Clotilde et Clotilde V, 12 1860-1861 Aupres du lac Leman sera conduite, Par garse estrange cité voulant trahir : Avant son meurtre à Augsbourg la grande suite, Et ceux du Rhin la viendront envahir. Avant : Augsbourg Bataille de Tolbiac. Clovis à la tête de ses Franks et de tous ses alliés, livre bataille à Tolbiac, aujourd'hui Zulpick, près de Cologne, aux Allemands,
peuples guerriers qui possédaient les contrées situées au nord de Genève, entre le lac de ce nom et le mont Jura, et qui avaient envahi la contrée appelée aujourd'hui Alsace.
Il promet de se faire chrétien s'il est vainqueur, et remporte une victoire complète, à la suite de laquelle il soumet la Souabe, l'Alsace, la Franconie, l'Helvétie,
la Bavière et la Rhétie qui comprenait une partie de la Souabe et de la Bavière, ville principale, Augusta Vindelicorum, Augsbourg.
A son retour, Clovis se fait baptiser. Clotilde excite son mari à faire la guerre à Gondebaud, Roi de Bourgogne, meurtrier de son père (C. Mullié, Fastes De La France Ou Tableaux Chronologiques, Sÿnchroniques et Géographiques De L'Histoire De France, 1841
- books.google.fr). "grande suitte" Or de tout ce que i'ay dit cy deuant, parle le Poëte Gaulois Ronsard en sa Franciade lors qu'il dit ainsi : Luy conduisant une gaillarde armée Outre le Rhin contre les Alemans Prompts aux combats aux guerres vehemens, Sera pressé d'une si grande suite Que tout honteux de penser en la fuite Aura recours tant seulement à Dieu (François de Belleforest, Les grandes annales, et histoire générale de France, Tome 1, 1579
- books.google.fr,
Pierre de Ronsard, Les quatre premiers liure de la Franciade. Au roy. tres-chrestien, Charles, neufieme de ce nom, 1572
- books.google.fr). "cité voulant trahir" aliis ad regem trahentibus civitatem, aliis ad Romanos Liv. 42, 44, 3, les uns tirant la cité du côté du roi, les autres du côté des Romains ; ad Pœnos
rem trahere Liv. 24, 2, 8, tirer les affaire du côté des Carthaginois = pousser à l'alliance carthaginoise, cf. Liv. 24, 28, 4 ; 32, 19, 2 (www.gaffiot.org). Il ne serait pas question de trahison mais d'attirance dans une alliance ou d'annexion tout court. En ce qui concerne Clotilde, il s'agit de l'annexion du royaume de Bourgogne aux Etats francs. Avec le fils de Gondebaud, Sigismond, la Burgundia, prise entre les Goths et les Francs, succombe définitivement.
Les fils de Clovis réalisent ce que leur père a laissé inachevé et, la complicité des habitants facilitant l'annexion, la soumission est complète à partir de 534 (Dijon et la Côte-d'Or en 1911, 1911
- books.google.fr). "garce" et "meurtre", après Lexique : Garce = fille, garce : Hug. écrit : «Il semble que longtemps avant la fin du siècle le sens défavorable ait été le plus fréquent». Dans les seules Nouvelles de Marguerite de Navarre (éd . Le Hir), garse reçoit les déterminatifs paresseuse (p. 261), méchante (p. 262, 309), mauvaise (p. 265) et pauvre (p. 332) (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou Propheties de Nostradamus, (édition Macé Bonhomme, 1555), 1996). Les femmes perdues qui étaient à demeure dans les bordes ou bordels furent désignées par l’épithète de bordelières ou bourdelières. Mais ce ne fut pas leur unique
dénomination; nous avons vu plus haut qu’on les nommait putes et putains, en signe de mépris. On ne leur épargnait pas les noms injurieux, et on ne les distinguait pas,
comme dans l’antiquité, par des qualifications qui révélaient souvent leurs habitudes impudiques, leur genre de vie, leur origine et leur costume. Dès la fin du douzième
siècle, on leur appliquait en mauvaise part le nom collectif de garzia ou gartia, en français garce ou garse, qui est resté jusqu’à nos jours dans le vocabulaire des gens
de campagne pour désigner toute espèce de fille non mariée. On lit, dans les preuves de l’Histoire de Bresse par le mâconnais Guichenon (p. 203) - auteur
de Histoire généalogique de la royale maison de Savoie - : Si leno vel meretrix, si gartio vel
gartia alicui burgensi convitium dixerit; et dans la charte des priviléges de la ville de Seissel en 1285: Si gartia dicat aliquid probo homini et mulieri. Cette
expression, qui reparaît à chaque page dans la prose et les vers du treizième au dix-septième siècle, n’est détournée que par exception de son sens primitif, et ne devient
une injure que dans certains cas où elle est accompagnée d’une épithète malsonnante; au reste, on voit, d’après l’extrait de Guichenon cité plus haut, que la qualification
de garce (gartia), même employée en mauvaise part, différait de celle de prostituée (meretrix), en ce qu’elle s’entendait plutôt d’une fille vagabonde, d’une coureuse,
d’une servante. Ét. Guichard, qui voulait prouver que toutes les langues sont descendues de l’hébraïque, avait imaginé de rapprocher du mot garce un verbe hébreu analogue
de consonnance et signifiant se prostituer; il ne remarquait pas que les mots garce et garzia sont bien plus anciens que la signification obscène qu’on leur a donnée.
