Suisse et Belgique pendant la Révolution IV, 19 1792 Devant ROUAN d'Insubres mis le siege, Par terre & mer enfermés les passages, D'Haynault & Flandres, de Gand & ceux de Liege, Par dons lænées raviront les rivages. La vigne en Belgique Lænée, lenée (latin Lenaeus) = de Bacchus, d'où dons lænées, dons de Bacchus, vignes ou vin (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996). Contrairement à la légende, les vignes belges n'ont pas été arrachées sur ordre de Napoléon.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le vignoble Belge va disparaître presque complètement (sauf Huy), sous l’effet de fortes gelées et de l’amélioration des voies de
communication. Les classes supérieures méprisent le vin du cru ou "vin paysan", alors que la faveur du peuple va à la bière.
Les causes de la disparition de la vigne en Belgique sont multiples. L'amélioration de la circulation des marchandises (voies d'eau et routes), l’extension des
villes sur leurs anciens vignobles (transformés en Parc royal à Bruxelles, en fortifications à Namur, par exemple) et l'industrialisation des anciennes zones viticoles
ont accéléré cette décadence (fr.wikipedia.org - Période française de l'histoire de Belgique). La Belgique En 1789-1790, les Pays-Bas autrichiens et la Principauté de Liège se soulèvent contre leurs souverains respectifs. À partir de décembre 1790, les États belgiques unis et la république liégeoise s’effondrent devant les armées impériales. La Contre-révolution brabançonne avait été dominée par les courants les plus réactionnaires et cléricaux du pays ; dans l’espoir de leur plaire, Joseph II sacrifia, dans un esprit d’apaisement, la plupart de ses réformes progressistes à la restauration de l’ordre intérieur, sans toutefois parvenir à endiguer la contestation. Dans la Principauté de Liège, au contraire, le prince-évêque Constantin-François de Hoensbroeck poursuit une politique revancharde et réprime durement les Liégeois en promulguant un Édit fondamental (10 août 1791) qui pousse les démocrates liégeois à rechercher un changement auprès de la France révolutionnaire. Après l’échec de leurs révolutions, les restaurations, tant dans les Pays-Bas du sud que dans la principauté de Liège, furent de courte durée. En effet, depuis le printemps de 1792, la France est en guerre contre toute l’Europe conservatrice et les armées trouvent leur premier terrain de bataille dans les Pays-Bas méridionaux. Les exilés liégeois et belges se rassemblent à Paris où ils constituent un Comité des Belges et Liégeois unis. Les Liégeois soutiennent la réunion de la principauté à la France, tandis que les Belges espèrent mettre en place une seconde tentative d'indépendance après l'infructueux essai de 1790. Pour ce faire, ils bénéficient d'appui en France afin d'entretenir des troupes belges et liégeoises : l'Assemblée législative vote un crédit de 500000 livres dans ce but ; le général Dumouriez, ministre français des affaires étrangères et général en chef de l'Armée du Nord est favorable à une République belge indépendante ; le Liégeois Pierre Lebrun, membre du Comité, succède à Dumouriez au poste de ministre français des Affaires étrangères. Le 20 avril 1792, après le vote des députés de la Convention française, la guerre est déclarée au roi de Bohême et de Hongrie, François Ier. L'armée française conduite par le général Dumouriez franchit la frontière des Pays-Bas autrichiens et met en fuite l'armée impériale, le 6 novembre 1792 lors de la bataille de Jemappes. Les Français entrent à Bruxelles le 14 novembre 1792 et poursuivent les Impériaux dans leur retraite, sur Louvain, Tirlemont, Liège et jusqu'à la Roer. Le 12 mai 1790, la Constituante française avait déclaré dans un décret que la nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans le but de faire des conquêtes, les troupes françaises occupent tous les États de Belgique. Le général Dumouriez s'oppose aux commissaires de la République envoyés par la Convention en Belgique. Cependant, l'annexion de la Belgique est réclamée par Danton le 13 janvier 1793 dans une déclaration à la Convention où il exprime la doctrine des frontières naturelles de la France : Les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l’horizon, du côté du Rhin, du côté de l’Océan, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République. Et à partir de mars 1793, la République française intègre progressivement, via des décrets de la Convention, dans son territoire les provinces, villes, faubourgs et communes de l'État belgique, et cela toujours conformément au souhait du peuple souverain. En mars 1793, l'armée française est vaincue à Neerwinden : les Impériaux réoccupent les «États belgiques» et replacent le prince-évêque
de Liège sur son trône. La seconde restauration impériale des Pays-Bas autrichiens commence (fr.wikipedia.org - Période française de l'histoire de Belgique). Les Grisons Il existe un Roano (qui désigne Rouen en Italien) Vortiensis en Rhétie (Ambrosius Eichhorn, Episcopatus Curiensis in Rhaetia sub metropoli Moguntina chronologice ac diplomatice illustratus, Tome 4, 1797
- books.google.fr). Vortienseis : Wartensburg en Rhétie (canton des Grisons, Suisse) (Johann Jakob Leu, Allgemeines helvetisches, eydgenössisches: oder schweitzerisches lexicon, in welchem das, was zu wahrer erkantnusz des ehe, Tome 18, 1763
