Chronocratorie du SoleilV, 531890-1891La loy du Sol et Venus contendus Appropiant l'esprit de prophetie: Ne l'un ne l'autre ne seront entendus, Par sol tiendra la loy du grand Messie. Le prophète Elie - Soleil
Le mot d'Elie a un rapport sensible avec celui d'Élios, le soleil. L'holocauste offert par Élie, et allumé par le feu du
ciel, est une image de ce que peuvent les rayons du soleil réunis. La pluie qui tombe après de grandes chaleurs est encore une vérité physique. Le char de feu et les chevaux enflammés qui enlèvent
Élie au ciel, sont une image frappante des quatre chevaux du soleil. Le retour d'Elie à la fin du monde
semble s'accorder avec l'ancienne opinion que le soleil viendrait s'éteindre dans les eaux, au milieu de la destruction générale que les hommes attendaient; car
presque toute l'antiquité fut longtemps persuadée que le monde serait bientôt détruit
(Œuvres complètes de Voltaire, Dictionnaire philosophique, Volumes 16 à 17, 1876 - books.google.fr). Dans une miniature du livre d'Heures d'Henri II (1547-1550), le peintre humaniste s'inspire de la représentation
paĂŻenne du char du Soleil pour le motif d'Elie
(G. Demerson, Elie, Aspects du libertinisme au XVIe siècle: actes du colloque international de Sommières : exposés, 1974 - books.google.fr). Vénus - Astarté
Nous lisons dans I Rois, 16, 29, qu'Achab (frère ou père), Roi d'Israël et fils d'Omri (lié-attaché), épousa
Jézabel pour des raisons politiques et, subissant son influence, se mit à servir Baal. Il bâtit un temple à Baal en Samarie et fit une idole à Astarté (déesse de l'Amour, assimilée à Vénus ou à la Lune).
C'était le plus grave péché qui soit, celui qui vous coupe de Dieu, et cela explique toutes les déconvenues et tous les échecs de ce roi, pourtant brave et valeureux
(frère), qui commit l'erreur initiale de s'allier (se lier Omri), pour une question d'intérêt, à une pécheresse, et de se laisser contaminer par elle
(Jules-C. Salémi, Connaissances intérieures, Tome 5 : S.O.S., le signe de la bête, 1962 - books.google.fr). Généreuse et belle, Ashera est, dans la lignée des Astarté, Ishtar et Inanna, une déesse adulée par une grande
majorité des Hébreux du VIIe et VIe siècles avant notre ère, au côté de son époux. Elle possède une image dans le ciel puisqu'elle est assimilée à la planète Vénus comme ses consœurs mésopotamiennes. [...]
En effet, il y a peu, des inscriptions sur des stèles ont révélé aux archéologues que les Hébreux vénéraient "Yahvé et son Ashera". Dieu a donc une femme !
Voilà bien une hérésie pour ceux qui avaient mal interprété la présence de cette déesse mentionnée dans l'Ancien Testament
notamment par Jérémie. D'autres avant lui leur avaient fait abandonner le culte d'Ashera dont la conséquence fut "le glaive et la famine" (Jérémie 44, 17-19)
(lesitedelhistoire.blogspot.com). Les prophètes de Baal
La famine durait depuis trois ans, lorsqu'Elie reçut du Seigneur l'ordre de se rendre devant Achab. Il obéit, et dit au roi :
«Faites assembler les enfans d'Israël sur le Mont-Carmel; appelez-y les prophètes de Jézabel, votre épouse; eux et moi nous offrirons un sacrifice en invoquant, de part et d'autre, notre Dieu; le
sacrifice sur lequel descendra le feu du ciel, fera voir qui, de Baal on du Seigneur, doit être adoré.» Le peuple agréa la proposition d'Elie, et les prophètes de
Baal furent contraints de se soumettre à l'épreuve demandée. Les faux prophètes coupèrent un bœuf en plusieurs morceaux, et invoquèrent leur Dieu; leurs prières restèrent sans effet.
Elie, au même instant, dressa un autel, y plaça le bois et la victime, et le Seigneur, exauçant sa prière, envoya une flamme céleste, qui consuma l'holocauste et l'autel.
Ce miracle porta la conviction parmi le peuple, qui massacra les prĂŞtres de Baal. Elie invoqua Dieu; une pluie abondante tomba aussitĂ´t, et la famine cessa.
Ce miracle ne convertit point Jézabel
(Bible en estampes à l'usage de la jeunesse, 1817 - books.google.fr). "contendus / Appropriant" : prophètes contre prophètes
"contendus" du latin contendo, aller vers, rivaliser, lutter (Gaffiot).
"approprier" : Adapter à un usage déterminé; Rendre, tenir propre.
fin XII siècle transitif aproprier qqc. «faire bien qqc.» (Renart, XVII, v. 941, éd. Martin, Paris, 1882
Ă 1887, t. 2, p. 222 : Quant Bernarz ot en sa reson Bien definee s'oroison Et aproprie son chapistre [capitule, petite oraison] Brichemer commenca l'epistre, Que bien l'oĂŻrent touz et toutes); 1538 p. ext.
«rendre une chose convenable; l'agencer, l'aménager» (Comptes manoir Rouen, 468 ds IGLF Techn.
