Vicky, fille aînée de la reine Victoria

Vicky, fille aînée de la reine Victoria

 

IV, 96

 

1848-1849

 

La sœur aisnée de l’isle Britannique

Quinze ans devant le frère aura naissance :

Par son promis moyennent verrifique,

Succedera au regne de balance.

 

Balance et succession

 

La balance apparaĂ®t au chapitre XXXII du Tiers livre de Rabelais :

 

Si vous examinez studieusement & pesez en la balance de Critolaus leurs propous & raisons, vous trouuerez que & en ceste matiere, & beaucoup d'aultres ilz ont parlé par guayeté de cœur, & affection de reprendre leurs maieurs, plus que par recherchement de Verité (Tiers Livre, chapitre XXXII).

 

Sur la balance de Critolaos, destinée à mettre en comparaison les biens de l'âme avec ceux du corps et à montrer avec éclat la supériorité des premiers, voir par exemple Cicéron, Tusc. 5, 51. Le péripatéticien Critolaos (IIe siècle av. J.-C.) dirigeait l'école d'Athènes quand il fut choisi avec deux autres philosophes pour être envoyé en ambassade à Rome, en 156 - 155 av. J.-C. C'est à la faveur de cette mission politique que des leçons publiques de philosophie furent pour la première fois données à Rome par les trois philosophes grecs (Cicéron, fr. 5) (Jean-François Maillard, La France des Humanistes.: Hellénistes II, 2011 - books.google.fr).

 

Le psalmiste vient apporter sa confirmation, en proclamant «heureux» — ce mot devant être pris au sens fort; il évoque l'accès aux grâces suprêmes — celui que Dieu a pardonné. Non pas l'homme qui a des œuvres bonnes à offrir, mais celui à qui Dieu pardonne ses œuvres mauvaises. On goûtera la force de l'argument, si l'on se souvient que la mentalité juridique des rabbins — en cela semblables à tous les hommes de tous les temps — considérait les relations du croyant avec Dieu comme un compte de Doit et Avoir. L'important était que l'on pût inscrire au crédit plus d'œuvres bonnes qu'il n'y avait d'œuvres mauvaises au débit. [...] Il faut qu'en tout état de cause les mérites soient en excédent d'au moins une unité sur les démérites : d'où la recommandation de veiller à s'assurer toujours cette balance favorable; c'est cette préoccupation d'équilibrer toute faute par une miswâ qui valut à certains pharisiens leur surnom de calculateurs » (J. Bonsirven, Jud. Palest., II, p. 58-59). Il est vrai qu'à côté de cette arithmétique des mérites, certains pensaient qu'un péché suffit à anéantir tous les mérites. Mais le ton dominant de la piété commune était bien donné par ce souci d'acquérir assez de mérites pour contrebalancer les démérites. [...] Cette conception impliquait à la fois que les péchés ne sont pas à ce point détestables pour Dieu, qu'un seul suffise à entraîner la condamnation; et que les bonnes œuvres sont à ce point agréables par leur nombre et leur qualité, qu'elles méritent le jugement favorable de Dieu. L'apôtre bouscule rudement toute cette conception. L'homme est heureux parce qu'il est pardonné; il n'a point d'oeuvre à faire valoir pour s'attirer la faveur de Dieu, et ses péchés sont, non point équilibrés par des mérites — ce qui serait les minimiser — mais pardonnés purement et simplement. Ni atténuation de la gravité de la faute, ni majoration des bonnes : grâce pour le coupable, qui est, comme tel, introduit dans la béatitude, c'est-à-dire admis à se présenter devant Dieu. En citant le Ps. 32, Paul met en parallèle la justification du pécheur et le pardon des péchés. Ce rapprochement éclaire le développement précédent. [...] C'est cet impie, cet incrédule qui avait les mains vides, que Dieu a justifié parce qu'il crut à la promesse. [...] La tradition juive considérait Abraham comme un prosélyte, car il s'était ainsi nommé (étranger, pris au sens religieux) et avait été nommé ainsi (Gen. 23. 4; Ps. 119. 19; 1 Chron. 29. 15; Ps. 39. 13) (Mekhilta Ex. 22. 20). Cette même tradition rattache à la condition de prosélyte (l'apôtre dira : impie) le fait que le patriarche n'a été circoncis qu'à quatre-vingt-dix-neuf ans. Paul argumente, semble-t-il, a partir d'une tradition de ce genre. [...] La foi n'est donc point une œuvre et la justification ne vient pas reconnaître le mérite de l'homme et couronner son œuvre. De même que l'impie (Abraham dans ce cas-ci) est justifié sans avoir pu fournir aucune œuvre bonne, de même David déclare pardonné et bienheureux celui qui n'a présenté à Dieu que ses péchés. La justification du premier et la béatitude du second n'ont demandé de leur part aucune coopération. [...] La foi est bien une action de l'homme, non une œuvre au sens théologique. Dans les deux cas, en effet, Dieu intervient librement, sans qu'aucun droit du côté de l'homme ne l'y oblige en justice (Franz J. Leenhardt, L'épitre de Saint Paul aux Romains, 1995 - books.google.fr).

 

La pensĂ©e de saint JĂ©rĂ´me est Ă©troitement parallèle Ă  celle d'Origène : C'est lĂ  la première circoncision, celle de la Loi. Mais si, de la Loi et des Prophètes, on en vient Ă  la foi de l'Évangile, on reçoit la seconde circoncision, celle de la «pierre qui est le Christ» (HomĂ©lie V,5 sur JosuĂ©) (Yvon Bodin, Saint JĂ©rĂ´me et L'Eglise, ThĂ©ologie historique, Tome VI, 1966 - books.google.fr).

 

Le terme "succéder" (explicitement) en parlant des ancienne et nouvelle lois semble n'apparaître que tardivement. Le mot a un sens apaisé qui ne correspondait peut-être pas aux premiers temps de l'Eglise face au judaïsme. Il a aussi un sens définitif illusoire. On le trouve chez Thomas d'Aquin (XIIIème siècle) :

 

La foi d'Abraham s'est distinguĂ©e en ce qu'il a cru Ă  la promesse divine touchant le Messie Ă  venir, dans lequel devaient ĂŞtre bĂ©nies toutes les nations. C'est pourquoi tant que ce mystère ne fut pas accompli, on devait faire profession de la foi d'Abraham au moyen de la circoncision. Mais depuis l'accomplissement de ce mystère, on a dĂ» exprimer la mĂŞme chose par un autre signe ; par le baptĂŞme qui a succĂ©dĂ© pour ce motif Ă  la circoncision ; suivant ces paroles de saint Paul (Col. II, 11) : Comme vous avez Ă©tĂ© circoncis en lui d'une circoncision qui n'a pas Ă©tĂ© faite de main d'homme, mais de la circoncision de Notre-Seigneur JĂ©sus-Christ, qui consiste dans le dĂ©pouillement du corps de la chair, vous avez Ă©tĂ© ensevelis avec lui par le baptĂŞme. [...] Ainsi Ă  la fĂŞte de Pâques a succĂ©dĂ© lĂ  fĂŞte de la passion du Christ et de la rĂ©surrection; Ă  la fĂŞte de la PentecĂ´te, qui est l'anniversaire de la loi ancienne, a succĂ©dĂ© la fĂŞte de la PentecĂ´te qui est le jour oĂą la loi Ă©vangĂ©lique nous a Ă©tĂ© donnĂ©e par l'Esprit-Saint (sed postquam jam hoc est perfectum, oportet idem alio signo declarari, scilicet baptismo, qui in hoc circumcisioni succedit [...] Unde festo Phase succedit festum Passionis Christi et Resurrectionis ; festo Pentecostes, in quo fuit data lex vĂŞtus, succedit festum Pentecostes, in quo fuit data lex spiritĂ»s vitae) (Question CIII, Article III) (La Somme thĂ©ologique de Saint Thomas, Tome VI, traduit par l'abbĂ© Rioux, 1855 - books.google.fr).

