Androgyne 1864 V, 17 1864-1865 De nuict passant
le Roy pres d'une Androne, Celuy de Cypres &
principal guette : Le Roy fally la
main fuit long du Rosne, Les conjurez l'ironc
à la mort mettre. Promenade En Provence, l'androne est une
rue en escalier qui peut être couverte par des maisons. Il est assez fréquent
d'en trouver en Haute Provence, comme à Sisteron ou Forcalquier, où le poète
Paul Arène (1843-1896) disait : « C'étaient là les couverts, abris précieux
pour polissonner les jours de pluie ». Androna, androuna, androno est un mot
occitan et catalan qui désigne à l'origine un petit passage entre deux maisons.
Plus tard aussi une ruelle ou un cul de sac, voire des latrines. C'est un mot
d'origine grecque andron emprunté par le latin avec
le sens « l'appartement des hommes » selon Paulus Festus
comparable au gynécée des femmes : in quo viri plurimi morabantur ut gynaecum a mulieribus. Androna est attestée dans tout le domaine occitan, de la
Provence jusqu'en Gascogne depuis le XIIe siècle Sisteron Bertran de Born (v. 1140 – v.
1215), serait né au château de Born, aujourd'hui disparu, sur la commune de Salagnac (Dordogne), seigneur d'Hautefort, à la frontière entre
Limousin et Périgord. C'est un troubadour qui célèbre l'amour et la guerre. Il
fut mêlé aux luttes des fils d'Henri II Plantagenet, et prit parti contre
Richard pour Henri le Jeune. À la mort de celui-ci, il se réconcilia avec
Richard, qu'il soutint à son tour contre Philippe-Auguste. Ses plus belles
poésies sont des sirventes à l'accent satirique très violent. On se sert aussi de la hiérarchie où se rangent les
rapaces selon la valeur que les fauconniers leur ont attribuée. Bertran de Born se plaît si opposer les rapaces puissants
et nobles aux rapaces moins puissants et même vilains. Il fait le contraste
entre Richard CÅ“ur-de-Lion qui pense
prendre les grands aigles avec de petits émerillons et rendre avec ses buses
les autours méprisables, et Philippe-Auguste,
lequel avec ses faucons ne prend que perdreaux et oiselets. Ailleurs il parle
de ceux qui ne chassent qu'avec des buses et des busards tout en se vantant de
leur vol d'autours. Dans son célèbre escondich, il
exprime le désir de voir son épervier déplumer par des laniers, les moins
estimés des faucons, s'il ne reste pas fidèle à sa dame. Dans une autre strophe
de ce même poème il pose la question absurde : voudrait-il voir sou bel
autour se détourner de son gibier noble, cygnes, grues, hérons, etc., pour
aller chasser les poules ? Marcabru parle des buses
d'Anjou qui se comportent comme des émerillons. Albertet de Sisteron se voit reprocher sa
préférence pour les servantes par l'allusion aux busards qui ne peuvent pas
devenir gruiers, c'est-Ã -dire aimant la chasse de la
grue, donc « gentils », comme le sont les faucons. Guillem
de Saint-Didier a trouvé une image frappante pour montrer son dégoût pour les
mésalliances en accouplant l'autour gruier avec la
vilaine crécerelle et le noble faucon avec la corneille. L'épithète lanier, qui
pour les fauconniers était à peu près l'équivalent de « vilain », est
quelquefois donnée aux jongleurs méprisés. Guillem Rainol d'Apt se dit plus facile à leurrer que le lanier,
réputé glouton Albertet de Sisteron (1194-1221) est un
troubadour natif de Gap, fils d’un jongleur itinérant. Si Albertet
fut réputée pour sa voix et ses mélodies ainsi que pour les innovations
apportées dans ses courts cansos, par contre, il ne
le fut pas pour ses vers. Son ami, le troubadour Uc
de Lescure fit l'éloge de son chant : votz ben dir (il parlait bien de sa voix). Profondément artiste, il
se félicitait de pouvoir converser dans une société policée. Il s'attacha
d'abord à la Cour du prince d'Orange, Raymond des Baux, puis à celle des comtes
de Forcalquier. Puis, il passa en Lombardie, où il resta de 1210 à 1220. En
Italie, il fréquenta les cours de Savoie, de Montferrat, de Tortona
où régnaient les Malaspina, Gênes, et les Este Ã
Ferrare. Ce fut à Ferrare qu'il rencontra Guillem Augier
Novella, Aimeric de Péguilhan
et Aimeric de Belenoi. À Montferrat, il entra en
contact avec Dalfi d'Alvernha,
Gaucelm Faidit, et Peirol. Selon des archives, il dut se réfugier en Espagne
sans que la date de cet exil soit connue. Enfin, il retourna à Sisteron où il
décéda en 1221 Philippe Auguste Nous citerons, pour la singularité des comparaisons, le
