L'Italie en Erythrée Le pape Léon XIII prisonnier du Vatican V,
44 1884 Par mer le rouge
sera prins de pyrates, La paix sera par son moyen
troublee : L'ire & l'avare commettra par fainct acte, Au grand Pontife
sera l'armee doublee. "pyrates" La péninsule istrienne fut appelée par les Romains la terra magica. Son nom dérive des Histres, une tribu illyrienne qui est mentionnée par le géographe grec Strabon. Les Romains les décrivirent comme des pirates qui étaient difficiles à capturer en raison des difficultés de navigation du territoire. Au bout de deux campagnes militaires, les légions romaines les maîtrisèrent en 177 av. J.-C. Les Histres (du latin Histri) sont une tribu illyrienne implantée dans l'Antiquité au nord de la Croatie actuelle. Ils furent vaincus pour la première fois en 221 av. J-C. par les Romains, conduits par Marcus Minucius Rufus ("rufus" : "rouge" en latin), et à nouveau en 129 av. J.-C. par Caius Sempronius Tuditanus (fr.wikipedia.org - Histres). En 221 av. J.-C., il est consul. Il est le magister equitum (chef de la cavalerie romaine) sous Fabius Maximus dit Cunctator, dictateur en 217 av. J.-C. C'est un adversaire politique du Cunctator. À la suite d'une bataille qu'il mène contre Hannibal à Gereonium en l'absence de Fabius, il est élevé au rang de dictateur par un plébiscite organisé par Varron : c'est la première fois que deux personnes occupent ce poste en même temps à Rome. Il est vaincu par Hannibal et ce n'est qu'après avoir été sauvé in extremis par Fabius que Minucius abandonne le titre de dictateur qui lui avait été octroyé. Il meurt le 2 août de 216 av. J.-C., lors de la bataille de Cannes (fr.wikipedia.org - Marcus Minucius Rufus (consul en -221)). Les Illyriens sont un autre peuple régulièrement associé à la piraterie. Le roi Agron (r. de 250 à 231 av. J.-C.) d'Illyrie (dans la péninsule balkanique) mena une politique expansionniste durant son règne, en se concentrant notamment sur une marine puissante capable de contrôler ses côtes. L'Illyrie était un royaume composé de nombreuses tribus différentes, mais celle d'Agron, les Ardiens, devint la plus puissante et, sous sa direction, elle domina les autres. Agron conquit les puissants Étoliens en 231 avant notre ère et était si fier de lui qu'on dit qu'il consomma trop de vin lors de la fête qui suivit et mourut quelques jours plus tard. Le trône revint à sa seconde épouse Teuta (r. de 231 à 227 avant J.-C.) qui servit de régente à son jeune fils Pinnes. Teuta poursuivit la politique d'Agron, mais avec une différence importante: elle laissa la flotte en liberté dans la mer Adriatique en tant que pirates, libres de piller tous les navires non illyriens qu'ils rencontraient. Nombre de ces navires étaient romains et les ports de certaines îles, comme Pharos et Vis, étaient des escales régulières pour les marchands romains. Les pirates de Teuta étaient omniprésents dans l'Adriatique, rendant le commerce presque impossible car ils continuaient à attaquer les navires et à s'emparer des cargaisons. Rome finit par intervenir. Elle envoya deux émissaires pour demander à Teuta de contrôler ses pirates, mais cette demande offensa tellement la reine qu'elle fit tuer l'un d'entre eux et fit l'autre prisonnier. Rome envoya alors une flotte et une armée sous les ordres de Lucius Postumius Albinus (+ 216 av. J.-C.) qui s'assura l'aide de Démétrios de Pharos (r. de 222 à 214 av. J.-C.) qui avait été nommé gouverneur de Pharos par Agron. Il trahit Teuta et aida Rome à vaincre son armée lors de la première guerre d'Illyrie (229-228 av. J.