L’opposition au
règne de Louis-Philippe V, 2 1853-1854 Sept conjurés
au banquet feront luire, Contre les
trois le feu hors de navire, L’un les deux
classes au grand fera conduire, Quand par le
mail. Denier au front luy tire. Thèbes, -379 En 382, PĂ©lopidas est chassĂ© de Thèbes après la prise de la CadmĂ©e, forteresse de la ville, par PhĂ©bidas avec l'aide des Spartiates. Il s'enfuit Ă Athènes pendant trois ans tandis que Thèbes est gouvernĂ©e par Archias et LĂ©ontidas (fr.wikipedia.org - PĂ©lopidas). Les exilĂ©s thĂŞbains trouvèrent Ă Athènes non-seulement un abri sĂ»r, mais une sympathie sincère pour leurs plaintes contre l'injustice lacĂ©dæmonienne. La faveur gĂ©nĂ©reuse que les Thèbains avaient montrĂ©e, vingt-quatre ans auparavant, Ă Thrasyboulos et aux autres rĂ©fugiĂ©s athĂ©niens, pendant la toute-puissance des Trente, fut actuellement payĂ©e avec reconnaissance dans ce changement de fortune des deux citĂ©s, et payĂ©e encore au mĂ©pris des menaces de Sparte, qui demandait l'expulsion des exilĂ©s, comme dans la première occasion elle avait demandĂ© que les rĂ©fugiĂ©s athĂ©niens fussent renvoyĂ©s de ThĂŞbes. Toutefois protĂ©ger ces exilĂ©s thĂŞbains Ă©tait tout ce qu'Athènes pouvait faire. Leur rĂ©tablissement Ă©tait une tâche qui dĂ©passait son pouvoir, et vraisemblablement le leur plus encore. Car le gouvernement actuel de ThĂŞbes Ă©tait fermement assis, et avait les citoyens complĂ©tement sous son autoritĂ©. AdministrĂ© par une petite faction, Archias, Philippos, HypatĂŞs et LeontiadĂŞs (dont les deux premiers Ă©taient Ă ce moment polĂ©marques, bien que le dernier fĂ»t le plus Ă©nergique et le plus rĂ©solu), il Ă©tait en mĂŞme temps soutenu par la garnison considĂ©rable de 1,500 LacĂ©dæmoniens et alliĂ©s. De ces hommes, le plus hardi Ă crĂ©er des mesures agressives, bien que presque le plus jeune, Ă©tait PĂ©lopidas, dont l'audace et le dĂ©vouement absolu, dans une entreprise qui semblait entièrement dĂ©sespĂ©rĂ©e, se communiquèrent bientĂ´t Ă une poignĂ©e de ses compagnons. Les exilĂ©s, qui entretenaient constamment une correspondance secrète avec leurs amis de ThĂŞbes, se sentaient assurĂ©s de la sympathie des citoyens en gĂ©nĂ©ral, s'ils pouvaient une fois frapper un coup. Cependant il ne fallait rien moins que faire pĂ©rir les quatre chefs, Leontiadès et ses collègues, et personne dans la ville ne voulait se dĂ©vouer pour une tentative si dangereuse et si dĂ©sespĂ©rĂ©e. Ce fut cette conspiration que PĂ©lopidas, Mellon et cinq ou dix autres exilĂ©s (le nombre de la troupe entière est donnĂ© diffĂ©remment, les uns disant sept, les autres douze), entreprirent d'exĂ©cuter. Beaucoup de leurs amis de ThĂŞbes entrèrent dans l'affaire comme auxiliaires, qui ne s'y seraient pas embarquĂ©s comme auteurs principaux. De tous les auxiliaires, le plus efficace et le plus indispensable fut Phyllidas, le secrĂ©taire des polĂ©marques; après lui, CharĂ´n, homme Ă©minent et ardent patriote. Phyllydas, ayant Ă©tĂ© envoyĂ© Ă Athènes pour affaire officielle, entra en confĂ©rence secrète avec les conspirateurs, concerta avec eux le jour de leur arrivĂ©e Ă ThĂŞbes et mĂŞme s'engagea Ă leur fournir un accès auprès des polĂ©marques eux-mĂŞmes. Charon promit non-seulement de les cacher dans sa maison, jusqu'Ă ce que le moment de frapper leur coup fĂ»t venu, — mais encore il s'inscrivit pour prendre part Ă l'attaque armĂ©e. NĂ©anmoins, malgrĂ© ces encouragements partiels, le plan paraissait encore dĂ©sespĂ©rĂ© Ă beaucoup de gens qui en dĂ©siraient sincèrement le succès. Epaminondas, par exemple, que nous voyons paraĂ®tre maintenant devant nous pour la première fois, - qui rĂ©sidait Ă ThĂŞbes, et non-seulement partageait les vues politiques de PĂ©lopidas, mais encore Ă©tait attachĂ© Ă lui par une intime amitiĂ©, dissuada d'autres personnes de se mĂŞler de cette tentative, et refusa d'y participer. (XĂ©nophon, HellĂ©niques, Traduction par Jean-Baptiste Gail, 1836 - fr.wikisource.org). "sept conjurĂ©s" Ce fut assez de sept bannis pour exterminer tous les ThĂ©bains qui avaient introduit les LacĂ©dĂ©moniens dans la forteresse, ces mĂŞmes ThĂ©bains qui avaient voulu l’asservissement de leur patrie pour en usurper la souverainetĂ© (XĂ©nophon, HellĂ©niques, Traduction par Jean-Baptiste Gail, 1836 - fr.wikisource.org). "banquet" Les polĂ©marques sortant de charge, cĂ©lĂ©braient les Aphrodisies. [...] Le jour pour l'exĂ©cution de l'entreprise fut fixĂ© par Phyllidas le secrĂ©taire, qui avait prĂ©parĂ© un banquet du soir en l'honneur d'Archias et de Philippos, afin de cĂ©lĂ©brer l'Ă©poque oĂą ils sortaient de charge comme polĂ©marques, — et qui avait promis Ă cette occasion d'amener en leur compagnie quelques femmes remarquables par leur beautĂ©, aussi bien que des meilleures familles de Thèbes. [...] De concert avec le corps gĂ©nĂ©ral des exilĂ©s thĂŞbains Ă Athènes, qui se tenaient prĂŞts sur la frontière de l'Attique, avec quelques AthĂ©niens, leurs amis politiques, Ă marcher sur ThĂŞbes dès qu'ils en recevraient l'avis, et de concert Ă©galement avec deux des dix strategi d'Athènes, qui prirent sur eux d'appuyer secrètement l'entreprise, sans un vote public; PĂ©lopidas, MellĂ´n et leur cinq compagnons franchirent le KithærĂ´n, se rendant d'Athènes Ă ThĂŞbes. Il faisait un temps pluvieux, vers le mois de dĂ©cembre 379 avant J.-C.; ils Ă©taient dĂ©guisĂ©s en paysans ou en chasseurs, sans autres armes qu'un poignard cachĂ©, et ils franchirent les portes de ThĂŞbes un par un Ă la nuit tombante, prĂ©cisĂ©ment au moment oĂą les derniers gens de ferme rentraient chez eux de leurs champs. Ils arrivèrent tous sains et saufs Ă la maison de CharĂ´n, le rendez-vous dĂ©signĂ©. (XĂ©nophon, HellĂ©niques, Traduction par Jean-Baptiste Gail, 1836 - fr.wikisource.org). "trois" Revenus Ă leur fĂŞte, Archias et Philippos pressèrent impatiemment Phyllidas d'introduire les femmes selon sa promesse. Alors le secrĂ©taire sortit et amena dans une chambre voisine les conspirateurs, revĂŞtus de costumes de femme; puis revenant auprès des polĂ©marques, il leur apprit que les femmes n'entreraient pas avant que les domestiques fussent d'abord congĂ©diĂ©s. [...] Archias et Philippos furent tuĂ©s sur-le-champ, après n'avoir fait que peu de rĂ©sistance; mais Kabeirichos, avec sa lance, essaya de se dĂ©fendre, et pĂ©rit ainsi avec les autres, bien que les conspirateurs n'eussent pas eu dans l'origine l'intention de lui Ă´ter la vie (XĂ©nophon, HellĂ©niques, Traduction par Jean-Baptiste Gail, 1836 - fr.wikisource.org). Deux autres Ayant rĂ©ussi jusque-lĂ , Phyllidas conduisit trois des conspirateurs - PĂ©lopidas, KephisodĂ´ros et Damokleidas Ă la maison de LeontiadĂŞs, oĂą il obtint d'ĂŞtre admis en se disant porteur d'un ordre des polĂ©marques. LeontiadĂŞs se reposait après souper, avec sa femme assise Ă ses cĂ´tĂ©s, filant de la laine, quand ils entrèrent dans sa chambre. Étant brave et plein de force, il se leva prĂ©cipitamment, saisit son Ă©pĂ©e, et blessa mortellement KephisodĂ´ros Ă la gorge; une lutte dĂ©sespĂ©rĂ©e s'ensuivit entre lui et PĂ©lopidas dans l'entrĂ©e Ă©troite de la porte, oĂą un troisième n'avait pas de place pour approcher. A la fin cependant PĂ©lopidas le renversa et le tua; puis ils se retirèrent, en enjoignant avec menaces Ă sa femme de garder le silence, et fermèrent la porte après eux en ordonnant pĂ©remptoirement qu'on ne la rouvrit pas. Ils se rendirent ensuite Ă la maison d'HypatĂŞs, qu'ils tuèrent pendant qu'il cherchait Ă se sauver sur le toit. Les quatre grands chefs du parti philolaconien dans ThĂŞbes ayant Ă©tĂ© Ă ce moment mis Ă mort, Phyllidas se dirigea vers la prison avec les conspirateurs. DĂ©livrer les prisonniers, hommes probablement pour la plupart professant la mĂŞme politique que les conspirateurs, leur fournir des armes prises aux dĂ©pouilles des batailles suspendues dans les portiques voisins, et les ranger en ordre de combat près du temple