Brigham bigame

Brigham bigame

 

V, 16

 

1862-1863

 

A son hault pris plus la lerme sabée,

D'humaine chair par mort en cendre mettre,

A l'isle Pharos par Croisars perturbée,

Alors qu'Ă  Rhodes paroistra dur espectre.

 

"sabée"

 

"Sabée" : partie de l'Arabie heureuse (Louis Marie Quicherat, Vocabulaire latin-français des noms propres de la langue latine, 1846 - books.google.fr, Dess Shomerus, Nostradamus, Ein Scharlatan, 2018 - books.google.fr).

 

Il peut s'agir d'autres Sabéens appelés aussi Mandéens.

 

Les mandéens du Hauran et du sud de l'Irak ont récolté d'autres appellations, en particulier lors des premiers contacts avec les voyageurs européens frappés par le particularisme de leur gnose qui considérait Jean-le-Baptiste comme son prophète. Ils se sont tour à tour appelés nazoréens, sabiens, héméro-Baptistes, sabéites, soubba, partisans de Saint-Jean, chrétiens de Saint-Jean (vers le VIIe s.), himyarites de Saba, sabi, sabiah, sabioun, sabah, sabian (en perse), ioannites (johannites/Jean-le-Baptiste), dosithéens et «les chrétiens de Jean». Le tenue Subba ou Selbayd signifie, selon J. Schmitt, «les Baptistes» (Jacques Hureiki, Essai sur les origines des Touaregs, 2003 - books.google.fr).

 

Les vrais Soubbas sont tenus d'être aussi joyeux en cas de mort qu'en cas de noces. Le deuil leur est tellement défendu, qu'ils considèrent chaque larme versée sur le mort comme devant former sur le chemin de l'âme du décédé un grand fleuve très difficile à traverser. Cependant tous les Soubbas n'observent pas scrupuleusement cette prescription de leur loi; mais, quoi qu'il en soit, il n'est jamais permis, malgré cela, à la femme d'un évêque ou d'un prêtre, de pleurer son mari mort (Nicolas Siouffi, Études sur la religion des Soubbas ou Sabéens: leurs dogmes, leurs moeurs, 1880 - books.google.fr).

 

"sabée" : "concha sabea", perle et agate

 

Le Physiologos est le premier bestiaire chrétien et le premier bréviaire animal. Il propose à la fois une zoologie spiritualisée et une théologie incarnée dans les bêtes.

 

Lorsque les gens de mĂ©tier cherchent la perle, c'est par le biais de l'agate qu'ils la trouvent. Ils attachent en effet une agate Ă  une corde de sparte solide et la laissent dĂ©river dans la mer. L'agate se pose alors sur la perle, s'arrĂŞte et reste lĂ  immobile. Les plongeurs repèrent aussitĂ´t l'endroit oĂą se trouve l'agate et, en longeant la corde, ils tombent sur la perle. Il y a dans la mer un coquillage qu'on appelle huĂ®tre. Ce coquillage sort de la mer aux premières lueurs du jour, et il ouvre alors la bouche. Il absorbe la rosĂ©e cĂ©leste et reçoit en lui les rayons du soleil, de la lune et des Ă©toiles, et il fabrique la perle Ă  partir des luminaires haut. Le coquillage a deux valves Ă  l'intĂ©rieur desquelles on trouve la perle. L'agate renvoie spirituellement Ă  Jean. Car c'est lui qui nous a fait voir la perle spirituelle lorsqu'il a dit : «Voyez l'agneau de Dieu, celui qui prend le du monde». La mer correspond au monde, et les plongeurs au chĹ“ur des prophètes. Les deux valves du coquillage correspondent Ă  l'Ancien et au Nouveau Testament. De la mĂŞme façon le soleil, la lune et les Ă©toiles correspondent aux apĂ´tres, aux martyrs et aux justes. Et la rosĂ©e correspond Ă  l'Esprit Saint qui imprègne les deux Testaments (Arnaud Zucker, Physiologos: le bestiaire des bestiaires, 2004 - books.google.fr).

 

Laud (another bestiary), which begins thus : "Item lapis est in mare qui dicitur latine MERMECOLION, grece conca sabea, quia concava est et rotunda" (words for "Pearl Oyster") (Terence Hanbury White, The Book of Beasts: Being a Translation from a Latin Bestiary of the Twelfth Century, 2002 - books.google.fr).

