Guerre d'indépendance turque

Guerre d'indépendance turque

 

V, 95

 

1921-1922

 

Nautique rame invitera les ombres,

Du grand Empire, lors viendra conciter :

La mer Ægée des lignes, les encombres,

Empeschant l'onde Tyrrene de floter.

 

"encombres" d'encombre : obstacle, embarras, difficulté d'ordre matériel ou moral. Ca 1165 «malheur» (B. de Ste-Maure, Troie, 13385 ds T.-L.); 1512 «gêne» (Lemaire de Belges, Epistre du roy a Hector de Troye, III, 82 ds Hug.) (www.cnrtl.fr).

 

"ombres" : du latin "umbra", ombre, secours (Gaffiot).

 

"Tyrrene" : du latin "tyrrhenus", étrusque, peuple installé en Italie (Gaffiot).

 

"conciter" : du latin "concito", pousser, exciter : d'où "concitata navem remis" chez Tite Live (Histoire romaine, XXXVII, 11, 10) : vaisseau poussé à force de rames (Gaffiot).

 

Tite Live utilise cette locution dans un combat qui oppose Pausistrate, général rhodien, à Polyxénidas autre Rhodien passé au service d'Antiochois III, "empereur" séleucide (fr.wikipedia.org - Antiochos III, A Dictionary of Greek and Roman biography and mythology, William Smith, Ed. - www.perseus.tufts.edu).

 

A force de rames

 

Pausistrate, qui était loin de s'attendre à cet événement, hésite d'abord ; mais bientôt il se remet de son trouble, et prend son parti en vieux guerrier. Persuadé qu'il repoussera plus aisément l'ennemi par terre que par mer, il conduit deux corps de troupes au double promontoire dont les deux saillies forment le port, dans l'espoir de repousser facilement l'attaque par des traits lancés des deux côtés; mais l'apparition de Nicandre du côté de la terre ayant promptement dérangé ce plan, il change subitement de résolution et fait embarquer tout son monde. Alors une extrême frayeur s'empare également des soldats et des marins; ils se précipitent à bord des vaisseaux comme des fuyards, en se voyant cernés à la fois du côté de la mer et du côté de la terre. Pausistrate, convaincu qu'il ne reste d'autre moyen de salut que de s'ouvrir un passage à l'entrée du port et de gagner la pleine mer, ne voit pas plus tôt les siens rembarqués qu'il leur ordonne de le suivre ; il s'avança le premier, en faisant force de rames (concitata nave remis), vers l'ouverture du port. Il était sur le point de la franchir, lorsque Polyxénidas l'entoure avec trois quinquérèmes. Son vaisseau, percé de coups d'éperons, est coulé à fond ; ceux qui le montaient sont accablés de traits, et Pausistrate lui-même est tué tandis qu'il combattait vaillamment (Oeuvres complètes de Tite-Live, Volume 5, 1861 - books.google.fr).

 

Lorsque le Roi Séleucide Antiochos III Mégas ("Le Grand", 223-187) arriva au pouvoir, en 223 av.J.C., après la mort de son père Séleucos II Kallinikos (ou Callinicus ou Kallémies "Le victorieux" 246-225), il hérita un Empire qui fut tout sauf stable. Très vaste, il fut très rapidement sujet à de nombreuses révoltes qui apparurent lors de son règne.

 