(www.cnrtl.fr). L'usage de Baal devient aussi le «Chiffre» ou une sorte de code pour signifier la fausse prophétie. En Jr 23,13- 14,
le «Baal» du Nord correspond au «mensonge» du Sud. Ainsi, pour le prophète Jérémie, Baal n'est pas un dieu, mais une adoration erronée de Yhwh. Baal est mentionné concrètement en association
avec le sacrifice des enfants, Jr 19,5, et renvoie à une polémique contre les idoles étrangères. Lors de la première rédaction dtr, cette polémique est stéréotypée
avec la formule, «abandonner Yhwh et suivre les Baals», elle critique alors une désobéissance flagrante au premier commandement de la même manière qu'en 1R 16,31.
L'usage paradigmatique des mentions de Baal chez Jérémie rend bien difficile leur utilisation comme source pour une histoire du culte de Baal en Juda
(Dany Nocquet, Le "livret noir de Baal": la polémique contre le dieu Baal dans la Bible hébraïque et l'ancien Israël, 2004 - books.google.fr). "non entendus"
Ni les prĂŞtres de Baal, dont les demandes Ă leur dieu ne sont pas entendues, ni Elie ne verra son message entendu
par les souverains et son peuple :
Et vraiment le peuple était digne du châtiment pour ne pas s'être détourné de son erreur, même après avoir
appris la vérité grâce aux signes grands et manifestes que fit Élie : il n'abandonna pas l'adoration de Baal. Les péchés aussi d'Achab et de Jézabel étaient grands, très connus et manifestes,
et à cause de cela ils devaient être tous deux châtiés durement
(Monastère Saint Elie (Saint-Rémy, Côte-d'Or), Le saint prophète Élie: d'après les pères de l'Église, 1992 - books.google.fr). Élie, incompris, persécuté et au bord du découragement s'enfuira au désert retrouver souffle et revenir dire
ses quatre vérités à son peuple infidèle
(Jacques Musset, Les chemins de la naissance à soi-même: Un itinéraire spirituel, 2007 - books.google.fr). "grand Messie"
Sans examiner si les livres hébreux ont été écrits après Alexandre, et après que les facteurs juifs eurent appris quelque chose de la mythologie grecque
dans Alexandrie, c'est assez de remarquer que les Juifs attendent Élie de temps immémorial. Aujourd'hui même encore, quand ces malheureux circoncisent un enfant
avec cérémonie, ils mettent dans la salle un fauteuil pour Élie, en cas qu'il veuille les honorer de sa présence. Élie doit amener le grand sabbat, le grand messie,
et la révolution universelle. Cette idée a même passé chez les chrétiens. Élie doit venir annoncer la fin de ce monde et un nouvel ordre de choses. Presque tous les fanatiques
attendent un Élie
(Oeuvres complètes de Voltaire, Essai sur les moeurs, 1827 - books.google.fr). Élie dont le retour doit précéder de peu la venue du Messie est une figure des derniers jours. Élie annonce, en fait,
Jean-Baptiste. Tel est son rôle eschatologique mais aussi bien historique, puisque Élie a effectivement existé autrefois. Nouvel Élie, Jean-Baptiste est aussi le véritable Élie
ou son accomplissement. Avec lui, les derniers jours sont véritablement là . «Élie est déjà venu», dit Jésus. Et Jésus est le nouvel Adam. Alors qu'avec Adam,
le premier homme, s'était introduite la mort, avec Jésus, mourant sur la croix, la mort est vaincue
(François Hartog, Chronos. L’Occident aux prises avec le temps, 2024 - books.google.fr). "grand Messie" des Juifs peut s'opposer au "vray Messie" qui est Jésus selon les chrétiens
(Valentin Marée, Traicté des conformitez du disciple avec son maistre; c'est à dire, du sérahique père S. François avec nostre seigneur Jesus Christ, Tome 1, 1658 - books.google.fr). Comme la loi s'oppose à la grâce dans les polémiques chrétiennes contre le judaïsme.
Saint Paul dit, Rom., c. 10, v. 4, que Jésus-Christ est la fin ou le terme de la loi, I Cor., c. 10,11; que
tout ce qui est arrivé aux Juifs était une figure, et a été écrit pour notre instruction. [...] Jésus-Christ est la fin de la loi, puisqu'il a donné aux hommes la grâce et la vraie justice
que la loi ne pouvait donner; ainsi l'explique saint Jean dans son Evangile, c. 1, v. 17. Saint Paul ne dit pas que Jésus-Christ est le seul objet de la loi.
L'incrédulité des Juifs, leurs révoltes, leur punition, dont parle l'Apôtre dans l'endroit cité, sont sans doute un exemple, un modèle, une figure de ce qui doit
nous arriver à nous-mêmes, si nous les imitons: tel est le sens. Il est absurde d'en conclure qu'il en est de même de tous les événements de l'histoire juive, de
toutes les lois, de toutes les narrations de l'Ancien Testament
(M. Bergier, Dictionnaire de théologie, Tome 4, 1874 - books.google.fr). Pour concilier les prophéties qui leur paraissent opposées, quelques-uns, dont Ibn Ezra (Commentaire sur le psaume 79, sur l'Exode),
ont imaginé deux Messies, qui doivent se succéder l'un à l'autre l'un dans l'humiliation et dans la pauvreté, et l'autre dans la gloire et dans l'abondance: l'un et l'autre simples
hommes; le dernier devant même avoir des enfants et des héritiers. Le premier doit sortir de la race de Joseph et de la tribu d'Ephraïm. Il aura pour père Huziel, et sera appelé Néhémie.
