De la Perse à l'Iran

De la Perse à l'Iran

 

V, 97

 

1923-1924

 

Le nay difforme par horreur suffoqué

Dans la cité du grand Roy habitable :

L'edict severe des captifs revocqué,

Gresle et tonnerre, Condon inestimable.

 

"difforme" et "grand Roy"

 

Les Grecs continuaient à parler du «grand roi» (Megas Basileus) perse après les guerres médiques (fr.wikipedia.org - Guerres médiques).

 

A l'égard de Darab second, il ne peut y avoir de question: son identité avec le Darius Codoman des Grecs est complètement établie par la conquête d'Alexandre. Les traditions que les écrivains orientaux ont conservées du héros macédonien sont très-imparfaites : sur quelques faits historiques ils ont élevé l'édifice des fables les plus extravagantes. Il est inutile de rechercher la liaison que peut avoir leur histoire avec celle des Grecs. Elles s'accordent dans la plupart des faits principaux, tels que l'invasion de la Perse, la défaite et la mort de Darius, la générosité du vainqueur, et la forte impression que fit sur son ennemi mourant cette noble et humaine conduite. Les Persans ne sont pas d'accord avec les Grecs dans le portrait qu'ils font de Darius : ils le présentent comme difforme de corps et d'un esprit méchant. Mais ils le dépeignent évidemment ainsi pour consoler un peu la nation du souvenir de son humiliation.

 

L'histoire que font les auteurs persans des relations et de l'alliance qu'ils supposent avoir eu lieu entre Darab Ier et Philippe de Macédoine, est visiblement une fable imaginée pour pallier la honte d'une nation conquise, en feignant qu'Alexandre avait des droits à hériter du trône de Perse: cette fable, donc, qui rend contemporains Darab Ier et Philippe, ne peut être admise pour contrarier la conjecture qui suppose que ce Darab est le même que Darius Nothus. Il faut observer, en outre, que l'histoire de la naissance d'Alexandre est décidément désavouée par quelques-uns des historiens persans les plus respectables; et même le poète Nizamee, dans son beau poëme sur Alexandre [Sikandar Nama, E Bara], rejette comme une fable cette généalogie. Remarquons néanmoins que quelques romans, tant occidentaux qu'orientaux, prétendent qu'Alexandre n'était pas le fils de Philippe, et que l'adultère d'Olympias y est présenté comme le fondement sur lequel elle fut répudiée par le monarque, quoique le divorce n'ait eu lieu qu'après la naissance d'Alexandre (John Malcolm, Histoire de la Perse depuis les temps les plus anciens jusqu'à l'époque actuelle, 1821 - books.google.fr, Yoto Yotov, Alexandre, le Macédonien iranisé : l’exemple du récit par Nezâmî (XIIe siècle), 2014  - www.notesdumontroyal.com).

 

Le Roi des Rois Ochus (Artaxersès III) est empoisonné par l'eunuque Bagoas ("bagoas" signifie "eunuque"), qui le remplace par son fils Arsès (Artaxersès IV). Bagoas l'élimine à son tour pour le remplacer par Darius III, dont le nom avant son accession au trône était Codoman selon Justin. Bagoas veut encore s'en débarrasser mais Darius lui fait boire le poison destiné au grand roi.

 

Ce serait le même que le Bagus qui profana le temple de Jérusalem vers -350 et accabla d'impôts le peuple juif (Le Grand Dictionnaire Historique, Tome 1, 1759 - books.google.fr).

 

Cf. la typologie du quatrain V, 99 - Le denier de l'Eglise - 1924-1925.

 

Les historiens actuels pensent que le Bagoses de Flavius Josèphe persécuteur des Juifs serait le gouverneur de Jérusalem Bagohi (Pierre Briant, From Cyrus to Alexander: A History of the Persian Empire, 2002 - books.google.fr).

 

Condon

 

Kodomanos en grec, Codoman s'écrit parfois Condoman (Augustin Calmet au XVIIe siècle), mais aussi plus tard (Marie-Françoise Baslez, De l'histoire au roman : la Perse de Chariton, Le Monde du roman grec: actes du colloque international tenu à l'École normale supérieure (Paris 17-19 décembre 1987), 1992 - books.google.fr).