Antiochos III décida de s'occuper en premier lieu de l'Égypte et reconquit certaines villes Ptolémaïques, notamment Séleucie de Piérie et Tyr. Cependant, la "contre-offensive" du Roi Ptolémée IV Philopatôr (222-204) fut fatale pour Antiochos III. En effet, battu à la bataille de Raphia (Juin 217), ce dernier dut se retirer dans ses frontières. 13 ans après la défaite de Raphia, Antiochos III eut finalement l'occasion de pouvoir se venger contre la maison des Ptolémée. Antiochos III profita de l'anarchie suite à la mort de Ptolémée IV Philopatôr en 204, et réussit à conquérir la Phénicie, la Syrie, la Palestine et la Judée, alors sous possession Ptolémaïque. Ainsi, il put reconquérir toutes les terres perdues dans le passé, tout en élargissant son Empire. En 192, l'intérêt du Roi Séleucide se tourna de nouveau vers l'Asie Mineure et sur tous les territoires qui se trouvaient au-delà, comme la Grèce. Motivé à la fois par le soutient des Étoliens (voir Causes Troisième Guerres Macédonienne), mais aussi par Hannibal Barca (Général Carthaginois, 247-183) qui s'était réfugié à la cour d'Antiochos III. En effet, en 191 l'armée Romaine, menée par Manius Acilius Glabrio (Consul en 191), réussit à battre celle des Séleucides, qui s'était placée au passage des Thermopyles.

 

Maintenant qu'il avait abandonné la Grèce, le Roi Séleucide espérait pouvoir signer une paix rapide avec Rome. Mais il se trompait vu que la "machinerie de la politique militaire Romaine" était déjà en marche. En effet, en 190 tandis que Glabrio s'occupait de punir les Étoliens pour leur désobéissance, en mer Égée eurent lieu plusieurs batailles navales. La flotte Séleucide, commandée par le Général et Amiral Polyxénidas et par Hannibal Barca, eut à faire face à la puissante flotte Romaine, commandée par le Préteur Caius Livius Salinator, puis par Lucius Aemilius Regillus, soutenue par ses alliés de Pergame, Rhodes et toutes les autres villes portuaires prêtes à l'aider. Les deux camps réussirent à obtenir des victoires (parfois petites, parfois grandes), mais finalement ce fut Rome qui eut le dessus, lui permettant ainsi d'obtenir un contrôle majeur en mer Égée (antikforever.com).

 

Ombre

 

Et si l'on a pu affirmer, à juste titre, «qu'entre la mort de Séleucos Ier (281) et l'avènement d'Antiochos III, en 223, l'histoire de l'Empire séleucide n'est que celle de son démembrement», c'est tout simplement parce que, intrus, et sans racines en Iran, ils étaient condamnés à disparaître. La longévité même de leur dynastie ne peut rien contre cette évidence. Première grande entreprise coloniale européenne en Asie, celle des Macédoniens finit piteusement sous la forme d'un royaume fantôme de Syrie, qui s'évanouit sans aisser de traces ni susciter de regrets, aussitôt que l'ombre de la puissance romaine se projeta sur elle (Amir Mehdi Badi, Les Grecs et les barbares: l'instrusion de Rome en Asie et ses conséquences. D'Alexandre à Mithridate, 1991 - books.google.fr).

 

Tyrrhènes

 

En 193, Alexandre, le ministre acarnanien d'Antiochos, proposa au roi d'envahir la Grèce avec l'appui, contre les Achéens, des Étoliens et de Nabis de Sparte, en se ménageant l'alliance de Philippe V. Ce projet est assez proche de celui proposé par le Barcide au roi séleucide après son arrivée à la cour de celui-ci : à la tête d'une force armée et navale relativement modeste, fournie par le roi, il se faisait fort d'entraîner Carthage dans une guerre de revanche contre Rome et, avec l'aide des Cisalpins et des Étrusques révoltés, de prendre Rome en tenaille par un débarquement en Italie du Sud, pendant qu'Antiochos, envahissant la Grèce, y immobiliserait une partie des forces romaines. Ce plan hardi, bien dans la manière d'Hannibal, n'avait cependant rien de chimérique et il n'y a pas de raison péremptoire de douter de son authenticité. Les alliés étoliens d'Antiochos faisaient valoir de leur côté la formidable puissance que rassemblerait la coalition d'Antiochos III, devenu beau-père du souverain lagide et et d'Ariarathe de Cappadoce, avec Philippe V et Nabis de Sparte. C'eût été l'empire d'Alexandre reconstitué ! On sait qu'Antiochos repoussa le projet de son ministre comme celui d'Hannibal. Ne nourrissait-il pas encore d'intentions belliqueuses à l'égard de Rome ? Ou se fiait-il à ses seules forces, soutenant contre Philippe V le beau-père d'Amynandros d'Athamanie174 et manipulant peut-être, à Rome et en Egypte, une «cinquième colonne» formée de sectateurs de Dionysos ? Rome préféra prendre les devants (Paul M. Martin, L'idée de royauté à Rome: Haine de la royauté et séductions monarchiques (du IVe siècle av. J.-C. au principat augustéen), 1982 - books.google.fr).