Il paraîtra à la tête d'une armée, composée des tribus d'Ephraim, de Manassé, de Benjamin et d'une partie de celle de Gad. Il fera la guerre aux Iduméens. C'est ainsi qu'ils appellent
ordinairement les Romains et les chrétiens. Il remportera sur eux d'insignes victoires, fera périr un grand nombre d'hommes, renversera l'empire romain, et ramènera les Juifs comme en triomphe à Jérusalem.
Armillus, que les chrétiens nomment Antechrist, naîtra de son temps d'une pièce de marbre, où Dieu l'avait créé, et enfermé
dès le commencement. Néhémie attaquera Armillus, mettra en fuite son armée, la passera au fil de l'épée, et fera le général prisonnier. Mais Armillus se sauvera de ses mains, remettra une nouvelle armée
sur pied, et fera la guerre à Néhémie. Dans le combat, Armillus aura tout l'avantage. Néhémie y mourra, sans que son ennemi s'en aperçoive. Les anges se saisiront du
corps mort, et le cacheront avec ceux des anciens patriarches.
Alors les enfants d'Israël tomberont dans une étrange consternation. Ils seront obligés de se sauver dans le désert, où ils
demeureront cachés pendant quarante-cinq jours. Après ce temps, l'archange saint Michel sonnera de la trompette, et on verra paraître le second Messie, qui sera de la race de David. Il viendra accompagné du
prophète Elie, et tous les Juifs du monde le reconnaîtront pour leur roi et leur libérateur. Armillus marchera coutre lui avec son armée; mais Dieu fera pleuvoir sur
les troupes de cet ennemi le soufre et le feu du ciel, et il l'exterminera entièrement. Alors le second Messie, né de la race de David, rendra la vie au premier corti
d'Ephraïm. Il rassemblera tout Israël, et ressuscitera ceux qui sont morts; il rebâtira le temple de Jérusalem sur le modèle qui fut montré à Ezéchiel; il dissipera et fera
périr tous ceux qui voudront s'opposer à lui, et établira son empire sur toute la terre. Il épousera une reine, et aura plusieurs femmes, d'où naîtront des enfants qui lui
succéderont après sa mort, car il mourra comme un autre homme
(Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, Tome 8, 1855 - books.google.fr). Armillus est rapproché de Romulus, mais pourquoi pas d'Arminius, qui aurait donné son nom aux Germains
selon Boxhorn (Historia universalis, 1652)
(Ineke Loots, Joke Spaans, Johannes Hoornbeeck, Johannes Hoornbeeck (1617-1666), On the Conversion of Indians and Heathens: An Annotated Translation of De conversione Indorum et gentilium (1669), 2018 - books.google.fr). Cf. le germain Hitler.
Typologie
Le report de 1890 sur la date pivot -908 donne -3706.
La date de -908 pour le sacrifice du Mont Carmel est connue au moins au XVIIe siècle
(Le Sieur de Royaumont (pseud. van Nicolas Fontaine of van Isaac-Louis Le Maistre de Sacy), De historien des Ouden en Nieuwen Testaments, Tome 1, 1681 - books.google.fr). Aujourd'hui cette date est placée plus récemment :
Achab, fils d'Omri, est le septième roi d'Israël entre 874 et 853 av. J.-C. Comme de nombreuses dates concernant les personnages bibliques
de cette époque, celles-ci sont approximatives
(fr.wikipedia.org - Achab (roi)). Louis-Isaac Lemaistre (ou Lemaître), sieur de Sacy (né à Paris le 29 mars 1613, mort au château de Pomponne le 4 janvier
1684), était un prêtre catholique proche de Port-Royal, un théologien, bibliste et humaniste français. Il est connu par sa traduction de la Bible. À la mort de son frère (1658), Louis-Isaac entreprend
donc avec ses amis de Port-Royal, tels que Pascal, Robert Arnauld d'Andilly, Pierre Nicole, Pierre Thomas du Fossé et autres, sa révision et la complète avec les autres
livres contenant des textes en grec dans le Nouveau Testament. Cette nouvelle traduction sera publiée, sans nom d'auteur, à Mons en 1667. Elle prendra le nom de Nouveau Testament de Mons
(fr.wikipedia.org - Louis-Isaac Lemaistre de Sacy). 7 ans après -3713 où le patriarche Henoch est enlevé au ciel comme Elie
(Lenglet du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane depuis la création du monde jusqu'à l'an 1762, Tome 1, 1763 - books.google.fr). Enoch, qui fut le sixiéme patriarche aprez Adam de Pére en Fils, est célébre dans l'Ecriture. Car Dieu l'exemta
de la mort, & le transporta tout vivant dans le séjour des bienheureux. Les Juifs disent une chose qui me paroît absurde, savoir, qu'il y a sept hommes dont les vies prises ensemble
s'étendent autant que toute la durée du monde. Savoir Adam, Mathusalem, Sem, Jacob, Amram, Ahaias le Silonite, & Elie qui est encore en vie. Cela est extravagant,
ils auroient aussi-tĂ´t fait de dire cela de deux que de sept, savoir Adam, & Enoch qui survĂŞquit Ă Adam de 56 ans. Quoique pourtant les Juifs, & en particulier Rabbi Aben
Ezra, s'imaginent qu'Enoch est mort. Pour nous, nous nous en tenons à ce qu'en dit St. Paul, qui assure qu'il n'est pas mort. Ce qui est arrivé à Enoch, seroit arrivé à tous
les hommes s'ils n'eussent point péché. Le péché nous a assujettis à une vie mortelle, pleine de langueurs & d'incommoditez. Il n'y a point de doute qu'Enoch ne se
soit fortement oposé à l'impiété des hommes de son tems. C'est ce qui a donné occasion à quelques esprits legers de suposer un Livre sous le nom d'Enoch, s'imaginant sottement
qu'ils auroient l'adresse d'en imposer à la Postérité. Mais il faudroit que ce Livre, s'il étoit d'Enoch, se fût sauvé des eaux du Déluge, ou qu'il fût décendu du Ciel dans la fuite,
ce qui est tout-à -fait ridicule. Mais quelque peu aparente que seroit une semblable suposition, elle pourroit pourtant être justifiée par l'exemple des Juifs, qui font écrire par
Elie au Roi Joram des Lettres datées du Ciel, sept ans aprez son ravissement, & qui ajoûtent à cela que ce Prophéte est encore à présent occupé à composer l'Histoire universelle.
