Projets de démembrement de l'empire ottoman V, 51 1889-1890 La gent de Dace, d'Angleterre & Polonne, Et de Boesme feront nouvelle ligue : Pour passer outre d'Hercules la colonne, Barcins Tyrrens dresser cruelle brigue. Plan d'attaque de l'empire ottoman "Dace" peut être compris comme Danemark : cf. quatrain VI, 7. Chez les Dominicains, les Frères prêcheurs, la province de Dacie comprenait les couvents fondés en Danemark, Suède, Norvège et jusque dans le Groënland et l'Islande. Un des projet aventureux de l'empereur chevalier Maximilien Ier, je le tire d'un article de M. Zeibig sur la diète réunie des États héréditaires autrichiens à Inspruck en 1518 (Archives, 1854, t. XIII, p. 201-316), composé d'après les mémoires du prévôt de Klosterneubourg, qui assistait à l'assemblée; c'est un grand plan de campagne contre les Turcs, dont le sultan Selim Ier venait de battre les Persans, de soumettre les mamelouks, et de recevoir l'hommage de Tunis; rédigé en 1517, il fut présenté aux États autrichiens au commencement de l'année suivante. D'après cette pièce vraiment extravagante, on lèvera pour les années 1518, 1519 et 1520 une armée chrétienne colossale, un homme par 50 feux, et on l'entretiendra par une dime du dixième ou du vingtième. Une paix universelle, proclamée pour six ans, permettra de l'employer tout entière contre les infidèles; un conseil de guerre, sédentaire à Rome, centralisera les opérations. En été 1518, on débutera par une double expédition, l'empereur et le roi de Portugal passeront en Afrique, préserveront le Maroc et Fez, prendront Tunis et Alger; les rois de Pologne et de Hongrie, avec les Moldo-Valaques, s'empareront de Semendria. L'année 1519 verra des efforts plus considérables: l'empereur et le roi de Portugal, renforcés par les rois d'Angleterre et de Danemark, par le grand maître des Teutons, par les troupes moscovites et par 100,000 Marocains, soumettront l'Égypte; le roi de France, ralliant les Polonais et les Hongrois, prendra Andrinople, et, en s'emparant de Négrepont, assurera à la première armée un point de débarquement commode. Enfin, en 1520, les deux armées réunies mettront fin à la domination ottomane en Europe et en Asie, et en partageront les dépouilles avec les Persans,
selon l'arbitrage du pape et des cardinaux. Inutile d'ajouter que les États autrichiens se montrèrent fort peu enthousiastes pour cette magnifique entreprise,
dans laquelle ils voyaient, non sans raison, un moyen de leur soutirer de l'argent : ils se permirent de recommander à leur maître de garder un peu mieux contre
les Turcs ses propres frontières, et de ne pas oublier que Sélim était bien plus près de Vienne que lui de Constantinople (M. Dareste, Publications historiques de l'Académie impériale de Vienne, pendant les années 1854 et 1855, Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 1856
- books.google.fr). La "Boesme" vaut pour la Hongrie : Louis II Jagellon, né le 1er juillet 1506 à Buda et mort le 29 août 1526 à Mohács, est roi de Hongrie, de Croatie et de Bohême (Louis Ier) de 1516 à 1526 (fr.wikipedia.org - Louis II Jagellon). "Barcins" vaut pour la Tunisie, région autrefois dirigée par la famille des Barcides carthaginois dont Hannibal faisait partie. "Tyrrens" vaut pour la Lydie, région aujourd'hui en Turquie, d'où sont originaires les Tyrrhènes ou Tyrrhéniens, selon Strabon. Ils seraient à l'origine du peuple étrusque (fr.wikipedia.org - Tyrrhéniens). Typologie Le report de 1890 sur la date pivot 1518 donne 1146. Jean Comnène, fils du sébastocrator Isaac Comnène, occupa le trône archiépiscopal de Bulgarie dès avant le 20 août 1143 et jusqu'au 13 mai 1157 (Revue d'histoire ecclésiastique, Volume 70, Numéro 1, 1975
- books.google.fr). En 1146, le pape Eugène III envoya saint Bernard en France pour prêcher la deuxième croisade et, plus spécialement dans le Midi, pour combattre l'hérésie cathare
car, si toute la population méridionale n'était pas cathare, elle était, avec une grande partie de la noblesse et de la bourgeoisie, sympathisante et admirait les
«bonshommes» ou «parfaits». Pierre de Bryns, prêtre cathare, et son disciple Henry de Lausanne réagirent en venant réchauffer par leur prédication leurs adeptes et
leurs sympathisants. Saint Bernard ne put se faire entendre ni Ă Albi ni Ă Verfeil (Louis Caizergues, Labastide d'Anjou, En Lauragais, 1973
- books.google.fr). L'auteur occidental Otton de Deuil, qui traversa les régions bulgares avec les soldats de la deuxième croisade, raconte que, à leur arrivée
dans les régions nord-ouest de la Bulgarie, les croisés échangeaient ciqg dinars contre une pièce de cuivre et un mark contre douze solidoi (= nomismata) (A. Poltoratski et V. Chvyrev : K. Marx : sur l'origine du papier-monnaie, Recherches internationales à la lumière du marxisme, Numéros 79-81, 1974
- books.google.fr). La sévérité que l'on déployait à Constantinople contre les hérétiques ne déracina pas la secte; elle trouva des adhérents, non-seulement dans le pays,
mais même dans les monastères. Il y eut un certain Constantin Chrysomalos, dont les écrits obligèrent le patriarche Léon à convoquer, en 1140, un concile spécial pour leur examen.
