La frontière franco-suisse

La frontière franco-suisse

 

V, 82

 

1912

 

Au conclud pache hors de la forteresse.

Ne sortira celuy en desespoir mis :

Quant ceux d'Arbois, de Langres, contre Bresse

Auront mont Dolle, bouscade d'ennemis.

 

"Mont Dolle"

 

Les principales sommités du Jura français sont : le Reculet, 4,720 mètres; le mont Tendre, 1,690; le mont Dole, 1,681 mètres (Victor Adolfe Malte-Brun, Auguste-Henri Dufour, La France illustrée: geographie, histoire, administration et statistique, Tome 1, 1855 - books.google.fr).

 

La Dôle est un sommet situé dans le sud-ouest du Jura vaudois en Suisse, culminant à 1677,21,2 mètres d'altitude. C'est après le Mont Tendre le second plus haut sommet du Jura suisse Il surplombe : au sud-est le sommet de La Barillette, la ville de Nyon, le lac Léman et offre une vue sur les Alpes, dont le mont Blanc ; au sud la ville et le canton de Genève ; au nord la frontière franco-suisse et le village des Rousses. La limite occidentale du parc naturel régional Jura vaudois passe par le sommet (fr.wikipedia.org - La Dôle).

 

La frontière

 

La région de St-Cergue-Les Rousses peut se diviser en trois compartiments principaux: la «zone de St-Cergue», limitée à l'O par la Dôle, le Kikajon et le col de la Givrine, zone très accidentée et diversifiée; la zone de Prémanon, limitée par la Bienne jusqu'au bief de la Chaille, puis par l'anticlinal du bois de Ban, tout aussi accidentée et compartimentée que la première, et, au centre, une région relativement plane comprenant la grande zone synclinale des Rousses, le synclinal des Jacobey, La Halle et la vallée des Dappes où la circulation est plus aisée et la séparation en petites cellules moins évidente. Cette région médiane, comprise entre 1050 et 1250 m et qui a pour centre la petite ville des Rousses, occupe, par sa position, une place unique dans le Jura: celle d'une grande zone de seuil. Les conséquences en sont multiples pour la géographie physique et plus encore pour la géographie humaine. De ce «faîte transversal», à partir duquel l'altitude décroît dans trois directions (NNO, NE, SO), divergent trois rivières: l'Orbe, qui descend vers le nord, la Bienne et la Valserine, qui prennent, par des voies différentes, le chemin du sud. La région de St-Cergue-Les Rousses apparaît dès lors comme une grande zone de passage obligé, ce qui explique l'âpreté des luttes qui s'engageront entre diverses puissances pour la possession de cet important nœud de communications. [...]

 

En 1146, le Sire Louis de Mont-le-Grand fonde le monastère de la Chartreuse d'Oujon près d'Arzier. Une charte accordée par Frédéric Barberousse en 1178 lui assignait un domaine qui comprenait la vallée des Dappes, les Tuffes, St-Cergue et toute la région du lac des Rousses jusqu'à l'Orbe. Ce domaine recoupait donc les limites du monastère de St-Oyend accordées par Charlemagne. Ces imprécisions de limites vont être à l'origine d'un conflit de frontière qui durera jusqu'en 1864. [...]

 