 

Dans le Nord, où nous entendons parler également t depuis le IVe s, av. J.-C, de tentatives révolutionnaires (Arezzo), la classe dirigeante, après les émeutes de 196-186, a élaboré un mécanisme d'intégration, attesté par l'archéologie et surtout par l'onomastique, qui apaisa ou absorba les contrastes de classe complètement ou presque : ce n'est pas par hasard que dans cette zone nous avons une foule d'attestations de etera/eteri* comme à Perusia, ou de lautn eteri toujours à Perusia. La différence de comportement des classes dirigeantes apparaît évidente et sans équivoque et, également dans la caractérisation générale de tout le monde étrusque, comme un système fondé sur un fort lien de dépendance entre aristocratie et masses paysannes et urbaines demi-libres, une servitus au sens large plutôt qu'une clientela. Le Sud, où le phénomène urbain s'est développé d'une manière précoce et étendue, a résolu la contradiction du système, d'une façon totalement différente de celle du Nord, qui était plus archaïque, mais aussi plus stable (Mario Torelli, Pour une histoire de l'esclavage en Étrurie. In: Actes du colloque 1973 sur l'esclavage. Besançon 2-3 mai 1973. Besançon : Presses Universitaires de Franche-Comté, 1976 - www.persee.fr).

 

Les mentions des Tyrrhènes et de la Tyrrhénie sont assez limitées dans les fragments de Posidonios ; elles offrent toutefois un éventail assez large des informations qui circulent dans les sources antiques sur les Étrusques et recoupent les diverses images que se faisaient d'eux les anciens. [...] Le discours général sur les Tyrrhènes pourrait ici se nourrir de réalités précises de l'Étrurie romaine, non pas de cette Étrurie méridionale et côtière déjà soumise à une économie esclavagiste prépondérante, comme à Settefinestre, mais de l'Étrurie du Nord où ces classes de clients (d'individus dépendants) et d'hommes libres ont probablement existé plus longtemps. [...] C'est peut-être ce type de population que représentent les servi révoltés que le préteur M. Acilius écrase en 196 (Tite-Live, XXXIII, 36). Mais, à l'époque de Posidonios et plus précisément de sa venue à Rome comme ambassadeur de Rhodes auprès de Marius en 87, c'est dans un contexte de tensions sociales liées aux problèmes agraires qu'il a pu prendre connaissance de tels éléments de la société étrusque (Yves Liébert, Regards sur la truphè étrusque, 2006 - books.google.fr, Monique Dondin-Payre, Exercice du pouvoir et continuité gentilice. Les Acilii Glabriones du IIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle ap. J.-C., École Française de Rome, 1993 - www.persee.fr).

 

Typologie

 

Si l'on reporte 1922 sur la date pivot -190 on obtient -4224 soit l'an du monde 476 selon la date de création du monde fixée à -4700 dans le comput samaritain (cf. quatrain X, 91).

 

L'an du monde 466, est né Iared de Malaleel, selon la bible :

 

Et Iared ayant vescu cent soixante-deux ans engendra Henoch : Et Iared apres qu'il eut engendré Henoch vescut huit cens ans (Jacques d'Auzoles de la Peyre, La Saincte Chronologie du monde divisee en deux parties, 1632 - books.google.fr).

