigue
l'Esprit et opère parmi vous des miracles, le fait-il par les œuvres de la Loi
ou par l'écoute de la foi ?» (v. 5). L'expression "ex ergôn nomou è ex akoès pisteôs" est redoublée. Ici l'écoute de la foi s'oppose aux œuvres de
la Loi, cette pratique vécue sans l'adhésion intime aux préceptes en tant
que reçus de la bouche de Dieu et qui s'érige en œuvre humaine. Si l'écoute du précepte gouvernait
l'économie de l'Alliance Sinaïtique c'est l'écoute de la foi qui ordonne la
Nouvelle Alliance dans le Christ. Les deux économies fonctionnent dans
l'esprit de Paul de la même façon. La mise en pratique authentique des
préceptes de la Loi suscite un zèle pour Dieu tandis que l'accueil de la parole
de la Croix communique l'Esprit. Légasse observe ici : «Il n'y a pas correspondance entre
les deux mots du binôme erga nomou / akoè
pisteos. S'il est vrai qu'erga et akoè représentent une donnée objective
offerte à l'homme, pisteôs n'est pas le pendant de nomou ; c'est erga noumou,
en bloc, qui correspond à akoè» (Galates, op. cit., p. 210 note 1). Il ne
justifie pas son assertion mais l'observation est importante pour ne pas
opposer la Loi des œuvres avec la avec la foi de l'écoute. Le parallélisme -
antithétique - s'inscrit en effet davantage entre les œuvres et l'écoute. La
remarque permet de mettre en exergue la primauté de l'écoute qui fait défaut
dans la manière dont les Galates ont de se reporter à la Loi (Jean-Eudes
Renault, La Loi et la Croix: L'écriture de la Croix dans l'écriture de la Loi,
2009 - books.google.fr, Mémoires
pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Tome
quatorzieme, qui compred les histoires de Saint Paulin, de S. Celestin Pape, de
Cassien, de S. Cyrille d'Alexandrie, & du Nestorianisme, 1732 -
books.google.fr). Fadaises Voltaire ne croit pas aux légendes des vierges martyres,
condamnées au viol, bien que septuagénaires, raconté par saint Nil qui en dit
être le témoin. Selon Derrida, Socrate
délègue en effet la question de la moralité de l'écriture à une akoè, un ouï
dire, un bruit qui court, venu des Anciens, autrement dit une fable «récitée» que
Socrate oppose au logos et au savoir dialectique qu'on puise en soi-même,
ce qui revient à dire que l'origine de l'écriture se perd dans le mythe (Christine
Chollier, Anne-Elisabeth Halpern, Alain Trouvé, Du jeu dans la théorie de la
lecture, 2020 - books.google.fr). "filles
trucidées" Les fondations de
Tarse, Alexandrie et Ancyre sont ainsi marquées par le sacrifice d'une jeune
fille dont il n'est pas précisé qu'elle soit devenue la Tychè de la ville.
Ces apparentes irrégularités sont peut-être dues au caractère abrégé du texte
dont nous disposons (Recherches
sur la chronique de Jean Malalas, Volume 2, 2004 - books.google.fr). Sur dix sacrifices humains, six, selon la Chronique de
Jean Malala, auraient été accomplis par Alexandre, Séleucus, Auguste et Tibère
(Celle de Macédonia par Alexandre, d'Aimathè et d'Agavè par Séleucus, de
Grégoria par Auguste, d'Antigonia par Tibère et de Calliopè par Trajan), soit
pour protéger une cité contre d'éventuels séismes à l'occasion de sa fondation,
ou de la construction de remparts et d'édifices publics, soit pour la purifier,
à la suite d'un tremblement de terre et prévenir de nouvelles secousses. Auguste fonde
Ancyre en Galatie sur l'emplacement d'Arinè et immole, pour purifier le site, une
vierge à laquelle il donne le nom de Gregoria. Séleucus, à l'occasion du tracé des murailles d'Antioche,
fait immoler par le prêtre Amphion une vierge nommée Aimathè et lui érige une
statue de bronze (Etienne
Decrept, La persécution oubliée des chrétiens d'Antioche, Revue d'études
augustiniennes et patristiques, Volumes 52 à 53, 2006 - books.google.fr, The
Chronicle of John Malalas, traduit par Elizabeth Jeffreys, Michael Jeffreys,
Roger Scott, 2017 - books.google.fr). Epouse et
fondation Alexandre et ses
successeurs ont créé de nombreux établissements aux fins les plus diverses :
colonies de vétérans grecs ou macédoniens, souvent situées à des emplacements
stratégiques, agglomérations indigènes hellénisées, villes nouvelles jumelant
d'anciennes capitales, dont l'éponyme était le fondateur ou son épouse
(Alexandrie, Antioche, Dèmètrias, Ptolémaïs, Séleucie, Apamée, Arsinoé,
Bérénikè, Laodicée) (Dictionnaire
de la Bible, Tome 10, 1981 - books.google.fr). "superstile"
