La captivité de Pie VII IV, 42 1809 Geneue et Langres par ceux de Chartres et Dole Et par Grenoble captif au Montlimard Seysset, Losanne par fraudulente
dole, Les trahiront par or soyxante
marc. Philippe le Bel Les besoins de la monarchie sont Ă©normes : entretien de
la cour, guerre contre les Anglais et les Flamands, conflit avec la papauté,
acquisition de terres, travaux du palais royal à Paris, enfin, rivalité avec
les Templiers. Aussi lui faut-il trouver des ressources nouvelles. Si le roi
s'efforce d'améliorer l'administration financière avec l'appui de Guillaume de
Nogaret, c'est seulement en 1303 qu'une ordonnance sur le sujet est publiée. En
1294, Philippe le Bel lève des subsides, proches d'un impĂ´t sur le revenu Comme tous les CapĂ©tiens, Philippe IV pense d'abord Ă
agrandir le domaine royal. Depuis son mariage, il administre Champagne et
Navarre. En 1301, il force le comte de Bar, un allié des Anglais capturé en
1297, à lui céder par traité la rive gauche de la Meuse. Valenciennes se place
sous protection royale alors que Tournai est rattachée au royaume en 1313. Lyon
finit par reconnaître la suzeraineté royale en 1312, cependant que Philippe IV
fait de nombreuses acquisitions : Montpellier, Beaugency, Chartres, les comtés
de la Marche et d'Angoulême, Mauléon, la Bigorre Dole Le comté de Bourgogne est fondé en 986. Il faut attendre
le XIe siècle et Conrad II le Salique pour que les comtes, circulant entre
Gray, Poligny et Quingey, se fixent, développent et
Ă©rigent en capitale Dole. Othon IV,
écrasé de dettes, vend le comté au roi de France Philippe le Bel en 1294.
Ce dernier installe Ă Dole un atelier de monnaie. En 1304, la femme d'Othon IV,
Mahaut d'Artois, obtient du pape Benoît XI un chapitre de chanoines pour la
chapelle Notre-Dame. En 1314, Philippe le Bel meurt avant que toutes les formes
du rattachement soient terminées, par conséquent la fille d'Othon IV, la reine
Jeanne, épouse du roi Philippe le Long, récupère le comté de Bourgogne Chartres En 1234, Jean de Châtillon, petit-fils de la comtesse
Marguerite, unit une dernière fois Chartres et l'ensemble Blois-Dunois. Sa
fille unique, Jeanne, en hérita en 1279. Elle avait été mariée au prince Pierre
d'Alençon, cinquième fils de Louis IX en 1263 et, à cette occasion, Bonneval et
sa banlieue furent comprises avec le comté de Chartres dans sa dot. Criblée de
dettes, elle céda pour 3 000 livres le
Chartrain et Bonneval à Philippe IV le Bel en 1286. Le comté resta quelque
temps avec la région de Bonneval dans le ressort du bailli ressort du bailli de
Gisors avant de grossir avec les comtés d'Alençon et du Perche l'apanage de
Charles de France (1293). En 1325, à la mort de son fils, le comté de Chartres
finit par Ă©choir entre les mains du roi Philippe VI Monnaie "marc" est au
singulier. Il peut être intéressant de voir "soixante" comme
composition en écus du marc d'or à différente époques. Notez que, là encore, il faut distinguer plusieurs causes
de variation. D'abord le nombre d'Ă©cus taillĂ©s dans un marc, ce qui revient Ă
en déterminer le poids: écu à la chaire de 54 au marc de 1337, écu couronne de
1389 de 60 au marc Louis XI... Sous Louis XII, on taille 70 Ă©cus au marc, 71
1/2 en mai 1519, 71 1/6 en juillet, car des ordonnances changent parfois le
poids de l'écu dans une même année. On voit que les célèbres mutations de
monnaie de Philippe le Bel, le falsificatore di moneta du poète florentin, n'eurent rien d'exceptionnel. En
1550, dans un grand édit sur l'administration des monnaies, on crée un nouvel
écu, le Henri, de 67 au marc. Mais cette réaction vers
la monnaie forte n'a qu'un temps, et l'Ă©cu de 1561, celui de Malestroit et de
Bodin, est de 72 1/2 au marc Saint Louis créa le gros tournois (en argent) au titre de
23/24e, Ă la taille de 58 au marc, ce qui lui donnait un poids de 4,22 g, Ă©mis
pour 12 deniers tournois.Philippe IV le Bel modifia
le cours d'Ă©mission en 1298 et le porta Ă 15 deniers tournois, puis de 1303 Ă
1305 à 26 1/4 deniers tournois, cours qu'il remonta peu après à 13 1/8 deniers
tournois. On a beaucoup reproché à Philippe le Bel ses manipulations
monétaires. Les historiens modernes, examinant les faits de plus près, en
Ă©conomistes mieux renseignĂ©s, l'ont partiellement rĂ©habilitĂ© (La monnaie Ă
Lausanne et dans le Pays de Vaud au milieu du XVIe siècle). Sans pitié pour les faux monnayeurs, sans indulgence pour
les dévaluations de ses vassaux, Philippe le Bel assume devant l'histoire la
renommée de leur avoir donné l'exemple et la tentation. Il faut convenir, à sa
décharge, que tous les rois jouèrent avec les espèces métalliques, les
avilirent, rarement les renforcèrent, et que, rassembleurs des terres
françaises, dépositaires de l'honneur monarchique, ils regardaient cela comme
leur attribut essentiel. Les uns jugent Philippe le Bel un brigand couronné ;
les autres sur un ton dithyrambique, le proclament le plus grand des Capétiens
pour avoir cassé les puissances d'argent, favorisé l'ascension des légistes aux
dépens des féodaux, réuni au domaine français Lille, Douai, la Champagne, le
Vivarais, la Marche, Lyon et Angoulême. Louis Blanc avait flétri ce monarque
dont la vie, dit-il, fut «une recherche haletante et honteuse de tous les
moyens d'avoir de l'or». Il secoue le joug du Saint-Siège pour rançonner le
clergé ; il détruit le Temple pour s'emparer de ses richesses ; il admet les
juifs pour les dépouiller ensuite sous l'accusation d'usure. Quant au dernier
des Capétiens directs, Charles IV le Bel, il retire les charges accordées
gratuitement par son frère Philippe V et les met en vente. Tel père, tel fils.
