PĂ©rouse V, 67 1901 Quand chef Perouse
n'otera sa tunique, Sans au couvert tout nud
s'expolier. Seront prins sept,
faict aristocratique ; Le pere et fils
morts par poincte au collier. La guerre de
PĂ©rouse La distributions de terres aux
soldats est la troisième espèce de lois agraires ; encore quelquefois ces
distributions de terres atteignirent la propriété privée, respectée jusqu'aux
guerres civiles, et amenèrent des dépossessions violentes. Les légions romaines
avaient perdu leur antique discipline depuis Marius et Sylla; les soldats
s'attachaient Ă un homme, leur chef, dont ils suivaient la fortune, et les plus
graves désordres étaient le résultat de ce nouvel état de choses. Les
proscriptions de Sylla et de Marius offrirent naturellement l'occasion de
distribuer aux vétérans les terres confisquées. César suivit également cet
exemple; il distribua des terres aux soldats qui l'avaient fait triompher dans
les guerres civiles. Après la mort de César, les soldats se trouvèrent tout-puissants;
chaque ambitieux qui prétendait à la succession du grand homme leur faisait des
avances et des flatteries. Antoine, Octave, Cicéron et le sénat multiplièrent
ces distributions, Octave surtout, après la guerre de Modène, la bataille de
Philippes, la guerre de Pérouse, celle contre Sextus Pompée et la bataille
d'Actium. Mais une fois empereur, Auguste organisa les cohortes urbaines et les
cohortes prétoriennes, qui finirent plus tard par remplacer l'influence des
légions. Les prétoriens aimaient beaucoup mieux le désordre des camps et d'une
grande ville comme Rome que la vie sédentaire d'une colonie. Aussi le donativum, largesse que faisait l'empereur à son avènement,
remplaça pour toujours les distributions de terres. En résumé, les lois agraires, si l'aristocratie avait
eu l'intelligence de les exécuter, auraient empêché tous les maux qui à la
longue détruisirent la république romaine. Il y aurait eu à Rome des
classes moyennes, intéressées à l'ordre et au maintien de la république, et des
classes populaires laborieuses et paisibles. La populace ne se serait pas
avilie et abrutie en vendant ses votes et en vivant sans travailler aux dépens
du trésor public. L'Italie aurait vu se repeupler ses solitudes; la Péninsule, qui
exportait jadis des blés, n'aurait pas été réduite à recevoir sa subsistance de
la Sicile, de l'Afrique et de l'Égypte; la république aurait eu des soldats, et
n'aurait pas été obligée de les recruter parmi les esclaves et les peuples
Ă©trangers. Le grand argument des patriciens Ă©tait d'empĂŞcher la dilapidation du
domaine public; mais ils le dilapidèrent bien davantage eux-mêmes par leurs
distributions aux soldats. Un seul moyen de salut était offert à la république
et Ă l'aristocratie elle-mĂŞme; elle mit tout en Ĺ“uvre pour le repousser, le
courage, la ruse, le crime et l'éloquence. Le monde romain fut perdu En Italie, Octavien rencontra de grosses difficultés : il
lui était difficile de tenir la promesse faite aux vétérans de Philippes de
leur distribuer des terres, car il n'y avait plus d'ager
publicus disponible en Italie ; il lui fallait donc spolier des petits et moyens propriĂ©taires Ă
travers toute la péninsule, ce qui provoqua naturellement une vague de
mécontentement général. Les spoliés
trouvèrent en Lucius Antonius et Fulvie un véritable soutien et c’est
autour d’eux que se créa l’unité. Tous ceux qui étaient opposés aux triumvirs
et à leur politique, les proscrits notamment, se rallièrent à leur cause. Le
statut, l’origine sociale de Lucius Antonius en faisaient un interlocuteur
crédible. D’autre part, le rôle de Fulvie ne doit pas être négligé. Dion
Cassius a dressé le portrait d’une femme extrêmement directive, d’un
tempérament excessif, capable d’imposer à tous sa volonté, ayant un véritable
impact sur la politique. Lucius Antonius aurait donné pour prétexte à son
opposition le désir de relever la république. Lucius Antonius qui résidait à Préneste profita de
l’absence d’Octavien pour s’emparer de Rome. Dion dénonce le peu d’ardeur de
Lépide dans la défense de l’Vrbs, et exalte