: super stilo ? Le latin classique n'a pas de terme simple pour exprimer
l'idée de meurtre (Manuel
des antiquités romaines: Le droit pénal romain, traduit par Gustave Amédée
Humbert, 1907 - books.google.fr). Alors que le mot meurtre désigne aujourd'hui tous les
homicides volontaires, l'ancien droit réservait ce terme aux seuls homicides
prémédités, appelés assassinats en droit actuel. Plus précisément, le meurtre
supposait une préparation ou une organisation préalable, comme le guet-apens ou
l'empoisonnement, d'où la formule de Beaumanoir : «Nul meurtre n'est sans
trahison». L'intérêt de la distinction l'homicide simple et le meurtre résidait
dans le mode d'exécution de la peine de mort, de toute façon applicable dans
les deux cas : la plupart des coutumes prévoyaient que l'homicide simple serait
pendu serait d'abord «traîné» à travers la ville avant d'être pendu. Au XVIIIe
siècle on constate une évolution du vocabulaire : le mot meurtre perd son sens
médiéval et tend vers sa signification actuelle de simple homicide volontaire.
Au-delà de ces fluctuations sémantiques, la distinction fondamentale oppose
l'homicide simple aux homicides aggravés (Chantal
Ausseur-Dolléans, Guide de la protection des espaces naturels et urbains, 1991
- books.google.fr). Le roi «potest dispensare super stilo qui est de
jure positivo». C'est ce pouvoir du roi de dispenser des règles rigoureuses
de la jurisprudence (Katia
Weidenfeld, Les origines médiévales du contentieux administratif: (XIVe-XVe
siècles), 2001 - books.google.fr, Sophie
Petit-Renaud, "Faire loy" au royaume de France de Philippe VI à
Charles V (1328-1380), 2001 - books.google.fr). Auguste aurait pratiqué ce sacrifice de Gregoria en toute
impunité. Mais le "ne" de
"ne sera superstile" indique le contraire. Apocalypse 6,15-17 : Les Rois de la terre, les Princes, les
Officiers de guerre, les riches, les puissans, & tout homme esclave ou
libre, se cacherent dans les cavernes & dans les rochers des montagnes. Et
ils dirent aux montagnes & aux rochers : Tombez sur nous, & cachez-nous
de la face de celui qui est assis sur le Thrône, & de la colère de
l'Agneau. Parce que le grand jour de leur colère est venu & qui pourra
subsister ? Ces paroles sont
prises d'Osée 10,8. Jesus-Christ les applique à la désolation envoyée aux
Juifs pour venger sa Passion. Rien
n'empêche qu'elles ne soient aussi appliquées en cet endroit à la chute de
l'Empire Romain, en punition de la mort des Martyrs ; ni qu'elles ne
puissent ausi s'appliquer au Jugement dernier (Isaac-Louis
Le Maistre de Sacy, La sainte Bible en latin et en françois, avec des note
littérales pour l'intelligence des endroits les plus difficiles; et la concorde
des quatre evangelistes, Tome 3, 1717 - books.google.fr). Ancyre Ancyre est devenue en 25 av. J.-C. la capitale de la
nouvelle province romaine de Galatie. Dans les années qui suivirent, on y
édifia le temple d'Auguste et de Rome1. Après la conquête turque, le temple fut
converti en mosquée. L'inscription a été découverte en 1555 par Ogier Ghislain
de Busbecq, ambassadeur de l'empereur Ferdinand Ier de Habsbourg à
Constantinople, qui la fit connaître en Occident par ses Lettres turques, ouvrage dans lequel il publie une partie de ses
lectures de l'inscription (fr.wikipedia.org -
Monument d'Ancyre). Bajazet Ier, sultan ottoman, est défait par Tamerlan près
d'Ancyre en 1402 (Paul
Alexandre Dulard, La Grandeur de Dieu dans les merveilles de la nature: poëme,
1767 - books.google.fr). Cf. quatrain VII, 13. "puits" :
le puits des sept Les sept vieilles
vierges d'Ancyre - Tecusa, Alexandra, Claudia, Phaina, Euphrasia, Matrona, et
Julia - sont jetées dans un étang ("in paludem") et non dans un puits
(Acta
sanctorum quotquot toto orbe coluntur: Maius, Tome 16, 1866 - books.google.fr). Comment trouver une explication de ce mot impropre qui
invaliderait l'interprétation ? Or Dieu visita Sara, comme il l'avait promis, et elle
enfanta un fils dans sa vieillesse, dans le temps que Dieu avait prédit; et
Abraham nomma ce fils Isaac et il le circoncit le huitième jour, comme Dieu
l'avait ordonné ; et il avait alors cent ans. L'enfant prit sa croissance, et
il fut sevré ; mais Sara voyant le fils d'Agar l'Egyptienne Ismaël jouer avec
son fils Isaac, elle dit à Abraham : Chassez-moi cette servante avec son
fils ; car le fils de cette servante n'héritera point avec mon fils Isaac.