Ainsi, dans le procès-verbal de la vie et des miracles de saint Yves, au treizième siècle, garcia se trouve avoir le sens de servante, ancilla.
(Voy. les Bollandistes, Sanct. maii, t. IV, 553.) Il est bien plus simple de dire que garce est le féminin de gars, qui, malgré les plus belles étymologies, paraît
être un mot gaulois, wars, et avoir signifié tout d’abord un jeune guerrier, un mâle nubile. De gars, on fit, en bas latin, garsio et garzio, qui fut appliqué aux valets,
aux voleurs, aux gens de néant, aux goujats d’armée, aux libertins. On ne peut pas mieux montrer comment un mot, originairement honnête et décent, s’est perverti
graduellement et a pris dans la langue une attribution honteuse, qu’en rappelant une phrase où Montaigne l’emploie avec l’acception qu’il avait de son temps: «Il s’est
trouvé une nation où on prostituoit des garces à la porte des temples, pour assouvir la concupiscence.» (Pierre Dufour, Histoire de la prostitution chez tous les peuples du monde depuis l'antiquité la plus reculée jusqu'à nos jours, Tome 3, 1852
- www.gutenberg.org). Comme réputées "garces" sous les Mérovingiens, on a bien Brunehaut, étrangère wisigothe, et Frédégonde, qui de servante devint reine, auxquelles il faut donc rajouter Clotilde. Elle est morte en vers 545, et incite ses enfants à la venger du meutre de ses parents par le roi Gondebaud sur son fils Sigismond qui sera assassiné en 523. Cf. quatrain le quatrain IV, 53 et Sigismond, roi de Bourgogne. Les barbares sont entrés dans l'Europe, ils y ont apporté leurs idées, leurs préjugés, leurs passions. Par exemple, on nous élève tous dans l'admiration
de sainte Clotilde, qui a converti Clovis, roi des Francs. Je ne veux rien détacher de l'auréole de cette sainte, tout en remarquant qu'elle a été canonisée par les Francs
de ce temps-là ; elle ne l'a pas été à Rome, où je doute qu'on là canonisât, aujourd'hui qu'on connaît sa vie. A la mort de Clovis, Clotilde dit à ses enfants (il y avait trente ans,
à peu près, que le roi de Bourgogne avait tué le père et la mère de Clotilde) : «Mes chers enfants, si vous m'aimez, vengez-moi !» A l'instant même, les fils de Clotilde partent,
non pour punir l'assassin puisqu'il Ă©tait mort, mais pour ravager la Bourgogne; et, suivant l'usage de la guerre, ils Ă©gorgent des innocents qui n'en pouvaient mais. Mais,
à la suite d'une telle expédition, nos ancêtres trouvaient Clotilde plus sainte; car venger une injure, venger son honneur était, à cette époque, la loi, la vertu suprême (Discours de M. Daboulaye, Les maux de la guerre, 1869
- books.google.fr). Invasions alémaniques Lors des invasions barbares, la Suisse alémanique a été envahie, de façon prédominante par la tribu des Alamans, tandis que la Suisse romande a été occupée par
celle des Burgondes. Les Alamans ont longtemps occupé l'espace entre le Mein et le Bodan ou lac de Constance, et peut-être ne venaient-ils pas de très loin; les
Burgondes, par contre, avant les invasions, avaient leur habitat entre Vistule et Oder, relativement près des rives de la Baltique (George Montandon, L'ethnie française, 1935
- books.google.fr). A l'époque de ces deux "garces", il y eut des invasions alémaniques. En 614, ceux du Thurgau ravagèrent jusqu'à la région d'Avenches, près du lac de Morat, entre Jura et Léman. En 617, les Allemands ravagèrent encore la Suisse (Jonas Boyve, Gonzalve Petitpierre, Annales historiques du comté de Neuchatel et Valangin depuis Jules-César jusqu'en 1722, Tome 1, 1855
- books.google.fr,
Jules Migeon, La France, ses institutions, ses assemblées politiques, son état social et moral, et le développement de ses libertés publiques, Tome 1, 1846
- books.google.fr,
Jean Cousin, Histoire de Tournay, 1868
- books.google.fr). Typologie Le report de 1860 sur la date pivot 523 (date du "meurtre" de Sigismond) donne -814 date de la fondation du royaume de Macédoine par Caranus (Joseph Du Fresne de Francheville, La consolation philosophique de Boëce, Tome 1, 1744
- books.google.fr). A rapprocher de la fondation du royaume des Francs par Clovis. Le Moine Aimon, auteur d'une Histoire de France (IXe siècle) raconte, après avoir fait, dans le premier chapitre, un mélange informe de la ruine de Troyes,
