Rhodes après la première guerre mondiale V, 96 1922-1923 Sur le milieu du grand monde la rose, Pour nouveaux faits sang public espandu, A dire vray on aura bouche close, Lors au besoin viendra tard l'attendu. "grand monde" Les arrêtés du Conseil royal des Finances en 1732, 1739
et 1741, réglementent la profession de l'imprimerie. [...] (1739) Le Grand
Louvois ou Grand Monde aura 37 pouces de large sur 26 pouces de hauteur (soit
0,999 m x 0,702 m) ; il est utilisé pour les cartes, les plans ou les dessins (Marie-Ange
Doizy, Pascal Fulacher, Papiers et moulins: des origines à nos jours, 1997 -
books.google.fr). Le grand Louvois est ainsi appelé car ce papier fut
fabriqué tout exprès pour imprimer plusieurs thèses dédiées au ministre
Louvois, thèses dont les planches étaient si grandes, que le papier grand aigle
n'y suffirait point. Les deux coupoles de la galerie de Versailles, qui sont
les deux plus grandes planches de cet ouvrage, devaient être ployées par le
haut et par le bas, si on les eût imprimées sur papier grand aigle, au lieu que
sur le papier de Louvois, elles ne le sont point. et
c'est même ce qui caractérise la primauté des épreuves. Massé fit. pour la parfaite exécution de son ouvrage, des dépenses
immenses (Charles
Blanc, Le trésor de la curiosité, Tome 2, 1857 - books.google.fr). Cf. "grand bastard" du quatrain IX, 19, qui est
un format de papier. Ce serait l'imprimeur français Christophe Plantin expatrié
à Anvers et dont une légende fait l'enfant illégitime de La Roche du Maine. Le "grand monde" étant support de cartes
géographiques, la "rose" serait l'île de Rhodes ("grec
"rhodon" rose), et le "milieu" serait son méridien. Cf. quatrain II, 49 - Méridiens - 1667. L'axe général du
monde grec se déplace vers l'est à la suite des conquêtes d'Alexandre. Rhodes
est au milieu d'un ensemble nouveau qui s'étend de la Macédoine à la Syrie, de
l'Asie Mineure à l'Égypte (Jacques-Henri Michel, Rhodes ou le dynamisme de
l'Etat-cité à l'époque hellénistique, Latomus N° 240, 1998). L'identification de Rhodes avec "rose" place ce
quatrain dans la continuité du précédent V, 95 - Guerre d'indépendance turque -
1921-1922. L’attendu Khalîfa, mâlik et sultân. Un autre terme a été employé,
celui de mâlik, pl. muluk, qui signifie roi. Dans un hadîth, le Prophète oppose
les deux termes : “Le califat après moi sera de trente ans, puis ce sera
la royauté (mulk).†De là on ne s’est pas fait faute de déduire que, de la mort
du Prophète jusqu’à celle de ‘Alî (661) (ou jusqu’à l’abdication de Hasan, fils
de ‘Alî, en 662 ?), c’était la période des califes “bien conduitsâ€, les
Râchidûn, donc du califat parfait, régulier. Ensuite, avec Mu‘âwiya et les Umayyades, commençait celle du califat
imparfait, irrégulier, voire illégitime. Le calife des premiers temps
accède au pouvoir par l’élection, et se fait obéir par sa piété et celle de ses
sujets ; il est modeste, frugal, honnête, respectueux de la loi islamique
; il prend conseil de ses proches, il ne désigne pas son fils comme
successeur... Le mâlik au contraire accède au pouvoir par la force et use de la
force contre ses sujets ; il s’entoure de pompe orientale, il est orgueilleux,
il écarte tout conseil ; il néglige ses devoirs religieux ; il désigne son
fils comme successeur... Bref, tous les malheurs de l’islâm, écrira le
réformiste Rachîd Ridâ viennent de ce régime (Tyan, Institutions, p. 668-678). La pensée chiite distingue deux cycles dans l’histoire
divino-humaine : le cycle de la loi prophétique (exotérique), clos avec
Muhammad, et le cycle des imams (ésotérique) ouvert par ‘Alî et comprenant
l’enseignement des douze (ou sept) imams, enseignement qui est considéré comme
étant une Sunna révélée (cf. Corbin p. 53 sq.). Du point de vue juridique, les
prescriptions ésotériques du second cycle ne peuvent supprimer les
prescriptions de la charî‘a selon l’imamisme, pour qui le sommet de la
révélation est Muhammad. A l’inverse les ismaéliens pensent que le sommet de
