V, 60 1896 Par teste rase viendra bien mal eslire, Plus que sa charge ne porter passera, Si grand fureur et rage fera dire, Qu'a feu et sang
tout sexe trenchera. Dante et Clément
IV Dante (cf. quatrain V, 58) naquit, au mois de mai de
l'année 1265, sous le pontificat de Clément IV. Je sais de M. Missirini que,
d'après une information donnée par Vasari, on a découvert dans l'ancienne
chapelle Pretoria dite plus tard del Bargello, Ă
Florence, un nouveau portrait de Dante, par Giotto. M. Libri
a vu ce portrait, lors de son dernier voyage. Dante est placé près de Foulques,
pape sous le nom de Clément IV, de Brunetto Latini,
et de Corso Donati qualifié de citoyen de Florence.
On n'ignore pas que Clément IV étoit Français, natif
de Saint-Gilles, et qu'avant de parvenir au pontificat, en 1265, il avoit été secrétaire de saint Louis. Foulques et Brunetto s'étoient liés d'amitié
à Paris Ce n'est pas la papauté, en tant qu'institution, que
Dante attaque, mais l'Eglise qui s'est éloignée de la pureté, de la simplicité,
de la pauvreté évangéliques, l'Eglise devenue puissance temporelle, avide de
possessions et de richesses. Ce que Dante attaque, ce sont les Papes qui, par
ambition et soif du pouvoir, s'opposent Ă la venue de l'Empereur et refusent de
collaborer avec lui pour le bonheur de l'humanité. C'est ceux-là que Dante
exècre : c'est ceux-là qu'il voue aux supplices de l'enfer, et c'est dans la
bouche de Saint Pierre lui-même qu'il a placé la condamnation la plus sévère de
la corruption de ces princes de l'Eglise. [...] Dante déteste Innocent IV, Alexandre IV, Urbain IV et
Clément IV, qui font peut-être partie dès damnés du
chant VII de l'Enfer, v. 47-48 Assez curieusement, ces Papes portent presque tous le
numéro d'ordre IV : Innocent IV, Alexandre IV, Urbain IV, Clément IV, Martin
IV, Honorius IV, comme s'il s'agissait d'une génération de pontifes symétrique
à la série précédente. Mis à part les termes «membres fanatiques de l'ordre
nouveau» qui sont quelque peutendancieux et ont
aujourd'hui une connotation tout à fait particulière susceptible de discréditer
injustement les protagonistes concernés, E. Renan dit vrai : des chercheurs
comme R. Manselli, M. Reeves, etc. ont mis en lumière
la puissance et la profondeur de la contestation dont les «Spirituels» se
faisaient les porte-parole autorisĂ©s, lucides et lĂ©gitimes. Pour comprendre Ă
quel point le cas de CĂ©lestin V a pu revĂŞtir un tel relief, il faut voir qu'il
est venu à la suite de deux séries de Papes aux comportements suffisamment
caractéristiques pour avoir été considérés comme révélateurs de deux phases
préparatoires de l'Age de l'Esprit annoncé par Joachim de Flore : 1° la suite
des Papes qui, du vivant de l'abbé calabrais, ont non seulement soutenu son
action, admiré son zèle et favorisé l'épanouissement de son Ordre de Fiore mais qui lui ont même parfois témoigné leur amitié ;
ils portent presque tous le numéro d'ordre III : Alexandre III, Lucius III,
Urbain III, Clément III, Innocent III : il s'agit grosso modo des Papes qui se sont succédés tout au
long de la seconde moitié du XIIe s. ; 2° la suite des Papes qui, durant la
seconde moitié du XIIIe s., ont manifesté une tendance générale favorable aux
revendications des «Spirituels» et qui, malgrĂ© des mesures ponctuelles Ă
l'encontre de cas extrĂŞmes et aberrants (par exemple, en 1255, la condamnation
du traité de Gérard de Borgo San Donnino : Liber introductorius ad Evangelium aeternum), ont pris des initiatives en leur faveur en
publiant une série de décrets réglementaires qui accordaient des garanties
incontestables au mouvement ; parmi les textes les plus importants on peut
citer les Bulles Virtute conspicuos
dite encore Mare magnum (1258), Ex alto (1259), Ad fructus uberes
(1281) et surtout Exiit qui seminat
(Août 1279, qui constituait une sorte de charte de la règle de pauvreté des
Frères mineurs) Clément IV Clément IV (Gui Foucois ou Foulques ou Foucault), né à la fin du XIIe
siècle à Saint-Gilles, près de Nîmes et mort le 29 novembre 1268 à Viterbe
en Italie) fut le 183e pape de l'Église catholique. Son pontificat s’étendit du
5 février 1265 au 29 novembre 1268. L'historien médiéviste Robert-Henri Bautier
mentionne deux exemplaires de son sceau, conservés aux Archives nationales (J.