l’ingéniosité de Lucius Antonius qui avait envoyé secrètement des soldats dans
l’enceinte de la ville avant de lancer son offensive. Une fois Lucius Antonius stationné dans Pérouse, Salvidienus, Agrippa et Octavien menèrent un siège. Dion
raconte que celui-ci fut long, parce que la «place était naturellement bien
protégée et munie du nécessaire en suffisance». Les historiens se sont beaucoup interrogés sur les
raisons de l’échec des partisans d’Antoine. Nous l’avons vu, le rapport de
force ne leur était pas défavorable. D’autre part, c’était des généraux et des
soldats bien expérimentés. Pour Marie-Laure Freyburger
et Jean-Michel Roddaz, les raisons de leur échec «se
situent d’abord dans leur désaveu de la guerre ; les partisans d’Antoine ne
pouvaient approuver une politique - celle de Lucius Antonius - qui allait Ă
l’encontre des intérêts de leurs soldats et était en contradiction avec la
politique antérieure d’Antoine». Ils redoutaient certainement des mutineries et
ils étaient divisés. Il semble, aux dires d’Appien, que Ventidius
et Pollion furent favorables à une attaque au début de
l’année 40, mais Plancus milita pour l’attente et
c’est finalement lui qui emporta la décision. Le silence d’Antoine a également
joué un rôle important. Appien raconte que ses lieutenants ont à plusieurs
reprises justifié leur inaction par leur ignorance des intentions du triumvir.
Enfin, Appien précise que les chefs antoniens, Pollion
et Plancus en particulier, s’appréciaient peu. Ils n’acceptaient
certainement pas d’ordre provenant de quelqu’un d’autre qu’Antoine. Sans
l’efficacité de ces renforts, Lucius Antonius ne pouvait pas tenir. Il tenta plusieurs
sorties mais sans résultat5. Le manque de ravitaillement - Dion parle de famine
- le contraignit à la reddition en février 40. Octavien accorda l’impunité au
consul ainsi qu’à ses soldats qui bénéficiaient du soutien de ses propres
hommes8. Mais il fut impitoyable avec PĂ©rouse et ses habitants. La ville fut
mise Ă sac. En ce qui concerne le traitement des Ă©lites de la ville
les sources divergent. Appien indique que peu d’entre eux furent exécutés,
alors que Dion fait état de trois cents sénateurs et chevaliers sacrifiés15. Ce
dernier précise en effet que selon une tradition « ils ne furent pas simplement
exécutés, mais conduits vers l’autel consacré au premier César [c'est-à -dire
Jules César]». Suétone fait également état de la cruauté d’Octavien et
mentionne ce sacrifice humain : «après avoir pris Pérouse il ordonna une foule
d’exécutions, et pour ceux qui cherchaient à implorer leur grâce ou à s’excuser
il n’avait qu’une seule réponse : «il faut mourir». Certains auteurs disent que
parmi les vaincus il en choisit trois cents appartenant aux deux ordres, et les
sacrifia comme des victimes pour les Ides de Mars, devant un autel élevé en
l’honneur du divin Jules». Il est difficile de juger de la véracité de cette
version, l’aveu de Suétone «certains auteurs disent», et le fait que Dion
précise qu’il s’agit d’une «tradition», montrent qu’ils doutèrent. Dire que Virgile, Horace, Tibulle, Properce et Ovide
furent contemporains des expropriations foncières consécutives à Philippes peut
revêtir un caractère artificiel. S’ils étaient effectivement tous en vie au
moment des faits, il ils vécurent ces événements à des âges bien différents.
Virgile avait environ vingt-neuf ans, Horace vingt-quatre, Tibulle et Properce
certainement moins d’une dizaine d’années4, enfin Ovide n’avait que deux ans
lors de la Guerre de Pérouse. La lecture de leurs œuvres permet d’apporter des
éclairages sur la situation des expropriés - notamment sur la variété des
situations - et les conséquences à long terme de ce traumatisme économique et
social en rapport direct avec la propriété foncière. L’objectif sera ici de
restituer, avec le plus de précision possible, la manière dont chacun de ces
poètes a été touché par les expropriations de 41 avant notre ère, ou pour ce
qui est d’Ovide, d’évoquer les difficultés qu’il a rencontré avec son
patrimoine. Nous constatons ainsi que leurs expériences sont assez différentes.
