Androgyne 1864

Androgyne 1864

La guerre des duchés

 

V, 17

 

1864-1865

 

De nuict passant le Roy pres d'une Androne,

Celuy de Cypres & principal guette :

Le Roy fally la main fuit long du Rosne,

Les conjurez l'ironc à la mort mettre.

 

Promenade

 

En Provence, l'androne est une rue en escalier qui peut être couverte par des maisons. Il est assez fréquent d'en trouver en Haute Provence, comme à Sisteron ou Forcalquier, où le poète Paul Arène (1843-1896) disait : « C'étaient là les couverts, abris précieux pour polissonner les jours de pluie ». Androna, androuna, androno est un mot occitan et catalan qui désigne à l'origine un petit passage entre deux maisons. Plus tard aussi une ruelle ou un cul de sac, voire des latrines. C'est un mot d'origine grecque andron emprunté par le latin avec le sens « l'appartement des hommes » selon Paulus Festus comparable au gynécée des femmes : in quo viri plurimi morabantur ut gynaecum a mulieribus. Androna est attestée dans tout le domaine occitan, de la Provence jusqu'en Gascogne depuis le XIIe siècle (fr.wikipedia.org - Androne).

 

Sisteron

 

Bertran de Born (v. 1140 – v. 1215), serait né au château de Born, aujourd'hui disparu, sur la commune de Salagnac (Dordogne), seigneur d'Hautefort, à la frontière entre Limousin et Périgord. C'est un troubadour qui célèbre l'amour et la guerre. Il fut mêlé aux luttes des fils d'Henri II Plantagenet, et prit parti contre Richard pour Henri le Jeune. À la mort de celui-ci, il se réconcilia avec Richard, qu'il soutint à son tour contre Philippe-Auguste. Ses plus belles poésies sont des sirventes à l'accent satirique très violent. (fr.wikipedia.org - Bertran de Born).

 

On se sert aussi de la hiérarchie où se rangent les rapaces selon la valeur que les fauconniers leur ont attribuée. Bertran de Born se plaît si opposer les rapaces puissants et nobles aux rapaces moins puissants et même vilains. Il fait le contraste entre Richard CÅ“ur-de-Lion qui pense prendre les grands aigles avec de petits émerillons et rendre avec ses buses les autours méprisables, et Philippe-Auguste, lequel avec ses faucons ne prend que perdreaux et oiselets. Ailleurs il parle de ceux qui ne chassent qu'avec des buses et des busards tout en se vantant de leur vol d'autours. Dans son célèbre escondich, il exprime le désir de voir son épervier déplumer par des laniers, les moins estimés des faucons, s'il ne reste pas fidèle à sa dame. Dans une autre strophe de ce même poème il pose la question absurde : voudrait-il voir sou bel autour se détourner de son gibier noble, cygnes, grues, hérons, etc., pour aller chasser les poules ? Marcabru parle des buses d'Anjou qui se comportent comme des émerillons. Albertet de Sisteron se voit reprocher sa préférence pour les servantes par l'allusion aux busards qui ne peuvent pas devenir gruiers, c'est-à-dire aimant la chasse de la grue, donc « gentils », comme le sont les faucons. Guillem de Saint-Didier a trouvé une image frappante pour montrer son dégoût pour les mésalliances en accouplant l'autour gruier avec la vilaine crécerelle et le noble faucon avec la corneille. L'épithète lanier, qui pour les fauconniers était à peu près l'équivalent de « vilain », est quelquefois donnée aux jongleurs méprisés. Guillem Rainol d'Apt se dit plus facile à leurrer que le lanier, réputé glouton (Dafydd Evans, Les oiseaux dans la poésie des troubadours, Actes et mémoires du Congrès international de langue et littérature d'oc, Volumes 1 à 2, 1961 - books.google.fr).

 

Albertet de Sisteron (1194-1221) est un troubadour natif de Gap, fils d’un jongleur itinérant. Si Albertet fut réputée pour sa voix et ses mélodies ainsi que pour les innovations apportées dans ses courts cansos, par contre, il ne le fut pas pour ses vers. Son ami, le troubadour Uc de Lescure fit l'éloge de son chant : votz ben dir (il parlait bien de sa voix). Profondément artiste, il se félicitait de pouvoir converser dans une société policée. Il s'attacha d'abord à la Cour du prince d'Orange, Raymond des Baux, puis à celle des comtes de Forcalquier. Puis, il passa en Lombardie, où il resta de 1210 à 1220. En Italie, il fréquenta les cours de Savoie, de Montferrat, de Tortona où régnaient les Malaspina, Gênes, et les Este à Ferrare. Ce fut à Ferrare qu'il rencontra Guillem Augier Novella, Aimeric de Péguilhan et Aimeric de Belenoi. À Montferrat, il entra en contact avec Dalfi d'Alvernha, Gaucelm Faidit, et Peirol. Selon des archives, il dut se réfugier en Espagne sans que la date de cet exil soit connue. Enfin, il retourna à Sisteron où il décéda en 1221 (fr.wikipedia.org - Albertet de Sisteron).

 

Philippe Auguste et Ingeburge

 

Nous citerons, pour la singularité des comparaisons, le portrait d’Ingelburge, tracé de son vivant par Étienne, évêque de Tournay (1128-1203), dans une lettre qui nous reste. Suivant ce prélat, Ingelburge égalait Sera en prudence, Rébecca en sagesse, Rachel en grâce, Aune en dévotion, Hélène en beauté; son sort était aussi noble que celui de Polixène. « Oui, ajoute le pieux prélat, si notre Assuérus connaisait bien le mérite de son Esther, il lui rendrait ses bonnes grâces, son amour et son trône. » (Jean-Baptiste-Joseph Champagnac, Philippe-Auguste et son siècle, 1862 - books.google.fr).

 

Étienne de Tournay ne se borna pas à écrire en faveur de la reine ; il alla à Rome pour supplier le pape (Célestin III) de prendre en main la cause d'Ingelburge (Adélaïde Celliez, Les reines de France, 1851 - books.google.fr).

 

Étienne de Tournai, né le 18 février 1128 à Orléans et mort en 1203 à Tournai (Belgique), était un chanoine régulier de Saint-Victor, homme de lettres, auteur spirituel et juriste influent. Abbé de Sainte-Geneviève à Paris il est élu évêque de Tournai en 1191. Il le reste jusqu’à sa mort en 1203. Réformateur et zélé dans le domaine de la discipline ecclésiastique, il défend également les droits de l’Église contre les tentations du pouvoir régalien, en particulier celui de Philippe-Auguste (fr.wikipedia.org - Etienne de Tournai).

