Le futur
Napoléon III et les soulèvements italiens de 1831 IV, 73 1831-1832 Le nepveu grand
par force prouvera, Le pache fait
du cœur pusillanime : Ferrare &
Ast le duc esprouvera, Par lors qu’au
soir sera le pantomime. "pantomime" La cour de Ferrare fut la première à ajouter à la pièce de théâtre des intermèdes entre les scènes. Il s’agissait de pantomimes, accompagnées de musique et de danses. Zambotti ne manque pas d’en remarquer la grande richesse décorative et thématique. Ces intermèdes prirent une importance particulière lors des comédies jouées à l’occasion du carnaval en février 1499. Plus de deux cents costumes avaient été confectionnés pour les spectacles où les intermèdes, à thématique mythologique, furent si merveilleux qu’ils surpassèrent les comédies elles-mêmes. Ils gagnèrent en sophistication lors des festivités données en l’honneur du mariage d’Alphonse Ier d’Este avec Lucrèce Borgia en 1502. Comme nous l’indique une lettre d’Isabelle d’Este, les spectacles donnés à cette occasion accueillirent pas moins de cinq mille spectateurs, témoignant du succès sans précédent de ce genre de festivités à cette époque. Avec les décors, les danses et les chants, le spectacle devenait global. À tel point que le duc voulut même créer une salle dédiée exclusivement au théâtre, dont on a une unique mention en tant que Sala dalle Comedie, où avait été construite la première scène permanente de la Renaissance en 1504. Ferrare acquit bientôt une renommée hors des frontières sur la qualité de ses spectacles dont les intermèdes faisaient les beaux jours des correspondances épistolaires. Près de quatorze pièces classiques sont jouées à Ferrare entre 1486 et 1505 en plus des drames sacrés. Les comédiens de la cour d’Hercule Ier se déplaçaient même dans d’autres cours, prouvant ainsi le leadership des Este en termes de théâtre et de divertissement à cette époque dans le nord de l’Italie. Les comédies, classiques et modernes, étaient jouées le plus souvent pendant la période du carnaval. A Ferrare, les comédies de L’Arioste connurent un grand succès et étaient
régulièrement représentées à chaque grande occasion. Elles vont notamment faire leur entrée dans l’univers du banquet à la cour des Este, lieux privilégiés des jeux de métamorphoses et
d’illusion dans lesquels apparaissent tous les ingrédients de la fête, à savoir un espace scénique, les intermèdes, les chants, les bals, les décors éphémères, les machineries, les effets
de scènes et les figures hybrides comme les monstres marins. Ces banquets, à partir des années 1530, prennent une tournure festive exceptionnellement raffinée et peuvent être regardés comme un
prélude aux grandes mises en scène des fêtes des années 1560
(Julie Chaizemartin, LES ARTS EPHEMERES A FERRARE A LA RENAISSANCE : ENTRE TRADITION DYNASTIQUE ET INNOVATIONS ARTISTIQUES, Le Verger – bouquet 06, novembre 2014
- cornucopia16.com). "Asti... esprouvera" "esprouver" : juger, trouver, estimer
(Simone Glasson, Les Prisons de Marguerite De Navarre, 1978
- books.google.fr). De ceux que l'écroulement de la puissance française en Italie frappait dans leurs intérêts, le plus gravement atteint était le duc Alphonse de Ferrare il se trouvait complètement
désarmé, à la discrétion du Pape. Il ne lui restait plus qu'à essayer de sauver sa situation avec le moins de dommages possible. Sachant qu'il pouvait compter sur l'amitié
des Colonna et de son beau-frère, Gonzague de Mantoue, et muni d'un sauf-conduit accordé par le Pape, il se présenta en personne à Rome, le 4 juillet 1512. Le Pape se
déclara disposé à lever les censures ecclésiastiques, à condition qu'Alphonse renonçat à la possession de Ferrare : il lui offrait Asti comme compensation.
