Rhodes et ses occupations IV, 39 1806-1807 Les Rodiens
demanderont secours, Par le neglet de
ses hoyrs delaissée : L'empire Arabe revalera
son cours, Par Hesperies la
cause redressée. Histoire ancienne de
Rhodes L'an 166, Rome admit dans son alliance les Rhodiens, qui
la servirent avec zèle dans ses guerres contre Philippe, roi de Macédoine;
contre Antiochus, roi de Syrie; contre Mithridate, roi
de Pont, et contre les pirates de Cilicie. Dans les guerres civiles qui
suivirent la mort de CĂ©sar, Cassius prit la ville et la pilla. Vespasien, l'an
71 de J.-C., réduisit l'île, et Rhodes reçut le nom de capitale de la province
insulaire (Émile
Lefranc, Histoire ancienne, 1873 - books.google.fr). Attaquée par les Arabes sous Mu'awiya
en 654, elle fut occupée par eux en 673 et utilisée comme une base pendant le
premier siège de Constantinople en 674-678. Sa population s'expatria alors sur
le continent, en Anatolie. Après la paix de 678/9 entre l'Empire byzantin et le
Califat omeyyade, l'île fut rendue à Byzance, ses habitants y revinrent, et
elle fut rattachée au thème des Cibyrrhéotes (fr.wikipedia.org - Rhodes). Cf.
l'interprétation du quatrain III, 64 - Les lois du mouvement et du repos -
1751-1752. En 1124, les Vénitiens s'en emparèrent; les Grecs la reprirent de nouveau sous Jean Dukas. Les Turks l'envahirent en 1283. Un Français, Foulques de Villaret, grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, la conquit sur eux en 1310. La fortune de Mahomet II, vainqueur de Constantinople, échoua contre Rhodes l'an 1480; elle était défendue par un autre Français, Pierre d'Aubusson. Mais en 1522, après un siége mémorable, elle fut obligée de céder aux forces de Soliman II, qui l'enleva au grand maître Villiers-l'Ile-Adam. Depuis cette époque, elle appartient aux Turks (Émile Lefranc, Histoire ancienne, 1873 - books.google.fr) Empire arabe Un califat ou khalifat est par métonymie le territoire et
la population musulmane qui y vit reconnaissant l'autorité d'un calife (arabe
littéralement «un successeur», ici de Mahomet) dans l'exercice politique du
pouvoir. Ce mot sert aussi à désigner le régime politique lui-même et la
période pendant laquelle il s'exerce (par exemple, «pendant le califat de
Haroun Ar-Rachid»). À noter toutefois que le terme khalîfa
(califat) n’a pas un emploi restreint à cet usage politique dans la langue
arabe. Plusieurs califats ont existé depuis la fondation de l'islam, à la suite des luttes que se livrèrent les différents prétendants au titre de successeur du prophète Mahomet, après les quatre premiers califes, dits «bien guidés». Les plus importants sont les suivants : le califat omeyyade de Damas (exilé à Cordoue) ; le califat abbasside de Bagdad (exilé au Caire) ; le califat fatimide du Caire ; le califat ottoman. Les Omeyyades (ou Umayyades) sont une dynastie de califes
qui gouvernèrent le monde musulman de 661 Ă 750, Ă©tablissant leur capitale Ă
Damas. Ils tiennent leur nom d'un de leurs ancĂŞtres, Umayya.
Ils appartenaient Ă la tribu des Quraychites, tribu dominante Ă La Mecque au
temps de Mahomet. Après s'être opposés à celui-ci, ils l'avaient rejoint au
dernier moment. Les Omeyyades étaient liés avec le troisième calife, Uthman.
Quand celui-ci fut assassiné, des opposants portèrent au pouvoir Ali, cousin et
gendre de Mahomet, tous ceux qui étaient liés à Uthman crièrent vengeance,
notamment l'omeyyade Mu`âwîya, qui était alors
gouverneur de Syrie. À la suite de quelques combats, Ali fut écarté du pouvoir
par un arbitrage, et Muawiya fut proclamé calife par les Syriens (661).