Horace et Properce furent expropriés parce qu’ils étaient du côté des vaincus.
Horace avait combattu du côté des républicains à Philippes et le père de
Properce se trouvait avec les assiégés à Pérouse. Virgile a, semble-t-il, été
victime d’une expropriation illégitime. Tibulle ne donne pas de précision.
Enfin, si la famille d’Ovide n’a semble-t-il pas été concernée par les
distributions de terres postérieures à Philippes, nous verrons que les
difficultés que le poète a eu avec son patrimoine à la suite de sa relegatio, provoquèrent chez lui des sentiments, des
envies, assez similaires Ă ce que produisirent les expropriations chez les
autres membres de ce corpus. Car, au-delà d’une meilleure connaissance de la
situation des expropriés, le fait de savoir comment ces poètes ont été touchés
par ces expropriations, permettra de mieux comprendre leurs oeuvres
et notamment leurs rapports à la propriété foncière. Properce fut lui aussi directement concerné par les
troubles consécutifs à Philippes et les expropriations foncières de 41 avant
notre ère. Dans l’Elégie I, 22, il indiqua que son père avait été mis à mort
après le siège de Pérouse : «Tu connais Pérouse, le tombeau de la patrie (durs
et lugubres temps pour l'Italie que ceux oĂą la guerre civile arma les Romains
!) : pour moi en particulier, ce sol n’est que douleur. Étrurie, c'est toi
qui as laissé à l'abandon les membres de mon proche parent, sans même recouvrir
les ossements du malheureux d'un peu de poussière.» Dans l’Elégie IV, 1, Properce fit à nouveau allusion au
décès prématuré de son père - «Tu recueilles avant l'âge les cendres de ton
père» – puis il précisa que sa famille fut privée d’une grande partie de ses
terres : «et voilà tes dieux Lares réduits à la pauvreté : ces terres que
retournaient de nombreux taureaux, autant de cultures, de richesses que
t'enlève la sinistre perche de l'arpenteur». Ces indications permettent de
considérer que son père était un membre de la classe sénatoriale ou équestre de
la cité de Pérouse - dans l’Elégie IV, 1, Properce insiste sur le prestige et
la richesse de sa famille : «C'est l'antique Ombrie qui te donne le jour en
d'illustres Pénates» - et qu’il fut très certainement exécuté suivant les ordres
d’Octavien après la reddition de la cité en février 405. Le fait que Properce
parle de «Pérouse comme le tombeau de la patrie» et précise que son père n’a
pas bénéficié d’une sépulture peut aller dans le sens de la version d’une
exécution massive des élites de la cité en sacrifice à Jules César, relatée par
Dion Cassius et Suétone Octave aurait fait
égorger l'aristocratie pérugine sur l'autel dédié à Jules César "poincte au colier"
ne serait pas "collier à pointes" mais une lame acérée appliquée sur le cou. Le collier du boeuf
(animal de sacrifice) c'est le cou Notons qu'en latin "arista"
signifie arête ou pointe de l'épi (Gaffiot). Son analogue se rencontre en une anecdote relative au siège de Pérouse : Octave avait sacrifié, et les victimes se révélaient funestes ; à ce moment, les ennemis firent une sortie et s'emparèrent des exta ; sur quoi les haruspices octaviens affirmèrent que le mal qu'elles annonçaient était maintenant la part de ceux qui les possédaient. Car on sait que la puissance magique est neutre ou réversible. Il y a plus : la fatalité de l'accomplissement de tels présages, supérieure à toute conjuration religieuse, outrepasse les possibilités de la mantique ordinaire. Dans Thèbes, après la défaite des Sept, Tirésias écoute les oiseaux «barbarisés» qui se déchirent entre eux et ne les comprend plus ; il attribue au prodige une raison morale, ou religieuse, toute rationaliste ; il prévoit que Créon paiera de la mort d'un des siens son insensibilité cruelle. Mais la réalisation du présage sera plus pleine qu'il ne l'a prédit : Créon tue sa nièce Antigone ; Hémon, son fils, avant de mourir, veut le tuer ; Eurydice, sa femme, se poignarde ; Créon souhaite la mort. L'irrésistible «figuration» offerte par la guerre intestine des oiseaux s'est ainsi projetée intégralement dans le monde des hommes. De ces différents caractères du présage figuratif, l'Iliade nous offre un exemple à peu près complet. Quand les Troyens, arrivés au pied du mur des Achéens, se croient près du triomphe, un aigle apparaît à leur gauche et laisse tomber le serpent qu'il portait à ses petits, et qui a eu encore la force de se retourner pour le mordre au cou (Jean Bayet, Croyances et rites dans la Rome Antique, 1971 - books.google.fr). "tunique" L’historien Dion Cassius raconte également que le Lucius Antonius obtint à cette occasion
«un décret assimilant l’expédition qu’il
allait mener Ă une guerre, et il parla devant
le peuple en tenue militaire, ce que personne d’autre n’avait fait».