340 no 23 et J. 473 no 13ter) qui représentent un bras gauche au poing fermé,
placé horizontalement et sur lequel sont superposés trois épis disposés en
gerbe. Clément IV est sur le trône de saint Pierre le plus
intransigeant des rigoristes et le plus théocratique des papes du XIIIe siècle,
agissant quasi simultanément sur tous les plans, continuant l'œuvre de ses prédécesseurs
Grégoire IX et Urbain IV, mais en la poussant jusqu'à son extrême logique : il autorise la torture dans les causes
d'hérésie (3 novembre 1265), privilégie les dominicains et leur confie la
direction de la lutte contre l'hérésie. À
l'égard des juifs relaps, il ordonne des châtiments allant jusqu'à la mort, et
exhorte Saint Louis à établir contre les blasphémateurs des peines temporelles capables
de leur inspirer la terreur Ce légiste si fameux, cette lumière du droit, comme
l'appelle un contemporain, ce savant, ami des savants, que d'Ă©troites liaisons
unissaient Ă saint Thomas d'Aquin et Ă saint Bonaventure, avait pour maxime
qu'il vaut mieux Ă©couter Dieu que la chair et le sang, et que celui-lĂ n'est
pas le digne successeur de Pierre, qui accorde plus Ă ses parents qu'Ă
JĂ©sus-Christ. Il n'accepta le souverain pontificat qu'en pleurant. La situation
du monde était bien faite pour attrister sa grande âme. L'Italie, opprimée par
la tyrannie de Manfred, était ouverte aux Sarrazins. L'Allemagne, déchirée par
les factions depuis la catastrophe de Frédéric II, partagée entre Richard de Cornouailles et Alfonse de
Castille, n'offrait que chaos et confusion. L'Angleterre voyait son roi engagé
dans une lutte sérieuse avec Simon de Leicester. L'Espagne présentait le
spectacle d'une croisade permanente dont on ne pouvait encore prévoir l'issue.
Constantinople, enlevée à la France et à l'Église, était retombée dans le
schisme. La Hongrie et la Pologne gémissaient toujours sous le poids de la
terreur qu'inspiraient les Tartares. L'Orient chrétien allait succomber. Quel
immense sujet de deuil ! Mais l'espoir du nouveau pontife Ă©tait en Dieu. Fac mecum, Domine, signum in bonum, telle Ă©tait sa devise. Comprenant toute l'Ă©tendue de
sa mission, il essaya de dompter l'orgueilleux Manfred, aux embûches duquel il
n'avait échappé lui-même que sous le costume d'un mendiant; il versa des larmes
sur le sort du pauvre Conradin, lorsque l’immiséricordieux Charles d'Anjou
immola ce tendre agneau, chargé d'expier, en quelque sorte, les crimes de la
maison de Souabe; il réconcilia Gênes et Venise; il invita l'empereur Michel
Paléologue et le patriarche de Constantinople à rentrer dans l'unité
catholique; et rendant, par ses légats, la paix au Nord, il contribua
puissamment à y propager et à y affermir la foi. Au milieu de ces graves préoccupations, Clément IV n'oubliait pas la ville ni
l'abbaye de Saint-Gilles. Il envoya au prieur et aux religieux un sceau
d'argent pour leur usage particulier. Il accorda à l'abbé le privilège de
donner la bénédiction épiscopale dans le territoire du monastère, lorsqu'il ne
s'y trouverait ni Ă©vĂŞque, ni lĂ©gat du Saint-Siège. Il lui permit de confĂ©rer Ă
ses moines les ordres mineurs. Il lui octroya le droit d'assister, en personne
ou par députés, aux conciles de la province et aux synodes du diocèse, et lui
confirma celui de prononcer les censures ecclésiastiques contre le clergé et le
peuple de Saint-Gilles. Puis ce furent des présents, des ornements d'église
d'un grand prix, un calice d'or, des burettes et des bassins d'argent, des candélabres,
des reliques, et entre autres un bras du martyr saint Georges, destiné à être
porté dans les processions solennelles. Le monastère de Saint-Gilles put se
glorifier d'avoir reçu douze lettres de Clément IV Il serait question de Richard de Cornouailles dans le quatrain précédent V, 59. "rage" et "feu" Le Pape Urbain IV fait present