Le XIIIe siècle voit se créer des conditions féodales nouvelles. Les monastères ne sont plus seuls maîtres des montagnes : ils doivent accepter la rude protection des seigneurs laïcs. Les Zaehringen, puis la Maison de Savoie vont établir leur suzeraineté sur le Pays de Vaud. Pour se protéger contre ces remuants seigneurs, l'abbaye de St-Oyend va réclamer l'appui du comte de Bourgogne, puis de son fils, Jean de Chalons-Arlay (1301). La convention conclue incluait le versant occidental du Noirmont jusqu'au lac des Rousses. Protégé sur ses frontières nord, St-Oyend cherche ensuite à garantir ses limites est, en se plaçant sous la suzeraineté de la maison des Thoire-Villars. Conclue en 1279, l'alliance est renouvelée vingt ans plus tard, puis en 1317. A la suite d'un accord entre Bonmont et St-Oyend, les terrains que pouvaient revendiquer les cisterciens n'étaient pas compris dans l'inféodation qui donnait le prieuré de St-Cergue à St-Claude et aux Thoire-Villars; mais par contre, le versant occidental du Noirmont, exploité par Oujon, était inféodé aux nouveaux seigneurs. Pour défendre leurs intérêts, les chartreux demandèrent, le 4 avril 1317, la protection de Louis de Savoie. Par ce traité débutait la longue et parfois sanglante lutte pour fixer la frontière entre Savoie et Comté de Bourgogne, puis entre la Suisse et la France. Les Thoire-Villars construisirent un château à St-Cergue pour surveiller le passage et percevoir des péages; mais, sans doute, le trafic assuré par les pèlerins, les marchands et les voyageurs n'était pas assez rentable puisque la Seigneurerie de St-Cergue fut revendue à la terre de St-Claude en 1320. [...]

 

Durant une période, marquée par de constantes luttes d'influences entre les maisons suzeraines et entre les colons dépendant de ces maisons, apparaît pour la première fois le nom des «Rousses» dans un document datant de 1283, qui fait mention des «nouveaux albergataires des Rosses proche le lac Quinçoneis». [...]

 

Toute la première moitié du XIVe siècle fut occupée par la lutte que se faisaient les colons pour la possession des terrains. Mais en 1349, la peste noire décima la population. La région se recouvrit de forêts. Ce n'est qu'à partir de 1395 que les gens revinrent pour achever la conquête du sol. Au cours des XVe et XVIe siècles, les établissements religieux et les seigneurs multiplièrent les acensements aux communes, pour mieux «tenir» le territoire. Les rares installations estivales datant des siècles précédents virent se construire auprès d'elles de nouvelles granges d'été, puis dès la fin du XVe siècle, les Savoyards s'installèrent sur les alpages pour tenter d'occuper tout le terrain jusqu'à l'Orbe; mais ils furent repoussés en deçà du Noirmont dès le milieu du XVIe siècle par des communautés de défricheurs de Septmoncel, de La Mouille et de Morbier qui, remontant les diverses vallées, arrivaient sur le plateau des Rousses. Une véritable lutte s'engagea alors entre Savoyards et Francs-Comtois pour la possession du terrain. En 1613, soit cinq cents ans plus tard que St-Cergue, était érigée la paroisse des Rousses.

 

Dès 1536, les Bernois conquièrent le Pays de Vaud et y installent le protestantisme. Le Jura va alors devenir une frontière religieuse: tous les biens des monastères d'Oujon et de Bonmont sont saisis par LL.EE. qui annexent St-Cergue, toujours possédé par St-Oyend, et fixent la frontière d'après la charte d'Oujon accordée par Frédéric Barberousse. De l'autre côté, en proie à des difficultés intérieures, l'abbaye de St-Claude est obligée de se mettre sous la protection du Comté de Bourgogne. Deux puissances sont désormais en face l'une de l'autre pour faire cesser l'imprécision dans lesquelles étaient les limites de Savoie et de Bourgogne au col de la Givrine, dans la vallée des Dappes et le long du lac des Rousses et de l'Orbe. Dès l'installation des habitants de Morbier, de Bellefontaine, de Septmoncel et de la Mouille aux Landes, au Vivier, dans la vallée des Dappes, les incidents se multiplièrent, aggravés encore par le conflit religieux, d'autant plus que les colons se moquaient bien de la frontière. Les Francs-Comtois étaient plus nombreux à cette époque, mais les Vaudois étaient beaucoup mieux soutenus par leurs nouveaux maîtres. Après de longues palabres on en arriva à un compromis: en 1606, le premier Traité des Rousses allait tracer la limite de Berne avec la Bourgogne de la source de la Valserine à l'encoche du Creux qui sépare le sommet du Noirmont du crêt des Danses. La frontière passait par les Jacobey, le bief de la Chaille, les Cressonières et le sommet du Noirmont. On ne put se mettre d'accord sur la suite. De nouvelles réunions eurent lieu en 1631, 1633 et 1634, sans résultats. Puis la Guerre de Dix ans ravagea la Franche-Comté qui, ruinée et dépeuplée, désirant s'allier avec la Suisse, abandonna toutes ses prétentions de 1631 et 1634 pour signer le traité de 1648, qui prolongea selon la volonté bernoise la frontière par les Loges et les Petits Plats. [...]