-C.). De lourdes restrictions furent alors imposées au règne et à la marine de Teuta mais, au lieu de s'y plier, elle démissionna. Selon la légende, elle se serait ensuite suicidée, mais cela n'est pas certain. Les Romains élevèrent alors Démétrios au pouvoir, pensant qu'il serait un roi client loyal, mais dès que l'attention de Rome fut dirigée ailleurs, il reconstruisit la flotte et relâcha ses pirates sur les mers une fois de plus. Après sa défaite et sa mort, Gentius (r. de 181 à 168 av. J.-C.) poursuivit exactement la même politique, ce qui aboutit à la conquête de l'Illyrie par Rome, mettant ainsi fin au règne des pirates illyriens (Joshua J. Mark, Pirates de la Méditerranée Ancienne, traduit par Babeth Étiève-Cartwright, 2019 - www.worldhistory.org). Titus Coruncanius, le premier Romain de famille Plébéienne qui fut élevé à la dignité de souverain Pontife. On dit qu'ayant été envoyé à Teuca, ou Teuta reine des Illyriens, il fut massacré contre le droit des gens, vers l'an de Rome 526, & 228 ans avant J. C. Le peuple lui érigea une statue, comme nous l'apprenons de Pline. Cicéron le loue dans l'oraison pour sa maison (François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, Tome 12, 1772 - books.google.fr). CORUNCANIUS (TITUS), sénateur romain, vivait du temps des Curius et des Fabricius, et fut élu leur émule de vertu. Consul l'an de Rome 472, il fit la guerre aux Etrusques, et parvint à lier la nation entière par de nouveaux traités. Cependant on le voit cette même année triompher des Vulsiniens et des Vulsiens, peuples de l'Etrurie. Vers 500, Coruncanius fut créé grand pontife. Il fut le premier de l'ordre des plébéiens qui obtint cette dignité. Cicéron dit qu'il se distingua par des travaux et des écrits analogues à ses fonctions. Voilà tout ce que l'histoire nous donne sur Titus Coruncanius, car il n'est pas vraisemblable que ce soit le même Coruncanius qui, étant ambassadeur en Illyrie l'an 522, périt victime de la perfidie de Teuta, reine de cette contrée, ainsi que le dit Pline l'Ancien. Par le rapprochement des dates, Titus Coruncanius aurait eu alors plus de quatre-vingt-dix ans. Ce fut plutôt, comme le marque Polybe, un Lucius Coruncanius. (Encyclopédie catholique: répertoire universel et raisonné des sciences, des lettres, des arts et des métiers, Tome 9, 1846 - books.google.fr). Polybe raconte que le Coruncanius cadet insulte la reine Teuta. Selon Appien les navires pirates illyriens attaque celui des ambassadeurs qui retournent à Rome et tuent Coruscanius et Cleemporos, l'envoyé de l'île d'Issa (Lissa), près de celle de Pharos (Nikola Vulic, La première guerre d'Illyrie, Bulletin, Volumes 1 à 2, Srpska akademija nauka i umetnosti Akademija umetnost, 1935 - books.google.fr). Cleemporos semble comporter "emporos". L'emporos, commerçant qui accompagne une cargaison sur un bateau piloté par un naukleros, n'apparaîtra qu'au Ve s. dans les textes littéraires. Ainsi, au VIe s., au moment de la fondation d'Emporion, l'emporos était-il avant tout un personnage effectuant une traversée par voie maritime. Or, comme a raison de le souligner M. Casevitz, l'emporion est l'endroit où officie l'emporos. Et même si l'usage du mot emporion est toujours lu comme «place de commerce» (Alexis Gorgues, Économie et société dans le nord-est du domaine Ibérique (IIIe-Ier s. av. J.-C.), 2010 - books.google.fr). Démétrios de Pharos, mort en 214 av. J.