 

Condoman est aussi un super-héros du sexe (maas.museum).

 

Alors que Darius III est présenté, selon Nicolas Thibault par exemple, comme efféméné car il aurait entretenu des relations particulières avec des eunuques, déjà fort décriés par Ctésias, comme Bagoas qui serait passé ensuite à Alexandre (Quinte-Curce, VI, 5), alors qu'on le dit mis à mort à l'accession au pouvoir de Darius (Diodore de Sicile, XVII, 5.4) (Pierre Briant, Histoire de l'Empire perse de Cyrus à Alexandre, Tome 10, Partie 1, 1996 - books.google.fr).

 

Il ne faut pas confondre ce Bagoas avec le favori d'Artaxersès III et son assassin qui porte le même nom (fr.wikipedia.org - Bagoas (favori d'Alexandre le Grand)).

 

Les historiens gréco-latins, imbus de préjugés anti-perses et antiorientaux, semblent avoir traité le dernier des Achéménides comme s'il ne méritait aucune attention. Arrien est caractéristique de cet état d'esprit : c'est seulement au moment où il rapporte la mort de Darius qu'il lui consacre quelques lignes. Il ne donne qu'une seule information concrète : Darius avait cinquante ans quand il disparut en 330. Pour le reste, il se contente de porter un jugement moral, fort sévère : Darius est décrit comme un homme mou, mal avisé, éternel vaincu et éternel fuyard, s'étant déshonoré à Gaugamèles par sa lâcheté et ayant finalement été victime de trahison. D'autres auteurs, ceux qui appartiennent à la tradition désignée sous le nom de Vulgate, à savoir Diodore, Quinte-Curce et Justin, sont un peu moins hostiles à Darius. Plutarque loue sa prestance physique. Diodore, Quinte-Curce et Justin racontent le duel qui, alors qu'il s'appelait encore Codoman, l'aurait opposé à un redoutable guerrier cadusien. Son triomphe lui aurait valu le trône et le nom de Darius (G. Le Rider sur "Darius dans l'ombre d'Alexandre, Paris 2003" de Pierre Briant, Comptes rendus des séances, Numéro 4, 2003 -books.google.fr).

 

Darab le jeune. Dara, fils de Darab, est nommé par les Arabes Darab al afghar, & par les Persans Darab koutchek, le petit Darius ou le dernier Darius : les Anciens l'appellent Darius Codoman, c'est-à-dire Darius le dernier; codom, en parsi, signifie fin. Justin veut que son premier nom ait été Codoman, L. 8, c. 3. mais il paroît, par Diodore de Sicile, qu'il portoit celui de Darius avant que d'être élevé sur le trône de Perse, & ce n'est pas le seul fait sur lequel ces deux historiens ne s'accordent pas (M. Anquetil, Recherches sur les anciennes langues de la Perse, Académie des inscriptions & belles-lettres (France), 1768 -books.google.fr).

 

Grêle et tonnerre

 

Suivant Ctésias, les Perses avaient connu long-temps avant Franklin l'art de diriger la foudre et de détourner les orages et la grêle, à l'aide de pointes métalliques; on trouvait du fer au fond d'une fontaine, disait Ctésias, et il assure qu'il en avait deux épées de ce fer; le roi Artaxercès Memnon lui avait fait présent de l'une; et Parysatis, mère du roi, de l'autre. Si l'on fiche ce fer en terre, il détourne les nuages, la grêle et le tonnerre... Il dit encore que le roi en fit deux fois l'expérience, et que lui-même en fut témoin (Jean Jacques Desroches, Histoire des peuples anciens et de leurs cultes, ou Le monde primitif, historique et monumental, ou l'archéologie primitive, 1851 - books.google.fr).

 

Nous serions bien en Perse.