Toute cette imagination est fondée sur le vs. 12. du Ch. 21. du Liv. 2. des Chron. qu'ils ont trés-mal entendu. Pour ce qui est de la Prophétie d'Enoch, elle a été si méprisée
dans l'Antiquité, que St Jerôme assûre que plusieurs personnes avoient mis l'Epître de St. Jude, une des sept Epîtres Catholiques, au rang des Apocryphes, uniquement à cause que
cette Prophétie s'y trouve citée
(Petrus Cunaeus, La république des Hebreux où l'on voit l'origine de ce peuple, ses lois, sa religion, Tome 1, 1705 - books.google.fr). Si la charité du Chrestien consiste à marcher avecque Dieu, comme l'Ecriture le dit d'Henoch, quand elle dit
de luy: Ambulauit Henoch cum Deo. Genes 5. S. François de Sales fut toûjours dans la charité, puisqu'il fut toûjours avec luy. Ces paroles, ambulat cum eo, conviennent d'autant plus excellemment
Ă Henoch, par rapport avec le Soleil, que comme le Soleil acheve sa courte annuelle en 365. jours, la vie d'Henoch en terre fut de 365. ans, & facti sunt omnes dies
Henoch trecenti sexaginta quinque anni, & ambulavit cum Deo.
(Claude-François Menestrier, Traité des tournois, joustes, carrousels, et autres spectacles publics, 1669 - books.google.fr). Acrostiche : LANP, LANPia, LANPada
"Lanpia" : lampe
(Gabriel Azaïs, Dictionnaire des idiomes Romans du midi de la France, Tome 2, 1878 - books.google.fr). En Apocalypse de Jean 11, 4, au-dessus de la tête de l'Eglise, après tous les saints pasteurs qui l'ont gouvernée, sont
les deux oliviers, l'un à droite, l'autre à gauche de la lampe (Zach. IV, 1-3); ce sont les deux prophètes Hénoch et Elie. Le patriarche a été enlevé aux cieux : Ambulavitque cum Deo, et non
ap paruit, quià tulit eum Deus (Gen. cap. L, 24). Elie as élé enlevé par un char de feu jusqu'au Ciel; ecce currus igneus et equi ignei diviserunt utrumque,
et ascendit Elias per turbinem in cælum (IV, Reg. 11, 11). Aussi n'ont-ils pas éprouvé les horreurs de la mort; cependant, il est décidé que tout homme mourra,
statutum est omnibus hominibus semel mori (Heb. IX, 27). Il faut donc, et la conséquence est aussi rigoureuse que la loi elle-même, que les deux prophètes reviennent en
terre pour subir la peine des enfans d'Adam. Les Juifs attendaient Elie lorsqu'ils demandaient à saint Jean-Baptiste s'il était Elie, Elias es tu (S. Joh. 1, 21) ?
se fondant sur cette parole de Malachie : Je vous enverra le prophète Elie avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et terrible. Ecce ego mittam vobis
Eliam prophetam, antequam veniat dies Domini magnus et horribilis (Malach. Iv, 5). Or, si Elie doit revenir sur la terre avant le dernier jugement pour convertir
les Juifs, Hénoch, qui a été enlevé comme lui jusques à Dieu, doit revenir de même pour préparer les gentils au dernier avénement de Jésus-Christ.
(Pierre Lachèze, La Fin des Temps ou l'accomplissement de l'Apocalypse et des anciennes prophéties d'Isaie, de Jérémie, d'Ezéchiel, de Daniel, d'Habaduc, d'Abdias, de Joel et de Zacharie, 1840 - books.google.fr). Hermétisme
Selon une tradition fort répandue parmi les Hébreux, Moïse aurait été enlevé vivant au ciel, ainsi qu'Enoch et
ainsi qu’Élie, et qu'il a existé un livre apocryphe de l'Assomption de Moïse. On a prétendu également que Jérémie avait été exempt de la loi commune du trépas, et qu'il reviendrait sur la
terre avec Élie. (Voir saint Hilaire, conc. 20 in Matthæum, et Bartolocci, Bibliotheca rabbinica, t. IV p. 513).