-C., à Messène, est un aventurier, un général et gouverneur Illyrien. Il est resté célèbre pour avoir, au cours de la première guerre d'Illyrie, d'abord servi la reine d'Illyrie, Teuta, puis s'être rangé du côté des Romains grâce auxquels il put régner sur une partie de la côte adriatique, avant de les trahir lors de la seconde guerre d'Illyrie pour s'allier à Philippe V, roi de Macédoine. Démétrios avait déjà noué des liens avec Antigone III Doson, le prédécesseur de Philippe. Défait en 218 par les Romains, Démétrios s'enfuit et trouve refuge en Macédoine, auprès de Philippe V de Macédoine dont il devient le conseiller. Pour Polybe, il est clair que l'influence de Démétrios a inspiré la politique de conquête et d'expansion de Philippe V dont les ambitions conduiront finalement aux guerres de Macédoine, et précipiteront l'effondrement du royaume de Macédoine. Démétrios périt en 214 alors qu'il tente de mener la Macédoine à la conquête de la Messénie (fr.wikipedia.org - Démétrios de Pharos). "prins de pyrates" : pris par les pirates Ce Nicarchus se veut railler des Astrologues & de leurs friuoles predictions; il introduit donc vn homme qui veut faire voile à Rhodes, interrogeant l'Astrologue du succez de la nauigatio: Il respond qu'elle sera heureuse si son nauire est bien calfaté, s'il ne suruient point de tempeste, & finablement s'il n'est point pris de Pirates. Plaisante prediction ! s'il vit il aura de l'age (François Ogier, Jugement et censure du livre de la Doctrine curieuse de Francois Garasse, 1623 - books.google.fr). "Grand pontife" Le grand Pontife, Pontifex Maximus, a la surveillance de tout le culte public, il préside le collège des 15 flamines, dont 3 fort puissants, ceux de Jupiter (flamen dialis) de Mars, de Quirinus. Après eux viennent les 12 Frères Arvales pour le culte de la Terre, les Luperques pour le dieu Pan, les 12 Saliens pour Mars, les trois collèges des Augures, des Quindécemvirs, des Epulons. Il est sûr que les flamines, les Arvales étaient au podium, j'en conclus que les autres de non moindre importance y étaient aussi (Paul Debourg, Le Colisee: discours prononce en l'Eglise Saint-Louis, a Grenoble le 23 Novembre 1905, a la reunion annuelle des Anciens Pelerins Dauphinois de Rome, 1906 - books.google.fr). Lucius Cornelius Lentulus Caudinus est un homme d'État romain, Membre de la branche des Lentuli, de la gens patricienne des Cornelii, il est le fils de Lucius Cornelius Lentulus Caudinus (consul en 275 av. J.-C.) et le frère de Publius Cornelius Lentulus Caudinus (consul en 236 av. J.-C.). De 221 av. J.-C. à 213 av. J.-C., il est pontifex maximus (fr.wikipedia.org - Lucius Cornelius Lentulus Caudinus (consul en -237)). "le rouge" Les magistrats portaient la prétexte ou la toge blanche bordée de pourpre, et quelques-uns d'eux, comme le grand pontife et les triomphateurs, portaient la toge couleur de pourpre et bordée de palmes d'or, que l'on nommait trabée. C'était celle qu'avaient autrefois portée les rois, et que portèrent depuis les empereurs (Louis-Auguste Félix baron de Beaujour, Théorie des gouvernements, Tome 1, 1823 - books.google.fr). La couleur de pourpre étoit d'un rouge trés-foncé, & en même-tems brillant & doux. Pline (HN, Livre IX) le compare à la couleur d'une rose qui tire sur le noir, nigrantis rosæ colore sublucens; ou d'un sang caillé qui tire fur le noir, & dont le rouge brille encore doucement, concreti sanguinis nigricans afpectu,idemque fufpectu refulgens. Il y avoit de la pourpre de plus d'une forte. L'une étoit plus foncée, & tirant sur le violet, mêlé d'un peu de rouge, qui en faisoit le fond. L'autre étoit d'un rouge foncé, mais brillant, comme du sang caillé; & l'autre