 

En 30 avant J.-C. les Romains imposèrent l'année alexandrine à l'ensemble de l'Égypte, territoire sur lequel le début d'année fut définitivement fixé au 29 août julien, jour de la fête de la décollation de saint Jean Baptiste (Decolace) (Claudine Gauthier, La décapitation de Saint Jean en marge des Évangiles: Essai d’anthropologie historique et sociale, 2021 - books.google.fr).

 

Cf. quatrain X, 91.

 

The Ethiopic version of the story of the pearl shows not only the influence of the Greek Physiologus, but also of a preceding Arabic form. The bird bergana, which corresponds to the Gr "ostreos", is Arab. margan “the pearl," which, because of the reference to two wings, was taken to be a bird. There is no mention in this Ethiopic version of the achates, although the title reads "Of the Stone Akutis." Apparently the original Arabic story had a sober account of the fetching of pearls by divers who descended by a rope and the story of the achates grew out, not only from the association of this precious stone with the pearl in Ceylon, but also from the fact that a diver is called in Arabic gattas one who dives to the bottom of water to fetch the shells that contain pearls. But the verb gatasa also means "to baptize," and this at once suggested the symbolization of the agate as John the Baptist, who comes to prepare the way for Christ (Leo Wiener, Contributions Toward a History of Arabico-Gothic Culture, Volume 4, 1921 - books.google.fr).

 

Larme et perle

 

Le premier grand poème religieux de CĂ©sar de Nostredame, Les Perles ou les larmes de la Magdeleine, a paru en 1601 Ă  Aix-enProvence. Il s'agit d'un poème de 752 vers dĂ©casyllabiques en rimes plates dĂ©diĂ© Ă  une femme, Elinor de Mont-Pezat, Ă©pouse du comte de Carcès. [...] Nostredame compose une anagramme sur le nom de la Comtesse qui contient «perle» : «Perle d'eslite». Cette anagramme est Ă  la fois une allusion au titre du poème, Ă  la qualitĂ© de la destinataire (une perle parmi les femmes), Ă  la pĂ©nitence de la Madeleine (dont l'iconographie comporte souvent des perles), et Ă  l'association entre les perles et les larmes (les perles de la Madeleine, autrefois signe de sa vie mondaine, et qui d'ailleurs Ă©voquent Ă©galement le rosaire, se transforment en larmes pĂ©nitentielles, d'oĂą l'expression «pleurer comme une Madeleine».

 

Choisir Marie-Madeleine comme protagoniste du poème c'est pourtant non seulement un moyen d'évoquer tout le côté sentimental et pathétique de la mort du Christ. Ce choix permet au poète de mettre en valeur la spiritualité de sa province natale, puisque, selon la légende qui est rapportée dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, Marie-Madeleine, après la crucifixion, avait quitté Jérusalem à bord d'un bateau sans voile ni rames, en compagnie de Marthe, de Lazare et de Maximin (qui allait devenir le premier évêque d'Aix). Ils ont fini par débarquer à Marseille, d'où elle s'était rendue à la Grotte de la Sainte Baume afin de pleurer pendant trente ans ses péchés. Marie-Madeleine est donc confondue avec Marie de Provence, et le fait qu'elle ait passé la dernière partie de sa vie dans la région natale de Nostredame souligne d'une façon très éloquente l'importance de la Provence comme site religieux et lieu de pèlerinage (Lance K. Donaldson-Evans, Œuvres spirituelles de César de Nostredame, 2001 - books.google.fr).

 

Dans l'Antiquité, les perles utilisées pour la confection de bijoux étaient appelées les «larmes d'Aphrodite» (Monique Grande, Les 9 perles de la déesse, 2017 - books.google.fr).

 

«Margaritæ ostendunt lacrymarum fluxum», dit l'oneirocriton de NicĂ©phore. Celui d'Astrampsychos rĂ©pète l'observation presque dans les mĂŞmes termes : «Perles prĂ©sagent un fleuve de larmes.» (Alfred Nicolas Rambaud, La Russie Ă©pique, 1876 - books.google.fr).

 

Communement la perle signifie le pleur & les larmes, selon la tradition de ceux qui font profession d'exposer les songes; qui tiennent que songer auoir quantité de perles, signifie vn grand ruisseau de pleurs, comme dit Suidas, Artemidore, & autres (Les Hieroglyphiques de J. P. Valerian, traduit par J. de Montlyart, 1615 - books.google.fr).