 

Joseph Scaliger a prétendu que l'Assuérus, époux d'Esther, était le roi Xercès, dont les richesses et la puissance sont connues dans l'histoire. Nicéphore, dans sa chronique, Suidas et Zonare ont admis qu'Artaxercès-Longue-Main était l'Assuérus du livre d'Esther. Le même point d'histoire a été reconnu par les plus habiles interprètes, tel que le cardinal Bellarmin, Salvien, dans ses Annales, le docte P. Petau (de doct. temp.), le P. Cellier, l'abbé Devence, Rondet, etc. Les auteurs anglais de l'Histoire universelle, les rédacteurs de la Biographie universelle et ceux de l'Encyclopédie du dix-neuvième siècle ont également enseigné qu'Artaxercès-Longue-Main est l'Assuérus, époux d'Esther (Abbé Maréchal, Commentaire sur le Livre d'Esther, Mémoires de l'Académie impériale, , Partie 2, 1853 - books.google.fr).

 

Venons à présent aux raisons que M. Prideaux apporte pour Artaxerxès Longue-Main. Il montre premièrement que Josèphe (Antiquités, I, XI, c. VI) dit en termes exprès, que l‘époux d‘Esther était Artaxerxès Longue-Main. La version des Septante et les additions grecques au livre d‘Esther, nomment Assuérus Artaxerces : il y a diverses circonstances dans ces additions qui ne peuvent être appliquées à Artaxerxès Mnémon: la faveur extraordinaire dont Artaxerxès Longue-Main honora les Juifs, prouve encore qu'apparennnent il avait épousé une Juive. Ce sentiment est sontenu par Sulpice-Sévère, et par quantité d'anciens et de modernes. C'est ce qu’on dit en faveur de ce sentiment. On peut voir aussi notre préface sur Esther (Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, Migne, Tome I, 1846 - books.google.fr).

 

Ingeburge de Danemark (1174 - 1236), ou encore Ingeborg ou Isambour (en danois : Ingeborg af Danmark), est une reine de France. Fille du roi du Danemark Valdemar Ier, elle épousa le 14 août 1193 le roi Philippe Auguste ; mais dès le lendemain, celui-ci demanda la dissolution du mariage. Ingeburge refusa toujours cette répudiation et fut enfermée de couvents en prisons pendant près de 20 ans, en dépit des pressions papales à l'encontre du roi devenu bigame. Sa disgrâce prit fin en 1213, elle reprit alors sa place d'épouse et de reine.

 

Le 7 mai 1196, le pape Célestin III convoqua en pure perte un concile de réconciliation à Paris qui n’aboutit pas, intimidé par la cour et le roi.

Ingeburge renouvela son opposition à l’annulation, et renforça la détermination de Philippe II à l’obtenir. Il enferma Ingeburge à la tour d’Étampes afin de pouvoir convoler avec Agnès de Méranie qu’il épousa le 1er juin 1196. Le 6 décembre 1199, Innocent III convoqua un concile à Dijon qui cassa le mariage de Philippe et d’Agnès. Philippe II fut excommunié et le pape se prépara à lancer l’interdit sur le royaume de France. Le 15 janvier 1200 au concile de Vienne (Isère), au bord du Rhône et en terre d'Empire pour échapper aux pressions du roi, devant l’insuccès de ses démarches diplomatiques, le légat Pierre de Capoue jeta officiellement l'interdit sur le royaume de France.

 

En mars 1201, le cardinal Octavien, légat du pape, convoqua un concile à Soissons pour tenir le procès tant attendu auquel Ingeburge assista. Philippe échoua à faire annuler son mariage et dut se résigner à éloigner à Poissy Agnès enceinte de son troisième enfant. Le 20 juillet 1201, Agnès décéda en couches, l’enfant ne survécut pas.

 

Nul n’a su les raisons véritables qui poussèrent le roi Philippe II de France à se séparer de la reine Ingeburge de Danemark. Philippe II en libérant Ingeburge ne gagnait pas un allié pour envahir l’Angleterre mais se comptait un ennemi de moins en 1214 à la bataille de Bouvines ce qui n’était pas une si mauvaise affaire. (fr.wikipedia.org - Ingeburge de Danemark).

 

18 ans, blonde aux yeux bleus et princesse de surcroît : sÅ“ur du roi du Danemark Knut VI, elle répond au nom rugueux d'Ingeburge, francisé en Isemberge, ou Isembourg. En 1193, elle quitte son pays pour venir épouser le roi de France Philippe Auguste, veuf depuis peu. Mariage éclair à la cathédrale d'Amiens le 14 août 1193. Mais le lendemain même de la nuit de noces, Philippe annonce son intention de divorcer et de renvoyer au plus vite sa nouvelle épouse au Danemark. Que s'est-il passé ? La jeune femme a-t-elle quelque particularité physique repoussante ? Les spéculations vont bon train : corps recouvert d'écailles ? Mauvaise haleine ? Peut-être n'était-elle pas vierge ? (Clémentine Portier-Kaltenbach, Un mot, un destin, Tome 2 : Dans l'intimité des femmes célèbres, 2025 - books.google.fr).

 

La chronique dit que, lors de la nuit de noces, il avait eu, comme le disait une expression de l'époque, "l'aiguillette nouée". En clair, le mariage n'avait pas pu être consommé. Un long procès s'ensuit, devant le clergé français, sous l'autorité croissante de Philippe Auguste. De son côté, Ingeburge, toujours amoureuse du roi, fait appel à Rome. Le pape Innocent III intervient finalement, ordonnant à Philippe Auguste de reprendre sa femme. Refusant d'obtempérer, le roi décide d'épouser une autre femme.

 

Pendant ce temps, Ingeburge reste enfermée dans un couvent, une période qui ressemble à une véritable détention. Elle maintient sa position en affirmant être la seule femme légitime du roi. Elle est libérée en 1212, année au meurt Pierre II d'Aragon à Muret.

 

Philippe Auguste la réintègre à la cour, la traitant avec dureté dans un premier temps. Peu à peu, les sentiments du roi reviennent et leur relation maritale reprend. Ingeburge à Bouvines assiste à la gloire du roi après la bataille de Bouvines. Elle devient finalement la veuve de Philippe Auguste (www.radiofrance.fr).

 

Isembourg, Isembergue, Isburge, Isemburge, Insburge, Ingelburge, etc., etc. tandis que son vrai nom danois, car elle était danoise, est Ingeborg. En France, et surtout à Corbeil où elle a habité pendant 13 ans, on avait francisé son nom et on l'appelait Isburge, c'est ce nom qui a été inscrit sur son tombeau quand elle mourut en 1236. La vie de cette pauvre Reine fut traversée par le malheur, tous les historiens ont parlé de ses infortunes qui forment une des énigmes de l'histoire de France que l'on n'a pas encore pu expliquer. Isburge a vécu et est morte chez nous à Corbeil, dont St-Jean fait partie, c'est pourquoi, au risque d'allonger ce chapitre, nous croyons devoir rapporter ici ce que l'on sait de sa vie et de ses malheurs. Isburge était la fille de Waldemar Ier, roi de Danemark et soeur de Canut VI (Auguste-Henri Dufour, Histoire populaire de la ville de Corbeil, 1912 - books.google.fr).