de la Sicile à Charles, Duc d'Anjou & Comte de Provence, frere du Roi S. Louis, & lui abandonne les dîmes des
biens ecclésiastiques en Provence, pour le mettre en état de conquérir ce
Royaume sur le Roi Mainfroi. Clément lV, successeur d'Urbain VI, confirme cette donation, &,
pour y donner plus de poids, il nomme le Duc Charles, SĂ©nateur de Rome, Vicaire
de l'Empire dans la Toscane, durantibus discordiis in Germania, & le fait couronner, par sept
Cardinaux, Roi de Sicile. Ce Prince s'engagea, de son côté, à payer
annuellement Ă la Cour de Rome, un tribut de 48000 sols d'or, & promit,
sous sermcnt, pour lui & pour tous ses
successeurs au Royaume de Sicile & de la Pouille,
qu'ils n'accepteroient jamais la Couronne Impériale. Cette
derniere condition fut religieusement observée, &
Charles V, Roi d'Espagne & des Deux-Siciles, n'accepta la Couronne
Impériale, qu'après s'y être fait spécialement autoriser par une dispense solemnelle du Pape Léon X. Charles d'Anjou entre dans la Pouille, & défait l'armée de Mainfroi,
près de Bénevent. Ce malheureux Prince fut tué dans
la mêlée, & Charles le fit enterrer sur le champ de bataille. ll laissa une fille, nommée
Constance, mariée à Pierre le Grand, Roi d'Arragon,
qui forma incontinent, de son chef, des prétentions sur le Royaume de Sicile,
mais il ne les fit valoir qu'en 1282. Charles d'Anjou fut Ă peine affermi sur le
TrĂ´ne de Sicile, par la mort de Mainfroi, qu'il eut
un nouvel ennemi à combattre. Conradin, héritier légitime de ce Royaume, forme
le hardi projet de reconquĂ©rir sur lui, le TrĂ´ne de ses Peres. Il vend Ă
Louis-le-SĂ©vere, Duc de Baviere,
les terres qui composent aujourd'hui le haut Palatinat, ainsi que les débris de
l'héritage du Duc Welf, qui s'étendoient
sur les deux rives du Lech, nommément la Ville de Donawert,
& affranchit la Ville d'Ausbourg de toute
dépendance du Duché de Souabe. L'argent qui lui revint de ces aliénations, lui
servit à lever une armée d'Allemans, avec laquelle il
passa les Alpes. Le Duc de Baviere, le Comte de Tirol & le Roi Alfonse de Castille, le favoriserent dans cette entreprise, & le jeune Frédéric
de Bade, héritier légitime du Duché d'Autriche, ne balança pas à en courir les
risques avec lui. Les Gibelins d'Italie le reçoivent avec un empressement
singulier, & lui rendent, au cœur même de la Ville de Rome, tous les
honneurs réservés aux seuls Empereurs. Il pénétre
enfin dans l'Abruzze, & livre bataille au Roi
Charles, dans la plaine de Tagliacozzo, près
d'Aquila, sur le lac de Célano. Les Allemans, victorieux du premier choc, s'étant dispersés
pour piller le camp des ennemis, sont entiérement défaits
par une troupe de Picards Conradin & son ami, Frédéric de Bade, se sauvent
Ă Rome, & delĂ au Port d'Astura, oĂą ils sont
arrêtés par Jean de Frangipani, au moment qu'ils alloient s'embarquer pour Pise. On les conduit à Naples,
& Charles, animé par les conseils sanguinaires du Pape Clément IV, les y
fait condamner à mort par une compagnie de Juges, assemblés de toutes les
Provinces du Royaume. La sentence fut exécutée le 29 Octobre, & l'un &
l'autre eurent la tête tranchée. Les trois fils de Frédéric, Prince d'Antioche,
surnommés les Capeces, eurent le même sort, &
toute la race Impériale des Hohenstauffen s'éteignit
ainsi entre les mains du bourreau. Charles d'Anjou, aveuglé par son ambition,
& par l'opinion qu'il attachoit aux foudres de
Rome, ne prévoyoit pas que sa postérité éprouveroit, cent ans après, la même destinée Les Vaudois refusent de se soumettre ; leur hostilité à Rome
s'accentue mĂŞme. Si le schisme lombard continue de diviser leurs forces, si
leur Eglise de France décline rapidement, sa rivale progresse : elle revendique