 

Si les larmes que le poète anglais Richard Crashaw (1612 ou 1613 – 1649) évoque sont souvent dépeintes comme des "gemmes", c'est, le poète le proclame, que les pierres précieuses ont une "eau". La métamorphose inverse se produit d'ailleurs dans Wishes où la perle devient une larme, "its owne Teare" (Robert Ellrodt, John Donne et les poètes de la tradition chrétienne. t. 2. Poètes de transition, poètes mystiques, Tome 1, 1960 - books.google.fr).

 

Je pourrais dĂ©finir le travail poĂ©tique de Baudelaire, qui publia les Fleurs du mal en 1857, d'un mot. Mais le plus curieux est que ce mot, je l'emprunterais Ă  l'un des Ă©crivains de son temps que Baudelaire, après l'avoir aimĂ©, jugea ensuite le plus sĂ©vèrement Alfred de Musset. Car elle est de Musset, cette dĂ©finition de la poĂ©sie : «Faire une perle d'une larme» (Poème «Impromptu», de 1839, PoĂ©sies nouvelles, 1850). Si l'auteur de cette formule ne l'a guère appliquĂ©e, Baudelaire, lui, l'avait prise au sĂ©rieux (Jean Pommier, Pour le centenaire des fleurs du mal, Conferencia. Les Annales. Journal de l'Universite des annales, Volume 64, 1957 - books.google.fr).

 

Agate

 

Voici quelques strophes de la Perle de RĂ©my Belleau :

 

Divine et celeste semence,

Qui tient sa première naissance

Du Ciel et des Astres voisins,

Empruntant du sein de l'Aurore

Son beau teint, quand elle colore

Le matin de ses doigts rosins (p. 86, v. 19-24)

 

Plus loin le poète nous raconte que, selon certains, la perle serait née de l'Aurore même, lorsque «Pleurant s'emperlèrent ses pleurs» (p. 88-89, v. 55-56); larmes, rosée et perles, ainsi que les sons qui les représentent, se confondent. Tout dans ce poème est lumière; tout sert à célébrer la perle unique, Marguerite de Navarre. Le début de «L'Agathe», dédiée à Hélène de Surgères, à qui Ronsard avait, à l'en croire, déjà envoyé une pierre de ce nom, évoque un lever de soleil qui déclenche diverses actions (Jacqueline Cerquiglini, Le matin mélancolique : relecture d'un topos d'ouverture aux XIV et XVe siècles, Cahiers de l'Association internationale des études françaises, Numéro 45, 1993 - books.google.fr, Remy Belleau, Œvvres poétiques avec une notice biographique et des notes, Tome 8, 1878 - books.google.fr).

 

La dĂ©cision de fondre, sous l'Ă©gide d'un nom commun, fatal mais complexe, le cycle d'HĂ©lène de Troie et celui d'HĂ©lène de Surgères, ne peut guère s'Ă©clairer que par des conjectures. Ronsard fut-il pressĂ© par le temps ? On ne croit plus aujourd'hui qu'«Amour en quinze mois [l'] a fait ingenieux» au point de lui jeter «au cerveau de ces vers la semence» mais il a fort bien pu s'aviser alors du parti Ă  tirer de pareille rencontre. Il y trouvait des commoditĂ©s immĂ©diates. A Desportes, il dĂ©montrait que son Ă©tude et son savoir valaient bien les siens. Il mettait Ă  profit des lectures demeurĂ©es, par suite de l'interruption de la Franciade sans emploi, et dont certaines remontaient loin dans le temps A ceux qui ne savaient de la belle Grecque que ce qu'Homère en disait (par le truchement de Jamyn qui publie alors sa traduction ?), il remontrait une autre mythologie plus rare et plus riche. S'Ă©clairerait ainsi qu'il modifie en 1584 ces vers de 1578 :

 

Quel sujet sçauroy-je mieux choisir

Que le sujet qui fut d'Homere le plaisir,

Ceste divine et vertueuse Heleine.