 

Le GRAND PRIEUR de la Langue de France était GRAND HOSPITALIER de l'ORDRE. Le bailliage de Saint-Jean de Latran, dit aussi de la Morée, dépendait de ce grand prieuré. Il avait été fondé dès 1171. Le second bailliage était celui de Corbeil, près Paris, dit aussi de Saint-Jean-en-l'Ile, et dont le Bailli était grand trésorier de la Langue de France. L'église de Saint-Jean-en-l'Ile, qui en dépendait, avait été fondée par la Reine Isemburge, femme de Philippe-Auguste, qui avait eu le comté de Corbeil à titre de douaire, elle s'y retira lors de son veuvage. Le Prieur de cette église officiait avec la crosse et la mitre. La Reine Isemburge fut inhumée dans cette église en 1223. Cette princesse y établit douze prêtres, qui faisaient profession de la règle de Saint-Augustin, selon l'Ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et assigna pour leur nourriture cinquante muids de grains, à prendre sur le minage des grains qui se vendaient au marché de Corbeil. Louis VIII confirma cette fondation en 1224, et Guérin de Montaigu, Grand Maître de l'Ordre l'acceptant, leur conféra le petit hôpital de Tigery, voisin de Corbeil, avec ses dépendances. Outre cela, à la prière de la Reine, il permit aux religieux d'élire dans leur Ordre un Prieur et Commandeur (M.de Saint-Allais, Nobiliaire universel, Tome XX, 1875 - books.google.fr).

 

Etymologie scandinave : «sous la protection du dieu Ing» (Jean-Maurice Barbé, Tous les prénoms, 1994 - books.google.fr).

 

Croisades

 

À l'aube du XIIIe siècle, avec l'affirmation de la théocratie pontificale, le pape souhaite assumer le gouvernement chrétien de l'Occident. La croisade en est un outil privilégié. Innocent III (1198-1216) se démarque en rassemblant les forces catholiques pour récupérer Jérusalem. L'échec des quatrième (1202-1204) et cinquième croisades (initiée en 1213, lancée en 1217-1222) n'entame pas la vigueur pontificale. Pour le «vicaire du Christ», l'Église doit s'ordonner sous la direction du Saint-Siège, comme l'illustre la réunion du concile œcuménique de Latran IV (1215). Le pape défend sa prééminence sur les chrétiens, y compris l'empereur romain germanique. En Europe, la lutte contre les hérésies forme le contrepoint des croisades d'Orient pour imposer le dogme catholique et les institutions ecclésiastiques. Désormais, À croisade pontificale revêt en plus de ses motivations religieuses, des implications fiscales et politiques pour le Saint-Siège, tant vis-à-vis des clercs que des laïcs. Pour la financer, le pape établit un impôt sur le clergé, équivalant à 10% des revenus annuels des bénéfices ecclésiastiques (décime). Pour récompenser les croisés (exposition en proie), il se donne le droit de répartir les terres conquises sur les fidèles et de confisquer celles des chrétiens coupables de ne pas assez réprimer l'hérésie dans leurs domaines.

 

C'est dans ce contexte amenant la guerre sainte au coeur même de l'Europe qu'Innocent III lance la croisade contre les hérétiques cathares, dans le sud de la France. Elle doit conforter l'unité chrétienne sous la tutelle pontificale. Cette hérésie dualiste menaçait le dogme catholique, la médiation du clergé et donc les institutions de l'Église. Le comte de Toulouse, Raymond VI, accusé de l'encourager, est excommunié par le légat Pierre de Castelnau en 1207. La place du comte est toutefois ambiguë face à l'hérésie, car il s'était désolidarisé de ses vassaux soutenant la dissidence, comme les Trencavel. L'assassinat de Pierre de Castelnau en 1208 permet au pape de lancer la croisade. Les centres de recrutement s'étendent dans toute l'Europe, mais le succès d'Innocent III est mesuré, car le premier roi concerné, Philippe Auguste, reste à l'écart. Celui-ci se concentre sur la guerre avec les Plantagenêts au nord-ouest et attend de voir les résultats de la croisade. Philippe tient à garder ses distances avec le pape, contre qui il est entré en conflit pour la répudiation de la reine Ingeburge. En outre, la situation féodale en Languedoc est complexe et le roi capétien n'y a qu'une assise limitée. Se mêlent auprès du comte de Toulouse, puissance régionale, les intérêts des Plantagenêts depuis l'Aquitaine, mais surtout ceux de la couronne d'Aragon, influente grâce à ses vassaux, tels les vicomtes de Carcassonne, les comtes de Foix et de Comminges. La dissidence cathare se greffe à ces rivalités régionales et représente aussi une affaire territoriale et politique. Le roi de France se contente d'abord de laisser partir des chevaliers francs. Ceux-ci forment la majorité des croisés, attirés par les bénéfices de la guerre sainte. Dès 1209, ils soumettent dans la violence Albi, Béziers, Carcassonne. Après avoir pris le comté de Toulouse, Ali se heurtent au comte Raymond VI et son suzerain, le roi Pierre II d'Aragon, lors de la bataille où ces derniers veulent reprendre Muret (12 septembre 1213). Le temps ne leur est pas laissé d'attaquer à cause de la sortie et charge des croisés, d'autant qu'une partie de leurs troupes se débande. Cette victoire du chef des croisés, Simon de Montfort, marque la fin de la première phase de la croisade. Simon de Montfort devient comte de Toulouse sur confirmation du pape à Latran IV (1215). Il fait hommage du comté en 1216 à Philippe Auguste, permettant au roi de tirer profit du succès de la croisade (Loïc Cazaux, Atlas des guerres au Moyen Âge, 2024 - books.google.fr).

 

Raymond Roger Trencavel succède à son père en 1193. Raymond VI de Toulouse succède à son père en 1194, et Pierre II devient roi d'Aragon en 1196. Raymond VI de Toulouse et son neveu, Raymond Roger Trencavel vicomte de Carcassonne, sont excommuniés tous deux par le pape coupables de tolérer et protéger l'hérésie (www.lauragais-patrimoine.fr).

 

"Cypres", "guette" : Chypres et Ibelin

 

Un peuple descendant de Misraïm et venu de l'Egypte avait chassé des tribus hévéennes d'une partie du littoral, au nord du torrent d'Egypte. C'étaient les Philistins (Pelichtim). Ce peuple se maintint longtemps indépendant, peut-être à cause de la protection dont le couvraient les rois d'Egypte; il fut assujetti par David, mais conserva une existence nationale jusques à la conquête par les Assyriens. Navigateur et commerçant, il était connu des occidentaux, qui, de son nom, appelèrent la Terre promise, la Palestine. Leur territoire était divisé en cinq royaumes ou satrapies, dont les chefs-lieux étaient, Accaron (Haqaron), Gath ou Geth (Gueth), Azot (Hashoth), Ascalon (Aschelon), et Gaza (Haza). Sous le gouvernement des Israélites, toutes ces villes conservèrent la dénomination de villes royales (A. J. M. de Saint-Félix, Précis de l'histoire des peuples anciens, Tome 1, 1838 - books.google.fr).