 

Des bornes furent plantées en 1649. La frontière était fixée pour cent-cinquante ans. Trente années plus tard, la Franche-Comté étant absorbée par la France, le Noirmont devenait la limite du royaume de Louis XIV. La Franche-Comté repeuplée, relevée de ses ruines, les querelles recommencèrent dès 1740, pour se poursuivre jusqu'au milieu du siècle suivant, atteignant leur maximum d'intensité à l'époque de la Révolution, quand la République helvétique se trouva à son tour en état d'infériorité par rapport à la République française. En 1760, le gouvernement français voulut créer un entrepôt sur le lac Léman et construire un port à Versoix pour concurrencer Genève: le projet d'une route Les Rousses-Versoix fut mis à l'étude. Puis le Directoire, sous l'influence de Napoléon, envisage de tracer une route de Paris à Milan par Morez, La Faucille, Genève et le Simplon. Mais il fallait pour cela traverser la vallée des Dappes que le traité de 1606 avait donnée à la Suisse. Des démarches furent entreprises: Berne, craignant que la nouvelle route ne fit perdre son importance au port de Nyon répondit évasivement. Peu après (1798), la Suisse était envahie, Genève et la Savoie devenaient françaises de même que, en 1810, la République du Valais. Rien ne s'opposait à la réalisation de cette voie, sauf qu'elle passait sur Suisse dans la vallée des Dappes. A cet effet, le gouvernement français demanda à la Suisse la cession de cette vallée et de la montagne des Tuffes jusqu'au sommet de la Dôle. La Suisse accepta de recevoir le Fricktal en échange: la convention fut signée le 13 août 1802 et les bornes plantées en 1805. Pour la première fois, la frontière passait par des limites naturelles: l'arête de la Dôle, le col de la Givrine, l'arête du Noirmont. Le terrain cédé s'étendait sur 1903 ha; il fut partagé entre les communes des Rousses et de Prémanon en 1811. [...]

 

Après l'effondrement napoléonien, la vallée des Dappes fut rendue provisoirement à la Suisse par le Traité de Paris (1814) et définitivement par le Traité de Vienne (juin 1815). Cependant, en novembre de la même année, une déclaration des puissances la promet à la France: c'était ouvrir la porte à de nouveaux litiges. En 1851, un habitant français se fait mettre en poursuite par une banque nyonnaise pour refus de payer ses impôts. Il se plaint au préfet du Jura de ce que les autorités fédérales font opérer une saisie sur territoire français, de propriétés appartenant à un Français. Le préfet ordonne aux autorités françaises de s'opposer par la force à cette saisie: c'est de nouveau la crise. Chaque fois qu'une autorité veut agir sur le territoire en question, l'autre s'y oppose. La vallée va alors jouir d'un étrange statut de neutralité qui va faire d'elle le refuge rêvé des contrebandiers et des délinquants de tous pays. Cet état de fait fit renaître les négociations : enfin, le 8 décembre 1862, un traité fut signé qui établissait le tracé définitif de la frontière. La Suisse abandonnait le mont des Tuffes et une bande de 150 m de terrain à l'orient de la route de la Faucille, mais elle recevait un territoire d'une surface équivalente (746,5 ha), prélevé sur les flancs du Noirmont. Le traité fut ratifié par la Suisse le 23 janvier 1863 et par la France le 28 mars. Les bornes furent plantées la même année. Ainsi se terminait le conflit engendré sept siècles plus tôt par la distraction de l'empereur Frédéric Barberousse (Victor Adolfe Malte-Brun, Auguste-Henri Dufour, La France illustrée: geographie, histoire, administration et statistique, Tome 1, 1855 - www.persee.fr).

