Soult IV, 82 1838-1839 Amas s'approche venant d'Esclauonie, L'Olestant vieux cité ruynera, Fort desolee verra sa Romanie, Puis la grande flamme esteindre ne sçaura. Flamme de la Liberté Voici le Préfet de Police Gisquet, flanqué de Persil et du maréchal Soult, essayant de «déteindre» le drapeau
tricolore. Mais il demeure impuissant et marmonne furieux : Le bleu s'en va, mais ce diable de rouge tient comme du sang !
Quelquefois mĂŞme l'artiste perd toute mesure prudente, et c'est comme innocemment que, vengeur, il nous
dépeint sans légende trois paysans allant la nuit pendre une poire en leur grenier. Enfin il y a le grand souffle d'espoir qui passe.
C'est en vain que les bourgeois viennent regarder la Presse encagée derrière un soupirail de prison et qu'ils tentent d'éteindre la
flamme du flambeau qu'elle tient Ă bout de bras et qui Ă©claire violemment leurs visages vils : Soufflez, souffiez, vous ne l'Ă©teindrez
pas. C'est à une image éclatante du même genre, celle de la Liberté, que songe un jeune insurgé dans son cachot. Il est aux fers,
impuissant, entre les mains du procureur, mais il sourit quand mĂŞme Ă la radieuse apparition en murmurant : Et pourtant elle marche !
Car en vérité, Daumier n'a peint qu'une seule belle figure de femme : celle de la Liberté. Quant après la loi de 1835,
Daumier a dû, quand même, mettre un frein à ses indignations, il a trouvé le moyen d'être virulent malgré tout
et changeant ses batteries, ne visant plus directement le régime en lui-même, il a tiré alors sur ses profiteurs
en imaginant l'irrésistible série des Robert Macaire où il dénonce toutes les turpitudes de l'argent aux
mains des aventuriers de la finance et des jouisseurs sans scrupules (Louis Cheronnet, Honoré Daumier, Europe: revue littéraire mensuelle, Numéros 25 à 30, 1948
- books.google.fr). Flamme de la Nation La grande flamme nationaliste que 1793 avait allumée en France dévorait aujourd'hui l'Allemagne contre la France. Le roi de Prusse, cédant à l'opinion
populaire, avait fait alliance avec la Russie. Dans la péninsule ibérique, après quelques apparents succès, les troupes françaises avaient dù reculer
peu à peu devant Wellington et les Espagnols. Masséna, Soult, Suchet, par leurs dissentiments avaient rendu la victoire presque
facile à l'armée anglo-espagnole. En 1811 Masséna avait abandonné le Portugal ; en 1812 Soult abandonna l'Andalousie ; en mars 1813 Joseph abandonna
Madrid. Avec les troupes qui lui restaient il essaya de revenir en France. Dans sa retraite il fut vaincu Ă Vittoria (21 juin 1813).