 

"cité... habitable"

 

Darius III se fit assassiné dans sa fuite, avant que d'être rejoint par Alexandre qui le pourchassait, par Bessus sur les confins de la Perse et de la Bactriane (Supplément À L'Encyclopédie Ou Dictionnaire Raisonné Des Sciences, Des Arts Et Des Métiers, Tome 1 : A - B, 1776 - books.google.fr).

 

Un village appelé Mashkan ou Maskan (? persan "maskun" : habité,habitable) se trouve dans le Kohrasan en.wikipedia.org - Maskan, Jean J. Desmaisons, Dictionnaire Persan-francais, 1908 - books.google.fr).

 

Selon Herbelot, «Du mot Bakter vient le nom de la province que les anciens ont appelée Bactriane, à cause qu'elle est située à l'Orient de la Perse : nous l'appelons aujourd'hui le Khorassan». Ce dernier not signifie, comme Bakter, Orient, ou plus littéralement, lieu où se lève le soleil, selon Abulféda et le géographe turc, qui profite souvent des recherches de ce prince arabe. Ces écrivains donnent une très-grande étendue au Khorassan, qui comprend non seulement l'ancienne Bactriane, mais encore la Sogdiane, la Margiane, la Parthie et l'Arie (Pierre Jean-Baptiste Chaussard, Histoire des expéditions d'Alexandre d'Arrien, Tome 3, 1802 - books.google.fr).

 

Ne restant pas à Ekbatane plus qu'il n'était suffisant pour ces nouveaux arrangements, Alexandre se remit à la poursuite de Darius. Il espérait arriver avant ce prince aux Portes Caspiennes, à l'extrémité nord-est de la Médie, Portes par lesquelles on désignait un défilé de montagne ou plutôt une route de plusieurs heures de marche, comprenant plusieurs défilés difficiles qui s'étendaient à l'est le long du côté méridional de la grande chaîne du Taurus vers la Parthie.

 

La partie montagneuse du Mazanderan occidental touche à la province appelée Tabaristan, soit du nom des anciens Tapyri, soit d'un mot arabe et chaldéen, signifiant montagne boisée. C'est ici qu'un long défilé, la principale des portes Caspiennes, conduit de Reï à Amoul (Conrad Malte-Brun, Description de l'Europe et de l'Asie Occidentale, 1845 - books.google.fr).

 

Le Mazandaran ou Mazandéran est une province du nord de l'Iran, délimitée par la Mer Caspienne au nord. Le Mazandéran était une partie de la province d'Hyrcanie au temps de l'Empire perse (fr.wikipedia.org - Mazanderan).

 

Ayant pris Bessus, Alexandre récupère le corps de Darius qu'il fait embaumer et envoyer à sa mère Sisigambis. Alors qu'il est dans la Parthienne, il harangue ses troupes épuisées pour poursuivre le périple en Asie, pour soumettre toute la terre habitable. Celles-ci répondirent qu'elles le suivrait partout en quelque endroit de la terre habitable où il voudrait (Flavius Arrianus, Les guerres d'Alexandre, 1664 - books.google.fr, Les Vies Des Hommes Illustres De Plutarque, traduit par André Dacier (1651 - 1722), Tome 9, 1763 - books.google.fr).

 

Habité

 

Selon les Frères de la Pureté (Ikhwan al-Safa’) La configuration générale du monde (surat al-ard) basée sur un réseau de coordonnées en longitude (tul) et en latitude (‘arad), la conception de l’écoumène ou «quart habité» (rub‘ al-maskun), la théorie des sept climats (al-aqalim al-sab‘a) sous forme de bandes horizontales étirées dans l’hémisphère nord et physiquement - ou plutôt astronomiquement - déterminées par la longueur du jour au solstice, voilà autant d’éléments qui se situent dans le droit fil de l’héritage ptoléméen, ainsi que les Frères le reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes. Un certain nombre de données du traité pointent cependant dans une autre direction, qui se révèle être, à l’analyse, celle de l’Iran ancien. [...]