 

Le traité d'Aigues Mortes

 

François Ier avait annexé la Bresse savoyarde en 1538, avec le Bugey et la Savoie, après le traité d'Aigues-Mortes. Ils furent rendus en 1559 au traité du Cateau-Cambrésis. En 1536, les Bernois réformés avaient donc conquis le pays de Vaud,  qui appartenait à la Savoie depuis 400 ans, sous prétexte de dettes non remboursées, et fixèrent la frontière d'après la charte d'Oujon accordée par Frédéric Barberousse. Dès l'installation des habitants de Morbier, de Bellefontaine, de Septmoncel et de la Mouille aux Landes, au Vivier, dans la vallée des Dappes, les incidents se multiplièrent, aggravés encore par le conflit religieux, d'autant plus que les colons se moquaient bien de la frontière.

 

La démarcation entre la Bresse louhannaise et la Bresse savoyarde est en gros celle qui sépare la Bresse de Saône-et-Loire de la Bresse de l'Ain (Marcel Pacaut, Louhans, des origines à nos jours: la ville et le Louhannais dans leur histoire, 1984 - books.google.fr, jeanmichel.guyon.free.fr).

 

Dans les premiers jours de juillet 1538, François 1er se trouvait à Avignon lorsqu’il reçut un courrier de Charles-Quint lui proposant une entrevue à Aigues-Mortes. Le Roi se rendit aussitôt à Vauvert où sa cour entière vint l’y joindre. Le 14 juillet, François 1er apprit que l’Empereur venait d’entrer dans la rade avec cinquante-deux navires, y compris vingt et une galères de France qui, pour lui faire honneur, l’avaient accompagné depuis Marseille, sous le commandement du baron de Saint Blancard. Aussitôt le Roi monte à cheval et s’achemine vers Aigues-Mortes suivi de sa cour. Reçu aux portes de la ville par les Consuls et le Gouverneur, au milieu d’une foule nombreuse poussant des clameurs de joie. Le Roi est ensuite conduit à la maison du sieur François de Conseil, où il logera pendant toute la durée de son séjour à Aigues-Mortes. Ensuite dans une chaloupe richement ornée, il se rendit à la rade où il rencontra l’empereur à bord de son vaisseau. La conversation des deux souverains dura jusqu’à l’approche de la nuit. En se séparant François 1er invita l’empereur à venir le rejoindre le lendemain à Aigues-Mortes. C’est au cours de cette rencontre du lundi 15 juillet, que François 1er et Charles Quint s’engagèrent formellement à terminer leurs différents politiques (L'entrevue d'Aigues-Mortes - ot-aiguesmortes.com).

 

"Ne sortira" : la Paix de Nice

 

La paix de Nice également appelé trêve ou congrès de Nice est un traité signé le 18 juin 1538 dans le couvent des franciscains de la Sainte-Croix, situé hors les murs de la forteresse niçoise, par le roi François Ier, le pape Paul III et l'empereur Charles Quint, pour mettre fin à la huitième guerre d'Italie. Elle est suivie de l'entrevue d'Aigues-Mortes, les 14 et 15 juillet 1538, au cours de laquelle les deux souverains se réconcilient officiellement (fr.wikipedia.org - Paix de Nice).

 

Lorsqu'il arrive à Nice, Charles Quint demande qu'on lui remette les clés de la citadelle, afin d'y loger en toute sécurité. Sur la demande pressante de son fils Emmanuel Philibert, le duc de Savoie Charles III refuse et reste retranché en la citadelle du Château, place-forte inexpugnable, au cœur de la cité (Michel Nallino, Frère Marc de Nice, 2013 - books.google.fr).

 

DĂ©sespoir du duc de Savoie Charles III

 

Arbois était en Comté appartenait à Charles Quint, Langres en Champagne à François Ier, la Bresse savoyarde à la Savoie.