Et Abraham, ayant consulté Dieu, se leva
du matin, et prenant du pain et une outre d'eau, les mit sur l'épaule d'Agar,
et la renvoya ainsi elle et son fils, et Agar s'en alla errante dans le désert
de Bersabée; et l'eau ayant manqué dans son outre, elle laissa son fils couché
sous un arbre : elle s'éloigna de lui d'un trait d'arc, et s'assit en le
regardant, et en pleurant, et en disant : Je ne verrai point mourir mon
enfant... Dieu écouta la voix de l'enfant, L'ange de Dieu appela Agar du haut
du ciel, et lui dit : Agar, que fais-tu là ? Ne crains rien ; car Dieu a
entendu la voix de l'enfant : lève-toi, prends le petit par la main, car j'en
ferai une grande nation. Et Dieu ouvrit
les yeux d'Agar, laquelle ayant vu un puits d'eau, remplit sa cruche, et donna
à boire à l'enfant, et Dieu fut avec lui. Il devint grand, demeura dans le désert ; il fut un grand archer, et il
habita le désert de Pharan, et sa mère lui donna une femme d'Egypte (La
bible expliquée, Oeuvres complètes de Voltaire, Tome 4, 1868 - books.google.fr). Remarquez que le
mot «puits» est répété sept fois dans ce chapitre XXIX de la Genèse, pour faire
allusion aux sept femmes avec lesquelles Jacob avait vécu. C'est pour cette
raison que ce puits est appelé «Bersabée» qui signifie «le puits des sept».
Voici les sept répétitions du mot «puits» : «Et il vit un puits dans un champ,
etc. (Gen. XXIX,2)» ; «Car c'était à ce puits qu'on abreuvait les
troupeaux...(Gen. XXIX,2)» ; «Et l'entrée du puits était fermée par une grande
pierre (Gen. XXIX,3)» ; «Et on remettait la pierre sur l'ouverture du
puits(Gen. XXIX,3)»; «Et on levait la pierre du puits (Gen. XXIX,3)» ; «Et il
ôta la pierre qui fermait le puits (Gen. XXIX,10)» ; «...Et que nous ayons ôté
la pierre de dessus le puits (Gen. XXIX,8)». En tout sept fois. Pour Moïse, le mot «puits» n'est mentionné qu'une seule
fois dans le verset suivant : «Et il se retira au pays de Madian, où il s'assit
près d'un puits.» La raison de cette différence entre Jacob et Moïse est
celle-ci : le dernier ne cohabitait pas avec sa femme dans ce bas monde, alors
que le premier n'a jamais cessé les relations conjugales avec ses femmes. Le
verset : «Une seule est ma colombe et ma parfaite amie ; elle est unique à
sa mère» s'applique à Moïse, qui n'avait qu'une seule épouse. C'est en raison de
ce qui précède que Moïse est monté à un degré supérieur à celui de Jacob et
qu'il est considéré en haut comme le maitre de céans. C'est pour la même raison
que pour Moïse, l'Écriture dit : «...Où il s'assit près d'un puits», alors que,
pour Jacob, l'Écriture dit : «Et il vit un puits dans un champ» : le premier
était tout près du «puits», alors que le second ne l'a vu que de loin (Sepher
ha-Zohar (Le livre de la splendeur): doctrine ésotérique des Israélites, Tome
2, traduit par Jean de Pavly, 1906 - books.google.fr). C'est par l'allégorie que les Pères ont réalisé cette
relecture de tout l'Ancien Testament à la lumière du Nouveau, et du Nouveau
Testament à la lumière du présent et du futur de la vie des croyants. Étymologiquement,
allégoriser signifie parler en d'autres termes que les termes propres. Il
s'agit d'un transport de la signification, en passant du sens premier des
termes à un autre sens, supposé caché sous le sens littéral. La démarche était
connue des anciens, dans la lecture allégorisante des poèmes homériques, ou
l'exégèse du Juif Philon d'Alexandrie. Quel est le principe qui va guider
l'exégète chrétien dans cette transposition et la faire échapper à l'arbitraire
? Saint Paul en rend compte dans le seul
texte du Nouveau Testament où se rencontre l'expression «allégoriser» : en
Galates 4,24, à propos de la destinée des fils d'Abraham issus l'un de la
servante, l'autre de la femme libre, l'apôtre écrit : «Il y a là une allégorie : ces
femmes sont, en effet, les deux alliances.» L'Ancien Testament devient donc le «type» (d'où le terme «typologie»)
des événements qui trouvent dans le Nouveau leur réalisation. Cassien (fin
du IVe, début du Ve siècle) a donné un commentaire éclairant de cette exégèse
paulinienne (Conférences, XIV, 8) : «L'histoire
a trait à la connaissance des événements passés et qui frappent les sens.