d'AmphiĂ´n, tels furent les actes suivants; ensuite ils commencèrent Ă sentir quelque assurance de sĂ»retĂ© et de triomphe. Epaminondas et Gorgidas, informĂ©s de ce qui s'Ă©tait passĂ©, furent les premiers Ă paraĂ®tre en armes avec quelques amis pour soutenir la cause; tandis qu'une proclamation fut faite partout Ă haute voix par les hĂ©rauts, annonçant que les despotes Ă©taient tuĂ©s, ThĂŞbes Ă©tait libre, que et que tous les ThĂŞbains qui faisaient cas de la libertĂ© eussent Ă se rassembler en armes dans la place du marchĂ©. Il y avait Ă ce moment Ă ThĂŞbes beaucoup de trompettes qui Ă©taient venus pour disputer le prix Ă la fĂŞte des Herakleia qui approchait. Hipposthenidas engagea ces hommes Ă sonner de leurs trompettes dans les diffĂ©rentes parties de la ville, et Ă exciter ainsi partout les citoyens Ă prendre les armes. Bien que pendant les tĂ©nèbres la surprise fĂ»t le sentiment dominant, et que personne ne sĂąt que faire, — cependant, aussitĂ´t que le jour commença Ă poindre et que la vĂ©ritĂ© finit par ĂŞtre connue, il n'y eut qu'un sentiment de joie et d'enthousiasme patriotique dans la majoritĂ© des citoyens (XĂ©nophon, HellĂ©niques, Traduction par Jean-Baptiste Gail, 1836 - fr.wikisource.org). "navire" : Thèbes Ainsi Thebes, Ville de BĂ©otie, est aussi appellĂ©e "kibĂ´tion", une petite Arche, Ă cause du Navire dans lequel Cadmus passa en Europe (Physique sacrĂ©e, ou histoire naturelle de la Bible. Traduit du latin de Mr. Jean-Jacques Scheuchzer, 1732 - books.google.fr). Le couffin dans lequel MoĂŻse est placĂ© par sa mère sur le Nil est appelĂ© "theba" (Exode II,3). Le mot hĂ©breu, ou plutĂ´t Ă©gyptien, est theba; il n'est employĂ© dans la Bible qu'ici et en parlant de l'arche de NoĂ© (tandis que l'arche de l'alliance est appelĂ©e arĂłn). Il dĂ©signe proprement les coffres ou cercueils dans lesquels les Egyptiens renfermaient les momies (La Bible annotĂ©e par une sociĂ©tĂ© de ThĂ©ologiens et de pasteurs, Tome 7, 1889 - books.google.fr). En hĂ©breu l'arche est Theba dont la signification est cista, corbeille; parce que le vaisseau de NoĂ© avait la forme d'une corbeille dont la partie supĂ©rieure devait ĂŞtre, on le suppose, une voĂ»te, d'oĂą lui vient le nom de arca, arche (Exode 6,13) (Enrique Onffroy de Thoron, La langue primitive depuis Adam jusqu'Ă Babel, son passage en AmĂ©rique, oĂą elle est encore vivante, 1886 - books.google.fr). "deux classes" Classis (flotte, catĂ©gories de la population, divisions d'une armĂ©e rangĂ©e en bataille) est la transcription du grec klasis (fraction). Navila ou nauta (marinier, matelot) est un mot grec (Revue archĂ©ologique, Volume 79, 1884 - books.google.fr). Les poĂ«tes ont appliquĂ© ce mot : Classis Ă un seul navire. Virgile dit, Eneid., liv. VI, v. 334 : Cernit ibi mastos, et mortis honore carentes, Leucaspim, et Lyciæ ductorem Classis Orontem (Augustin Jal, Glossaire nautique: rĂ©pertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes, Tome 1, 1848 - books.google.fr). Thèbes avait rĂ©ussi Ă repousser les invasions spartiates de 378 et 377, mais les dommages causĂ©s Ă ses rĂ©coltes Ă©taient lourds. La ville Ă©tait maintenant remplie d'exilĂ©s, des dĂ©mocrates qui avaient fui les rĂ©gimes imposĂ©s par Sparte durant son occupation de la BĂ©otie. Tandis qu'AgĂ©silas se retirait pour soigner sa jambe malade Ă Sparte, les ThĂ©bains durent avoir recours Ă des importations de nourriture pour compenser la pĂ©nurie qu'il avait dĂ©clenchĂ©e. Cette quĂŞte fut Ă l'origine d'un Ă©pisode qui intrigua XĂ©nophon, l'auteur des HellĂ©niques, car il avait trait Ă un problème toujours prĂ©sent dans son esprit, celui de l'erĂ´s. Thèbes n'avait pas accès au rivage septentrional de la mer Noire (territoire de l'actuelle Ukraine), le grenier Ă blĂ© d'oĂą provenait une grande partie de l'approvisionnement d'Athènes. La citĂ© devait se tourner vers le port de Pagases, en Thessalie, d'oĂą s'Ă©tait embarquĂ© Jason, disait-on, Ă bord de l'Argo. Un autre Jason y occupait le pouvoir – Jason de Phères avec qui nous ferons bientĂ´t plus amplement connaissance –, et Thèbes s'Ă©tait alliĂ©e avec son rĂ©gime (James Romm, Le Bataillon sacrĂ©, traduit par Christophe Beslon, 2022 - books.google.fr). 56. Les ThĂ©bains, vivement pressĂ©s par la disette de blĂ©, vu que, depuis deux ans, ils n'avaient rien rĂ©coltĂ© sur leur territoire, envoyèrent Ă Pagases deux trières et des hommes, porteurs de dix talents, pour acheter du blĂ©. Pendant qu'ils ramassaient le blĂ©, le LacĂ©dĂ©monien AlcĂ©tas, qui gardait OrĂ©os, Ă©quipa trois trières en prenant soin que rien n'en transpirât. Quand le blĂ© fut en route, AlcĂ©tas le saisit avec les trières qui le portaient et prit vivant l'Ă©quipage, qui ne se montait pas Ă moins de trois cents hommes. Il les enferma dans la citadelle oĂą il logeait lui-mĂŞme. 57. Il avait dans sa suite un jeune garçon d'OrĂ©os, très distinguĂ©, Ă ce qu'on disait, et il descendait de l'acropole pour s'occuper de lui. Les prisonniers ayant remarquĂ© sa nĂ©gligence, s'emparent de l'acropole et la ville se rĂ©volte. Dès lors, les ThĂ©bains eurent toute facilitĂ© pour se ravitailler en blĂ© (XĂ©nophon, Les HellĂ©niques, Livre V, traduit par Eugène Talbot, 1859 - remacle.org). XĂ©nophon ne consacre que quelques phrases Ă cet incident, mais nul autre auteur n'en fait mention (James Romm, Le Bataillon sacrĂ©, traduit par Christophe Beslon, 2022 - books.google.fr). "grand" : Jason de Phères 31. Quoi qu'il en soit, cet homme si puissant et qui roulait dans sa tĂŞte tant de si vastes desseins, venait un jour de passer en revue sa cavalerie de PhĂ©rĂ©ens pour s'assurer de sa valeur. Au moment oĂą il s'asseyait pour rĂ©pondre Ă ceux qui s'approchaient pour lui faire une requĂŞte, sept jeunes gens s'avancèrent comme s'ils avaient un diffĂ©rend entre eux et l'assassinèrent et le massacrèrent. 32. Les gardes qui Ă©taient près de lui se portèrent rĂ©solu-ment Ă son secours et tuèrent d'un coup de lance un des conjurĂ©s au moment mĂŞme oĂą il frappait Jason; un autre fut pris au moment oĂą il montait Ă cheval et mourut criblĂ© de blessures. Les autres s'Ă©lancèrent sur des chevaux prĂ©parĂ©s Ă l'avance et s'Ă©chappèrent. Ils furent accueillis avec honneur dans la plupart des villes grecques oĂą ils passèrent : c'est la preuve que les Grecs redoutaient fort qu'il ne devĂ®nt tyran (XĂ©nophon, Les HellĂ©niques, Livre VI, traduit par Eugène Talbot, 1859 - remacle.org). "mail... luy tire" : jeu de balle Deux bases sont trouvĂ©es dans le mur bati par Themistocle, en 478. Elles ont Ă©tĂ© mises au jour en 1922 et devaient supporter des statues funĂ©raires de Kouroi. Sur les faces latĂ©rales, visibles au spectateur, elles sont decorĂ©es des reprĂ©sentations en bas relief. La seconde base, inferieure au point de vue artistique, n'est pourtant pas moins remarquable. Sur deux faces, se voit un dĂ©filĂ© de chars et des guerriers : thème très commun aux vases de la mĂŞme Ă©poque. Sur la face du milieu, au contraire, se voit une scène de palestre, qui n'est pas connue par ailleurs. Deux jeunes gens jouent et quatre s'apprĂŞtent Ă jouer Ă la balle avec de bâtons recourbĂ©s, qui rappellent le hocquey ou le golf ("keretizontes" Ă©tait le nom probable de joueurs de ce jeu) (Semmi Papaspyridi, Guide du musĂ©e national d'Athènes : marbres, bronzes et vases, 1927 - books.google.fr, Jouer dans l'AntiquitĂ©, 1990 - books.google.fr). Le jeu de la balle semble avoir Ă©tĂ© en usage chez les anciens Grecs, car Homère y fait allusion dans deux passages de l'OdyssĂ©e. Ulysse, dans l'Ă®le des PhĂ©aciens (Od. VIII, 370), assiste Ă des danses et Ă des jeux que l'on cĂ©lèbre en son honneur. A vrai dire, il ne s'agit pas dans ce passage d'un vĂ©ritable jeu de balle , mais plutĂ´t d'une sorte de danse ou d'exercice rythmĂ©, dans lequel les joueurs lançaient et recevaient une balle tour Ă tour. Le poĂ«te nous a conservĂ© les noms des deux jeunes gens qui