 

Jard ou Jared Ben Mahalail, Jared le Patriarche, fils de Malaleel, & pere de Henoch. Les Musulmans disent que ce fut de son temps que commença l'Idolatrie & se répandit si universellement sur la terre qu’il ne se trouva du tems de Noë que 80 personnes qui fussent demeurées fidelles à Dieu ; car c’est un pareil nombre de gens qu'ils prétendent avoir été sauvez du deluge, contre la foy de l'Ecriture sainte qui n'en marque que huit. Les mêmes Musulmans font plusieurs contes fabuleux au sujet du Patriarche Jared. Ils disent qu'il gouvernoit le monde dont il étoit Monarque absolu, par la vertu d’un anneau qu’il portoit, lequel vint enfuite par succession entre les mains de Salomon qui eut le même pouvoir que Jared sur les hommes, & sur les demons. Jared, selon eux, après avoir combattu contre Sathan le Prince des Demons, le fit son prisonnier, & le mena enchaîné, par tout où il alloit, à sa suite. Cette fable peut avoir été inventée au sujet de l'Idolatrie naissante à laquelle ce Patriarche s’opposa de toutes ses forces.

 

Tarikh roumi est l'ère grecque ou ère des Séleucides qui commence en -310. Abtahasch est le nom donné par les Arabes à Antiochos fils de Séleucos, qu'il faudrait lire Antakhasch (Barthélemy d'Herbelot, Bibliotheque Orientale ou Dictionaire Universel contenant generalement Tout ce qui regarde la connoissance des Peuples de l'Orient, 1697 - books.google.fr).

 

Séleucos, fondateur de la dynastie séleucide et compagnon d'Alexandre le Grand, serait le fils d'Apollon qui aurait donné à sa mère une bague gravée d'une ancre, motif qui se retrouve marquée sur la cuisse des Séleucides. Cette histoire est transmise par Justin, XV, 4, 29) (Georges Le Rider, François de Callatay, Les Séleucides et les Ptolémées: L'héritage monétaire et financier d'Alexandre le Grand, 2017 - books.google.fr).

 

En tout premier lieu, Trogue-PompĂ©e insiste sur l'origine divine de SĂ©leucos en Ă©voquant le songe de Laodice, sa mère, qui aurait vu Apollon s'unir Ă  elle. Le second thème qui parcourt les rĂ©cits sur la mise en place du pouvoir de SĂ©leucos est celui de l'apparition des symboles qui devaient devenir les symboles sĂ©leucides : l'ancre et l'anneau. Selon Trogue-PompĂ©e, l'anneau portant l'ancre fut offert Ă  Laodice par Apollon. Au dĂ©part de la campagne orientale d'Alexandre, Laodice aurait confiĂ© l'anneau Ă  SĂ©leucos en lui rĂ©vĂ©lant son origine divine. Le mĂŞme symbole apparaĂ®t Ă©galement chez Appien pour qui Laodice aurait trouvĂ© un anneau qu'un songe lui avait demandĂ© de confier Ă  son fils. Ce dernier devait devenir roi Ă  l'endroit oĂą il le perdrait et, si l'on en croit le rĂ©cit, SĂ©leucos l'aurait perdu prĂ©cisĂ©ment près de l'Euphrate. Plus loin, Appien Ă©voque un Ă©pisode qu'il situe lors du retour d'Alexandre Ă  Babylone : SĂ©leucos aurait trĂ©buchĂ© contre une pierre sur laquelle Ă©tait gravĂ©e une ancre. Au-delĂ  des divergences soulignĂ©es par G. Marasco, les thèmes dĂ©veloppĂ©s par les deux rĂ©cits sont identiques et insistent nettement sur l'association entre SĂ©leucos, l'anneau et l'ancre, symboles emblĂ©matiques du pouvoir sĂ©leucide. Les rĂ©cits du retour de SĂ©leucos Ă  Babylone en 312 ou ceux qui rapportent un passage de SĂ©leucos dans la rĂ©gion dĂ©veloppent un troisième thème : l'hĂ©ritage par SĂ©leucos du pouvoir et de l'empire d'Alexandre (Laurent Capdetrey, Le pouvoir sĂ©leucide: Territoire, administration, finances d'un royaume hellĂ©nistique (312-129 av. J.-C.), 2015 - books.google.fr).