 

Le psaume 5 - le psaume 6 "succède" au 5 - porte le titre attesté par les Septante "au sujet de l'héritière".

 

Dans le judaisme palestinien du IIeme siècle, grâce à une vocalisation différente, “les héritages“ sont substitués à “l'héritière“, probablement pour éviter que les chrétiens nutilisent le psaume 5 à l'appui de leur prétention à faire de l'Eglise l'unique héritiere d'Israel. Mais le pluriel restait utilisable par les chrétiens (Gilles Dorival, Septante et texte massorétique : le cas des psaumes, Congress Volume Basel 2001, 2014 - books.google.fr).

 

La "soeur de l'isle britannique" est une héritière.

 

15 ans

 

Isaac, circoncis à l'âge de 8 jours, est offert à Dieu en sacrifice par son père, ayant atteint l'âge de 15 ans (La chronographie de Bar Hebraeus (1226 - 1286), Volume 1, traduit par Philippe Talon, 2013 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Bar Hebraeus).

 

Et que l'Escriture est accomplie : Il faut nécessairement que ceux qui veulent prouver par le tesmoignage de sainct Jaques, que les œuvres ont esté imputées à justice à Abrabam, confessent qu'il tire l'Escriture par force, et mal à propos. Car de quelque costé qu'ils se tournent, si ne feront-ils jamais que l'effet précède sa cause. Il allègue le tesmoignage de Moyse du quinzième chapitre de Genèse. Ceste imputation de justice de laquelle Moyse fait là mention, a précédé plus de trente ans ceste œuvre, par laquelle ils disent qu'Abrabam a esté justifié. Tant y a que, comme ainsi soit que quinze ans auparavant qu'Isaac fust nay, la foy eust esté réputée à justice à Abraham, l'immolation qu'il feit de son fils ne luy a peu acquérir ce bien. Ainsi je tien enserrez d'un nœud qu'il n'est pas possible de démesier, tous ceux qui imaginent qu'à Abrabam justice ait esté imputée devant Dieu, pource qu'il immola son fils Isaac : veu qu'il n'estoit pas encore nay, lors que le S. Esprit prononce Abrabam avoir esté juste. Et pourtant il reste nécessairement à dire, qu'yci est touchée quelque chose qui est venue après la justification. Comment donc sainct Jaques dit-il que cela fut lors accompli ? Certes il veut monstrer quelle a esté ceste foy qui a justifié Abrabam : asçavoir que ce n'a point esté une foy oisive, ou qui s'escoulast incontinent: mais telle qu'elle l'a rendu obéissant à Dieu : comme aussi il est monstré en l'Epistre aux Hébrieux, chap. XI, v. 8. La conclusion qui est adjoustée incontinent après, veu qu'elle dépend de là, n'ha point autre sens. L'homme n'est point justifié seulement par la foy, c'est-à-dire, par une cognoissance de Dieu nue et vaine. Il est justifié par les œuvres: c'est-à-dire sa justice est cognue et approuvée par les fruits (Sur l'Epitre de saint Jacques) (Commentaires de Jehan Calvin sur le Nouveau Testament, Tome IV, 1855 - books.google.fr).

 

"verrifique"

 

Si "verrifique" avec deux "r" pourrait avoir un rapport avec Crystal Palace, palais de verre construit pour l'Exposition de 1851,  occasion de la rencontre de Vicky et de Frédéric, on s'en tiendra à "vérifique" mot rare que l'on trouve chez Marcile Ficin.

 

Ce pouvoir de raisonner comporte deux nĂ©cessitĂ©s, l'une quant Ă  son sujet, l'autre quant Ă  son exercice. La première nĂ©cessitĂ© consiste en ce que le pouvoir de discuter est tellement implantĂ© dans toute l'espèce humaine qu'il n'en peut ĂŞtre sĂ©parĂ©. La seconde nĂ©cessitĂ©, qui se remarque dans son exercice, est de deux sortes : absolue et relative. La nĂ©cessitĂ© absolue apparaĂ®t dans trois circonstances : dans les axiomes, les dĂ©finitions et les propriĂ©tĂ©s. Les axiomes sont les suivants : tout ce qui est existe par soi-mĂŞme ou par un autre; les contraires s'excluent naturellement; le tout est plus grand que la partie; on doit donner Ă  chacun ce qui lui appartient. Ces axiomes et beaucoup de semblables, comportent une telle nĂ©cessitĂ© qu'ils sont nĂ©cessairement connus, parce qu'ils ne peuvent changer ni ĂŞtre ignorĂ©s mĂŞme du plus ignorant. Il y a aussi une nĂ©cessitĂ© dans les dĂ©finitions, comme dans cette dĂ©finition du cercle : le cercle est une figure dans laquelle toutes les droites menĂ©es du centre Ă  la circonfĂ©rence sont Ă©gales. Bien que l'Ă©noncĂ© de cette proposition ou le tracĂ© de cette figure sur le sable soient des choses contingentes, cette vĂ©ritĂ© est nĂ©cessaire et Ă©ternelle parce que telle est la nature mĂŞme du cercle. Une nĂ©cessitĂ© semblable existe dans les propriĂ©tĂ©s, par exemple : le cercle est la plus parfaite de toutes les figures. Mais, sans parler du reste, dans les calculs ne passons-nous pas sans cesse d'une vĂ©ritĂ© nĂ©cessaire Ă  une vĂ©ritĂ© nĂ©cessaire ? Deux fois deux, quatre ; trois fois trois, neuf; deux fois quatre, huit, etc. Nous faisons de mĂŞme dans la disposition et la comparaison des figures. Si les dĂ©finitions et les propriĂ©tĂ©s aboutissent aux principes parce qu'elles dĂ©coulent des principes et si les principes se trouvent toujours nĂ©cessairement dans la puissance rationnelle au moyen de laquelle on raisonne sans cesse, il rĂ©sulte que ces trois vĂ©ritĂ©s nĂ©cessaires, qui sont toutes appelĂ©es absolues, sont comprises dans la dialectique naturelle des hommes. Reste la nĂ©cessitĂ© relative, qui comporte aussi trois parties : l'une est dans l'affirmation, une autre dans la condition, l'autre dans la dĂ©monstration. Voici la première : aucune chose ne peut pas ne pas ĂŞtre, aussi longtemps qu'elle est; l'animal aussi longtemps qu'il vit, vit nĂ©cessairement, et autres exemples semblables qu'on affirme du prĂ©sent et d'oĂą l'on dĂ©duit la nĂ©cessitĂ© du passĂ© et de l'avenir : ce qui a Ă©tĂ© fait ne peut pas n'avoir pas Ă©tĂ© fait; ce qui va ĂŞtre ne peut pas ne pas ĂŞtre sur le point d'ĂŞtre. Voici la seconde : si un corps vit, il existe nĂ©cessairement; si l'animal court, il se meut. Voici la troisième : toute partie est plus petite que le tout; or la tĂŞte est une partie du corps humain, donc cette tĂŞte est plus petite que le corps humain. Cette conclusion est absolument nĂ©cessaire parce que les deux propositions nĂ©cessaires prĂ©cĂ©dentes sont unies l'une Ă  l'autre : il est nĂ©cessaire que la tĂŞte soit plus petite que le corps, premièrement parce que la partie est plus petite que le tout et secondairement parce que la tĂŞte est une partie du corps. Donc, dans ces trois choses aussi, l'affirmation, la condition, la dĂ©monstration, il y a trois vĂ©ritĂ©s nĂ©cessaires. Et si ces trois choses sont dans la raison humaine quand elle discute, ces trois vĂ©ritĂ©s nĂ©cessaires y sont aussi. Et parce qu'elle ne cesse pas de discuter mĂŞme quand nous nous taisons et quand nous dormons (car toute la vie humaine est en quelque sorte un raisonnement perpĂ©tuel) ces vĂ©ritĂ©s sont toujours dans la raison. La raison est toujours, si je puis ainsi parler, vĂ©ridique et «vĂ©rifique» : vĂ©ridique dans les trois premières vĂ©ritĂ©s qui sont nĂ©cessaires par elles-mĂŞmes, mĂŞme quand la raison n'est pas active; «vĂ©rifique» dans les trois autres, parce que la raison leur impose une certaine nĂ©cessitĂ© par les affirmations, conditions, dĂ©monstrations ou par n'importe quels autres modes d'argumentation. C'est un fait contingent que cet ĂŞtre est vivant, mais pendant qu'il vit ce n'est pas une contingence, mais une nĂ©cessitĂ©. C'est un fait contingent que cet homme se remue, mais s'il court, ce n'est pas une contingence, c'est une consĂ©quence nĂ©cessaire. C'est un fait contingent que cette tĂŞte est plus petite que ce corps, mais, les deux propositions prĂ©cĂ©dentes Ă©tant posĂ©es par l'esprit, cela devient une nĂ©cessitĂ©, bien que dans le cas particulier de la tĂŞte et du corps cela ne soit jamais contingent (Marcile Ficin, ThĂ©ologie platonicienne de l'immortalitĂ© des âmes: Livres IX-XIV, traduit par Raymond Marcel, 1964 - books.google.fr, Marsilij Ficini florentini Platonica theologia de immortalitate animorum, 1525 - books.google.fr).