On sait qu'il existait deux techniques possibles de mutation monétaire : ou
bien modifier le cours officiel des pièces puisqu'elles ne comportaient la
gravure d'aucun chiffre et que leur valeur de compte et de change était laissée
Ă l'arbitraire du roi ; ou bien agir sur le poids du
fin, soit en réduisant le brut par rognure, soit en affaiblissant ou renforçant
l'aloi dans une émission nouvelle. Les altérations tenaient lieu d'impôt en un
temps de guerres incessantes. Même le simple monnayage procurait un bénéfice
que l'on appelait parfois «seigneuriage». Les ateliers achetaient le métal sur
le pont au Change, à Paris. Entre la valeur marchande et la valeur légale,
fixée par voie d'autorité, la marge était assez importante. Or Philippe le Bel
utilisa sans vergogne tous les procédés. Nombreuses altérations certes. Elles
commencent en 1289, cinq ans après l'avènement ; et, dès 1295, sur l'avis
du maître de la Monnaie, on baisse de nouveau le titre des espèces pour
réaliser des bénéfices en vue de la guerre contre les Anglais. Le roi achète en
grande quantité les métaux précieux. Il interdit à quiconque n'a pas 6.000
livres de rente de garder chez soi de la vaisselle d'or et d'argent Philippe-le-Bel
inonda la Franche-Comté de sa monnaie de mauvais aloi. La monnaie estevenante, qui lui était supérieure sous tous les
rapports, ne cessa pas d'ĂŞtre en usage et fut mĂŞme la monnaie dominante. Le
besoin d'argent tourmentait tellement Philippe-le-Bel, que chaque année il
employait de nouveaux moyens pour falsifier les monnaies. En huit ans le marc
d'argent varia de 8 livres 10 sous Ă 2 livres 14 sous. Ce monarque suspendit
dans les grands fiefs et acheta des seigneurs le droit de battre argent, afin
de donner plus d'écoulement à ses monnaies altérées. Mais les faux-monnayeurs
se multipliaient et les décrets de Philippe étaient insuffisants pour les
réprimer. Il les fit excommunier par le pape, comme s'il avait voulu faire du
faux-monnayage une prérogative royale. Il lançait ordonnances sur ordonnances
pour donner quelque crédit à ses espèces, défendant tantôt de les peser, tantôt
de les comparer aux monnaies étrangères. Mais il s'aperçut bientôt que toutes
ses monnaies étant falsifiées.on ne le payait plus
qu'avec elles et qu'il perdait Ă sou tour. Alors il
fit battre de la bonne monnaie, ordonna que seule elle aurait cours, et que l'ancienue ne serait reçue qu'au tiers de sa valeur nominale.
Il y eut un soulèvement universel, car elle bouleversait toutes les
transactions et forçait les débiteurs à payer trois fois lo
montant de leurs crĂ©ances. Un grand nombre de villes rĂ©sistèrent par la force Ă
cette iniquité. Le peuple de Paris prit les armes. Philippe fut assiégé dans
les palais du temple et délivré par ses archers. Des supplices nombreux, ajoute
M. Théophile Laval Ice, à qui nous empruntons ces
détails, mirent fin à l'émeute, et les ordonnances sur les monnaies furent
modifiées. On rencontre fréquemment des dépôts de monnaies de Philippe-le-Bel
dans le sol de notre Franche-Comté. 11 fit monnayer à Dole dès les premières
années du XIVe siècle. Charles-le-Bel, comte de la Marche, son Gis, à peine âgé
de neuf ans, fit valoir l'atelier de cette ville. L'archevêque de Besançon
obtint de lui, le 20 mars 1305, des lettres de non-préjudice, et
Philippe-le-Bel lui en donna d'autres le 13 avril 1306. Ces dernières portaient
que le comte de la Marche, par la monnaie qu'il faisait frapper Ă Dole, et le
comte de Bourgogne en le lui permettant, n'avaient pas prétendu préjudicier aux
droits que l'archevêque avait d'en faire battre dans son diocèse; mais ils
n'avouaient point qu'ils eussent besoin de son autorisation pour exercer ec droit. Il ne nous est parvenu aucune monnaie de cette
Ă©poque que l'on puisse regarder comme sortie de l'atelier de Dole, quoique nous
pensions que Philippe-le-Long y ait aussi monnayé, car cet atelier no fut supprimé
que sous Eudes IV. Il est probable qu'on ne pourra jamais distinguer ces espèces
battues à Dole des autres monnaies de France, car sans doute elles leur étaient en tout semblables Genève et Langres Philippe le Bel, en considération des services que son
cher parent Gui de Genève, évéque de Langres (1266 -
1291), lui a rendus ainsi qu'à son feu père Philippe [le Hardi], lui donne,
pour lui et pour ses successeurs évêques de Langres, tout ce qu'il a à Hûmes sous Langres, et ce de l'assentiment de sa femme
Jeanne [de Champagne] , à qui les biens donnés
appartenaient en propre Gui de Genève, évêque de Langres, préoccupé des
perturbations que pouvait causer la levée de la décime, eut soin de se prémunir
contre toute Ă©ventualitĂ©, et rappela que le duc s'Ă©tait formellement engagĂ© Ă
ne rien exiger des personnes de son diocèse, au delĂ