 

Une trêve de dix ans fut consentie par le roi de France en faveur du duc de Savoie, grâce à l'intercession de Charles-Quint et de Paul III (1538). Pendant ces dix années, la France devait garder la Savoie, et l'empereur le Piémont. Quant à Charles III, on ne lui laissait que Nice. Il éleva des plaintes, mais nul ne les écouta. Étant allé peu de temps après siéger comme prince de l'Empire dans la diète de Ratisbonne, il y protesta contre le traité qui le dépouillait de ses États ; mais il n'obtint cette fois encore que de vagues assurances de voir ses droits reconnus lors de la conclusion de la paix générale et définitive. La condition du duc de Savoie semblait désespérée. Ni l'un ni l'autre de ses trop puissants voisins ne lui portaient aucun intérêt, et la Savoie convenait à la France aussi bien que le Piémont à l'empereur, maître du Milanais. Si ces deux souverains fussent parvenus à s'entendre pour la conclusion d'une paix générale, la maison de Savoie ne pouvait éviter sa ruine. Qui donc aurait pu forcer la France et l'Empire à se dessaisir de provinces si fort à leur convenance et dont ils étaient déjà en possession ? Et comment supposer qu'ils s'y décidassent spontanément et de leur plein gré ? D'autre part, la guerre se rallumant entre le roi et l'empereur, l'un et l'autre garderaient plus résolument que jamais des territoires qui leur serviraient à s'attaquer et à se défendre réciproquement. Si le duc Charles eût conservé assez d'importance pour devenir un allié utile à la France ou à l'Espagne, il pouvait, en s'attachant franchement et complétement à  l'une d'elles, recevoir de celle qui l'emporterait sur l'autre ceux de ses domaines dont elle se serait séparée avec le moins d'inconvénient ; mais le malheureux prince, réduit comme il l'était à la seule ville de Nice, ne comptait plus même parmi les puissances de second ordre (Cristina Trivulzio Belgiojoso, Histoire de la maison de Savoie (1860), 2016 - books.google.fr).

 

Plus tard

 

Lors de la guerre de Hollande, les troupes françaises, sous les ordres du roi en personne et de Vauban, réoccupent la Comté à nouveau sans peine (Février- Juillet 1674). Au traité de Nimègue (Septembre 1678), le roi d'Espagne la laisse enfin au roi de France, ainsi que l'Artois, le Cambrésis, une partie de la Flandre et et une partie du Hainaut. La frontière du royaume à l'est est ainsi reportée des confins de la  Bresse louhannaise, de la ligne Pierre - Bellevesvre - Beaupaire - Cuiseaux, à la limite du canton de Vaud dans de haut Jura (Pontarlier - Jougne - Les Rousses) (Marcel Pacaut, Louhans, des origines à nos jours: la ville et le Louhannais dans leur histoire, 1984 - books.google.fr).

 

Arbois

 

Le but de l'invasion de la Franche Comté par Henri IV est de desserrer l'étau  territorial espagnol dans lequel la France se sent prisonnière.

 

La guerre franco-espagnole qui éclate le 24 janvier 1595 en Franche-Comté n'est pas menée par Henri IV, mais par deux aventuriers lorrains, Jean d'Aussonville, bailli des Vosges, et Louis de Beauvau-Tremblecourt, deux «entrepreneurs de guerre» officiellement au service de Maurice de Nassau, mais très officieusement à celui du roi de France. [...] C'est plus une série de coups de main rappelant ceux des Écorcheurs ou des grandes compagnies deux siècles plus tôt qu'une guerre de conquêtes. Seuls l'argent et le profit intéressent en effet les deux Lorrains

 

Le maréchal de Biron envahit la Comté et ses hommes prennent Lons le Saunier, Saint Amour, Nancray, Sancey, Belvoir, Saint Hippolyte, Baume, Fraisans, Marnay, Arbois dont le défenseur le capitaine Morel résiste quatre jours et puis est pendu à un tilleul...

 

Les Espagnols se vengent en prenant le château de Fouvent près de Langres (François Pernot, La Franche-Comté espagnole: à travers les archives de Simancas, une autre histoire des Franc-Comtois et de leurs relations avec l'Espagne de 1493 à 1678, 2003 - books.google.fr).