l’histoire est ‘Alî et posent les imams comme créateurs de droit ou rejettent
la nécessité de la loi dans les versions les plus extrémistes de la mystique
Ismaélienne. Pour les chiites,
il faut continuer à obéir à l’imâm mort ou disparu. L’imâm caché (ghâ’ib),
l’Attendu (al-muntazar), le “maître du temps†(sâhib az-zamân), continue Ã
gouverner le monde. Il doit revenir à la fin des temps (théorie du retour,
raj‘a, traduit aussi parousie) pour inaugurer une ère de bonheur. Le monde actuel
est déjà sous sa juridiction et il ne tient que par lui. C’est, pour les
imamites, Muhammad al-Mahdî (le Bien-guidé), le douzième imam chiite, le fils
cadet de al-Hasan al-‘Askarî. Pour les ismaéliens, c’est Ismâ‘îl, le septième
imam, fils aîné de Ja‘far as-Sâdiq, le sixième imam commun. Ja‘far avait fait
une wasîya en faveur de l’aîné, mais il s’était repris et avait désigne ensuite
le cadet. Les partisans d’Ismâ‘îl qui mourut en 143/760, avant son père et son frère,
soutinrent qu’une wasîya ne pouvait être annulée (Hervé Bleuchot, Chapitre
VII. Le califat In : Droit musulman : Tome 1 : Histoire. Tome 2 : Fondements,
culte, droit public et mixte, 2000 - books.openedition.org, francisdelariviere.be). « al Muntazar » : cf. "Mantor" du quatrain IX, 22 qui, en latin est le passif présent de la première personne du singulier de manto, signifiant « je suis attendu ». La typologie de se quatrain porte sur les croisades. Moavia III, 64 - Les lois du mouvement et du repos - 1751-1752. Mahomet étant mort à l'âge de soixante-trois ans, son
beau-père Aboubeker avait été reconnu chef des Arabes ou Sarrasins, sous le nom
de calife, qui signifie vicaire ou successeur. Ce fut lui qui fit un recueil de
toutes les parties de l'Alcoran. Ce chef envoya des armées en Perse et en Syrie
pour faire la conquête de ces pays, et chassa Héraclius de la Syrie. Omar,
successeur d'Aboubeker, vainquit les Romains; prit Damas, la Phénicie, et
pénétra jusqu'en Égypte. Jérusalem se rendit après un siège assez long. Omar
fit construire une mosquée (nom des temples mahométans) sur les ruines du
temple de Jérusalem. Il fut tué dans cette mosquée la même année par un esclave
persan. Othman, qui lui succéda, acheva la destruction de l'empire des Perses;
soumit l'Afrique, ravagea la Mauritanie et pilla Carthage. Il fat massacré dans
son palais à l'âge de quatrevingt-deux ans. Ali, fils d'Abutaleb, gendre de Mahomet, fut aussitôt proclamé calife en
Arabie, et Moavia, général d'Othman, le fut en Syrie. Ali ayant été assassiné,
Moavia demeura seul calife. Sa famille, appelée des Omiades, a possédé l'empire
des Sarrasins près de cent ans. Moavia convoqua à Damas une grande
assemblée de tous les docteurs mahométans pour la réformation de l'Alcoran; il
y en avait plus de deux cents, tous différens les uns des autres. Les docteurs
composèrent les six livres de l'Alcoran qui existent aujourd'hui et jetèrent le
reste dans la rivière (Sémallé,
Abrégé de l'histoire de la religion catholique, 1838 - books.google.fr). "bouche close", Colosse et prise de Rhodes en 654 par
Moavia C'estoit certainement vn simulachre digne de grande
admiration, qui veritablement meritoit d'estre mis au nombre des sept
merueilles du monde, comme il fut : car il contenoit en hauteur soixante &
dix coudées, auec trente statuës d'Apollon & de Iupiter qui
l'enuironnoient. Cét Idole estoit si admirable, qu il n'estoit pas possible Ã
vn homme d'embrasser le poulce d'iceluyauec ses deux bras, les moindres de ses
doigts surpassoient plusieurs statuës en grosseur & hauteur : Ie
laisse maintenant à penser de la proportion, - grosseur & longueur des
autres membres & pieces de ce grand Colosse, qui estoit encores debout,
& en son entier du temps de Pline : mais en fin il fut renuetsé par terre
96. ans apres auoit esté erigé, & ce par vn tremblement de terre qui arriua
en ceste Isle de Rhodes : Delà en apres tous ceux qui d'estranges pays
arriuoient en ceste Ifle, demeuroient sans parler, tenans leur bouche close ,