L'armée française repassa la Bidassoa ; l'Espagne était perdue, et la France envahie (Charles Richet, Abrégé d'histoire générale: Essai sur le passé de l'homme et des sociétés humaines, 1919
- books.google.fr). Cf. quatrain IV, 45 - Les Désastres de la guerre. Romanie : Romagne "Romanie" peut désigner plusieurs régions du
monde : la Romagne (Romania latine), la Thrace turque (Roumélie, Roum-Ili) ou
les provinces côtières d'Asie mineure. Le toponyme italien Romagna provient du latin tardif Romà nia et remonte au VIe siècle apr. J.-C., époque où l'Italie était peu ou prou partagée entre le
royaume lombard et l'exarchat de Ravenne. Romanià était à l'origine un terme latin générique signifiant "monde romain", en opposition au monde barbare lombard. Du fait
de la réduction progressive du territoire contrôlé par l'exarchat, dont la capitale était fixée à Ravenne, le terme en est venu à coïncider avec une zone géographique
déterminée de la péninsule, la zone demeurée sous contrôle de l'Empire romain d'orient et qui englobait, notamment, la Romagne actuelle (fr.wikipedia.org - Romagne (Italie)). On se rappelle quel avait été sur l'Europe l'effet de l'occupation d'Ancône, et avec quel enthousiasme l'Italie avait salué dans le drapeau tricolore une promesse d'affranchissement, un gage de liberté. Mais, soumis à une politique ennemie des peuples, les Français d'Ancône furent bientôt forcés de se faire les auxiliaires du despotisme pontifical, qu'ils s'étaient crus destinés à contenir. Les espérances des patriotes italiens s'éteignirent ; la liberté disparut, même de leurs rêves; à leur enthousiasme succéda une morne stupeur. Toutefois, la présence de l'uniforme français à Ancône n'avait pas entièrement cessé d'être chère à l'Italie. Car enfin, c'était là , pour l'Autriche, une gêne, un affront... Et puis, des événements nouveaux ne pouvaientils pas, d'un instant à l'autre, déterminer à Paris le triomphe d'une politique plus généreuse ? De son côté, et tout intérêt de parti mis à part, la France avait pour garder Ancône des motifs diplomatiques et militaires de la plus haute importance. La ville d'Ancône était la clef de l'occupation de la haute Italie ; elle couvrait Naples vis-à -vis de Vienue ; elle nous assurait en Dalmatie et en Illyrie une influence notable ; en cas de guerre avec les Autrichiens, elle nous eût été bonne et comme place de guerre et comme port; défendue autrefois par le général Monnier à la tête d e 2,000 hommes dont 1,800 blessés, elle avait, pendant douze jours, arrêté 42,000 hommes, et, pour la mettre en état de soutenir un siége opiniâtre, il n'eût fallu ni de longs travaux pi beaucoup d'argent ; son occupation par la France avait toujours été jugée si utile pour nous qu'elle avait été réclamée d'une manière expresse dans la négociation des traités de Campo-Formio et de Lunéville. Que dire encore ? entre nos escadres et les Dardanelles, Ancône supprimait une distance de six cents lieues, dans un moment où chacune des grandes puissances avait à veiller sur l'empire ébranlé des Osmanlis. L'abandon d'Ancône ne pouvait donc être qu'une mesure funeste. Dans un mémorandum de 1831, les principales puissances s'étaient concertées pour obtenir du saint-siége certaines réformes réclamées par la Romagne. Ce fut de Casimir Périer que vint l'initiative de ce concert. Non que Casimir Périer s'inquiétât beaucoup de la liberté des sujets du pape; mais il ne lui avait pas échappé qu'il fallait faire droit à leurs griefs si on voulait étouffer les germes d'une insurrection qui, en attirant les Autrichiens sur le Pô, aurait pu donner une secousse à l'Europe, à moins qu'elle ne se fût prêtée de bonne grâce à un accroissement démesuré de la puissance autrichienne en Italie. Le calcul était juste, et l'événement le prouva : le pape n'ayant accordé à ses sujets qu'une partie des réformes demandées par les grandes cours, les légations se soulevèrent, l'Autriche intervint en armes, et pour contre-balancer l'effet de la présence des Autrichiens, la France dut occuper Ancône. De sorte que la prise d'Ancône avait pour cause première et certaine l'inexécution du mémorandum de 1831, le refus de calmer les mécontentements de l'Italie. Il est vrai qu'en 1832, Casimir Périer consentit à une convention par laquelle la France s'engageait à retirer ses troupes aussitôt après l'évacuation de l'Italie par