fièrement l'honneur de former seule l'authentique Eglise du Christ; elle
essaime en Allemagne et en Bohême, en Hongrie et en Pologne ; malgré l'essor
des fraternités allemandes, Milan reste sa plus importante métropole. La branche vaudoise de Lombardie s'écarte de la ligne
centrale doctrinale par son désir de rester solidaire avec les communautés
d'ouvriers, alors que la branche lyonnaise proscrit le travail. L'emploi de la torture est autorisé par Innocent IV,
bulle ad extirpanda 15 mai 1252, par Alexandre IV, 30
novembre 1259, par Clément IV, 3 novembre 1265 [faim ou feu, chevalet ou
estrapade] En 1239, Grégoire IX fait brûler le Talmud en France et
en Italie; en 1264, Clément IV renouvelle la défense et condamne au bûcher ceux
qui en détiennent des manuscrits. Deux siècles plus tard, l'interdiction n'est
pas encore levée, et, en 1484, on met 36 ans pour imprimer 23 traités : la
publication était secrète "sexe tranchera" Il existe maints témoignages d'un poème médiéval élogieux
qui, lu à rebours, se révèle satire mordante et dont l'identification du
destinataire demeure peu sûre pour Hans Walther : «Auf
Clemens IV ? Franc. Filelfo auf
Pie II ?». Nous nous proposons d'étayer
l'identité de la victime comme étant le pape Clément IV (1265-1268), -
alias Guy le Gros Foulques, d'origine française, alias Guido Fulcodi pour les Italiens -, par l'apport de l'étude
cryptographique approfondie du texte et par comparaison avec un poème de même
genre dirigé contre Napoléon 1er. D'après G. Capellanus
(1968), c'est après l'élection du pape Clément IV que circulaient les vers
suivants, dont l'éloge apparent se transformait en satire par lecture récurrente
avec changement de ponctuation. FVLCODI CLEMENS, VERE PASTVS ES IN VIPERINO NIDO VT BVCCA
MAXIME IMPIA POTIRETVR MOTV POPVLI. L'apostrophe initiale, oĂą le patronyme du
pontife est accompagné du nom papal, ne laisse aucun doute sur le destinataire
de l'épigramme. Ce souci de précision est peut-être dicté par le désir de
mettre le pape au pilori de la postérité, puisque le destinataire de
l'Ă©pigramme Ă©tait reconnaissable pour les contemporains. VERE annonce
l'intention d'éclairer le lecteur sur la personne du pape. Celui-ci a été
nourri, a crû dans un nid de vipères : la métaphore fait de Clément IV un être
perfide dévoué au clan guelfe du synode qui l'a élu, clan guelfe symbolisé par
le nid de vipères. Le pape vipérin a été choisi en raison de son éloquence
(BVCCA) afin de se rendre maître des opinions, des mouvements politiques de la
population, par des propos venimeux, perfides aux dépens des adversaires, afin
d'asseoir la domination du parti guelfe : l'Ă©loquence papale est dite MAXIME
IMPIA car Clément IV est plus occupé d'activités terrestres partisanes que du
respect de la religion ; en effet, le 8e Commandement interdit le faux
témoignage et le mensonge. La véracité de cette invective initiale est
confirmée par deux questions, posées directement au pape et dont l'ironie est
soulignée par l'emploi répété de NONNE qui entraîne une réponse positive. NONNE SECAS TVA FRAVDE RARA ET SVBTILI ? NONNE VIR
CASTRATVS, CINAEDVS TVTVS, NONNA ASSITA ES ? Il est indéniable que le pape
divise les Italiens par sa fourberie exceptionnelle et subtile : la ruse trompeuse,
la perfidie venimeuse sont évidemment bien éloignées de la finesse politique de
bon aloi. Le pape ne peut nier non plus
qu'il est un homme castré, un «cinède» protégé,
une nonne comparse. Il s'agit ici d'une métaphore filée dont les trois éléments
stigmatisent la docilité du pontife aux instructions impératives qui lui sont
données par ses protecteurs, hauts dirigeants de la
politique guelfe. Clément IV est d'abord, par le biais de l'injure sexuelle VIR CASTRATVS, traité d'impuissant.
