Les Fenians irlandais

Les Fenians irlandais

 

V, 34

 

1876-1877

 

Du plus profond de l'Occident Anglois,

OĂą est le chef de l'isle Britannique :

Entrera classe dans Gyronde par Blois,

Par vin & sel, feu cachez aux barriques.

 

"Occident Anglois" : Irlande

 

Cf. quatrain III, 35 : "Du plus profond de l'Occident d'Europe" qui serait au Portugal.

 

Mare enim quod inter Angliam Iberniamque intercedit minime profundum est & littus occidentale hinc inde plenis periculi prætexitur scopulis, vt maioribus nauibus ab hac parte minime detur accedendi facultas. Rursum Oceanus Britannicus, Insulam Ă  meridie puisans, fluxus refluxusque habet tam vehementes, crescens ad duodecimum quindecimumque passum in altitudinem, vt vel cordatis nautis formidinem incutere possit. Nauis igitur, quæ portum aliquem ingredi velit, necesse est, vt & fluxum maris & ventum habeat propitium : quanquam plus in æstu maris quam vento situm sit, accedente alio incommodo, quod littus abomnibus partibus asperum, non nifi paucis in locis mitescat, quæ munitionibus manufactis custodiuntur. Exempla habemus in Warvvico, Douera, Dorcestria, Plimmutho, Milforto, Bristolio aliisque locis pluribus. Facit hæc res, vt vniuersa Insula velut vnum propugnaculum vel vnum munimentum aut arx haberi possit (Pierre d'Avity, Archontologia cosmica sive Imperiorum, regnorum, principatuum, rerumque publicarum omnium per totum terrarum orbem comentarii luculentissimi, Johann Ludwig Gottfried, 1628 - books.google.fr).

 

Hibernia (étymologie) : Alii ab hyeme ibi satis diuturna: Nonnulli à voce Hier, i. e. Occidens, Angliæ enim Scotiæque Occidentalis est, denominatam reg. volunt. Antiquitatum medii ævi scriptores huic etiam inf. nomen Scotia imposuerunt (Johann Jakob Hofmann, Lexicon universale: historiam sacram et profanam omnis aevi, omniumque gentium, Tome 2, 1698 - books.google.fr).

 

Cf. le quatrain V, 93 pour son "Isle d'Escosse" qui serait l'île des Scots, soit l'Irlande, car l'Ecosse n'est pas une île.

 

Chefs anglais en Irlande

 

Henri II débarque à Waterford et durant l’hiver 1171-1172, il reçoit ainsi l’hommage de presque tous les chefs gaëls du sud qui pensent ainsi se protéger de la rapacité des Normands. En 1210, Jean sans Terre vient réaffirmer son autorité sur les barons rebelles, crée des comtés qu’il place sous l’autorité de shérifs et ordonne l’observation des lois et coutumes anglaises à ses vassaux. C’est là la dernière visite d’un souverain anglais jusqu’en 1394. En 1394-1395, inquiet de l’indépendance des chefs gaëls et des barons anglo-irlandais, Richard II débarque à Waterford. À l’issue d’une véritable promenade militaire, il laisse le gouvernement de l’Irlande à Robert Mortimer. En 1399, la mort de Mortimer pousse le roi à revenir en Irlande. Mais la révolte d’Henri de Lancastre le contraint bientôt à rentrer en Angleterre.

 

L’époque moderne marque un changement important dans l’histoire de l’Irlande : l’Angleterre, qui avait jusqu’alors usĂ© ses ressources dans la conservation de son domaine continental, va dĂ©sormais accroĂ®tre la pression sur les peuples celtiques de l’archipel. Il s’agit pour elle d’assurer avant toute autre chose sa sĂ©curitĂ© sur son flanc ouest, afin d’éviter que l’Irlande ne devienne l’enjeu des ambitions des puissances europĂ©ennes et l’aboutissement des intrigues du pape, de l’Espagne ou encore de la France.