les troupes autrichiennes. Mais cela signifiait-il que la retraite des Français dût suivre celle des Autrichiens nécessairement, ipso facto, sans négociations
préliminaires, sans entente préalable entre les deux gouvernements, sans garanties stipulées pour l'avenir ? Entendre ainsi la convention, c'eût été en sacrifier
l'esprit à la lettre, c'eût été ruiner par la base la politique même. de Casimir Périer, et exposer de nouveau : le pape à une révolle, l'Italie à une intervention
autrichienne, Ancône à une occupation française, l'Europe à un conflit (Jean Joseph Charles Louis Blanc, Révolution française. Histoire de dix ans, 1830-1840, Volume 6, 1843
- books.google.fr). "Esclavonie" L'ESCLAVONIE est bornée au Nord, par la Hongrie ; au Midi, par la Servie, la Bosnie & la Croatie, & à l'Occident, par la Stirie : sa plus grande étendue,
est d'environ vingt-cinq lieues, du Nord au Sud, & de quatre-vipgt, de l’Est à l'Ouest : le Danube, la Drave & la Save, en font les principales rivières. La division
de cette province, est en haute-Esclavonie, Ă l'Occident, & basse-Esclavonie, Ă l'Orient (Pierre Gautier, Essai d'une nouvelle methode pour apprendre et pour enseigner facilement et en peu de tenis la geographie, 1783
- books.google.fr). La Slavonie (en serbo-croate : Slavonija), appelée Esclavonie autrefois, est une vaste plaine agricole de Croatie dans la partie Nord-Est (fr.wikipedia.org - Slavonie). L'Esclavonie n'est pas la Dalmatie, mais si c'est une région proche. Cependant la langue usuelle de la Dalmatie est le slave ou esclavon, l'italien sur la côte. Une grande quantité de nations, tant en Europe qu'en Asie, parlent la langue esclavone ; savoir, les Sclaves eux-mêmes qui habitent
la Dalmatie & la Liburnie, les Macédoniens occidentaux, Epirotes, Bosniens, Serviens, Rasciens, Bulgares, Moldaviens, Podoliens, Russs,
Moscovites, Bohémiens, Polonois, Silésiens ; & en Asie, les Circassiens, les Mingréliens, les Gazeriens, &c. (Encyclopédie Méthodique. Arts Et Métiers Mécaniques, Tome 1, 1782
- books.google.fr). Soult, duc de Dalmatie Jean-de-Dieu Soult, 1er duc de Dalmatie, né le 29 mars 1769 à Saint-Amans-la-Bastide, aujourd'hui Saint-Amans-Soult (Tarn), où il est mort le 26 novembre 1851,
est un militaire et homme d'État français (fr.wikipedia.org - Jean-de-Dieu Soult). «Ce fut à cette époque que les maréchaux de France et d'autres personnages marquants reçurent des titres auxquels étaient joints un nouveau nom et une dotation
considérable; le maréchal Soult désirait et espérait être appelé duc d'Austerlitz; c'était effectivement son plus beau fait d'armes et l'époque la plus glorieuse
de sa carrière militaire; mais Bonaparte ne voulait partager avec personne l'honneur de cette belle victoire, et le maréchal Soult reçut le titre de duc de Dalmatie,
pays où il n'avait jamais été, et avec lequel il n'avait rien de commun; il se voyait ainsi mis sur la ligne des ducs de Vicence, de Bassano, de Bénévent, d'Istrie et
de tant d'autres dont les nouveaux noms n'étaient pas plus significatifs que les anciens, tandis que Ney, Davout, Kellermann, Masséna et d'autres généraux qui s'étaient,
comme lui, illustrés dans la guerre de la Révolution, avaient reçu, avec le titre de duc, un nom qui rappelait leur plus beau fait d'armes.