 

Si sublime que soit la doctrine de Platon, elle reste la prĂ©face du Christianisme et si grand qu'ait Ă©tĂ© son gĂ©nie, restant soumis aux limites de la raison, il y a des choses qu'il n'a pas pu connaĂ®tre. Commentant le verset trente du Chapitre troisième de l'ÉpĂ®tre aux Romains : «Puisqu'il y a un seul Dieu qui justifiera les les circoncis par la foi (ex fide) et les incirconcis par la foi (per fidem)», Ficin dĂ©clare sans Ă©quivoque : «Chez les Gentils il n'y eut aucune foi ancienne dans le Christ. C'est uniquement par la prĂ©dication des ApĂ´tres qu'ils sont considĂ©rĂ©s comme justifiĂ©s par une foi nouvelle et fortuite ».  Ils ne pouvaient pas avoir la foi qui, comme nous le savons, consiste « Ă  croire Dieu, Ă  croire par Dieu et Ă  croire en Dieu ». Moins favorisĂ©s que les Juifs qui, eux, possĂ©daient une certaine lumière par les prophètes, la Loi et les figures, ils n'ont reçu la lumière que des ApĂ´tres. C'est pour cela qu'ils se sont trompĂ©s et voilĂ  pourquoi Platon n'a pu avoir qu'un vague pressentiment du Christ et n'a pas connu le mystère de la TrinitĂ© ». Sur ce point capital, la «Concordance» a pu nous induire en erreur. Ficin lui-mĂŞme s'est chargĂ© de dissiper l'Ă©quivoque. Écrivant au savant Rondoni, Ă©vĂŞque de Rimini, Ficin lui dit : «Le frère Sanctus, professeur insigne de thĂ©ologie, de l'ordre de saint Dominique, m'a rapportĂ© qu'un frère (je ne sais lequel) avait affirmĂ© avec orgueil dans un discours public que que le mystère de la Sainte TrinitĂ©, tel qu'il Ă©tait admis par les chrĂ©tiens, se trouvait dans Platon, et que c'Ă©tait en lui que les premiers chrĂ©tiens avaient trouvĂ© leur patrimoine». C'est dire que Ficin n'Ă©tait pas seul Ă  s'enthousiasmer de Platon. Il n'en Ă©tait cependant pas aveugle pour autant : «Parce que les questions platoniciennes me sont familières, poursuit-il, vous attendez sans doute que je me prononce sur ce problème. Eh bien ! j'affirme sans hĂ©sitation que le mystère de la Sainte TrinitĂ© n'a jamais Ă©tĂ© dans les livres platoniciens. Tout ce qu'on y peut trouver ce sont des conceptions, jusqu'Ă  un certain point semblables dans les termes, mais non par le sens» (Raymond Marcel, Marsile Ficin (1433-1499), 1958 - books.google.fr).

 

"au regne de Balance"

 

Le signe de la Balance préside astrologiquement la ville de Francfort, Halle en Saxe, Frisingen (Freising), Landshut en Bavière, Spire alors que le Brandebourg et la Saxe sont soumis au Capricorne (J.B.P. de Beaumont, Calendrier historique, géographique, astrologique, et hydrographique, à l'usage des savans, 1760 - books.google.fr, Aphorismes d'astrologie tirés de Ptolémée, Hermes, Cardan, Munfredus, et plusieurs autres, traduit par A. C. [André Corve i. e. Cocles], 1657 - books.google.fr, (fr.wikipedia.org - Freising).

 

Spire appartient au Royaume de Bavière entre 1815-1871 (fr.wikipedia.org - Spire (ville)).

 

Le 16 juillet 1866, au cours de la guerre austro-prussienne, Francfort fut occupée par l'Armée prussienne. La ville a été annexée par la Prusse le 3 octobre puis incorporée dans la province de Hesse-Nassau (fr.wikipedia.org - Ville libre de Francfort).

 

En 1680, Halle en Saxe comme le reste du diocèse de Magdebourg fut rattachĂ©e Ă  la Marche de Brandebourg et devint par lĂ -mĂŞme en 1701 une ville du royaume de Prusse. La province de Saxe ou Saxe prussienne (en allemand : Provinz Sachsen) est une province du royaume de Prusse constituĂ©e en 1815 (fr.wikipedia.org - Halle-sur-Saale, fr.wikipedia.org - Province de Saxe).

 

Le sens allatif ancien de sub- s'est naturellement mieux conservĂ© dans les emplois techniques :

 

"succedo" "decedo" : «accĂ©der au gouvernement d'une province»/«le quitter» (Benjamin Garcia-Hernandez, PolysĂ©mie et signifiĂ© du prĂ©verbe "sub-", Bulletin de la SociĂ©tĂ© de linguistique de Paris, Volume 90, 1995 - books.google.fr).

 

Fille aînée

 

Lisbonne est aussi sous l'influence de la Balance (Aphorismes d'astrologie tirés de Ptolémée, Hermes, Cardan, Munfredus, et plusieurs autres, traduit par A. C. [André Corve i. e. Cocles], 1657 - books.google.fr).