 

L'armée de Godefroi, non moins fortifiée de ce secours que de celui des deux Princes, s'avança, après leur jonction dans la plaine d'Ibelin, ou plutôt de Geth ou de Saphoris, car la forteresse d'Ibelin, qui remplaça cette Ville, entre Joppé & Ascalon, n'étoit pas encore bâtie. Après être arrivée au torrent de Sorec, elle plaça fon camp à deux ou trois lieues de celui des ennemis (Jean Baptiste Mailly, L'esprit des croisades: ou, Histoire politique et militaire des guerres entreprises, Tome 4, 1780 - books.google.fr).

 

Pierre de Vaux-sernai assûre que Raymond VI. épousa la fille du duc de Chypre, après avoir rèpudié Beatrix de Beziers, et avant son mariage avec Jeanne d'Angleterre. Un ancien historien nous apprend d'un autre côté que Berengere de Navarre, femme de Richard roi d'Angleterre, Jeanne sÅ“ur de ce prince et veuve de Guillaume roi de Sicile et la fille du roi de Chypre, après avoir fait un séjour de six mois à Rome, arrivèrent en Provence; que le comte de S. Gilles (ou de Toulouse) les accueillit dans ses états; qu'elles y passèrent en 1193. et qu'il les fit conduire jusqu'à Poitiers. Il est fort vraisemblable que Raymond épousa alors la princesse de Chypre : rien ne l'empêchait, puisqu'on a déja vù qu'il avait répudié Beatrix de Beziers dès le commencement de cette année 1193.

 

Tout ce qu'on peut inferer du continuateur de Guillaume de Tyr, c'est que la princesse de Chypre se retira à Marseille, après que le comte de Toulouse l'eut répudiée vers l'an 1196. et qu'en attendant une occasion de s'en retourner en Orient, elle demeura dans cette ville, où un parent de Baudouin comte de Flandres l'épousa; et d'où il la ramena en Chypre vers l'an 1204.

 

Un genealogiste moderne donne le nom de Bourguigne à la princesse de Chypre, que Raymond VI. épousa en troisièmes noces, et il la dit fille d'Aymeri roi de Chypre. Le même genealogiste dit ailleurs, sur l'autorité de deux lettres du pape Innocent IV. «que Gautier de Montbeillard, épousa Bourgogne, fille d'Aymeri ou Amauri de Lezignem premier roi de Chypre et d'Eschive d'Ybelin.» Il s'ensuit de-là que c'est la mème que le comte de Toulouse avoit répudiée; et que le chevalier parent de Baudouin comte de Flandres, qui l'épousa à Marseille vers l'an 1203. n'est pas different de Gaucher de Montbelliart. Du reste le comte Raymond avoit un prétexte spécieux pour la répudier; car ils étaient parens du troisiéme au quatrième dégré (Claude de Vic, Histoire générale de Languedoc, Tome 5, 1842 - books.google.fr).

 

Raymond VI avait relégué dans un couvent cathare sa seconde femme, Béatrice de Béziers, pour épouser Bourguignonne de Chypre (Antoine-Pierre-Marie-François-Joseph de Lévis-Mirepoix La France féodale, Tome 2 : Les affrontements, 1180-1226, 1974 - books.google.fr).

 

En 1193 meurt de Balian d'Ibelin et en 1194 du seigneur de Chypre Guy de Lusignan

 

AMAURY de LUSIGNAN est comte de Jaffa en 1193 ; Seigneur de Chypre en 1194 ; Roi de Chypre en 1197. Roi de Jérusalem en 1198, il meurt 1er Avril 1205. Il épouse Echive d'Ibelin de Rama et en 1198 en secondes noces Isabelle Ière, reine de Jérusalem (Atti della deputazione Veneta di storia patria, 1881 - books.google.fr).

 

Cf. le quatrain V, 35 pour la conquête de Chypres par Richard Coeur de Lion.

 

Deux clans s'affrontent depuis des années en Palestine. Plusieurs barons, autour de Raymond de Tripoli et des frères Baudouin et Balian d'Ibelin, rejettent Guy de Lusignan. Mais celui-ci dispose de soutiens de taille : Renaud de Châtillon, maître de l’importante seigneurie d'Outre-Jourdain, Gérard de Ridefort, maître de l’Ordre du Temple, Héraclius, patriarche de Jérusalem, et Josselin III de Courtenay, oncle maternel de Baudouin IV.

 

Ce dernier persuade Raymond III de Tripoli de rejoindre ses partisans à Tibériade en attendant que l’assemblée des barons se réunisse, laissant les Templiers conduire le corps du petit roi à Jérusalem. Raymond III écarté, Josselin de Courtenay en profite pour prendre le contrôle de Saint-Jean-d’Acre et de Beyrouth, et Raymond de Tripoli appelle les barons à s’assembler à Naplouse. À Jérusalem, Sibylle a le champ libre et persuade Héraclius de la sacrer reine, mais l’impopularité de Guy fait que le patriarche n’ose pas le couronner. C’est alors que Sibylle prend la couronne pour la poser sur la tête de son mari en annonçant qu’elle le voulait pour son seigneur et son roi (mi-septembre 1186).

 

Conrad de Montferrat, toujours soutenu par les Ibelin, s'est établi dans la ville de Tyr et refuse à Guy son accès au début de l'année 1189. Devenu roi sans royaume, rejeté par plusieurs barons qui lui reprochent le désastre de H0attin, Guy de Lusignan décide avec quelques chevaliers de reprendre la ville de Saint-Jean-d’Acre et l’assiège le 22 août 1189. Il est rejoint par son frère Geoffroy, combattant intrépide et renommé, venu d'Europe avec un contingent important de soldats poitevins et par Conrad de Montferrat qui met ainsi de côté sa rivalité avec Guy. Les francs sont assiégés à leur tour par les troupes de Saladin. Les croisés décident de les attaquer pour libérer leurs arrières. La principale bataille de ce siège se déroule le 4 octobre 1189 qui voit la capture et l'exécution du maître de l'ordre du Temple, Gérard de Ridefort.