Le maréchal Soult en conçut un violent dépit, mais la grosse dotation qui accompagnait le titre de duc, soit en terres dans les pays conquis, soit en rentes sur le
grand-livre, dut l'apaiser un peu» (Général comte de Saint-Chamans, Mémoires) (Le correspondant, Volume 182, 1896
- books.google.fr). "Olestant vieux" Olestant, en grec : olesthai, inf. aor. du verbe ollumi, détruire (Anatole Le Pelletier, Les Oracles de Michel de Notredame, astrologue, médecin et conseiller ordinaire des rois Henri II, François II et Charles IX, Tome 1, 1867
- books.google.fr). Olestein, Olestin : le Holstein, région entre Danemark et Allemagne
(Jean Antoine Letronne, Nicola Comerci, Corso elementare di geografia antica e moderna esposto con nuovo metodo, 1835
- books.google.fr,
Daniel Lecœur, Daniel Dumonstier: 1574-1646, 2006
- books.google.fr). A la formation de la Confédération du Rhin, en 1806, le roi du Danemark réunit le Holstein à son royaume et en 1815 il entra,
comme duc de Holstein et de Lauenbourg, dans la Confédération germanique (www.cosmovisions.com). La ville de Lübeck dans sa situation actuelle sur la colline Buku, lieu d'un ancien château fort entre la Trave et la Wakenitz, fut ensuite
refondée par le comte Adolphe II de Schauenburg et Holstein et devint la première ville portuaire allemande sur la mer Baltique (fr.wikipedia.org - Lübeck). La ville libre et hanséatique de Lübeck (en allemand : Freie und Hansestadt Lübeck) est le nom d'un État de la Confédération germanique, de la Confédération
de l'Allemagne du Nord, puis de l'Empire allemand. Cette cité-État exista de 1226 à 1937. Elle correspond aux actuels Länder allemands de Schleswig-Holstein
et avec Schattin de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (fr.wikipedia.org - Ville libre et hanséatique de Lübeck). Lubeck La guerre se ralluma à l'automne 1806, cette fois-ci contre la Prusse. Après les victoires d'Iéna et d'Auerstaedt, Bernadotte se lança à la poursuite
des Prussiens qu'il battit trois jours plus tard au combat de Halle. En une semaine, ses troupes parcoururent 150 km Ă travers les plaines du nord de l'Allemagne :
le 22 octobre, le Ier corps franchit l'Elbe, s'empara du Brandebourg le 25 et remporta la bataille de Lübeck le 6 novembre, forçant le général Gebhard von Blücher à capituler.
La prise de la ville fit l'objet de débordements de la part des soldats français (fr.wikipedia.org - Charles XIV Jean). Après la capitulation de Prenzlow, il ne restait plus, de l'armée prussienne, que le corps du duc de Weimar, alors commandé par le général Winning, et celui de Blücher, arrière-garde de Hohenlohe. Instruit du désastre de son général, et voyant sa retraite sur l'Oder interceptée, Blücher se rabattit sur Neu-Strelitz, où il rejoignit le corps de Winning qui porta ses forces à vingt-cinq mille hommes et cent canons. Informé de cette réunion , Napoléon chargea Bernadotte de poursuivre Blücher en queue, tandis que Murat le couperait de Stralsund et de Rostock, et que Soult l'empêcherait de regagner le Bas-Elbe. Des mesures concertées avec tant d'art et de justesse devaient nécessairement assurer la ruine de Blücher. Il s'était dirigé de Strelitz sur Schwerin, après avoir perdu douze cents hommes, faits prisonniers dans un combat d'arrière-garde à Nossentin, contre les troupes de Bernadotte, et engagé une escarmouche vers Criwitz. Murat, qui s'était porté à Demnin, manoeuvra pour lui couper la route de la Pomeranie suédoise, et se dirigea aussi sur Schwerin. Blücher se rabattit à gauche, vers le Mecklenbourg, pour passer l'Elbe à Lauenbourg, et guerroyer entre Hameln et Magdebourg, sur les derrières des Français. Il espérait que ce mouvement attirerait à lui une grande partie