s'y livraient : c'Ă©tait Halios et Laodamas. «Ils prirent une belle balle couleur de pourpre qu'avait faite l'habile Polybe; l'un la lança vers la blanche nuĂ©e arrière, l'autre, bondissant, la saisit habilement avant qu'elle retombât Ă terre» (Henry d'Allemagne, MusĂ©e rĂ©trospectif de la classe 100, jeux, Ă l'Exposition universelle internationale de 1900, Ă Paris, 1903 - books.google.fr). ÉPISCYRE, substantif masculin, & terme d'Antiquaires : Espèce de jeu de balle ou de longue paume qui Ă©toit en usage chez les Grecs (Le Grand Vocabulaire François, Tome 9, 1769 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Episkyros). On sait qu'HĂ©rodote attribue l'invention de presque tous les jeux aux Lydiens. Pline (VIII, Lv1), dans le chapitre assez long qu'il a consacrĂ© aux inventeurs, nous donne Pythus comme celui de la balle Ă jouer. D'après AthĂ©nĂ©e (I, p. 14, D), «Agallis, grammairien de Corcyre, pour en faire honneur Ă une compatriote, attribue l'invention de la balle Ă Nausicaa; DicĂ©arque aux Sicyoniens; Ippase aux LacĂ©dĂ©moniens.» Pour Nausicaa, nous savons que le point de dĂ©part de la tradition qui lui prĂŞte une telle invention est dans Homère, qui a crĂ©Ă© la gracieuse figure de la jeune CorcyrĂ©enne. Si d'autre part on a pu attribuer cette invention aux Sicyoniens et aux LacĂ©dĂ©moniens, cela vient de ce qu'Ă la vĂ©ritĂ© nulle part les exercices du corps n'Ă©taient cultivĂ©s aussi soigneusement et aussi sĂ©vèrement qu'Ă Sparte, et probablement Ă Sicyone. Un auteur LacĂ©dĂ©monien, nommĂ© Timocrate, avait fait un traitĂ© sur cette matière. AthĂ©nĂ©e qui en parle l'avait certainement lu, et sans doute aussi Pollux; de telle sorte que, suivant l'usage des polyographes et des lexicographes de puiser leurs connaissances dans des traitĂ©s antĂ©rieurs, il est fort possible que les jeux de balle les plus usitĂ©s, que nous dĂ©crivent AthĂ©nĂ©e et Pollux, soient ceux que l'on pratiquait spĂ©cialement Ă Sparte (Louis Becq de Fouquières, Les Jeux des anciens, leur description, leur origine, 1869 - books.google.fr). Lorsqu'il jouait au jeu de paume, Denis l'Ancien Tyran de Syracuse ne confiait son Ă©pĂ©e qu'Ă ce jeune favori appelĂ© LĂ©on. Un jour un de ses courtisans lui ayant dit en riant: «VoilĂ donc une personne Ă qui votre vie est confiĂ©e,» et le jeune homme ayant souri, Denys les fit mourir tous les deux. L'un, dit Ciceron, pour avoir indiquĂ© un moyen de l'assassiner, l'autre pour l'avoir approuvĂ© par un sourire (Biographie universelle ancienne et moderne, Tome 10 : Daa - Dhy, 1855 - books.google.fr). Sur les trirèmes que Denys l'Ancien envoya au secours des LacĂ©dĂ©moniens, entre les annĂ©es 390 et 370 avant J.-C., au rapport de Diodore de Sicile (XV, 47, § 7), se trouvaient dĂ©jĂ des Celtes. XĂ©nophon (Historiæ Grecæ, VII, 1, § 20) nous le dit en toutes lettres. «Les vingt trirèmes envoyĂ©es aux LacĂ©dĂ©moniens portaient des Celtes et des Ibères.» (Alexandre Bertrand, ArchĂ©ologie celtique et gauloise, Tome 1, 1876 - books.google.fr). M. Ouseley, ambassadeur anglais en Perse au dĂ©but du XIXe siècle, profitant des recherches de Du Cange, qui avoit remarquĂ© le rapport frappant du mot français chicane [jeu de paume Ă cheval] avec le grec barbare "tzukanizein" et "tzukanisèrion", reconnoĂ®t l'origine, tant du mot français que des mots grecs, dans le persan tchougan, qui signifie proprement l'instrument ou bâton recourbĂ© avec lequel on jette la balle (Bibliographie : Travels in various countries of the East de William Ouseley, Journal des savants, Volume 95, 1819 - books.google.fr). Le chaugan, chogan, chawgan ou tchovgan est le nom perse du polo. Il signifierait «maillet». Le jeu a commencĂ© Ă se dĂ©velopper Ă l’époque du roi Darius Ier (-522 - -486) comme entraĂ®nement pour la garde royale et pour la cavalerie. Par la suite il devient un jeu très prisĂ© Ă la cour perse. Selon le Pseudo-Callisthène, Darius III aurait envoyĂ© Ă Alexandre le Grand une balle et un maillet «lui signifiant ainsi que le jeu convenait mieux Ă son jeune âge et Ă son inexpĂ©rience que les activitĂ©s guerrières». Alexandre aurait rĂ©pondu «La balle est la terre, et je suis le maillet», confiant en ses conquĂŞtes futures (fr.wikipedia.org - Chaugan). Darius III est le descendant d'Artaxerxès II, lui mĂŞme issu de Darius Ier, bĂ©nĂ©ficiaire de la conjuration des sept Perses qui Ă©limina le faux Smerdis, qui aurait remplacĂ© Bardiya, fils de Cyrus II le Grand (Christian Settipani, Nos ancĂŞtres de l'AntiquitĂ©: Études des possibilitĂ©s de liens gĂ©nĂ©alogiques entre les familles de l'AntiquitĂ© et celles du haut Moyen Ă‚ge europĂ©enne, 1991 - books.google.fr). Isocrate DENARIUS, a, um. Plin. H. De dix, Qui contient dix (Guy Tachard, Dictionarium novum latino-gallicum, 1687 - books.google.fr). Dans la Vie des dix orateurs de Plutarque ou du Pseudo Plutarque, on lit du rhĂ©teur Isocrate : XVIII. Lon dit qu'il courut en carriere, estant encore jeune enfant, car on le voit de bronze au chasteau, dedans le jeu de paulme des presbtres de Minerve, Ă cheval, ainsi comme aucuns ont dit (Oeuvres de Plutarque: Oeuvres mĂŞlĂ©es, traduit par Amyot, Tome IV, 1820 - books.google.fr). Jacques Amyot, nĂ© Ă Melun le 30 octobre 1513 et mort Ă Auxerre le 6 fĂ©vrier 1593, est un prĂ©lat français et l'un des traducteurs les plus renommĂ©s de la Renaissance. Il est inhumĂ© Ă Auxerre (fr.wikipedia.org - Jacques Amyot (Ă©vĂŞque)). Isocrate (Athènes 436 – 338 av. J.-C.) est l'un des dix orateurs attiques (fr.wikipedia.org - Isocrate). The verb "keretizein" is very rare (Hesychius with an unclear gloss, Pseudo-Plutarch Lives of the Ten Orators 839c, where most editors emend it to "kelètisai", "kelètizĂ´" "ride a horse": "He is said to have run a race on a swift horse") (hellenisteukontos.blogspot.com, Bibliothèque grecque, Isocrates, Tome 2, 1807 - books.google.fr). M.Edmond Pottier prĂ©sente de la part d'un savant grec, M. G. P. Oikonomos, une Ă©tude, publiĂ©e dans l'ArchĂ©ologikon Deltion d'Athènes 1921, sur les curieux bas-reliefs archaĂŻques dont M. Homolle a prĂ©sentĂ© les photographies Ă l'AcadĂ©mie et qu'il a commentĂ©s devant elle. L'auteur s'attache Ă montrer que les Ă©phèbes jouant au hockey, en poussant une balle avec des crosses recourbĂ©es, Ă©taient dĂ©signĂ©s par le terme de "kerètizontes" et qu'on a corrigĂ© Ă tort certains textes grecs, en particulier celui d'Isocrate relatif Ă une statue d'enfant placĂ©e dans la Sphairistra des ArrhĂ©phores sur l'Acropole d'Athènes : les manuscrits portent "kerèzĂ´n" qu'on a changĂ© en "chelètizĂ´n", ce qui donne un tout autre sens, celui de la course Ă cheval. Cette observation peut amener Ă modifier nos idĂ©es sur d'autres Ĺ“uvres d'art cĂ©lèbres, comme les pueri celetizontes de Canachos et d'HĂ©gias, qui pourraient ĂŞtre des ceretizontes. DĂ©jĂ Faber, dans ses Agonistica publiĂ©s en 1814, avait d'une façon très pĂ©nĂ©trante indiquĂ© cette solution; mais on n'avait pas tenu compte de son explication (Livres offerts. In: Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 66? annĂ©e, N. 5, 1922 - www.persee.fr). Le premier rituel citĂ©, le jeu de balle, a, lui aussi, de notables parallèles grecs. C'est Ă Sparte surtout, Ă nouveau, qu'il est le mieux connu, et ceci dans des conditions qui ne laissent aucun doute sur sa valeur probatrice : selon Pausanias, Ă©taient, institutionnellement, sphaire?s, «joueurs de balle», les jeunes gens situĂ©s exactement entre le stade d'Ă©phèbe et celui des ándres, «hommes» adultes. Quoique de nature diffĂ©rente, l'Ă©preuve du jeu de balle Ă©tait conceptuellement très proche du combat de l'Ă®le Platanistas : selon XĂ©nophon, «on divise en deux camps les joueurs de ballon», et une scholie Ă Platon prĂ©cise : «Parfois on jetait aussi un ballon ou un autre objet et le premier qui le saisissait Ă©tait le vainqueur, cette Ă©preuve Ă©tait chez eux très importante». Un rugby rĂ©duit Ă la mĂŞlĂ©e, telle