L'insulte se précise avec l'expression CINAEDVS TVTVS : chez les Anciens Grecs,
le mot kinaidos, - qui passera chez les Latins pour
dĂ©signer l'homosexuel passif assujetti aux dĂ©sirs de son maĂ®tre - , Ă©tait une raillerie plus ou moins mĂ©chante rĂ©servĂ©e Ă
l'adulte qui s'abaissait et se dégradait à tenir le rôle de la femme. Clément
IV est donc, pour notre satirique, un ĂŞtre vil, asservi au bon plaisir, Ă la
volonté des dirigeants guelfes qui le protègent. Le scripteur passe, avec une
logique indubitable, de l'injure de cinède à la
comparaison féminine avec une NONNA ASSITA. La nonne est soumise au règlement
de son ordre religieux, à ses supérieurs, donc plus ou moins passive en quelque sorte. Etymologiquement ASSITA
signifie «plantée à côté de», d'où «placée à côté de». Clément IV est en
définitive un assistant, un pion manipulé par des instances supérieures, un
simple exécutant des ordres supérieurs qui lui sont imposés par les dirigeants de la politique guelfe, un comparse de cette politique,
utilisé en raison de son éloquence d'une fourberie exceptionnelle et subtile. "Plus que sa
charge ne porte passera" : passer sa charge et passer la porte "charge"
papale Que l'on ne me dise pas que tout Ă©vĂŞque & tout
docteur qui prêchera la vérité, sera aussi de la même maniere
le fondement de l'Ă©glise ; car il y aura toujours entr'eux
& les pontifes romains cette différence essentielle, que Pierre & ses
successeurs ont été établis pour cette fin, de sorte que leur charge, leur
dignité & la puissance qu'ils exercent en engageant les fidèles dans
l'unité de la foi, est le fondement de l'église ; fondement si ferme, que nulle
violence n'est capable, ni de l'Ă´ter de l'Ă©glise, ni mĂŞme d'en Ă©branler la
solidité. - Mais, me direz-vous, non seulement la papauté en général est Pierre & fondement, mais encore
chaque pontife Romain successeur de saint Pierre, donc la solidité dont vous
parlez, appartient Ă chacun d'eux en particulier. Je distingue : chaque Pape est par le devoir de sa charge
pierre & fondement, je l'avoue : il l'est par lui-mĂŞme, toujours &
nécessairement je le nie. Cependant,
ajoutez-vous, le fondement d'un Ă©difice Ă©ternel ne peut manquer : or l'Ă©difice
de l'église est éternel ; donc le Pape,
fondement de l'église, ne peut manquer. Je répons,
qu'on pourroit aussi-bien conclurre
de ce raisonnement, qu'il est nécessaire, pour que l'église ne périsse point,
que le Pape soit immortel, & que le saint siège ne puisse jamais vaquer. Il
prouve donc trop, & par conséquent il faut distinguer ainsi : le
fondement principal d'un Ă©difice Ă©ternel ne peut jamais manquer, & ce
fondement est JĂ©sus-Christ je l'avoue : le fondement accessoire &
ministériel qui est le Pape, ne peut manquer, je distingue encore. Ce fondement
ne peut manquer absolument & dans sa totalité, c'est-à -dire toute la
papauté & la suite entiere des successeurs de
Pierre, j'en conviens : ce fondement ne peut manquer en quelque chose, en
quelque partie & accidentellement je le nie Il faudra trois ans pour trouver un successeur à Clément
IV, mort en 1268 : Grégoire X Clément IV avait du mal à passer les portes de par son
nom ou surnom supposé de Le Gros C'est toujours sous le nom de Gui Fulcodi
que Clément IV est désigné dans tous les actes originaux, comme l'affirment dom
Vaissète et Mazer. On n'est donc pas autorisé, par
les lettres du pape, à conclure que la famille de Clément IV portait le nom ou
surnom de Grossus ou le Gros. Mais quand mĂŞme il
serait vrai que le mot de Grosso se trouverait dans l'original, cela ne
déciderait pas que Clément lV fut de la famille de Grossi ou le Gros, à moins qu'on ne
prouvât en même temps que ce Pierre Grossi, qu'on suppose avec beaucoup de
vraisemblance être neveu de Clément, étoit fils de
son frère plutôt que de sa sœur; ce qu'on ne sait pas "charge"