des limites fixées pour la circulation de la monnaie de Bourgogne par des
arbitres nommés à cet effet, Girard, abbé de Saint-Etienne, et Guillaume, sire
de Grancey (4564 et 4766). Pendant assez longtemps
les choses marchèrent régulièrement, et la fabrication adoptée ne paraît pas
avoir suscité de difficultés. Une seule fois, en mars 1289 (4903), Philippe
écrivit au duc pour se plaindre du préjudice que lui causait la circulation de
monnaies qui n'Ă©taient ni celles du duc, ni celles du roi, et pour lui adresser
l'injonction de faire punir ceux qui mettaient ces pièces en circulation. La
perception des impôts et la levée de la décime se faisaient avec une régularité
beaucoup plus fructueuse pourle duc que pour les
populations, car celles-ci, gênées par le mouvement des pièces étrangères, ne
retiraient pas le bénéfice que le contrat d'immutabilité aurait dû leur assurer Bertrand de Goth (mort en 1313), oncle du pape Clément V,
est nommé évêque de Langres en 1305. Il était auparavant évêque d'Agen, puis
redevient évêque d'Agen en 1306 Captivité papale
sous Philippe le Bel Il est justifié de parler de déclin de l'Église au
XIV-XVe siècle. En 1302, par la bulle Unam Sanctam le pape Boniface VIII proclame une fois encore la
primauté du pouvoir spirituel. Mais sa volonté d'imposer le pouvoir pontifical
est contrebattue par le roi de France, Philippe le Bel (1285-1314). Celui-ci
conteste, au nom du pouvoir royal, l'immunité fiscale de l'Église puis se
heurte au pape à propos de l'immunité judiciaire des clercs. Face aux
prétentions théocratiques des papes, le roi se considère comme seul maître de
son royaume. DĂ©sormais, c'en est fini de l'Ă©poque oĂą la lutte entre les papes
et les empereurs allemands provoquait l'affaiblissement du pouvoir impérial.
Les États dynastiques occidentaux se constituent en entités de mieux en mieux
structurées (France, Angleterre, Espagne, Portugal, etc.). Philippe le Bel va
plus loin. Il oblige les papes Ă s'installer en Avignon (1305-1377) et son
influence est suffisamment grande pour faire injustement condamner Ă son profit
par la papauté l'ordre des Templiers (1307-1314) Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques,
le roi envoie alors son conseiller (et futur garde des Sceaux), le chevalier
Guillaume de Nogaret, avec une petite escorte armée vers l'Italie, dans le but
d'arrĂŞter le pape et de le faire juger par un concile. Nogaret est bientĂ´t
rejoint par un ennemi personnel de Boniface VIII, Sciarra
Colonna, membre de la noblesse romaine, qui lui indique que le pape s'est
réfugié à Anagni, résidence d'été du pape, proche de Rome, et fief des Caetani, la famille du pape. Le 7 septembre 1303, Nogaret
et Colonna arrivent Ă Anagni et trouvent le pape seul dans la grande salle du
palais épiscopal de Caetani abandonné par ses
partisans. Le vieil homme de 68 ans est assis sur un haut siège, en habit de
cérémonie. Guillaume de Nogaret recule, impressionné, tandis que Sciarra Colonna, dans sa haine de Boniface VIII, se serait
avancé insolemment et lui aurait, dit-on, donné une gifle avec son gantelet de
fer. Peu de temps après le 9 septembre, la population de la ville d'Anagni se
révolte et dégage le pape des mains des Français, mais le souverain pontife
tombe malade et meurt un mois plus tard Ă Rome le 11 octobre 1303. Cet Ă©norme scandale Ă©clabousse Philippe le Bel, bien
qu'il n'en soit pas directement responsable, mais ceux qui ne le savaient pas
encore comprennent qu'il vaut mieux ne pas s'opposer au roi de France. D'après
Jean-François Chantaraud dans L'État social de la
France, cette partie d'échecs remportée par Philippe IV contre le Pape
constitue la clé de voûte de la fusion française des pouvoirs temporel et
spirituel : dès lors, le chef de l'exécutif détient le monopole de la
légitimité à dire le juste et l’État va devenir le producteur des
justifications sur lesquelles il fait reposer ses propres décisions Cet assujettissement spirituel se traduisit même
concrètement, puisque ClĂ©ment V fut physiquement captif de Philippe le Bel, Ă
Chinon, avant d'être en quelque sorte «assigné à résidence» en Avignon. Ainsi
fut inaugurée avec Clément V ce que l'on a appelé la
"Papauté d'Avignon" ou la "captivité d'Avignon" par le
poète Pétrarque Pour le choix du lieu du Concile de 1311 visant
principalement à l'abolition de l'ordre des Templiers, "Clément V avait
sûrement des sympathies pour Vienne, cette vieille cité si riche en souvenirs chrétiens,
où avaient séjourné ses prédécesseurs Innocent IV et Grégoire X, où il aurait
voulu lui-même être couronné. [...] Vers le 15 septembre 1311, Clément V quitta
le prieuré du Groseau, sa résidence d'été, au pied du
Mont Ventoux. Les cardinaux et le personnel de la curie l'accompagnaient. [...]