La secte durait toujours sous le règne de Manuel, elle avait chef (1143-1150) un certain Nikétas, Pendant ce temps, que se passait-il en Bulgarie ? Le peu de documents
que nous avons, nous montrent l'église de Dragoviça comme le centre de la communauté bogomile; au milieu du XI siècle, elle avait pour ancien un certain Siméon.
A Melenik, il y avait aussi une Ă©glise bogomile. Les Ă©glises bogomiles Ă©taient surtout nombreuses entre le Vardar et le lac d'Ochrida. [...]
Vers la fin du XIIe siècle, un certain Nasario était évêque des Patarins dans l'Italie du Nord. Il visita la Bulgarie; quand il voulait appuyer ses théories sur le Christ,
il invoquait l'autorité des évêques de l'Église bulgare. Non-seulement les Bogomiles, sous les noms de Cathares et de Patarins, occupaient le nord de l'Italie et le sud de
la France; ils s'étaient étendus jusque dans les pays du Rhin, à Bonn, à Cologne (Louis Léger L'hérésie des Bogomiles, Revue des questions historiques, Volume 8, 1870
- books.google.fr). Les Cathares considéraient toujours la péninsule Balkanique comme la patrie de leur doctrine. Par exemple, les Cathares condamnés en 1146 à Cologne, disaient :
«cette foi était cachée depuis le temps des martyres jusqu'à notre temps subsistait en Grèce et quelques pays voisins» (M. Soloviev, Le problème du bobomilisme en Bosnie, 1956
- books.google.fr). 1890 L'Angleterre avait déjà essayé par le passé d'avoir un accord avec l'Allemagne et lui avait proposé, au moment du soulèvement des chrétiens
de l'Empire ottoman, en 1890, un plan de partage de la Turquie. Mais Holstein, très hostile à la Grande-Bretagne, avait fait décliner l'offre de lord Salisbury (Louis Mermaz, Les Hohenzollern, 1969
- books.google.fr). Dans le quatrain III, 97 - Déclin de l'empire ottoman - 1776, il est question du "siecle" de Phebe (Lune) commencé vers 1533 qui se termine selon les chronocratories médiévales vers 1887. Le quatrain V, 53 daté de 1890-1891 parlerait du "siècle" du Soleil qui succède à celui de la Lune jusqu'en 2242. A cette époque, selon les Centuries, "Le grand empire barbare corruer". En effet l'empire ottoman va sur sa fin, effective en 1918. Acrostiche : LEPB "lepb" mot bulgare ancien : bien, convenable, épatant (Julián Santano Moreno, IE *(s)lei- "viscoso" en las lenguas romances. In: Nouvelle revue d'onomastique, n°49-50, 2008
- www.persee.fr). La Bulgarie fut le premier pays européen subjugué par les Osmanlis; il fut aussi le dernier libéré (Paul Gentizon, Le drame bulgare, 1924
- books.google.fr). La grande révolte éclate en avril 1876. Vouée à l'échec malgré plus de 30000 morts, elle provoque une réaction très vive dans toute l'Europe et jusqu'aux États-Unis. Le traité de San Stefano du 3 mars 1878 avait décidé de la création d'une principauté bulgare autonome au sein de l'empire ottoman; cet État autonome adopte les contours de la Grande Bulgarie, comprenant notamment les régions de la Mésie, la Thrace et la Macédoine. Il regroupait l’ensemble des populations bulgarophones des Balkans ainsi que d'importantes minorités grecques, turques et serbes. Le Royaume-Uni, craignant l’établissement d’un vaste État client de la Russie dans la région favorise la tenue du congrès de Berlin, réuni 4 mois après le traité de San Stefano. Sous l'influence de Otto von Bismarck (Chancelier allemand) et Benjamin Disraeli (Premier ministre du Royaume-Uni), le précédent projet de création est fortement réduit. Les grandes puissances refusant la dévolution de la principauté à un Russe, un compromis est trouvé permettant l'avènement d'Alexandre de Battenberg, neveu par alliance du tsar Alexandre II. La principauté, théoriquement vassale de l'Empire ottoman, est alors soumises aux influences antagonistes russe et austro-hongroise. En 1886, les relations entre les gouvernements russe et bulgare sont mauvaises : en Bulgarie, les pro-russes considèrent, non sans quelque raison, Alexandre de Battenberg
comme un pangermaniste pro-occidental ennemi du panslavisme, et l’obligent à abdiquer à l’issue d’un putsch. Une régence est alors mise en place avec Stefan Stambolov,
qui s'est illustré dans l'insurrection de 1876, comme président. Mais l’année suivante, une assemblée largement russophobe élit Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha comme prince (fr.wikipedia.org - Histoire de la Bulgarie). Les grandes puissances ne purent se mettre d'accord pour reconnaître le nouveau prince, que l'Autriche traita avec bienveillance particulière, surtout à partir
de 1889, et que le sultan se montra, assez vite, disposé à reconnaître, mais auquel la Ruissie était très hostile. En 1890, le gouvernement bulgare obtint de la Porte
la concession de bérats aux évêques bulgares de Macédoine. A l'intérieur, le gouvernement de Stamboulof eut à lutter contre une vive opposition qu'il
réprima sévèrement (procès et exécution du major Panitza, 1889, etc.). Plusieurs assassinats politiques furent commis; le dernier fut (1895) celui de Stamboulof, qui,
en dissentiment avec le prince, avait donné sa démission l'année précédente. La nomination de son successeur, Stoïlof (1894), fut le point de départ d'un mouvement
de rapprochement avec la Russie. La diplomatie du prince Ferdinand aboutit enfin. Son fils, le prince Boris, étant passé à l'orthodoxie (1896), la conséquence immédiate
fut une réconciliation, suivie elle-même de la reconnaissance du prince Ferdinand par toutes les puissances (1897) (la-bulgarie.fr). |