plus déchargé, à peu pres comme nôtre écarlatte. On vouloit que la pourpre frappât doucement & agréablement la vûë, & d'une maniére moins vive que ne fait l'escarboucle (Augustin Calmet, Dictionnaire historique de la Bible, Tome 3, 1730 - books.google.fr). Si Titus Coruncanius est tué par les pirates illyriens, alors "le rouge" peut le désigner comme grand pontife depuis -253 : cf. quatrain V, 56. «Punique», viens du latin punicus, le pourpre ou le rouge, couleur qui était une des spécialités de Carthage (Chaulveron, Nostradamus et la fin des temps: Deuxième version augmentée, 2017 - books.google.fr). On n'a pas trouvé de Carthaginois pris par des pirates. A part l'auteur latin Térence, né en -193 à Carthage, dont l'enlèvement n'a pas relevé de la raison d'Etat. "rouge"/"punicus" donnerait la couleur générale du quatrain, les guerres puniques, et celle de la toge du grand pontife (pourpre). "L'ire & l'avare" La même année -221, Hannibal, qui succéda à son beau-frère Asdrubal, alors qu'il n'avait pas encore vingt-cinq ans accomplis selon Cornelius Nepos (vie d'Annibal) déclenche la seconde guerre punique en assiégeant Sagonte en Espagne, alliée de Rome (Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine, Collection des Auteurs Latins, traduit par Désiré Nisard, 1851 - books.google.fr). Les Romains l'ont tellement craint et détesté qu'ils n'auraient pas pu lui rendre justice. Tite-Live parle de ses grandes qualités mais il ajoute que ses vices étaient également grands, parmi lesquels il pointe une perfidie «plus grande que la perfidie punique» et une «cruauté inhumaine». Concernant le premier point, il n'y a aucune autre justification que son habilité dans l'utilisation de l'embuscade. Polybe relève seulement qu'il fut accusé de cruauté par les Romains et d'avarice par les Carthaginois. Il eut incontestablement des ennemis amers et sa vie fut une lutte continuelle contre le sort. Pour l'immuabilité des objectifs, la capacité d'organisation et la maîtrise de la science militaire, il n'a peut-être jamais eu d'égal (Encyclopædia Britannica de 1911) (fr.wikipedia.org - Hannibal Barca). Agnosco, torvaque oculos sub fronte minaces, Vagitumque gravem, atque irarum elementa mearum. (Annibal, préoccupé de mille soins, voit toutes ces choses à la hate. Sa première pensée est de soustraire aux dangers de la guerre celle qui partage sa couche, et son fils encore à la mamelle. "Dans ses mâles vagissements, je reconnais le germe des colères paternelles" dit Hannibal de son fils) (Silius Italicus, Guerres puniques, traduit par Désiré Nisard, 1837 - books.google.fr). Hannibal opère en Italie pendant plus de dix années. "commettra" Du verbe latin "committere". Rarement, il a le sens de "livrer complètement une bataille" en particulier dans Tite Live, Livre XXIII, 44, 5 au sujet de la bataille de Nole en -215 entre Annibal et Marcellus. Les habitants de Nole supposaient une feinte du Carthaginois lorsqu'il assiégeait Casilinum (Histoire universelle: depuis le commencement du monde jusqu'à présent, Tome 19, 1780 - books.google.fr). Q. Fabius Maximus, nommé dictateur, s'abstient de tout engagement avec Annibal, pour donner à ses soldats effrayés de tant de revers, le temps de se rassurer, et se contente d'opposer de sages délais à la fougue d'un ennemi fier de ses victoires successives. M. Minucius, son général de cavalerie, profite de son inaction pour le décrier dans l'esprit de l'armée et du peuple, et obtient une autorité égale à celle de son général. Il en vient aux mains avec Annibal dans une