Celui-ci ayant été assassiné la même année par les kharidjites, ses anciens partisans,
plus rien ne s'opposa ensuite au règne des califes omeyyades. En 680, à la mort de Muawiya, les notables de la ville
majoritairement chiite de Koufa, en MĂ©sopotamie,
voulurent mettre sur le trône Husayn, second fils d'Ali. Ils furent écrasés à Kerbala par une armée omeyyade. En 683, un notable quraychite, Abd Allah ben az-Zubayr, souleva en Arabie les deux villes saintes de La
Mecque et MĂ©dine, et Ă©tendit son pouvoir jusqu'Ă la ville de Basra (Bassora), en
Irak. En même temps éclatait à Kufa une révolte
organisée par Mukhtar au nom d'un des fils d'Ali. De
plus, divers groupes kharidjites suscitaient des désordres en Arabie
méridionale, en Iran central et en Haute Mésopotamie. Heureusement pour les
Omeyyades, les divers groupes insurgés n'avaient aucune union entre eux. Les
Kharidjites ne s'étendirent pas hors des déserts ; Abd
Allah fut vaincu par le calife Abd al-Malik, tandis
que Mukhtar  était
écrasé par le frère d'Abd Allah, qui gouvernait
Basra. Grâce aux conquêtes, le califat
omeyyade connaît une vaste expansion ; il s'étend à l'ouest au Maghreb
(fondation de Kairouan dans l'actuelle Tunisie) et Ă l'Espagne, alors qu'Ă
l'est, il annexe la Transoxiane et le Sind. Treize Califes vont succéder à Mou'awiyya.
Le dernier, Marwan II (fr.wikipedia.org- Califat). L'Empire arabe
commence véritablement avec la dynastie omeyyade qui transfère le centre du
pouvoir califal de la péninsule arabique (La Mecque et Médine) vers la
Méditerranée en prenant ses quartiers à Damas. Ce faisant, la «citadinité»
prend le pas sur la «bédouinité» et les contacts avec «l'étranger» se font de
plus en plus fréquents, ouvrant et enrichissant la culture des tribus arabes
jusque-là renfermées sur elles-mêmes (Mathieu
Guidère, Lynne Franjé, Atlas des pays arabes. Des révolutions à la démocratie,
2013 - books.google.fr). L'empire turc n'est pas Ă proprement parler un
"empire arabe". "revalera" "revaler"
du latin "revalescere" redresser (Anatole
Le Pelletier, Les oracles de Michel de Nostredame, 1867 - books.google.fr). Ou plutĂ´t ravaler : rabaisser. Les Omeyyades
furent ensuite détrônés en 750 par les Abbassides, qui fondèrent leur propre
dynastie. Presque tous les membres de la famille furent massacrés, mais le
prince `Abd ar-Rahman Ier, réussit
Ă s'enfuir, Ă gagner l'Espagne et Ă y Ă©tablir une nouvelle dynastie Ă Cordoue.
L'Ă©mir `Abd al-Rahman III prit le titre de calife en
929, affirmant ainsi la complète indépendance de Cordoue (fr.wikipedia.org- Califat). "Hespéries la cause redressée" : Occident Les Grecs appelaient Hespérie
la côte occidentale de la Grèce, sur laquelle se levait le soir l'étoile Hespérus; puis ils nommaient l'Italie Grande-Hespérie, et, plus tard, l'Espagne, Dernière Hespérie. Quelques historiens veulent que Achéens signifie
riverains des fleuves, Ioniens lanceurs de flèches, Doriens porteurs de lance,
Éoliens, errants, etc. Cyclades signifie iles rangées en cercle: le centre
était Dêlos. Sporades veut dire iles semées, Strophades îles mouvantes, etc. Athènes est la ville de
Minerve; Thermopyles, les portes chaudes, Ă cause des sources thermales
voisines; Ionie, lieu semé de violettes; Styx, fleuve de glace, etc. Rhodes
s'appelait d'abord Ophiusa ou île des serpents, puis Macara, ou île heureuse, comme la Crète primitive: enfin