 

O’Neill, qui Ă©tait l’âme de la rĂ©sistance, nĂ©gocie une trĂŞve avec les Écossais. 17 janvier 1649 : Ormond et les confĂ©dĂ©rĂ©s signent un nouveau traitĂ© au moment oĂą Charles Ier est exĂ©cutĂ© (30 janvier). Le gouvernement confĂ©dĂ©rĂ© est remplacĂ© par douze commissaires. Ormond fait proclamer le prince de Galles roi d’Angleterre et d’Irlande sous le nom de Charles II. FĂ©vrier 1649 : Rinuccini qui, par son intransigeance, a Ă©tĂ© le fossoyeur de la ConfĂ©dĂ©ration quitte l’Irlande. 15 aoĂ»t 1649 : Cromwell et ses «CĂ´tes de fer» dĂ©barquent Ă  Ringsend avec 8.000 fantassins, 4.000 cavaliers et une artillerie consĂ©quente. En Septembre-octobre 1649, Siège de Drogheda, place forte royaliste commandĂ©e par un Anglais catholique, puis de Wexford par les armĂ©es de Cromwell. Les deux villes seront tour Ă  tour livrĂ©es au pillage et leur population passĂ©e au fil de l’épĂ©e. Par la suite, la plupart des villes se rendent Ă  la première sommation. 6 novembre 1649 : Mort d’Owen Roe O’Neill. 27 mars 1650 : Cromwell s’empare de Kilkenny, mais les Irlandais lui tiennent tĂŞte Ă  Clonmel. 26 mai 1650 : Cromwell quitte l’Irlande, laissant Ă  son gendre Ireton le soin de continuer la guerre contre les royalistes. 16 aoĂ»t 1650 : Afin de gagner dĂ©finitivement Ă  sa cause les Écossais qui viennent de le proclamer roi, Charles II dĂ©clare Ă  Dumferline qu’il revient sur les concessions du traitĂ© de 1649. Cette traĂ®trise est le coup de grâce administrĂ© Ă  la cause royaliste. La plupart de ses chefs ne tardent pas Ă  s’exiler. 1651 : Ireton s’empare de Limerick. Par ailleurs, battu par Cromwell en Angleterre, Charles II doit s’exiler. 1652 : La dernière place royaliste, Galway, tombe après un siège de neuf mois. Selon sir William Petty, plus de 500.000 Irlandais sont morts durant les onze annĂ©es qui ont saignĂ© le pays. 12 aoĂ»t 1652 : Pour rembourser les Adventurers et payer ses CĂ´tes de fer, Cromwell fait voter l’Act for the Settling of Ireland, une loi de confiscation des terres qui touche les trois quarts de l’Irlande. Une centaine de chefs militaires et de responsables catholiques sont condamnĂ©s Ă  mort. Seules vingt-six familles catholiques conservent leurs biens. Cromwell entreprend par ailleurs la reconstruction du pays selon trois objectifs. Les Ă©lĂ©ments hostiles doivent ĂŞtre Ă©liminĂ©s par l’exil ou la dĂ©portation (aux CaraĂŻbes, Ă  la Barbade oĂą des Irlandais seront vendus comme esclaves). La population indigène doit ĂŞtre cantonnĂ©e «en enfer ou en Connaught» : les catholiques ont jusqu’au 1er mai 1654 pour se regrouper dans les rĂ©gions les plus pauvres de l’île, avec l’interdiction formelle de retraverser le Shannon. Ce projet irrĂ©alisable ne pourra ĂŞtre pleinement mis en Ĺ“uvre. Enfin, le reste de l’île est appelĂ© Ă  ĂŞtre colonisĂ© par une classe de petits propriĂ©taires protestants. Si le pouvoir et la propriĂ©tĂ© passent effectivement des mains des catholiques Ă  celles des protestants, le Cromwellian settlement ne crĂ©e pas la communautĂ© de petits possĂ©dants qui aurait fait de l’Irlande une province occidentale de l’Angleterre. En revanche, il est Ă  l’origine d’un système de propriĂ©tĂ© latifundiaire typiquement colonial, fonctionnant au profit de landlords dont la plupart ne rĂ©sident pas dans le pays, abandonnant leurs terres Ă  l’aviditĂ© des rĂ©gisseurs. 1653 : Proclamation de l’union lĂ©gislative de l’Irlande et de l’Angleterre. Le Parlement de Dublin est supprimĂ©. Septembre 1658 : Ă€ la mort de Cromwell, les catholiques ne dĂ©tiennent plus qu’un tiers de la propriĂ©tĂ© terrienne, principalement dans les terres mĂ©diocres du Connaught. 14 mai 1660 : Charles II est proclamĂ© roi d’Irlande (www.clio.fr).