 

A l’instar d’autres géographes arabes de l’époque et notamment de Mas‘udi, les Frères sont tiraillés entre deux conceptions différentes de la répartition de l’écoumène. La première est héritière de la science grecque : c’est la théorie classique des climats sous la forme de bandes horizontales, classées de I à VII en partant de l’équateur et en remontant vers les pôles. La seconde divise également l’écoumène en sept zones ou régions, mais ces régions sont alors distribuées de manière à ce que six d’entre elles encerclent une septième, au centre de la représentation : c’est l’antique conception sassanide des keshvar-s («régions», kishwar-s en arabe), à laquelle l’Avesta et le Bundahishn font encore quelques échos et où l’Iran — ou plutôt l’Iranshahr, désignant communément la région irano-irakienne autour de Babylone - fait figure d’omphalos au centre du monde habité (Godefroid de Callatay, Kishwar-s, Planètes et Rois du monde, le substrat iranien de la géographie arabe, à travers l’exemple des Ikhwan al-Safa’, 2005 - dial.uclouvain.be).

 

L'existence des djinns est attestée dans le Coran. Il existe tout un monde parallèle d'entités surnaturelles, sexuées, hantant les lieux déserts et sinistres comme les cimetières, les égouts, les lieux d'aisance, animés d'intentions malveillantes à l'égard des humains et prêts à attaquer lespassants, surtout à des périodes cruciales de vulnérabilité physiologique : les femmes enceintes, les enfants à la naissance ou à la période de transition de la puberté. La folie est donc facilement désignée et expliquée par la possession : majnûn, madrûb, frappé, messous, touché, maskûn, habité, tous ces participes passifs dénotent l'emprise d'un esprit qui a pu être irrité par une action déplaisante, située souvent dans la sphère domestique, comme l'aspersion d'huile ou d'eau bouillante dans les canalisations... Les esprits vivent alentour de nous. Chaque individu est accompagné dans sa vie par des êtres surnaturels, qarin ou qarina suivant le sexe. Celui à l'épaule droite est souvent notre ange gardien, celui à l'épaule gauche est plutôt un démon tentateur (Christian Mésenge, Jérôme Palazzolo, Conscience et représentation de la santé mentale et neurologique, 2011 - books.google.fr).

 

C'est sous le règne du petit-fils de Feridoun que Ferdousi, l'Homère persan, place Rustan, le héros favori des légendes nationales (Revue Britannique, 1852 - books.google.fr).

 

Les traditions de cette époque mythologique représentent les habitants de la province du Mazandéran comme des Dives, ou esprits démoniaques vaincus par un héros du pays, Keï-Kawous, de la race de Feridoun, grand-père de Cyrus appelé Keikhosrou selon Ferdousi, qui régna qui les convertit à sa croyance (Carla Serena, Hommes et choses en Perse, 1883 - books.google.fr).

 

Amol est une des anciennes villes du Mazanderan. Thehmouras en jeta les fondements et Feridoun en fit sa capitale (cf. Shanameh de Ferdousi). Cette ville placée sous l'influence de la planète de Jupiter appartient au quatrième climat (Riza Quli Khan Hidayat, Relation de l'ambassade au Kharezm (Khiva), traduit par Charles Henri Auguste Schefer, 1879 - books.google.fr).

 

"captifs"

 

