Persécution des
prêtres réfractaires IV, 18 1791-1792 Des plus
lettrez dessus les faicts celestes Seront par
princes ignorants reprouvez : Punis d’Edicts,
chassez, comme scelestes, Et mis à mort là où seront trouvez. Beaucoup ont considéré que les « lettrez dessus les faicts celestes » étaient des astrologues. Cependant les prêtres sont, en théorie, les plus instruits sur les affaires du « ciel » divin. La constitution civile du clergé est instituée le 12 juillet 1790, ordonnant aux prêtres de jurer sur la Constitution, ce qu’en majorité ils se refuseront de faire. Cette résistance entraînera une répression et une politique de déchristianisation qui se poursuivra jusqu’en 1795, date à laquelle les prêtres jureurs ou non seront tolérés. Pendant les journées du 2 au 5 septembre 1792, 223 prêtres seront exécutés dans diverses prisons de Paris (Châtelet, Conciergerie, Abbaye) (fr.wikipedia.org - Massacres de Septembre). "faits célestes" : astrologie Les Pères de l'Eglise se montrent opposés à l'astrologie qui attente à la Providence. Les empereurs romains se réserveront à leur propre usage le travail des astrologues et en feront exécuter quelques uns. On ne peut parler de massacre (Encyclopedie du dix-neuvieme siecle, Tome 1, 1841 - books.google.fr). "faits célestes" : théologie La conscience met devant nous «les faits terrestres;» l'Ecriture, elle, nous révèle «les faits célestes» qu'exige la connaissance des premiers. Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ? (Si terrena dixi vobis, & non creditis : quomodò, si dixero vobis cœlestia, credetis ?) (Jean 3,12). Ces «faits célestes» sont des actes nouveaux, de Celui-là même qui est déjà pour nous l'auteur de l'autorité morale dont témoigne en nous la conscience. Ils constituent de sa part «une révélation» (César Malan, Etudes sur la Conscience, 1881 - books.google.fr, La Sainte Bible En Latin Et En François: Avec Des Notes Litterales, Critiques Et Historiques, Des Prefaces Et Des Dissertations, Tome 11, 1749 - books.google.fr). L'âme du cardinal Newman était éprise d'un platonisme chrétien et elle vibrait à la découverte du divin dans le miroir des choses créées. C'est sous cet angle que les réalités lui apparaissaient, toutes prégnantes de riche symbolisme : "La signification du monde visible reste encore incomplète : la Sainte Église, par ses sacrements et par ses fonctions sacrées, restera, après tout, même jusqu'à la fin du monde, un pur symbole des faits célestes qui remplissent l'éternité" (O. Rousseau, A. Kerkvoorde, Le Mouvement théologique dans le monde contemporain, 1969 - books.google.fr). "Princes" : le duc d'Orléans et les massacres de septembre Nous revînmes du Derbyshire à Bury dans les premiers jours de septembre 1792. J'y reçus une lettre de M. d'Orléans datée du 3 septembre 1792 (date affreuse et remarquable) ! cette lettre m'apprenoit l'abominable massacre des prisons, et en même tems me demandoit posisivement de revenir sans delai. Je répondis sur-le-champ que rien ne me feroit retourner en France dans un tel moment, et qu'il me paroissoit inconcevable qu'un père tendre (et certainement il l'étoit ) rappelât sa fille à une époque si funeste! il répondit à cette lettre par de nouvelles instances, et je répliquai par de nouvelles représentations. Pendant le tems que dura cette discussion, j'éprouvai à Bury, durant l'espace de trois semaines ou d'un mois, des chagrins, des inquiétudes et des persécutions de tous les genres. Des émigrés arrivoient en foule à Bury; ils y apportoient des ressentimens implacables contre la France et contre ceux qui pas soient pour avoir aimé la revolution; dans l'injustice du malheur et de la haine, ils sembloient se persuader que ceux qui avoient applaudi à la destruc tion du despotisme, devoient approuver les excès de la révolution et les forfaits du 2 septembre. Je fus accablée de lettres anonymes qui devinrent si menaçantes et dictées par une fureur si extravagante et si envénimée, qu'un tel déchaînement finit par m'alarmer. Bientôt ma terreur fut portée au comble par des avis très-certains que je reçus dans ce tems (Stéphanie-Félicité Du Crest Genlis, Précis de la conduite de Madame de Genlis depuis la Révolution. Suivi d'une lettre à M. de Chartres, et de réflexions sur la critique, 1796 - books.google.fr). |