Les Colonna firent de vains efforts pour obtenir des conditions plus douces. Alphonse comprit bientôt qu'il n'était plus en sûreté à Rome. Il redoutait, non sans raison,
que Jules II ne le fit arrêter et jeter en prison malgré son sauf-conduit. Il réussit à s'échapper, grâce à la complicité des Colonna
(Ludwig Freiherr von Pastor, Histoires des papes depuis la fin du Moyen Age, Tome 6, 1898
- books.google.fr,
J.B. Gabarra, Quelques mots sur le pape Jules II, Revue du monde catholique, Volume 13, 1866
- books.google.fr). Alphonse de Ferrare mettra en balance Asti et Ferrare. Les neveux Gaston de Foix était Duc de Nemours, fils de Jean de Foix et d'Isabelle de France, sœur de Louis XII, enfin frère de la reine d'Espagne, Germaine de Foix, que Ferdinand avait épousée en 1504. [...] Toujours combattant et toujours victorieux malgré la désertion d'un grand nombre de ses guerriers qui, enrichis par le pillage de Brescia, ont repris le chemin de la France,
Gaston de Foix court mettre le siége devant Ravenne; Raymond de Cardonne vient la secourir avec une armée composée d'Espagnols et de Napolitains, appuyés par les forces papales. Les assiégeants fondent sur elle, lui tuent douze
mille hommes, font prisonniers la plupart de ses chefs et la dispersent entièrement. La bataille gagnée, Gaston, qui a porté les premiers coups, combat encore. A la tête de vingt-cinq chevaliers, il s'élance à la poursuite d'un
corps d'Espagnols, l'atteint, l'arrête un moment et tombe frappé d'un coup mortel (avril 1512). Ravenne et les villes environnantes capitulèrent leur reddition ne devait être pour la France qu'un hommage funèbre rendu à l'intrépide
neveu de Louis XII; les paroles que la douleur arracha à ce dernier, lorsqu'il apprit le suc cès de la journée de Ravenne et la mort de Gaston :
"Dieu nous garde de pareilles victoires !" devinrent une prophétie trop tôt réalisée
(Jules Rostaing, Histoire de France depuis l'année 420, 1857
- books.google.fr). En 1512, le duc de Ferrare, Alphonse d'Este, étant allé à Rome s'excuser auprès de Jules II d'avoir pris les armes contre lui, fut retenu prisonnier par ce pape. Mais ayant trouvé le moyen de fuir, il en profita et revint dans ses états. De retour à Ferrare, il eut peur. Jules II était un pape terrible; il fallut l'apaiser. Le duc ne voyant personne parmi ses courtisans qu'il pût charger de cette périlleuse mission, choisit l'Arioste dans la maison de son frère. Un poëte est chose légère et qu'on expose sans façon. Le prince comptait d'ailleurs sur l'imagination fertile du poëte. L'Arioste se fût défendu volontiers d'un tel honneur; depuis quelques années déjà il ne vivait plus que dans le monde des paladins : il écrivait le ROLAND FURIEUX. Le poëme de Bojardo avait remis en goût de chevalerie toutes les imaginations italiennes. L'Arioste, épris de bonne heure de ces merveilleux récits, à force de
vivre avec ces héros de la fable moderne, se mit de la partie, et, comme un autre enchanteur, leur suscita de nouvelles aventures. La mission d'Alphonse le surprit au plus bel endroit du roman, et il éprouva pour son compte le
désappointement qu'il se plaît si fort à faire éprouver à ses lecteurs. Il lui fallut quitter Roger et Bradamante pour paraître devant un souverain irrité qui n'avait rien, hélas! de la mansuétude de Charlemagne. Il se mit donc en
route et entra dans Rome, bien en peine de savoir comment il aborderait le pape. On lui dit que Jules était à l'une de ses maisons de campagne : il se hâta de s'y rendre; mais il fut mal accueilli, et n'eut que le temps de se
dérober par la fuite aux effets peu apostoliques de la colère du pontife qui parlait simplement de le faire jeter à la mer. Arioste savait à merveille que ses héros, en pareil cas, trouvaient toujours, au besoin, un rocher
secourable pour s'y sécher au soleil; mais comme ce n'était pas chose qui se rencontrât si aisément dans la mer Thyrrénienne, il s'estima très-heureux d'avoir pu s'échapper, et il revint à Ferrare, un peu honteux de l'issue de sa