: le visionnaire Roger Bacon ou le plus lourd que l'air Roger Bacon (1214-1294), surnommé Doctor mirabilis («Docteur admirable») en raison de sa science prodigieuse, philosophe, savant et alchimiste anglais, est considéré comme l'un des pères de la méthode scientifique grâce à sa reprise des travaux d'Alhazen. Pour Bacon, «aucun discours ne peut donner la certitude, tout repose sur l'expérience», expérience scientifique ou religieuse. Il est le premier dans le monde occidental à mettre en question des enseignements d'Aristote, observations à l'appui. En 1265, à l'avènement du pape Clément IV (Guy Foulques), qu'il connaissait bien depuis 1263 et qui l'avait en grande estime, sa recherche s'accéléra. Dès juillet 1266 le pape lui demanda de lui envoyer ses travaux, malgré les interdits des constitutions de Narbonne, et en secret. Après la mort de Clément IV (novembre 1268), ses écrits furent en butte à des rétorsions (fr.wikipedia.org - Roger Bacon). On ignore en quelle année le livre de Roger Bacon fut
précisément présenté à Clément IV ; mais, comme ce pontife n'a régné que
cinq ans, de 1265 Ă 1271, on peut en conclure que Bacon avait de cinquante-deux
Ă cinquante-cinq ans lorsqu'il envoya son livre Ă Rome. Cet ouvrage, qui porte
le titre d'Opus majus,
pour le distinguer de deux autres moins volumineux et moins importants, Opus minus et Opus tertium, composés également pour le
pape, son Grand ouvrage est l'extrait encyclopédique de toutes les
connaissances qu'il avait acquises par ses lectures et vérifiées par sa propre
expérience: car, en général, ce savant ne donne aucune découverte comme venant
de lui, ce qui est un trait caractéristique de son livre. Ce livre est divisé
en six parties. Dans la première et la seconde, il y est traitĂ© des obstacles Ă
la science, des causes de l'ignorance des hommes, et de l'utilité des sciences.
La troisième, consacrée à la grammaire, fait ressortir les nombreux avantages
que l'on peut retirer de l'étude des langues. La quatrième traite des centres des corps graves, des poids, de la
musique, de l'astrologie judiciaire, de la cosmographie, de la position de la
terre, des différentes régions du monde, de la situation de la Palestine et des
lieux saints, et de l'utilité de l'astronomie. La cinquième a pour objet la
science de la perspective, ou, pour s'exprimer conformément aux idées de nos
jours, Ă la science de l'optique, de la dioptrique et de la catoptrique. Enfin,
dans la sixième, Bacon s'étend sur l'art d'étudier expérimentalement, et traite
longuement, à ce propos, des rayons solaires et des couleurs La quatrième partie de l'Opus major fut publiée en 1614
sous le titre Specula mathematica.
L'ouvrage est divisé en quatre distinctiones ;
la quatrième distinctio comprend quinze chapitres
dont le dernier De motu libræ, est consacré à la
balance et à ses mouvements. Bacon se propose d'y montrer combien la Géométrie
est puissante dans l'Ă©tude des mouvements; c'est elle, en effet, "qui permet de comprendre la science
des poids; c'est une science fort belle, mais trop difficile pour ceux qui
n'ont pas expérimenté les causes des mouvements des corps graves ou
légers." Bacon a foi dans la science et dans la technique. Célèbre
est ce texte, où l'on peut voir une anticipation des véhicules automobiles, des
machines à voler, des sous-marins ;: «On peut
réaliser pour la navigation des machines sans rameurs, si bien que les plus
grands navires sur les rivières ou sur les mers seront mus par un seul homme
avec une vitesse plus grande que s'ils avaient un nombreux Ă©quipage. On peut
Ă©galement construire des voitures telles que, sans animaux, elles se
déplaceront avec une rapidité incroyable. (...) On peut aussi fabriquer des
machines volantes telles qu'un homme assis au milieu de la machine fera tourner
un moteur actionnant des ailes artificielles qui battront l'air comme un oiseau
en vol. (...) On peut aussi réaliser facilement une machine permettant à un
homme d'en attirer Ă lui un millier d'autres par la violence et contre leurs
volontés, et d'attirer d'autres choses de la même manière. On peut encore
fabriquer des machines pour se déplacer dans la mer et les cours d'eau, même
jusqu'au fond, sans danger. (...) Et l'on peut réaliser de telles choses
presque sans limites, par exemple des ponts jetés par-dessus les rivières sans