 

Enfin, et cette considĂ©ration ne saurait ĂŞtre nĂ©gligĂ©e, il trouvait dans le procĂ©dĂ© le moyen le plus Ă©lĂ©gant et le plus sĂ»r de moquer Surgères en feignant de la cĂ©lĂ©brer. Y eut-il dans ces annĂ©es un incident qui accĂ©lĂ©rât la «dĂ©cristallisation» ? On peut d'autant mieux le supposer que, nonobstant le tĂ©moignage - pourtant probant - du hors-texte, le texte lui-mĂŞme paraĂ®t le suggĂ©rer. Peut-on, sans aider une rumeur qui dĂ©jĂ  se propage, faire pleurer Surgères (Ă  partir de 1584 - auparavant elle dĂ©plorait la mort de son fiancĂ© Jacques de La Rivière )sur la tombe d'une Lucrèce, alors qu'en 1578 on nous a montrĂ© une homonyme Lucrèce maniant son «godmicy» tandis que la Cour bruisse d'une savoureuse perquisition et que la rue dĂ©nonce le progrès des mĹ“urs saphiques dans la haute sociĂ©tĂ© ? (Michel Simonin, L'encre & la lumière: quarante-sept articles (1976-2000), 2004 - books.google.fr).

 

Belleau emploie le terme "ris" dans "Mais que dois-je esperer de toy, ma douce amie" (La Bergerie).

 

"Les Poëtes qualifient bien souvent [Vénus] de Philonide, comme ne demandant qu'à rire et s'esgaier" (Conti, Mythologie, IV, 13, De Venus) (Guy Demerson, Œuvres poétiques: La Bergerie divisée en une Première et Seconde Iournée (1572), 1995 - books.google.fr).

 

Conti confond peut-être avec Philoméidès (François-Joseph-Michel Noël, Dictionnaire historique des personnages célèbres de l'antiquité, des dieux, des villes, fleuves, etc., 1866 - books.google.fr).

 

Agate et cendres

 

Purifier par le feu le corps qui n'est plus qu'un cadavre; réunir pieusement ces cendres; les renfermer dans une urne précieuse; conserver dans quelque coin de la maison du vivant les derniers restes de celui qui a vécu, souvenir incessant qui rappelle, au milieu des joies et des orages du monde, le néant et le repos de la tombe, c'était une admirable coutume, vénérée chez les anciens, inconnue des modernes. C'était du stoïcisme contre la mort. On oubliait moins vite ceux qui n'étaient plus; et lorsque l'enfant voulait s'inspirer des grandes actions de son père, il allait contempler l'urne cinéraire qui renfermait les débris du héros. A toute heure, la veuve pouvait pleurer sur le tombeau de son époux, la mère sur celui de son fils, mort avant l'âge.

 

Le vase Ă©tait ordinairement de marbre, d'agate ou de terre cuite. Le plus souvent on n'y plaçait aucun ornement : la mĂ©moire du dĂ©funt parlait seule. Dans le cas contraire, on retraçait allĂ©goriquement les principales actions de sa vie; on indiquait le lieu de sa naissance et celui de sa mort, le commencement et la fin du voyage. On annonçait que Pluton avait trouvĂ© cette âme trop belle ou trop innocente pour la jeter dans le sombre royaume. Puis les Grecs disaient, "Anagkè", les Romains, Fatum, et les chrĂ©tiens, Providence.

 

Le christianisme ayant succédé au monde païen, deux choses contribuèrent, entre beaucoup d'autres, à proscrire l'usage de brûler les morts: il tenait entièrement au paganisme, et peu à peu s'était établi l'usage d'enterrer. Il y avait bien encore à Rome quelque antique famille patricienne, en Grèce quelque peuplade qui, fidèles au culte de leurs pères, s'étaient élevés contre les nouvelles croyances et les mœurs nouvelles; mais elles disparurent bientôt, et le vase funéraire fit place au sarcophage.

 

Chez nous cet usage n'existe pas, nous avons trop grande hâte d'oublier nos morts. Nous les avons enfouis dans les églises, dans les catacombes, dans les cimetières. Nous avons même, par force, placé hors des villes les lieux de sépulture.

 

Le vase de M. Pradier est destiné à renfermer quelques objets précieux qui ont appartenu à un jeune médecin. Ce sont des souvenirs, ce ne sont point des images de la mort. (Augustin Challamel, Album du Salon de 1840 : collection des principaux ouvrages exposés au Louvre, reproduits par les peintres eux-mêmes, ou sous leur direction, 1840 - books.google.fr).