 

Les rois Philippe II Auguste de France, Richard Cœur de Lion d’Angleterre, débarquent à Acre et viennent renforcer les forces des assiégeants. Sibylle de Jérusalem et leurs quatre filles meurent pendant le siège au cours de l’été 1190. La ville capitule le 12 juillet 1191. La rivalité reprend entre Guy et Conrad avec plus d’intensité. Guy devenu veuf, mais soutenu par Richard Cœur de Lion, perd juridiquement ses droits au trône, tandis que Conrad, soutenu par Philippe Auguste, marié à Isabelle de Jérusalem, sœur de Sibylle, revendique la couronne avec le soutien de nombreux barons. Les 27 et 28 juillet 1191 à Acre, une assemblée de barons et de prélats du royaume de Jérusalem décident que Guy de Lusignan reste roi, mais ne peut en aucun cas transmettre le royaume à ses héritiers et que Conrad de Montferrat devient l'héritier du royaume. À cette occasion, le 28 juillet, son frère aîné Geoffroy Ier de Lusignan reçoit les comtés de Jaffa et d'Ascalon.

 

Philippe Auguste repart en France, laissant un contingent conduit par Hugues III de Bourgogne. Richard Cœur de Lion poursuit la conquête du littoral, mais ses hésitations l'empêchent de reprendre Jérusalem. Il entreprend des négociations avec Saladin et Conrad. En février 1192, une émeute oppose les Génois, auxquels se joignent des français du duc de Bourgogne, partisans de Conrad, qui tentent de lui livrer Acre tenue par les Pisans, partisans des Lusignan. La tentative échoue.

 

De plus en plus de barons croisés rejoignent le camp de Conrad et, en 1192, le roi Richard est contraint de reconnaître Conrad de Montferrat roi de Jérusalem. Peu de temps avant son couronnement, Conrad de Montferrat est assassiné le 28 avril 1192 par deux Hashshashin. Le roi d'Angleterre est rapidement suspecté d'en être l'organisateur.

 

Le 5 mai 1192, Richard Cœur de Lion promet à Guy l'île de Chypre en compensation du royaume de Jérusalem perdu par décision des barons. Il demande à son ami, le maître de l'ordre du Temple, Robert de Sablé, de vendre l'île de Chypre à Guy de Lusignan à titre de compensation pour 40000 besants. Les Templiers en profitent pour déplacer leur base orientale à Acre (fr.wikipedia.org - Guy de Lusignan (roi de Jérusalem)).

 

Balian d'Ibelin l'ancien (le Français) (Barisianus d'Ibelin), seigneur d'Ibelin (1143-1149), seigneur de Rama (1148-1149), seigneur de Mirabel (1135-1149), croisé (1120), connétable de Jaffa est décédé en 1148 ou en 1149. Ses parents sont Evrard III du Puiset, Vicomte de Chartres (1094-1097), seigneur du Puiset, croisé Première croisade (1095), né vers 1060, décédé le 21 août 1099 - Antioche - Antakya et Adélaïde de Corbeil, Dame de Corbeil, née en 1072, décédée en 1127 à l'âge de 55 ans. Balian est marié vers 1122 avec Helvis de Rama, Dame de Rama et de Naplouse, décédée après 1158 dont Balian II le jeune d'Ibelin, Seigneur d'Ibelin 1131-1193, marié en 1177 avec Marie Comnène, Dame de Naplouse (gw.geneanet.org).

 

Assassinat de Pierre de Castelnau

 

Le pape persuadé que c'était par les ordres de Raymond que Pierre de Castelnau avait été assassiné, résolut de tirer une vengeance éclatante Dans une lettre conservée par Pierre de Vaulx-Cernay, il offre de cet assassinat sa version :

 

«Comme nos légats, dit-il, se furent rendus à Saint-Gilles, le comte Raymond, tantôt, comme homme facile et de bonne foi, promettait de se soumettre aux salutaires admonitions à lui faites, et tantôt, comme homme double et endurci, refusait tout net de ce faire. Nos légats, voulant enfin se retirer dudit lieu, Raymond les menaça publiquement de mort, disant que par quelque endroit de la terre ou de l'eau qu'ils s'en fussent, il observerait avec vigilance leur départ; et aussitôt, accommodant les effets aux paroles, il envoya ses complices pour dresser les embûches qu'il méditait. Comme donc, ni les prières de notre cher fils l'abbé de Saint-Gilles, ni les instances des consuls et bourgeois ne pouvaient adoucir le délire de sa rage, l'abbé, les consuls et les bourgeois, en dépit du comte et à son grand déplaisir, conduisirent, à main armée, les saints prédicateurs près du Rhône, où, pressés par la nuit, ceux-ci se reposèrent, tandis que certains satellites à eux du tout inconnus se venaient loger près d'eux; lesquels, comme l'issue l'a fait voir, cherchaient leur sang. Le lendemain matin la messe étant célébrée comme de coutume, au moment où les innocents soldats du Christ se préparaient à passer le fleuve, un de ces satellites de Satan, brandissant sa lance, blessa entre les côtes inférieures le susdit Pierre de Castelnau (pierre en effet fondée sur le Christ par immobile assiette), lequel ne se méfiait pas d'une si grande trahison».

 

Guillaume de Puylaurens, au contraire, prétend que le comte était innocent de la mort du légat, et s'exprime ainsi : «L'histoire dit que quand le gentilhomme eut commis ledit meurtre, il s'enfuit à Baucaire, vers ses parents et amis; car si le comte Raymond eût pu l'avoir, il en eût fait faire une telle justice et punition que le légat eût été content; car ledit comte Raymond était si courroucé et fâché de ce meurtre, comme ayant été fait par un homme à lui, que jamais il ne fut si courroucé de chose au monde.» (Abel Hugo, Histoire générale de France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Tome 3, 1839 - books.google.fr).

 

Roi failli

 

Dans la chanson anonyme R 1030, l'auteur dit au vers 14 : Si remandroiz avoec vo roi failli.

 

Je ne vois dans la chanson nulle allusion au retour du roi. On dit que Conon revient, non pas que le roi [allusion à Philippe-Auguste] revient. On dit, au contraire, il me semble, que le roi est resté : Or vos conte on avec les recreanz, Si remaindroiz avoec va toi failli. Ce remaindroiz du v. 14 ne saurait guère avoir un autre sens que le remanoit du v. 19, c'est-à-dire que tous deux s'appliquent à ceux qui ne sont point partis pour la Terre sainte. Si le poète en veut au roi, s'il le traite de roi failli, c'est précisément parce qu'il remaint. Reproche qui convient aux circonstances, si l'on place la chanson en 1189. Après la seconde conférence de Gisors (16 août 1188), on se rappelle que la  reprise de la guerre entre Philippe-Auguste et Henri II fut un scandale pour tous ceux qui désiraient la croisade et que de nombreux barons, Philippe de Flandre par exemple et Thibaut de Blois, refusèrent de prendre part aux hostilités entre le roi de France et le roi d'Angleterre, et firent serment de ne combattre contre des chrétiens qu'après qu'ils auraient accompli leur vÅ“u de croisés (Joseph Bédier, Les chansons de Croisades, 1909 - books.google.fr).