On suit l'itinéraire du pape par les indications de son Registre. Il rejoignit
le Rhône à Donzère, le 18 septembre, puis remontant le fleuve par Montélimar,
Livron, Valence, Saint-Vallier, il entra dans Vienne le 30 septembre" Dauphiné Humbert Ier, dit Humbert de la Tour du Pin, puis Humbert
Ier de Viennois, né vers 1240, mort le 12 avril ou le 18 avril 1307, est un
baron issu de la puissante maison des sires de la Tour. Il fut d'abord baron de
la Tour et de Coligny avant de devenir, par mariage, dauphin de Viennois de
1282 Ă 1306 date Ă laquelle il se retire Ă la
chartreuse de Val Ste Marie laissant le pouvoir à son fils Jean II Montélimar Les Adhémar possédèrent Montélimar, tantôt comme souverains indépendans, tantôt sous la protection du pape; d'autres fois relevant des évêques de Valence, auxquels l'empereur Philippe II en avait accordé le domaine direct; quelquefois aussi hommageant aux Dauphins et aux comtes de Valentinois. Giraud Adhémar avait obtenu la souveraineté indépendante de Montélimar de l'empereur Frédéric Ier, par une bulle donnée près de Pavie en 1164. Le Dauphin Humbert Ier obtint dans la suite cette souveraineté de l'empereur Rodolphe, et les Adhémar le reconnurent, ainsi que ses successeurs, jusqu'en 1372 (Nicolas Delacroix, Essai sur la statistique, l'histoire et les antiquités du département de la Drôme, 1817 - books.google.fr). Monnaies
régionales Genève L'évêque de Genève a seul le droit de frapper monnaie
dans la ville, droit qui lui est reconnu par le comte de Genevois dans l'accord de Seyssel en 1124 ; cependant
les citoyens exercent une surveillance sur ses émissions, comme il en résulte
de la convention faite en 1300 par l'Ă©vĂŞque Martin avec le monnayeur Thomas, oĂą
il reconnaît agir «du conseil de notre Chapitre de Genève et de nos bourgeois»,
comme aussi de l'article 68 des Franchises de 1387. L'atelier épiscopal, fermé
au XVe siècle, se trouve sans doute à proximité de Saint-Pierre et de l'Evêché.
L'évèque lutte contre les usurpations du comte de
Genevois, Amédée III. Celui-ci frappe monnaie à Annecy, ville qui dépend du diocèse
de Genève, et Allamand de Saint-Jeoire proteste en
1356 contre cette atteinte Ă ses droits.Â
Il lutte surtout contre les empiétements de la maison de Savoie, dont
les pièces affluent à Genève et tendent à se substituer aux siennes. Peu avant
1364, le comte de Savoie AmĂ©dĂ©e VI fait frapper Ă Nyon de la monnaie Ă
l'imitation des deniers genevois qui ont cours dans la partie de ses Etats
comprise dans le diocèse de Genève, mais elle est retirée à la suite de
l'accord de 1364 entre les monnayeurs de Nyon et l'Eglise de Genève. Cet acte
prouve aussi que les citoyens de Genève ont le droit de ne recevoir d'autres
monnaies étrangères que celles dont le cours aurait été autorisé par l'évêque, le
Chapitre et la commune : c'est ce droit qui fait l'objet de l'article 68 des
Franchises Lausanne L'évêché de Lausanne, de son côté, considérait leur
émission et a fortiori leur circulation comme illégales. Il se plaint du reste
des imitations de sa monnaie par la baronnie de Vaud: en 1299, l'empereur
Albert Ier de Habsbourg, sur demande de l'Ă©vĂŞque Guillaume de Champvent, ordonne Ă Louis Ier de Vaud de cesser
l'imitation de la monnaie lausannoise. Il est vraisemblable que cette plainte
n'ait pas été la seule et que d'autres se soient élevées contre la Savoie et
contre Neuchâtel ou contre Lausanne et Genève. Il y a aussi entre 1250 et 1350
de vrais faux ou des reproductions de vrais faussaires. Ainsi a-t-on retrouvĂ© Ă
Rovray (VD), dans une grotte située sur un aplomb rocheux,
un atelier de faussaires. Le matériel recueilli permet au numismate de
reconstituer le processus de fabrication des faussaires et de déterminer sa
période d'activité. Les types monétaires reproduits sont ceux de Lausanne et
des barons de Vaud. Nos archives sont relativement riches en procès de
faux-monnayeurs. Nous en connaissons les châtiments. Crime de lèse-majesté, le
faux monnayage Ă©tait parfois puni de la peine de mort. L'un des supplices les
plus fréquents était celui du chaudron dans lequel le condamné était bouilli.