 

Dans la mesure oĂą on a pas "roy" mais "chef", on s'arrĂŞte Ă  Cromwell.

 

Cf. le quatrain V, 93 pour la revanche de l'Irlande "Qui les Anglois mettra Ă  desconfiture".

 

"feux cachez aux barriques"

 

...parce que la rue du Chapeau rouge est fort large, et que les seditieux ne pouvoient s’approcher sans un grand danger, ils se servirent de gros tonneaux et les faisant rouler devant eux et à la faveur du canon qu’ils firent descendre le long de la rue du chapeau rougge du costé des recolez...

 

Donné comme écrit à Bordeaux et relatant les journées des 24 et 25 juin 1652, le texte du Journal de tout ce qui s’est fait et passé en la Ville de Bordeaux, depuis le 24 Juin jusques à présent est indispensable à la compréhension de l’Ormée. Sa valeur informative, hautement revendiquée, en fait l’un des pamphlets qui construisent la Fronde et son histoire.

 

Bordeaux est la base arrière de CondĂ©. PrĂ©cisĂ©ment, le prince ne peut tenir la ville qu’en rĂ©unissant autour de lui une coalition associant les ormistes et les membres les plus condĂ©ens de la petite et de la grande Frondes; inversement, les ormistes n’ont une chance de commencer Ă  mettre en Ĺ“uvre leurs idĂ©es que sous l’égide du prince. Les nĂ©gociations consĂ©quentes dĂ©gagent des compromis montrant qu’une autre pratique institutionnelle Ă©tait possible. En juin, les jeux ne sont faits ni Ă  Paris ni Ă  Bordeaux. La montĂ©e des tensions s’exprime avec force dans l’activitĂ© des imprimeurs. ExceptĂ© la pĂ©riode du blocus de Paris en 1649, jamais l’on ne publie autant de mazarinades qu’au printemps et au dĂ©but de l’étĂ© 1652 : pas moins de 250 autour de l’incendie de l’HĂ´tel de Ville de Paris, le 4 juillet, date après laquelle l’activitĂ© Ă©ditoriale, qui culmine en juin dans la capitale de Guyenne, y chute.

 

L’interdiction des rĂ©unions non autorisĂ©es menace directement l’existence de l’OrmĂ©e. L’Apologie pour l’OrmĂ©e, d’ailleurs, insiste longuement sur la lĂ©gitimitĂ© de ses assemblĂ©es. Les ormistes, du moins ceux qui n’avaient pas avalisĂ© le compromis passĂ© en assemblĂ©e de ville, refusent de se fondre dans une unanimitĂ© dans laquelle les membres du parlement tiendraient le premier rang. Aussi se rĂ©unissent-ils près de l’abbaye Sainte-Croix, toute proche du quartier Saint-Michel. Le rĂ©cit du Journal commence ici (Christophe Blanquie, «Journal de tout ce qui s’est fait et passĂ© en la Ville de Bordeaux, depuis le 24 Juin jusques Ă  prĂ©sent», Écritures de l’évĂ©nement : les Mazarinades bordelaises, 2015 - books.openedition.org).