L'apôtre en donne un exemple, lorsqu'il dit : Il est écrit qu'Abraham eut deux
fils, l'un de la servante et l'autre de la femme libre. Mais celui de la
servante naquit selon la chai ; et celui de la femme libre, en vertu de la
promesse [Ga 4,22-23]. Ce qui suit
relève de l'allégorie, parce qu'il y est dit des choses réellement arrivées,
qu'elles figuraient d'avance un autre mystère. Ces deux femmes sont les deux Alliances : l'une, du mont Sina,
enfante dans la servitude ; et c'est Agar. Car Sina est montagne d'Arabie, qui
symbolise la Jérusalem actuelle, laquelle est esclave avec ses enfants [Ga
4,24-25]. L'anagogie s'élève, des
mystères spirituels, à des secrets du ciel, plus sublimes et plus augustes. On
la voit dans ce que l'apôtre ajoute immédiatement : Mais la Jérusalem d'en haut est libre ; et c'est elle qui est
notre mère. Car il est écrit : Réjouis-toi, toi qui n'enfantais pas !
Éclate en cris joyeux, toi qui ne connaissais pas les douleurs de l'enfantement
! Les enfants de la délaissée sont plus nombreux que les enfants de celle qui
avait l'époux [Ga 4,26-27].» (La
Bible et sa culture, 2018 - books.google.fr). "puits"
et "épouse" En hébreu, le mot "puits" (beer) est également
utilisé avec le sens de "femme", "épouse". En égyptien, le
vocable bi signifie "utérus" et "galerie de mine" (Mircea
Eliade, Forgerons et alchimistes, 1977 - books.google.fr). Dans Zohar I,
141a, la «source» c'est la sefira Yessod, le «puits» c'est la sefira Malkhout ;
en ensemençant son épouse, l'homme imite, comme c'est sa raison d'être,
l'activité de la sefira Yessod dans la sefira Malkhout et il stimule leur
fécondité constitutive de l'unicité divine. L'étude même intensive de la
Torah, qui est l'oeuvre la plus valeureuse, ne permet pas à l'âme du célibataire
de rejoindre sa destination ultime auprès de la Chekhina (Le
Zohar: Genèse : Vayéchev, Miqets, traduit par Charles Mopsik, 1981 -
books.google.fr). Acrostiche : EMDL,
mdl On retient mdl. Agar, apres avoir estyé mise hors de la maison d'Abraham,
fut errante au desert de Beerseba, & que son fils estant deuenu grand
demeura au desert de Paran : car le
desert de Beerseba estoit au païs de Canaan & le desert de Paran en estoit
proche (Pierre
de Launay, Paraphrase et exposition sur les epistres de Saint Paul, Tome 1,
1650 - books.google.fr). Dans le même numéro des Ugarit-Forschungen où Good
donnait ses raisons pour éliminer la traduction du verbe "to saddle,”
B.Margalit reprenait la question. Good estimait que la relation du mdl verbe et
du mdl substantif n'était pas claire. Il n'en repoussait pas pour autant l'idée
que la corde ou laisse (guide-rope) par laquelle on conduisait un animal puisse
être pensée comme un “éclair". Il suggérait de plus un rapprochement avec le difficile passage,
Hab 3, 4. Dans un contexte de phénomènes lumineux et célestes, l'obscur mydw lw serait à lire m(y)d(w)lw et
viendrait de la racine mdl. Margalit quant à lui estime que les deux mdl
n'en font qu'un. Baal utiliserait un mdl, "harnais” (riding gear) à titre
de coursier (riding) des nuages. mdl
(harnais) désigne le harnachement normal d'un âne (Henri
Cazelles, Sur mdl à Ougarit, Sopher Mahir: Northwest Semitic Studies Presented
to Stanislav Segert, 1990 - books.google.fr). Hab. 3,3 : Dieu viendra de Théman, et le Saint de la
montagne ténébreuse de Paran. Sa
vertu est le vêtement des cieux, et la terre est pleine de Sa louange. Hab. 3,4 : Sa
splendeur sera comme la lumière ; Il a
dans Sa main des cornes (de puissance), et de la force Il a fait un
puissant amour (theotex.org). Il est question d'un âne dans le martyr de Théodote
d'Ancyre. C'est un de ces animaux qui transporte le vin qui servira à enivrer
les soldats gardant le lieu du supplice où se trouve le corps du saint que le prêtre de Malos,
Fronton, récupère. Théman, Pharan, Sinaï, sont situés dans la région où le
Seigneur donna sa Loi aux Hébreux. Les saintes
Écritures parlent d'un désert (Gen. 21,22 ; Nb. 10,12), d'un mont (Deut.