 

Jean de Gand, duc de Lancastre (6 mars 1340 – 3 février 1399), est un noble anglais et membre de la maison Plantagenêt. Il est le troisième fils du roi Édouard III et de la reine Philippa de Hainaut. Il épouse en premières noces en la Queen's chapel de l'abbaye de Reading le 13 mai 1359 Blanche de Lancastre (1345-1369), dame de Beaufort et fille du duc de Lancastre Henry de Grosmont, lui-même arrière-petit-fils du roi Henri III d'Angleterre), et d'Isabelle de Beaumont. Ils ont sept enfants dont Philippa (1360-1415), la première de tous leurs enfants, mariée à Jean Ier de Portugal, d'où la suite des rois de Portugal, des rois de Castille puis d'Espagne à partir d'Isabelle, des Habsbourg à partir de Maximilien (fr.wikipedia.org - Jean de Gand).

 

Elle épousa à Porto le 11 février 1387 Jean Ier de Portugal. Cette alliance cimenta le traité anglo-portugais conclu l'année précédente. Elle apporta aussi à la cour du Portugal les manières anglaises (fr.wikipedia.org - Philippa de Lancastre).

 

D'un second mariage, Jean de Gand a un fils, Jean, nĂ© en 1374 et mort jeune. 

 

Henri Beaufort (1375 – 11 avril 1447, Wolvesey), évêque de Lincoln et évêque de Winchester, est un prélat anglais. Il était surnommé «le cardinal d'Angleterre» et appartenait à la maison de Beaufort. Il est le deuxième des quatre enfants illégitimes de Jean de Gand et de sa maîtresse Katherine Swynford. Il est un demi-frère d'Henry Bolingbroke. Henri Beaufort reçoit une solide éducation à Oxford et à Aix-la-Chapelle. Henri est légitimé en 1397 par le roi Richard II par lettres patentes mais les Beaufort sont déclarés inaptes à la succession au trône. Beaufort est nommé Lord grand chancelier en février 1403 par Bolingbroke, qui est monté sur le trône en 1399 sous le nom d'Henri IV. Beaufort occupe ce poste jusqu'en novembre 1404, lorsqu'il est nommé évêque de Winchester. Entre 1411 et 1413, Beaufort est en disgrâce pour avoir soutenu la faction du prince de Galles Henri de Monmouth, opposée à celle du roi. À la mort d'Henri IV en 1413, Beaufort est une nouvelle fois nommé Lord chancelier par le roi Henri V. Il se ra conseiller d'Henri VI (fr.wikipedia.org - Henri Beaufort (cardinal)).

 

"verifique" portugais

 

En portugais, "verifique" signifie vérifier (Leonora Moncada Moura, Le Portugais pour mieux voyager 2e édition, Guide de conversation pour le voyage, 2011 - books.google.fr).

 

Fils illégitime du roi Pierre Ier du Portugal, né en 1357, Jean reçut la dignité de Maître de l'ordre d'Avis. En 1384, il prit une part active à la lutte contre les Castillans qui avaient envahi le pays au nom de l'héritière, Beatriz, épouse du roi Jean Ier de Castille. Nommé régent du royaume, il fut élu roi en 1385 par les Cortes réunies à Coïmbre et, ayant été relevé de ses vœux religieux, épousa Philippa de Lancastre, fille de Jean de Gand, fondant ainsi la dynastie d'Avis (Adeline Rucquoi, L'Espagne médiévale, 2002 - books.google.fr).

 

Acrostiche Ă  l'envers : SPQL

 

Per essere stato Lanuvio un municipio romano, il Comune continua ad intitolare i suoi atti ufficiali con le sigle : S. P. Q. L. (Significat Senatus Populusque Lanuvinus) (Alberto Galieti, Gian Luigi Cerchiari, Lanuvio : Da Roma a Lanuvio. Topografia e notizie generali, 1930 - books.google.fr).

 

Antonin est né pendant l'année où l'empereur Domitien exerçait le consulat pour la douzième fois en compagnie de Ser. Cornelius Dolabella, le treizième jour avant les calendes d'octobre, c'est-à-dire en style vulgaire, le 19 septembre de l'an 86 de l'ère chrétienne. On connaît cette date précise du 19 septembre, à cause du soin pieux avec lequel on célébrait l'anniversaire du jour heureux qui avait donné à l'empire romain un prince bien-aimé. Dès qu'Antonin était devenu empereur, le Sénat avait décrété des fêtes solennelles pour le jour de sa naissance. L'habitude de solenniser par des fêtes publiques et officielles l'anniversaire de la naissance du prince remontait jusqu'à Auguste, sans que l'autorité de ce précédent eût créé le même droit à chaque empereur. Cet honneur était une manière d'apothéose anticipée; à ce titre, il dépendait du Sénat, qui ne semble pas en avoir abusé, puisque dix-neuf empereurs seulement l'ont obtenu. C'est le nombre qui est donné par le tableau des Natales Cæsarum qui fait partie des fastes du Chronographe de 354. Aussi faut-il croire qu'il avait un prix tout particulier: Antonin, dont plus d'un trait mettra la modération en lumière, ne consentit à accepter, parmi les honneurs que le Sénat avait décrétés pour lui lors de son avénement, que les jeux du cirque destinés à rappeler l'anniversaire de sa naissance. Ces fêtes du 19 septembre entrèrent de bonne heure dans les mœurs. Ainsi, l'an 153, une donation charitable est faite à une importante association religieuse de Rome, le collège d'Esculape et d'Hygie, et le donateur y met la condition que des secours seraient distribués chaque année «le treize des calendes d'octobre, au jour très heureux de la naissance d'Antonin le Pieux, notre seigneur, père de la patrie.» Six années après la mort d'Antonin, un habitant de Collipo en Lusitanie, aujourd'hui Leiria dans l'Estramadure portugaise, élève au nom de ce municipe une statue au prince qu'il appelle, d'après une formule qui semble avoir été créée pour lui, «le prince le meilleur et le plus saint de tous les siècles;» il fait choix pour la dédicace de son monument du treizième jour avant les calendes d'octobre (Eph. ep., I, no 139, pp. 44-45). On ne connaît pas de prince qui ait reçu avant Antonin les titres de «optimus ac sanctissimus omnium sæculorum princeps». Au milieu du quatrième siècle encore, on le sait par le calendrier officiel qui est resté de cette époque, le 19 septembre voyait des réjouissances solennelles en l'honneur de la naissance d'Antonin. L'empereur Antonin le Pieux naquit à peu de distance de Rome, dans une villa que sa famille possédait à Lanuvium. Sa famille, du moins la famille de ses ancêtres paternels, était originaire de Nîmes dans la Gaule transalpine: Antonin est donc un peu notre compatriote, et Nimes a eu quelques droits de le revendiquer pour un de ses enfants en lui élevant une statue sur une de ses places publiques (Georges Lacour-Gayet, Antonin le Pieux et son temps: essai sur l'histoire de l'Empire romain au milieu du deuxième siècle, 138-161, 1888 - books.google.fr).

 

Igreja de Nossa Senhora da Pena ou Igreja de Santa Maria da Pena foi o primeiro templo de Leiria, estando documentada logo na década de 40 do século XII. Esta capela casteleira foi totalmente refeita nos reinados de D. João I e D. Manuel I, nada restando da traça inicial. Foi utilizada como capela palaciana pela Dinastia de Avis. No coro podemos mesmo ver uma pedra romana de Collipo, dedicada ao imperador Antonino Augusto Pio (pt.wikipedia.org - Castelo de Leiria).

