L'ère Meiji

L'ère Meiji

 

V, 19

 

1865-1866

 

Le grand Royal d'or d'airin augmenté,

Rompu la pache, par ieune ouuerte guerre:

Peuple affligé par vn chef lamenté,

De sang barbare sera couuerte terre.

 

Grand roi

 

Japanese emperors seem to have been called o-kimi ("Great King" or King of Kings) by local nobles. For example, the earliest known inscription in Japan, found on a sword in the Funayama tumulus of the Kumamoto prefecture, Kyushu, refers to a Japanese emperor Mizuha. The tumulus dates from the second half of the firth century, and Mizuha entitled O-kimi is universally identified with the Emperor Hanzei (Manabu Waida, Sacred Kingship in Early Japan, 1974 - books.google.fr).

 

"d'or, d'airain" : alliage

 

Parmi les traitements de surface des objets mĂ©talliques, nous savons que les traitements chimiques volontaires, les patines, ont très tĂ´t Ă©tĂ© utilisĂ©s pour colorer les objets et les incrustations en alliage de cuivre. L'une de ces recettes, la plus Ă©tudiĂ©e par les archĂ©ologues des mĂ©taux, consiste Ă  oxyder chimiquement un alliage cuivre-or Ă  faible teneur en or, contenant parfois aussi de l'argent, pour faire apparaĂ®tre une coloration pouvant aller du noir profond au brun. L'intĂ©rĂŞt des travaux sur ce type de patine est que le procĂ©dĂ©, attestĂ© depuis l'Égypte antique dès la XVIIIe dynastie (1500 avant J.-C., et mĂŞme sans doute bien avant, au Moyen Empire), est apparu aussi Ă  Mycènes au second millĂ©naire avant J.-C., puis s'est propagĂ© (ou a Ă©tĂ© rĂ©inventĂ© ?) dans le monde romain sous l'appellation de «bronzes de Corinthe» au premier millĂ©naire avant J.-C., pour rĂ©apparaĂ®tre au Japon au XIVe siècle oĂą il est encore utilisĂ© pour patiner en noir des gardes d'Ă©pĂ©es ou les incrustations d'objets d'art divers en alliage Shakudo. Les chercheurs signalent mĂŞme la prĂ©sence de tels alliages Cu-Au patinĂ©s en noir en Inde au 1er millĂ©naire avant J.-C. et en Chine au 1er millĂ©naire après J.-C. (Marc Aucouturier, MĂ©tallurgie du patrimoine, et science des surfaces, Alliage, NumĂ©ros 53 Ă  56, 2004 - books.google.fr).

 

Le latin "aes" (airain) désigne le bronze mais aussi le cuivre (Pline) (Curiosités des inventions et découvertes, 1855 - books.google.fr).

 

The word shakudo has caused some confusion in the past, since the characters with which it is usually written are those for red and copper, whereas shakudo is black. Shakudo has also been called ukin or udo (cormorant gold, or copper). The term jukudo has been used for highly refined copper, but the two characters for red copper which are pronounced shakudo have been used for copper, irrespective of the degree of purity, for centuries. Early records include, for example, the 8th century Todaiji temple inventory of the objects kept in the Shosoin repository, in which a long handled censer is among objects described as 'red copper'. It is patinated to a rich dark colour, and is made of copper, but possibly an impure form like yamagane (mountain metal). The confusion is further compounded since the nascent shakudo alloy is indistinguishable from copper to the eye. It is only recognizable as shakudo when it is patinated to give the characteristic rich black or purple-black surface colour. The quality of the alloy depends upon the amount of gold used. The best quality, or gobu zashi, included 5% gold, while the poorer kind might have only 1%. However, other metals, including silver, might be found in shakudo. Before the Edo period (1603–1868) shakudo was generally made using a low purity copper, or yamagane, whose constituents varied considerably and which are described in detail elsewhere But shakudo of the Edo period and later employed refined copper. Gowland, Wakayama and Sato, and others have clearly indicated the conscious use of trace elements found in yamagane by the addition of kata shirome to the refined copper used to make shakudo during the Edo period (Gowland 1914–15, Wakayama and Sato 1974), and confirmed by recent analyses (La Niece 1990). In addition, later shakudo generally contains less gold. The increasing use of shakudo for sword fittings during the Edo period, and the policy of the Tokugawa government to hoard gold are no doubt in some measure to blame for this (Victor Harris, Why shakudo ?, Metal Plating and Patination, Cultural, Technical and Historical Developments, 2013 - books.google.fr).