33,2 ; Hab. 3,3) et d'une ville de Pharan (III Rois 11,18). Les trois
Pharan tiennent les uns aux autres. La montagne portait le nom du désert,
qui lui-même avait reçu le nom de la ville. La grande plaine de Pharan, où
séjourna Ismaël, était située entre le désert de Sinaï, au sud, et le désert de
Zim, touchant à l'Idumée, au nord, à l'ouest de l'Idumée vers l'Égypte, de
telle sorte que les extrémités méridionales du mont Seïr et les extrémités
septentrionales de Pharan étaient les unes en face des autres. La limite entre
Zim et Pharan n'était pas nettement marquée; c'est pourquoi Cadès-Barné était
assigné tantôt à l'un, tantôt à l'autre de ces déserts. C'est là (dans Zim et
Pharan) que les Israélites demeurèrent pendant trente-huit ans avec leurs
troupeaux; aussi voit-on le mont Pharan cité à côté du Sinaï, dans les
cantiques d'Israël (Dictionnaire
encyclopédique de la thélogie catholique, Tome 18, 1870 - books.google.fr). Aux IVe et Ve
siècles Pharan était une ville chrétienne, ayant des magistrats qui réglaient
toutes les affaires de la péninsule; Nilus d’Ancyre, ancien préfet de
Constantinople, poursuivi par des bandits arabes qui tuèrent son fils, s'y
réfugia. Vers le milieu du Ve siècle, elle était le siége d'un évêque dont
la puissance s'étendait au mont Sinaï et à toutes les contrées environnantes.
(Voy. Harduin, Acta conc., 11, p. 665.) (Pierre
Victor Lottin de Laval, Voyage dans la péninsule arabique du Sinai et l'Égypte
moyenne: histoire, géographie, épigraphie, Tome 1, 1859 - books.google.fr). Galates et poisons D'autres éditions on "superstite" et "aconite". "hauste" du latin "haustus" action ou droit de puiser de l'eau (cf. puits) et aussi action de boire (cf. aconit) ( Edgar Leoni, Nostradamus and His Prophecies (1961), 2013- books.google.fr). Mais "faute" et "meurtre", termes juridiques conviennent bien à "super stilo", plutôt qu'à "survivant". La rue (ruta graveolens, L.) est au nombre des médicaments les plus efficaces. La rue cultivée a les feuilles plus larges et les rameaux plus forts. La rue sauvage a des effets violents, et elle est plus active en tout. Pilée et modérément humectée, on en exprime le suc, qu'on garde dans une boîte de cuivre. Donné en trop grande quantité, c'est un poison, surtout celui de la rue de Macédoine, sur les bords du fleuve Aliacmon : chose singulière, le suc de la ciguë le neutralise; ainsi il est vrai qu'il y a des poisons de poisons, et le suc de la ciguë protège les mains de ceux qui récoltent la rue. Du reste, c'est un des premiers ingrédients des antidotes, et surtout de l'antidote de Galatie. Toute espèce de rue, seule, a la vertu d'un antidote, si on en pile les feuilles et qu'on les prenne dans du vin; elle est surtout bonne contre l'aconit et le gui, aussi contre les champignons, soit en boisson, soit en aliment ; de la même façon, contre les morsures de serpents, à tel point que les belettes (VIII, 41), près de livrer combat à ces reptiles, se prémunissent en mangeant d'abord de la rue. Elle est bonne contre les piqûres des scorpions, des araignées, des abeilles, des frelons, des guêpes, contre les cantharides, les salamandres, et contre les morsures des chiens enragés; le suc, à la dose d'un acétabule, se boit dans du vin ; les feuilles pilées ou mâchées sont appliquées avec du miel et du sel, ou, bouillies, avec du vinaigre et de la poix. On assure que les personnes frottées avec ce suc ou en ayant sur elles ne sont pas attaquées par ces animaux malfaisants, et que les serpents fuient l'odeur de la rue que l'on brûle. Toutefois la racine de la rue sauvage, prise avec du vin, est ce qu'il y a de plus efficace; on ajoute qu'elle l'est surtout bue en plein air. Pythagore a distingué la rue en mâle et en femelle; la rue mâle a les feuilles plus petites et d'une couleur herbacée; la rue femelle a des feuilles et une couleur plus belles. Le