[...] Les poids et les titres des deniers régionaux entre 1250
et 1350 n'échappent pas à l'érosion qui caractérise les autres monnaies
européennes d'alors. Le cours, soit la valeur des différentes espèces en
circulation, en est affecté et, par voie de conséquence, le pouvoir d'achat. Une tel système monétaire ne saurait suffire à une économie
d'Ă©change quotidien et Ă fortiori plus Ă©tendue La Caverne des Ducs Ă Jougne en Franche ComtĂ©, qui sert Ă
présent d'asile aux oiseaux de proie, était alors une retraite de
faux-monnayeurs. La belle grotte de la Balme (Isère) passait pour avoir
servi de refuge Ă des voleurs et Ă des contrebandiers ; le souvenir de Mandrin
s'y rattachait aussi ; on disait même en 1890 que ce personnage y avait donné
rendez-vous au général Boulanger et à don Carlos. La plus profonde des grottes
qui s'ouvrent à la base du roc de Chère sur le lac d'Annecy s'appelle le Grand
Pertuis ; divers légendes lui donnent comme habitants, des fées, des Sarrasins, des faux-monnayeurs, et
ceux-ci, disait-on, l'avaient divisée en deux étages. Celle de Pommiers dans le
Beaujolais avait servi à la même industrie coupable Grenoble Il faut attendre le XIe siècle, à cette époque, les
comtes d’Albon prirent une décision importante pour
l’unité de leurs domaines. En effet, ils choisirent Grenoble, ville de médiocre
importance en ce XIe siècle, pour capitale. Ils auraient pu céder à la
tentation de Vienne, l’ancienne métropole romaine comme capitale de leurs
États, Ce choix fondamental leur a permis de garantir leur autorité à la fois
sur le Bas et le Haut-Dauphiné. En 1349, la ville se retrouva rattachée au
royaume de France à la suite du transfert (et non rachat) du Dauphiné à la
couronne de France et Grenoble devint capitale provinciale Guigues VIII né en 1309 est
dauphin de Viennois quand son père meurt en 1318. La régence est alors assurée
par son oncle Hugues Dauphin, et ce jusqu'en 1323. Chevalier et combattant, il
remporte en 1325 Ă Varey une victoire Ă©clatante
contre les Savoyards alors qu'il n'est âgé que de seize ans et qu'il est encore
sous la tutelle de son oncle. Les chroniques du temps nous disent que « l'ost
de Savoye fut bellement desconfit ». L'influence
française se renforce sous son règne, par son mariage en 1323 avec Isabelle de
France (1312-1348), fille du roi Philippe V le Long (roi de France de 1316 à 1322) Montélimar Les seigneurs de Montélimar prirent le nom patronymique
d'Adhémar porté par l'un d'eux à la fin du XIe siècle. Ils reçurent le droit de
battre monnaie de l'empereur Charles IV en 1346. Ils frappent depuis cette date
jusqu'en 1387, sous Gaucher et Hugues IV. L'extinction de l'ensemble de ces
monnayages seigneuriaux se situe aux alentours de 1390. [...] A Montélimar,
Hugues Adhémar est le second et le dernier à monnayer entre 1360-1387. Enfin,
d'après Raymond Vallentin du Cheylard, Louis II,
dernier comte de Valentinois de la lignée des Poitiers, cesse de frapper
monnaie aux environs de 1393, époque où il commença à traiter avec le roi de
France pour la cession de ses terres Les dauphins de Viennois ont possédé, au moyen âge, le
droit de battre monnaie, et ils ont transmis ce droit aux fils des rois de
France et aux rois qui leur ont succédé dans la souveraineté du Dauphiné. Nous
ignorons à quelle époque on peut faire remonter l'origine de cette prérogative;
mais il est certain que dès le douzième siècle, ces seigneurs étaient maîtres
de plusieurs ateliers monétaires. La ville de Césanne
possédait un de ces ateliers. L'empereur Frédéric Barberousse ayant, de sa
propre main, armé chevalier le dauphin Guigues V, lui
donna, dans le Briançonnais, une mine d'argent, et lui permit de forger des
espèces à Césanne. Guigues
VIII, fils de Jean II, imita les chaises d'argent de Robert de Provence, et les
florins d'or de Florence. Son fils, Humbert II, qui lui succéda en 1133 et céda
ses États à la France en 1143, fil faire des blancs semblables aux deniers de
son père; il fit aussi frapper des florins. Cette dernière monnaie fut
continuée par Charles V, le premier fils de roi de France qui ait porté le titre de dauphin Guigue VIII avait, en 1327,
trois ateliers monĂ©taires : Ă Serves, Ă Avisan et Ă
Grenoble. Ce dernier avait dû être fondé par le dauphin Humbert Ier ou son successeur
Jean II. Il était dirigé par l'italien Bindarelli,
sous la haute surveillance d'Humbert Claret, chanoine
de Romans et garde des monnaies du Dauphiné. Jusqu'à cette époque, on n'y avait
fabriqué que de la monnaie d'argent. Après le triomphe de Varey,
le régent toujours attentif à tout ce qui pouvait accroître l'éclat d'un règne
commencé sous des auspices aussi brillants, conçut le projet de faire frapper
des monnaies d'or au nom du jeune Guigue VIII. [...]
De son côté, l'évêque de Grenoble avait aussi un atelier monétaire où l'on
fabriquait des monnaies mixtes au nom des deux co-seigneurs.