tous rauis & estonnez de voir vne piece si grosse 8c si longue, mais tost apres que Mahuuias Soldan
d'Arabie, & Prince des Sarrasins, se sut rendu Maistre de l'Isle de
Rhodes,il fit mettre en pieces ce grand Colosse d'airain, & en fit
charger le dos de 900. Chameaux par l'ayde & industrie d'vn certain Iuif
natif de la ville d'Emisse, auquel il fut vendu, & les fit conduire en la
ville d'Alexandrie d'Egypte. Ce Colosse estoit erigé, en vn portde Rhodes, sur
les deux riues d'iceluy, & entre ces deux iambes passoient les plus grands
nauires (Claude
Malingre, Histoire romaine, 1630 - books.google.fr). A raison de ce Colosse ceste Isle fut anciennement
appellée Rhodos Collossicola, & les habitans d'icelle Collossiens, qui
furent (si je ne m'abuse) ceux ausquels l'Apostre Sainct Paul enuoya quelques
Epistres intitulées aux Collossiens (Pierre
Davity, Les estats, empires, royaumes et principautez du monde, 1665 -
books.google.fr). La confusion entre le Colosse de Rhodes et les Colossiens
de l'Épître de saint Paul aux Colossiens demeura très répandue jusqu'à ce qu'on
y mît fin à l'époque d'Érasme (Jan
Ziolkowski, La Grèce dans les Otia imperialia de Gervais de Tilbury, La Grèce
antique sous le regard du moyen âge occidental: actes du 15e colloque de la
Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer les 8 & 9 octobre 2004, 2005 -
books.google.fr). Rhodes connaît aux
VIIe et VIIIe siècles les invasions arabes. Elle est attaquée et ravagée une
première fois en 654. On a parfois dit, sans doute pour le plaisir de l'image, que
Muawiya, général du calife Othman IV, vend en 672 les derniers débris du
colosse millénaire, qui disparaissent de l'histoire au pas lent d'une
caravane de neuf cents chameaux, ce qui
ne repose sur aucune vérité, mais porte témoignage de l'impression laissée
par la statue sur les Anciens (Jeannine
Boëldieu-Trevet, Les sièges de Rhodes: De l'Antiquité à la période moderne,
2016 - books.google.fr). Mais on parle plus du débitage du colosse que des
exactions contre la population de Rhodes en 654 (bouche close). Acrostiche : SPAL On passe de SPAL Ã Espaux. "espal" (espaud) :
réserve dans une forêt qu'on ne peut couper (Ernest
Nègre, Toponymie générale de la France, 1998 - books.google.fr). Dans un passage de
la ville de Rhodes donnait jadis la façade principale de l'auberge de France.
Cette façade ne ressemble plus à rien aujourd'hui, dans son état de
délabrement. Une inscription est au-dessus de la porte, portant, en mauvais
latin du temps, que le très révérend Frère P. Couriaut, bailli de Morée, et le
directeur des travaux, Des Espaulx, l'avaient
reconstruite en 1520. Ce bâtiment a été pour ainsi dire détruit de fond en
comble pendant le dernier siége ; mais on peut encore juger qu'il a été
beaucoup plus vaste que le prieuré de France. C'est ici que Dchem (Zizim) fut
logé pendant son séjour à Rhodes. Il est à regretter que l'on n'y puisse plus
rien reconnaître aujourd'hui. Sa destinée n'était pas de survivre longtemps Ã
sa réédification, puisque, entièrement restauré en 1520, de ses dommages du
premier siège, il a été totalement détruit deux ans après (Bernard
Eugène Antoine Rottiers, Description des monumens de Rhodes: dédiée à sa
majesté le roi des Pays-Bas, 1830 - books.google.fr). En 1522, l'île est conquise par les Turcs de Soliman II
le Magnifique après un siège mémorable, où s'illustrèrent Villiers de l'Isle
Adam et le marin provençal Prégent de Bidoux. Rhodes était le siège de l'ordre
des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Chronique
de l'humanité, 2013 - books.google.fr). Typologie Le report de 1922 sur la date pivot 654 donne -614 et,
sur 672, -579. En débrouillant une notice de Suidas, autant que cela est
possible, on en déduit avec vraisemblance que Pisandre, fils de Pison, était né
à Camiros, dans l'île de Rhodes, et qu'il vivait vers la 33° Olympiade (648-645
av. J.-C.). Il dut composer son Héraclée après la 37° Olympiade (632-629 av.