- books.google.fr). Roano est le nom italien de la ville de Rueun, Ruis en allemand, dans le canton des Grisons (it.wikipedia.org - Rueun). Le 10 août Depuis avril, la France est en guerre contre l'Autriche. Elle le sera bientôt contre la Prusse. Paris est électrique. Pression extérieure, échauffement intérieur, avec un roi qui refuse les décrets de l'Assemblée législative. Le 20 juin déjà , la foule a envahi les Tuileries, coiffant Louis XVI d'un bonnet phrygien. Le 1er août, on apprend à Paris que le duc de Brunswick, commandant des troupes ennemies, menace la ville de destruction s'il devait être fait le moindre outrage à la famille royale. L'insurrection monte. Et est amplifiée encore par les «fédérés», volontaires de l'armée française, qui arrivent des provinces. Ainsi les Marseillais, révolutionnaires exaltés, entrent-ils à Paris en entonnant un chant sanguinaire, le «Chant de guerre de l'armée du Rhin». Le 10 août aura la couleur de ce brûlot écrit par Rouget de Lisle et qui deviendra plus tard «La Marseillaise». Le tocsin sonne dans la nuit du 9 au 10 août, au matin duquel se constitue la «Commune insurrectionnelle de Paris». Louis XVI et sa famille sont aux Tuileries, entourés par leurs Gardes Suisses, un certain nombre de gentilshommes et des gardes nationaux, ceux qui ne sont pas encore passés du côté de la Révolution. Les Gardes-Françaises ont quant à eux quitté le bateau depuis belle lurette. Ce jour-là , le peuple va envahir les Tuileries... alors que le roi a quitté les lieux dès 8h30 du matin pour se réfugier auprès de l'Assemblée. «Le Roi ordonne aux Suisses de déposer à l'instant leurs armes et de se retirer dans leurs casernes», écrit Louis XVI. Le premier assaut est donné à 9h30. Les combats dureront jusqu'à 16h30. Au vu du climat paroxystique qui règne ce jour-là aux Tuileries, c'est de fait une véritable condamnation à mort. Les Suisses, appelés depuis des décennies à assurer principalement des tâches de police, détestés par les Gardes-Françaises qui sont passés du côté de la Révolution, ancrés dans leur fidélité à un monarque accusé de pactiser avec l'ennemi extérieur, sont à ce moment-là haïs par la population. Le carnage sera à l'échelle de cette haine. Des soldats sont égorgés, d'autres littéralement découpés en morceaux... Bonaparte notera que «des femmes bien mises se portent aux dernières indécences sur les cadavres des Suisses». Combien d'entre eux mourront-ils ce jour-là ? Les chiffres fluctuent selon les ouvrages: 760, 630... L'historien franco-suisse Jacques Czouz-Tornare revoit ces chiffres à la baisse en parlant quant à lui de moins de 400 victimes, plus 70 environ lors des exécutions qui suivront en septembre. Quoi qu'il en soit, devant le succès des insurgés, l'Assemblée prononce la suspension du roi. Le 10 août 1792 met brutalement fin à treize siècles de monarchie en France. Parmi les Suisses tués on en compte originaires du canton des Grisons : BOSSI Jacques, De CAPREZ, De CASTELBERG, De SALIS-ZIZERS, HÄRTLI Pierre, LORENZ Philippe, NIGGLI Georges,
ROFFLER Etienne, TRUOG Jacques (louis-xvi.over-blog.net). Les premières réactions en Suisse face aux événements de la Révolution française sont négatives : l'annonce du massacre des gardes suisses au Palais
des Tuileries, la tentative d'invasion française de Genève en 1792 et la prise, la même année, de l'évêché de Bâle rattaché à la France sont autant d’événements
qui sont mal perçus localement. À la suite de l'échec d'un soulèvement dans le canton de Vaud contre Berne, les meneurs se réfugient à Paris où ils poussent
à la fin 1797 le gouvernement français à envahir la Suisse, qui capitule une année plus tard. Le gouvernement français met alors en place le nouveau régime de
la République helvétique, État centralisé et unitaire dont les limites administratives internes sont largement redessinées. Pendant cette période, la Suisse est
touchée à la fois par les conflits européens et par des révoltes intérieures (fr.wikipedia.org - Histoire de la Suisse sous domination française
- books.google.fr). Insubres Les Insubres sont le peuple gaulois qui occupe la région de Milan en Lombardie. Bonaparte fut aussi appelé à régler le sort de la Valteline, cette célèbre vallée supérieure de l'Adda qui avait si souvent occupé la politique européenne. Les habitants
de la Valteline, italiens de langage et de race, relativement riches et éclairés, étaient encore traités en pays conquis, opprimés et exploités par les Grisons protestants
pauvres et grossiers. Révoltés en mai 1797, ils adressèrent un manifeste aux puissances; puis ils sollicitèrent les secours de Bonaparte pendant que
les Grisons lui demandaient de leur côté de les aider à faire rentrer les Valtelins dans l'obéissance. En principe, le gouvernement de Milan était investi du droit
de garantie de la Valteline. Bonaparte pouvait être considéré alors comme représentant le gouvernement de Milan. Il proposa aux deux parties de s'arranger à l'amiable
en formant une quatrième ligue grise avec la Valteline. Les Grisons refusèrent avec indignation cette proposition modérée et juste. Bonaparte cita les deux parties à comparaître
devant lui. Les Grisons n'envoyèrent point de députés pour défendre leurs droits. Bonaparte obéissant aux veux unanimes des Valtelins, les réunit à la République cisalpine.