 

L’OrmĂ©e est un mouvement populaire qui se dote d’un projet municipal et politique dans la dernière pĂ©riode de la Fronde Ă  Bordeaux, de 1651 Ă  1653. Il s'appelle ainsi car ses partisans se rĂ©unissent dans un lieu plantĂ© d'ormes. Il s'allie un temps au prince de CondĂ©, lorsque celui-ci, rĂ©fugiĂ© dans son gouvernement de Guyenne en 1651, s'allie Ă  l'Espagne. Profitant de la confusion qui règne dans la ville, l'OrmĂ©e s'empare de l'HĂ´tel de Ville le 23 juin 1653. En mars 1653, deux complots tentent de compromettre l’OrmĂ©e : le premier menĂ© par le père Ithier, supĂ©rieur des Cordeliers Ă  Bordeaux, essaie d’acheter les ormistes, sans succès ; le second, menĂ© par Bernard de Nogaret de La Valette, duc de Candale, fils du gouverneur d’Épernon, vise Ă  ouvrir les portes de Bordeaux mais c'est Ă©galement un Ă©chec. Fin mai 1653, une dĂ©lĂ©gation de l’OrmĂ©e arrive en Angleterre pour demander des secours mais n’obtient qu’un projet d’accord commercial. L’OrmĂ©e n’a plus de soutien, ni du cĂ´tĂ© de la flotte espagnole car les troupes royales ont repris Bourg, ni du cĂ´tĂ© des princes qui ont signĂ© la fin de la Fronde (paix de PĂ©zenas le 20 juillet 1653). De plus, beaucoup de Bordelais dĂ©sirent la paix. La paix est signĂ©e le 30 juillet 1653 Ă  Lormont ainsi que l’amnistie gĂ©nĂ©rale exceptĂ©e pour Dureteste, Villars et trois dĂ©putĂ©s rĂ©fugiĂ©s en Angleterre. Dureteste est condamnĂ© Ă  mort, rouĂ© vif et dĂ©capitĂ©; sa tĂŞte est exposĂ©e au bout d’un pieu sur la plate-forme de l’OrmĂ©e. Villars fuit Ă  l’étranger puis est amnistiĂ©. Mazarin envoie une armĂ©e en Guyenne qui entre dans Bordeaux le 3 aoĂ»t 1653. Cette prise de Bordeaux marque la fin de la Fronde (fr.wikipedia.org - Parti de l'OrmĂ©e).

 

Pour le père Ithier en cette circonstance cf. quatrain VI, 60 ("Au port de Blave").

 

Angleterre et Espagne

 

Les affaires de la fronde allaient-elles mal et la royauté menaçait-elle de l’emporter, l’Espagne prodiguait les promesses et envoyait quelque secours. La fronde était-elle victorieuse ou près de l’être, l’Espagne se refroidissait, et pas ses lenteurs mettait obstacle à tout grand succès, en faisant toujours assez pour nourrir la guerre civile, jamais assez pour y mettre un terme (Victor Cousin, Scènes historiques. - La Fronde à Bordeaux, première partie, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 21, 1859 - fr.wikisource.org).

 

Il est indubitable qu'en 1654, 1652 et 1653, tant que l'Angleterre craignit que la France ne prît en main la cause des Stuarts, elle chercha par tous les moyens à occuper chez elle sa redoutable voisine. C'était pour elle, après tout, un avantage immense de se faire un bon établissement dans la Gironde ou sur les côtes de la Saintonge. De là, les secours effectifs de régiments irlandais envoyés à Bordeaux en 1652. Cromwell ménageait alors si peu le gouvernement français qu'il se permit à son égard un des attentats les plus inouïs dont fasse mention l'histoire moderne. Lorsqu'au mois de septembre de cette même année, le grand-amiral de France, le duc de Vendôme, sortit de Brest pour aller par mer secourir Dunkerque, assiégée par une armée espagnole et défendue par le comte d'Estrades, Cromwell envoya une flotte anglaise, sous le commandement de l'amiral Blake, barrer le chemin à la flotte française, et même la faire prisonnière (Victor Cousin, Madame de Longueville pendant la Fronde, 1867 - books.google.fr).