 

Dans un conte publié à Metz en 1699, la belle Philonide connaît son futur époux grâce au Portrait qui parle magique créé par une fée qui est la marraine du promis au nom égyptien, bien qu'il soit d'Arabie, Aménophis. Ce mariage est sensé lui éviter une mort trop rapide à la chasse. Mais le destin sera implacable.

 

Elle avait apporté une urne d'agate sur laquelle d'une main savante était gravée l'histoire et la mort d'Aménophis. Après que ses cendres y eurent été mises, elle voulut savoir comment la vie de ce prince avait été terminée, malgré tant de soins pour la conserver; elle fit retirer Brillant du précipice et, n'y voyant plus les clous de diamants, elle connut que le sort est inflexible, et que tout le savoir des fées ne saurait empêcher que ses arrêts ne soient irrévocables. FIN (Contes merveilleux, compilés par Tony Gheeraert et Raymonde Robert, 2005 - books.google.fr).

 

"Croisars" : pigeons

 

Ces pigeons bisets sont aussi connus dans la province sous la dénomination de pigeons fuyards. Par pigeons de volière, on entend de gros pigeons, dits patus, parce que, pour la plupart, ils ont des plumes aux pieds. Les pigeons bisets sont, dans l'espèce privée, ce que sont les croisards dans l'espèce sauvage; et les pigeons de volière sont, dans l'espèce privée, ce que sont, dans l'espèce sauvage, les ramiers (M. de Verneilh, Observations des commissions consultatives sur le projet de Code rural, Tome 3, 1811 - books.google.fr).

 

Biset, croiseau : le nom croiseau vient peut-être de croisé, les ailes et la queue du biset étant croisées de bandes noires ou brunes (Oeuvres complètes de Buffon avec les supplémens : Oiseaux, Tome 7, 1844 - books.google.fr).

 

Croiseau, m. Oiseau, "Kruis-vogel" (Caspar van den Ende, Le gazophilace de la langue francoise et flamande, 1681 - books.google.fr).

 

"kruys-vogel", Loxia : avis vulgo dicta Crucita. Croisard, oiseau croisant le bout de son bec (Kilianus auctus seu Dictionarium Teutonico-Latino-Gallicum, 1642 - books.google.fr).

 

On confond le pigeon (genre Columba) et le bec-croisé (genre Loxia) (fr.wikipedia.org - Columba (oiseau), fr.wikipedia.org - Loxia).

 

Livre I, Ode II Ă  CĂ©sar Auguste

 

Jam satis terris nivis atque dirae

Grandinis misit Pater, et, rubente

Dextera sacras jaculatus arces,

Terruit urbem;

Terruit gentes, grave ne rediret

Seculum Pyrrha, nova monstra questæ :

Omne quum Proteus pecus egit alios

Visere montes :

Piscium & summa genus haesit ulmo,

Nota quae sedes fuerat columbis :

Et superjecto pavidae natarunt

AEquore dame.

 

Jupiter a dĂ©ja rĂ©pandu sur la terre assez de neige & de grĂŞle. Il a Ă©pouvantĂ© Rome par les foudres que sa main embrasĂ©e a lancĂ©es sur ses temples sacrĂ©s. Il a dĂ©ja si fort Ă©pouvantĂ© les nations, qu'elles ont aprĂ©hendĂ© le retour du funeste siecle de Pyrrha, qui vit des prodiges inouĂŻs, lorsque ProtĂ©e mena ses troupeaux marins sur les sommets des montagnes : que les poissons s'arrĂ©terent sur la cime des arbres, qui Ă©toient auparavant la retraite des oiseaux; & que les daims timides nagerent sur les eaux, qui couvroient toute la face de la terre

 

Seculum Pyrrha] Pyrrha étoit fille d'Epimethée & de Pandore, & femme de Deucalion, sous lequel arriva ce déluge dans la Thessalie, l'an du monde 2437 quinze ou seize ans avant la sortie des Enfans d'Israël hors d'Egypte.

 

Quum Proteus] ProtĂ©e fut fils de Jupiter, ou selon d'autres, de Neptune; qui lui donna en garde ses veaux-marins, Il regna en Egypte deux cens quarante ans après Moyse, comme il feroit facile de le prouver : & par cette raison, il y a plus d'apparence de croire que l'AntiquitĂ© a attribuĂ© Ă  ce ProtĂ©e beaucoup d'actions de Moyse, que de croire que ProtĂ©e & Moyse ne font qu'un.