première campagne diplomatique
(Antoine de Latour, Roland furieux de l'Arioste, Volume 1, traduit par Charles Joseph Panckoucke, Nicolas-Étienne Framery, 1842
- books.google.fr). Roland, dont la force surnaturelle et le courage merveilleux ont été chantés par toute la terre, le brave Roland, de qui la chanson guerrière a si longtems guidé nos soldats, combattit et mourut dans la vallée de Roncevaux; aucun de ceux qui le suivaient ne survécut pour apporter la nouvelle de ce carnage : Rolandum (Ruthlandum in Eginharto) Caroli ex sorore nepotem, prœstantem fortitudine virum, post ingentem hostium editam cædem eo prœlio interiisse. Hic est Rolandus quem fama est, tempestate suâ, corporis robore et animi
magnitudine longè cæteris aliis præstitisse; cujus fortia facta per universum orbem jam clara nostris quoque temporibus celebrantur (Donatii Acciaioli vita Caroli magni)
(Jacques Albin Simon Collin de Plancy, Fastes militaires des belges, Tome 1, 1835
- books.google.fr). Donato Acciaiuoli, né en 1429 à Florence et mort le 28 août 1478 à Milan, est un homme d'État, écrivain, traducteur et humaniste italien de la célèbre famille florentine Acciaiuoli
(fr.wikipedia.org - Donato Acciaiuoli). "pusillanime" «Pour mettre un pape à la raison, il n'est pas besoin de tant de formes, écrivait à cette époque Machiavel, indigné de la pusillanimité de Louis XII. Les rois de France comme Philippe le Bel,
qui ont battu le pape, l'ont fait mettre par ses propres barons au château Saint-Ange. Ces barons ne sont pas si morts qu'on ne puisse les réveiller.» Mais le malheureux Louis XII n'avait pas
seulement à lutter contre ses propres défaillances; la reine Anne, folle de la peur d'être damnée, le tourmentait avec une obstination cruelle de ses remontrances, de ses plaintes, de ses emportements
(Amédée Gouët, Histoire nationale de France d'après les documents originaux, Tome 5, 1868
- books.google.fr). Après Agnadel (1509), Jules envoya un corps d'armée pour conquérir les Etats d'Alphonse de Ferrare, et menaça les Français de ses plus terribles anathèmes, s'ils osaient lui prêter secours.
Louis XII, toujours faible et pusillanime, obéit an pape, reprit le chemin de la France, et eut même l'insigne lâcheté de conclure un traité avec la courd Rome, par lequel Sa Majesté se reconnaissait tenue
de défendre le saint-siége contre tous ses ennemis. Le roi concédait, en outre, à Jules II le droit de nommer à tous les évêchés vacants dans son royaume. Tous ces actes de condescendance ne firent qu'augmenter
l'audace du souverain pontife et son acharnement contre le roi
(Maurice La Châtre, Histoire des papes: mystères d'iniquités de la cour de Rome, Tome 2, 1874
- books.google.fr). Dans une lettre de 1523, le détachement voulu de la remarque sur un nouvel assassinat en Toscane, qui semble vouloir exprimer la banalité de la chose (le temps d'écrire
une lettre, et un crime - «un altro» ! - est commis), l'humour de cette fuite en catimini à cause de son impuissance, qui est d'ailleurs imputée à la négligence
duc, font encore plus ressortir la franchise directe de l'Arioste, lorsqu'il déclare au duc qu'il n'est guère aimé, et mettent en relief l'ironie de la relation :
«Je me recommande à la grâce de Votre Excellence, dont on dit plus de mal que de moi». L'humour n'est pas une marque d'irrespect; c'est plutôt pour l'Arioste une
façon de retirer son épingle du jeu : il essaiera d'obéir aux ordres, mais sans se faire d'illusion quant à la réussite de ses actions, et à l'appui qu'il pourra recevoir
de son maitre. Il résiste d'abord, et n'applique qu'à contre-cœur les consignes de prudence d'Alphonse, car il arrive difficilement à concilier la fermeté et la souplesse
qu'on exige de lui; mais son exaspération, parfois à la limite de l'insolence, se transforme vite en résignation, et prend la forme d'une ironie pessimiste.