Nous remarquerons aussi que les Arabes ont donné à Énoch le nom d'Edris: Enoch dictus Edris propter multiplex studium;
dimisit enim ei altissimus triginta volumina, (Hottinger, Hist. orient. l. I, c. 3), Abulpharage affirme que d'anciens auteurs grecs (græci antiquiores) assuraient que ce patriarche était
le même qu'Hermès, dit Trismegiste. Quant aux livres qui lui sont attribués, ils sont au nombre de deux, (Pimander, de sapientia et potestate Dei; Asclepius, de
voluntate divina); le premier fut traduit en latin par Marsile Ficin, et cette traduction, imprimée en 1471, fut souvent reproduite au seizième et au dix-septième
siècle. Le texte grec fut publié pour la première fois à Paris, en 1554, chez Adrien Turnèbe. On en connaît deux traductions françaises par G. du Préau, Paris, 1549,
et par F. de Foix de Candalle, Bordeaux, 1574, in-8°. M. Ravaisson, dans son travail sur la métaphysique d'Aristote, t. II, p. 481, s'exprime ainsi à l'égard de ses écrits:
«Ils sont apocryphes, mais ils ne sont pas toutefois aussi récents que quelques auteurs l'ont supposé. Le Pymandre est évidemment l'œuvre d'un chrétien, la doctrine
de l'Asclepius, livre important et peu étudié, présente de singuliers rapports avec celle de Philon et des cabalistes.»
(Brunet, Les évangiles apocryphes, 1863 - books.google.fr). Le Quatrième ciel qui en Islam est celui du Soleil, gouverné par le Prophète Idris (Hénoch/Hermès).
La généalogie d'Hermès présentée par l'évêque d'Hippone va servir plus ou moins de modèle dans les
siècles suivants, recopiée sous cette forme ou présentée de façon plus ou moins fragmentaire ou contradictoire.
La source la plus célèbre de la légende des trois Hermès est l’astrologue Abû Mashar (VIIIe siècle),
qui décrit de quelle manière le premier Hermès, que les Juifs connaissent sous le nom d’Énoch, et les Arabes sous le nom d’Idris, prédit le déluge et construisit des pyramides et des temples, gravant des
inscriptions sur les murs afin de préserver le savoir antédiluvien. Le deuxième Hermès était un sage chaldéen qui vécut à Babylone et qui relança les sciences après le déluge; le troisième était un docteur et un
philosophe qui avait vécu en Égypte après le déluge. Les trois textes que Kircher et Ecchellensis entreprennent de traduire reflètent ces traditions arabes sur Hermès et l’Égypte. Kircher utilise également d’autres
sources, notamment sa propre imagination, et il ne suit pas toujours les récits arabes à la lettre. Ces derniers donnent une place centrale aux pyramides, mais, pour Kircher, elles ne jouent qu’un rôle limité.
Kircher n’a jamais visité l’Égypte et, comme résident de Rome, il se fixe sur les obélisques dont il attribue l’invention à Hermès. Alors que les légendes arabes insistent sur le rôle joué par
le premier Hermès, qui empêche le savoir adamique d’être détruit par le déluge en construisant les pyramides, Kircher insiste davantage sur le second, qui perpétue ce savoir après le déluge
et le protège de futurs cataclysmes en construisant des obélisques. Bien que Kircher fasse référence aux légendes arabes du premier Hermès, il minimise leur importance en prétendant que le déluge
a détruit les pyramides qu’il avait construites, ce qui rendit ses efforts inutiles. En tentant de concilier ses sources, Kircher semble faire un amalgame entre le deuxième et le troisième Hermès
arabe, décrivant Trismégiste comme un homme originaire de l’Asie du Sud-Ouest qui voyage en Égypte où il devient célèbre
(Bernard Heyberger, Orientalisme, science et controverse : Abraham Ecchellensis (1605-1664), Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, Sciences Religieuses, Volume 143, 2010 - dokumen.pub,
fr.wikipedia.org - Abou Ma'shar al-Balkhi). Le livre qu'on a cru le plus ancien d'alchimie en latin, et daté de 1144, comporte une préface du traducteur de l'original arabe.
Ce traducteur - Robert de Chester - écrit :
Nous lisons dans les anciennes histoires des dieux qu'il y eut trois Philosophes dont chacun s'appelait Hermès.
Le premier fut Enoch, qui a aussi pour noms Hermès et Mercure. Le second fut Noé, également appelé Hermès et Mercure. Le troisième fut l'Hermès qui, après
le déluge, régna en Égypte et y occupa longtemps le trône. Ceux qui nous ont précédés l'ont dit Triplex, en raison de sa triple vertu conférée par Dieu.
Il était roi, philosophe et prophète. C'est cet Hermès qui après le déluge fut le fondateur de tous les arts et disciplines tant libéraux que mécaniques.»
(Antoine Faivre, D'Hermès-Mercure à Hermès Trismégiste. Au confluent du mythe et du mythique, Présence d'Hermès Trismégiste, Cahiers de l'hermétisme, 1988 - books.google.fr). Ibn Ezra parlerait d'Enoch dans le Livre des Raisons (Liber Rationum) qui lui est attribué. Dans Teanim I et II, il approuve ses
prétendus écrits astronomiques et astrologiques
(Shlomo Sela, Abraham Ibn Ezra: The Book of Reasons. A Parallel Hebrew-English Crirical Edition of the Two Versions of the Text, Tome 1, 2007 - books.google.fr). Le début de l'introduction au Corpus Hermeticum de Marsile Ficin écrit en 1463 reprend dans un certain désordre la généalogie
d'Hermès vue par Augustin et affirme que ce sage était le cinquième d'une lignée de Mercures. Il est à identifier avec Theuth ou Thoth, le dieu-scribe des Égyptiens qui leur donna les lois et les lettres, et en
particulier, les hiéroglyphes; il était interdit à quiconque de prononcer en vain son nom qu'on donna au premier mois de l'année égyptienne. Il fonda une ville que les Grecs appelèrent plus tard Hermopolis.