 

Nota que sedes fuerat columbis] La Critique de Scaliger le pere, n'est pas plus juste ici que sur le premier vers de cette Ode; car il blâme Horace d'avoir dit que les pigeons que perchoient sur ces arbres; parceque c'est une chose connue, que les pigeons ne se pofent qu'Ă  terre. Il est vrai que Virgile a fort bien observĂ© cela, lorsqu'en parlant de ces pigeons qui se presenterent Ă  EnĂ©e, il dit : Et viridi sedere Solo. Ils se poserent sur l'herbe mais outre qu'il y a des pigeons sauvages, qui se perchent sur les arbres, il est certain que les Anciens n'ont pas toujours pris garde Ă  cela, tĂ©moin ce pigeon de Dodone, qui se perchoit sur la cime du plus haut arbre : Et cette palme de Cesar, oĂą les pigeons alloient ordinairement faire leurs nids, comme Suetone le raporte (Monsieur Dacier, Oeuvres d'Horace en latin et en françois, avec des remarques critiques et historiques, Tome 1, 1709 - books.google.fr).

 

"aequore damae" renvoie Ă  "timdi damae" de Virgile (Bucoliques, Eglogue VIII) (Les Oeuvres de Virgile, avec un commentaire critique et explicatif, une introduction et une notice par E. Benoist, Tome 1, 1867 - books.google.fr).

 

Cf les "timides damas" au quatrain X, 99 - Etat d’Israël - 2250-2251.

 

Virgile (-70 - -19) parle Ă©galement des pouvoirs du lycanthrope dans sa huitième Ă©glogue, oĂą il fait dire Ă  AlphĂ©sibĂ©e : «J'ai vu Moeris se faire loup et s'enfoncer dans les bois», il mentionne aussi que Moeris Ă©tait sorcier et utilisa des herbes et des poisons (fr.wikipedia.org - Lycanthrope).

 

Lorsque les timides damas se transforment en loups...

 

ProtĂ©e est un drame satyrique d'Eschyle (Ve siècle avant J.C.) qui fait suite Ă  l'Orestie. Mette fr. 3 et 4 b, p. 2 = Nauck fr. 210 et 211, p. 71; AthĂ©nĂ©e IX, 394 a, Ă©d. Kaibel II, p. 358-359, et II, 67 c, Ă©d. Kaibel I, p. 158 : le second de ces deux fragments est simplement attribuĂ© Ă  Eschyle par l'Egyptie de la fin du IIe siècle et du dĂ©but du IIIe AthĂ©nĂ©e de Naucratis, sans autre indication, et c’est le Lexique de l'Alexandrin du IIe siècle HĂ©rodien qui le donne comme empruntĂ© au ProtĂ©e (AndrĂ© Wartelle, De Lucien de Samosate Ă  AthĂ©nĂ©e de Naucratis. In : Histoire du texte d’Eschyle, 1971 - books.openedition.org, Jean-Claude Boulanger, Les inventeurs de dictionnaires: de l'eduba des scribes mĂ©sopotamiens au scriptorium des moines mĂ©diĂ©vaux, 2003 - books.google.fr).

 

The fragment 210 of the play Proteus presents “a wretched, miserable pigeon, trying to feed after its ribs have been smashed by the fans winnowing the grain.” (David Grene, Richmond Lattimore, Mark Griffith, Glenn W. Most, Aeschylus II: The Oresteia, 2013 - books.google.fr).

 

Oreste, héros de l'Orestie, tuera Pyrrhus pour épouser sa femme Hermione, fille unique d'Hélène et de Ménélas, roi de Sparte.

 

Cléomène de Naucratis fut nommé gouverneur d'Egypte par Alexandre le Grand et organisa le contrôle du commerce du blé depuis Rhodes et l'Egypte (Olivier Picard, Économies et sociétés en Grèce ancienne (478-88 av. J.-C.): Oikonomia et économie, 2008 - books.google.fr).

 

Noé est l'Orus, l'Apollon, l'Ogygès, le Saturne, le Janus, le Protée, le Vertumne, Bacchus, des écrivains de la Grèce ou de Rome, suivant Huet et quelques autres savants; l'Osiris des Egyptiens; le Xisutre des Chaldéens, au rapport de Bérose et d'Abydène, dans Eusèbe de Césarée (Præparat. evang., lib. IX) (Biographie universelle, ancienne et moderne, Tome 31, 1822 - books.google.fr).