 

"roi failli" est encore valable lors de la croisade albigeoise à laquelle Philippe Auguste ne participe pas directement.

 

Andronne : Reine danoise

 

"Dronning" : reine; "en dronning" : une reine

"Drone" : faux-bourdon (Nouveau dictionnaire de poche françois-danois et danois-françois, Tome 2, 1824 - books.google.fr).

 

"dröhnen" : bourdonner

"Dröhne" : bourdon (Paul Regnaud, Dictionnaire étymologique de la langue allemande, 1904 - books.google.fr).

 

La Nandronia est une région de Prusse orientale, appelée aussi Nadrowie dont la capitale au Moyen Âge était Romowe, centre religieux (Galeazzo Gualdo Priorato,Trattato universale delle notizie dell'Imperio, 1674 - books.google.fr).

 

Les Prussiens ayant, en 997, puni de mort un de ces prédicateurs qui venaient changer le culte de leurs pères, les princes de Pologne, devenus chrétiens, saisirent cette occasien de subjuguer un pays qui était à leur convenance. Boleslas Ier, dit l'Intrépide, vengea la mort de Saint-Adalbert en ravageant la Prusse par le fer et la flamme. Il paraît que cette méthode de conversion ne plut pas aux Prussiens; ils restèrent païens et libres; ils battirent entièrement es Polonais, en 1163, après quatre ans d'une guerre sanglante; ils envahirent même plusieurs provinces le long de la Vistule et laissèrent à la Pologne un long souvenir de cette malheureuse expédition. Mais, au commencement du XIIIe siècle, Waldemar II, frère d'Ingebruge, déploya la bannière rouge et blanche de la sainte croix soumit plusieurs parties de la Livonie et de la Prusse ; et cette dernière province lui resta fidèlement attachée, même à l'époque où il perdit toutes ses autres conquêtes (1227) (Jean Jacques Altmeyer, Histoire des relations commerciales et diplomatiques des Pays-Bas avec le nord de l'Europe pendant le 16e siècle, 1840 - books.google.fr).

 

Androgyne

 

Parmi les références mythologiques, nous avons déjà vu précédemment dans Logodaedalia que l'emploi d'Aréthuse illustrait un processus de Renaissance, à l'image du phénix qui - lui-même mâle et femelle, hermaphrodite et vierge - s'associe encore dans les Prophéties, ou évoque, d'autres éléments bisexués : Androgyn, andronne, hommasse. (Lucien de Luca, Les femmes dans les Prophéties de Nostradamus, in Nostradamica, 2003 - cura.free.fr).

 

Aristote qui a dit que la plus grosse abeille de la ruche régnait sur la colonie mais, conditionné par son époque, il a supposé qu'il s'agissait d'un roi. Bien que par la suite, les scientifiques aient vu ce fameux monarque pondre des œufs, la dissonance cognitive les a confortés dans leur croyance qu'il s'agissait d'un mâle puisque les souveraines n'existaient tout simplement pas. Dans les années 1600, un naturaliste hollandais du nom de Jan Swammerdam découvrit es ovaires en disséquant une reine. La preuve irréfutable que le "roi" des abeilles était en fait une reine venait d'être apportée (Jodi Picoult, Jennifer Finney Boylan, Le Goût des secrets, traduit par Marie Chabin, 2025 - books.google.fr).

 

J'ai déja nommé la reine des Abeilles, à laquelle les Anciens donnoient le nom de Roi, le Bourdon ["drone" en danois], & l'Abeille ouvriere. [...] La troisieme espece d'individus qu'on trouve dans les essaims, est l'Abeille ouvriere qui n'a point de sexe. Aristote remarque des différences entre les individus de cette espece (Armand Gaston Camus, Histoire des animaux d'Aristote, Tome 1, 1783 - books.google.fr).

 

Cela expliquerait l'horreur de Philippe Auguste si Ingeburge avait été un hermaphrodite.

 

Rappelons aussi le personnage d'Andronic Comnène (vers 1118 - 1185), contemporain de Philippe Auguste dont il épouse la soeur Agnès de France fille de Louis VII.

 

Décidé à éliminer tous ceux qui se dressent entre lui et le trône, il fait ensuite empoisonner la fille de Manuel Ier, Maria et son époux avant de faire étrangler le jeune empereur Alexis, avec une corde d’arc. Il abandonne Théodora et se remarie ensuite avec la jeune impératrice Agnès de France, veuve d’Alexis (fr.wikipedia.org - Andronic Ier Comnène).

 

Acrostiche : DCLL, DiCiLLus

 

D'zi (d'zi) s. m. dousil. Suisse rom. dzézé BRIDEL; Berry duzi et b.-lat. duciculus petit tuyau LITTRÉ; Doubs, HauteSaône, Jura dusi, douzi, desi, desille, deset DARTOIS, qui cite le langued, douzil, vx-fr. dusil, duisil, dousil, dosil et le tire du *duciculus, de ducere conduire; Berry doizil, duizi; prov dozil; comtois douzil, dozi, deusille; RABELAIS a douzil BEAUQUIER ; DU CANGE «Duciculus Epistomii vertibulum seu paxillus ori Epistomii insertus: Douzi, douzil et douzilia Arveruis le dosil ou faucet de la tonne, dousils et ducillus, duciolus». GODEFROY «anc. fr. doisil, douzil, doisill, dosil, duisil, desil s. m... dousil se dit encore dans quelques provinces, notamment dans l'Aunis, en Poitou, en Touraine, Maconnais, dans le Berry, dans le Haut-Maine, En Bretagne, du côté de Nantes, on dit doisil. En Touraine, on dit boire au douzil boire au robinet. Emporter le douzil boire jusqu'au fond du tonneau; Allier dusi; Franche-Comté, Doubs dozi, deuzille» (Annales, Société d'émulation du département des Vosges, Épinal, 1883 - books.google.fr, Michel Prodel, Lexique de latin médiéval en 4 volumes, 2024 - books.google.fr, Marc Berlioz, Rabelais restitué (2) : Gargantua: Du prologue au chapitre XXIV, 1977 - books.google.fr).

 

Tap comme Dozilh a servi à l'époque moderne à évoquer le sexe masculin, à l'imitation des troubadours qui s'étaient servis du mot dozilh - bouchon, fausset de barrique - dans le même sens (Didier Alibeu, Amour courtois et libertinage, 2004 - books.google.fr).

 

"ducillus" : parvus dux selon Johannes de Janua (M. Maigne d'Arnis, Lexicon manuale ad scriptores mediae et infimae latinitatis, 1858 - books.google.fr).