l'immense quantité de ses roses lui a donné son nom actuel. Eubée signifie
riche en bœufs; on l'appela aussi Chalcis, à cause de son airain, puis Macris, parce qu'elle était longue. Candie vient du mot
arabe Chandah qui signifie retranchement. Les Grecs
croyaient la Grèce au centre de monde, et l'Olympe au centre de la Grèce:
prétentions exclusives qu'on retrouve chez plusieurs peuples (Édouard
Braconnier, Application de la géographie à l'histoire, ou Étude élémentaire de
géographie et d'histoire générales comparées, Tome 2, 1845 - books.google.fr). Le règne de Hisam voit aussi
les limites de l'expansion en Europe après la défaite omeyyade à la bataille de
Poitiers en 732, face au Royaume franc et Ă l'Aquitaine. Le Califat reste
néanmoins maître de la péninsule Ibérique (fr.wikipedia.org - Omeyyades). En 803, un traité est conclu entre Charlemagne et
Nicéphore, pour régler les limites des deux empires. L'empire d'Occident
obtient l'Istrie, la Liburnie et la Dalmatie, Ă
l'exception des villes maritimes de cette dernière province, qui restent Ă
l'empire grec. En 806, pendant la guerre
entre Nicéphore et Haroun-al-Raschid, les Arabes
s'avancent jusqu'Ă HĂ©raclĂ©e, et forcent l'empereur Ă
payer de nouveau le tribut qu'il refusait. Ils conquièrent l'ile de Chypre et
ravagent Rhodes. En 807, le Franc Burchard cause de
grandes pertes aux Sarrasins, qui faisaient de fréquentes descentes dans les
iles de Sardaigne et de Corse (Marie
Nicolas Bouillet, Atlas universel d'histoire et de géographie, 1865 -
books.google.fr). La seconde vague d'incursions en comprend huit attestées,
provenant en bonne part de l'Espagne musulmane, entre 807 et 821 ; elles nous
sont connues par des sources latines. Du reste, Ă cette Ă©poque, on commence Ă
constater une contre-offensive de la part des Carolingiens (intervention du
comte Burchard lors du raid arabe de 807) et de la
Papauté (en 813 Léon III écrit à Charlemagne à ce sujet). Les points précis de
débarquement ne sont généralement pas connus, sauf pour les expéditions de 807
(Tharros ?) et de 816 (Cagliari) mais il semble qu'il
y ait eu déjà à cette époque une tentative d'établissement durable de la part
des Arabes dans l'île. En effet, on sait que cette dernière avait servi de base
Ă l'attaque de Rome en 846 (J.M.
Poisson, La défense des zones côtières de Sardaigne, Castrum 3: Guerre,
fortification et habitat dans le monde méditerranéen au Moyen Âge, 1988 -
books.google.fr). Typologie Le report de 1807 sur la fourchette pivot 652 - 807 donne
-503 - -193 et 732 (bataille de Poitiers : reflux de l’empire arabe en
Europe de l’Ouest) -342. La mort d'Alexandre Aigus, fils d'Alexandre le Grand et
de Roxane, devint le signal de nouvelles guerres. Antigone et Démétrius
reprirent le titre de rois et le dessein de s'emparer de toute l'Asie;
Cassandre se déclara roi de Macédoine, et essaya de reconquérir la Grèce;
Lysimaque se déclara roi en Thrace, Ptolémée en Égypte. Antigone et Démétrius
se virent bientôt seuls contre tous. Démétrius attaqua Cassandre en Grèce; il
s'empara d'Athènes, d'où il expulsa Démétrius de Phalère, qui se réfugia en
Égypte, et chassa toutes les garnisons macédoniennes des villes de la Grèce. Il
battit ensuite la flotte de Ptolémée près de l'île de Cypre,
dont il se rendit maître, et il vint mettre le siége
devant Rhodes en -304, qui avait refusé de lui fournir des vaisseaux contre
Ptolémée. Les Rhodiens se préparèrent à une vigoureuse défense.