 

Bresse

 

Le 11 août 1600, la guerre franco-savoyarde débute. Henri IV destinait le poste de gouverneur de Bresse, après sa conquête, à Biron mais destinait le poste de gouverneur de la citadelle de Bourg-en-Bresse au huguenot Pierre d'Escodeca, baron de Boesse-Pardaillan et mestre de camp du régiment de Navarre.

 

Le roi donne l'ordre aux maréchaux Biron et Lesdiguières de pénétrer dans le duché de Savoie. Le duc est sans inquiétude, car il compte sur la force de ses places et sur l'assistance de ses alliés pour vaincre le roi de France. Toutefois, les forteresses dont le duc de Savoie est si fier tombent l'une après l'autre. Le 13 août, Bourg-en-Bresse est prise par le maréchal Biron, la citadelle résistant, Biron confie le blocus au lieutenant général en Bourgogne Edme de Malain baron de Lux, avec quelques troupes d'infanterie pour garder les batteries. Le maréchal va ensuite conquérir la Bresse, le Bugey et le comté de Gex. Il prend successivement Poncin, Pont d'Ain, Ambronay, Saint Denis-le-Chosson, Saint-Rambert, Belley, la chartreuse de Pierre-Châtel, les deux Seyssel, le fort l'Écluse et Gex. Partant de Grenoble, le corps du maréchal Lesdiguières, passe en soirée l'Isère à Barraux et marche de nuit sur Montmélian. La Savoie est attaquée : siège de Chambéry, conquêrte de la Maurienne et de la Tarentaise La guerre se joue également sur des fronts secondaires, en particulier dans le comté de Nice que les Français menacent depuis le commencement des hostilités

 

Au début du mois de novembre, l'armée piémontaise menace de déboucher en Tarentaise. Le roi décide de porter la guerre dans le marquisat de Saluces, afin de créer une diversion. Manquant de vivres, les Français repassent les Alpes.

 

La guerre franco-savoyarde de 1600-1601 est un conflit qui oppose, en 1600, le duché de Savoie de Charles-Emmanuel et la France d'Henri IV et qui se termine en 1601 par le traité de Lyon favorable à la France.

 

Le traité de paix entre la France et l'Espagne, signé à Vervins en 1598, laissait en suspens le différend entre la France et la Savoie à propos de la possession du marquisat de Saluces. Le texte en confiait le règlement à l'arbitrage du pape Clément VIII qui éprouva des difficultés à rapprocher les points de vue et finalement renonça à trancher (fr.wikipedia.org - Guerre franco-savoyarde (1600-1601)).

 

La trahison de Biron

 

Le maréchal de Biron était un vieil ami et compagnon d'armes d'Henri IV, mais était éternellement insatisfait des bienfaits dont le roi le comblait. Dès 1595 Biron s'était laissé débaucher par Picoté, un ancien ligueur et avait commencé à comploter avec les Espagnols. Biron rêvait de faire renaître la Ligue catholique, et Charles-Emmanuel pensait la chose possible. Biron, étant très engagé avec le duc de Savoie, fit avertir Jacques de Bouvens, le gouverneur de Bourg, de se tenir sur ses gardes et lui donna le jour et l'heure de l'attaque de la ville, mais la ville fut prise malgré la trahison du commandant en chef (fr.wikipedia.org - Charles de Gontaut-Biron).

 

Typologie

 

Si on prend comme date pivot 1538, le report de 1912 donne 1164. Obtenir 1178 serait plus intéressant ce qui donne comme date pivot 1545.