Ă©tait la sphaira epĂskuros lacĂ©dĂ©monienne, comme le confirme aussi Lucien : «Souviens-toi, si jamais tu vas Ă Sparte, de ne pas te moquer d'eux et de ne pas croire qu'ils se donnent du mal en pure perte lorsque, dans le théâtre, se jetant l'un sur l'autre, ils se battent pour un ballon», ou, ajoute-t-il, «lorsqu'au combat du Platanistas ils sont Ă©galement nus». Or, ces deux Ă©preuves sont les seules qui requĂ©raient l'office d'une catĂ©gorie spĂ©cifique de magistrats, les bĂduoi. Enfin, si une statue d'Hèraklès contemplait les Ă©phèbes se battant dans l'Ă®le, il y avait, dit Pausanias, «une statue ancienne d'Hèraklès Ă laquelle sacrifiaient les sphaireĂŻs». En Europe occidentale Ă©galement, celtique et post-celtique, le jeu de balle est largement attestĂ© (c'est l'origine des nĂ´tres !), et il est Ă©galement liĂ© Ă l'entraĂ®nement des jeunes gens : les garçons d'Emain Macha, la capitale des Ulates irlandais, s'affrontaient Ă la balle en deux camps (Bernard Sergent, HomosexualitĂ© et initiation chez les peuples indo-europĂ©ens, 1996 - books.google.fr). La plupart des modernes ne jugent pas devoir douter du fait que Jason avait envisagĂ© l'Ă©ventualitĂ© d'une guerre panhellĂ©nique contre la Perse. Selon M. Sordi, lors des Jeux Pythiques de 370, auxquels il se prĂ©para en faisant un grand Ă©talage de force et de richesse (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 4, 29-30), Jason voulait obtenir des Grecs le commandement suprĂŞme de la guerre contre les Perses. Il avait mis en place une sĂ©rie d'initiatives, depuis la mĂ©diation entre Sparte et Thèbes après Leuctres (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 4, 22-25) 21 jusqu'Ă l'occupation d'HĂ©raclĂ©e de Trachis (qui assurait le contrĂ´le des Thermopyles et le passage Ă travers la Grèce centrale: XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 4, 27; Diodore, XV 57, 2), depuis l'adoption de la prostasia des Jeux delphiques jusqu'Ă la revendication de la prĂ©sidence de l'amphictyonie aux Thessaliens: ces initiatives pouvaient sembler liĂ©es Ă la volontĂ© de lancer en Grèce une guerre de libĂ©ration contre l'impĂ©rialisme de Sparte, que Jason avait dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e en 375/4 (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 1, 10), mais en rĂ©alitĂ©, maintenant qu'une telle guerre n'Ă©tait plus d'actualitĂ© après Leuctres, elles avaient pour but d'assurer la stabilitĂ© au front grec. Il est par consĂ©quent probable que l'expĂ©dition contre les Perses, qui impliquait cette stabilitĂ© (comme le prouve le cas de Philippe) ait fait partie des projets que caressait Jason; et ses liens avec Isocrate peuvent avoir jouĂ© un rĂ´le dans ce sens. Quoiqu'il n'apparaisse nulle part qu'Isocrate se soit adressĂ© Ă Jason pour lui soumettre le projet, comme il le fit avec AgĂ©silas, Denys l'Ancien, Alexandre de Phères et enfin avec Philippe, il a dĂ©jĂ Ă©tĂ© soutenu par G. Mathieu que Jason, dont nous avons dĂ©jĂ rappelĂ© la vaste culture, a puisĂ© son inspiration pour ses plans anti-perses – ou tout au moins pour une propagande efficace fondĂ©e sur ces plans – dans le PanĂ©gyrique d'Isocrate, comme le rĂ©vèlent les analogies existantes entre cet ouvrage et le discours de Jason rapportĂ© par Polydamas (comme l'utilisation des exemples des Dix Mille et d'Agesilas : S 144); on peut du reste observer que, lorsque Jason rappelle que la pratique de l'esclavage rend les Perses faciles Ă battre, il offre un point de contact significatif avec la pensĂ©e d'Isocrate. Il convient Ă prĂ©sent de se demander, après l'examen des passages, ce qui a suscitĂ© l'intĂ©rĂŞt d'Isocrate Ă l'Ă©gard de Jason, dont il vante la xenia dans ses Ă©crits aux successeurs de ce dernier en 355/4 et qu'il propose Ă Philippe comme modèle Ă imiter en 346. Il est fait gĂ©nĂ©ralement rĂ©fĂ©rence fait que Jason reprĂ©sente un exemple de ces pouvoirs autocratiques qui intĂ©ressaient Isocrate et que, d'Évagoras Ă Philippe, on retrouve de manière insistante dans son oeuvre, dans le cadre du dĂ©bat sur les caractĂ©ristiques du bon gouvernant. En effet, XĂ©nophon souligne Ă plusieurs reprises Ă propos de Jason une sĂ©rie de qualitĂ©s qu'Isocrate apprĂ©ciait certainement beaucoup chez un souverain : les compĂ©tences militaires (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 1, 15-16) les capacitĂ©s de commandement et la rĂ©sistance Ă la fatigue (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 1, 6), l'habiletĂ© Ă se crĂ©er des alliĂ©s (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 1, 5 et 7; VI 4, 28; cf. Diodore, XV 60, 1-2), les capacitĂ©s diplomatiques et de mĂ©diation (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 4, 22-25), la prĂ©fĂ©rence pour les rapports fondĂ©s sur la collaboration et sur le consensus plutĂ´t que sur l'utilisation de la force (XĂ©nophon, HellĂ©niques, VI 1, 7), la rapiditĂ© et l'efficacitĂ© dans l'action (Xenophon, HellĂ©niques, VI4, 21) (Cinzia Bearzot, Studi su Isocrate (1980-2000), 2021 - books.google.fr). On attribue Ă Isocrate le PlataĂŻque (372/371), ouvrage dirigĂ© contre Thèbes et sa politique hĂ©gĂ©monique qui la conduisit Ă ravager la ville de PlatĂ©es. Si Isocrate n'appelle pas Ă un rapprochement d'Athènes avec Sparte, il traite cette dernière moins sĂ©vèrement que Thèbes. Le changement d'alliance ne tardera pas après le congrès de 371 auprès du Grand Roi, et après la victoire de Leuctres des ThĂ©bains sur les LacĂ©dĂ©moniens (Paul ClochĂ©, Thèbes de BĂ©otie, 1950 - books.google.fr). Le dialogue platonicien comporte une part de jeu. C’est aussi le jeu de balle ("sphairinda") : dans Euthydème (277c) le sophiste (Dionysodore) saisit la parole comme la balle au bond et prend pour cible le garçon (Clinias). Dans le ThĂ©Ă©tète (146a) il y a deux jeux dans une mĂŞme phrase, la balle et jeu du roi et de l’âne ("basilinda"). Et Ă la fin de la Lettre 13 (dont l’authenticitĂ© est douteuse) Platon demande de saluer «tes compagnons du jeu de balle» (363 d) Ă prendre Ă©videmment dans le sens mĂ©taphorique d’un salut Ă ton cercle de discussion (Pierre Billouet, le jeu comme symbole philosophique, HĂ©raclite - Platon, 2019 - snphi.fr). A la fin de l'Euthydème, Criton raconte qu'il a entendu un jour ce propos : «La philosophie mĂ©rite d'autant moins l'estime qu'elle ne rapporte absolument aucun profit.» — «Qui parlait ainsi ?» demande Socrate. — a Ce n'est point un orateur, et je ne crois pas qu'il ait jamais plaidĂ©; mais on dit qu'il sait fort bien le droit, et qu'il compose d'excellents plaidoyers pour les autres.» — «J'entends : c'est un de ceux que Prodicus plaçait entre la politique et la philosophie; ils se tiennent pour de très habiles gens, et se flattent de passer pour tels dans l'esprit de la plupart des hommes ; mais ils s'imaginent que les philosophes seuls empĂŞchent leur rĂ©putation d'ĂŞtre universelle, et dès lors ils se persuadent que s'ils pouvaient les dĂ©crier et les rendre mĂ©prisables, ils jouiraient sans conteste d'une gloire pleine et entière... Ces demi-politiques et ces demi-philosophes ne doivent prendre rang qu'après les philosophes et les politiques : et cependant ils se placent sans façon au-dessus) d'eux. Il faut avoir de l'indulgence pour leur vanité». L'expression dont se sert Socrate s'applique merveilleusement Ă Isocrate. Mais passons de l'Euthydème au ThĂ©Ă©tète : ni la satire ne paraĂ®tra moins fine, ni le portrait moins ressemblant : Quand un homme dont l'âme est petite, âpre et exercĂ©e Ă la chicane, est appelĂ© Ă s'expliquer sur la justice et l'injustice, sur leur nature, sur ce qui les distingue l'une de l'autre et de tout le reste, il rend les armes au philosophe; suspendu en l'air et peu accoutumĂ© Ă contempler de si haut les objets, la tĂŞte lui tourne; il est Ă©tonnĂ©, interdit; il ne sait ce qu'il dit, et il apprĂŞte Ă rire Ă quiconque a reçu une Ă©ducation supĂ©rieure Ă