Démétrius, fécond en inventions, imagina des machines de guerre terribles; les
assiégés en brûlèrent une grande partie. Démétrius, qui mérita alors son surnom
de Poliorcète, en imagina d'autres qui Ă©taient Ă
l'épreuve du feu, une surtout, qu'il nomma hélépole
(qui prend les villes), tant elle lui paraissait propre Ă assurer la prise de
Rhodes. C'était une grande tour à base carrée, et dont les côtés, qui avaient
chacun environ vingt-quatre mètres de longueur sur trente-cinq de hauteur,
allaient en se rapprochant les uns des autres jusqu'au sommet. L'intérieur de
la machine était partagée en plusieurs étages qui avaient chacun plusieurs
chambres, et le devant, qui faisait face Ă l'ennemi, Ă©tait ouvert. Chaque Ă©tage
avait une fenêtre d'où partaient des traits de toute espèce, car l'hélépole
Ă©tait remplie de soldats d'Ă©lite qui savaient-faire usage de toutes sortes
d'armes. Dans sa. marche, elle ne branlait ni ne
penchait d'aucun côté; ferme et droite sur sa base, et toujours en équilibre,
elle s'avançait avec une grande raideur et un mugissement effroyable; elle
offrait Ă l'Ĺ“il un spectacle attachant, et elle imprimait en mĂŞme temps une
vive frayeur dans l'âme. Les Rhodiens ne se laissèrent pourtant pas effrayer par
l'hélépole. Ne pouvant pas la brûler, ils recoururent à un autre moyen; ils
minèrent le chemin par où elle devait s'approcher des remparts. Quand l'hélépole
arriva à l'endroit miné, sa pesanteur fit enfoncer le terrain; elle tomba, et
il ne fut pas possible de la relever. Démétrius, il désespéra de l'emporter; il
s'accommoda avec les Rhodiens, et, en signe de réconciliation, il leur fit
présent de toutes ses machines de guerre. Ils les vendirent dans la suite, et
l'argent qu'ils en tirèrent fut employé à faire en bronze le fameux colosse qui
passait pour l'une des sept merveilles du monde. C'Ă©tait une statue d'Apollon
ou du Soleil, haute d'environ trente-deux mètres, élevée en face de l'entrée du
port, en pleine terre, devant le bassin des galères, qui passaient dessous,
mais non entre ses jambes, comme on l'a dit. Le colosse, œuvre de Charès de Lyndus, coûta douze ans de travail, et 1,650,000
francs (300 talents). Un tremblement de terre le renversa cinquante-six ans après
son Ă©rection, qui date de l'an 280 av. J.-C. (Joseph
Chantrel, Cours abrégé d'histoire universelle, Tome I, 1866 - books.google.fr). Rhodes fut un lieu de contact entre le monde grec, le
monde asiatique, et l'Egypte, et les travaux récents des archéologues nous
apprennent que les cités grecques des rives septentrionales du Pont Euxin et de la presqu'île de Kertch devaient être riches et
très commerçantes. Vers le milieu du IVe siècle avant J.C. s'ouvre une nouvelle
période pour le monde grec. Le royaume de Macédoine qui, jusque-là , en était
resté éloigné, avec l'arrivée au pouvoir de Philippe, intervint, alors,
directement, dans les affaires de la Grèce. Les Macédoniens battirent les Athèniens en 352 avant J.C. aux Thermopyles et la Grèce
trembla devant la menace de ce nouveau «barbare». Après plusieurs années de
tension, en 346 avant J.C., une ambassade fut envoyée en Macédoine pour prendre
connaissance des conditions de Philippe, et cette même année la paix fut signée
(Pierre
Gouirand, Aristippe de Cyrène: le chien royal : une morale du plaisir et de la
liberté, 2005 - books.google.fr). Démosthène au retour des ambassadeurs dénonça
immédiatement la trahison d'Eschine et les projets du roi de Macédoine; mais
Eschine parvint Ă calmer les craintes du peuple, et lui persuada d'attendre les
événements. Pendant ces débats Philippe franchit les Thermopyles et termina
sans coup férir la guerre sacrée, qui durait depuis dix ans. Il convoqua
aussitôt après les amphictyons pour délibérer sur le sort des Phocéens, obtint
la présidence de cette assemblée, et fit rendre contre les vaincus un décret