 

Le prince de Condé s'était empressé d'envoyer à Londres deux agents, le marquis de Cugnac et M. de Barrière, avec un M. de Saint-Thomas particulièrement chargé de recruter des soldats en Irlande, dont la population catholique et royaliste n'était pas fort précieuse à la nouvelle république protestante. Cette permission fut aisément accordée à Condé, comme l'Espagne l'avait déjà obtenue pour elle-même. Ces régiments irlandais, arrivés successivement en Guienne au milieu et vers la fin de l'année 1652, furent d'un très-grand secours à Marsin et à Balthazar. Mais lorsque les agents du prince allèrent plus loin, et demandèrent la liberté du commerce, qui aurait tant profité à Bordeaux à cause de ses vins, déjà fort recherchés en Angleterre, et de plus une flotte avec des troupes de débarquement, ils trouvèrent devant eux la politique anglaise, fort peu chevaleresque, qui, avant de s'engager, exigea tout d'abord de sérieux avantages, un port et une place de sûreté (Victor Cousin, Madame de Longueville pendant la Fronde, Tome 3, 1867 - books.google.fr).

 

"Blois"

 

En anglais, on trouve Blaye (ou Blayes) écrit "Bloye" (Histoire du commerce et de la navigation a Bordeaux principalement sous l'administration anglais par Francisque-Michel, Tome 1, 1867 - books.google.fr, François Morenas, Dictionnaire portatif, Tome 2, 1760 - books.google.fr).

 

Blaye

 

Quelques années après, éclatèrent les troubles de la Fronde, dont le retentissement fut si grand dans toute la province. Le 11 janvier 1652, on fit imprimer à Blaye un arrêté qui suspendait le parlement de Bordeaux, les autres compagnies de ville et tous les présidiaux du ressort. Les Frondeurs, aidés par le club des Ormistes, luttèrent longtemps contre les troupes de la reine-mère et du cardinal Mazarin; mais, épuisés par des pertes cruelles, et voyant que les secours promis par les Espagnols n'arrivaient pas, ils furent contraints de demander une suspension d'armes. On conclut une trêve de trois jours, qui était expirée lorsque Virelade apprit que trente-trois vaisseaux espagnols avaient paru devant Blaye. Effrayé de l'arrivée de ces troupes auxiliaires, le duc de Candale renouvela la trêve avec les Frondeurs pour un temps illimité; et l'un de leurs chefs, le prince de Conti, déclara alors en plein hôtel-de-ville qu'il renonçait à toute alliance avec l'étranger. La paix fut enfin rendue à la Guienne, et Blaye continua paisiblement de jouir de ses priviléges et de ses immunités (Aristide M. Guilbert, Histoire des villes de France, Tome 2, 1845 - books.google.fr).

 

Le Duc de S. Simon Gouverneur de Blaye, a mandé qu'il s'apprestoit à vn siege, dort il est menacé par les Espagnols auec 2000 Bourdelois & le regiment d'Anguyen, mis depuis peu sur pied, & qui est maintenant au Parc de Médoc. Mais ce soir on a receu nouvelles que l'armée navale estoit arrivée à Belle Isle, & qu'elle doit estre sur cette riuiere dans 5 jours (De Xaintes, le 9. Juin 1652) (Gazette de Lyon, Volume 22, 1652 - books.google.fr).

 

Acrostiche : DOEP, DOEPa

 

De la famille des langues teuto-gothiques (tief, deep) signifiant "plonger" puis "baptiser" (doepa en suédois; to dip en anglais) (Thomas Jefferson Conant, The Meaning and Use of Baptizein: Philologically and Historically Investigated, for the American Bible Union, 1861 - books.google.fr).

 

John Wilkins (14 février 1614, Fawsley, Northamptonshire – 19 novembre 1672, Londres), est un ecclésiastique et un scientifique anglais, évêque de Chester de 1668 à 1672.

 

En 1638, Wilkins publie son premier ouvrage The discovery of a world in the moone. Or a discovrse tending to prove that’tis probable there may be another habitable World in that Planet. Il prĂ©sente la Lune comme un Monde habitable qui abriterait peut-ĂŞtre des ĂŞtres vivants : les SĂ©lĂ©nites. En 1640, la troisième Ă©dition comporte un ajout important. Wilkins explique que les hommes pourraient un jour trouver un moyen de se rendre sur notre satellite pour Ă©changer avec ses habitants. Il imagine alors diffĂ©rentes possibilitĂ©s de transport et soulève les nombreuses difficultĂ©s liĂ©es Ă  un voyage aussi pĂ©rilleux. Une traduction française de Jean de la Montagne, intitulĂ©e Le Monde dans la Lune paraĂ®t en 1655. Elle s'appuie sur l'Ă©dition de 1640.