même auteur l'a crue nuisible aux yeux; c'est une erreur, car les graveurs et les peintres en mangent, pour leur vue, avec du pain ou du cresson ; les chèvres sauvages en mangent, dit-on, aussi pour leur vue. Beaucoup se sont guéris de taches sur les yeux en se les frottant avec le suc mêlé à du miel attique, ou à du lait d'une femme qui vient d'accoucher d'un garçon, ou en se frottant le coin des yeux avec le suc pur (Livre XX, LI) (Historia naturelle de Pline, avec la traduction en français par E. Littré, Tome 2, 1850 - books.google.fr). L'histoire de Camma est racontée par Plutarque. C'étoit la femme d'un des tétrarques de la Galatie appelé Sinatus : elle étoit également renommée par sa beauté. Un autre tétrarque, appelé Sinorix, et parent de l'époux de Camma, en étant devenu passionnément amoureux, chercha inutilement à la faire conséntir à un commerce adultère avec lui. Toujours repoussé par la vertu de Camma, il résolut de faire disparoître l'obstacle qui empêchoit la réussite de ses vœux, et fit secrètement assassiner Sinatus. Camma, plongée dans la douleur par la mort de son époux, dont elle reconnut parfaitement la cause, se retira dans un temple de Diane à Ancyre, où elle exerçoit les fonctions de prêtresse. Le meurtrier ne tarda pas à demander la main de la veuve. Elle donna son consentement, et l'invita à se rendre auprès d'elle pour célèbre leur union dans le temple même qu'elle habitoit. Dès qu'il fut arrivé, elle le conduisit avec un empressement apparent au pied de l'autel. Là, avec une coupe d'or, elle fit une libation à la déesse, puis elle but une partie de la liqueur que contenoit ce vase, et en fit boire à celui qu'elle acceptoit pour époux. Quand celui-ci eut avalé la liqueur, elle s'écria : «Déesse, je te rends grâce de ce que j'ai pu exécuter mon projet dans ton temple. Tu sais si j'ai vécu jusqu'à ce jour avec d'autre espoir que celui de venger mon époux. Maintenant j'attends avec joie la mort qui doit me réunir à lui. Et toi, perfide, dit-elle à Sinorix, c'est un tombeau qui sera le lit nuptial où tu voulois me conduire.» Ils expirèrent bientôt après l'un et l'autre (Histoire générale de France: (600 a. Chr. - 481 dep. Chr. : Gaulois, Romains et Francs), 1819 - books.google.fr). La seconde partie commence au verset treizième du chapitre cinquième de l'épître aux Galates. Elle renferme diverses instructions morales. Saint Paul énumère les œuvres mauvaises qui excluent du royaume des cieux ; il exhorte les Galates à pratiquer les œuvres de la charité envers le prochain ; il les avertit de ne pas se laisser égarer par les docteurs de mensonge ; et leur conseille de se glorifier, comme lui, dans la croix de Jésus-Christ (Auguste-François Maunoury, Commentaire sur les Epîtres de saint Paul aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens et aux Thessaloniciens, 1880 - books.google.fr). Galates V,19 Or les oeuvres de la chair sont manifestes, savoir : l'impudicité, l'impureté, la dissolution, 20 l'idolâtrie, la magie ("pharmakeia"), les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, 21 les envies, les meurtres, l'ivrognerie, les débauches, et les choses semblables à celles-là, dont je vous prédis, comme je vous l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu (www.lueur.org). Le sens du grec "pharmakeia" (Galates V, 20) est breuvage magique, philtre, sortilège, maléfice. On voit pourquoi saint Paul joint veneficium (Vulgate) à l'idolâtrie : c'en est une espèce, puisque le magicien rend un culte aux démons en les invoquant (Auguste-François Maunoury, Commentaire sur les Epîtres de saint Paul aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens et aux Thessaloniciens, 1880 - books.google.fr). Alors qu'il est loi, Christ est liberté, alors qu'il est péché, il est justice, alors qu'il est mort, il est vie. Car, par le fait même qu'il a souffert, que la loi l'accuse, que le péché le condamne, que la que la mort l'engloutit, il a abrogé la loi, il a condamné le péché, il a détruit la mort, il m'a justifié et sauvé. Ainsi Christ est-il simultanément poison contre la loi, le péché et la mort et remède pour la liberté, la justice et la vie éternelle (Matin Luther, Oeuvres, tome 15, Epitre aux Galates (1535), 1969 - books.google.fr). Typologie Le report de 1831 sur la date pivot 303 (martyr de