Appien précise que Lucius se fit proclamer imperator, ce qui l’autorisait à se
présenter en habit militaire, et qu’il fit proclamer Octavien hostis publicus, obtenant ainsi
du peuple une déclaration de guerre contre lui Nudité Pendant les préparatifs de la guerre d'Auguste contre
Antoine, Plancus passa du côté d'Auguste. Ce
changement de sa part ne tenait ni au désir de se rallier à la bonne cause, ni
à son amour pour la république, ni à son affection pour Auguste, mais au besoin
de trahir, qui était chez lui une véritable maladie. Il s'était montré le plus
vil complaisant de la reine Cléopâtre et le plus méprisable de ses esclaves;
sous le titre de secrétaire d'Antoine, il avait été l'instigateur et le
ministre de ses plus sales débauches. Vénal en tout et pour tous, on l'avait
vu, le corps peint de couleur d'azur, tout nu, la tête couronnée de roseaux,
traînant une queue de poisson et rampant sur les genoux, danser dans un festin
la danse de Glaucus. Il embrassa le parti d'Auguste,
parce qu'Antoine, convaincu de ses rapines, ne le traitait plus qu'avec
froideur. Il ne craignait pas de se faire un mérite de la clémence du
vainqueur: «César, disait-il, approuvait sa conduite, puisqu'il lui avait
pardonné.» Son neveu Titius ne tarda pas à suivre son
exemple. Quelques jours après sa défection, Plancus
invectivait en plein sénat contre Antoine absent, et l'accusait des crimes les
plus infâmes. «Assurément, lui dit avec esprit le prétorien Coponius,
homme grave, beau-père de Silius, Antoine a dû faire
bien des infamies la veille du jour où tu l'as quitté.» (Velléius
Paterculus) "sept" : Thèbes ? Le terme "aristocratique" ne vient pas du latin
mais du grec. D’une manière générale, il y a peu de références aux
événements politiques dans les œuvres d'Ovide. Dans les Héroïdes, il n’y a pas d’allusion à l’histoire présente. Le
contexte est rigoureusement mythologique, même lorsqu’il est question d’Enée ou
d’Apollon, rien ne renvoie de manière explicite à la (re)naissance de Rome, à la victoire d’Actium, à Auguste. D’ailleurs,
il n’y a aucune occurrence d’Auguste dans les vingt-et-une lettres, de même,
dans les Remèdes à l’amour et dans le traité sur Les Produits de beauté pour le
visage de la femme. Ce qui n’est toutefois pas le cas dans les Amores. Dans les
trois livres d’élĂ©gies les occurrences d’Auguste sont rares mais elles existent - nous en comptons trois - et elles sont Ă
l’honneur du maître de Rome. Dans l’Elégie III, 12, alors qu’il déplore les
multiples infidélités de sa maîtresse, il s’excuse de ne pas chanter les hauts
faits d’Auguste : «Je pouvais chanter Thèbes, ou bien Troie, ou bien les
exploits de César, et c’est Corinne seule qui m’a inspiré». Les premiers vers de l'élégie I, 7, exposent
successivement les caractéristiques de la poésie épique puis de la poésie
élégiaque et, non sans humour, présentent Ponticus
comme comme un «fort en thème» tout occupé à composer
une ambitieuse Thébaïde qui puisse
rivaliser avec l'œuvre d'Homère, tandis que le malheureux Properce, le «cancre
de la classe», se laisse emporter par de tumultueuses amours et subit les
rigueurs d'une cruelle maîtresse Tandis que tu
chantes, ô Ponticus, la Thèbes de Cadmos et les
tristes combats des frères ennemis, tandis que, - j'en réponds sur mon bonheur,
- tu disputes la première place à Homère que tu égaleras pour peu que les
destins se montrent tendres pour tes vers. Si, dans les premiers vers, l'imitation du style Ă©pique
pouvait passer pour un hommage Ă Ponticus, dans la
tradition de la recusatio, ici, son emploi dans un
passage aussi dévalorisant est clairement polémique. C'est ainsi que le terme