C'est depuis lors que ce petit pays a toujours suivi le sort du Milanais (Roger Raymond Peyre, Napoléon Ier et son temps: histoire militaire, gouvernement intérieur, lettres, sciences et arts, 1888
- books.google.fr). Le 10 octobre 1797, Napoléon Bonaparte proclame la réunion de la Valteline, de Chiavenna et de Bormio à la République cisalpine, dont il avait proclamé
l'indépendance et nommé quatre des cinq membres du directoire, le 9 juin précédent (fr.wikipedia.org - Canton des Grisons). La tentative grisonne de reprendre la vallée après la défaite de Napoléon échoua. Lors du congrès de Vienne en 1815, la Valteline fut rattachée au nouveau royaume de
Lombardie-Vénétie, sous domination autrichienne et ces différents changements furent accueillis favorablement par la majorité des habitants qui avaient eu à regretter la
pesante tutelle des Grisons. Enfin, la Valteline fut rattachée (avec toute la Lombardie) en 1859 au royaume de Sardaigne puis en 1861 au nouveau royaume unifié d'Italie (fr.wikipedia.org - Valteline). Acrostiche : DPDP Auteur anonyme d'une lettre adressée à l'auteur du Journal historique et littéraire au sujet d'une oeuvre attribuée à Origène, un Commentaire de l'Epitre aux Romains (Journal historique et littéraire, 1792
- books.google.fr). La Clé du cabinet des princes de l'Europe fondée en 1704 changea plusieurs fois de nom et fut repris par Feller, qui y rédigeait depuis 1769 les articles littéraires et
théologiques, et prit le titre de Journal historique et littéraire. Il était établi à Luxembourg, puis Liége, et enfin Maëstricht, 1773-1794, 60 vol. in-12.
Ce journal de Feller eut une assez grande vogue, et, bien qu'il ne soit pas écrit avec beaucoup d'impartialité, il esi intéressant à consulter pour l'histoire
du temps, et surtout pour la révolution brabançonne (Eugene Hatin, Bibliographie historique et critique de la présse périodique française, ou Catalogue systématique et raisonné de tous écrits périodiques de quelque valeur publié ou ayant circulé en France, 1866
- books.google.fr). Saint Paul a posé, dans son Épître aux Romains, le principe de la soumission au pouvoir établi. Sur ce fondement scripturaire, la tradition de l'Église va dans le sens
de la reconnaissance du pouvoir de fait. Mais soumission ne signifie pas servilité. Et il y a des exceptions au principe (Anne Philibert, Des prêtres et des scandales, 2019
- books.google.fr). Quand on quitte la France pour l'Allemagne, on trouve une nouvelle confirmation du fait que les milieux révolutionnaires n'avaient nullement le monopole du
mot d'ordre «droit de résistance». En 1792, en pleine Révolution française, alors que s'étaient évanouies les illusions qui voyaient le processus se ramener à la simple
mise en oeuvre en haut d'une «sage» réforme constitutionnelle, alors que Louis XVI, revenu de sa peu glorieuse tentative de fuite, apparaissait clairement désarmais comme
le prisonnier de l'Assemblée Nationale et du peuple parisien, paraissait dans une revue allemande un article de F.-C. von Moser ; tout en réaffirmant l'origine divine des monarchies,
ce dernier se posait de façon significative (ne serait-ce que par son titre) la question des «limites de l'obéissance». Il faut le reconnaître, toute autorité vient de Dieu,
et l'auteur de citer à ce propos l'Epitre aux Romains; puis de repousser et de dénoncer comme ridicule l'idée de contrat social, laquelle toutefois était aussi contagieuse
qu'une épidémie «de grippe». Autrement dit, «un vrai chrétien est toujours, indéniablement, et dans tous les sens du terme, le meilleur des sujets», mais cela n'exclut pas la
possibilité d'exprimer des réserves et des doléances sur un certain nombre de mesures, pas plus que cela n'exclut le recours à l'«auto-défense» (Selbesthilfe),
dans les cas extrêmes bien entendu, contre un oppresseur impitoyable et impétinent : une obéissance aveugle et inconditionnelle, qui s'inclinerait devant une
violence sans droit, serait non seulement contraire au sens moral chrétien, mais elle serait en contradiction avec la constitution de l'Empire et des Etats allemands (Domenico Losurdo, Autocensure et compromis dans la pensée politique de Kant, 2020
- books.google.fr). |