 

Khatem

 

Voici, transcrits à l'aide d'un interprète, quelques extraits de la causerie improvisée avec l'imam Abdallah : "La laïcité imposée par l'Etat turc ? Une abomination, un attentat contre l'islam... Kemal Atatûrk, en supprimant le califat en 1924, a commis un crime majeur à l'égard de la communauté islamique. Et comme il a fait ses études à l'académie militaire de Toulouse, il a ramené en Turquie les coutumes de l'Occident. Quelle honte de remplacer l'alphabet arabe par l'alphabet latin, le turban par le chapeau et la charia... par le Code suisse ! Oui, le Code suisse ! Il a singé l'Occident en foulant aux pieds les valeurs sacrées de l'islam! Comment a-t-il pu ignorer que l'islam est une religion destinée à l'humanité entière, la voie unique pour le salut du genre humain, le seul code d'accès direct à la vérité !" Cette conviction est largement partagée... en Angleterre, par Kalim Siddiqui, 64 ans, le très turbulent fondateur, en 1983, de l'Institut musulman de Londres, bastion de l'intégrisme sur le sol britannique. "Après des siècles de sommeil, dit-il, l'islam est à nouveau en marche. Dans les décennies à venir, la révolution islamique, tel un torrent irréversible, va emporter tout sur son passage et libérer enfin les peuples de l'oppression coloniale... L'Occident dépravé ne retrouvera la lumière qu'en embrassant à son tour la religion de notre Très Saint Prophète Mahomet. Après Moïse, après Jésus, il est venu accomplir enfin la révélation divine dans sa totalité. C'est pourquoi on l'appelle "le sceau des prophètes" (Khatem Al an'bia)" (Philippe Aziz, Alix Ducret, Les kamikazes d'Allah: étude historique, 2002 - books.google.fr).

 

khatem : anneau, cachet, sceau, bague (Dictionnaire Turc-Français: avec la prononciation figurée, Tome 1, 1863 - books.google.fr).

 

Dans son agonie, la maison des Ottomans risque d'entraîner dans sa chute le peuple turc. Comme les Arabes, les Serbes, les Bulgares, les Turcs ont été victimes du cosmopolitisme. Leur culture originale s'est retrouvée pendant dix siècles ensevelie sous l'universalisme islamique. Aussi est-il temps pour les Turcs d'accéder au stade moderne de l'existence politique : l'État-nation. Kemal mène deux guerres parallèles. En premier lieu, il s'agit de se libérer des chaînes du traité de Sèvres et de mettre fin à l'occupation de l'Anatolie par les Européens, dans un second temps de chasser les autorités ottomanes collaboratrices. [...] Le pays libéré, Kemal proclame le République en 1923. Un an plus tard, il met fin au califat. Le nouvel État turc ne pouvait continuer à être le dépositaire d'une légitimité autre que nationale. [...] La disparition de l'ancien idéal impérial a fermé l'horizon islamique. À nouvel avenir, nouveau passé. C'est vers les profondeurs de l'Asie centrale que se tournent les regards des historiens turcs. Les «thèses d'histoire» mettent en valeur le passé antéislamique des Turcs d'Asie. Zia Gök Alp initiateur du mouvement turquiste, justifie les réformes kémalistes en s'appuyant sur la culture des steppes : «Une des raisons pour laquelle les anciens Turcs étaient féministes provient de leur chamanisme. Le chamanisme des anciens Turcs avait comme base et point d'appui le pouvoir métaphysique attribué à la femme.» (Tancrède Josseran, Frédéric Pichon, Florian Louis, Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord: Du Maroc à l'Iran, 2018 - books.google.fr).