castra (v. 17), terme ambivalent qui s'utilise souvent pour les campagnes de
l'amour, notamment chez Ovide, désigne sans doute les motifs épiques traités
d'ordinaire par Ponticus, comme le confirme la iunctura agmina septem. Les allusions guerrières de Properce sont avant
tout littéraires, comme l'évocation des «Sept
contre Thèbes», argument de la Thébaïde
de Ponticus, semble-t-il, qui nous ramène au
distique initial À travers ces différences de genre, ce sont deux systèmes
de valeurs qui se trouvent face à face : tandis que chanter les «sinistres
combats» qui opposèrent, devant la citadelle fondée par Cadmos, Étéocle à son
frère Polynice, est un moyen pour Ponticus de
glorifier le souvenir récent de la victoire d'Octave sur Antoine, écrire sur
ses amours pour Cynthie permet à Properce de défendre
l'expression lyrique des sentiments et les valeurs retrouvées de la paix. Sans
doute les raisons biographiques ne sont-elles pas Ă©trangères, pour Properce, Ă
ce choix esthétique et idéologique : on sait avec quelle émotion il évoque,
d'abord dans la conclusion du Monobiblos, la mort
tragique d'un certain Gallus, un de ses parents tué par des brigands alors
qu'il échappait aux soldats d'Octave après le siège de Pérouse, puis, dans
l'introduction du livre IV, les vicissitudes de sa famille, ruinée par les
confiscations de terres consécutives à la bataille de Philippes These
two mourning elegies we have looked at (3.18 et 4.23),
the one for Marcellus and the one for Cornelia, suggest that the “classical” (i. e. epic) netherworld
seems to be the proper habitat for dead aristocrats. The poet himself,
however, opts for a different version when thinking of his death: in elegy 3.5,
the long series of natural phenomena to studied by people inclined to natural
philosophy ends with the puzzling question of what happens after death: “[...] sub terris sint iura deûm
et tormenta reorum, num rota, num
scopuli, num sitis inter aquas, aut Alcmaeoniae furiae aut ieiunia Phinei,
Tisiphones atro si furit angue
caput, num tribus infernum custodit faucibus antrum Cerberus, et Tityo
iugera pauca novem, an ficta in miseras descendit fabula gentes, et timor haud ultra quam rogus esse potest.
exitus hic vitae..." (3.5) Amphiaraos, roi d'Argos, Ă©tait
un puissant chef de guerre qui prit part à la fameuse expédition des Sept
contre Thèbes. Etant aussi devin, il savait que la mort l'attendait dans cette
guerre; mais, poussé par son épouse Eriphyle (séduite
par le collier d'Harmonie, offert
par Polynice), et lié par une ancienne convention qui accordait à celle-ci le
pouvoir de décision, il partit néanmoins, non sans avoir fait jurer à ses deux
fils (Alcméon
et Amphilochos) qu'ils le vengeraient en tuant leur mère Alcméon fut dévoué aux
Euménides (Furies) pour avoir souillé son bras parricide du sang d'Eriphyle, sa mère Typologie Si on reporte l'année 1901 sur la date pivot - 41, on obtient environ 1983 avant J.C. Trophonios et Agamède auraient bâti le temple d'Apollon à Delphes vers 1983 avant J.C. (Dictionnaire pittoresque et historique, ou description d'architecture, peinture, sculpture, Tome 2, 1766 - books.google.fr). Le chevalier de Jaucourt parle de 760 avant J.C. (Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Tome 4, 1754 - books.google.fr). Les fils d'Erginos, Trophonios et Agamède, renvoient à la mythologie béotienne par leur père, selon l'Hymne homérique roi d'Orchomène descendant de Minyas ou d'Athamas célèbre pour ses guerres contre Thèbes, et par leur mère également, Epicaste, liée à la dynastie thébaine. Trophonios ne peut être défini dans son essence propre. Fils d'un couple mortel, ou à la limite fils d'un dieu et d'une mortelle, il aurait