 

Wilkins imagine le fonctionnement de sous-marins, et de colonies sous-marines vivant dans des cloches Ă  plongeur.

 

En 1648, il devient directeur du Wadham College (Oxford). Sous son action, cette école prospère rapidement. Il fonde un club de philosophie fréquenté par Robert Boyle (lois des gaz) et Robert Hooke (amélioration d'instruments scientifiques). Le club le suit à Londres et se réunit dans la taverne de Bull Head à Cheapside puis au Gresham College. Bien que partisan d’Oliver Cromwell (1599-1658), il reste constamment en relation avec les royalistes les plus cultivés qui n’hésitent pas à placer leurs fils dans son école. En 1659, Richard Cromwell (1626-1712) le nomme directeur du Trinity College.

 

Ses goûts pour les sciences le conduisent à diriger la fondation de la Royal Society et à devenir son premier secrétaire (fr.wikipedia.org - John Wilkins, Terence McLaughlin, John Wilkins, 1978 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1877 sur la date pivot 1652 donne 1427.

 

John Talbot (vers 1387, Blakmere, Shropshire – 17 juillet 1453, Castillon-la-Bataille) fut l'un des chefs anglais lors de la guerre de Cent Ans. Il est le fils de Richard Talbot, 4e baron Talbot de Goodrich Castle et d'Ankaret le Strange, 7e baronne Strange of Blackmere. Il est issu d'une famille Normande originaire du Pays de Caux, vassale des Giffards. Son jeune frère Richard est archevêque de Dublin et Lord Chancelier d'Irlande.

 

En 1414, Henri V d'Angleterre le nomme lieutenant en Irlande, mais des différends l'opposent au duc d'Ormonde. En 1419, il débarque en France où il participe à de nombreux combats. En 1425, il retourne en Irlande en tant que lieutenant pour une courte période. En 1427, il retourne en France.

 

En 1451, Charles VII prend Bordeaux mais les Gascons se révoltent et en appellent au roi d'Angleterre qui envoie un petit corps expéditionnaire sous le commandement de Talbot. Il arrive sous les acclamations de la population qui le surnomme «Roi Talbot». En quelques semaines, il reprend la Gironde avec le titre de «lieutenant-général de la Guyenne» mais les Français contre-attaquent à Castillon au printemps 1453. John Talbot souhaite attendre avant d'attaquer, mais les Bordelais inquiets pour les vendanges le somment d'attaquer rapidement. Il charge le camp retranché des Français et leurs 300 canons lui répondent. Il reçoit un coup de couleuvrine qui tue son cheval et lui brise la jambe. Il est achevé par des archers bretons.

 

Talbot reçut successivement les titres de comte de Shrewshury, de Wexford, de Waterford en récompense de ses faits d'armes (fr.wikipedia.org - John Talbot (1er comte de Shrewsbury)).

 

XIXe siècle

 

Après la famine et l'Ă©migration qui, en dix ans, conduisit aux Etats-Unis un million et demi d'habitants, l'Irlande s'Ă©tait comme endormie dans la torpeur. Elle se rĂ©veilla aux appels rĂ©volutionnaires des Irlandais rĂ©fugiĂ©s en AmĂ©rique. Ceux-ci commencèrent Ă  revenir dans leur patrie, surtout après la fin de la guerre de SĂ©cession ou beaucoup d'entre eux s'Ă©taient enrĂ´lĂ©s dans l'armĂ©e nordiste. Sous le nom de Fenians, ils fondèrent des sociĂ©tĂ©s secrètes et, pour appeler l'attention sur les malheurs de l'Irlande, ils procĂ©dèrent Ă  des attentats : ils assassinèrent des policiers Ă  Manchester, tentèrent de faire sauter une prison Ă  Londres. Ce dernier incident - il y eut douze morts et 120 blessĂ©s - Ă©mut toute l'Angleterre (fin 1867). Gladstone demanda au gouvernement de prendre des mesures en faveur de l'Irlande. Les conservateurs refusèrent, mais aux Ă©lections de 1868, ils furent battus et DisraĂ«li dĂ©missionna. La question de l'Irlande, ainsi rouverte, allait, pendant vingt-cinq ans, passer au premier plan dans la politique intĂ©rieure de l'Angleterre.