 

Batalha est Ă  peu de distance d'Alcobaza; lĂ  aussi se voit un magnifique monastère Ă©levĂ© en mĂ©moire d'une bataille cĂ©lèbre : celle d'Aljubarrota, gagnĂ©e par le roi Joao 1er de Portugal le 14 aoĂ»t 1385, et qui lui assura la possession de la couronne de Portugal. [...] De Batalha Ă  Leiria la distance est courte, et Ă  peine sorti du bourg, on aperçoit le château qui domine Leiria. [...] Leiria fut la rĂ©sidence de plusieurs souverains (Isidore SĂ©verin Justin de Taylor, Voyage pittoresque en Espagne, en Portugal et sur la cĂ´te d'Afrique, de Tanger Ă  TĂ©touan, 1826 - books.google.fr).

 

The Castelo de Leiria had been a favorite “queen's estate.” In early summer of 1388, shortly after her marriage, Queen Philippa was given her first tour of her castle by King João I, who also escorted her to nearby monuments. Presumably, the Burgundian delegation replicated the same circuit. As in the case of Philippa's tour in 1388, the Burgundian diplomats would have been provided accommodations at Leiria Castle while they were escorted to João I's Batalha Abbey and the Church of Santa Maria Vitória. Like most royal houses remodeled in the fifteenth century, the oldest sections of Leiria's stronghold rest on the foundations of a castellum built by the Romans and modified by the Moors as a bastion for defense. Situated high above the town originally called “Collipo,” the castle had been taken by Dom Afonso Henriques in 1135 and the keep he erected became part of a chain of forts used to protect the southern border of Portugal. Despite the rebuilding of walls in 1190 by Sancho I, “o Povoador” (the town-maker), the lofty keep lay dormant until the fourteenth century when King Dinis (1279–1325) gave the pine-forested estate of Leiria on July 4, 1300 to his queen, St. Isabel (1271–1336). These sovereigns restored areas of the redoubts (masonry fort), but virtually nothing remains of their favorite residence located in the town below. In 1388 Dom João I and Queen Philippa would have occupied their town house (Barbara von Barghahn, Jan van Eyck and Portugal's 'Illustrious Generation': Volume I: Text, 2013 - books.google.fr).

 

Hadrien, las de combattre les tribus du Nord, décida de construire le mur (122-128) qui porte son nom et traverse le nord de l'Angleterre. Deux décennies plus tard, son successeur, Antonin le Pieux, envahit de nouveau l'Écosse et fit élever un rempart de tourbe, le mur d'Antonin, entre le Firth (estuaire) of Forth et la Clyde. Les Romains n'allèrent pas plus loin. On sait peu de chose des Pictes, qui habitaient le nord et l'est de l'Écosse, sans doute diverses populations celtiques que la présence romaine contribua à unifier. Il devait en tout cas s'agir de farouches guerriers, car les légions eurent du mal à en venir à bout (Ecosse - Lonely planet, 2021 - books.google.fr).

 

Ce dernier mur étant abandonné dès 190, le mur d'Hadrien devient la frontière romaine (Patrice Cousin, Précis d'histoire monastique, 1959 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1848 sur la date pivot 1387 (mariage de Philippa et Jean Ier) donne 926.

 

Charles III, dit «le Simple», né le 17 septembre 879, mort le 7 octobre 929 à Péronne, dans la Somme, est roi de Francie occidentale de la fin du IXe et du début du Xe siècle; il appartient à la dynastie carolingienne (fr.wikipedia.org - Charles III le Simple).

 

Edwige est la fille du roi Édouard l'Ancien et de sa deuxième épouse Ælfflæd. Son père la donne en mariage au roi de Francie occidentale Charles III le Simple entre 917 et 919, après la mort de sa première femme Frédérune. Elle reçoit en douaire le domaine de Tusey. Charles et Edwige ont un fils, Louis, né en 920 ou 921. Lorsque son mari est capturé et fait prisonnier par le comte de Vermandois Herbert II en juillet 923, Edwige envoie leur jeune fils en sécurité de l'autre côté de la Manche, où il est éduqué à la cour d'Édouard, puis de son successeur Æthelstan, d'où son surnom d'« Outremer ». La plupart des sources rapportent qu'Edwige s'exile avec son fils, mais il est possible qu'elle soit restée en Francie et qu'elle ait joué un rôle dans l'organisation du mariage du duc Hugues le Grand avec sa sœur Eadhild en 926, afin de briser l'alliance entre Hugues et Herbert contre la lignée carolingienne (fr.wikipedia.org - Edwige de Wessex).

 

Vicky

 

La reine Victoria (1819-1901), sur le trĂ´ne britannique depuis 1837, a eu 9 enfants du Prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Victoria, l’aĂ®nĂ©e surnommĂ©e Vicky, est nĂ©e en 1840, près de quinze ans avant son dernier frère LĂ©opold, nĂ© en fait en 1853. La fille aĂ®nĂ©e de la reine Ă©pousera le prince hĂ©ritier de Prusse (« promis Â» : fiancĂ©) en 1858. L’idĂ©e du mariage « semble ĂŞtre nĂ©e en 1851, lorsque le Prince hĂ©ritier FrĂ©dĂ©ric-Guillaume, grand jeune homme blond Ă  l’anglais plus qu’hĂ©sitant, visite la grande exposition et rencontre Ă  cette occasion la princesse Victoria âgĂ©e alors de 10 ans[1] Â». Le Parlement, sollicitĂ© par la reine, accordera par 328 voix contre 14 la somme de 40 000 livres et une rente annuelle de 8000 (« verrifique Â» : acte de vĂ©rification rendu par une cour de justice [2]).

 

En Allemagne, le prince Guillaume de Prusse et son épouse, la princesse Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach, font partie des personnalités avec lesquelles la reine Victoria et le prince Albert sont alliés. La souveraine britannique est d'ailleurs en contact épistolaire régulier avec sa cousine depuis 1846. La révolution qui éclate à Berlin en 1848 renforce les liens entre les deux couples princiers en obligeant l'héritier du trône de Prusse à trouver refuge durant trois mois auprès de la cour britannique. En 1851, Guillaume revient à Londres avec sa femme et leurs deux enfants (Frédéric et Louise), à l'occasion de l'Exposition universelle (fr.wikipedia.org - Victoria du Royaume-Uni (1840-1901)).

 

Le terme « succedera Â» est Ă  prendre selon un des sens latin de « succedo Â» : s’élever [3]. Ainsi Vicky s’élèvera jusqu’au règne, au titre, d’impĂ©ratrice d’Allemagne, par son mari le Kaiser FrĂ©dric-Guillaume III, nĂ© le 18 octobre 1831, et donc du signe de la Balance.

 

Léopold Georges Duncan Albert de Saxe-Cobourg-Gotha est né le 7 avril 1853, donc treize ans après Vicky, au Palais de Buckingham en Londres et mort le 28 mars 1884 à Cannes. Il est le huitième enfant et le quatrième fils de la reine Victoria du Royaume-Uni et du prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Il est le premier descendant de la reine Victoria atteint d'hémophilie qui causa sa mort prématurée et celle de plusieurs membres de sa famille (Maison de Hesse, de Prusse, de Russie, d'Espagne) (fr.wikipedia.org - Leopold d'Albany).