Chaque fois qu'il se trouve dans une position avancée pour avoir défendu avec «trop» de fougue la cause de son seigneur, il ressent comme une sorte de trahison les rappels
à l'ordre d'Alphonse : voilà qu'il se trouve surpris en flagrant délit de loyauté, pour avoir protégé la dignité ducale, alors que son seigneur la laisse bafouer par pusillanimité,
pour s'être montré plus chatouilleux que son maître sur des question d'honneur ! Qu'il y a loin de la réalité à l'idéal ! Dans la réalité, ce sont les vols de moutons entre
vilains de provinces voisines, et les détournements de mulets à titre de représailles, qui risquent de créer des incidents diplomatiques. Le duc de Ferrare,
qui ne veut fournir aucun prétexte d'intervention à la papauté, exige de son commissaire qu'il fasse restituer les mulets qui bénéficient de la protection du Saint-Siège.
L'Arioste, qui ne voit pas là un point important de politique extérieure, ne comprend pas : «Le lettere che ogni di mi vengono di Vostra Eccellentia mi tolgono ogni ardire e mai non sento a tro se non
che io vada destramente e chi io non attizzi li galavroni; di modo che par che Vostra Eccellentia non pur habbia respetto alli signori de la cittĂ , ma anchora a
a li villani de le montagne di Reggio». (Let. 7-7-1523). L'allusion aux «signori de le città » concerne vraisemblablement l'indulgence dont fait preuve Alphonse
chaque fois que l'Arioste lui fournit la preuve d'une exaction commise par un des membres de la puissante famille des San Donnino. Le commissaire s'accomode mal
du fait que le prince doive ménager un féal; il s'accomode moins bien encore de lui voir ménager la susceptibilité d'une poignée de vilains : c'est, pour un aristocrate,
le monde renversé. Si la raison d'état exige que l'on piétine son propre système de valeurs, il n'y a plus alors qu'à se résigner à suivre le cours des choses
(Roger Baillet, Le Monde poétique de l'Arioste : essai d'interprétation du "Roland furieux", 1977
- books.google.fr). Alphonse Ier d'Este Alphonse Ier d'Este (Ferrare, 21 juillet 1476 - 31 octobre 1534), successeur d'Hercule Ier d'Este, fut duc de Ferrare, Modène et Reggio d'Émilie. Il fut, tout comme son père, condottiere au service des puissants. Impliqué dans les hostilités entre Venise et les États pontificaux, Alphonse sait habilement tirer son épingle du jeu, comme il le fait également dans le conflit plus vaste opposant la France à l'Espagne pour la suprématie en Italie. Il se range, en 1508, aux côtés de Jules II dans la Ligue de Cambrai assemblée contre Venise. Nommé gonfalonier, avoué de l’évêché de l’Église Sacrée de Rome (1509), il occupe en cette qualité le Polésine et met la flotte vénitienne en déroute à Polesella en 1509, grâce à la contribution de son frère, le cardinal Hippolyte Ier d'Este (Ippolito I d'Este) et à son artillerie. Le pape ayant conclu la paix avec les Vénitiens, Alphonse refuse de reconnaître le traité et se voit excommunié et déclaré théoriquement déchu de ses possessions (1510), perdant Modène, Carpi et Mirandola, qui, en 1511, sont occupées par les troupes pontificales. Dans la guerre de la Sainte Ligue, il s’allie alors avec la France et coopère avec sa fameuse artillerie à la victoire dans la Bataille de Ravenne (1512). Il n'en tire toutefois aucun avantage personnel. Libéré de l’excommunication, il ne récupère cependant pas les territoires qui lui avaient été soustraits et, au contraire, peu après, perd même Reggio d'Émilie occupé par le duc d'Urbino (1512) et la région de Garfagnana enlevée par les seigneurs de Lucques. La mort de Gaston de Foix et les échecs des Français mettant sa seigneurie en danger, il préféra négocier avec Jules II qui lui réclamait une grande partie des fiefs pontificaux confisqués par les Este. Aimant les arts et les lettres, il est le protecteur de Ludovico Ariosto