 

La fin de l'ère Edo et le début de l'ère Meiji

 

En 1865, le clan Chohus s'est rebellĂ© contre les Tokugawas et a renversĂ© le shogunat dans la guerre de Boshin et la restauration Meiji s'en est suivie. FormĂ©s Ă  l'Occident et Ă©quipĂ©s d'armes occidentales, les Choshu ont dĂ©truit l'armĂ©e de samouraĂŻs du Shogun dĂ©sormais obsolète. Avec les Choshu maintenant au pouvoir, les conditions ont commencĂ© Ă  favoriser une restauration impĂ©riale. Les Tokugawas ont continuĂ© Ă  perdre leur prestige et le soutien des barons. Peu Ă  peu, la cour impĂ©riale a retrouvĂ© les pouvoirs qu'elle avait accordĂ©s aux shoguns 600 ans plus tĂ´t : le droit d'attribuer un territoire notamment. En 1866, l'empereur KĂ´mei commença Ă  Ă©couter ses conseillers qui avaient voyagĂ© en Europe et en AmĂ©rique. Il acceptait l'idĂ©e que le Japon, pour devenir une puissance mondiale, devait apprendre la technologie et les sciences des Occidentaux. Le nouvel objectif Ă©tait de moderniser le Japon. L'empereur KĂ´mei (KĂ´mei-tennĂ´) mourut le 30 janvier 1867. Son fils, Meiji, âgĂ© de 15 ans, devint empereur. Le 23 octobre 1868, la restauration Meiji commença officiellement. La restauration a conduit Ă  d'Ă©normes changements dans la structure politique et sociale du Japon et a combinĂ© les idĂ©es de la fin de la pĂ©riode Edo, souvent appelĂ©e le Bakumatsu, et du dĂ©but de l'ère Meiji. L'empereur Meiji a commencĂ© Ă  rĂ©pondre Ă  l'ambition de son père. Des chemins de fer ont Ă©tĂ© construits Ă  travers le pays ; la nouvelle administration a dĂ©veloppĂ© des industries et a construit des installations portuaires. Un chantier naval a Ă©tĂ© construit Ă  Yokosuka. Avec la tendance Ă  la modernisation, plusieurs riches familles commerçantes, notamment Mitsui, Mitsubishi, Sumotomo, Yasuda, Kawasaki, Tanaka et Asano, ont commencĂ© Ă  s'industrialiser et Ă  acquĂ©rir ainsi un Ă©norme pouvoir Ă©conomique, politique, social au Japon (Jean SĂ©nat Fleury, DĂ©sastre De L’Empire Japonais, 2021 - books.google.fr).

 

Pour le Japon : cf. quatrains I, 44 - 1589-1590 et I, 53 - 1596-1597.

 

"barbares"

 

Le «monde européen», qui considère comme un «privilège» de fermer «les portes de leur contrée aux marchandises et aux individus», ne tient plus le même discours quand il s'adresse à d'autres, et n'en tient «pas moins la Chine et le Japon pour des nations barbares parce qu'elles n'accueillaient pas les étrangers, toutes frontières ouvertes» (Elisée Reclus, L'homme et la Terre, p. 160) (Philippe Pelletier, Une merveille de l’histoire, Le Japon vu par Élisée Reclus et Léon Metchnikoff, 2022 - books.google.fr).

 

Élisée Reclus, de son nom complet Jacques Élisée Reclus, né le 15 mars 1830 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) et mort à Thourout en Belgique le 4 juillet 1905, est un géographe et militant anarchiste français (fr.wikipedia.org - Elisée Reclus).

 

Acrostiche : LR PD

 

On voit au quatrain IV, 99 que LR donne "heller" (ou haller) qui est une monnaie d'or de la ville de Halle en Allemagne qui perdit de sa valeur pour devenir monnaie de cuivre ou de bronze et devenir synonyme de "sou".

 

PD : Pecuniam (ou publice) dedit (Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A. Capelli - www.arretetonchar.fr).