Théodote) donne -1225. Ces Lydiens
occupaient le centre de l'Asie mineure ; leurs rois, divisés en trois
dynasties, d'après Hérodote, remontaient jusqu'en 1225 avant Jésus-Christ (Joseph
Salvador, Jésus-Christ et sa doctrine: histoire de la naissance de l'Église, de
son organisation et de ses progrès pendant le premier siècle, Tome 1, 1838 -
books.google.fr). Otreus étoit fils de Gordius & frere de Midas
fondateur d'Ancyre : ainsi la fondation de cette ville, remonte au tems de la
jeunesse de Priam, & par conséquent à celui de l'expédition des Argonautes,
à laquelle elle peut-être antérieure de quelques années (Pierre
François Hugues d'Hancarville, Recherches sur l'origine l'esprit et les progrès
des arts de la Grèce, Volumes 2 à 3 , 1785 - books.google.fr). Midas aurait trouvé une ancre de marine lors de la
fondation de la ville, qui se trouvait dans le temple de Jupiter du temps de
Pausanias, et qui lui donna son nom (grec "anchura" : ancre) (Pausanias
ou voyage historique, pittoresque et philosophique de la Grèce, Volume 1,
traduit par Nicolas Gedoyn, 1797 - books.google.fr). C'est le même
Midas qui sera affublé d'oreilles d'âne par Apollon dont il avait dénigré
la musique de sa lyre en lui préférant celle de la flûte de Marsyas. Il est question d'écoute et d'âne. Cette fameuse expedition des Argonautes sous Jason leur
chef est placée par Diodore Sicilien, & par le P. Petau dans sa
Chronologie, vers l'an du monde 2740, ou 2759, qui est 1225 ans avant J.C. (Guillaume
de Lavaur, Histoire de la fable conferée avec l'histoire sainte, Tome 2, 1731 -
books.google.fr). Catholicisme et Islam en Turquie ottomane en
1830 À la mort de Krikor, en 1721, lui succéda son vicaire,
Vertanès, archevêque de Césarée. Ses successeurs furent Mgr Joseph Adjemian
(1760 - 1767) puis Mgr Simon Oumoudian (1767 - 1774), grande figure du
catholicisme arménien. Nommé évêque d'Ancyre (Angora, Ankara) en 1728 par le
catholicos philocatholique d'Etchmiadzin Karapet de Zeitoun, Simon fut victime
de la persécution des catholiques d'Angora en 1740 - 1741 organisée par le
patriarche de Constantinople Nalian. Exilé d'Angora, puis emprisonné en 1744,
Simon réussit à s'échapper en 1766 et à rejoindre Venise, puis Rome. En 1830, le gouvernement ottoman reconnut
l'Église arménienne catholique. L'évêque ordinant, Mgr Marouchian, obtint
en 1832 du pape Grégoire XVI (qui avait remarqué l'incommodité et l'insalubrité
de Santa Maria Egiziaca lors d'une visite en 1826 alors qu'il n'était que le
cardinal Cappellari) la concession de l'église de Saint-Blaise, San Biagio
della Pagnotta, dans la belle via Giulia. Ce choix s'est fait certainement en
fonction de l'origine arménienne de ce saint, évêque-martyr de Sébaste du IVe
siècle. L'église et l'hospice Santa Maria Egiziaca furent attribués à
l'archiconfrérie du Saint-Sacrement qui gérait également l'église voisine de
Santa Maria in Cosmedin, mais la propriété en resta aux Arméniens jusqu'à leur
destruction à la fin du siècle dernier (Roma-Armenia:
Grande Salle Sixtine, Bibliothèque apostolique du Vatican, 25 Mars- 16 Juillet
1999 - books.google.fr). Quelques années avant 1830, les Arméniens schismatiques
avaient excité une violente persécution contre les catholiques. En cette susdite année, une pacification
conclue à Andrinople vint ramener le calme. L'empereur des Turcs Mahmoud II,
comprenant que la soumission des catholiques au pape n'était pas inconciliable