(fr.wikipedia.org - Alphonse Ier d'Este). Pierre Gringoire Après s'être fait connaître par ses poëmes moraux, Pierre Gringoire devint compositeur, historien et facteur de Mystères. Les Registres des comptes de la Prévôté de Paris nous le montrent associé, en cette qualité, avec Jehan Marchand, maître juré charpentier, et dirigeant l'exécution de plusieurs Mystères joués de 1512 à 1517 pour l'entrée à Paris du légat, de l'archiduc, du roi, de la reine, etc. Ces Mystères, il faut le dire, n'exigèrent pas de lui de grands frais d'imagination, car on ne représentait dans ces circonstances que des Mystères par signes ou Mystères muets. Il n'eut qu'à diriger l'exécution de certaines pantomimes, à distribuer des rôles et des costumes, tout au plus à composer quelques compliments que le principal acteur (lui-même sans doute) débitait au passage du prince dont la ville fêtait l'entrée. En même temps il était affilié à la société des Enfants sans souci, qui l'élevaient à la deuxième dignité de l'ordre, c'est-à -dire à la charge de Mère Sotte, et peut-être plus tard à la première, celle du Prince des Sots. Il préludait au rôle qu'il allait jouer à la tête de cette société par quelques poëmes satiriques et quelques écrits politiques. Sûr d'être soutenu par le roi, P. Gringoire travailla pour le roi, et fut le principal, sinon le seul champion de la croisade dramatique organisée contre Jules II. En possession du titre et
du rôle de Mère Sotte, il défendit Louis XII à sa manière contre la Sainte Ligue, en attendant que Gaston de Foix en eût raison les armes à la main. Le mardi gras de l'année 1511, au plus fort de la guerre contre Jules II, P.
Gringoire fit jouer et joua lui-même aux Halles de Paris le Jeu du Prince des Sots et de Mère Sotte. L'ouvrage, comme tous ceux que Gringoire publia vers la même époque, porte au frontispice le portrait de Mère Sotte couverte d'une
robe de moine, avec un capuchon garni d'oreilles d'âne, et conduite par deux de ses enfants coiffés de même; tout autour on lit cette devise : "Tout par raison; Raison par tout; Partout Raison"
(M. Chassang, Pierre Gringoire, Jahrbuch fĂĽr romanische und englische sprache und literatur, Volume 3, 1861
- books.google.fr). Typologie Le report de 1832 sur la date pivot 1512 donne 1192. De HUGUTIONE sive UGUTIONE, nam utroque modo scribitur, quem itidem exscripsit Catholicon pauca admodum suppetunt dicenda. Fuit ille natione Pisanus, Episcopus
autem Ferrariensis. PAPIAM excepit & similiter exscripsit. Ejus obitum circa A. MCCXII. statuit Ughell. Ital. Sac. T. 2. p. 576. qui hæc de homine scripsit. Ugo five Uguccio floruit Anno 1196.
in monumentis autem Abbatiæ Nonantulanæ Ugo appellatur, anno 1197. anno vero 1199. die octava mensis Septembris in favorem Nonantulani Abbatis contra Mutinensem Episcopum tulit sententiam. Fato concessit circa
annum 1212. Quibus addenda sunt quæ habet Chron. Nonantulan. MS. Per hæc tempora (sc. c. A. 1192.) Agno Ugutio natione Pisanus, Episcopus Ferrariensis, qui datus a sede Apostolica Coadjutor Abbati Monasterii
Nonantulani prodigo homini ex libro Papiæ qui illic est librum Derivationum composuit. Et accomode nomen suum & patriam prodit in præsatione ad Glossarium, quod nondum ut sciam typis evulgatum hodie delitescit
MS. in nonnullis Bibliothecis. Si quis quærat operis hujus quis actor (s. auctor) fuerit, dicendum est, Deus. Si quærat quod operis hujus fuerit instrumentum, respondendum est, quod patria Pisanus nomine Hugutio.
