Emancipation de l’Irlande

Emancipation de l’Irlande

 

V, 93

 

1920-1921

 

Sous le terroir du rond globe lunaire,

Lors que sera dominateur Mercure :

L’Isle d’Ecosse fera un luminaire,

Qui les Anglois mettra Ă  desconfiture.

 

Chronocratorie de Mercure

 

La doctrine exprimée pour la première fois au XIIe siècle dans le Liber rationum d'Abraham Avenezra établit sept archanges (Gaffiel, Satkiel, Samael, Michael, Annael, Raphael, Gabriel), gouverneurs des sept corps célestes (Saturne, Jupiter , Mars, Soleil, Vénus, Mercure et Lune), régnent sur sept périodes de 354 jours et 4 mois, dans l'ordre inverse des jours de la semaine : Saturne, Vénus, Jupiter, Mercure, Mars, Lune, Soleil. Le point de départ de ce système de chronocratories (dominations des planètes sur le temps) fut assigné par les auteurs chrétiens à 5200 avant J.-Chr., date de la Création selon le système d'Eusèbe de Césarée, popularisé par la traduction Jérôme. On attendait ainsi la fin d'une chronocratorie de Mars et le début d'une chronocratorie de la Lune dans les années 1533 ; le règne de la Lune allait s'étendre jusque vers 1887, suivi du règne du Soleil et, à la fin, du règne de Saturne (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties de Nostradamus (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

 

Ce qui fait que la chronocratorie de Mercure commence vers 825 et se termine vers 1179.

 

L'île d'Ecosse

 

Au troisième vers l’Ecosse est prĂ©sentĂ©e comme une Ă®le, ce qu’elle n’est pas. Aussi on peut interprĂ©ter « L’Isle d’Ecosse Â» comme l’île des Scots qui constituent une branche des Goidels dont l’origine est irlandaise. Le quatrain porterait ainsi sur l’Irlande.

 

Le nom étranger de l'actuelle Ecosse était Calédonie, son nom national Alba, Albania; le transfert du nom Scotie, Ecosse sur la pointe nord de l'Ile orientale ne s'est effectué qu'au XIe siècle; la première immigration de Scots irlandais en Ecosse devrait se situer au milieu du IIIe siècle. Ammianus Marcellinus en fait état en 360. Elle se fit par la voie maritime la plus courte, entre Antrim et la presque île de Kintyre; Nennius évoque encore expressément le fait que les Bretons, qui jadis occupaient tout le bas pays écossais jusqu'aux rivières Clyde et Forth, auraient été attaqués de l'ouest par les Scots, du nord, par les Pictes (Jean Pierre Carasso, La Rumeur irlandaise, 1970 - books.google.fr).

 

Autrefois l'Irlande s'appelloit Ecosse, les Scots, ou Ecossois, peuples de cette Isle, étant venus s'établir dans la partie septentrionale de l'Isle Britannique, ils donnerent à ce pays le nom de petite Ecosse, pour la distinguer de l'Irlande, qu'ils appellèrent Grande Ecosse (Dictionnaire universel françois et latin, Tome 2, 1721 - books.google.fr).

 

Bataille de Thurles

 

It was Ruaidri (d. 1198) who assumed kingship when his father Tairrdelbach died in 1156. After some struggles he was inaugurated king of Ireland in Dublin in 1166. Like his father before him, he celebrated the Óenach Tailten (the fair of Tailtiu, in 1168, the last occasion it was held). He was a patron of learning and endowed Armagh with an annual income for the teaching of scholars from both Ireland and Scotland. During his reign, Diarmait Mac Murchada went into exile and sought protection from overseas, thus triggering the Anglo-Norman invasion of Ireland. When King Henry II came to Ireland in 1171, Ruaidrí refused to submit. He defeated Strongbow [Richard de Clare] at Thurles (octobre 1174), invaded Meath and ravaged Munster, and was in a very strong position in 1175 when he signed the Treaty of Windsor with Henry. In the treaty Ireland was divided into a zone - comprising the lands already overrun by the invaders - under the direct control of the English king's delegate in Ireland, and one under the rule of Ruaidrí. The Treaty proved impossible to maintain and was soon abandoned, however. Ruaidrí suffered from several rebellions by his sons. His son Conchobar Máenmaige (1183–1189) made a bid for the kingship, and Ruaidrí finally retired to the monastery of Cong in 1183, leaving his son king of Connacht. When the latter died, Ruaidrí left the monastery, but was unable to resume the kingship, which was taken by his grandson, Cathal Carrach son of Conchobar Máenmaige (1189–1202). Ruaidrí died in 1198 and was buried at Cong, which had been refounded by his father Tairrdelbach and where Ruaidrí himself had built a new monastery. In 1207 his bones were disinterred and he was reburied in Clonmacnoise, where his father, who had made rich gifts to the monastery, was also buried (Sean Duffy, Medieval Ireland: An Encyclopedia, 2005 - books.google.fr, en.wikipedia.org - Battle of Thurles).