Autant, sur le terrain de la doctrine politique, Alexandre se refuse à tout accommodement, autant, envers les personnes, il montre de bonté humaine et de compassion généreuse. Déjà, le soir même de la bataille d'Issus, sa magnanimité avait égalé son héroïsme. Alors que les dépouilles du Grand-Roi, char, arc et manteau, étaient portées en triomphe à travers le camp et que, à l'aspect de ces insignes, la mère, la femme, les filles du fugitif éclataient en gémissements et en cris de détresse, le vainqueur miséricordieux leur avait dépêché un des Amis, Léonnat, pour leur donner l'assurance que Darius vivait et qu'elles n'avaient à craindre aucun traitement indigne de leur rang et de leur malheur. Depuis, il s'était plu à leur prodiguer les marques de respect. Loin de les traiter en captives, il leur avait rendu et fait rendre les hommages dus à la majesté royale. Il voulait que le service de cour fût continué autour d'elles, suivant le cérémonial de Suse. Bien que la reine tombée entre ses mains passât pour être la plus accomplie de toutes ces beautés perses dont il disait lui-même qu'elles étaient le tourment des yeux, jamais il n'avait usé à son égard des droits du vainqueur. On ne vit pas la On ne vit pas la nouvelle Briséis sous la tente du nouvel Achille. Cette princesse étant morte, Alexandre ordonna de célébrer en son honneur des funérailles magnifiques, conformément aux rites iraniens. Darius ne tarda pas à être informé d'une si chevaleresque mansuétude. Un des eunuques de la chambre, Tyriotès, fait prisonnier à Issus avec le reste du harem, avait réussi à s'échapper du camp macédonien et à rejoindre son maître. Il lui dépeignit les actes d'admirable vertu dont il avait été le témoin. Le Grand-Roi, ému par tant de noblesse d'âme, se tourna vers le ciel, et, invoquant en fidèle mazdéen les divinités protectrices de sa race : «Accordez-moi, s'écria-t-il, de relever ma fortune pour que je puisse, après avoir triomphé d'un pareil adversaire, reconnaître à mon tour les bienfaits dont il m'a comblé, moi et les miens. Mais s'il faut que les vicissitudes des choses humaines mettent fin à l'Empire des Perses, ne souffrez pas qu'un autre qu'Alexandre soit assis sur le trône de Cyrus.» (Georges Radet, Alexandre le Grand, 1950 - books.google.fr).

 

Notre exégèse du chap. IX du livre de Zacharie montrera que les premiers versets décrivent l'invasion d'Alexandre le Grand, principalement le long de la côte après la bataille d'Issos en 332; d'autre part, l'allusion au retour des captifs suppose que l'auteur écrit après une sévère déportation (La Sainte Bible: texte latin et traduction française d'après les textes originaux : avec un commentaire exégétique et théologique, Volume 8, Numéro 1, 1964 - books.google.fr, Augustin Calmet, Commentaire Litteral, Tome 6 : Jeremie, Baruch, Ezechiel, Daniel, Et Les Douze Petits Prophetes, 1726 - books.google.fr).

 

"inestimable" : trésors de Darius

 

La puissance des Perses toute deffaícte à la iournee d'Arbeles, toutes les villes de Perse, d'Assyrie ouurirent leurs portes, ou enuoyèrent les clefs au vainqueur, qui fit son entree fort pompeusement dedans la ville de Suze, Capitale du Royaume de Perse, puis dedans la cité de Babylone, où furent trouuez les thresors inestimables richesses precieuses des Rois de Perse. Ce pendant Darius ayant pris la fuite, s'estoit sauué au païs de Bactrianie, où il fut occis par son Lieutenant gouuerneur nommé Bessus, apres auoir regné iusques à sa mort enuiron 7 ans, iusques à la iournee d'Arbeles (Nicolas Vignier, La Bibliothèque historiale, 1587 - books.google.fr).

 

"difforme" et "suffoqué"

 

Si selon les Grecs, Darius l'était, il paraît qu'Alexandre aussi.

 

Alexandre le Grand, encor qu'il fuft difforme de fon corps, ne laissa de vaincre Darius & tous les Tyrans d'Orient. [...] Alexandre le Grand, ne fut point plus beau ny disposé qu'vn autre : car les Chroniques disent de luy, qu'il auoit la gorge petite, la teste grande, la face verte, tirant sur le noir, les yeux vn peu troubles,le corps petit, & les membres non guieres bien proportiónez : & auec toute celle laideur, il destruit l'Empire de Darius (Louis Guyon, Les Diverses leçons, 1617 - books.google.fr).

 

Avant la bataille d'Issos en -333, parti de Soles, il fait étape à Tarse et y tombe malade plusieurs semaines, probablement des suites d’une hydrocution après une baignade dans le fleuve Cydnos (fr.wikipedia.org - Alexandre le Grand).

 

...& dans l’Histoire moderne, par la mort de l’empereur Frédéric Ier qui y périt en 1189, lorsqu’il passa en Asie à la tête de 150 mille hommes pour reprendre Jérusalem conquise par Saladin. («Cydnus», dans L’Encyclopédie, 1751) (fr.wiktionary.org - Cydnus).