celle des esclaves». Tout cela, on en conviendra, ne tĂ©moigne pas d'une sympathie bien vive. Mais les choses vont changer. Sur ces entrefaites, Platon a achevĂ© et publiĂ© sa RĂ©publique, et le succès de cette composition remarquable Ă tant de titres a ouvert les yeux Ă Isocrate sur ce qui sera dĂ©sormais sa vĂ©ritable mission. DĂ©jĂ dans son Busiris, il fait campagne commune avec Platon coontre les poètes et contre la mythologie ancienne, et cela en s'appuyant sur des arguments Ă peu près identiques. Plus tard, entrant dans une nouvelle manière et devenu le premier publiciste de son siècle, il va mĂ©riter, par l'Ă©lĂ©vation du style et des idĂ©es de son PanĂ©gyrique, les encouragements et les Ă©loges que Platon lui dĂ©cerne dans le Phèdre. Le grand philosophe, lui aussi, semble s'ĂŞtre converti. Le Gorgias et le Protagoras ont contre la rhĂ©torique du temps des railleries sanglantes : quant au Phèdre, c'est tout Ă la fois une rupture en règle signifiĂ©e par l'auteur Ă tous ceux qui trafiquent sans conscience de l'art et de la parole, et une apologie de ce mĂŞme art, ramenĂ© Ă sa vraie mĂ©thode et Ă son rĂ´le glorieux. En plus d'un passage, Platon laisse percer le dĂ©sir de fonder ou de voir se fonder sous sa direction une Ă©cole d'orateurs philosophes; c'est la rĂ©putation qu'Isocrate avait dĂ©jĂ , ou du moins qu'il pouvait acquĂ©rir sans effort. De leur maĂ®tre commun Socrate, le rhĂ©teur disert avait appris Ă mettre les idĂ©es morales en première ligne. Platon lui en sait grĂ©, dit M. Croiset, et en reconnaissance de cette bonne intention, il ne dit de lui qu'un mot, et un mot d'Ă©loge (Charles Huit, Platon et Isocrate. In: Revue des Études Grecques, tome 1, fascicule 1, 1888 - www.persee.fr). Du front large Polemon & Adamantius tĂ©moignent que le front Ă©tendu en longueur dĂ©note de tres-bons sens, & le naturel docile; Albert dit que c'est signe de vigueur de sens & de docilitĂ©, entendant la longueur d'vne aureille Ă l'autre; car souuent la longueur est confondue auec la largeur par les Escriuains. Plutarque Ă©crit que Platon auoit le front de cette forme: mesme Neanthes Autheur tres-fameux & celebre fondĂ© sur l'authoritĂ© de Diogene, assure qu'il estoit nommĂ© Platon vulgairement, Ă cause de la largeur du front & de la face, qu'il auoit ainsi grande. On remarque que Dantes Alaghierius quelque peu auant nos temps auoit le front de cette forme, ç'a estĂ© vn fameux PoĂ«te Italien (Giambattista Della Porta, La Physionomie humaine, 1655 - books.google.fr). Many ancient words for units of speech take bodily form. The constituent parts of utterances, whether verse or prose, are corporeal, such as fingers (Latin dactyli, Greek daktuloi), feet (Latin pedes, Greek podi), and limbs (Latin cola and membra, Greek kola). The temporal relationship of those concepts to the rise of writing is by no means clear, but with the papyrus book-roll the template of the human body became an organizing principle of composition and criticism, of synthesis and analysis. Take, for example, the Greek kephale and the Latin caput, both meaning “head.” Plato and Quintilian propose that a speech be constructed like a body (sĂ´ma, corpus), starting with a head. Isocrates and Cicero call a major point of a speech a “heading” (kephalaion, caput). Knocking the two heads together, Aristotle puns that attentive listeners would need no introductory orientation beyond an articulation of the “headings [kephalaiĂ´dĂ´s], so that the body has a head [sĂ´ma kephalèn].” (Michele Kennerly, Editorial Bodies: Perfection and Rejection in Ancient Rhetoric and Poetics, 2018 - books.google.fr). Acrostiche : SCL Q Koppa ou Qoppa est le nom ancien d’une lettre archaĂŻque de l’alphabet grec servant Ă noter un type de /k/. La lettre utilisĂ©e avec cette fonction («koppa littĂ©ral») a cependant disparu de l’alphabet classique mais a Ă©tĂ© conservĂ©e, sous une forme diffĂ©rente, dans la numĂ©ration pour noter le nombre 90 («koppa numĂ©ral»). Lorsque les peuples grecs ont empruntĂ© au VIIIe siècle avant l'ère chrĂ©tienne les lettres phĂ©niciennes pour crĂ©er leurs alphabets (il a en effet existĂ© de nombreuses moutures de l'alphabet grec avant que le modèle ionien de Milet ne s'impose Ă Athènes en -403), ils se sont servis de la lettre qof (on peut trouver d'autres noms, ceux des lettres phĂ©niciennes ne nous Ă©tant pas directement attestĂ©s mais Ă©tant reconstruits) pour transcrire l'allophone non pertinent [k soulignĂ©] du phonème /k/, son qui, aux oreilles grecques, Ă©tait le plus proche de la valeur phĂ©nicienne de la lettre, Ă savoir [q] (fr.wikipedia.org - Koppa). Les lettres cadmĂ©ennes Ă©taient le plus ancien alphabet grec apportĂ©es par le phĂ©nicien Cadmus fondateur de Thèbes, selon la lĂ©gende (Sur la Paleographia graeca de Bernard de Montfaucon, Nouvelles de la rĂ©publique des lettres: 1708, Septembre - Decembre, 1708 - books.google.fr). La survivance de qoppa est attestĂ©e dans les lĂ©gendes des statères d'Olympie jusqu'Ă 470 (Revue de philologie, de littĂ©rature et d'histoire anciennes, 2006 - books.google.fr). Scillonte (Scillus, Scilus) Ă©tait une citĂ© antique de l'Élide, en Grèce. Dans l'AntiquitĂ©, Scillonte Ă©tait la ville principale de la Triphylie. ContrĂ´lĂ©e par Élis au Ve siècle av. J.-C., elle forma une confĂ©dĂ©ration avec les autres citĂ©s de Triphylie en 399 av. J.-C. XĂ©nophon y possĂ©dait un vaste domaine qu'il mit en valeur en s'inspirant des paradis, les domaines des rois de Perse. Il y passa plus de 20 ans, occupĂ© Ă la rĂ©daction de la plupart de ses ouvrages notamment l’Anabase (fr.wikipedia.org - Scillonte). Ă€ l'Ă©poque des invasions doriennes de 1100 av. J.-C., selon l’Iliade d'Homère, des tribus Ă©oliennes, dirigĂ©es par le chef peut-ĂŞtre mythique Oxylos, s'Ă©tablissent dans le pays et fondent par un synĹ“cisme la citĂ© d'Élis qui devient la capitale du pays. Le sanctuaire d'Olympie se dĂ©veloppa et devint un point culturel important qui devint un enjeu de rivalitĂ© entre citĂ©s ÉlĂ©ennes dont Pise (fr.wikipedia.org - Elide). Typologie Le report de 1853 sur la date pivot -379 donne -2611. Epoque du roi de Thèbes en Egypte AnoĂŻphès (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrĂ©e et prophane, ecclĂ©siastique et civile, depuis la crĂ©ation du monde, jusqu'Ă l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr). -2629, mort du Roi de Thèbes Marès, devenu sans doute indĂ©pendant après SĂ©sostris. Il est remplacĂ© par AnoĂŻphès, l'hermaphrodite, mort en -2609 (Jean-Baptiste-Claud Delisle de Sales, Histoire des hommes, ou histoire nouvelle de tous les peuples du monde: Partie de l'histoire ancienne, Tome 11, 1781 - books.google.fr). Hermaphrodite en raison de son appellation chez Eratosthène de "hyos epikoinos", "filius communis" : cf. l'adjectif "Ă©picène" en rapport avec l'un ou l'autre sexe (Pierre Maria Stanislaus GuĂ©rin Du Rocher, Histoire vĂ©ritable des temps fabuleux, Tome 1, 1824 - books.google.fr, Charles-François Dupuis, Origine de tous les cultes: ou religion universelle, Tome 12, 1794 - books.google.fr). Episkyros, or episcyrus ('upon the skyros'; also epĂkoinos, lit. 