tout pour être un héros. Il est compagnon d'Apollon; il acquiert une technique merveilleuse et presque magique, il est un adolescent rusé à la fleur de l'âge, il a pour lieu d'attache un seul sanctuaire chthonien. Il possède des talents divinatoires intégrés au sein d'un rituel nocturne. Pour en faire un héros cependant, il manque un élément central : la tombe, et même la certitude qu'il soit mort. Pindare le fait expirer, mais dans une vision eschatologique, et les chrétiens le font misérablement périr, mais pour lui dénier toute chance de survie divinatoire. Les versions cependant de Pausanias et Charax, qui remontent peut-être à l'époque archaïque, le font simplement disparaître dans le trou d'où il rendra plus tard ses oracles. [...] Trophonios n'évoluait pas dans un désert mythologique. Bien qu'en provenance de témoignages hellénistiques et romains, les associations qu'on lui prêtait avec d'autres hommes, héros ou divinités permettent de l'insérer dans un contexte élargi. [...] Amphiaraos, petit-fils de Mélampous, protégé de Zeus et d'Apollon, est très souvent cité en parallèle avec Trophonios. Son essence est très proche, mais pas identique : dès son vivant devin renommé, il devait périr lors de l'expédition argienne contre la ville d'Étéocle suite à la perfidie d'Ériphyle. Zeus avait de sa foudre provoqué la faille qui l'engloutit avec son char, alors que son poursuivant thébain, Périclymène - épiclèse d'Hadès reliée à la généalogie de Trophonios -, s'apprêtait à frapper. Il possédait à Thèbes et sans doute ensuite à Oropos, un oracle par oniromancie, spécialisé aussi dans l'iatrique (Pierre Bonnechere, Trophonios de Lébadée: Cultes et mythes d'une cité béotienne au miroir de la mentalité antique, 2003 - books.google.fr). Soutane «Le cléricalisme, voilà l’ennemi», proclamait Gambetta
dès les débuts de la IIIe République, et cet
anticléricalisme, qui se traduisit par quelques mesures symboliques (comme la
suppression de l’interdiction du travail du dimanche, en 1880, réforme abandonnée
en 1906), s’affirma avec l’arrivée des radicaux au pouvoir en 1899. La loi du 2
juillet 1901, qui établissait un régime de liberté pour les associations
civiles, ne se montrait nullement libérale en ce qui concernait les
associations religieuses. Aucune «congrégation» ne pouvait plus exister en
France, selon la loi, sans y avoir été autorisée par le Parlement. Comme, sur
plus de 700 congrégations, seule une demi-douzaine avait été autorisée par une
loi de 1825 (missions étrangères, lazariste, etc.), il y eut un débat très vif
pour savoir quelle congrĂ©gation serait autorisĂ©e. Waldeck-Rousseau Ă©crivit Ă
Léon XIII pour l’assurer qu’il se montrerait libéral et bienveillant, mais il
fut dépassé sur sa gauche. Car, aux élections de 1902, Émile Combes, surnommé le
«petit père Combes» parce qu’il avait été séminariste dans sa jeunesse, accéda
au pouvoir. Autoritaire, «césariste en veston»
(Péguy), il fit de l’anticléricalisme son combat politique. La Fédération
française de la libre-pensée va s’activer en coulisse, parmi d’autres, et
animer un «anticléricalisme populaire» contre l’Église catholique. «À bas la
calotte !» est le mot d’ordre d’une partie de ce personnel républicain. Émile Combes va appliquer la loi de 1901 avec une extrême
dureté, suscitant même les critiques de son prédécesseur, Waldeck-Rousseau, qui
jugera «stupide» la sévérité de Combes. En juillet 1902, ce dernier décrète la
fermeture de près de 3.000 écoles catholiques, suscitant la protestation de
nombreux catholiques. La situation s’envenime en mars 1903, lorsque Combes
décide de refuser en bloc toutes les demandes d’autorisation des congrégations.