 

Dans cet épisode, Quinte Curce emploie le terme "horrore" (qui présage la mort) (Q. Curtii Rufi Alexander Magnus, et in illum commentarius Samuelis Pitisci, 1708 - books.google.fr).

 

La suffocation décrit la mort de Frédéric Barberousse et est associée à l'accident d'Alexandre dans l'édition de Quinte Curce de Christian Juncker (Christian Juncker, Q. CVRTII RVFI de rebus gestis ALEXANDRI MAGNI LIBRI X, 1715 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1924 sur la date pivot 330 (mort de Darius III) donne -4508.

 

Soit 62 ans après la naissance de Seth, fils d'Adam remplaçant d'Abel, selon le comput samaritain (Lenglet du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle, sacrée et prophétique, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 - books.google.fr).

 

Les découvertes papyrologiques récentes confirment donc les données de Flavius Josèphe sur la date de la fondation du Temple du Garizim, en -332. Cependant, cet événement ne peut être considéré comme la cause fondamentale du prétendu «schisme» des Samaritains, ou, pour reprendre le mot de Josèphe, de leur «apostasie». A côté des Juifs qui sacrifient à Jérusalem, il y avait place au sein du peuple d'Israël pour ceux qui portaient leurs offrandes au Garizim, tout comme à ceux qui avaient sacrifié dans la demeure de Yahô, le Dieu qui est à Eléphantine - la Forteresse, ou qui jusqu'en 73 sacrifièrent au Temple de Léontopolis. Entre la fondation du Garizim et sa destruction en 128 avant notre ère, les relations entre Judéens et Samaritains se sont progressivement dégradées. Les violentes invectives du Siracide témoignent de l'hostilité qu'éprouvaient vers 200 les milieux de Jérusalem proches du grand prêtre Simon II le Juste à l'endroit des Sichémites : Il y a deux nations (gôyim) que mon âme déteste et la troisième n'est pas un peuple : Les habitants de Séir et de la Philistie, et le peuple (païen) stupide qui demeure à Sichem ! (Francis Schmidt, La pensée du Temple, de Jérusalem à Qoumrân: identité et lien social dans le judaïsme ancien, 1994 - books.google.fr).

 

D'après le récit de Josèphe, comme on le voit, le temple du Garizim aurait été bâti pendant le siége de Tyr par Alexandre, c'est-à-dire l'an 332 avant l'ère chrétienne; mais, ainsi que le remarque M. Munk, plusieurs critiques font remonter la fondation de ce monument au temps de Darius Nothus, une soixantaine d'années auparavant, en prétendant que Josèphe a confondu ce roi avec Darius Codoman (Victor Guerin, Description Geographique, Historique et Archeologique de la Palestine, 1874 - books.google.fr).

 

Tabari, étant persan, s'intéresse à l'histoire de la Perse. De l'accord de tous les savants, dit-il, le père des Perses est Gayomart. La question qui se pose alors est de savoir s'il est identique à l'Adam de la Bible. Rappelons que, d'après une tradition. Adam, chassé du Paradis, tomba en Inde. Mais certains ont pensé que Gayomart est Jamir (Gomar), fils de Japhet, fils de Noé (descendant de Seth), qui descendit des montagnes du Tabaristan et régna en Perse et à Babylone. Sans entrer dans les contro-verses des généalogistes, notons que certains, parmi les Persans. font corres-pondre les descendants de Gayomart aux descendants de Seth. Enosh. Caban, Mahalalel, ce dernier étant identifié au roi Ushang qui aurait fondé Babylone (Babil) et Suse. Nous n'insisterons pas sur ces données légendaires qui n'ont pour nous qu'un intérêt, mais il est grand : c'est de montrer une tendance à bâtir une histoire universelle de l'humanité alors connue. en établissant des rapports entre diverses traditions et en identifiant des personnages d'une façon tout à fait fantaisiste sans doute, mais digne néanmoins d'être soulignée. En outre, le centre d'intérêt n'est pas le monde grec, mais l'ensemble de régions formé par la Mésopotamie et la Perse (Roger Arnaldez, Les sciences coraniques: grammaire, droit, théologie et mystique, 2005 - books.google.fr).