 

D'anciens auteurs arabes disent qu'il était interdit aux Sabéens de manger des pigeons; dans quelques districts de la Syrie et en Egypte semblable défense était en vigueur. Cet oiseau était regardé comme sacré chez divers peuples de l'Orient (Dictionnaire des Apocryphes, Encyclopédie théologique, Tome 126, 1858 - books.google.fr).

 

"PHARIER" est l'un des noms vulgaires du pigeon ramier, columba palumbus, dans certaine région (ou "phavier" en Picardie selon Salerno) (Dictionnaire des sciences naturelles, 1826 - books.google.fr, Benjamin Legoarant, Nouveau dictionnaire critique de la langue française, 1858 - books.google.fr).

 

Alexandrie et pigeons

 

Les pigeonniers se dressent dans les villes égyptiennes telles des cheminées de tertre, chacune abritant ses pigeons et leurs couvées. En Egypte, les pigeons sont appréciés pour leur chair et pour leurs excréments, le guano, base d'un excellent engrais. Ces tours coniques et creuses sont utilisées dans le pays depuis l'Antiquité. Les pigeonniers se présentent sous différentes tailles certains font partie intégrante des bâtiments, d'autres sont indépendants (Cécily Wong, Dylan Thuras, Atlas Obscura de la gastronomie: Un voyage à travers les plus grandes curiosités gastronomiques du monde, 2022 - books.google.fr, Youssef Ragheb, Messagers et messages In : Les messagers volants en terre d’Islam, 2002 - books.openedition.org).

 

A Medamothi, Pantagruel reçoit par l'écuyer Malicorne une lettre de son père et y répond par l'envoi d'un gozal ou pigeon voyageur, portant à la patte un fil destiné à montrer au vieux Gargantua que tout va bien à bord (Gilbert Chinard, L'Exotisme Americain, 1970 - books.google.fr).

 

L'île exotique de Medamothi, aves ses phares et ses "haultes tours marbrines", dans le Quart Livre de Rabelais pourrait renvoyer à Alexandrie, à son phare (Antoinette Huon, Alexandrie et l'alexandrinisme dans le "Quart Livre", Etudes rabelaisiennes, Volume 25, 1991 - books.google.fr).

 

"dur espectre" : Hélène

 

Selon Euripide, Protée habitait l'île de Pharos, mais l'Egypte lui appartenait. Il prend pour femme l'une des filles de la houle, Psamathée, après qu'elle eut laissé le lit d'Eaque. Hélène (de Troie) est vertueuse et se réfugie dans l'île de Pharos, gardée par Protée puis, à sa mort, par son fils Théoclymène, après le jugement de Pâris alors que celui-ci s'enfuit à Troie avec le fantôme de femme de Ménélas. Selon d'autres auteurs, Ménélas reprend Hélène après la guerre de Troie. A sa mort, ses fils naturels la chassent. Elle se réfugie à Rhodes et est pendue par Polyxo (François Noel, Dictionnaire de la fable, Tome 1, 1803 - books.google.fr).

 

L'Odyssée raconte que, égaré sur l’île de Pharos située à un jour de navigation de l’Égypte, Ménélas et sa flotte se trouvaient retenus à terre depuis vingt jours à cause de l’absence de vent, lorsqu’une déesse, Idothée, vint à leur secours. Comme Ménélas lui demandait quels dieux il avait offensés pour subir ce sort, Idothée lui révéla que son père, Protée, lui indiquerait son chemin ainsi que ce qui s’était passé dans son palais durant son absence, à condition qu’il le capturât. Pour prendre Protée au piège, il fallait que Ménélas se saisît de lui lors de la sieste qu’il faisait chaque jour au milieu de son troupeau de phoques. Protée tenterait alors de lui échapper en se métamorphosant et il faudrait lui résister jusqu’à ce qu’il cédât : alors, il lui dirait comment rentrer chez lui. Le lendemain, Idothée fournit à Ménélas et à ses compagnons des peaux de phoques afin qu’ils trompassent la vigilance de Protée. Dès que ce dernier se fut allongé, ils l’empoignèrent. Comme ils résistaient à ses métamorphoses en plusieurs animaux sauvages et féroces, Protée finit par se rendre. Ménélas apprit alors, d’une part, que les dieux lui réclamaient l’hécatombe qu’il avait omis de leur consacrer avant de quitter l’Égypte et, d’autre part, qu’Ajax et Agamemnon étaient morts, tandis qu’Ulysse se trouvait retenu sur une île par la nymphe Calypso (Stavroula Kefallonitis, Protée, figure amphibie de l’historiographie grecque In : Protée en trompe-l'œil : Genèse et survivances d'un mythe, d'Homère à Bouchardon, 2010 - books.openedition.org).