 

Jean de Gènes, JOHANNES DE JANUA, ou, comme il se nomme lui-même à l'article Janua, FRATER JOHANNES JANUENSIS DE BALBIS, de l'ordre des frères Prêcheurs, nous apprend qu'il termina son Catholicon l'an du Seigneur 1286, aux nones de mars, c'est-à-dire le 7, après un travail qui avait duré de longues années. Il ne doit rien y avoir d'exagéré dans cette déclaration; car le Catholicon, appelé aussi quelquefois Prædicat., t. 1, Summa grammaticalis, est un ouvrage très-considérable, formant, dans l'édition de Lyon de 1520, un fort volume in-folio, sur deux colonnes, à impression serrée, et avec des abréviations (Histoire litteraire de la France: ou l'on traite de l'origine et du progrès, Tome 22, 1852 - books.google.fr).

 

Charles-le-Simple, en cédant, en 911, la Neustrie aux Normands, y attacha la mouvance directe et immédiate de la Bretagne. Cette disposition devint une source de contestation et de guerre qu'on ne put terminer qu'en 1181, par le mariage de Constance, fille unique et héritière de Conan-le-Petit, duc de Bretagne, avec Geofroi, troisième fils de Henri II, roi d'Angleterre, duc de Normandie et comte d'Anjou et du Maine. Geofroi mourut en 1186, laissant sa femme enceinte d'un fils qui fut nommé Arthur, et ne fut reconnu que dix ans après dans une assemblée des états de la province. Richard Ier, roi d'Angleterre et oncle d'Arthur, piqué contre les Bretons, de ce qu'ils s'étaient assemblés sans son aveu, et préméditant sans doute d'envahir l'héritage de son neveu, passa en Bretagne avec des troupes; mit tout à feu et à sang, et fit Constance prisonnière. Mais Arthur lui étant échappé, ce jeune prince se retira près de Philippe-Auguste, et traita avec son oncle pour la liberté de sa mère. Richard ne survécut pas. long-tems après son expédition, et mourut sans enfans. C'était Arthur qui devait naturellement lui succéder, comme représentant le troisième fils de Henri II, mais Jean, depuis surnommé Sans-Terre, qui était le quatrième, prétendit que tout l'héritage lui appartenait, et se mit en possession de la plus grande partie. Arthur leva des troupes pour s'opposer à ses prétentions, mais Jean le surprit devant Mirebeau, et l'emmena prisonnier à Rouen, où il l'égorgea de sa propre main le 3 avril 1203. Philippe-Auguste vengea cet acte de barbarie et de cruauté, par la confiscation des biens de Jean en deçà de la mer, sans toucher à la Bretagne (Edme Mentelle, Conrad Malte-Brun, Géographie mathematique, physique et politique de toutes les parties du monde, Tome 6, 1803 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1864 sur les dates pivots 1193/1208 donne 522/552.

 

Par la bataille de Vouillé en 507, de la Loire, Clovis avait porté les limites méridionales de son domaine aux Pyrénées ; aussi, de sa nouvelle capitale, Paris, put-il convoquer en 511, quelques semaines avant sa mort, le grand concile d'Orléans. Le roi des Francs scellait ainsi l'alliance du trône et de l'autel. Il est vrai que l'épiscopat l'avait singulièrement soutenu dans son ascension, aussi bien au cours de ses conquêtes militaires que pour affermir son pouvoir politique. Les évêques n'avaient pas hésité à fomenter les soulèvements populaires pour l'aider dans sa lutte contre les Wisigoths, transformant une guerre en une véritable croisade contre les hérétiques ariens. Ceci n'est pas sans préfigurer celle qui se déroulera sept siècles plus tard contre les Cathares. En fait, le peuple, en majorité d'origine gallo-romaine, préférait la domination d'un prince arien ouvert à la civilisation et à la justice, à celle d'un chef catholique encore barbare. Vis à vis de Clovis, devenu un voisin beaucoup plus dangereux que les Wisigoths, le burgonde arien Gondebaud se sent plus que jamais menacé. Il n'a que le soutien indirect de Théodoric, son ancien allié devenu ennemi, dont la politique s'oppose à tout agrandissement du territoire dominé par les Francs, menace provisoirement écartée avec la mort de Clovis car, suivant la coutume des peuples germaniques, son royaume se trouve partagé entre les héritiers. Gondebaud, qui n'a pas abandonné l'arianisme, va lui survivre encore quelques années, mais sa situation reste toujours délicate. Entre les Francs, les Ostrogoths et l'opposition du clergé catholique, il cherche des appuis à l'extérieur, même auprès de la lointaine cour de Constantinople. En 516, Gondebaud meurt et son fils Sigismond est proclamé roi des Burgondes. Aussitôt, Avit recommande ce bon catholique au pape Hormidas, puis dicte à son protégé une lettre pour l'empereur Anastase. Dans cette dernière, tout en se plaignant de l'attitude de Théodoric, le nouveau roi sollicite la dignité de patrice. A cette époque, entre 510 et 520, en pays burgonde, l'épigraphie funéraire livre quelques mentions fort significatives de consuls d'Orient : Anthemius, Vitalianus, Justinus Ier qui auraient dû rester inconnus à l'ouest des Alpes, car Théodoric, maître de l'Italie, s'était toujours opposé à les promulguer dans ses états et à les transmettre en Occident. Au milieu de ces intrigues qui laissent le peuple indifférent, Avit meurt, entre les derniers mois de l'année 517 et les premières semaines de 518 : la cour burgonde est privée de son meilleur diplomate. Sigismond, livré à lui-même, ne sera pas à la hauteur de la situation et c'est ainsi qu'il sacrifiera à la jalousie de sa deuxième épouse, en 522, son fils Sigeric, petit-fils de Théodoric. Ce drame familial sera le prétexte d'une reprise générale des hostilités. Les fils de Clovis, quoique désunis, veulent poursuivre l'Å“uvre paternelle et surveillent de près les événements de la cour burgonde. La sÅ“ur de Sigeric, Suavogotha, avait épousé Thierry, l'un des fils de Clovis, qui, dans un premier temps, s'abstiendra de participer à ce règlement de compte familial. Par contre ses frères Clodomir, Childebert et Clotaire envahissent les terres burgondes pour devancer une intervention prévisible des Ostrogoths. Sigismond ne peut supporter le choc et, dès les premiers revers militaires, il se réfugie dans le monastère d'Agaune qu'il avait fondé. C'est de là que, fait prisonnier par Clodomir, il sera emmené captif à Orléans et massacré quelques semaines plus tard avec toute sa famille. Godemar, frère de Sigismond, devenu roi, tente d'arrêter les Francs vainqueurs. Le 21 juin 524, à la bataille de Vézeronce, Godemar est battu tandis que Clodomir est tué en le poursuivant. Contre toute attente, les choses en resteront là car Théodoric est intervenu à son tour et ses troupes occupent facilement, entre Drôme et Durance, tout le sud de la Burgondie, ce qui entraîne un recul des Francs. Godemar pourra ainsi régner sur un royaume amoindri, d'une façon fort précaire. C'est un répit de dix ans (André Blanc, La cité de Valence à la fin de l'antiquité, 1980 - books.google.fr).