position désavantageuse, et près de succomber, est tiré d'un extrême danger par l'arrivée de Fabius. Vaincu par cette générosité, il rentre dans le camp du dictateur, lui donne le titre de père, et ordonne à ses soldats d'en faire autant. Annibal, après avoir dévasté la Campanie, se laisse enfermer par Fabius entre la ville de Casilinum, et le mont Callicula. Pour se tirer de ce mauvais pas, il attache des sarments aux cornes d'une multitude de bœufs, y met le feu, et lâche ces animaux, dont l'aspect met en fuite le détachement romain posté sur le mont Callicula. Au milieu de ces ravages, il affecte d'épargner les terres de Fabius, pour le rendre suspect de trahison (Dureau De Lamalle, Histoire Romaine De Tite-Live, Troisième Décade, Tome 7, 1811 - books.google.fr). Fainct, feint, finto. Fainctise, feintise, dissimulatione (Antoine Oudin, Recherches Italiennes Et Françoises, Tome 2, 1655 - books.google.fr). "grand pontife… armée doublée" En 212 av. J.-C., Publius Licinius Crassus Dives est élu pontifex maximus jusqu'à sa mort, alors que les deux autres candidats, Titus Manlius Torquatus (un patricien) et Quintus Fulvius Flaccus (un plébéien), sont déjà censeurs et plus expérimentés et âgés que lui. Il est le troisième détenteur plébéien de cette haute prêtrise et le restera pendant près de 30 ans, jusqu'à sa mort en -183. En 205 av. J.-C., comme consul, il bloque Hannibal Barca dans le sud de l'Italie (le Bruttium), ce qui n'empêche pas Hannibal de le battre. Étant malade, il demande que soit nommé un dictateur pour poursuivre la guerre. En 204 av. J.-C., il est nommé préfet par le sénat; cette fois-ci, c'est lui qui bat Hannibal (fr.wikipedia.org - Publius Licinius Crassus Dives). Ceterum silentio proximæ noctis profectus inde consul, præmisso nuntio ad P. Licinium proconsulem « ut suas legiones admoveret », copias conjunxit. Ita duo duces, duo exercitus ad Hannibalem redierunt; nec mora dimicandi facta, cum consuli duplicatæ vires, Pœno recens victoria animo esset. DUO DUCES. Deux généraux le consul Sempronius et le proconsul Licinius; duo exercitus, quatre légions. AD HANNIBALEM. Contre Hannibal. CUM. A le sens de quia ou de quoniam; il sert à expliquer pourquoi l'on avait tant de hâte de combattre. DUPLICATE VIRES. Emploi habituel du participe passé pour exprimer une idée abstraite ce fait que ces forces étaient doublées. Le mot doit être pris au pied de la lettre : il avait quatre légions au lieu de deux (René Pichon, Annales de Tite-Live, Livre XXIX, 1895 - books.google.fr). Dans ce quatrain "le rouge" renverrait au premier grand pontife plébéien et le quatrième vers au troisième. Cette interprétation donne une chronologie distendue passant de -228 à -205, en passant par -215 et -212. Acrostiche : PLLA, Pella Pella est une cité antique située en Macédoine-Centrale, en Grèce, surtout connue comme la capitale de l'ancien royaume de Macédoine et le lieu de naissance d'Alexandre le Grand. La municipalité grecque située dans la même localité que la cité antique porte également le nom de Pella. Elle devient ainsi la capitale du royaume de Macédoine à partir du début du IVe siècle av. J.-C. en supplantant Aigéai, et conserve ce rôle à l'époque hellénistique, pour le royaume antigonide. La ville est mise à sac par les Romains en 168 av. J.