'upon the public') was an Ancient Greek ball game. The game was typically played between two teams of 12 to 14 players each, being highly teamwork-oriented. The game allowed full contact and usage of the hands. While it was typically men who played, women also occasionally participated. Although it was a ball game, it was quite violent (at least in Sparta) (en.wikipedia.org - Episkyros, Joannis Meursii Graecia Ludibunda, Sive, de Ludis Graecorum Liber Singularis. Accedit Danielis Souterii Palamedes, 1625 - books.google.fr). Dans le Banquet de Platon, Phèdre parle d'une armĂ©e exclusivement composĂ©e d'erastaĂ et de leur paidiká; Ă savoir le modèle qui servit pour la constitution du «bataillon sacré» de Thèbes peu après -378. Pour Aristophane, notre nature Ă©tait autrefois diffĂ©rente : il y avait trois catĂ©gories d'ĂŞtres humains, le mâle, la femelle, et l'androgyne. De plus, chaque ĂŞtre humain Ă©tait en fait une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages sur une tĂŞte unique, quatre oreilles, deux sexes, etc. Les humains se dĂ©plaçaient en avant ou en arrière, et, pour courir, ils faisaient des rĂ©volutions sur leurs huit membres. Le mâle Ă©tait un enfant du Soleil, la femelle de la terre, et l'androgyne de la Lune. Leur force et leur orgueil Ă©taient immenses. Chacun de ces ĂŞtres possĂ©dait un couple de sexe situĂ© au-dessus des fesses; leur reproduction s’effectuait non pas par l’union de ces derniers, mais bien plutĂ´t par le biais d’un mouvement par lequel ces ĂŞtres-doubles surgissaient de la terre, tout comme le font les cigales. DĂ©sireux de prendre la place des dieux, ils tentèrent de monter jusqu'au ciel pour les y combattre. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer, ne voulant pas anĂ©antir la race comme il avait pu le faire avec les Titans : il les coupa en deux comme un poissonnier coupe les poissons. Il demanda ensuite Ă Apollon de retourner leur visage et de coudre le ventre et le nombril du cĂ´tĂ© de la coupure. Mais chaque morceau, regrettant sa moitiĂ©, tentait de s'unir Ă elle : ils s'enlaçaient en dĂ©sirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus dĂ©cida donc de dĂ©placer les organes sexuels Ă l'avant du corps. Ainsi, alors que les humains surgissaient auparavant de la terre, un engendrement mutuel fut rendu possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. Alors, les hommes qui aimaient les femmes et les femmes qui aiment les hommes (moitiĂ©s d'androgynes) permettraient la perpĂ©tuitĂ© de la race; et les hommes qui aiment les hommes (moitiĂ©s d'un mâle), plutĂ´t que d'accoucher de la vie, accoucheraient de l'esprit. Ces derniers sont, selon l'Aristophane que prĂ©sente Platon, les ĂŞtres les plus accomplis, car purement masculins. Mais cette mention est profondĂ©ment ironique, quand on connaĂ®t les attaques et le mĂ©pris d'Aristophane pour les politiciens de son temps (fr.wikipedia.org - Le Banquet (Platon)). La question de l'homosexualitĂ© au sein du Bataillon sacrĂ© a Ă©tĂ© maintes fois dĂ©battue. Plutarque Ă©voque cette idĂ©e explicitement, mais il s'en distance en l'attribuant à «certains». [...] L'idĂ©e attribuĂ©e par Plutarque à «certains» n'est donc pas neuve et se retrouve dans le cercle socratique, sans qu'elle soit d'ailleurs sĂ©rieusement mise en avant : chez Platon, l'idĂ©e vient dans le discours de Phèdre, qui est le premier et qui prĂ©sente, en quelque sorte, une vision de l'amour appelĂ©e Ă ĂŞtre dĂ©passĂ©e par les autres discours. Chez XĂ©nophon, il est citĂ© par Socrate comme une boutade de Pausanias - qui se trouve ĂŞtre l'un des participants du Banquet de Platon -, et il s'emploie Ă critiquer cette idĂ©e. Ce faisant, il la prĂ©sente comme la norme (nomima) chez les ThĂ©bains : ceux-ci n'auraient pas de blâme moral particulier vis-Ă -vis de l'homosexualitĂ©, contrairement aux AthĂ©niens. La critique de XĂ©nophon vient du fait qu'il ne s'agit apparemment pas de la pĂ©dĂ©rastie institutionnalisĂ©e dans les citĂ©s grecques, y compris Athènes, mais d'une relation entre hommes adultes (pour participer au combat, l'Ă©romène en question doit avoir au moins 20 ans), fondĂ©e avant tout sur la relation sexuelle, et liĂ©e Ă la rusticitĂ© des BĂ©otiens – le fameux topos du cochon bĂ©otien; ainsi, dans le Banquet de Platon, l'homosexualitĂ© des BĂ©otiens et des ÉlĂ©ens est associĂ©e Ă leur peu de dispositions pour le discours. Il y a sans doute lĂ un stĂ©rĂ©otype quelque peu malveillant envers les ThĂ©bains, et il ne faut pas prendre au pied de la lettre ce que XĂ©nophon rapporte ici : il paraĂ®t douteux que le blâme moral Ă Athènes ait Ă©tĂ© aussi fort qu'il le dit, tout comme il paraĂ®t douteux que ce type de relations homosexuelles ait Ă©tĂ© la norme Ă Thèbes. C'est ce stĂ©rĂ©otype des ThĂ©bains universellement homosexuels, couplĂ© avec le fonctionnement du Bataillon sacrĂ© en binĂ´mes, qui a pu donner naissance au mythe du bataillon constituĂ© d'Ă©rastes et d'Ă©romènes mais il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit avant tout d'un stĂ©rĂ©otype, c'est-Ă -dire d'une vision trop caricaturale de la rĂ©alitĂ© pour qu'on lui accorde la moindre confiance. Si l'homosexualitĂ© a bien sĂ»r pu exister au sein du Bataillon sacrĂ©, son caractère institutionnalisĂ© reste donc largement sujet Ă caution. Selon Plutarque, ce serait PĂ©lopidas qui aurait transformĂ© ce Bataillon sacrĂ© initial en une unitĂ© d'Ă©lite autonome, y compris lors de grands engagements comme Leuctres. Ce changement est conforme aux Ă©volutions des pratiques militaires dans le monde grec au IVe siècle : Ă cette Ă©poque, on rencontre de plus en plus frĂ©quemment des groupes de combattants d'Ă©lite, les epilektoi, souvent forts de 300 hommes, constituĂ©s en unitĂ©s autonomes. Les ThĂ©bains auraient donc, en somme, abandonnĂ© leur particularisme consistant Ă rĂ©partir les combattants d'Ă©lite sur l'ensemble de la ligne pour s'aligner sur les pratiques dĂ©sormais communes dans le monde grec. Le Bataillon sacrĂ© en tant qu'unitĂ© autonome, frĂ©quemment mentionnĂ© comme l'archĂ©type des troupes d'Ă©lite du IVe siècle, n'a ainsi rien de particulièrement innovant sous cette forme et est mĂŞme relativement tardif (Thierry Lucas, L’organisation militaire de la ConfĂ©dĂ©ration BĂ©otienne (447-171 av. J.-C.), 2024 - books.google.fr, Michel Larivière, Ă€ poil et Ă plume, 1987 - books.google.fr). Bataillons La LĂ©gion Ă©trangère est crĂ©Ă©e par ordonnance du 10 mars 1831 par le roi des Français Louis-Philippe, Ă l'instigation du marĂ©chal Soult, ministre de la Guerre. Elle rassemble, Ă cette date, diffĂ©rents corps Ă©trangers de l'ArmĂ©e française, dont les gardes suisses (issus de la paix perpĂ©tuelle signĂ©e après la bataille de Marignan), le rĂ©giment suisse de la garde royale, et le rĂ©giment Hohenlohe issu du 2e rĂ©giment Ă©tranger des armĂ©es napolĂ©oniennes. Cette troupe nouvelle est destinĂ©e Ă combattre hors du Royaume (en AlgĂ©rie). Pendant les guerres carlistes (1835-1839), guerre civile qui dĂ©chire l’Espagne, afin d'aider Isabelle II, Adolphe Thiers, alors ministre de l'IntĂ©rieur, rĂ©ussit Ă convaincre le gouvernement d'envoyer la LĂ©gion Ă©trangère en Espagne, sous les ordres du colonel Bernelle, qui devient marĂ©chal de camp au titre espagnol. Deux jours plus tard, le 8 juin 1835, Louis-Philippe donne son accord et la LĂ©gion Ă©trangère est cĂ©dĂ©e le 28 du mĂŞme mois. Par ordonnance royale, la LĂ©gion ne fait plus partie de l'ArmĂ©e française (fr.wikipedia.org - LĂ©gion Ă©trangère). Proust disait : "Vous connaissez l'histoire du «bataillon sacré» de Thèbes; le lien physique qui les unissait les maintenait unis en face de la mort. Vous savez qu'il en va de mĂŞme Ă la LĂ©gion Ă©trangère Ainsi, dans la sociĂ©tĂ© oĂą nous vivons, on aperçoit parfois, chez deux hommes dont nous ignorions qu'ils se connaissent, un sourire furtif au passage; rien de plus, mais assez pour que, le cas Ă©chĂ©ant, ces deux hommes se trouvent ensemble dans la bagarre. Croyez bien qu'il en est ainsi dans tous les milieux, du plus bas ou plus haut" (Bernard FaĂż, Les prĂ©cieux, 1966 - books.google.fr). Dans les troupes d'Afrique, surtout peut-ĂŞtre Ă la lĂ©gion Ă©trangère, on observe cette forme abominable d'homosexualitĂ©. Je reviendrai plus tard sur cette plaie de la lĂ©gion, qui est un des cauchemars des jeunes engagĂ©s (A. Epaulard, Joyeux et demi-fous, Archives de l'anthropologie criminelle et des sciences pĂ©nales, Volume 24, 1909 - books.google.fr). "mail" 1. a) Ca 1100 mail de fer «marteau, maillet» (Roland, Ă©d. J. BĂ©dier, 3663); b) 1803 «gros marteau de carrier» (Boiste); 2. 