[...] Quelques années auparavant, le même prélat avait fulminé une sentence
d'excommunication contre une bande de faux-monnayeurs qui s'Ă©taient Ă©tablis aux
environs de Grenoble, au grand préjudice des commerçants de la ville. [...] En
donnant leur acquiescement Ă la fabrication des nouvelles monnaies delphinales, les consuls de Grenoble n'avaient pas entendu
renoncer Ă l'article de leurs statuts qui, sous certaines garanties, laissait
chez eux libre cours à toutes les monnaies étrangères. Aussi protestèrent-ils
avec énergie contre une ordonnance rendue en 1329, d'après laquelle le commerce
grenoblois ne pouvait plus accepter que les monnaies delphinales,
les gros tourbnois d'argent et les florins d'or Fausse monnaie :
trahison Un statut de 1352 (règne d'Edouard III) déclare trahison
au roi, non seulement le fait de comploter la mort du roi, de la reine, du
prince héritier, le fait de souiller par un stupre la reine, la fille aînée du
roi ou la femme du prince héritier, le fait de lever la guerre contre le roi
dans son royaume et de s'affilier Ă ses ennemis, mais encore le fait de
contrefaire le sceau du roi, le fait de fabriquer ou d'introduire dans le
royaume de la fausse monnaie, le fait de tuer des officiers du roi dans leur fonction Langres,
Montélimar, Philippe le Bel Louis de Poitiers est le fils de Aymar IV de Poitiers,
comte de Valentinois et de Diois, et de Hippolyte de
Bourgogne. De 1306 Ă 1318 il est Ă©vĂŞque de Viviers. Le 2 janvier 1308, l'Ă©vĂŞque
de Viviers, Louis de Poitiers, se rend à Vincennes et se reconnaît vassal du
roi de France Philippe IV pour ses domaines. Le Vivarais est intégré au
royaume. Il est ensuite nommé évêque de Langres. Des chanoines ayant refusé
l’accès de leur église à son procureur qui venait en prendre possession, il en
aurait fait enfoncer les portes. Le 17 juin 1322, il est condamné à une amende
de 26 000 livres par le parlement. Le 3 avril 1324, il est transféré à l’évêché
de Metz où il fait son entrée solennelle le 1er février 1325. Il est mort en
1327 à Montélimar Philippe le Bel et
le Dauphiné Dès les premières années du règne de Philippe le Bel la
partie du Viennois située sur la rive droite du Rhône relevait entièrement du
royaume de France. Cette dépendance est nettement. formulée
d'ailleurs dans le contrat de mariage de Jean, comte de Forez, avec Alix, fille
du dauphin Humbert. [...] Non content d'ĂŞtre justiciable du roi pour ses
possessions d'outre-RhĂ´ne, le dauphin se soumettait volontiers Ă sa justice
pour ses terres de la rive gauche. Le 1er février 1300, Humbert concéda pour
neuf ans à Aimar de Poitiers les châteaux de
Chabeuil, St-Nazaire et Villeneuve de Roybon ; il donna pour fidéjusseur
Artaud, seigneur de Roussillon et d'Annonay, Guigues
de Roussillon, seigneur d'Anjou, etc. Les parties déclaraient se soumettre à la
coercition du roi de France, à celle de son bailli de Velay et à la cour du roi de Sicile en Provence Cf. IX, 27 - Le Valentinois et le mariage savoyard de Louis XI - 2123-2124. Vassalité -
"captivité" Giraud III et
Hugues de Montélimar, étant tombés dans la disgrâce de l'Empire, furent
dépouillés de leurs États par Rodolphe de Hapsbourg,
qui les inféoda, en 1289, au dauphin de Viennois, Humbert Ier. Celui-ci,
n'osant rompre avec la cour de Rome et avec l'Ă©vĂŞque de Valence, dont Hugues
s'était déclaré feudataire, ne fit point valoir la donation impériale par la
force des armes, se contentant de la simple formalité de l'hommage, à laquelle
accéda son nouveau vassal. Cette
cérémonie n'en parut pas moins blessante à l'orgueil des descendants de Hugues ; car, en 1372, les deux co-seigneurs
de Monteil, Giraud IV et Gautier, refusèrent péremptoirement de s'y soumettre.
Après avoir en commun fortifié et entouré la ville de nouveaux remparts, ils se
désunirent; mais persistant dans leur haine de toute sujétion, l'un et l'autre
renoncèrent à leur héritage plutôt que de consentir à relever des Dauphins.
Giraud se dépouilla en faveur du pape, et Gautier en faveur du comte de
Valentinois. Le pape et le comte profitèrent des troubles du pays pour asseoir
leur autorité. Quelques années après, cependant, le comte transporta tous ses
droits au dauphin de France, Charles, qui se trouva maître ainsi d'une moitié
de la ville, et acquit l'autre moitié du pape, en 1447 Il semble que par réaction et certainement par pression
l'empereur a volontairement rabaissé la puissance des Adhémar, qui lui
rendaient jusqu'alors directement hommage, en donnant la totalité du fief de
Monteil (et non pas seulement la partie appartenant aux Adhémar de Rochemaure)
au dauphin de Viennois Humbert : cette personnalitĂ© est plus importante Ă
flatter et sa puissance plus réelle dans la région pour contrer et séparer les
deux protagonistes que sont l'Ă©vĂŞque de Valence et le comte de Valentinois,
désormais menaces permanentes pour la tranquillité. Voici ce qu'écrivait
l'empereur au lendemain de l'inféodation des évêques sur Montélimar : «Rodolphe par la grâce de Dieu roi des
Romains toujours auguste, à tous les fidèles sujets du Saint empire romain qui
verront les présentes lettres, sa bonne grâce et le souhait de toute espèce de
biens. Considérant avec bienveillance les devoirs et les services à nous
agréables qu'un personnage distingué de nos amis et de nos fidèles, le dauphin
Humbert. comte d'Albon et de
Viennois, ne cesse de nous rendre avec empressement ainsi qu'au Saint empire
romain, prĂ©voyant aussi avec sollicitude ceux qu'il pourra nous rendre Ă
l'avenir sur les instances d'un homme illustre et puissant, le margrave d'infadale, un des chevaliers de notre cour. Nous avons
daigné de notre royale libéralité lui concéder gracieusement en fief le lieu
fortifié de Montélimar que l'on sait être vacant et sans maître, à notre