portrait d’Ingelburge, tracé de son vivant par
Étienne, évêque de Tournay (1128-1203), dans une lettre qui nous reste. Suivant
ce prélat, Ingelburge égalait Sera en prudence,
Rébecca en sagesse, Rachel en grâce, Aune en dévotion, Hélène en beauté; son
sort était aussi noble que celui de Polixène. « Oui,
ajoute le pieux prélat, si notre Assuérus
connaisait bien le mérite de son Esther, il lui
rendrait ses bonnes grâces, son amour et son trône. » Étienne de Tournay ne se borna pas à écrire en faveur de
la reine ; il alla à Rome pour supplier le pape (Célestin III) de prendre en
main la cause d'Ingelburge Étienne de Tournai, né le 18 février 1128 à Orléans et
mort en 1203 à Tournai (Belgique), était un chanoine régulier de Saint-Victor,
homme de lettres, auteur spirituel et juriste influent. Abbé de
Sainte-Geneviève à Paris il est élu évêque de Tournai en 1191. Il le reste
jusqu’à sa mort en 1203. Réformateur et zélé dans le domaine de la discipline
ecclésiastique, il défend également les droits de l’Église contre les
tentations du pouvoir régalien, en particulier celui de Philippe-Auguste Joseph Scaliger a prétendu que l'Assuérus, époux
d'Esther, était le roi Xercès, dont les richesses et
la puissance sont connues dans l'histoire. Nicéphore,
dans sa chronique, Suidas et Zonare
ont admis qu'Artaxercès-Longue-Main était l'Assuérus
du livre d'Esther. Le même point d'histoire a été reconnu par les plus
habiles interprètes, tel que le cardinal Bellarmin, Salvien, dans ses Annales,
le docte P. Petau (de doct.
temp.), le P. Cellier, l'abbé Devence,
Rondet, etc. Les auteurs anglais de l'Histoire universelle, les rédacteurs de
la Biographie universelle et ceux de l'Encyclopédie du dix-neuvième siècle ont
également enseigné qu'Artaxercès-Longue-Main est
l'Assuérus, époux d'Esther Venons à présent aux raisons que M. Prideaux
apporte pour Artaxerxès Longue-Main. Il montre
premièrement que Josèphe (Antiquités, I, XI, c. VI) dit en termes exprès, que
l‘époux d‘Esther était Artaxerxès Longue-Main. La
version des Septante et les additions grecques au livre d‘Esther, nomment
Assuérus Artaxerces : il y a diverses circonstances
dans ces additions qui ne peuvent être appliquées à Artaxerxès
Mnémon: la faveur extraordinaire dont Artaxerxès Longue-Main honora les Juifs, prouve encore qu'apparennnent il avait épousé une Juive. Ce sentiment est sontenu par Sulpice-Sévère, et par quantité d'anciens et de
modernes. C'est ce qu’on dit en faveur de ce sentiment. On peut voir aussi
notre préface sur Esther Ingeburge de Danemark (1174 -
1236), ou encore Ingeborg ou Isambour (en danois :
Ingeborg af Danmark), est
une reine de France. Fille du roi du Danemark Valdemar Ier, elle épousa le 14
août 1193 le roi Philippe Auguste ; mais dès le lendemain, celui-ci demanda la
dissolution du mariage. Ingeburge refusa toujours
cette répudiation et fut enfermée de couvents en prisons pendant près de 20
ans, en dépit des pressions papales à l'encontre du roi devenu bigame. Sa
disgrâce prit fin en 1213, elle reprit alors sa place d'épouse et de reine. Le 7 mai 1196, le pape Célestin III convoqua en pure
perte un concile de réconciliation à Paris qui n’aboutit pas, intimidé par la
cour et le roi. Ingeburge renouvela son
opposition à l’annulation, et renforça la détermination de Philippe II Ã
l’obtenir. Il enferma Ingeburge à la tour d’Étampes
afin de pouvoir convoler avec Agnès de Méranie qu’il
épousa le 1er juin 1196. Le 6 décembre 1199, Innocent III convoqua un concile Ã
Dijon qui cassa le mariage de Philippe et d’Agnès. Philippe II fut excommunié
et le pape se prépara à lancer l’interdit sur le royaume de France. Le 15
janvier 1200 au concile de Vienne (Isère), au bord du Rhône et en terre
d'Empire pour échapper aux pressions du roi, devant l’insuccès de ses démarches
diplomatiques, le légat Pierre de Capoue jeta officiellement l'interdit sur le
royaume de France. En mars 1201, le cardinal Octavien, légat du pape,
convoqua un concile à Soissons pour tenir le procès tant attendu auquel Ingeburge assista. Philippe échoua à faire annuler son
mariage et dut se résigner à éloigner à Poissy Agnès enceinte de son troisième
enfant. Le 20 juillet 1201, Agnès décéda en couches, l’enfant ne survécut pas. Nul n’a su les raisons véritables qui poussèrent le roi
Philippe II de France à se séparer de la reine Ingeburge