 

Tabarî naît à Amol au Tabaristan - qui correspond aux provinces actuelles de Mazandéran, Gilan, Golestan et au nord de la province Semnan ainsi qu'une petite région du Turkménistan - (à environ 20 km au sud de la Mer Caspienne) durant l'hiver 838-839. Tabarî est notamment resté célèbre pour son histoire universelle, l'Histoire des prophètes et des rois (qui traite en égaux des récits authentiques et des récits forgés), et son commentaire du Coran. Musulman de tradition sunnite, il a passé l'essentiel de sa vie à Bagdad, écrivant tous ses ouvrages en arabe (fr.wikipedia.org - Tabari).

 

Les succès des Arabes furent moins prompts du côté de l'Euphrate que sur le Jourdain et sur le Nil. Yezdegerd III, petit-fils du grand Khosroës, défendit courageusement l'empire des Sassanides. Battu à Cadesiah (636), à Djalulah, puis à Néhavend (642), il se retire chez les Tartares du Turkestan dont il espère acheter le secours; ceux-ci l'assassinent au bord du Marg-Ab (652), près de l'endroit où jadis avait péri Darius III Codoman. Maîtres alors de la Perse, les Arabes y élèvent les cités bientôt florissantes de Koufah et de Bassorah qui devinrent des marchés fréquentés et des centres du commerce, des lettres et des sciences (Félix Oger, Cours d'histoire générale à l'usage des lycées, des candidats à l'école militaire de Saint-Cyr, 1863 - books.google.fr).

 

Iran, 1925

 

Il existe un village du nom de Maskun, près d'Amol, dans le Mazandaran (Iran).

 

Reza Chah Pahlavi, aussi écrit Riza Shah Pahlevi ou plus rarement Reza Ier, Reza Chah Ier ou Pahlavi Ier, né à Alasht le 15 mars 1878 et mort à Johannesburg le 26 juillet 1944, est l'empereur de Perse (Iran) de 1925 à 1941 et le fondateur de la dynastie Pahlavi. À différentes époques, il est également connu sous les noms de Reza Pahlavan, Reza Savad-Koohi, Reza Khan, Reza Khan Mir-Panj, Reza (Khan) Sedar Sepah, Reza (Khan) Pahlavi, ayant d’abord été militaire, chef des armées, ministre de la Guerre puis Premier ministre avant d'être empereur entre 1925 et 1941.

 

Il mène le coup d’État de 1921 et devient successivement commandant suprême des corps armés et chef du gouvernement de l’Empire perse sous le règne d’Ahmed Chah, dernier souverain Qadjar. La Constituante ayant voté la déchéance du jeune monarque le 31 octobre 1925, le 12 décembre 1925, Reza Khan est aussitôt élu et intronisé par le Parlement (Majles). Proclamé Empereur (Chahanchah), il est couronné le 25 avril 1926. Contrairement aux Qadjar, la nouvelle dynastie n'est pas turcophone mais persanophone. On lui doit également le changement du nom «Perse» en «Iran» en 1935.

 

En 1941, l’Iran, suspecté de progermanisme en pleine Seconde Guerre mondiale, est envahi par les troupes alliées, qui l’occupent pendant quatre ans et déposent le vieil empereur. Son fils Mohammad Reza lui succède, tandis qu’il est exilé par les Britanniques qui l’envoient à l’île Maurice, puis à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il mourra. Son fils qui lui succède est renversé par la Révolution iranienne en 1979. Son petit-fils est actuellement un des meneurs de l'opposition à la République islamique (fr.wikipedia.org - Reza Chah).

 

Alacht (ou Alasht) est une bourgade du nord de l'Iran, dans la province du Mazandaran. Elle est entourée de montagnes, ce qui lui procure un climat plus frais que la moyenne de la province (fr.wikipedia.org - Alacht).

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