d'extermination. A cette nouvelle les Athéniens coururent aux armes, et y
appelèrent les autres États de la Grèce. Cette démonstration belliqueuse intimida
Philippe, qui rentra en Macédoine en demandant seulement aux peuples de la
Grèce de confirmer son admission dans le conseil amphictyonique. Il tenait
surtout Ă obtenir le consentement des AthĂ©niens. Le peuple fut appelĂ© Ă
délibérer sur cette importante proposition dans la 3° année de la 108°
olympiade (346 avant J.-C. ). Démosthène se prononça
nettement pour le maintien de la paix. « Il ne fallait pas la faire, dit-il en
résumé, mais puisqu'elle est faite il faut l'observer ; c'est pour nous un moyen
de réparer nos forces et d'acquérir des alliés. Ne donnons pas aux amphictyons
vendus à Philippe un prétexte de décréter la guerre contre Athènes et d'armer
contre elle tous les peuples de la confédération hellénique. » Aux personnes
disposées à braver de pareils dangers pour disputer à Philippe un titre illusoire,
qui n'ajoute rien à sa puissance réelle, l'orateur fait remarquer que «
Athènes, pour conserver la paix, a cédé Orope aux
Thébains, Amphipolis à Philippe, Cos, Chios, Rhodes à la Carie; et aujourd'hui
elle braverait une guerre terrible pour un privilège chimérique, pour une ombre
dans Delphes ! » C'est par cette allusion, trivialement énergique, au proverbe
bien connu sur l'ombre de l'âne, que Démosthène termine sa harangue au sujet de
la paix. L'orateur, on le voit, ne cédait pas à Philippe sans mauvaise humeur
et sans rudoyer les Athéniens. Il fit retomber sa colère sur ses collègues
d'ambassade, et en particulier sur Eschine; mais ses véhémentes accusations
n'eurent pas de résultat, et le peuple, content d'avoir frappé dans Philocrate un traître abandonné par le parti oligarchique
lui-même, mit Eschine hors de cause. Quant à la paix, les Athéniens, on n'en
peut douter, suivirent le conseil de Démosthène, et ne protestèrent pas contre
le titre d'amphictyon décerné à Philippe. Celui-ci n'était pas homme à se
contenter d'un titre honorifique; il aspirait à l'hégémonie (commandement en
chef des troupes fédérales), et attendait que les circonstances lui permissent
de s'en emparer (Nouvelle
biographie universelle depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours avec
les renseignements bibliographiques et l'indication des sources Ă consulter:
Dans - Dewlet, 1857 - books.google.fr). Les années qui séparent la paix de 346 de la mort de
Philippe et de l'avènement d'Alexandre constituent un tournant
essentiel dans l'histoire du monde grec. Elles marquèrent le dernier sursaut
des cités grecques pour préserver une indépendance qu'elles ne retrouvèrent
jamais. Ce fut d'abord l'époque d'un duel oratoire entre Eschine et Démosthène
sur les circonstances de l'ambassade qui avait fait la paix et sur l'attitude
qu'il convenait maintenant d'adopter. Puis, Démosthène, qui semblait alors
diriger la politique athénienne fut partisan de reprendre la guerre. Les premières
opérations se déroulèrent à l'automne 340 avant J.C. et se terminèrent le 2
Août 338 avant J.C. par la déroute des armées athéniennes à Chéronée. En
Juillet 336 avant J.C. Philippe était assassiné et son fils Alexandre fut
proclamé roi. A Athènes, on était prêt à se réjouir de ce changement mais
personne ne songea à reprendre les armes, pas même Démosthène. Après la mort
d'Alexandre, en 323 avant J.C., Ă l'appel d'hommes politiques, une coalition
fut, de nouveau, mise sur pied notamment avec les Aitoliens
et les Théssaliens en vue de libérer la Grèce. Mais
déjà battus sur mer au large d'Amorgos, les coalisés
furent écrasés sur terre à Cranon. Si Chéronée avait
sonné le glas de la politique égéenne d'Athènes, cette dernière guerre dite
«Lamiaque» marquait la fin de la démocratie et de l'indépendance athénienne.