 

HĂ©mophilie et circoncision

 

L'hémophilie est une maladie connue depuis des millénaires. Les Hébreux de l'Antiquité la connaissaient déjà et ne pratiquaient jamais la circoncision des garçons dont la mère était issue d'une famille ayant perdu un enfant par hémorragie lors d'une circoncision (fr.wikipedia.org - Hémophilie).

 

Le Talmud connaît la transmission des qualités physiques et psychiques et celle des maladies. Aussi conseille-t-il aux futurs époux de bien se renseigner sur les antécédents physiques et des familles dans lesquelles ils comptent rentrer pour éviter le mariage avec un épileptique et avec un lépreux (Yeb. 64b), ou avec un maldade atteint d'hémophilie (Berakhot 10a) :

 

Lorsque deux enfants de la même mère, mais pas forcément du même père, ou si l'enfant de chacune des deux sœurs (mais non des frères) est mort après une circoncision (par hémorragie) l'enfant suivant de la même mère ou d'une autre sœur ne devra pas être circoncis, de peur qu'il ne meure d'hémorragie (Yebamoth 42b) (Isidore Simon, La gynécologie dans la Bible et le Talmud, Mélanges d'histoire de la médecine hébraïque: études choisies de la Revue d'histoire de la médecine hébraïque (1948-1985), 2003 - books.google.fr).

 

Dans son Homélie sur le Ps 6, Grégoire de Nysse critique une interprétation judaïsante du titre, selon laquelle le chiffre 8 signifie la circoncision, ainsi que la purification qui suit l'accouchement. Le Talmud de Babylone, Menahot 43b, présente David entrant nu dans les thermes et récitant le psaume 6 relatif à la circoncision: la récitation de ce psaume remplace pour lui les phylactères et les mezuzôt. De plus, dans le Midrash, il est dit que “pensant à la circoncision, David a dit: “Je composerai un psaume à son sujet” (ce psaume est le psaume 6)”. Selon un amora, le titre du psaume se réfère à la circoncision qui est obligatoire le huitième jour après la naissance. Si l'on récapitule ces données, «la huitième» du titre est le huitième jour, celui de la circoncision et de certains rites purificatoires. Dans le christianisme ancien, le huitième jour est évidemment le jour de la résurrection de Jésus, qui a eu lieu le lendemain du sabbat. Cette interprétation était inacceptable aux yeux des Sages. Pour la rendre impossible, le titre est transformé en indication musicale dès l'époque du Targum (Gilles Dorival, Titres hébreux et titres grecs des psaumes, Recherches Textuelles Sur Les Psaumes Et Les Évangiles, 2011 - books.google.fr).

 

On doit prĂŞter grande attention au sens de l'argumentation de l'ApĂ´tre (Epitre aux Romains II, Versets 28-29); en effet, tandis qu'en raison de la variĂ©tĂ© de ses interlocuteurs il semblerait s'adresser tantĂ´t Ă  ceux-ci, tantĂ´t Ă  ceux-lĂ , il serait Ă  craindre que l'ordre de la discussion soit soit perturbĂ© et Ă©garĂ© hors du droit chemin; si bien que la comprĂ©hension du lecteur ne puisse atteindre le but oĂą veut le conduire la volontĂ© de l'auteur. Et ce but c'est la Grâce ou la recommandation de la Grâce, pour le dire brièvement. Donc, pour revenir un peu en arrière, Paul entoure d'une mĂŞme affection paternelle Ă  la fois les Juifs et les paĂŻens. Il embrasse les Juifs selon la chair et selon l'esprit, et les paĂŻens en vertu de la grâce de l'Evangile et pour l'honneur de son ministère. A ceux qui Ă©taient dans la rĂ©volte, aussi bien ceux-ci que ceux-lĂ , il promet la colère et ses consĂ©quences infinies ; par contre, Ă  ceux qui auront bien agi, aux uns comme aux autres, il promet la gloire et l'honneur. Enfin, abaissant et relevant tour Ă  tour, tantĂ´t ceux-ci, tantĂ´t ceux-lĂ , ou les mettant sur un pied d'Ă©galitĂ©, il s'efforce de tout modĂ©rer et diriger pour qu'aucun n'ait plus de gloire ou de jalousie que l'autre. BientĂ´t, en effet, il dit, en parlant des paĂŻens : «Ceux qui ont pĂ©chĂ© sans loi, pĂ©riront sans loi. » Et aussitĂ´t, après au sujet des circoncis : «Ceux qui ont pĂ©chĂ© sous la loi, seront jugĂ©s par la loi.» Revenant au secours des paĂŻens il dit : «Alors que les paĂŻens n'avaient pas de loi», etc. Se retournant de nouveau vers les Juifs, il dit : «Si toi qui t'appelles Juif », et la suite. Et de peur qu'il ne paraisse trop excessif contre les Juifs, il poursuit en disant : «La circoncision est utile, si tu respectes la loi.» Mais bientĂ´t, limitant les louanges de la circoncision, en faveur des paĂŻens, il ajoute : «Si tu es traitre Ă  la loi ta circoncision deviendra incirconcision. » Puis, relevant un peu les paĂŻens, il dit : «Si l'incirconcis observe les justices de la loi», etc. Et exaltant encore un peu plus leurs âmes, il dit : «L'incirconcis naturel qui accomplit la loi te jugera toi, qui es traitre Ă  la loi par la lettre et la circoncision.» En rĂ©alitĂ© il y avait beaucoup de promesses dans la loi et les prophètes qui semblaient ne concerner que la circoncision, cependant pour ouvrir aux paĂŻens une voie d'accès Ă  ces mĂŞmes promesses, il prĂ©cise : «Le Juif n'est pas celui qui l'est au-dehors, et la circoncision n'est pas au-dehors dans la chair; mais le vrai Juif l'est au-dedans», etc. (Expositio in Epistolam ad Romanos) (Guillaume de Saint-Thierry, ExposĂ© sur l'Ă©pĂ®tre aux Romains, traduit par Antoine Bru, 1986 - books.google.fr).

 

Guillaume de Saint-Thierry (né vers 1085 à Liège et mort le 8 septembre 1148 à l'abbaye de Signy) est un moine, théologien, et mystique cistercien du XIIe siècle. Il fut l'ami de Saint Bernard et un adversaire de la philosophie rationaliste médiévale (fr.wikipedia.org - Guillaume de Saint-Thierry).

 

Selon le concile de Trente en débat avec la Réforme protestante, "s'il est acquis que la foi seule en la promesse peut sauver, il ne faut cependant pas négliger les «critères de vérification» d'une «foi vivante (et non pas morte)» que sont les «œuvres de justice». Plus fondamentalement, l'Eglise ne cesse de proposer son expérience séculaire que l'Evangile est vraiment un levain capable de soulever toute la pâte du monde. Ce qui explique sa résistance à toute interprétation spiritualisante du message ou à tout extrinsécisme qui ferait abstraction de la présence transformante de l'Esprit du Christ au cœur du monde" (Etudes, Volume 374, 1991 - books.google.fr).

 

Circoncision

 

La circoncision est abordé au chapitre XVIII du Tiers Livre de Rabelais, qui selon Jacques Chomarat aurait eu une grande influence sur Nostradamus (cf. VII, 1) :

 

Les femmes au commencement du monde, ou peu apres, ensemblement conspirerent escorcher les homes tous vifz, par ce que sus elles maistriser vouloient en tous lieux. Et feut cestuy decret promis, confermé, & iuré entre elles par le sainct sang breguoy. Mais ô vaines entreprinses des femmes, ô grande fragilité du sexe feminin. Elles commencerent escorcher l'home, ou gluber, comme le nomme Catulle, par la partie qui plus leurs hayte, c'est le membre nerueulx, cauerneulx, plus de six mille ans a, & toutesfoys iusques à præsent n'en ont escorché que la teste. Dont par fin despit les Iuifz eulx mesmes en circuncision se le couppent & retaillent, mieulx aymans estre dictz recutitz & retaillatz marranes, que escorchez par femmes (Tiers Livre, chapitre XVIII).