Le gouvernement ne conservait que les ordres missionnaires dont la RĂ©publique
jugeait l’oeuvre utile dans les colonies. En France,
les moines et les soeurs sont expulsés de leurs
couvents. L’historien Gabriel Monod s’interrogea alors : «Sommes-nous condamnés
à être perpétuellement ballottés entre deux intolérances ?» Sur ce, le pape
Léon XIII, qui avait plaidé pour le «ralliement» des catholiques à la
République, décéda en juillet 1903 et son successeur, Pie X, se montra beaucoup
moins tolérant. Son secrétaire d’État, le puissant Merry
del Val, l’incitait Ă
rompre avec la France républicaine. Le conflit s’amplifia lorsque Combes fit
voter le 5 juillet 1904 une loi donnant dix ans aux 12.000 Ă©coles
congréganistes autorisées pour fermer (la loi sera suspendue le 5 juillet
1914). La plupart des enfants furent obligés de rejoindre l’enseignement laïque
ou, comme le jeune Charles de Gaulle, de suivre les écoles congréganistes ayant
émigré de l’autre côté de la frontière belge. Une sorte de «guerre de Religion
larvĂ©e» (Michel LagrĂ©e) semblait se dĂ©clarer Ă
l’occasion des expulsions des monastères, comme le 29 avril 1903, lorsqu’on
expulsa avec un grand renfort militaire les moines de la Grande Chartreuse. Une
circulaire du 1er avril 1904 recommandait d’enlever les crucifix des tribunaux
et des salles de classe. De nombreux
arrêtés municipaux interdirent les processions et tentèrent même d’interdire le port de la soutane, ce que le Conseil
d’État refusa. Dans ce contexte tendu, la visite du président Loubet au roi
Victor-Emmanuel d’Italie, en avril 1904, fut interprétée (à tort) par le
Vatican comme une provocation. Le pape envoya donc une protestation secrète aux
souverains catholiques d’Europe (Autriche, Espagne, Portugal, Belgique,
Monaco). Or, le prince de Monaco, anticlérical convaincu, adressa le texte au
journal que venait de créer Jean Jaurès, L’Humanité, qui le publia dans son
premier numéro du 18 avril 1904. Cela provoqua la rupture des relations
diplomatiques avec le Vatican. Combes proposa alors, en novembre 1904, Ă la
Chambre, un projet de séparation de l’Église et de l’État. Or, en janvier 1905,
un scandale va entraîner la chute du gouvernement Combes, bouleversant ainsi
l’économie du projet. La presse découvrit qu’avec le soutien actif des loges
maçonniques, le ministre de la Guerre, le général André, avait fait rédiger
plus de 20.000 «fiches» pour connaître les idées des militaires à promouvoir,
savoir s’ils vont à la messe, si leurs enfants sont «élevés par les prêtres»,
etc. Une «inquisition d’État» semblait se substituer à l’Inquisition d’Église. La
légende dit qu’un officier supérieur, qu’on pressait de donner les noms de ses
adjoints fréquentant l’Église, aurait répondu : «Que vous dire
? Je suis toujours au premier rang à la messe et je ne me retourne jamais…» La
droite dénonça à la Chambre, le 28 octobre 1904, cette vaste entreprise. André
dut démissionner et il entraîna Combes dans sa chute le 15 janvier 1905. Le
grand artisan de la loi de séparation sera alors son rapporteur, le député
socialiste Aristide Briand, qui Ă©tait un homme de compromis. Il ne voulait pas
d’une loi qui soit un «pistolet braqué contre l’Église». La discussion
parlementaire sur la laïcité (qui n’est nullement définie dans la loi) sera
l’une des plus longues et des plus brillantes de la IIIe
RĂ©publique Cf. le quatrain V, 73 - SĂ©paration de l'Eglise et de
l'Etat : "Les saints Temples seront expoliez".
Léon XIII Pérouse : ville des États-Pontificaux ; - chef de Perouse (V, 67), le Pape, souverain de la Légation & de
la ville de ce nom L'événement le plus important fut la libération de la ville
en 1860, lorsque la ville échappa définitivement au pouvoir papal pour
rejoindre le Piémont avec le reste de l'Ombrie. L'une des premières décisions
des dirigeants de la ville fut alors de détruire la Rocca Paolina. Les papes cragnaient ses princes
instables et menaçants. En 1520, Léon X attira à Rome Gian Paolo Baglioni et le fit décapiter. Vingt ans plus tard,
profitant d'une rébellion des Pérugins contre une taxe papale, Paul III envoya
son armée à Pérouse pour soumettre définitivement la ville. Il détruisit toutes
les tours qui couronnaient la ville et construisit une Ă©norme citadelle, la
Rocca Paolina, par-dessus les résidences des Baglioni.