Les Égyptiens le qualifièrent de «Trois fois Grand», car c'était le plus grand des philosophes, des prêtres et des rois, et il était d'usage chez les Égyptiens de
choisir leurs prêtres parmi les philosophes, et leurs rois parmi les prêtres. L'association ou l'identification à Theuth était spécialement chargée de sens pour Ficin,
en raison de l'allusion à Theuth dans le Phèdre (274 Css.) de Platon, où celui-ci parle de Theuth comme de l'un des dieux les plus anciens, dieu des nombres,
de la géométrie, de l'astronomie et des jeux de l'esprit, et inventeur de l'écriture égyptienne, qu'il avait apportée à Thamus, le roi de Thèbes en Égypte.
Thamus, dont le dieu était Ammon, repoussa l'invention, de peur qu'elle n'encourageât les hommes à être paresseux et oublieux. Malgré cela, le roi
qualifia Theuth d'«homme plein d'arts». L'histoire semble avoir été inventée par Platon, et Ficin en donne l'explication à deux reprises, s'adonnant, la deuxième fois,
à une interprétation complexe visant à expliquer pourquoi Hermès était le cinquième Mercure. Ce faisant, il indique que le sage de l'Égypte est un démon dans le sens néo-platonicien,
c''est-à -dire un «homme divin» ou philosophe, nanti non seulement de sagesse, mais de pouvoirs démoniques. En tant que tel, Hermès présidait sur les
âmes mercuriales inférieures, sur les animaux mercuriaux tels l'ibis, le gorille et le chien de chasse, sur des matières comme le mercure (vif-argent)
et sur les lieux mercuriaux comme Naucratis, le propre domaine de Theuth, et l'Égypte elle-même. Hermès faisait donc figure de sage national, dans un sens à la
fois large et mystérieux, et s'identifiait au génie et à la destinée d'un peuple et d'une terre tout entière. Il s'identifiait plus précisément aux aptitudes
intellectuelles de ses sages et de ses démons : c'est pourquoi partout où il existe des hommes mercuriaux, ceux-ci doivent se tourner vers l'Égypte, source de la
tradition mercuriale, et patrie des démons-philosophes mercuriaux les plus émérites. Dans ces conditions il n'est pas étonnant que Platon s'y soit rendu dans sa quête
du savoir. Cependant, l'invention de l'écriture en tant que telle ne relevait pas d'Hermès à proprement parler. Dans son commentaire du Philèbe, en 1469,
Ficin soutient en effet que si Hermès avait bien inventé l'art d'écrire en s'inspirant des formes animales et des plantes, il n'avait fait que suivre en cela
l'exemple d'un sage plus ancien encore, qui avait inventé des caractères suivant les formes des signes célestes et des constellations, afin de doter ses prêtres
d'une littérature secrète susceptible de dissimuler la théologie au regard des profanes. Cet inventeur de toute écriture fut le Perse Zoroastre. Néanmoins,
l'introduction à la traduction du Pimandre de 1463 ne fait aucunement allusion à cette dette envers le sage persan. Elle établit, en revanche, la
notion d'une chaîne à six maillons composée d'antiques théologiens culminant chez Platon, mais ayant comme point de départ Hermès, «premier des philosophes»,
le premier à avoir traité de la majesté divine, de l'ordre des démons, et des mutations des âmes. À Hermès succédèrent Orphée, Aglaophème, Pythagore, Philolaos
(qui fut abandonné plus tard pour faire place à Zoroastre en tête de liste) et, finalement, Platon. Entre 1463 et 1469, quelqu'un, ou quelque événement, peut-être
la rencontre avec les opinions du grand polémiste et platonicien byzantin Gémiste Pléthon, avait convaincu Ficin du droit irrécusable de Zoroastre à figurer en première place
(Michael Allen, Marsile Ficin, Hermès et le Corpus hermeticum, Présence d'Hermès Trismégiste, Cahiers de l'hermétisme, 1988 - books.google.fr). L'humaniste florentin a beau avoir été le premier à donner un nouveau souffle à la magie hellénistique (d'origine platonicienne
et néoplatonicienne), il ne doit pas en avoir l'apanage; et cela, quand bien même la plupart des mages de la Renaissance en reviennent à ses traductions du Corpus hermeticum (1471) et des néoplatoniciens,
à son Commentaire au Banquet de Platon (1469) et surtout à son De triplici vita (1489). Sa magie naturelle, si influente soit-elle, n'est pas représentative de
l'ampleur d'un phénomène qui animera le monde savant pendant près de deux siècles. On pourrait même se demander s'il n'y a véritablement qu'une seule forme de magie
naturelle chez Ficin. Sa magie éminemment hermétique du Commentaire au Banquet évolue en profondeur dans le De triplici vita où elle s'imprègne de la doctrine néoplatonicienne.