 

Le dĂ©pouillement symbolise la renonciation du nĂ©ophyte Ă  sa vie antĂ©rieure, une vie corrompue par le pĂ©chĂ©. On retrouve ici l'image bien connue du «dĂ©pouillement du vieil homme» que nous avons dĂ©jĂ  rencontrĂ©e chez Augustin. Son origine remonte aux EpĂ®tres de Paul, dont nous citons les passages suivants :

 

C'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas de main d'homme, par l'entier dépouillement de votre corps charnel; telle est la circoncision du Christ: ensevelis avec lui lors du baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui (Colossiens 2 : 11-12).

 

L'image paulinienne qui rapproche, par la métonymie, la vie antérieure du néophyte du «vieil homme», et, par la métaphore, d'un vêtement sale et usé, n'est plus guère vivante à l'époque de Rabelais. Devenue cliché, cette image se prête à merveille au jeu typiquement rabelaisien qui consiste à actualiser le sens littéral de la métaphore morte. Ainsi Panurge, qui, au début du Tiers Livre, se mit littéralement «la puce à l'oreille», prend ici au pied de la lettre le conseil que lui donne telle autorité des Pères de l'Eglise: «Dépouille le vieil homme comme un vêtement souillé». Or, Panurge souille effectivement ses vêtements, pour les ôter après. Tout se passe en effet comme si, ce faisant, il visait à se dépouiller de la façon la plus littérale de son «corps de péché», de son «corps charnel». Le caractère impur et lubrique de cette bure dont il se dévêt est d'ailleurs incontestable. On se rappelle que pour Panurge ce vêtement possède «quelque occulte propriété à peu de gens congneu»: «Je ne l'ay pris qu'à ce matin», explique-t-il «mais desja j'endesve, je deguene, je grezille d'estre marié et labourer en diable bur  dessus ma femme» (Tiers Livre VII, 65-68). Or, en se dépouillant de ce symbole de la lubricité (la référence à l'habit monacal est clair), puis en prenant son bain purificateur, Panurge entre dans la bonne disposition pour atteindre au Mot de la Bouteille (Paul J. Smith, Voyage et écriture, Etude sur le Quart Livre de Rabelais, Etudes rabelaisiennes, Tome XIX, 1987 - books.google.fr).

 

Le vieillard, Ă  l'opposĂ© du parcours de vie du jeune circoncis, a sa prière constituĂ©e par le psaume 70. Ce psaume rend grâce Ă  Dieu sur la lyre, en sa vĂ©ritĂ© : "Toi qui m'as fait tant voir de maux et de dĂ©tresses, tu reviendras me faire vivre. Tu reviendras me tirer des abĂ®mes de la terre, tu nourriras mon grand âge, tu viendras me consoler" (vers 20-21). Les abĂ®mes sont les abysses en latin, signifiant en grec "sans fond" (www.psaumes.site-catholique.fr - Psaume 71).

 

JĂ©rĂ©mie connaĂ®t, comme le DeutĂ©ronome, l'image de la circoncision du cĹ“ur (4, 4; 9, 24-25), et on la retrouve en Lv 26, 41 et en Ez 44, 7 et 9. Il connaĂ®t aussi l'image du cĹ“ur inscrit d'une alliance nouvelle : «Je conclurai avec la maison une alliance nouvelle... Je mettrai ma loi au fond de leur ĂŞtre et je l'Ă©crirai sur leur cĹ“ur... (Jr 31, 31-34)» (Morand Kleiber, La Loi dans l'Ă©thique chrĂ©tienne, 1981 - books.google.fr).

 

Le byssus est la matière en laquelle était fait des vêtements qui habillait le roi David, (I Chroniques XV, 27, anciennes Paralipomènes) lorsqu'il danse devant l'arche, alors qu'il est présenté nu dans II Samuel 6,15-16 (ancien II Rois). On peut rapprocher la nudité de David chantant le psaume 6 du byssus qui selon saint Basile était tiré d'animaux marins qui leur permettait de s'attacher au fond de la mer : observation ou construction étymologique astucieuse (Sainte Bible expliquée et commentée, contenant le texte de la Vulgate, Sionnet, 1838 - books.google.fr, Augustin Calmet, Le VI. livre des Rois, et les deux livres des Paralipomenes, Tome 6 de Commentaire litteral sur tous les livres de l'ancien et du nouveau testament, 1712 - books.google.fr).

 

Il est une notion qui domine l’hermĂ©neutique du jeune Luther, celle de significatio passiva. Le jeune Luther affronte le verset du psaume : In justitia tua libera me. Comment la justice divine, l’aspect de Rigueur opposĂ© Ă  celui de MisĂ©ricorde, pourrait-elle ĂŞtre l’instrument de la dĂ©livrance ? L’affrontement est sans issue, tant que l’on fait de cette justice un attribut que l’on confère Ă  un Dieu en Soi. Tout change, lorsqu’on la comprend dans sa significatio passiva. C’est Ă  savoir la justice par laquelle nous sommes faits des justes. Ainsi en est-il pour les autres attributs divins, lesquels ne peuvent ĂŞtre compris (modus intelligendi) que par leur relation avec nous (notre modus essendi), et qui devraient toujours ĂŞtre exprimĂ©s avec l’adjonction du suffixe «-fique» (l’unifique, le bĂ©nĂ©fique, le vĂ©rifique, le sanctifique, etc.). C’est cette dĂ©couverte qui fit du jeune Luther le grand interprète de saint Paul (Entretien de Henri Corbin avec Philippe Nemo, De Heidegger Ă  SohravardĂ®, 1976 - www.amiscorbin.com, fr.wikipedia.org - PhĂ©nomĂ©nologie de la vie religieuse).

 

In justitia tua libera me est un verset du psaume 70.

 

Ou qui pourra descendre au fond de la terre (Paul, Romains X, 7). Le mot d'abysme, que Moïse prend en cet endroit pour la mer (Deutéromnome 30, 12-14), se peut prendre aussi pour le fond de la terre, comme David le prend. Ps.70. 22. ce qui convient mieux à la pensée de saint Paul, qui parle de la descente de Jésus Christ aux enfers & de son retour de ces lieux soûterrains. Ainsi on donne encore à ce passage cet autre sens. L'Apôtre voulant prouver que la vraie justice ne s'acquiert que par la foi en Jésus Christ, dit qu'il n'est pas nécessaire pour cela de le faire descendre du ciel pour nous en> instruire, puisqu'il est descendu & qu'il s'est incarné pour nous l'enseigner & nous la donner, ni de le faire remonter des enfers par la resurrection pour nous affermir dans cette justice puisqu'il est aussi ressuscité. Moise dans le Deuteronome, dit qu'il n'est point nécessaire défaire venir quelqu'un du ciel, ou du fond des abysmes, pour enseigner la loi; mais ce que Moise dit de l'observation de la loi, saint Paul l'explique de la foi (Isaac Louis Le Maistre de Sacy, Epistre de Saint Paul aux Romains, 1709 - books.google.fr).