disposition et Ă celle de l'empire romain. Nous lui donnons avec tous ses
droits et appartenances, à cause de l'éclatante fidélité et du dévouement
éprouvé dont il entoure notre personne et ledit empire romain... donné à Bâle le
4 des ides de mai mcclxxxix de notre règne le seizième» (12 mai 1289) En 1290, Montélimar était partagé entre les coseigneurs :
Giraud, Guigues-Adhémar, Hugues Adhémar et Adhémar ou
Aymar de Poitiers comte de Valentinois. Aymar dut céder sa part au Pape, car en
1291, il lui faisait hommage de Montélimar ainsi que de la Garde Adhémar, Savasse et Château-Neuf de Mazenc. L'église Romaine essaya d'avoir Montélimar tout
entier. En 1340, il était partagé en quatre parts : l'une à Lambert de la
Garde, qui en faisait hommage au comte de Valentinois, les trois autres Ă
Giraud Adhémar, qui en faisait hommage aux églises, alors réunies, de Valence
et de Die. En 1340, Giraud Adhémar vendit à Benoît XII, pour 24.000 florins,
réduits ensuite à 22.800, un tiers de ses trois quarts (302 hommes, 298
chrétiens et 4 juifs), dont le Pape prit possession le 24 janvier 1341, par
procureur. En 1360, l'Ă©vĂŞque de Valence et Die Ă©changea avec le Recteur du
Comtat sa part pour Condillac. Tassiette de Baux,
veuve de Giraud Adhémar et mère et tutrice de Giraudet,
devint vassale du Pape et lui rendit un hommage pour lequel elle reçut mille
florins forts et 200 d'indemnité de déplacement. Le Pape eut ainsi un quart de
Montélimar en propre et le haut domaine des deux quarts de Giraudet,
le dernier quart appartenant au Seigneur de la Garde, vassal de l'Ă©vĂŞque, mais
arrière-vassal du Pape. En 1374, Grégoire XI dut aliéner en faveur d'Aymar de
Poitiers-tout ce que l'Eglise avait à Montélimar, et Louis Adhémar fit hommage au
comte de Valentinois pour l'autre moitié qu'il tenait de Giraudet,
mort intestat, moitié qui passa à Giraudon Adhémar,
Seigneur de Grignan. Mais Clément XII, en 1383, tint à réprendre
ce que Grégoire avait aliéné et offrit à Giraudon
Grillon contre sa moitié de Montélimar. (Le 13 septembre, le trésorier du
Comtat avait fait une enquĂŞte sur la valeur de cette part, et sur la valeur de Bourbouton, Richerenches et
Grillon). Un Ă©change fut conclu le 24 octobre, moyennant une soulte que le Pape
paierait pour la plus-value de la moitié de Montélimar sur Grillon. Cette
soulte, d'ailleurs, ne fut pas payée, et d'après la pièce 121 des archives de
Morin Pons, Guill. Adhémar, seigneur de Grignan, en
réclamait encore le paiement en 1542. Le Pape lui offrait, à la place, soit Visan, soit Richerenches, soit Bourbouton (123-4, mêmes Archives). Le 8 mai 1443, une
Bulle d'Eugène IV permit au légat, le
cardinal de Foix, de céder au besoin pour en finir, les Pilles, Cayranne, Richerenches, Bourbouton et Saint- Vincent, près de Saint-Paul, ancienne
possession des Templiers. A Montélimar, d'ailleurs, le Pape n'avait qu'une
situation précaire ; un mémoire sana date, mais sans doute du second quart du xve siècle, dit qu'il n'y possédait que le château et deux
parts de juridiction, tandis que le comte de Valentinois y possédait ce que lui
avait inféodé Grégoire XI et Ph. de Lévis, Louis Adhémar, Seigneur de la Garde,
et le seigneur de Grignan, chacun un quart. Le plus sage Ă©tait de renoncer Ă
tout sauf Ă se faire compenser. Le Dauphin, futur Louis XI, cherchait
d'ailleurs querelle au Pape afin d'avoir lui-même Montélimar Nous fîmes à notre profit la captivité d'Avignon, "la captivité de Babylone" comme on
ne l'a que trop bien nommée. Au lieu de la Ville éternelle, un rocher de la
Provence; de hautes tours crénelées pour palais; à ses pieds le Rhône profond,
préposé à sa garde; un pan de pourpre pour manteau et un roseau pour sceptre; la vassalité au lieu de la souveraineté,
des hommages assurés mais l'indépendance perdue Typologie Pie VII prisonnier 17 mai, au château de Schönbrunn, entre deux combats,
Napoléon prononce l’annexion des Etats pontificaux qu’il transforme en deux
départements : Rome et Trasimène ; Rome est la deuxième ville de l’empire
; le pape reçoit une dotation et des indemnités pour les immeubles et les
terres (2 millions de revenu). 22 mai, victoire tactique de Charles-Louis
d'Autriche sur Napoléon Bonaparte à la Bataille d'Essling. 6 juin, début du
règne du roi Charles XIII de Suède. Nuit du 10 au 11 juin, le pape fait
afficher la bulle Quum memoranda datée du 10 qui
excommunie les "usurpateurs, fauteurs, conseillants,
exécutants" de l’annexion des Etats pontificaux, sans citer nommément
l’empereur Napoléon Ier ; une association secrète, les Chevaliers de la Foi,
diffuse la bulle d’excommunication ; Napoléon s'écrie au sujet du pape :
"C'est un fou furieux qu'il faut faire enfermer !". Dans la nuit du 5
au 6 juillet, au Quirinal, Pie VII,
qui refuse de lever sa bulle d’excommunication du 10 juin ("Nec volumus, nec possumus, nec debemus" = Nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas,
nous ne devons pas !), est arrêté avec
son secrétaire d’Etat, le cardinal Pacca, par le général de gendarmerie Radet qui les fait monter dans une berline ; après un
voyage très éprouvant de 41 jours, qui le fait passer par Florence, Grenoble,
Valence, Avignon, Aix et Nice, Pie VII arrive, le 16 août, à Savone, près de Gênes,
oĂą il ne veut pas "faire le pape" : il refuse de toucher sa dotation
et de donner l’investiture canonique aux évêques nommés par l’empereur ; il
refuse également d'annuler le mariage de Napoléon avec Joséphine ; en 1810, il
refusera aussi d'approuver son remariage avec Marie-Louise Entre Valence et Avignon Sur son cahier, le curé Blachère
note : «Le Saint Père a passé à Montélimar, j'ai eu l'honneur de lui baiser
la main, de recevoir sa bénédiction et de lui parler environ deux minutes».