 

Après la bataille de Thurles où les Anglo-Normands avaient été défaits par le roi de Munster allié à l'ard-ri Rory O'Gonnor (Rory An Ruaichu O'Connor), le traité de Windsor (6 octobre 1175) abandonnait à ce dernier la principauté de Connaught sous la suzeraineté du Plantagenet et la royauté suprême des régions où les Anglais n'avaient point pénétré. Ainsi s'établissait un modus vivendi où les deux dominations, la celtique favorable à l'indépendance effective des princes, et l'anglo-normande, étaient appelées à cohabiter. Henri II, pour sa part, tentait d'organiser sa nouvelle conquête tout en la défendant contre les insoumis : sur son ordre, le comte de Chester partit en Irlande pour combattre les chefs rebelles. Après la mort de Strongbow, le sénéchal Guillaume Fitz-Audelin reçut une sorte de vice- royauté sur le pays, tandis que plusieurs barons anglo-normands se virent attribuer des fiefs, à charge parfois de les conquérir, tels les royaumes de Limerick et de Cork dont les princes avaient rompu la foi jurée à la suite des excès des vainqueurs, de l'injustice et de la cruauté des chefs, Hugues de Lacy et d'autres. Henri II disgracia ses serviteurs indignes, nomma de nouveaux titulaires aux charges irlandaises et ne réussit à maintenir son autorité, rapidement devenue impopulaire, que par la force de ses armes et l'appui de l'Église. Jusqu'à la fin du règne, il fallut lutter contre des rebelles ; en 1180, le légat pontifical Alexis s'efforça de négocier la paix entre le roi d'Angleterre et les Irlandais. Il ne paraît pas qu'il ait eu plus de succès dans cette mission qu'en Ecosse dans l'affaire de Saint-Andrews. L'œuvre de pacification atteignit seulement la région côtière de l'Ile voisine, mais la papauté devait prêter la main au pouvoir conquérant dont elle confirmera l'autorité à maintes reprises, et un épiscopat renouvelé, au moins dans les régions soumises, allait apporter au Plantagenet une collaboration autrement docile et fidèle que celle des princes locaux (Raymonde Foreville, L'église et la royauté en Angleterre sous Henri II Plantagenet (1154-1189), 1943 - books.google.fr).

 

La déformation du nom du roi d'Irlande en Rory peut paraître récente, plus tôt il est appelé Roderic (Introduction à l'histoire moderne générale, commencée par le baron de Pufendorff, augmentée par M. Bruzen de La Martinière, Nouvelle édition continuée jusqu'en mil sept cent cinquante, par MM. de Grace et Meusnier de Querlon, 1755 - books.google.fr).

 

Saint Laurence O'Toole was born into a family of nobility in the Province of Leinster. He became a monk at Glendalough in County Wicklow, then Archbishop of Dublin. The Anglo-Norman conquest of Ireland occurred during this time and he became a political figure. In 1179, Laurence became the Papal legate (Pope's representative), which angered King Henry II, who banned him from his home country. He died in exile in France. His remains were brought home and are still on display in Dublin's Christ Church Cathedral. Saint Laurence O'Toole's feast-day is observed November 14th (www.littleshamrocks.com).

 

Luminaire, eye-thurl : fenĂŞtre

 

"eye- thurl" is an archaic word for "window" - a window being literally, "wind-eye". thrill is a variant of Old English thyrel, meaning a "hole" or a "boring-through." Old English thyrel comes from the Indo-European root TER9-, meaning "cross over" or "pass through." The same root is the source of such words as through, thorough (Martha Barnette, A Garden of Words, 2005 - books.google.fr).

 

Dans l'Economie rurale XIV de caton l'Ancien on trouve luminaria pour carreaux (ou fenêtre pour le Gaffiot) et dans la Lettre à Atticus 15 de Cicéron luminarium pour fenêtre. Toujours chez Caton CXLII, les coings sont présents "mala struthea" (Les agronomes latins: Caton, Varron, Columelle, Palladius, 1874 - books.google.fr, Lettres de Cicéron à Atticus, Tome 4, traduit par Nicholas Hubert Mongault, 1787 - books.google.fr, Jacques Dalechamps, Histoire generale des plantes contenant 18 livres etc. ou sont pourtraites et descrites infinies plantes etc. faite francoise par Jean Desmoulins, Tome 1, 1653 - books.google.fr).