Hermétique, puis néoplatonicienne ou les deux à la fois ? À trop vouloir essentialiser et catégoriser les doctrines philosophiques, on risque d'oublier de penser ces textes
dans la diachronie qui les a vus paraître à vingt ans d'écart
(Adrien Mangili, Magie naturelle et libre pensée: Étude d'une relation ambivalente (XVIe-XVIIe siècles), 2025 - books.google.fr). On voit, au moins dans son commentaire du Banquet de Platon (1484), Marsile Ficin ne parle pas des mauvais Génies (encore qu'il
reconnaisse que «certains Platoniciens» et les auteurs chrétiens leur ont fait place); le mal vient, avant tout, soit d'un excès d'amour, soit d'un affaiblissement de la participation à la Source
première. Curieuse à cet égard est l'interprétation du vieux mythe d'Ouranos, de Cronos et de Zeus; en disant que Saturne mutile son père le Ciel,
les poètes entendent signifier que l'Ange, créature dérivée, ne porte en elle qu'une part limitée de la puissance première; et, s'il
est vrai que Jupiter (c'est à dire «l'Ame du monde») enchaîne à son tour Saturne qui l'engendra, c'est parce qu'il descend davantage encore comme la troisième hypostase
plotinienne - et qu'il s'éloigne, par dispersion, de l'Unité originaire. A ces remarques, Ficin a ajouté plus tard une allusion astrologique, qui semble lier
paradoxalement à la relation qu'on vient de dire le rôle que jouerait quelquefois Jupiter pour neutraliser, par son opposition, «la malfaisance de la planète Saturne»
(V, 12). Il est bien évident que, lorsqu'il commente le Banquet, Marsile ne prend pas à son compte tout le détail des traditions dont il se fait l'écho
(et que Platon lui-même prête à des personnages qui ne sont pas toujours ses porte-parole). Lorsqu'il rappelle cependant que, d'après Agathon, les dieux,
selon leur propre correspondance avec les douze signes du zodiaque, firent aux hommes un certain nombre de dons, s'il est vrai qu'il insiste surtout sur
le rôle de l'amour qui se présente ici, plutôt que comme «folie», comme «clémence» et «générosité» (V, 13), comment douter de l'importance astrologique
que conserve à ses yeux l'antique système de sympathies entre le «signe» du Lion et l'aptitude «jovienne» à «traiter dignement les choses tant divines qu'humaines»,
entre le «signe» des Gémeaux et l'art «apollinien» de la prophétie et de la médecine ? Il est bien clair que, sans accepter littéralement des formules de caractère mythologique,
il fait parfaitement sienne l'idée stoïco-platonicienne d'un "sôma" cosmique qui intègre «la totalité des éléments» et dont les corps de tous les vivants sont les «parcelles»;
que, sans craindre de contredire expressément au texte du Pseudo-Denys, il assimile les douze âmes des sphères planétaires aux neuf chœurs angéliques; et - surtout que,
pour transmettre jusqu'aux hommes les «sept dons» divins, ceux de Saturne (contemplation), de Jupiter (puissance), de Mars (grandeur d'âme),
du Soleil (prophétie), de Vénus (amour), de Mercure (subtilité) et de la Lune (force génératrice) - lesquels, on le voit,
n'ont guère de rapport avec les sept dons de l'Esprit saint -, il conçoit, dans la zone sublunaire, l'actif fourmillement de toute une armée de «démons»,
intermédiaires entre l'ange, l'homme et la matière (VI, 3 et 4). Ce principe de continuité est longuement développé au premier et au troisième livres de la
Theologia platonica. Selon Ficin, à partir du corps, qui est pure multiplicité, on ne saurait remonter jusqu'à Dieu comme pure unité, que
par les intermédiaires de la qualité (comme multiplicité unifiée), de l'âme (comme synthèse vivante de l'unité et de la multiplicité), de l'ange (comme unité multipliée).
Dans cette perspective, les anges - malgré leur nom scripturaire - apparaissent moins comme des «messagers» que comme une «multitude immobile», qui serait en même temps
«réceptacle de formes» ce qui ne signifie aucune confusion avec le Verbe johannique , mais s'interprète facilement en ce sens, très thomiste, que l'intelligence angélique saisit
toutes les idées «sans composition ni division». Leur «immobilité» (qui traduit plus ou moins maladroitement les traits de l'aevum scolastique ) tient à ce qu'ils reçoivent
immédiatement leur bien du premier Bien et qu'ils s'en «repaissent en un seul point d'éternité». Cosmologiquement, leur rôle de «moteurs immobiles» est défini en termes
aristotéliciens plutôt que platoniciens et, si le langage de la Theologia platonica, qui emprunte beaucoup à saint Thomas, diffère assez souvent de celui du Banquet,
la synthèse des deux traditions n'était guère malaisée dans un domaine où le Docteur angélique reste largement tributaire des philosophes arabes et, à travers eux, d'un
néoplatonisme aristotélisé. L'unique différence essentielle entre les anges ficiniens et les quarante - sept ou cinquante - cinq moteurs de Métaphysique A, 8,
c'est leur quantité innombrable, seule digne de la puissance divine. À ce monde angélique certaines formules semblent donner une telle dignité qu'on serait tenté
de le rapprocher de la seconde hypostase plotinienne; il n'est pas seulement l'illuminateur de l'«âme», mais, croirait-on, le principe de sa production
(Fons unitatis Deus - fons multitudini Angelus - fons motionis Anima). Des textes clairs soulignent pourtant la transcendance divine. Se référant à un «oracle chaldaïque» -
selon lequel le «Père», qui se réserve le «feu», ne l'a confié à aucune «puissance intellectuelle» -, Ficin précise qu'à la différence de l'âme cosmique, telle que
l'entendent certains platoniciens, l'ange n'est pas «ipso-moteur», qu'il ne subsiste que par l'efficace divine et qu'il ne meut que par «la vertu de l'Acte premier».