 

Empire ottoman

 

Tout au long du premier conflit mondial, de nombreux accords secrets (et souvent contradictoires) sont signĂ©s entre les pays de la Triple-Entente dans le but de diviser l'Empire ottoman et de se rĂ©partir ses dĂ©pouilles. Ă€ plusieurs reprises, la Grèce se voit ainsi promettre des territoires qui sont en mĂŞme temps accordĂ©s Ă  d'autres pays vainqueurs. Ainsi, les accords de Saint-Jean-de-Maurienne, signĂ©s le 26 avril 1917 par la Grande-Bretagne, la France et l'Italie, concèdent Ă  cette dernière une vaste zone d'influence incluant la rĂ©gion de Smyrne, pourtant revendiquĂ©e par la Grèce. Parallèlement, les pays de l'Entente, et en particulier le Royaume-Uni, promettent Ă  Athènes d'importantes compensations territoriales en Ă©change de son entrĂ©e en guerre Ă  leurs cĂ´tĂ©s : la Thrace orientale, la rĂ©gion de Smyrne et les Ă®les d'Imbros (Gökçeada) et Tenedos (Bozcaada), oĂą une part substantielle de la population est encore hellĂ©nophone au dĂ©but du XXe siècle.

 

À l'origine, les révolutionnaires turcs ne bénéficient que de l'aide soviétique, et cela en échange de la cession de la région de Batum.

 

Dans la seconde phase du conflit, les révolutionnaires turcs reçoivent une importante assistance militaire de la part de l'Italie et de la France, qui considèrent de plus en plus la Grèce comme une cliente de la Grande-Bretagne. Les Italiens sont furieux d'avoir perdu leur mandat sur la région de Smyrne au profit du royaume hellène et ils utilisent donc leur base d'Antalya pour armer et entraîner les troupes de Mustafa Kemal contre les Grecs.

 

L'armistice de Moudanya est conclu le 11 octobre 1922. Les Alliés (autrement dit le Royaume-Uni, la France et l'Italie) gardent le contrôle de la Thrace orientale et du Bosphore. Les Grecs sont donc évacués de ces régions. Suit le traité de Lausanne, dont un des points importants est un échange de populations civiles qui concerne environ 1300000 Grecs de Turquie contre 385000 Turcs de Grèce). La majorité des Grecs orthodoxes qui sont alors déplacés s'installent en Attique, en Thrace occidentale et en Macédoine (fr.wikipedia.org - Guerre gréco-turque (1919-1922)).

 

Le "grand empire" serait ici l'empire ottoman qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il était au temps de son apogée.

 

Constantinople tombée aux mains des Ottomans, le Conquérant, qui se posait en héritier du basileus, s'empara d'abord des îles byzantines de Méditerranée orientale, puis convoita les possessions vénitiennes. Deux guerres successives (1463-1479 et 1499-1503) arrachèrent à la Sérénissime quelques-uns de ses plus beaux fleurons dans l'Adriatique (comme Durazzo) et en mer Egée, notamment la grande île d'Eubée alias Nègrepont, bastion vénitien et le plus important de ses comptoirs. Chypre et la Crète arboraient encore la bannière de Saint-Marc. Ces succès, Mehmed II les devait à la flotte qu'il avait su créer. La quarantaine de navires dont il disposait à son avènement s'était transformée en trois cents bateaux «gros et petits» pour prendre la capitale byzantine et le sultan s'efforça, avec des résultats inégaux, de maintenir son effort dans ses expéditions navales contre Venise. En 1470, devant l'île d'Imbros, la flotte turque semblait «comme une forêt» et trois cents, voire quatre cent cinquante navires, selon les sources, furent mobilisés pour prendre Nègrepont. Les galères turques sortaient alors de l'arsenal de Gallipoli, des mains d'ouvriers grecs qui, après la prise de la ville par les Ottomans, avaient été contraints de demeurer sur place et de travailler à la construction des navires du sultan. La marine ottomane remporta en 1475 de beaux succès contre les Génois dans la lointaine Crimée (à Caffa) et en mer d'Azov (à Tana), mais échoua devant Rhodes cinq ans plus tard et ne réussit pas à se maintenir à Otrante. [...] Si Mehmed II et son successeur Bayezid II en avaient jeté les bases, c'est à Sélim Ier (1512-1520) que revient la véritable création de l'arsenal d'Istanbul, établissement moderne capable de fournir à l'empire une flotte de guerre aux effectifs presque constants, de réparer les bâtiments et de fabriquer armes et munitions : plus proche du palais impérial, donc mieux surveillé que Gallipoli aux faibles capacités, il fut créé en 1515 à Galata. [...] Au temps de Soliman, l'arsenal fut agrandi par le grand vizir Kassïm pacha qui donna son nom au quartier. Etendu sur deux kilomètres et demi, il occupait un espace assez vaste pour abriter cent vingt-trois docks permettant la construction de deux cents galères (Jean François Solnon, Le turban et la stambouline: l'Empire ottoman et l'Europe, XIVe-XXe siècle, affrontement et fascination réciproques, 2009 - books.google.fr).