 

On pourrait voir un jeu de mots entre "eye thurl" et Thurles.

 

"desconfiture"

 

Dans La Mort le roi Artu, tout un chant de 1100 vers est consacré à une seule bataille, qui se termine par la déconfiture du roi Ryance d'Irlande. Le récit décrit le combat singulier entre Arthur et le roi irlandais, qui perd dans l'affrontement Marandoise, son épée (Marcel Brasseur, Le roi Arthur, héros d'utopie: histoire, légende, mythe, 2001 - books.google.fr).

 

"desconfiture" dans le texte (Jean Frappier, La mort le roi Artu, 1964 - books.google.fr).

 

André du Chesne emploie aussi ce mot dans son Histoire d'Angleterre, au sujet en particulier de la bataille de Verneuil en 1425 gagnée par les Anglais (André Du Chesne, Histoire d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, 1634 - books.google.fr).

 

Ainsi fut entreprise la bataille [dans la plaine de Salesbieres, alors que tout dissuadait Arthur de la mener] où maints prudhommes périrent qui ne l'avaient pas mérité ; les forces de Mordret sont les plus considérables, et il a en outre les Saxons comme alliés. Artus divise son armée en dix batailles, et Mordret la sienne en vingt. Les Saxons sont d'abord mis en déroute, puis les Irlandais, mais le roi Yoa est abattu, et les Irlandais profitent du désarroi qui s'ensuit pour faire un retour meurtrier. Le roi Karados entre dans la mêlée, et les Irlandais sont contraints de s'enfuir avec des pertes énormes. Les Écossais attaquent ; Karados et le roi d'Ecosse, Heliadés, s'entretuent. Les Ecossais sont repoussés. Les Gallois surgissent alors et les hommes d' Artus commencent à fuir, quand le roi Kabarentin de Cornouaille intervient et rétablit la situation. Mordret envoie dans la lutte deux nouvelles batailles et le roi Aguisant s'élance avec la cinquième bataille d'Artus. Le roi Yvain entouré d'ennemis est défivré par Aguisant. Avant heure de tierce, toutes les batailles sont engagées de part et d'autre, à l'exception des deux dernières, celles d'Artus et de Mordret. Un grand trouble envahit le roi qui regrette Gauvain et Lancelot. Mordret se jette dans la mêlée ; il abat Galegantin, Yvain, Sugremor. La lutte est plus furieuse que jamais : la plaine est jonchée de morts et de blessés. Enfin Mordret et Artus se trouvent face à face : de sa lance le roi transperce le traître de part en part, et l'histoire dit qu'un rayon de soleil, à l'arrachement de la lance, traversa la plaie béante. Mais Mordret a le temps de se venger avant de mourir : il blesse Artus, mortellement, à la tête. Ainsi le père occit le fils et le fils navra le père à mort (Jean Frappier, Etude Sur La Mort Le Roi Artu : Roman Du XIIIe Siecle, derniere Partie Du Lancelot En Prose, 1972 - books.google.fr).

 

Le Brut de Wace raconte le voyage du roi Arthur en Irlande sur des bateaux qui n'ont pas d'attributs surnaturels (Prudence Mary O'Hara Tobin, Les lais anonymes des 12e et 13e siècles, 1976 - books.google.fr).

 

Confiture et whisky

 

Marmalade. Despite the appeal of the story of 'marmalade' being originally Marie malade, a fruit conserve made for Mary, Scots, while she was ill as chils at the court of France, 'marmalade' arrived in late Middle English a hundred years earlier, in the late fifteenth century. Its origin is seen in Johnson's definition, 'the pulp of quinces boiled into a consistence with sugar', for the Portuguese marmelada came from marmelo, meaning 'quince', from the Latin malomellum. Isidore connected the quince or 'sweet apple' called malomellum with mel, 'honey', because it either tasted sweet or was served with honey (Julian Walker, Discovering Words, 2013 - books.google.fr).

 

On peut supposer que le goût de l'alcool, rarement spontané chez l'homme, s'installa chez quelques malades et fort probablement chez les marins qui assuraient la liaison entre l'Eire et le continent, particulièrement par Boulogne et Nantes. Un jour, quelque moine en visite dans sa famille voulut épater son vieux père en fabriquant de l'uisque beata (eau bénite) à partir d'une bouillie de seigle et d'avoine, sans autres instruments que le chaudron à confitures et l'arrosoir du jardinier. Le «miracle irlandais» continua à travers champs et cuisines et le roi Henri II d'Angleterre en eut la révélation lorsqu'il envahit l'Irlande en 1172 : dans chaque maison, il trouva un crucifix et un alambic, tous les deux également honorés [selon Edmond Campion (1540 - 1581), History of Ireland (écrite en 1571), 1633] (Raymond Dumay, Célébration des alcools (1973), 2008 - books.google.fr, T. Fairley, The Early History of Distillation, 1907 - onlinelibrary.wiley.com).