de Danemark. Philippe II en libérant Ingeburge ne
gagnait pas un allié pour envahir l’Angleterre mais se comptait un ennemi de
moins en 1214 à la bataille de Bouvines ce qui n’était pas une si mauvaise
affaire. Assassinat On l'accusait
encore d'avoir détrôné l'empereur de
Chypre, d'avoir assassiné le Marquis de Montferrat, et essayé de tuer Philippe-Auguste, auquel il n'avait pas conservé le
serment de fidélité pendant leur voyage en Terre-Sainte. Telles sont les
raisons qui déterminèrent l'empereur des Romains, à se coaliser avec le roi de
France pour arrêter Richard Cœur de Lion,
lorsqu'il viendrait de la croisade. Philippe-Auguste fut le premier, Ã profiter
de cette entente. Il ne se croyait plus obligéÂ
de tenir les promesses faites au roi d'Angleterre lors de son retour de
la Terre-Sainte. Il chercha immédiatement, à se préparer contre Richard, et en
même temps à lui susciter des ennemis Roi failli Dans la chanson anonyme R 1030, l'auteur dit au vers 14 :
Si remandroiz avoec vo roi
failli. Je ne vois dans la chanson nulle allusion au retour du
roi. On dit que Conon revient, non pas que le roi [allusion à Philippe-Auguste] revient. On dit, au contraire, il
me semble, que le roi est resté : Or vos conte on avec les recreanz,
Si remaindroiz avoec va toi
failli. Ce remaindroiz du v. 14 ne saurait guère
avoir un autre sens que le remanoit du v. 19,
c'est-à -dire que tous deux s'appliquent à ceux qui ne sont point partis pour la
Terre sainte. Si le poète en veut au
roi, s'il le traite de roi failli, c'est précisément parce qu'il remaint. Reproche qui convient aux circonstances, si l'on
place la chanson en 1189. Après la seconde conférence de Gisors (16 août 1188),
on se rappelle que la reprise de la
guerre entre Philippe-Auguste et
Henri II fut un scandale pour tous ceux qui désiraient la croisade et que de
nombreux barons, Philippe de Flandre par exemple et Thibaut de Blois,
refusèrent de prendre part aux
hostilités entre le roi de France et le roi d'Angleterre, et firent serment de ne
combattre contre des chrétiens qu'après qu'ils auraient accompli leur vœu de
croisés Androgyne Parmi les références mythologiques, nous avons déjà vu
précédemment dans Logodaedalia que l'emploi d'Aréthuse illustrait un processus de Renaissance, à l'image du
phénix qui - lui-même mâle et femelle, hermaphrodite et vierge - s'associe
encore dans les Prophéties, ou évoque, d'autres éléments bisexués : Androgyn, andronne, hommasse. Cela expliquerait l'horreur de Philippe Auguste si Ingeburge avait été un hermaphrodite. Rappelons aussi le personnage d'Andronic Comnène (vers
1118 - 1185), contemporain de Philippe Auguste dont il épouse la soeur Agnès de France fille de Louis VII. Décidé à éliminer tous ceux qui se dressent entre lui et
le trône, il fait ensuite empoisonner la fille de Manuel Ier, Maria et son
époux avant de faire étrangler le jeune empereur Alexis, avec une corde d’arc.
Il abandonne Théodora et se remarie ensuite avec la jeune impératrice Agnès de
France, veuve d’Alexis Typologie Les mères, comme à l’ordinaire, portent l’essentiel du poids de la déception quand l’enfant ne correspond pas aux désirs de la famille et leur culpabilité ne peut que s’accroître quand leur progéniture est désignée par l’accoucheuse ou par le médecin comme un phénomène difforme. C’est le cas de Toinette Lefort lors de la naissance de son quatrième enfant, Marie-Madeleine, en 1799, dont le sexe, les cuisses et les jambes sont couverts de poils. Elle attribue alors la villosité extraordinaire de sa fille aux visites fréquentes rendues, lors de sa grossesse, à l’ours blanc Martin qui faisait les beaux-jours du public de la ménagerie du jardin des Plantes à Paris. Marie-Madeleine Lefort sera l’une des hermaphrodites les plus connues du milieu médical mais aussi du public devant qui elle se donne à voir comme femme à barbe en 1814. Le docteur Pierre-Augustin Béclard l’examine en 1815 et la déclare femme, alors que Marie-Madeleine porte la moustache et a adopté le costume masculin (Béclard 1815). Elle décède dans le dénuement, après avoir connu des périodes plus fastes, à l’Hôtel-Dieu en 1864 (Gabrielle Houbre, Dans l’ombre de l’hermaphrodite : hommes et femmes en famille dans la France du XIXe siècle, Clio. Femmes, Genre, Histoire 34, 2011 - journals.openedition.org). |