J.-C.). Le choix du sujet s'explique en grande partie par le lieu de naissance
du poème : Tlépolème, colonisateur
de Rhodes, étant fils d'Héraclès, celui-ci pouvait être considéré par les
Rhodiens comme un héros national et un ancêtre. Ses travaux étaient
racontés par le poète. Une inscription attribuée à Théocrite et placée plus
tard sur le piédestal d'une statue de Pisandre en fait foi : «L'homme que
vous voyez ici, Pisandre de Camiros, a été le premier parmi les disciples de la
Muse qui ait retracé toute la vie du fils de Zeus, vainqueur du lion, combattant
aux bras robustes ; toutes les épreuves du héros, le poète les a racontées.
Voilà pourquoi ce peuple, il faut qu'on le sache, a voulu l'honorer, lui aussi,
en dressant cette statue d'airain après bien des mois et bien des années» Cette
préoccupation d'être complet et d'embrasser dans un seul récit tout un cycle
d'événements est pour nous le trait caractéristique de l'œuvre perdue de
Pisandre (Alfred
Croiset, Maurice Croiset, Histoire de la littérature grecque: Homère. La poésie
cyclique. Hésiode, Tome 1, 1887 - books.google.fr). Cléobuline ne figure pas parmi les poètes de
l'Anthologie; c'est un oubli qu'il faut réparer. Avec Suidas, avec Eudocie,
avec Fabricius et Schneider, nous restituerons à la fille de Cléobule deux
énigmes, "Eis o patèr", XIV, 101 et "Andr' eidon"
Appendice, 117. Née à Linde, dans l'île de Rhodes où régnait son père Cléobule,
elle florissait vers l'an 580 avant notre ère, au temps de Solon et de
Pisistrate. Comme son père, elle excellait à composer des énigmes, des griphes
; et telle était son habileté dans ces jeux d'esprit que le sage Thalès, qui
s'y connaissait, l'appelle "sophè", dans le Banquet des sept sages ,
pour caractériser en elle l'union de la sagesse et de la poésie (Fr
Jacobs, Anthologie grecque: (485 p.), Tome 2, 1863 - books.google.fr). Rhodes après la première
guerre mondiale Le Dodécanèse est occupé par le royaume d'Italie lors de
la guerre italo-turque de 1912. La signature du traité d'Ouchy, qui met fin au
conflit, prévoit une restitution, à terme non-précisé, de l'archipel à l'Empire
ottoman. L'imprécision du traité et le contexte international instable (Guerres
balkaniques puis Première Guerre mondiale) permettent à Rome d'établir une
administration provisoire sur Rhodes et les îles environnantes. En 1919, un
accord entre le Premier ministre grec Elefthérios Venizélos et le ministre des
Affaires étrangères italien Tommaso Tittoni ouvre la possibilité d'une cession des
îles du Dodécanèse (majoritairement peuplées de Grecs) au royaume de Grèce, Ã
l'exception de Rhodes. Cependant, la guerre gréco-turque, la défaite de l'armée
hellène face aux forces de Mustafa Kemal Atatürk et la disparition de l'Empire
ottoman permettent à l'Italie de ne mettre en vigueur ni le traité d'Ouchy, ni
l'accord Venizélos-Tittoni. Finalement,
le traité de Lausanne de 1923, qui met un terme à la Guerre d'indépendance
turque, voit Ankara abandonner toute revendication sur le Dodécanèse, qui passe
officiellement sous domination italienne. Le Dodécanèse devient alors une
colonie de l'Italie fasciste, qui la dénomme «Possessions italiennes de l'Égée»
(Possedimenti Italiani dell'Egeo). À partir de 1923, le gouvernement italien met en place
une politique d'italianisation des populations de l'archipel et cherche à faire
du territoire une voie d'accès vers la Grèce et le Levant. Grâce à la signature des Accords de Saint-Jean-de-Maurienne de 1917, l'Italie obtient, une fois la Première Guerre mondiale terminée, une zone d'influence dans la région d'Antalya, en Turquie. Rome occupe alors brièvement la ville et sa région mais la victoire des nationalistes turcs durant leur guerre d'indépendance chasse les Italiens de leur zone d'occupation. Une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, les îles