Aristippe et les Cyrénaïques, que ce fut à Athènes, à Corinthe, à Syracuse, ou
dans le reste du monde grec ont donc vécu à une époque «charnière» de
l'antiquité durant laquelle un monde, qui laissera ses traces à jamais dans
l'humanité, a triomphé puis s'est écroulé (Pierre
Gouirand, Aristippe de Cyrène: le chien royal : une morale du plaisir et de la
liberté, 2005 - books.google.fr). Mehmet Ali Le titre de calife ressort du sommeil dans l'espace
dominé par les Ottomans seulement en 1774, lors des négociations du traité de Kücük Kaynarca avec la
Russie (fr.wikipedia.org- Califat). Cf. interpértation du quatrain
III, 95. L'une des clauses du traité met fin à la souveraineté
ottomane sur la Crimée. Il est toutefois précisé que le sultan conserve une
autorité morale et spirituelle sur les musulmans de la région en tant que
«grand calife des mahométans» (imâm al-mu'mimîn ve khalîfat al-Muwahhidîn). Dans un contexte d'affaiblissement de l'empire
face aux puissances européennes, cette occasion de revivifier la vieille
institution califale, donnant une légitimité religieuse, plus grande que la
légitimité armée, est saisie par les Ottomans. Les Russes s'en rendent
d'ailleurs très vite compte et suppriment l'expression gênante lors de la
révision du traité en 1783. Cela ouvre à l'Empire ottoman la possibilité de
s'ingérer dans les affaires des sujets musulmans d'autres pays. Le sultan en
plus de son autorité politique dispose désormais d'une puissance religieuse
certaine, contrôlant la formation et la nomination des oulémas et des juges,
ainsi que la prononciation de son nom Ă la fin de la khutba
du vendredi (fr.wikipedia.org -
Califat).  C'est l'expédition de Bonaparte qui amorce le détachement
de ce pays de la communauté ottomane. Il en résultera une rupture avec la Porte
et un nouveau tournant de l'histoire Ă©gyptienne. Cette rupture et ce changement
d'orientation sont essentiellement l'œuvre d'un homme : Mohammed Ali. Après
avoir repoussé les Français et mis un frein à l'expansion wahhabite en Arabie
(le wahhabisme opposait au despotisme et au pragmatisme ottoman l'aspiration au
retour à la pureté des mœurs de l'Islam primitif), Mohammed Ali, quittant le
service de la Porte et cédant à son ambition personnelle, se taille en Egypte
un royaume qu'il dirige en despote oriental. Par ailleurs homme d'Ă©tat
perspicace et clairvoyant, admirateur de l'Europe et de son Ă©tat d'avancement
dans le domaine technique, il est l'artisan de la première modernisation de son
pays. Il n'hésite pas à faire appel à des ingénieurs et à des techniciens
Ă©trangers, Ă envoyer des Ă©tudiants Ă©gyptiens se perfectionner en Europe. Dans
le domaine de la politique étrangère, il tente de s'appuyer sur la France
devant les menaces de l'impérialisme britannique, qui voit dans l'Egypte un
relai sur la route des Indes, dont il faut s'assurer la possession. D'autre
part, la rupture avec la Porte se matérialise dans les campagnes d'Ibrahim,
fils de Mohammed Ali, en Syrie oĂą il Ă©crase les troupes turques. Sur le plan
intérieur, Mohammed Ali, avec le concours de chrétiens et d'étrangers,
réorganise son royaume : il y mène une politique d'ordre et d'autorité
parfois brutale, destinée à moderniser le pays sur le modèle des états
occidentaux. Une politique de grands travaux et de développement économique
accéléré aura pour résultats la création d'industries, l'amélioration de
l'irrigation, l'extension des voies de communication. C'est sous son règne que
prend corps le projet de percement de l'isthme de Suez. De grands efforts sont
faits également pour répandre l'instruction et une imprimerie nationale
contribuera bientĂ´t Ă l'Ă©largissement de la vie intellectuelle de l'Egypte. Cette
évolution se poursuivra quelques années après la mort de Mohammed Ali (1848),
sous le règne du Khédive Ismaïl (1863-1879), qui encouragera à la fois la
fondation dans son pays de grand nombre d'institutions bancaires, le
développement extensif de l'agriculture (coton), et une renaissance de
l'arabisme qui se traduira par un exceptionnel essor littéraire. L'inauguration,
en 1869, du canal de Suez semble ouvrir Ă l'Egypte de plus brillantes
perspectives encore. Cependant l'Ă©tat des finances de l'Egypte, comme celui de