de leurs forces, arrêterait la marche de la grande armée, et donnerait aux Russes le temps d'arriver sur la Vistule. Mais, prévenu de tous côtés, il se replia sur Gadebusch en avant de Lubeck, et y arriva le 4 novembre. Bernadotte marcha par Schönberg, et Soult par Ratzbourg. La cavalerie de Murat, qui déjà avait dépassé Schwerin, s'avançait pour les soutenir. Dans cette situation critique, Blücher, sommé par Bernadotte de se rendre, répondit : «Je ne capitulerai jamais». Ne pouvant tenir plus long-temps la position de Gadebusch, il se décida, le 5 novembre, à se replier sur Lubeck, où il espérait se renforcer de la division suédoise qui avait si présomptueusement occupé le pays de Lauenbourg, et qui s'était ensuite retirée sur cette ville. Bernadotte apprenant que le reste de cette division venait de s'y embarquer sur la Trave, envoya une brigade pour lui couper le chemin de Travemunde, elle enleva quinze cents Suédois, leurs équipages, et les restes d'un riche convoi. Blücher arriva de nuit aux portes de Lubeck, et s'en empara. Le sénat protesta contre cette violation de la neutralité, et voulait envoyer une députation à l'armée française, ce que Blücher ne permit pas. Il mit ses troupes à cheval sur l’Elbe, et fit ses préparatifs pour défendre la ville, qui n'avait qu'une simple enceinte mal armée, mais à l'abri d'un coup de main. Les colonnes françaises, arrivées devant Lubeck, le 6, au point du jour, commencèrent aussitôt l'attaque. Bernadotte fit assaillir, par la division Drouet, la porte de Mecklenbourg et le bastion attenant. Les Prussiens garnirent à la hâte les remparts de leurs canons de campagne. Deux bataillons prussiens s'étant placés imprudemment en avant de la porte, furent culbutés par les Français, qui entrèrent pêle-mêle avec eux, et pénétrèrent dans la place. Soult y entrait en même temps par la porte de Hanovre. Le quartier général fut surpris, et tout l'état-major prussien fut fait prisonnier. Blücher eut à peine le temps de s'échapper avec son fils. Après avoir fait de vains efforts pour se maintenir dans Lubeck, il se fraya une issue par la porte de Holstein, avec sept mille fantassins, et alla rejoindre sa cavalerie, cantonnée à Ratkau, sur la rive gauche de la Trave, près de la frontière du Danemarck. Huit mille hommes, surpris dans la ville, ne purent en sortir. Une lutte sanglante et acharnée s'engagea de rue en rue, de maison en maison, sur les places et dans les temples. Cette scène de carnage se prolongea jusqu'à la fin du jour. Tous les Prussiens succombèrent sous les coups du vainqueur, ou furent pris les armes à la main. Pendant la nuit du 6 au 7 novembre, Lubeck fut livrée au pillage et à tous les excès inévitables dans une ville prise d'assaut. Plus de trente mille soldats s'y répandirent en désordre, malgré les efforts de Soult et de Bernadotte ; ce fut seulement le lendemain matin, qu'ils parvinrent à rétablir l'ordre. Le refuge que Blücher avait cherché derrière la Trave ne retardait sa perte que d'un jour, car la neutralité du Danemarck ne lui laissait aucune issue. Il avait bien pu
violer impunément celle de Lubeck, qui n'avait pas de forces à lui opposer; mais le général danois Oswald, qui commandait un corps d’armée dans le Holstein, pour faire
respecter la neutralité de son pays, lui écrivit que s'il faisait un pas sur ce territoire, il le ferait reculer par la force des armes. Enfin, poursuivi de nouveau,
et serré, de près par Soult, Murat et Bernadotte, il posa les armes à Ratkau, le 7 novembre, avec sept mille fantassins et six mille chevaux.
Napoléon ordonna que tous ces prisonniers, soldats, officiers, généraux, le jeune prince de Brunswick, fussent conduits en France, et Blücher à Dijon.