 

Depuis le XVIIIe siècle, l'Empire ottoman n'était plus que le fantôme de ce qu'il fut jadis. Ce fantôme s'évanouissait devant la réalité brutalement imposée par son écroulement militaire et faisait place à une puissance restreinte, mais réelle, à la Turquie proprement dite : l'Anatolie. Celle-là se maintint vaillamment et le Turc, au milieu des décombres du vaste Empire qu'il forgea jadis, demeure debout, toujours décidé à défendre son honneur et son existence (Mahmut Muhtar Pasa, Pasa Mahmud Muhtar, La Turquie, l'Allemagne et l'Europe: depuis le Traité de Berlin jusqu'à la guerre mondiale, 1924 - books.google.fr).

 

Encombres et Saint-Jean-de-Maurienne

 

Entre la Tarentaise et la Maurienne, le col des Encombres permet la liaison entre les deux vallées, à partir de Montdenis jusqu'à Saint-Jean-de-Belleville. D'autre part, les bracelets de Saint-Jean-de-Belleville se rapprochent pour la plupart de  ceux du groupe de Maurienne, ce qui impliquerait une colonisation de la Tarentaise à partir de Saint-Jean-de-Belleville et de la Maurienne, ainsi qu'une fréquentation du col du Petit-Saint-Bernard, au Ve siècle av. J.C., c'est-à-dire plus tardive que celle des cols voisins du Mont-Cenis (Marie-Pierre Willigens, L'âge du fer en Savoie et Haute-Savoie, Les Alpes à l'âge du fer: actes du Xe colloque sur l'âge du fer tenu à Yenne-Chambéry, 1991 - books.google.fr).

 

Le Grand Perron des Encombres est un sommet bien visible depuis la vallée de la Maurienne. Il domine tout le secteur des Encombres et offre un panorama sur tous les grands sommets. Le massif se situe en rive droite de l'Arc, au niveau de Saint Michel de Maurienne (au sud du massif)  et Saint Jean de Maurienne (à l'ouest). Le col des Encombres permet de relier les vallées de l'arc et de l'isère. Il était autrefois un haut lieu de passage pour le ravitaillement de la Maurienne en sel et en fromage. Il a été également utilisé miltairement lors des combats entre les armées Française et Sarde de 1793 (www.cafannecy.fr).

