Mort de Léon
XIII, son successeur Pie X V, 56 1893 Par le trespas
du tres vieillard Pontife, Sera esleu un
Romain de bon aage : Qu’il sera dict
que le siege debiffe, Et long tiendra
& de picquant ouvrage. Le pape Léon XIII mourut en 1903 à l’âge de 93 ans (« tres vieillard pontife »). Il est le pape du ralliement des catholiques français à la République qui n’avait pas cédé sous les coups de ses adversaires légitimistes, boulangistes et autres. L’encyclique de 1892 provoqua la division des forces conservatrices. La droite constitutionnelle, ralliée, constituée par Albert de Mun devint prépondérante chez les conservateurs. « Tournant capital. Le monarchisme meurt. La droite catholique survit mais devient républicaine [1] ». Lui succède Pie X (1835-1914), né à Riese en Vénétie (« Romain » pour italien), qui gravit tous les degrés de la hiérarchie, vicaire jusqu’à cardinal en 1893. Son intransigeance politique le brouille avec de nombreux Etats : une campagne anti-catholique éclate aux Etats-Unis à cause de la disgrâce de l’évêque libéral J. Ireland et du refus de Pie X de recevoir Théodore Roosevelt ; les relations diplomatiques sont rompues avec la France, en 1905, en raison de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, avec l’Espagne en 1910 etc. (« le siège debiffe » : le Saint-Siège s’affaiblit). Il faut compter aussi avec l’irréligion croissante d’un prolétariat misérable qui « rend l’Eglise, garante de l’ordre établi, responsable de la sujétion économique dans laquelle le maintient le système capitaliste [2]». L’œuvre de Pie X, importante pour l’Eglise (voir quatrain V, 79), favorisera l’ « intégrisme » catholique par la condamnation des modernistes et des démocrates-chrétiens : excommunication du prêtre Romolo Murri, fondateur de l’œuvre du Congrès et de la Ligue démocratique nationale ; condamnation des journaux « La Justice sociale » de l’abbé Naudet et de « La vie catholique » de l’abbé Dabry ; condamnation du Sillon de Marc Sangnier [3] (« picquant ouvrage » : œuvre blessante). |