 

Dès son arrivĂ©e au minsitère, Gladstone, encore tout Ă©mu des attentats fenians, rĂ©solut de rĂ©gler en Irlande le problème religieux et le problème agraire. Il proposa en 1869 d'enlever tout caractère officiel Ă  l'Eglise anglicane en Irlande. MalgrĂ© une forte oppositon, le bill passa. En 1870, Gladstone Ă©tendit Ă  toute l'Irlande le privilège du tenancier de l'Ulster. Cette mesure ne donnait aux cultivateurs qu'une protection illusoire : le paysan qui ne payait pas ses termes Ă©tait, en effet, Ă©vincĂ© sans indemnitĂ© ; or le landlord avait le droit d'Ă©lever Ă  son grĂ© le taux de ses fermages.

 

A côté de la question agraire, il y avait la question politique. Les députés irlandais demandaient le Home Rule - l'autonomie de l'Irlande. C'est alors que Parnell arriva au Parlement en 1875. Immédiatement il groupa toutes les forces irlandaises pour la lutte. Le parti du Home Rule devint un parti d'opposition systématique, décidé à empêcher par l'obstruction parlementaire l'expédition des affaires courantes.

 

Pour protĂ©ger les tenanciers, dont les expulsions passèrent de 1269 en 1876 Ă  2667 en 1879, un ancien Fenian, Davitt, fonda la Ligue agraire qui demandait les 3 F (fixity of tenure : ne pas ĂŞtre Ă©vincĂ© de sa terre si les termes Ă©taient payĂ©s ; free sale : libertĂ© de vendre sa terre ; fair rent : les fermages devant ĂŞtre fixĂ©s Ă©quitablement). Parnell lia le programme de la Ligue au Home Rule.

 

A son retour aux affaires, Gladstone fut confrontĂ© Ă  une sĂ©rie de crimes agraires : mutilation de bĂ©tail, incendies des fermes, attaques de propriĂ©taires. Gladstone proposa un loi agraire, mais les rĂ©volutionnaires irlandais Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă  empĂŞcher tout accord. Le 6 mai 1882, ils assassinèrent en plein jour Ă  Dublin, dans le Phoenix Park, le nouveau SecrĂ©taire d'Etat de l'Irlande ; ils essayèrent, en Angleterre mĂŞme, de faire sauter Ă  la dynamite des gares, un ministère et jusqu'au Palais de Westminster. MalgrĂ© l'instabilitĂ© ministĂ©rielle, les conservateurs adoptèrent le programme de la Ligue agraire. Gladstone se convertit au Home Rule qui sera repoussĂ© durant les 20 annĂ©es que la coalition unioniste, formĂ©e en rĂ©action de la proposition de Gladstone d'abolir l'Acte d'Union de 1800, conserva le pouvoir (Malet-Isaac, Histoire contemporaine depuis le milieu du XIXème siècle, 1930).

 

Après la rébellion de 1848, la France ("Blois" pour Blaye) devint un refuge pour nombre d'Irlandais. John Blake Dillon s'enfuit en France, comme James Stephens, John O'Mahony, qui meurt en 1877, et Michael Doheny. Stephens sera expulsé de France en 1885 après son second exil.

 

Paris in this period was ground-zero of a myriad of revolutionary secret societies, some domestic, others in exile from other regions. Their quasi-Masonic pyramidal insulated cell-like structure would resemble later that of the IRB and Fenian “circles.” It was alleged that Stephens and O’Mahony were initiated into one of these secret societies: Louis Auguste Blanqui’s revolutionary Society of the Seasons, being the most often cited candidate (www.fenians.org - Fenian brotherhood).

 

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