L’Unité italienne

L’Unité italienne

 

V, 6

 

1856-1857

 

Au Roy l’Augur sur le chef la main mettre,

Viendra prier pour la paix Italique :

A la main gauche viendra changer le sceptre,

De Roy viendra Empereur pacifique.

 

L’ Â« augur Â» romain est celui qui prĂ©dit l’avenir. On peut voir dans ce rĂ´le en ces annĂ©es Daniel Manin, rĂ©volutionnaire italien, fondateur d’une Ă©phĂ©mère rĂ©publique vĂ©nitienne en 1848, qui crĂ©a dès 1857 la SociĂ©tĂ© nationale italienne avec La Farina. Le mot d’ordre de la SociĂ©tĂ© Ă©tait : « L’Italie, avec le roi sarde Â», marquant le ralliement de nombreux Italiens Ă  la Maison de Savoie. « Le parti recruta dans les milieux modĂ©rĂ©s et libĂ©raux de toutes les grandes villes, prĂ©parant les points d’appui de l’avancĂ©e piĂ©montaise […] De juillet 1859 Ă  avril 1860, ce fut d’une certaine manière la volontĂ© des nations qui s’exprima. En effet dans les Etats de Toscane, Parme, Modène… la SociĂ©tĂ© nationale italienne avait pris de l’importance, surtout dans les rangs de la bourgeoisie. Elle se fit le porte-parole de leur demande d'annexion au PiĂ©mont [1] ».

NapolĂ©on III, qui avait dĂ©jĂ  combattu en Italie (voir quatrain IV, 73), accorda son aide Ă  Victor-Emmanuel II, roi de PiĂ©mont-Sardaigne, pour rĂ©aliser l’unitĂ© italienne. Les troupes françaises interviendront bien que NapolĂ©on III eĂ»t dĂ©clarĂ© Ă  Bordeaux, le 9 octobre 1852, « l’Empire c’est la paix Â» (« Empereur pacifique Â»).

Robert Christophe Ă©crit dans son « NapolĂ©on III au tribunal de l’Histoire Â» que lorsque le Prince NapolĂ©on reprochait au souverain de n’avoir rien de commun avec NapolĂ©on Ier, NapolĂ©on III rĂ©pondit qu’il avait sa famille. Et Robert Christophe ajoute « MĂŞme sa famille de la main gauche. Ainsi Mlle George, la tragĂ©dienne qui avait eu, pendant deux ans, quelques bontĂ© pour le premier empereur, connaissait la naissance Ă©quivoque du second Â» [2].

Si la naissance illégitime de Napoléon III n’est pas prouvée, rappelons l’existence, dans la famille Bonaparte, de son demi-frère adultérin Morny, par la reine Hortense, petits fils de Talleyrand, et de Ferdinand Bac, petit-fils adlutérin du roi Jérôme, frère de Napoléon Ier.

 



[1] Catherine Brice, « Histoire de l’Italie Â», Hatier, 1992, p. 346-347

[2] Robert Christophe, « NapolĂ©on III au tribunal de l’Histoire Â», France-Empire, 1971, p. 26-27

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