-C., au terme de la troisième guerre de Macédoine. Le règne d’Antigone II Gonatas représente probablement l’apogée de la ville, celle à laquelle appartiennent la plupart des vestiges dégagés. Elle est mentionnée par la suite à de nombreuses reprises par Polybe et Tite-Live en tant que capitale de Philippe V et de Persée, à l’occasion des guerres macédoniennes. C'est d'ailleurs chez Tite-Live qu’on trouve la seule description de la ville qui nous soit parvenue, à propos du séjour que Paul Émile, le général romain vainqueur de Persée à la bataille de Pydna, fait sous les murs de la ville en 167 av. J.-C. (fr.wikipedia.org - Pella (cité antique)). Typologie Le report de 1884 sur la fourchette pivot -228/-205 donne -2340/-2294. Epoque d'Apophis ou Appopus (d'Eratosthenes ou Phiops d'Eusèbe), roi de Thèbes en Egypte, qui régna 100 ans (Nicolas Lenglet Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'histoire universelle sacrée et prophane, ecclésiastique et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1743, Tome 1, 1744 - books.google.fr). Fabius Maximus (Verrucosus à cause d'une verrue sur la lèvre) Cunctator mourut à l'âge de près de 100 ans en 549 AUC (N. Bouillet, Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane, Tome 1, 1841 - books.google.fr). Titus Coruncanius vécut très âgé. Italie colonialiste L'Italie, qui rêve d'un nouvel Empire romain, se contente de l'Érythrée (1885) et d'un morceau de Somalie (1889). Seule l'Éthiopie sauve provisoirement sa souveraineté. […] En 1896, à Adoua, l'armée italienne est écrasée par les forces de l'empereur d'Éthiopie, Ménélik II (1844-1913) (Philippe Moreau Desfarges, Histoire de l'Europe pour les Nuls, 2013 - books.google.fr). Pour la première fois depuis les guerres puniques, une armée africaine s'imposait face aux légions de l'Occident ! Le glas qui fut sonné dans toutes les églises d'Italie attestait de la vitalité d'une Afrique millénaire. Rome, toutefois, gardait sa colonie d'Érythrée. De part et d'autre de la frontière ainsi tracée par la guerre, une même volonté d'affirmer la souveraineté nouvelle animait l'entourage de Ménélik et celui du gouverneur italien nommé par le gouvernement du roi Umberto Ier. Il fallait qu'un signe tangible existât afin que chacun, qu'il soit érythréen ou italien, sache bien qui était le roi. Il ne pouvait dès lors plus être question qu'une même monnaie ait cours à Addis-Abeba et à Asmara. Le thaler de Marie-Thérèse était devenu un symbole encombrant pour tout le monde. Pour l'Italie, qui venait à peine de se libérer de la tutelle de Vienne, le fait de trouver l'effigie de la Landesmutter et les armes de la maison de Habsbourg sur toutes les pièces de monnaie de sa nouvelle colonie érythréenne avait quelque chose de paradoxal et d'humiliant. Pour Ménélik, qui entendait non seulement affirmer son pouvoir mais aussi fonder un État moderne en Éthiopie, il était essentiel de pouvoir disposer d'une monnaie nationale. On vit ainsi l'Éthiopie et l'Érythrée s'engager dans une réforme monétaire, avec pour buts identiques la démonétisation du MTT. L'opération, toutefois, était plus facile à rêver qu'à réaliser. Monnaie commune aux deux pays, le thaler servait en effet aux échanges, mais était aussi thésaurisé en grande quantité en raison de sa forte teneur en argent. Il fallait donc que les nouveaux numéraires, frappés de part et d'autre de (Philippe Flandrin, Les Thalers d'argent : Histoire d'une monnaie commune, 1996 - books.google.fr). Le Père Sapeto signait une convention avec les frères Ben Aimad, Sultans d'Assab, le 15 novembre 1869, et le territoire entre le Mont Ganga et le cap Sumah devenait propriété de la Compagnie Rubattino. Le 11 mars 1870, le navire de guerre italien Vedetta commandé par le Capitaine de Frégate Ruggiero, arrivait à Assab et le pavillon