 

Saint Augustin découvre une nouvelle allusion au thème des deux résurrections (celle selon l'esprit et celle selon la chair) dans le verset 20 du Psaume 70 : Tu m'as retiré de nouveau des abîmes de la terre et, pour justifier son interprétation, il fait appel à Rom., 8, 10-11, qu'il commente brièvement : « Nous sommes déjà ressuscités par la foi, l'espérance et la charité, mais il nous reste à ressusciter dans notre corps », En. in Ps. 70, ser. 2, 10 (Saint Augustin, Œuvres, Volume 72, 1936 - books.google.fr).

 

Saint Augustin s'égara dans des explications mystérieuses que lui-même ne pouvait entendre. On est étonné qu'un orateur tel que lui, ait dit dans son sermon sur le psaume 6 : « Il est clair et indubitable que le nombre de quatre a rapport au corps humain, à cause des quatre élémens et des quatre qualités dont il est composé ; savoir, le chaud et le froid, le sec et l'humide. C'est pourquoi aussi Dieu a voulu qu'il fût soumis à quatre différentes saisons ; savoir, l'été, le printemps, l'automne, et l'hiver... Comme le nombre de quatre a rapport au corps, le nombre de trois a rapport à l'âme, parce que Dieu nous ordonne de l'aimer d'un triple amour ; savoir, de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit. Lors donc que les deux nombres de quatre et de trois, dont le premier a rapport au corps, c'est-à-dire, au vieil homme et au vieux Testament, et le second a rapport à l'âme, c'est-à-dire, au nouvel homme et au nouveau Testament, seront écoulés et passés, comme le nombre de sept jours passe et s'écoule, parce qu'il n'y a rien qui ne se fasse dans le temps et par la distribution du nombre quatre au corps, et du nombre trois à l'âme; lors, dis je, que ce nombre de sept sera passé, on verra arriver le huitième qui sera celui du jugement. » (Notes à Le Marseillais et le Lion de M. de Saint Didier) (Voltaire, Oeuvres complètes: Poésie - Poëmes badins, Tome 2, 1817 - books.google.fr).

 

Psaumes 6 et 70 sont associĂ©s avec le patriarche Abraham dans une lettre du pape GrĂ©goire VII Ă  l'abbĂ© Hugues de Cluny :

 

La tristesse de GrĂ©goire VII occasionnĂ©e par la guerre en Allemagne se fait jour dans une lettre qu'il Ă©crivit sur ces entrefaites, c'est-Ă -dire le 7 mai 1078, Ă  Hugo abbĂ© de Cluny; prenant une fois de plus et comme il l'avait dĂ©jĂ  fait au mois de janvier 1073, le vĂ©nĂ©rable abbĂ© comme confident de ses douleurs intimes, il lui Ă©crivait : «GrĂ©goire Ă©vĂŞque, serviteur des serviteurs de Dieu, Ă  Hugo, abbĂ© de Cluny, salut et bĂ©nĂ©diction apostolique. FatiguĂ© par les visites de bien des personnes, par les soins Ă  donner Ă  beaucoup d'affaires, je ne puis Ă©crire que bien peu Ă  celui que j'aime grandement Mais luttez avec confiance; que vos prières implorent la misĂ©ricorde de Dieu tout puissant afin qu'il incline nos cĹ“urs Ă  accomplir sa volontĂ©, afin qu'ayant soin de nous au milieu delĂ  tempĂŞte, il nous conduise au port que sa pietĂ© nous a mĂ©nagĂ©. [...] Je reviens Ă  lui en disant : «Ayez pitiĂ© de moi, Seigneur, Ă  cause de ma faiblesse» (Psausme 6,3) ou bien : «Beaucoup me considèrent avec stupĂ©faction mais toi tu es un aide puissant» (Psaume 70,7); je n'oublie pas non plus cette parole : «Dieu est assez puissant pour faire naĂ®tre de ces pierres des fils d'Abraham.» (Matthieu 3,9). Que le Dieu tout puissant, qui a fait preuve d'une si grande charitĂ© envers les pĂ©cheurs en confiant Ă  l'un d'eux une si haute mission, l'accorde, en vertu de la puissance du bienheureux Pierre qu'il m'a concĂ©dĂ©e malgrĂ© mon indignitĂ©, le pardon de tes pĂ©chĂ©s, qu'il pardonne Ă©galement Ă  tes frères et qu'il vous conduise tous dans le sein de noire patriarche Abraham, pour y jouir du bonheur Ă©ternel.» (Odon Jean Marie Delarc, Saint GrĂ©goire VII et la rĂ©forme de l'Ă©glise au XIe siècle, Tome III, 1889 - archive.org, August Friedrich Gfrörer, Pabst Gregorius VII und sein Zeitalter, Tome 2, 1859 - books.google.fr).

 

Le Tiers livre des faits et dits Héroïques du noble Pantagruel : composés par M. François Rabelais, Docteur en Médecine, et Calloier des Iles d'Hyeres est une œuvre de François Rabelais parue en 1546. Le Tiers Livre est jugé obscène et censuré par la Sorbonne, à l’égal de Pantagruel et de Gargantua. Pourtant, il sera protégé et publié en 1546 (fr.wikipedia.org - Le Tiers Livre).

 

Rabelais dédia son «Tiers Livre» à Marguerite de Valois, "La Minerve de France" :

 

Esprit abstraict, et estatic

Qui frequentant les cieulx, ton origine,

As delaissé ton hoste et domestic

Ton corps concords, qui tant se morigine

A tes edictz, en vie peregrine

Sans sentement, et comme en Apathie.

 

Marguerite de Valois, soeur de François Ier, est elle-mĂŞme auteur d'un recueil de nouvelles Ă  la manière de Boccace : «l'HeptamĂ©ron», du «Miroir de l'âme pĂ©cheresse» qui reprenant les thèses de Luther lui valut les foudres de la Sorbonne (et oĂą figurent la traduction du psaume VI de Marot, ainsi que celles du Pater, de l'Ave Maria et du Credo) enfin de poĂ©sies regroupĂ©es sous un titre gracieux qui ne doit pas tromper : «Les Marguerites de la Marguerite des princesses», recueil dans lequel on retrouve «Le Miroir de l'âme pĂ©cheresse» (Simone Domange, Lire encore Marot: essai, 2006 - books.google.fr).

 

Il y eut treize Ă©ditions de ce texte au XVIe siècle, qui reçut aussi un autre titre : Le Miroir la très chrĂ©tienne princesse Marguerite de France [...] auquel elle voit et son nĂ©ant et son tout. Dès 1531, sont joints au Miroir deux poèmes, le Discord et l'Oraison, ainsi que deux oraisons en prose. En 1533, s'ajoute aux textes mentionnĂ©s le psaume 6 traduit en vers par Marot, des prières versifiĂ©es et un traitĂ© d'orthographe et de typographie (Delphine Caron, La quenouille ou la plume ? Marguerite de Navarre, la reine "ignorante" Ă©crivant, Boèce, Revue Romande Des Sciences Humaines, JUin 2002 - books.google.fr).

 



[1] Roland Marx, « La reine Victoria Â», Fayard, 2000, p. 154

[2] Michel Dufresne, « Dictionnaire Nostradamus Â», JCL Editions, 1989

[3] FĂ©lix Gaffiot, « Dictionnaire abrĂ©gĂ© Latin-Français Â», Hachette, 1936

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