 

A partir de 1163 de notre ère, et pendant un peu plus de sept siècles, les shoguns, qui avaient su rendre leur pouvoir hĂ©rĂ©ditaire et inamovible, gouvernèrent le Japon au nom du mikado. Profitant du dĂ©sordre qui ruinait le pays, de puissants seigneurs et des chefs militaires se taillèrent d'importants domaines par la contrainte ou par la conquĂŞte. AutorisĂ©s ou non ils y Ă©mirent des pièces Ă  leur signe. Sur plusieurs de ces monnaies fĂ©odales figure un animal. Dans la province de Koshin, une petite pièce d'or, d'un ryo, et Ă©paisse de 3 mm, porte, en relief, dans un coeur inversĂ©, un petit cheval passant Ă  gauche. Dans la province de Hitachi, chef-lieu Mito, un chien aboyant est reprĂ©sentĂ© sous le trou carrĂ© central d'une monnaie en cuivre, ou en fer, de 100 mon, Ă©mise en 1861. Après la rĂ©volte des seigneurs contre le pouvoir exorbitant du shogun, celui-ci dut se soumettre au mikado. Une ère nouvelle s'ouvrit pour le Japon avec l'ère Meiji. Acquis aux idĂ©es et aux techniques occidentales, l'empereur Mutsu-Hito (1868-1912) entreprit une rĂ©organisation du Japon. DotĂ© d'un nouveau système monĂ©taire, les anciennes monnaies furent remplacĂ©es par des pièces frappĂ©es mĂ©caniquement, Ă  l'image des monnaies de l'Occident. A partir de 1870, les nouvelles pièces, en or, en argent, sont mises en circulation, un dragon figurant sur l'avers. Puis sous le règne de Yochi-Hito (1912-1926), ère TaĂŻcho, deux phĂ©nix, symbolisant bonheur et longue vie, apparaissent sur de nouveaux types. Sous Hiro-Hito, qui lui succĂ©da en 1926, c'est le faucon pĂ©lerin qui fut choisi pour le revers des monnaies de 5 sen, en aluminium, mises en circulation en 1940, et le pigeon domestique pour les pièces de 5 sen, en zinc en 1945, et celles de 5 yen en laiton Ă  partir de 1948. Au Japon, le pigeon est le messager du dieu de la guerre Hachiman. Lorsqu'elles sont en bronze, les monnaies de fantaisie s'appellent Ă©-sen (sen avec un dessin). La plupart datent de l'ère des Tokugawa, puissante famille fĂ©odale qui gouverna le Japon, pendant près de trois siècles, avec quinze shoguns successifs. FabriquĂ©es par les autoritĂ©s locales on les nomme za-sen ; Ă©mises par des fabricants privĂ©s ou des marchands, ce sont des raku-sen. Sur certaines de ces Ă©-sen figurent des animaux : chauve-souris daims, symboles de longĂ©vitĂ©, oiseaux de hĂ´ (phĂ©nix), dragons, ou des renards pour les temples dĂ©diĂ©s Ă  Ina-ri. Le papillon est, ainsi qu'en CorĂ©e, considĂ©rĂ© comme un prĂ©sage (Marc Tessier, Le bestiaire dans la numismatique d'ExtrĂŞme Orient, Le Bestiaire des monnaies, des sceaux, et des mĂ©dailles, SociĂ©tĂ© française de numismatique, France. Administration des monnaies et mĂ©dailles, 1974 - books.google.fr).

 

Les anciennes monnaies de cours en bronze ne furent pas démonétisées, mais leur valeur relative fut entièrement bouleversée. [...] La valeur de la plupart des anciennes monnaies de bronze augmentait; par exemple, le Kan-ei ichi mon Sen décuplait de valeur, le Kan-ei Shi mon Sen quintuplait. Au contraire, le Tempo Tsu Ho diminuait sensiblement; autrefois 100 de ces mêmes pièces faisaient 1 Riyo (1 Yen); il en fallut dès lors 125 pour représenter la même valeur. Le Gouvernement procède d'ailleurs lentement, mais avec ténacité, à la subdivision des anciennes espèces de cuivre par les nouvelles (E. de Villaret, Numismatique japonaise, Volume 25, 1892 - books.google.fr).

 

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