 

Guerre d’indépendance turque

 

La guerre d’indĂ©pendance turque est le nom donnĂ© aux conflits qui se dĂ©roulèrent en Turquie du 19 mai 1919 au 11 octobre 1922, date de la signature de l'armistice : guerre civile turque puis conflits franco-turc, armĂ©no-turc et grĂ©co-turc, qui opposèrent la rĂ©sistance nationaliste turque menĂ©e par Mustafa Kemal aux puissances alliĂ©es victorieuses de l'Empire ottoman Ă  la suite de la Première Guerre mondiale, et Ă  l'armĂ©e du sultan ottoman. Par leur dĂ©termination et leurs victoires face aux Grecs et aux ArmĂ©niens, les armĂ©es kĂ©malistes contraignirent les AlliĂ©s Ă  une rĂ©vision du traitĂ© de Sèvres et Ă  une renĂ©gociation Ă  travers le traitĂ© de Lausanne qui s'y substituera en juillet 1923. La guerre d'IndĂ©pendance aura pour consĂ©quence de provoquer la chute du sultanat turc et du système ottoman antĂ©rieur, lequel sera remplacĂ© par la RĂ©publique de Turquie. Ce changement radical de rĂ©gime, largement prĂ©parĂ© par le gouvernement des Jeunes-Turcs des annĂ©es 1908 et suivantes, sera le point d'orgue d'un processus rĂ©volutionnaire connu dans les annĂ©es qui suivront sous le terme de kĂ©malisme.

 

Par le TraitĂ© de Sèvres de 1920, des zones d'influence sont Ă©galement octroyĂ©es aux Français, la Cilicie, jusqu'au nord, bien au-delĂ  de Sivas ; aux Italiens, la ville d'Antalya et toute la rĂ©gion avoisinante, ainsi que le DodĂ©canèse et une zone d'influence allant de Bursa Ă  Kayseri, en passant par Afyonkarahisar ; aux Grecs, la ville de Smyrne et l'Ouest de l'Anatolie, la Thrace orientale (qui comprend Andrinople et Gallipoli) jusqu'Ă  la Maritsa et les Ă®les.

 

Le sultan Mehmed VI voyant son autorité s'effriter, met à prix la tête de Mustafa Kemal, dont la popularité ne cesse de grandir en raison de son refus intransigeant de ce traité. Dès lors, Kemal considère le sultan comme une marionnette des Alliés et propose l'abolition du régime monarchique. Les nouveaux députés élus lors d'un scrutin organisé par Kemal se réunissent à Ankara et le 23 avril 1920, un nouveau pas vers la création de la république de Turquie est accompli avec la fondation de la Grande assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi). Le 29 avril 1920, un Comité exécutif est élu. Ce comité déclare que le nouveau parlement est le gouvernement légal et provisoire du pays. Celui-ci refuse alors catégoriquement les clauses du traité de Sèvres. Menacé, le sultan signe avec les Alliés un accord secret plaçant l'Empire ottoman tout entier sous mandat britannique et stipulant que le sultanat «met la puissance morale et spirituelle du Califat au service du Royaume-Uni dans tous les pays musulmans où s'exerce son influence.»

 

Au début, les nationalistes essuient plusieurs défaites. Mais à mesure que les clauses du traité de Sèvres, signé l'été 1920 et qui consacre le dépècement de l'Empire, sont connues (et aussi à mesure que les armées alliées et les Commissions de contrôle prennent position dans le pays), le gouvernement du sultan perd le soutien des Turcs qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les nationalistes. Le mouvement s'inverse, et les soldats de l'Armée du Calife décident l'arrêt des combats. Mustafa Kemal amnistie tout militaire qui se joindrait (ou qui reviendrait) à lui, charge ses généraux d'organiser la défense nationale et constitue un gouvernement de «salut public». L'Armée du Calife se désagrège d'elle-même et l'on assiste dans certaines unités à des violences où des chefs se font égorger par leurs propres hommes qui estiment avoir été trahis. Début septembre 1920, elle a pratiquement disparu, sauf à Izmit où elle sert de couverture à la garnison britannique. La désagrégation de l'Armée du Calife réduit à néant le pouvoir du sultan en Turquie, met fin à la guerre civile et inaugure les débuts de la guerre d'indépendance contre les troupes d'occupation (fr.wikipedia.org - Guerre d'indépendance turque).

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