1636 «maillet Ă long manche avec lequel on pousse la boule au jeu de mail; le jeu lui-mĂŞme» (Monet); 3. a) 1636 «allĂ©e oĂą l'on joue Ă ce jeu» (ibid.); b) 1680 «promenade publique» (Rich.). Du lat. malleus «marteau, maillet». Le sens 1 a, dominant dans l'anc. lang., a Ă©tĂ© Ă©vincĂ© par les sens 2 et 3 (sauf dans quelques techniques), en raison de la popularitĂ© du jeu de mail au XVIIes. En ce sens, maillet* s'est substituĂ© Ă mail «marteau». Sens 3 b, p. allus. aux allĂ©es oĂą l'on pratiquait le jeu de mail, essentiellement en usage dans les villes de la vallĂ©e de la Loire (cnrtl.fr). Lors des rĂ©novations entreprises par le baron Haussman, a lieu la destruction du boulevard du Temple, haut lieu du théâtre Ă Paris pendant une centaine d'annĂ©es, entre le milieu du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle. La disparition du boulevard du Temple transforme les fonctions mĂŞmes du lieu théâtral, son statut social ainsi que son public. SituĂ© aux limites de Paris, le boulevard du Temple voit rapidement se multiplier les théâtres mais, surtout, devient un lieu théâtral. Les saltimbanques s'adressent Ă une foule qui est Ă la fois campagnarde et urbaine, populaire et mondaine, parisienne et cosmopolite : «sur le mail du Temple, le théâtre est partout, dehors et dedans, sur la chaussĂ©e, dans les contre-allĂ©es, devant et dans les théâtres, le jour et la nuit». (Jean-François Chassay, Le théâtre dans la ville, Jeu, Revue de théâtre, NumĂ©ro 60, 1991 - www.erudit.org). FondĂ© en 1769 par Audinot, transfuge de la Foire Saint-Germain, le Théâtre de l'Ambigu-Comique fut l'un des premiers théâtres, avec la GaĂ®tĂ©, Ă s'implanter sur le Mail du Temple. C'est Ă cause d'un incendie qu'il dĂ©mĂ©nage en 1828, pour aller s'installer quelques centaines de mètres plus Ă l'ouest, dans une salle construite sur un terrain isolĂ© Ă l'angle du boulevard Saint-Martin et de la rue de Bondy, afin d'Ă©viter les dangers qu'entraĂ®nerait un nouveau sinistre. L'Ambigu est donc par tradition un théâtre populaire. Haut-lieu du mĂ©lodrame dans les annĂ©es 1800-1820, il possède toujours un rĂ©pertoire et un public qui correspondent Ă son implantation, passĂ©e et prĂ©sente, dans la gĂ©ographie parisienne. L'expĂ©rience du promeneur parisien qu'est le narrateur de la nouvelle de Balzac, Facino Cane, montre bien cette collusion entre un quartier, son théâtre et son public, qui caractĂ©rise le fonctionnement et l'identitĂ© du Théâtre de l'Ambigu au siècle dernier : Lorsque, entre onze heures et minuit, je rencontrais un ouvrier et sa femme revenant ensemble de l'Ambigu-Comique, je m'amusais Ă les suivre depuis le Boulevard du Pont-aux-Choux jusqu'au Boulevard Beaumarchais. Ces braves gens parlaient d'abord de la pièce qu'ils avaient vue; de fil en aiguille, ils arrivaient Ă leurs affaires; la mère tirait son enfant par la main, sans Ă©couter ni ses plaintes ni ses demandes; les deux Ă©poux comptaient l'argent qui leur serait payĂ© le lendemain, ils le dĂ©pensaient de vingt manières diffĂ©rentes. Dès les annĂ©es 1760, le boulevard Saint-Martin constitue ainsi une zone particulièrement propice au théâtre ainsi qu'aux divertissements populaires. CafĂ©s, cabarets, concerts, waux-halls et théâtres s'y installent et s'y cĂ´toient durant les dernières annĂ©es de l'Ancien RĂ©gime. Certains de ces Ă©tablissements disparaĂ®tront dans les bouleversements de la fin du siècle, d'autres survivront ou renaĂ®tront peu après. Sans atteindre la multiplicitĂ© des salles et des spectacles qui caractĂ©risent le boulevard du Temple, le boulevard Saint-Martin est le premier des Grands Boulevards (en venant de l'ouest) qui puisse offrir, par rapport au contexte urbain, un passĂ© et une image de lui-mĂŞme liĂ©s au domaine du théâtre et du spectacle. A cet Ă©gard, les annĂ©es 1850 semblent d'ailleurs ĂŞtre pour lui des annĂ©es creuses, puisqu'il ne compte alors que deux théâtres. Dans les annĂ©es 1870, il en comprendra trois, avec la crĂ©ation du Théâtre de la Renaissance en 1873. A partir du boulevard Saint-Martin et de l'Ambigu-Comique commencent l'est parisien ainsi que les quartiers populaires du théâtre : ce que Janin qualifie, par opposition au «Haut-Empire» des théâtres officiels, de «Bas-Empire dramatique» dans la capitale. Ce «Bas-Empire» est pour l'essentiel constituĂ© du seul boulevard du Temple, qui ne comprend pas moins de sept théâtres en 1852 : le Théâtre-Lyrique, le Théâtre du Cirque, les Folies-Dramatiques, la GaĂ®tĂ©, les Funambules, les DĂ©lassements-Comiques et le Lazary. Le boulevard du Temple est donc le dernier bastion du théâtre Ă l'est de Paris. Il est certes assez Ă©loignĂ© du centre de la rive droite, mais pas autant cependant que le boulevard Beaumarchais, pas suffisamment en tout cas pour dissuader les habitants de la capitale de frĂ©quenter ses théâtres et ses cafĂ©s. SituĂ© au voisinage immĂ©diat du boulevard Saint-Martin, il offre avec ce dernier une concentration de spectacles et de divertissements unique dans Paris. En 1852, le monde du théâtre populaire commence et finit encore au lĂ©gendaire «Boulevard du Crime». D'une part, les grands boulevards constituent la limite visible de Paris, au-delĂ de laquelle il est interdit de construire pour faciliter les tirs d'artillerie, ce qui explique la persistance de zones rurales en bordure du boulevard. De l'autre, ils sont destinĂ©s à «offrir aux Parisiens de larges promenades ombragĂ©es, inspirĂ©es du Mail qui, depuis le XVIe siècle s'Ă©tendait devant l'Arsenal, Ă l'emplacement du Boulevard Morland». A l'instar des autres Grands Boulevards, le boulevard du Temple propose une sorte de promenade mi-urbaine, mi-champĂŞtre, qui sĂ©duit. Après les dĂ©tours tortueux et labyrinthiques du quartier du Marais, après la touffeur de la ville close, le boulevard du Temple vient offrir la fraicheur des tilleuls verts de sa promenade... Le Mail du Temple ne tarde pas Ă attirer non seulement les promeneurs, mais aussi, comme dirait Rimbaud, les «cafĂ©s aux lustres tapageurs» et les bateleurs de toutes espèces, montreurs d'animaux, grimaciers ou bonimenteurs. Il s'agit d'un phĂ©nomène courant : les lieux frĂ©quentĂ©s, «ces lieux qui existent davantage que les autres», favorisent la prĂ©sence des camelots et autres faiseurs de tours constamment en quĂŞte d'un public et d'une clientèle qu'ils sont Ă peu près sĂ»rs de dĂ©couvrir parmi les flâneurs. Promenade urbaine, le boulevard du Temple se transforme peu Ă peu en parcours spectaculaire. Avant de s'affirmer comme l'hĂ©ritier des Foires de Paris, puis du Palais-Royal, il connaĂ®t ainsi une Ă©volution comparable Ă celle du Pont-Neuf au siècle prĂ©cĂ©dent. Le Pont-Neuf, qui fut le premier pont moderne de Paris, avec vue sur la Seine, sans maisons ni toiture, dotĂ© de larges et hauts trottoirs de part et d'autre, devint rapidement, comme le boulevard du Temple, ses allĂ©es et ses contre-allĂ©es, un lieu de promenade privilĂ©giĂ© vers la fin du XVIe siècle. Ce qui ne manqua pas de lui amener la frĂ©quentation des bateleurs et acteurs de trĂ©teaux. Comme le raconte GĂ©rard de Nerval, «le Pont-Neuf achevĂ© sous Henri IV, est le principal monument de ce règne (Catherine Naugrette, Paris sous le Second Empire, le théâtre et la ville: essai de topographie théâtrale, 1998 - books.google.fr). En 1862, tous les théâtres du boulevard furent dĂ©molis. Le 15 juillet Ă minuit, la dernière heure du boulevard du Temple a sonnĂ©. Le «Boulevard du Crime» est supprimĂ©, les théâtres dispersĂ©s… Ce fut un vĂ©ritable deuil pour le Tout Paris ! On proteste, on pĂ©titionne… rien n’y fait ! L’impitoyable PrĂ©fet Haussmann maintien sa dĂ©cision, les théâtres ont annoncĂ© leurs dernières reprĂ©sentations. D’importantes indemnitĂ©s, en francs or, leur permettent de se rĂ©installer et de faire de surcroĂ®t de très substantiels bĂ©nĂ©fices (La fin du Boulevard du Crime - www.dejazet.com). Des rumeurs circulent concernant l'homosexualitĂ© du ComĂ©dien-Français Monvel, qui