Mais, si le Soleil (symbole de Dieu) donne constamment sa totale lumière, alors que la Lune (entendons : l'âme) ne la reçoit que parties par parties, Mercure
(ou le monde angélique) la reçoit tout entière et d'un coup. Sur la relation complexe qui lie l'ange et l'âme (les textes ficiniens sont, à cet égard, quelquefois divergents),
on ne peut que rappeler ici ce principe fondamental auquel, dans son beau livre sur «la philosophie de Marsile Ficin», Kristeller consacre tout un chapitre :
en chaque «genre», il existe une «espèce» (ou un individu) qui résume en lui-même toute la perfection générique et qui, par là même, se situe à la limite supérieure
du genus sans avoir part à sa hiérarchie descendante; tel est le cas de l'«intelligence séparée», qui n'est que la mens parfaite, mais pure de tout contact
direct avec la matière. C'est d'elle pourtant que procèdent toutes ces «âmes» sensibles
(Maurice de Gandillac, Genèses de la modernité: les douze siècles où se fit notre Europe : de "La cité de Dieu" à "La Nouvelle Atlantide", 1992 - books.google.fr). Chronocratorie
Après Bar Hiyya, Ibn Ezra proposera une théorie des sept planètes liée au destin du monde sur la base de 354 jours (l'année
lunaire qui inspire le calendrier juif) 354 ans
(Jacques Halbronn, Le monde juif et l'astrologie: histoire d'un vieux couple, 1985 - books.google.fr). Un texte consacré à l'Astrologie Politique pourrait ne pas être attribué à Abraham Ibn Ezra, il s'agit d'un
passage du Liber Rationum figurant dans les Opera Omnia et qui s'intitule «De gubernatoribus mundi» et est consacré à un cycle comportant sept périodes de 354 ans et qui
se retrouve chez Trithème. En effet, ce Liber Rationum est un texte qui pose certains problèmes d'identification. En tout état de cause, le texte
imprimé intitulé Liber Rationum comporte à la fin des développements, à propos d'une éclipse pour 1265-1267, qui ne sauraient être d'Abraham Ibn Ezra
qui publia son œuvre au siècle précédent
(Jacques Halbronn, Le diptyque astrologique d'Abraham Ibn Ezra et les cycles planétaires du Liber rationum. In: Revue des études juives, tome 155, n°1-2, janvier-juin 1996 - www.persee.fr). Le Soleil occupe donc un milieu spatial; mais aussi un milieu temporel. Créé le quatrième jour, il annonce le Christ venu
durant le quatrième millénaire, comme le soulignera Bérulle qui reprend, outre Ficin et Pic, le commentaire de François de Foix-Candalle au Pimandre et le symbolisme du nombre quatre dans les
milieux influencés par le pythagorisme. En effet, «la perfection complette des choses eschet toujours au quatriesme jour : comme de la lumière» :
le Soleil vient parfaire le firmament Si le Soleil est donc bien une image de Dieu depuis Platon (République VI, 508-509), repris par Ficin (De Sole, 9),
il est surtout celle du Christ dès Jean VIII,12. Ce thème connaît une grande reviviscence à partir de Jean Pic et jusqu'à Bérulle, à tout le moins
(La Sepmaine de Du Bartas, ses lecteurs et la science du temps, 2015 - books.google.fr). Années 1890 et prophétie
Mais avant que les Musulmans soient entièrement chassés de la terre promise, il faut que les deux témoins du Seigneur
prophétisent revêtus des sacs de la pénitence pendant l'espace de douze cent soixante jours. Ces deux témoins sont Hénoch et Elie. Or, Elie ne peut convertir les Juifs et les ramener tous
dans leur patrie, qu'après les avoir prêchés dans le sac et la cendre pendant trois ans et demi. Ces douze cent soixante jours doivent donc précéder l'époque
du retour en entier des Juifs au mois de mai 1896. Et les témoins du Seigneur commenceront par conséquent leurs prophéties trois ans et demi avant, c'est-à -dire
après les dix premiers mois de 1892
(Pierre Lachèze, La Fin des Temps ou l'accomplissement de l'Apocalypse et des anciennes prophéties d'Isaie, de Jérémie, d'Ezéchiel, de Daniel, d'Habaduc, d'Abdias, de Joel et de Zacharie, 1840 - books.google.fr). 1890 : monter au ciel
Ader est considéré comme un des «pères de l'aviation». Il démontre que pour faire décoller un engin plus lourd
que l'air, l'aéroplane a besoin d'une puissance mécanique, c'est-à -dire d'un moteur. À partir de 1882, Clément Ader met au point un aéronef «plus lourd que l'air»,
qu'il appelle Éole et dont la forme des ailes est comparable à celle de la chauve-souris. Le 9 octobre 1890, il quitte le sol grâce à l'Éole,
propulsé par un excellent moteur à vapeur de 18-20 CV, et parcourt une cinquante de mètres. S'agit-il du premier vol ? Longtemps discuté,
ce vol non officiel et non homologué ne peut être qualifié ainsi car ce soulèvement n'est peut-être dû qu'à l'effet de sol. En 1890, le terme «avion» du
du latin avis (oiseau) est inventé par Clément Ader. Après avoir effectué de nombreux essais pour l'armée avec l'Avion n° 3 jusqu'en 1897,
il ne réussit pas à effectuer un vol contrôlé. Ruiné et découragé, Clément Ader abandonne l'aviation pour la viticulture
(Christopher Poizot, Gérard Pujol, Formation à l'aéronautique, 2020 - books.google.fr). |