 

Un texte important s'impose Ă  notre attention en 1545 : une ordonnance de François Ier de cette annĂ©e Ă©numère les provinces frontières, lesquelles peuvent seules avoir un lieutenant gĂ©nĂ©ral : Normandie, Bretagne, Guyenne, Languedoc, Provence, DauphinĂ©, Bresse, Savoye, Piedmont, Bourgogne, Champagne, Brie, Picardie et Ile de France. Trois de ces pays, Bresse, Savoie, PiĂ©mont, appartiennent, en 1545, Ă  cette catĂ©gorie de conquĂŞtes ou occupations temporaires que je laisserai autant que possible de cĂ´tĂ©. Mais cette règle ne saurait dans l'espèce ĂŞtre observĂ©e, sous peine de rendre inexplicables et vraiment Ă©nigmatiques les importants traitĂ©s du Cateau-CambrĂ©sis (1559), qui sont notre point d'arrivĂ©e. La Bresse, la Savoie et le PiĂ©mont ont Ă©tĂ© conquis par François Ier en 1535-1536, et la trĂŞve de Nice (1538) les lui a garantis pour dix ans. Cette trĂŞve a Ă©tĂ© rompue dès 1542 : les impĂ©riaux ont Ă©tĂ© vaincus Ă  CĂ©risolles, mais ils sont menaçants sur d'autres points, et Charles Quint victorieux est entrĂ© dans Château-Thierry. La paix vient d'ĂŞtre signĂ©e Ă  CrĂ©py en Laonnois (1544) : par ce traitĂ© le roi de France a renoncĂ© de nouveau Ă  la suzerainetĂ© de la Flandre et de l'Artois, Ă  toute prĂ©tention sur Tournai et le TournĂ©sis. Enfin la trĂŞve de dix ans intĂ©ressant la rĂ©gion des Alpes a Ă©tĂ© expressĂ©ment visĂ©e dans cet instrument diplomatique. Telle Ă©tait la situation lorsque fut promulguĂ©e l'ordonnance de 1545. François Ier mourut en 1547 (Paul Viollet, Histoire des institutions politiques et administratives de la France, Tome 4, 1966 - books.google.fr).

 

Comme événement se déroulant en cette année 1912 à la frontière franco-suisse on trouve le percement du tunnel du Mont d'Or, dans le but donc de relier, ce qui constitue une optique antitypologique.

 

Le tunnel du Mont-d'Or est un tunnel ferroviaire transfrontalier équipant la ligne de chemin de fer de Dijon à Vallorbe. Percé entre 1910 et 1915 par l'ingénieur Paul Séjourné, il mesure 6 098 m de long. Il était à l'origine à double voie mais une voie a été supprimée à l'occasion de l'électrification de la ligne en 1958. La frontière entre la France et la Suisse se situe à 5 111 m de l'entrée côté France. Le tunnel est légèrement en pente et l'eau qu'il capte coule en direction de la Suisse, et se jette dans l'Orbe à Vallorbe dans le canton de Vaud.

 

Le 15 mars 1902, une première convention est signée entre les deux sociétés ferroviaires du PLM et du Jura-Simplon dans le but de construire le tunnel, sans que cela soit suivi d'effet. En 1906, les deux sociétés signent des accords préalables à une convention franco-suisse entérinée en décembre 1909 par les deux États. Le Canton de Vaud accorde à ce projet une subvention de deux millions de francs suisses. Bien que courte (environ 17 km), cette nouvelle ligne de Frasne à l'entrée du tunnel du Mont-d'Or nécessite des travaux relativement importants. Le percement du tunnel du Mont-d'Or commence le 14 novembre 1910 du côté suisse (entreprise Fougerolle) et le 20 juillet 1911 du côté français ; les deux équipes de foreurs se rencontrent le 2 octobre 1913. Jusqu'au 6 décembre 1910, la galerie est creusée à la main. À cette date, des perforateurs à air comprimé sont mis en service et finalement le 1er février 1911 la roche est attaquée par de grosses perforatrices sur affût. La longueur du tunnel à la fin de sa construction est de 6 104 m. Les différentes techniques de mesure et les diverses réfections feront évoluer cette valeur au fil du temps. La cérémonie d'inauguration a lieu le 17 avril 1915, puis le tunnel est ouvert à la circulation le 1er mai 1915 (fr.wikipedia.org - Tunnel du Mont-d'Or).

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