Vocabulistam nostrum aliquoties laudat Boccatius in libro de genealogia Deorum. An idem sit ille HUGUTIO qui librum scripsit de Animalibus, quem laudat cum Alberto Magno Steuchus cap. 11. Annotationum in Leviticum,
non ita facile est dictu, cum per hæc tempora plures extitere hujus nominis eruditione celebres
(Robert Estienne, Thesaurus linguae Latinae, Tome 1, 1734
- books.google.fr). Avant de disparaître et d’être remplacé par joculator comme chez Jacques de Voragine, le terme de mimilogus persiste longtemps dans le vocabulaire médiéval (contrairement aux mimaritias). Il continue donc d’être employé ici, dans un poème d’Odon de Cluny (mort en 942), ou là , dans une chronique écrite par Eberhard de Watten (mort en 1124 ?). On ne s’étonne donc pas de le trouver dans les Dérivations (1200) d’Huguccio de Pise : [1] Le mime [mimus], c’est-à -dire le jongleur [joculator] et surtout l’imitateur des affaires humaines comme autrefois il l’était pendant la récitation des comédies, parce que ce que le lecteur [recitator] disait par la bouche, les mimes le représentaient [exprimebant] par le mouvement du corps. De cela vient la mime [mima], c’est-à -dire la jongleresse [joculatrix]. [2] Il est composé de pan, c’est-à -dire «tout», et on dit donc «un pantomime», c’est-à -dire par tout jongleur, et de là «une pantomime», c’est-à dire par toute jongleresse. [3] et avec logos, c’est-à -dire «la parole» [sermo], on appelle «mimilogue» celui qui instruit [docet] les mimes, soit qu’il parle [i.e. avec la voix], soit qu’il parle par des gestes [mimis loquens], et de là «mimilogie» (HUGUCCIO DE PISE, Dérivations (1200), «Mimus» (=M.105)) Trois points doivent ici retenir notre attention. Premièrement, en définissant aussi pantomimus, Huguccio complète les Étymologies d’Isidore de Séville (mort en 636), qui ne traitent que du mimus, et le Vocabulaire (1053) de Papias Lombard, qui aborde, lui, le cas du mimus et du mimilogus. Deuxièmement, il ne s’en tient pas au simple ordre alphabétique mais utilise une nomenclature nouvelle qui classe le lexique par radicaux : il regroupe ainsi des termes qui autrement auraient été éparpillés (mimus et mimilogus sous M, pantomimus sous P). Troisièmement, il récupère les anciennes définitions sans pour autant complètement s’y tenir, et ne s’interdit pas quelques développements nouveaux L’attitude d’Huguccio est en fait ici assez classique : il reprend ce qui existait avant lui, n’hésitant pas à citer stricto sensu les travaux qu’il juge digne de foi, et
à développer là où il estime que des précisions sont nécessaires (il ajoute ainsi pantomimus). Il rechigne à changer les informations qu’il trouve dans des travaux antérieurs, qu’il se borne à paraphraser
lorsque les formulations de plusieurs sources divergent. Il n’hésite par contre pas à ajouter des précisions de son cru à ses sources lorsqu’il l’estime nécessaire, ce qui rend ses définitions
particulièrement intéressantes. S’il recopie donc presque mot pour mot la définition du mimus par Isidore, qui fait autorité, il ne peut faire de même pour pantomimus et mimilogus, qui
sont absents des Étymologies. Regardons de plus près ces deux dernières entrées
(Simon Maurice Messaoud Gabay, L’Acteur au Moyen Âge (L’Histrion et ses avatars en Occident de saint Augustin à saint Thomas), 2015