 

La reconquête byzantine sous Justinien Ier fut aussi une reconquête catholique. Guidé par sa foi ardente, l'empereur avait su imposer l'expédition contre les Vandales d'Afrique du Nord de 533 à son entourage hésitant et entendait qu'elle fût une croisade anti-arienne. L'inlassable effort des émigrés catholiques émigrés catholiques trouvait enfin sa récompense; les Vandales balayés, l'arianisme fut proscrit, ses églises et ses biens restitués au clergé catholique. Une persécution violente s'engagea avec l'appui total de l'empereur contre tous les dissidents : ariens, juifs, donatistes et païens qui se voyaient interdire la liberté de culte et l'accès à toute charge publique. Temples ariens et synagogues furent transformés en églises. Dès 534, un concile de deux cents vingt évêques se réunit à Carthage pour célébrer cette revanche du catholicisme et le Pape exprima sa reconnaissance à l'empereur (Hédi Slim, L'antiquité, Histoire de la Tunisie, 1960 - books.google.fr).

 

La guerre des Goths est un conflit qui opposa les Romains d'Orient et les Ostrogoths ariens en Italie entre 535 et 553. Cette guerre intervient à la suite de la décision de Justinien Ier en 535 de reconquérir les provinces romaines occidentales perdues à la fin du siècle précédent lors de leur conquête par les Hérules d'Odoacre puis les Ostrogoths de Théodoric le Grand. La victoire de Justinien inaugure l'Italie byzantine. La guerre des Goths prend la suite de la guerre des Vandales qui permet la reconquête de l'Afrique du Nord par l'Empire romain d'Orient (fr.wikipedia.org - Guerre des Goths (535-553)).

 

La conversion du roi wisigoth d'Espagne Récarède (589) pouvait être un «atout» dans la lutte entreprise par l'Empire byzantin contre les Lombards. La croisade anti-arienne, rêvée par Gontran, et que le traité d'Andelot semblait consacrer (587), n'aurait plus de raison d'être outre-Pyrénées. Elle gardait toute sa nécessité au-delà des Alpes (Paul Goubert, Byzance avant l'islam, Tome 2, 1955 - books.google.fr).

 

Androgynie

 

Les mères, comme à l’ordinaire, portent l’essentiel du poids de la déception quand l’enfant ne correspond pas aux désirs de la famille et leur culpabilité ne peut que s’accroître quand leur progéniture est désignée par l’accoucheuse ou par le médecin comme un phénomène difforme. C’est le cas de Toinette Lefort lors de la naissance de son quatrième enfant, Marie-Madeleine, en 1799, dont le sexe, les cuisses et les jambes sont couverts de poils. Elle attribue alors la villosité extraordinaire de sa fille aux visites fréquentes rendues, lors de sa grossesse, à l’ours blanc Martin qui faisait les beaux-jours du public de la ménagerie du jardin des Plantes à Paris. Marie-Madeleine Lefort sera l’une des hermaphrodites les plus connues du milieu médical mais aussi du public devant qui elle se donne à voir comme femme à barbe en 1814. Le docteur Pierre-Augustin Béclard l’examine en 1815 et la déclare femme, alors que Marie-Madeleine porte la moustache et a adopté le costume masculin (Béclard 1815). Elle décède dans le dénuement, après avoir connu des périodes plus fastes, à l’Hôtel-Dieu en 1864 (Gabrielle Houbre, Dans l’ombre de l’hermaphrodite : hommes et femmes en famille dans la France du XIXe siècle, Clio. Femmes, Genre, Histoire 34, 2011 - journals.openedition.org).

 

Guerre des duchés

 

Canut-Laward, fils d'Erich-Eiegod, qui reçut, en 1119 de son oncle, le roi Niels, l'investiture du duché de Schleswig: il s'y maintint jusqu'en 1134, époque à laquelle il fut assassiné, et le transmit à son fils Waldemar Ier. Mais lorsque, en 1148, celui-ci ceignit la couronne de Danemarck, le Schleswig fut de nouveau réuni à ce royaume. Il en fut de même pour Waldemar II et pour son fils Abel, qui tous deux furent d'abord ducs de Schleswig, puis après devinrent rois de Danemarck. Ce ne fut qu'après la mort du roi Abel, tué en 1252 par les Frisons, que commença, sous le règne de son fils Waldemar, en 1254, une suite non interrompue de ducs de Schleswig : ces princes, en profitant des troubles intérieurs auxquels le Danemarck était en proie, et aidés d'ailleurs par les comtes de Holstein, réussirent à se rendre de plus en plus indépendants (Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, Tome 48, 1838 - books.google.fr).

 

La guerre des Duchés (également appelée seconde guerre de Schleswig ou seconde guerre prusso-danoise) est un conflit qui oppose la Confédération germanique puis l'empire d'Autriche et le royaume de Prusse au Danemark, du mois de janvier à octobre 1864. La guerre est causée par la succession à la tête des duchés, qui avait déjà provoqué la première guerre de Schleswig en 1848. Le 15 novembre 1863, le décès de Frédéric VII de Danemark, successeur de Christian VIII, précipite les événements. Frédéric VII n'ayant pas de descendance masculine, les deux duchés risquent en effet de sortir du giron familial à sa mort. La famille Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg en hériterait alors et non l'héritier de la couronne danoise Christian de Glücksbourg. Celui-ci, devenu Christian IX, promulgue une nouvelle constitution afin de conserver les deux duchés, en contravention avec le traité de Londres de 1852 qui avait mis fin à la première guerre. La Confédération germanique s'y oppose fermement et décide le 7 décembre d'envahir le Holstein. Cela fait, la Prusse et l'Autriche décident de poursuivre l'invasion dans le Schleswig pour forcer la main au Danemark. Ce dernier utilise le Danevirke pour sa défense. Cependant la bataille décisive de Dybbøl du 18 avril donne la victoire aux Prussiens. Après des débuts de négociations qui achoppent et la bataille navale de Heligoland qui donne le Danemark vainqueur, les Prussiens envahissent l'île d'Als début juillet. Le Danemark doit céder lors du traité de Vienne du 30 octobre 1864 les deux duchés. Par la suite, la convention de Gastein du 14 août 1865 entre les deux puissances allemandes traite de leur répartition des pouvoirs dans les duchés. Les duchés de Schleswig et de Saxe-Lauenbourg sont administrés par la Prusse, celui de Holstein par l'Autriche. Toutefois, des tensions entre ces deux grandes puissances germaniques provoqueront en 1866 la guerre austro-prussienne (fr.wikipedia.org - Guerre des Duchés).

 

nostradamus-centuries@laposte.net