l'ensemble des états ottomans, incitera ses créanciers européens à instituer la
«Caisse de la dette», qui va permettre à la France et à l'Angleterre
d'intervenir directement dans les affaires égyptiennes. Une réaction tardive
d'IsmaĂŻl contre cette emprise provoquera, sous la pression de ces puissances,
sa destitution, et l'Angleterre, après
une expédition victorieuse en 1882, contre une armée égyptienne impréparée,
installe sa domination au Caire (Annette
Destrée-Donckier de Donceel, L'Afrique méditerranéenne: unité et diversité,
1977 - books.google.fr). "revalera
son cours" : Cf. quatrain III, 97 oĂą la fin de la chronocratorie de la Lune verra
la décadence de l'empire barbare (cf. Ottomans) c'est à dire en 1887. "Hesperie" désigne ce
qui est à l'ouest d'un lieu géographique : l'Italie pour la Grèce, l'Espagne
pour l'Italie etc. "Hespéries" peut se
référer aux Occidentaux par rapport aux Orientaux ("arabe"). "Rhodiens" : chevaliers de Rhodes
puis de Malte Après le siège décisif de cinq mois la ville de Rhodes
défendue par le grand-maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam, en 1522, les
Hospitaliers entament une errance de sept années. L'empereur Charles Quint,
comprenant l'utilité que peut avoir un ordre militaire en Méditerranée face aux
avancées ottomanes (Alger est conquis par le célèbre Barberousse en 1529),
confie à l'Ordre l'archipel maltais, dépendance du royaume de Sicile, par un
acte du 24 mars 1530, faisant du grand maître de l'Ordre le prince de Malte. Ainsi
les Espagnols leur cèdent la forteresse de Tripoli (qui sera prise par les
Ottomans en 1551). L'Ordre se transforme alors en une puissance souveraine qui
prend de plus en plus d'importance en Méditerranée centrale (fr.wikipedia.org
- Ordre de Saint-Jean de Jérusalem). Le Grand Siège de
Malte a été mené par les Ottomans en 1565 pour prendre possession de l'archipel
et en chasser l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem : cf. quatrain I, 9 oĂą on
retrouve le mot "hoirs" (héritiers). ce fut
un échec. En 1798, Bonaparte sur la route de l'Égypte, prend Malte
et expulse le grand maître et les Hospitaliers de l'archipel maltais au nom de
la République française. L'Ordre qui s'était placé sous la protection de Paul
Ier de Russie, voit une majoritĂ© de ses Hospitaliers s'exiler Ă
Saint-Pétersbourg où ils élisent le tzar comme grand maître en 1798. Mais avec
l'abdication du grand-maître Ferdinand de Hompesch en
1799 et la mort de Paul Ier en 1801, s'ouvre pour l'Ordre une période noire qui
ira jusqu'Ă sa chute, son Ă©clatement ou une survivance improbable en ordres
concurrents. En plus des ordres historiques issus de la scission protestante
comme le très vénérable ordre de Saint-Jean, son principal successeur
catholique est l'ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de
Jérusalem, de Rhodes et de Malte, fondé officiellement en 1961. En 1801, son fils Alexandre Ier de Russie, conscient de
cette irrégularité, décide de rétablir les anciens us et coutumes de l'ordre
catholique des Hospitaliers. Le comte NikolaĂŻ Saltykov, lieutenant du grand
maître, du prince Kourabin, grand chancelier, du
commandeur de Maisonneuve, pro-vice chancelier, se proclament collectivement
supérieur provisoire de l'Ordre. Ils demandent de ne pas réunir de chapitre général,
de remettre la nomination d'un grand maître au pape à condition que celui-ci
reconnaisse tous les actes de Paul 1er136. Le pape réunit une congrégation de
cardinaux qui décide que chaque prieuré transmettrait au pape son candidat
parmi lequel le pape choisirait le grand maître après qu'il aurait réglé
canoniquement la démission de Hompesch. Le nouveau
grand maître examinerait avec le chapitre général chaque acte de Paul 1er et en
ferait rapport au pape qui déciderait sur chacun d'eux. Mais la France et l'Angleterre avait arrêté entre elles,
dans le traité d'Amiens, le mode d'élection du grand maître sans tenir compte
de ce qu'avait décidé la Russie et la papauté. Alexandre prenant connaissance
de l'article 10 du traité s'oppose à ce que le mode d'élection soit modifié et
demande Ă la France et Ă l'Angleterre de revenir sur le mode d'Ă©lection.