italien était solennellement hissé sur la station. En mars 1882, la Compagnie Rubattino céda tout le territoire au gouvernement italien et Assab fut déclaré colonie italienne. En 1882, l’amiral Caïmi, installé à Buïfa, au fond de la baie d’Assab, à l’instigation de l’Angleterre, occupent Massawa en 1885. En débarquant l'amiral Caïmi, dans une proclamation, déclare à la population que le gouvernement italien «ami de l'Angleterre de la Turquie et de l'Égypte, lui avait donné l'ordre d'occuper Massaoua». Le 1er janvier 1890, le Roi Humbert 1er officialise le nom de l’Erythrée sur la suggestion de l’écrivain italien Carlo Dossi (secrétaire du Premier Ministre Francesco Crispi), du nom latin pour la mer Rouge mare erythreum (www.erythree.com/italie.html). Aventurier et écrivain légendaire, Henry de Monfreid (1879-1974) a hanté pendant près de quarante ans les rivages de la mer Rouge et de la corne de l'Afrique. Forban. peintre, écrivain, pêcheur de perles, contrebandier, sa vie de flibustier commence en août 1911, alors qu'il s'embarque pour Djibouti, plaque tournante des richesses africaines. Aventurier dans l'âme, Henri de Monfreid a tôt fait d'abandonner le négoce pour la flibuste. A la barre de son boutre, il se fait trafiquant, dirigeant lui-même ses expéditions, partageant la vie ascétique de ses marins. Peu à peu, le haschich remplace les armes : les expéditions l'entraînent de plus en plus loin et donnent parfois lieu à d'épiques poursuites. La mer Rouge dans son ensemble (Egypte, Jordanie, Ethiopie, Erythrée, Arabie Saoudite et Yemen), sont le repaire de pirates v (www.easyvoyage.com - Henri de Monfreid). En 1894 Léon XIII intervient pour tolérer la réception de fonds destinés à la construction d'une église à Asmara en Erythrée italienne. Dans les années 1880, à Bologne, on double les factionnaires, parce que le bruit court que les Internationalistes ont le projet de mettre le feu aux casernes : néanmoins les soldats sont assaillis la nuit. Il va sans dire que l'anniversaire de la Commune y est bruyamment fêté. A Rimini, on arbore le drapeau rouge sur l'arc de Jules-César ; on placarde des manifestes incendiaires ; on roue de coups les gendarmes qui échappent à grand'peine aux furieux, qui les veulent jeter dans la Marecchia. A Ancône, au banquet de la Société «l'Infernale», on hurle : Abbasso Iddio ! et les échos répètent dans les rues épouvantées : «A bas Dieu !» A Osimo, les Fratelli Bandiera maltraitent les étudiants, profèrent des cris de mort contre les prêtres, forcent les portes des filatures, massacrent l'adjoint au maire, et affichent cette proclamation : «Osimo doit être un lac de sang. Il faut ici une République sanguinaire. Nous la ferons !» A Turin, des bandes parcourent les rues aux cris de : «Vive Garibaldi ! Vive Mazzini ! A bas la mouture !» Les étudiants font une ovation au député Cavallotti, irrédentiste expulsé d'Autriche-Hongrie, républicain insulteur de la reine Marguerite. A la Spezzia, des ouvriers de l'arsenal militaire sont surpris en flagrante conspiration. A Rome, au Capitole, on couronne le buste de Mazzini : et des vociférations de : «A bas la Monarchie ! Vive la République !» se font entendre jusqu'aux portes du Quirînal. Pendant ce, on distribue des images représentant une femme féroce : Petroliera ! La Pétroleuse ! (Louis Teste, Léon XIII et le Vatican, 1880). Léon XIII eut la tentation de se réfugier en Autriche en 1881 et en 1889 tant la situation était tendue. Un pape "plébéien" sera le successeur de Léon XIII, Pie X : cf. quatrains V, 56; V, 79. |