Ce général réclama; il lui fut permis de se rétirer à Hambourg (Antoine-Claire Thibaudeau, Le consulat et l'Empire, ou Histoire de la France et de Napoléon Bonaparte de 1799 à 1815, Tome 2, 1834
- books.google.fr). Acrostiche : ALF P Lettres grecques ALF : Alpha ; P : Pi d'où "apo" origine éloignement comme le latin "ab" qui n'est pas le "a" grec privatif (L. Pourret, Dictionnaire étymologique ; ou Vocabulaire des racines, et des dérivés de la langue française, 1886
- books.google.fr). Soult de solutus, serf affranchi, émancipé (Adolphe de Coston, Origine, étymologie et signification des noms propres et des armoiries, 1867
- books.google.fr). Le latin "solutus", délié d'où solution de continuité, et absolu (Kadri Agha, L'être humain au regard des religions, Hindouisme et bouddhisme, judaïsme, christianisme, islam, 1999
- books.google.fr). Le maréchal Soult est en ce moment le pivôt sur lequel tourne la monarchie. Les caresses de la cour sont pour lui seul; pour lui seul fument les cassolettes ministérielles.
Monsieur le maréchal a eu hier une fluxion. Ah ! vraiment ? C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire. Et la fluxion de M. le maréchal occupe depuis deux jours
la presse, grande et petite. Cette fluxion est-elle réelle ? Oui, disent les uns. Oh! que non pas, répliquent les autres ; c'est tout simplement la joue enflée de Sganarelle
dans le festin de don Juan : M. le maréchal ne veut pas aller au Château : il fait le malade. Voilà tout. Là -dessus, des commentaires à faire pamer tous les gobe-mouches de la
politique. Bref, le nom du maréchal Soult est l'alpha et l'oméga de toutes les listes ministérielles dont se repait la curiosité publique, depuis celles qui partent de M.
Ganneron pour aboutir à je ne sais qui, jusqu'à celles qui partent de M. Guizot pour aboutir à M. Thiers. Cette comédie, déjà fort amusante, vue du parterre, l'est bien
plus encore, vue des coulisses. Après 1830, M. le maréchal Soult a rêvé la couronne de France, comme il avait rêvé, sous Napoléon, celle de Portugal.
Quoi ! la couronne de France ? Oui, ni plus ni moins. Ce fait est peu connu ; mais il est inscrit dans les tablettes de tous ceux qui étaient, il y a quelques années,
dépositaires des confidences du maréchal (Revue du progres politique, social et littéraire, 1839
- books.google.fr). En 1831, il est envoyé par Louis-Philippe à Lyon avec 20000 hommes pour écraser la première insurrection des canuts.
Alors qu'il est ministre la Guerre, il occupe une première fois la présidence du Conseil des ministres en 1832-1834. La France étant garante du traité des XXIV
articles, il fait exécuter l'expédition d'Anvers par le maréchal Gérard, qui s'empare de la ville après une résistance héroïque des Néerlandais (décembre 1832) et la restitue
à la Belgique, son pays d'attribution. En avril 1838, Louis-Philippe choisit Soult pour le représenter au couronnement de la reine Victoria. Il reçoit à Londres un accueil
triomphal. À nouveau à la tête du gouvernement (1839-1840), il est en même temps titulaire du portefeuille des Affaires étrangères. Il participe aux cérémonies de retour
des cendres de l'empereur Napoléon Ier en décembre 1840. Président du Conseil pendant quasiment sept ans, de 1840 à 1847, il laisse la direction effective du Cabinet à son
ministre des Affaires étrangères, François Guizot, lequel lui succède logiquement quand il quitte le gouvernement, pour raisons de santé. Pendant cinq ans (1840-1845), il
cumule sa fonction avec celle de ministre de la Guerre, son rôle étant par la suite de plus en plus effacé.
Le maréchal-duc de Dalmatie aura été à trois reprises chef du gouvernement français, sous la monarchie de Juillet : d'abord du 11 octobre 1832 au 18 juillet 1834,
puis du 12 mai 1839 au 1er mars 1840 et enfin du 29 octobre 1840 au 19 septembre 1847 — soit plus de neuf ans. Il détient ainsi, au moins nominalement, sur la période
s'étendant de 1815 à nos jours, le record de longévité à ce poste (fr.wikipedia.org - Jean-de-Dieu Soult). Pour la Belgique : cf. quatrain précédent IV, 81. |