L’Angleterre accepta et la France fit de même. Finalement, pour tenter de sauver l'ordre, il est convenu
que la nomination du grand maître incomberait uniquement et exceptionnellement
au pape Pie VII. Le 16 septembre 1802, il nomme le bailli Barthélemy Ruspoli qui refuse, enfin le 9 ou le 17 février 1803, le
pape choisit le candidat élu du prieuré de Russie, le bailli Giovanni Battista Tommasi comme premier
grand maître de l'ordre souverain militaire jerosolymitain
de Malte nommé, et non pas élu par les Hospitaliers. Le traité d'Amiens, du 25 mars 1802, qui met fin à la période de guerres commencées en 1792, comporte une clause qui prévoit la restitution à l'Ordre de son territoire de Malte ; mais elle ne va pas être respectée, du fait de la reprise en 1805 de la guerre entre la France et l'Angleterre. Le grand maître Tommassi installe les décombres de l'Ordre à Messine en Sicile, puis à Catane en Italie, en attendant la possibilité de se reconstituer à Malte. Le traité de Paris en 1814 reconnaît l'Angleterre, pays de religion anglicane, comme seul maître de Malte, ce qui éloigne encore un peu plus les espoirs d'un retour. En 1822, le Congrès de Vérone reconnaît pourtant une fois encore la légitimité des réclamations de l'Ordre en réclamant que le sort de l'Ordre ne soit pas séparé de celui de la Grèce. Pour la première fois l'Ordre ne liait plus sa survie à celle de Malte (fr.wikipedia.org - Ordre de Saint-Jean de Jérusalem). Ensuite Les Italiens qui débarquèrent ici en 1912 trouvèrent Rhodes captive, endormie dans ses palais en ruine. La guerre de Libye les opposait aux Turcs, ils occupèrent le Dodécanèse. L'archipel, malgré la relative clémence du régime ottoman, les accueillit dans la joie de se voir enfin rendu à la Chrétienté, persuadé qu'aux termes des traités l'occupation n'était que provisoire et qu'il allait être réuni à la Grèce libre ! mais Rome, se souvenait de l'Empire, de tous les Génois, Florentins, Vénitiens, qui avaient hanté les mouillages insulaires, des ingénieurs, des amiraux donnés aux galères de l'Ordre. Les Italiens s'installèrent. Comme pour l'éternité... C'est justice de dire tout ce que Rhodes leur doit. Cette ville moderne, ces fontaines, le charmant quai du Mandakri, la restauration passionnée de la Cité des Chevaliers, les fouilles partout entreprises dans un sol bourré de vestiges antiques où, sans doute, on chercha surtout ce qui affirmait la présence romaine; des routes excellentes, des forêts replantées, l'immense effort de résurrection architecturale, de développement économique, agricole, - qui, peut-être, favorisa les villages neufs des colons italiens plus que ceux des paysans perdus dans un archaïsme homérique. Tout cela, accompli dans la meilleure tradition impériale. Mais l'ombre orgueilleuse de Rome aveuglait les esprits. La volonté de "latiniser" à tout prix la population grecque pour mieux l'intégrer fut pis qu'un échec, une faute. L'avènement du fascisme mussolinien et le durcissement de sa politique l'accentua encore : fermeture des écoles et des séminaires orthodoxes pour tarir le recrutement du clergé grec, interdiction de parler la langue ancestrale, italianisation des patronymes et des noms de lieux, mariage des filles pauvres, dotées si elles épousaient des fonctionnaires venus de la péninsule, inscription forcée des enfants dans les "ballilas" et autres organisations du Fascio, etc. Les gens de Rhodes, comme leurs pères jadis, ne se soulevèrent pas mais raidirent leur refus intérieur. Dans les petites églises, devant les yeux tristes des icônes, le peuple s'obstina à chanter les longs thrènes byzantins de la Semaine Sainte. Une émigration massive vida certaines îles de tous leurs hommes. Le cri solennel des patriotes grecs en 1919 devant la Conférence de la Paix gardait son sens : " Nous proclamons devant Dieu et les hommes que nous périrons jusqu'au dernier, plutôt que de respirer dans le Dodécanèse un air dans lequel flotte un drapeau qui n'est pas celui de la Grèce ! Dès 1941, la Résistance s'organisa et ses commandos luttèrent près des Anglais quand la capitulation italienne livra les îles à la violence nazie. Le Dodécanèse et Rhodes libérés en 1945 allaient rentrer dans l'Unité grecque par les accords de 1948, mais il fallut, jusque dans les villages, rouvrir des écoles et des cours du soir pour que les hommes grandis sous les lois du Duce puissent apprendre à lire leur alphabet national (Claude Dervenn, Rhodes et le Dodécanèse, 1962 - books.google.fr). |