- hal.science). Années 30 Des soulèvements éclatèrent en Italie centrale en février-mars 1831 contre la présence des Autrichiens. Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III et neveu de Napoléon Ier, y participa avec son frère aîné. On soupçonne Louis-Napoléon d’avoir été affilié aux carbonari et l’on ne sait s’il prêta le serment (« pache » : pacte, traité [1]) qui engageait « à ne point divulguer leurs délibérations, mais encore à tuer ceux d’entre leurs « frères » qui les trahiraient [2] ». C’est avec l’aide des Autrichiens que le nouveau pape Grégoire XVI rétablit l’ordre dans ses Etats. « Le lendemain même de l’élection du pape, Modène se révoltait, l’insurrection gagnait bientôt toutes les autres villes […] Le pape préféra appeler les troupes autrichiennes qui occupèrent Parme, Modène, Ferrare et Bologne et renforcer encore plus son absolutisme [3] ». Si la « pantomime » en question n’est pas un spectacle qui eut lieu un jour en particulier, il est à noter que « deux mimes célèbres, Gaspard Deburau et Paul Legrand, remirent à la mode, vers 1830, la pantomime sur le Théâtre des Funambules [4] ». Acrostiche : LL FP Lors de l'entrée de Louis XII à Paris en 1498, son emblême personnel, le porc-épic, est "bardé d'azur semé de LL couronnees et de soleilz d'or; et, au milieu,
dedsitz soleilz, avoit une fleur de lis d'or a champ d'azur"
(Nicole Hochner, Louis XII: les dérèglements de l'image royale, 1498-1515, 2006
- books.google.fr). Louis XII déploya une vigueur au niveau des circonstances : il en appela de nouveau à l'opinion publique; il fit continuer par les écrivains à ses gages la guerre de plume entamée par Jean Lemaire, et livra le pape et le clergé à la discrétion des Enfants Sans-Souci, qui usèrent amplement de la permission durant le carnaval de 1512, et qui mirent cette fois au service de la couronne toute l'audace de leur verve satirique. Le roi alla jusqu'à faire frapper une médaille avec cette légende : Perdam Babylonis nomen. [...] Thomas Gaëtani (Cajetan], général des Dominicains [Frères Prêcheurs : FP], venait de publier un pamphlet en faveur de la suprématie des papes sur les conciles et contre les doctrines
des conciles schismatiques de Constance et de Bâle. Jean Bouchet répondit par la Déploration de l'Église Militante, et un anonyme, par le Blason de la guerre du pape
(Henri Martin, Histoire de France: depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, Tome 8, 1841
- books.google.fr). Thomas Cajetan se bat donc contre le conciliarisme. En 1512 son Apologia réfute la doctrine d'Almain. Rappelons qu'en octobre 1518 il est légat de Léon X pour discuter avec Martin Luther. Le 10 décembre 1518, Luther lance son appel du pape au concile. Dans ce contexte de la réforme naissante, Cajetan entend donc faire reconnaître la primauté pontificale sur le concile œcuménique, mais, en expliquant qu'un pape hérétique devrait être déposé par l'Église, il tombe dans l'incohérence. Soulignons que, lorsqu'écrit Cajetan, Paul IV (1555-1559) n'avait pas encore tranché la question du pontife hérétique, puisque c'est seulement le 15 février 1559 que ce pape publie la fameuse bulle Cum ex apostolatus, où il déclare solennellement qu'un tel pontife est déchu de sa charge sans qu'aucune déclaration soit nécessaire. C'est la doctrine qu avait développée saint Robert Bellarmin et, nous allons le voir, beaucoup d'autres avant lui. De célèbres commentateurs du Décret de Gratien, comme Huguccio de Pise (1210) ou Jean le Teutonique (1252), estimaient même qu un pape scandaleux (simoniaque, fornicateur ou voleur) devrait être déposé, car son crime impliquerait une hérésie tacite. Ils ne furent guère suivis. Huguccio entendait faire juger le pape par le collège des cardinaux. Le concile Vatican I, qui se tient du 8 décembre 1869 au 20 octobre 1870, en définissant solennellement l'infaillibilité du pape, déclare donc impossible le cas de figure principal :
un pape énonçant des hérésies dans le cadre de ses fonctions. La possibilité d'une chute est désormais clairement circonscrite aux enseignements du pontife en tant que docteur privé
(Maxence Hecquard, Une théorie hasardeuse : la déposition du pape hérétique, 2020
- docplayer.fr). Cf. quatrain V, 15 - Le pape Pie IX et l’unité italienne-Le concile Vatican I - 1862-1863. |