avec celle que ces Arméniens doivent à leurs souverains temporels, ordonna que
les biens confisqués au profit des schismatiques fussent rendus à leurs anciens
propriétaires. Il fut convenu entre l'ambassadeur de France et le
reis-effendi, que les catholiques Arméniens auraient la liberté religieuse, et
formeraient un corps séparé ayant leur patriarche tout à fait indépendant de
celui des schismatiques. Un grand nombre de personnes de qualité, de la nation
arménienne et qui avaient été exilées se réunirent à Constantinople ayant à
leur tête six prêtres arméniens. Il fut convenu dans cette assemblée qu'on
supplierait le pape Pie VIII de nommer un archevêque qui serait le chef
ecclésiastique des catholiques arméniens dans tout l'empire Ottoman. La congrégation de la Propagande tenue à
Rome, le 17 mai 1830, eut à désigner cet archevêque parmi quatre candidats. Un
deux fut élu, Antoine Nurigian, d'Erzeroum, né à Constantinople et ancien élève
du collége de la dite Propagande. Le pape accueillit le choix et institua
Nurigian archevêque du siège métropolitain primatial de Constantinople, pour les
Arméniens, avec indépendance totale du patriarche de Cilicie. Antoine fut consacré
à Rome, le 11 juillet 1830. Ce prélat étant mort, le pape Grégoire XVI a
nommé pour lui succéder monseigneur Paul Marusci, qui fut consacré à Rome le 19
juin 1842. Le titre de ce prélat est celui d'archevêque de Constantinople des
Arméniens, Constantinopolis Armenorum. Il habite le faubourg de Galata, auprès
de sa cathédrale. Il a sous ses ordres trente-deux prêtres séculiers et un plus
grand nombre de prêtres réguliers. La cathédrale a été bâtie, en 1834, sous le
vocable du Saint-Sauveur. Cet archevêque a plusieurs églises dispersées en
différentes provinces. Les principales sont celles de Péra, faubourg de
Constantinople. C'est un oratoire dédié à saint Jean-Chrysostome ; Ortakoï,
près de Péra, sous l'invocation de saint Grégoire l'Illuminateur ; Samatia,
dans la ville de Constantinople, n'a pour église qu'un salon; Ancyre ou Angora,
en Galatie, à quatorze journées de la capitale, a une église, sous le vocable
de la sainte Vierge, et trois oratoires; Erzeroum a quatre provinces, qui sont
Tortum, Passen, Bajasyd et Musci. Elles renferment plusieurs Villes et villages
avec plusieurs églises. Artuin, dans l'Arménie majeure, comme Erzeroum, a deux
provinces et plusieurs oratoires. Trébisonde a une église ancienne qui a été
réparée. Bourse, ancienne capitale des Turcs, avec une église récemment bâtie.
Cutaïa, Bilegick et plusieurs cantons de la Romélie, de l'Anatolie, du Pont, de
la Cappadoce sont habités par des catholiques auxquels l'archevêque arménien de
† envoie quelques prêtres assistés par des missionnaires. Le nombre des
catholiques dépendant de ce nouvel archevêché s'élève à peu près à vingt-six
mille. L'archevêque Nurigian avait été investi en même temps de la puissance temporelle
comme chef civil des Arméniens catholiques. Le sultan Mahmoud II, influencé par les schismatiques, ne voulut point
le reconnaître en cette qualité. Alors on élut Jacques Valle, qui fut confirmé
par un diplôme impérial du 5 janvier 1831, en qualité de chef politique et de
préfet de la nation, représentant auprès de la Sublime-Porte de tous les rayas
catholiques de l'empire (Gabriel
Avedichian, Liturgie arménienne, traduit par l'abbé Pascal, Encyclopédie
théologique, tome VIII, 1859 - books.google.fr). Typologiquement Ismaël ne représente plus, ici, les juifs - et sa mère Agar la synagogue -, comme dans l'épître aux Galates, mais les musulmans. La tradition d'un prolongement de l'expédition des Argonautes à partir de la Colchide vers l'Arménie et la Médie était déjà bien établie à l'époque d'Ératosthène, vers le milieu du IIIe siècle av. J.-C. (Paul Bernard, Les origines thessaliennes de l'Arménie, Topoi, 1997 - books.google.fr). |