Rendant compte de cette traversée de la Drôme par le pape, le préfet ne fait
état que du «zèle un peu outré de la part de quelques dévotes», signale que
«les prêtres se sont tenus sur la réserve» et conclut que «le pape et son
passage sont tombés dans un entier oubli» Grenoble Arrivé le 8 juillet à la chartreuse de Florence, Pie VII
avait cru s'y reposer quelques jours, mais la princesse Baciocchi
n'avait point reçu les instructions de l'empereur ; elle précipita le
départ. «Je vois bien qu'on veut me faire mourir à force de mauvais traitements, dit le vieillard épuisé,
et pour peu que cela dure, je sens que ce ne sera pas long.» Le cardinal Pacca
n'était plus avec lui. À Gênes, le prince Borghèse qui y commandait fut saisi
du même effroi que la princesse Baciocchi. Après
quelques moments de repos à Alexandrie, Pie VII fut dirigé par Mondovi et Rivoli
sur Grenoble. Aux dernières étapes, dans les petites villes italiennes, les
cloches sonnaient à toute volée, et la foule qui demandait la bénédiction du
prisonnier retardait partout la marche. Il en fut de mĂŞme sur tout le parcours
de la Savoie et du Dauphiné. Lorsque le
pape fit son entrée dans Grenoble le 21 juillet, l'ardeur de la population
ne s'était pas ralentie, mais les cloches ne sonnaient plus ; le clergé avait
reçu défense de se porter au-devant du pontife Fausse monnaie sous l’empire Le délit le plus
sévèrement réprimé sous Napoléon après le brigandage, et comportant comme lui
des implications politiques, fut le faux-monnayage. [...] La fausse monnaie
fut, sous la Révolution et l'Empire, une arme. Les émigrés français en
Allemagne et en Angleterre avaient fabriqué de faux assignats pour affaiblir la
nouvelle monnaie de la Révolution et le Directoire avait répliqué en émettant
contre l'Angleterre, en 1796, plusieurs millions de livres sterling. À son
tour, Napoléon utilisera cette arme contre Vienne dès la première campagne
d'Italie. Le secret devait entourer l'opération, celle-ci étant censée
s'interrompre Ă la paix. Mais, en 1803, Vienne constatait que de faux billets
continuaient à circuler. [...] L'affaire fut étouffée par la France. En 1809,
Napoléon donnait l'ordre de faire fabriquer 100 millions de florins avant d'entrer
dans une nouvelle guerre contre l'Autriche. À nouveau, en 1812, il ordonnait la
fabrication d'un demi-milliard de roubles au moment d'entreprendre la campagne
de Russie. Mais la faiblesse du commerce et la politique de la terre brûlée
menée par les généraux d'Alexandre Ier rendirent la mesure inopérante.
Faux-monnayeur lui-même, Napoléon fut impitoyable à l'égard des fabriquants de fausse monnaie à l'intérieur de l'Empire. C'est à Paris que l'on trouve les grandes figures du
faux-monnayage. Le plus fameux est un certain Warin. C'est Vidocq qui va
découvrir son repaire et l'arrêter. Ce sera son premier exploit. Le 30
septembre 1811, le Journal de Paris annonce que le fameux Vatrin,
alias Warin, «condamné à la peine capitale le 14 de ce mois, a subi son arrêt
sur la place de l'Hôtel de Ville à 4 heures». D'autres faux-monnayeurs vont
être appréhendés par Vidocq et ses limiers. Ce fut le cas de Bouhim, Terrier et Allais. La peine de mort sanctionnait sans circonstances
atténuantes ce délit. C'est que régnait alors une véritable anarchie monétaire
dont les conséquences pouvaient être désastreuses pour le Trésor. Il fallait
réagir. La loi du 7 germinal an XI (28 mars 1803) faisait triompher le système
décimal et l'argent comme étalon, l'or lui étant subordonné. Elle prescrivait
la frappe des monnaies en franc à l'effigie de Napoléon Bonaparte. Mais elle
n'éliminait pas la mauvaise monnaie et ne procédait pas à l'unification
nécessaire. Une réforme intervint en 1810. Le 18 août furent tarifiées les
pièces de 6, 12 et 24 sols à 25 centimes, 30 centimes et un franc. On éliminait
la monnaie de cuivre et de billon. Le 12 décembre de la même année étaient
tarifiés les écus de 6 et 3 livres à 5,80 francs et 2,75 francs. L'application
de ces décrets suscita une panique. La rumeur courut qu'allait suivre la
démonétisation de toutes les monnaies duodécimales et le retour au papier-monnaie
pourtant honni depuis les assignats. [...] La dépression économique de
1810-1811 en fut l'une des conséquences |