sont brièvement occupées par le Royaume-Uni. Finalement, le traité de Paris de
1947 permet le rattachement de l'archipel au royaume de Grèce (fr.wikipedia.org
- Dodécanèse italien). Espoirs grecs
déçus À partir de 1850, l'État grec essaya de se moderniser en
enclenchant un processus, celui de l'irrédentisme et de la Grande Idée
("Megalè Idea"). En schématisant quelque peu , nous pouvons soutenir que l
' identité nationale grecque a traversé cinq longues étapes de formation,
nuancées par des différences internes : 1) Jusqu'à l'établissement de l'État
grec en 1830 ; 2) Jusqu'en 1922, quand le rêve irrédentiste s'effondre et les
frontières de l'État-nation se dessinent définitivement ; 3) Jusqu'en 1949, avec
la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre civile grecque ; 4)
Jusqu'Ã la chute de la dictature des colonels en 1974 ; 5) de 1974 jusqu'Ã nos
jours (Historiens
et géographes, Numéros 365 à 366, 1999 - books.google.fr). En transformant les communautés grecques de l'Empire en
groupes irrédentistes, l'Etat grec en a fait les instruments de sa politique
expansionniste. Devant les enjeux à l'horizon de l'Orient à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe, l'allégeance au centre national d'Athènes était
présentée aux Grecs de la diaspora comme leur principal devoir. Ainsi, même en
dehors de ses frontières, l'État grec a pu assujettir les communautés, en
abolissant encore une fois l'indépendance communautaire. La perception de ces
communautés par les Turcs a aussi été transformée. Sujets de l'Empire, les
Grecs ont commencé à paraître comme la «cinquième colonne» d'un nationalisme au
service des puissances ennemies. Ainsi, à quelques exceptions près, les
nationalistes turcs ont éliminé toute présence grecque sur leur territoire
après la défaite de l'armée grecque en Asie mineure en 1922 (Georges
Prévélakis, Les réseaux des diasporas, 1996 - books.google.fr). La fin du califat Dans la recherche d'hégémonie, le conflit entre les 2 tendances de l'Islam a toujours existé et il dure depuis 13,5 siècles. Depuis que la descendance du calife Ah a été spoliée de la fonction suprême en Islam, il a toujours constitué la toile de fond de l'histoire du Moyen Orient. Les tenants de la lignée d'Ali ont alors créé une obédience spirituelle menée par des Imams, parallèle à celle des califes. Cette obédience schismatique a été appelée shia'h pour la distinguer de la voie principale et régulière du califat appelée "sunna". Or depuis une dizaine de siècles, il n'y a plus d'imam et depuis 1923, il n'y a plus de calife, aboli par Mustafa Kemal dit Atatürk. Pour simplifier, on peut dire que pour les shiites leur dernier Imam s'est occulté, mais qu'il réapparaîtra à la fin des temps pour rédimer le monde. La shiah ne représente que 10 % de l'Islam et le seul grand pays à majorité shiite est l'Iran. La shiah est divisée en des dizaines de sectes ayant chacune son propre guide ou mandi, assimilé à l'imam caché. Pour les sunnites, le dernier calife était ottoman et résidait à Istanboul (ex-Constantinople). Depuis la chute militaire et poli-tique de l'empire ottoman et du califat, après la Guerre Mondiale, le centre politico-religieux sunnite s'est redirigé vers le Hedjaz, en Arabie. Une lignée tolérante hashémite y régnait jusqu'à ce que la Grande Bretagne l'en évince au profit d'une obscure tribu du désert arabique, les Ibn al Saoud, du Najd. Et ceci sur les conseils du Colonel Lawrence, officier des Services Secrets britanniques. En compensation, le roi du Hedjaz a reçu les territoires de Transjordanie et d'Irak (Albert Soued, Quand le Moyen-Orient verra-t-il la lumière?, Tome II: 2007-2012, Volume 2, 2013 - books.google.fr). |