d'Anténor, des Sycambres et de Valentinien, empereur des Romains, dit dans le second, qu'il y a des auteurs qui assurent que les Francs ont tiré leur nom du roi Francion
qui, s'étant établi en Macédoine, fut trèsutile aux Macédoniens, et principalement à Philippe et à Alexandre dans les guerres qu'ils entreprirent, et que ces mêmes
Français, s'étant ensuite retirés et établis sur les bords du Danube, se diviserent en deux parties, dont une commandée par Francion, porta son nom,
et chassa les Alains des Palus Méotides. Tout de suite, il les met en guerre avec les Romains, et les amène en Allemagne sur le Rhin, leur donne pour chef Marcomir,
Sunnon et Gennebault, et leur fait battre Heraclius et Jovinien (Revue encyclopédique, 1744
- books.google.fr). "Auprès du lac Léman" Cette expression pourrait concerner la Savoie qui atteint le Léman et qui faisait partie du royaume de Bourgogne. Le royaume des Burgondes (Regnum Burgundionum), que l’on peut considérer comme le premier royaume de Bourgogne, doit son nom au peuple burgonde, venu s’installer en 443 sur les bords du lac Léman. En 443, les Burgondes, peuple germanique parti de Scandinavie, s’installent en Sapaudia avec l’accord de l’Empire romain pour sécuriser les routes alpines et empêcher l’avancée des peuples barbares. Combattants déjà romanisés ils s’intègrent aux populations gallo-romaines et se convertissent progressivement de l’arianisme au catholicisme. Ils agrandissent leur territoire bien au-delà -de la Sapaudia et vers 500, après la chute de l’Empire romain, créent un royaume qui va jusqu’à la Méditerranée. Après la conquête par les Francs, ce royaume, devenu le royaume de Bourgogne est rattaché aux Mérovingiens. Gondebaud (mort en 516) et son fils Sigismond (roi en 516-523) sont les souverains les plus marquants de ce royaume.
À son apogée, ce royaume occupa un espace considérable : il trouvait ses limites, au nord à Langres, au midi jusqu'à Cavaillon, voire Marseille. À l’ouest il s'étendait
jusqu’à Nevers, et au nord-est jusque sur les bords du lac de Constance. Son existence fut éphémère : de 444 à 534. Les visées franques de Clovis Ier, en 500 ou 501,
furent poursuivies par ses fils, Clodomir, roi d'Orléans, lors de plusieurs campagnes militaires qui se sont déroulées entre 532 et 534, Childebert, roi de Paris, et
Clotaire, roi de Soissons, finissent par mettre un terme au Royaume burgonde (fr.wikipedia.org - Royaume de Bourgogne (534-843),
patrimoines.savoie.fr). "garce" Afin de lutter contre la puissance autrichienne dans les provinces italophones de l’empire, le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II recherchait un appui de la France. De son côté, Napoléon III, qui était considéré comme un «parvenu» par les cours européennes, recherchait une «union royale» pour asseoir sa légitimité. Lors de l’entrevue secrète de Plombières du 21 juillet 1858 entre le comte de Cavour, principal ministre du roi de Sardaigne, et l’empereur Napoléon III, la question d’un mariage princier fut évoquée, en gage de l’alliance entre les deux nations ; l’union d’un prince de la maison Bonaparte et d’une princesse de la maison de Savoie a été envisagée. Pour l’heure, les seuls candidats possibles au mariage étaient d’un côté un cousin de l’empereur, le prince Napoléon-Jérôme, âgé de trente-six ans, fils de Jérôme Bonaparte, ancien roi de Westphalie et de la princesse Catherine de Wurtemberg, et de l’autre la fille aînée du roi Victor-Emmanuel et de la feue reine Adélaïde d’Autriche, la princesse Clotilde de Savoie, âgée de quinze ans. La princesse n’avait pas encore atteint l’âge nubile et il fallut attendre une année avant de pouvoir célébrer les noces. On parla alors du «mariage d’un éléphant et d’une gazelle». Vingt-cinq ans après la mort de la princesse, l’archevêque de Turin introduisant sa cause de béatification au niveau diocésain. Le 10
juillet 1942, le Pape Pie XII déclarait Maria Clotilde princesse Serviteur de Dieu et la cause de sa béatification continue (fr.wikipedia.org - Marie-Clotilde de Savoie). "Ceux du Rhin" On ne s'étendra pas sur la guerre de 1870 : l'Empire Allemand sera proclamé à Versailles et occupera l'Alsace-Lorraine. |