fuit la France pour des raisons troubles en 1781. La principale source de cette accusation est le pamphlet intitulĂ© Le Chroniqueur dĂ©sĹ“uvrĂ© ou l'Espion du boulevard du Temple, publiĂ© la mĂŞme annĂ©e par le comĂ©dien de boulevard Mayeur de Saint-Paul. L'objectif annoncĂ© de l'ouvrage est de dĂ©voiler les «mĹ“urs scandaleuses et vĂ©ridiques des Directeurs, Acteurs et Saltimbanques du Boulevard». Cependant, plusieurs rĂ©fĂ©rences aux comĂ©diens privilĂ©giĂ©s figurent. Mme Nicolet, femme du directeur de spectacle, est accusĂ©e de chĂ©rir une amie «autant que Raucourt chĂ©rissait Soulke [une de ses amantes prĂ©sumĂ©es]». Un long passage est consacrĂ© Ă Monvel, dĂ©signĂ© comme un «sodomiste histrion» qui aurait Ă©tĂ© surpris en flagrant dĂ©lit avec un jeune homme dans le jardin des Tuileries. C'est alors qu'il aurait Ă©tĂ© contraint de s'expatrier en Suède. PrĂ©sentĂ©es comme un apartĂ© dans le rĂ©cit, ces pages sont rĂ©vĂ©latrices du projet sous-jacent de Mayeur de Saint-Paul. En intĂ©grant plusieurs acteurs et actrices privilĂ©giĂ©s dans le rĂ©cit des dĂ©bauches du boulevard, l'auteur cherche Ă subvertir les hiĂ©rarchies théâtrales parisiennes tout en donnant de la visibilitĂ© Ă l'identitĂ© de «comĂ©dien infĂ©rieur». Le parcours de Mayeur de Saint-Paul est reprĂ©sentatif de la trajectoire sociale et professionnelle de la première gĂ©nĂ©ration du boulevard : natif de Paris, il a dĂ©butĂ© adolescent Ă l'Ambigu-Comique puis il est passĂ© sur le Théâtre de Nicolet. Il se distingue nĂ©anmoins de ses camarades par ses vellĂ©itĂ©s d'Ă©criture. Auteur de pièces pour les petits spectacles, il intervient Ă©galement Ă plusieurs reprises dans les journaux. Dans un contexte d'expansion de la littĂ©rature sĂ©ditieuse, qui exploite la veine Ă©rotique, voire pornographique, un premier pamphlet paraĂ®t en 1774 pour dĂ©noncer la conduite scandaleuse d'Audinot, directeur de l'Ambigu-Comique. Le rĂ©cit met en scène le directeur Ă l'article de la mort, avouant des jeux sexuels avec de très jeunes filles et garçons de son théâtre. Si Mayeur n'en est probablement pas l'auteur, la publication annonce une des caractĂ©ristiques des Ă©crits sur le boulevard, Ă savoir une implication des deux sexes. Les comĂ©diens comme les comĂ©diennes sont partie prenante d'une dĂ©bauche gĂ©nĂ©ralisĂ©e, ce qui permet Ă Mayeur de transposer au monde du boulevard un maximum de critiques associĂ©es aux théâtres royaux, et de multiplier les parallèles entre les deux univers (Suzanne Rochefort, Vies théâtrales: Le mĂ©tier de comĂ©dien entre Lumières et RĂ©volution, 2024 - books.google.fr). Maille, denier : mitraille 1375 mistraille «morceau de mĂ©tal» (Arch. KK 350, fo276 vods Gdf., s.v. mitaille); 1667 mitraille «sorte de ferraille dont on charge les canons» (Fournier, Hydrographie); 1765 «balles de fer mĂŞlĂ©es de ferraille, dont on charge les canons» (Encyclop.); 1872 boĂ®te Ă mitraille (Hugo, AnnĂ©e terr., p.106); 1908 obus Ă mitraille (Alvin, Artill., MatĂ©r., p.215); 1872 «dĂ©charge collective d'artillerie» (Fondateurs 3e RĂ©publ., loc. cit.). II. 1701 pop. «menue monnaie de cuivre» (TrĂ©v.). AltĂ©ration de l'a. fr. mitaille attestĂ© au sens de «morceau de mĂ©tal» en 1295 (doc. ds Gdf.) et de «petite monnaie» au XIVes. (Gdf.), lui-mĂŞme dĂ©r., Ă l'aide du suff. -aille*, de l'a. fr. mite «monnaie de cuivre de Flandre» (1288, Jacquemard GielĂ©e, Renart le Nouvel, Ă©d. H. Roussel, 7350), lequel est empr. du m. nĂ©erl. mite «id.», dĂ©r. de la racine germ. mit- «couper en morceaux» (www.cnrtl.fr). D'accord avec PĂ©pin et Morey, Giuseppe Fieschi Ă©tablit une machine infernale composĂ©e de vingt-quatre canons de fusil chargĂ©s Ă mitraille, en vue de tuer d'un seul coup Louis-Philippe et ceux des membres de sa famille qui, le 28 juillet 1835, devaient se rendre avec lui, en grand appareil, par le boulevard du Temple, Ă la place de la Bastille, pour cĂ©lĂ©brer l'anniversaire de la rĂ©volution de Juillet. L'explosion eut effectivement lieu au moment prĂ©cis oĂą le roi et son cortège passaient devant sa maison. Dix-neuf personnes (parmi lesquelles le marĂ©chal Mortier) furent tuĂ©es ou blessĂ©es mortellement; vingt-trois furent simplement blessĂ©es. Fieschi, grièvement atteint lui-mĂŞme par un des canons de fusil qui avait Ă©clatĂ©, fut arrĂŞtĂ© quelques instants après. Son identitĂ© une fois reconnue, ses complices ne tardèrent pas Ă ĂŞtre arrĂŞtĂ©s, grâce Ă ses rĂ©vĂ©lations et Ă celles de Nina Lassave, qui, pendant quelque temps, Ă©tala effrontĂ©ment sa cĂ©lĂ©britĂ© dans un cafĂ© de Paris. Morey, PĂ©pin, le lampiste Boireau et le relieur Bescher comparurent avec lui, après une longue instruction (30 janv. 1836), devant la cour des Pairs, oĂą il eut l'attitude et le langage d'un fanfaron de crime. Sa forfanterie et sa jactance ne l'abandonnèrent pas après sa condamnation. Conduit Ă l'Ă©chafaud avec Morey et PĂ©pin, il fut exĂ©cutĂ© après eux, non sans avoir voulu haranguer la foule qui assistait Ă son supplice. Ses deux compagnons Ă©taient personnellement rĂ©publicains. Mais il fut impossible de dĂ©montrer qu'aucun parti eĂ»t concouru directement ou indirectement Ă leur attentat (La grande encyclopĂ©die: inventaire raisonnĂ© des sciences, des lettres et des arts par une SociĂ©tĂ© de savants et de gens de lettres, Tome 17, 1885 - books.google.fr). GAGNE-DENIER : On appelle ainsi tous ceux qui gagnent leur vie par le travail de leur corps sans savoir de mĂ©tier. Ceux qui travaillent sur les ports Ă dĂ©charger le bois ou Ă le tirer de l'eau, sont des gagne-deniers. Dans les actes publics, on comprend sous le nom de gagne-denier, les porte-faix, les porteurs d'eau, &c. Un tel gagne-denier. On dit, Gagner sa vie Ă filer, Ă chanter, pour dire, Gagner de quoi vivre en filant, en chantant. On dit dans le mĂŞme sens, Gagner son pain Ă la sueur de son corps, Ă la sueur de son front (Dictionnaire de l'AcadĂ©mie françoise, Tome premier : A-K, 1762 - books.google.fr). L'opposition Ă Louis-Philippe Le dernier vers dĂ©crit - Ă moins qu’il ne s’agisse d’un accident au jeu du mail, ancĂŞtre du croquet - l’attentat de Fieschi contre Louis-Philippe le 28 juillet 1835. La « machina », sorte de mitrailleuse, est installĂ©e sur le trajet que devait suivre le roi, de la Madeleine Ă la Nation, au troisième Ă©tage du 50 boulevard du Temple, « qui avec sa large chaussĂ©e, ses deux contre-allĂ©es plantĂ©es d’arbres, ressemblait alors Ă un mail de province [1] ». « Une balle passe sur le front du roi, oĂą elle laisse une lĂ©gère Ă©raflure, mais le roi et ses fils sortent miraculeusement indemnes de l’attentat alors qu’autour d’eux c’est un carnage [2] ». Le terme « Denier » peut s’expliquer par le sens qu’il a en langue classique : somme d’argent. En effet comme l’écrit AndrĂ© Castelot, Fieschi « avait tuĂ© non par idĂ©al rĂ©publicain mais pour 49 francs cinquante et pour quelques kilos de lentilles et de pruneaux [3] ». Cela interprĂ©tĂ© et restant dans le contexte de la monarchie de juillet, immĂ©diatement « banquet » fait penser Ă la campagne des banquets initiĂ©e dès juin 1840 par la gauche dynastique et les radicaux pour l’abaissement du cens. En 1847, elle fut renouvelĂ©e en faveur de la rĂ©forme. Pour la clĂ´turer, une manifestation interdite eut quand mĂŞme lieu le 22 fĂ©vrier. Le lendemain, le gouvernement mobilisa la garde nationale, composĂ©e de bourgeois parisiens, qui manifesta son adhĂ©sion Ă la rĂ©forme voulue parla gauche. Le roi, effrayĂ©, se croyant abandonnĂ© par la bourgeoisie, demanda la dĂ©mission de Guizot, remplacĂ© par MolĂ©, ancien ministre de la marine de Louis XVIII (« classes » : flottes maritimes ?). La population manifesta sa joie et une rixe Ă©clata avec un poste de garde qui tira sur la foule. La rĂ©volution commençait. Ce quatrain rĂ©sumerait ainsi toute l’opposition au rĂ©gime de Louis-Philippe qui conduisit Ă son renversement et Ă l’établissement du Second Empire en 1852. |