Les anciennes rues du quartier Baglioni devinrent des
galeries souterraines que l'on peut encore visiter aujourd'hui. Cette
citadelle, dressée au sommet de la ville, servait moins à protéger Pérouse de
ses assaillants qu'à empêcher toute rébellion des habitants contre le pouvoir
pontifical. Elle cristallisera pendant des siècles l'humiliation des Pérugins Léon XIII, né Vincenzo Gioacchino Raffaele
Luigi Pecci (2 mars 1810 - 20 juillet 1903), est le
256e pape de l'Église catholique (nom latin : Leo XIII ; nom italien : Leone
XIII). Ayant succédé au pape Pie IX le 20 février 1878, il règne jusqu'à sa
mort en 1903. Né à Carpineto Romano, près de Rome, en
Italie, il est le fils du comte Lodovico
Pecci (colonel de la milice locale) et de la comtesse née Anna Prosperi-Buzi qui ont six autres enfants. En octobre
1818, Vincent Joachim Pecci devient élève au collège
des jésuites de Viterbe, avant d'entrer en 1824 au Collegium
romanum avec son frère qui devient ensuite jésuite.
Il poursuit ses études à l'Académie des nobles ecclésiastiques qui prépare les
futurs diplomates du Saint-Siège. Il devient en 1846
archevêque de Pérouse (jusqu'en 1877) et nommé par Grégoire XVI cardinal in
pectore, c'est-à -dire secret. À la mort de Grégoire
XVI, l'ouverture des archives secrètes du Vatican dévoile son titre de cardinal
; Pie IX, qui avait répondu à la
sollicitation de Léopold Ier en indiquant qu'il y pourvoirait «en temps
convenable», lui décerne le «chapeau» en
1853. Il lui maintient en revanche son titre d'archevĂŞque bien que PĂ©rouse ne
soit qu'un évêché. Pasteur que l'on qualifierait aujourd'hui
d'intransigeant, le cardinal Pecci s'oppose avec
hardiesse aux exigences des représentants du gouvernement anticlérical de
Victor-Emmanuel II et condamne dans ses mandements les erreurs modernes dans la
ligne du Syllabus de Pie IX dont il avait d'ailleurs demandé la rédaction. En
septembre 1877, il est nommé cardinal camerlingue de la Sainte Église romaine,
poste qu'il occupe jusqu'à sa propre élection comme pape le 20 février 1878. Il
meurt à 93 ans en 1903 Cf. le "très vieillard Pontife" du quatrain V, 56 - 1893. Chasse Rappelons que lorsque ses loisirs le lui permettent, S.
S. le pape LĂ©on XIII chasse au rocolo dans les
jardins du Vatican et qu'il pratiquait cette chasse avec ardeur lorsqu'il Ă©tait
archevêque de Pérouse. Le profond respect que nous avons pour le Saint-Père ne
nous permet de faire aucun commentaire. Il suffit que le vénéré chef de
l'Église se livre à ce passe-temps pour qu'il demeure acquis que seule la façon
do chasser est discutable, et non la chasse en elle-même Durant le séjour de Pierre Aldobrandini à Carpineto, ce cardinal, voyant l'indigence spirituelle de
ses vassaux et voulant y pourvoir par les secours qu'ont l'habitude de
distribuer aux populations les communautés religieuses, résolut de fonder la un
monastère et d'en confier la direction à l'ordre des Capucins. Mais, sur ce
point, ayant demandé au P. Jacques de Carpineto son
avis, le Capucin lui répondit par ces belles paroles, dignes de figurer dans la
Chronique de Ludovic de Modène : «Qu'en cette affaire, Votre Seigneurie
Illustrissime ait égard à l'intérêt public. Dans la chasse des âmes, les
Capucins ne sont que des chiens courants. Or nous savons que les chiens d'arrĂŞt
sont tout autant nécessaires, quand le moment est venu de faire entrer les
hommes au confessionnal. Les Mineurs réformés en sont de la meilleure race,
Ă©tant de ceux qui, sans nul intĂ©rĂŞt terrestre,Â
avent donner du jarret et arrĂŞter Ă temps devant le saint tribunal les
âmes vagabondes.» Et le chroniqueur déjà cité poursuit ainsi : «Le
prince cardinal applaudit Ă cette idĂ©e ingĂ©nieuse, prit encore conseil, et Ă
toute force se résolut à appeler dans sa fondation de Carpineto
les Mineurs de la plus stricte observance» (en 1610) |