 

L'eau de vie, c'est le mercure même des Philosophes, leur quintessence, & non l'eau distillée (Antoine Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, 1758 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1921 sur la date pivot 1174 donne 427.

 

Si les Romains abandonnèrent l'ile en 427, les Saxons et les Angles ne tardèrent pas à s'en emparer et à leur tour ils durent céder la place aux Normands victorieux à la bataille d'Hastings. Il est juste de remarquer qu'à partir de cette époque, aucune armée ne parvint à envahir l'Angleterre proprement dite. Mais la tentative de descente faite sous le règne de Charles VI n'échoua que par la mauvaise volonté du duc de Berry, et le projet de Napoléon en 1805 aurait certainement abouti sans la perspicacité et l'entêtement de Nelson (Marcel Dubois, Camille Guy, Précis de géographie à l'usage des candidats à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, 1895 - books.google.fr).

 

Les annales irlandaises font Loegaire régner de 427/428 à 462/463 et c'est de son règne que datent la conversion au christianisme et le début des dates historiques à peu près sûres dans les annales. Il régnait à Tara lors de l'arrivée de Saint Patrick. Nous savons par les Annales d'Ulster que ce roi célébra en 454 le fameux Feis Temro, la fête de Tara (Françoise Le Roux, Christian-J. Guyonvarc'h, Les druides, 1978 - books.google.fr).

 

Les historiens écossais comptent avant Kenneth 68 rois, dont le premier, nommé Fergus, fils d'un roi d'Irlande, serait mort l'an du monde 3697, ou 407 ans avant Jésus-Christ, après un règne de 25 années; mais l'existence de ces rois est fabuleuse jusqu'à Fergus II, qui monta sur le trône l'an 411 de l'ère chrétienne et fut tué en 427 dans une bataille contre les Romains ou en Irlande (William Darcy, Nouveau guide général du voyageur en Angleterre en Écosse et en Irlande, 1864 - books.google.fr, Pierre Roques, Supplément au Dictionnaire historique, geographique, genealogique, 1745 - books.google.fr).

 

Vers l'indépendance

 

L'Irlande en 1921 obtient son autonomie. Le Home Rule avait été adopté en 1912 mais fut suspendu à cause de la guerre. Les Sinn Feiners entrent en rébellion à la Pâque 1916 et proclament la République. Les députés irlandais font sécession en 1918 en constituant un parlement national. De 1919 à 1921 une guerre d’indépendance permettra d’arracher le statut de dominion. L’Irlande quittera le Commonwealth pour devenir république en 1949.

 

Le mouvement de décolonisation commencée par l’Irlande se poursuivra après la seconde guerre mondiale dans le reste du monde.

 

QUATRE LEADERS REBELLES ont été fusillés à Dublin en représailles de l'attentat contre les deux députés du Dail Eireann. Londres, 8 décembre (dép. Petit Parisien.) Au lendemain de l'attentat dont deux membres du Dail Eireann ont été victimes, une nouvelle émotion vient d'être causée ce matin à Dublin par la nouvelle de l'exécution de quatre leaders républicains notoires qui dirigèrent le mouvement insurrectionnel du mois de juin dernier et furent capturées par les troupes gouvernementales lors de la prise des Four-Courts. Un communiqué officiel publié par le quartier général de l'armée régulière a fait connaître l'exécution en ces termes :

 

Ce matin a eu lieu à la prison de Mountjoye l'exécution des personnes suivantes qui avaient pris les armes contre le gouvernement irlandais : Rory O'Connor, Liam Mallowes, Joseph Mac Kelvey et Richard Harret. Cette mesure a été prise en représailles de l'assassinat du général Scan Haies, qui a été tué hter ators qu'il se rendait au Dail Eireann, et afin de servir d'avertissement solennel à tous leurs partisans qui ont engagé une campagne terroriste contre les representants du peuple irlandais. [...]

 

En Rory O'Connor et Liam Mallowes les républicains perdent deux de leurs leaders les plus populaires et les plus dangereux pour les autorités de l'Etat libre. Ils avaient contribué tous les deux pour une large part à la guerre d'embuscade dirigée contre les troupes britanniques (Le Petit Parisien : journal quotidien du soir, 9 décembre 1922 - gallica.bnf.fr, fr.wikipedia.org - Rory O'Connor).

 

nostradamus-centuries@laposte.net