piles ni supports d'aucune sorte, et des mécanismes et des engins inouïs» Typologie On reporte la différence entre 1896 à 1268, date de la
mort de Clément IV, depuis 1268 et on obtient 640, qui est la date proposée par
le père bollandiste Jean Stilting (né
près Utrecht en 1703, entré dans la société de Jésus en 1722, et mort en 1762)
comme année de naissance de saint Gilles qui aurait été grec d'Athènes (Aegidius : le chevreau en grec) Les scientifiques et ingénieurs de la fin du XIXe siècle
étaient finalement bien prétentieux. Ils pensaient avoir quasiment tout sous
contrôle. Les meilleurs scientifiques du moment étaient très reconnus et
récompensés. Les conférences publiques étaient fréquentes. Quelques
scientifiques avaient des relations privilégiées avec leurs dirigeants
politiques, en partie parce la science et l'ingénierie avaient profité à leurs
machines de guerre, mais aussi du fait de l'utilité des nombreuses avancées
techniques. La recherche fondamentale était jugée importante à cause des applications
militaires et commerciales des découvertes scientifiques. Même s'il n'y avait
en 1895 que des automobiles primitives et pas encore d'avions, la révolution de
ces modes de transport Ă©tait sur le point de se produire. Quelques personnes
avaient des téléphones, et des projets de distribution d'électricité à grande
échelle étaient en cours d'étude Le premier être humain ayant volé en contrôlant la
trajectoire de sa machine est Otto Lilienthal, qui a effectué entre 1891 et
1896 deux mille vols planés depuis une colline artificielle à proximité de
Berlin. Les premiers vols sur une machine volante pilotée par gouvernes
agissant sur les trois axes (tangage, roulis, lacet) ont été réalisés par les
frères Wright sur leur planeur en 1902. Le premier être humain ayant déclaré avoir volé à l'aide
d'un moteur est le Français Clément Ader, aux commandes de son Avion. La
réalité de ces vols est discutée, à cause du manque de témoins et par l'absence
de contrôle en vol de ses engins. La première tentative d'Ader a lieu en 1890
aux commandes de l'Éole ; les marques laissées par les roues dans le sol meuble
auraient présenté un endroit où elles étaient moins marquées et auraient
totalement disparu sur une vingtaine ou une cinquantaine de mètres. Son engin
volant aurait ainsi effectué un bond ; il n'y avait pas de témoins autres
que des employés d'Ader. La même machine, essayée devant des témoins officiels
en 1891, ne donne pas d'autres résultats. Devant l'échec des essais suivants d'Ader qui eurent lieu
au camp militaire de Satory, à Versailles, en 1897, le ministère de la Guerre
coupèrent les crédits à Ader Malgré la complexité apparente de cette multitude de forces, on pense aujourd'hui qu'il n'existe que trois forces fondamentales. Toutes les autres forces en sont des manifestations. Ces trois forces sont les forces gravitationnelle, électrofaible et forte. [...] En pratique la force gravitationnelle ne se manifeste généralement qu'à une échelle macroscopique mais elle est d'une importance fondamentale : c'est la force qui garde la Terre en orbite autour de la source d'énergie qui nourrit la vie - le Soleil - et qui nous tient collés au sol, nous et notre atmosphère. [...] Les questions non
résolues en 1895 (le milieu électromagnétique, l'électrodynamique, le
rayonnement du corps noir) et les découvertes importantes de 1895-1897 (Rayons
X par Röntgen en novembre 1895, la radioactivité par Becquerel en février 1896,
l'électron par Perrin en 1896, influence du champ magnétique sur la fréquence
de la lumière) nous amènent à la physique moderne. En 1900 Max Planck
proposa sa loi du rayonnement, qui résolvait le problème du corps noir mais
demandait que l'énergie soit quantifiée. En 1905, Einstein présenta ses trois
articles importants sur le mouvement brownien, l'effet photoélectrique et la
relativité restreinte. Bien que les travaux de Planck et d'Einstein pourraient
avoir résolu les problèmes des physiciens du XIXe siècle, ils ont en fait
Ă©largi les horizons de la physique et ont tenu les physiciens actifs
jusqu'aujourd'hui |