 

Pigeon, agate, Pyrrhus et Hélène

 

A l'orient des Thesprotes étaient les Molosses qui habitaient aux environs de Dodone, peuple belliqueux, et qui se rendit le maître de la contrée. Il était gouverné par un roi qui devint puissant, et de la tige duquel sortit Pyrrhus, qui fit trembler les Romains. Les principales villes de l'Epire étaient Passaro, capitale des états de Pyrrhus, et Dodone, où se rendaient les oracles de Jupiter. Quelques auteurs placent Dodone dans la Thesprotie, mais il y a tout lieu de croire qu'elle était dans la Molossie. C'est là qu'étaient ces fameux chênes qui prédisaient l'avenir, et que l'on venait consulter de fort loin (François-Charles-Hugues-Laurent Pouqueville, Voyage en Morée, a Constantinople, en Albanie, et dans plusieurs autres parties de l'empire othoman, pendant les années 1798, 1799, 1800 et 1801, 1805 - books.google.fr).

 

Cf. le pigeon de Dodone, qui se perchoit sur la cime du plus haut arbre.

 

La pierre Achates Agate, (en François Agate) a esté premierement trouuee en Sicile pres la riuiere Achates, d'ou elle a prins son nom. Cette pierre est de diuerses couleurs, auec plusieurs traits qui la trauersent & enuironnent comme ceintures, tellement qu'en aucunes elles representent quelques fois diuerses images & figures par le seul pinceau de nature, & sans aucun artifice. Ce que Pline testifie au liu. 37. chap.1. disant ainsi : Apres cet anneau on a fait grand estime de la pierre de Pyrrhus, qui a fait guerre aux Romains. Car on dit qu'il auoit vn agate en laquelle estoient les neuf Muses & Apollo tenant sa citre, non pourtraites par art, ains par nature, les traits & taches ainsi disposees par icelle, que chasque Muse portoit son enseigne. D'où est venu que les anciens on apellé l'agate de diuers noms. Car ils l'appellent Phassachates, cerachates, dendrachates, leucachates, hamachates, corallachares, & de plusieurs autres noms, parce qu'aucunes representent des pigeons, les autres de cornes, les autres des arbres, les autres du sang, les autres font de couleur de corail (Pietro Andrea Mattioli, Commentaires sur les six livres de Ped. Dioscor Anarzabeen de la matière médicinale, 1579 - books.google.fr).

 

PHASSACHATES, Hist. nat., nom donné par les anciens à une agate dont ils ne nous ont transmis que le nom. Cependant M. Hill prétend que c'est la même pierre que les anciens nommoient aussi leucachates, agate blanche ou perileucos. Il dit que le fond de la couleur de cette agate est d'un gris pâle & bleuâtre ou gorge de pigeon, & que souvent on y voit des veines noires & blanches qui forment des cercles assez concentriques; ce qui fait que les morceaux de cette pierre ressemblent à des onyx (Encyclopédie, Ou Dictionnaire Raisonné Des Sciences, Des Arts Et Des Métiers, Par Une Société De Gens De Lettres, Tome 45, 1774 - books.google.fr).

 

PYRRHUS, fils d'Achille et de Déidamie, fille de Lycomède, roi de l'ile de Scyros, naquit dans cette ile un peu avant la guerre de Troie, et y fut élevé jusqu'à la mort d'Achille. Alors Ulysse et Phénix furent envoyés par les Grecs vers Pyrrhus, pour l'emmener au siége de Troie, parce qu'on leur avait prédit que c'était le seul moyen de prendre cette fameuse ville. Pyrrhus y alla malgré sa grande jeunesse; ce qui lui fit donner le nom de Neoptolème, comme la couleur de ses cheveux l'avait fait appeler Pyrrhus. Il se montra digne du sang d'Achille; il fut, comme lui, brave, féroce et inhumain. Il combattit contre Enrypile, fils de Télèphe, et le tua. Cette victoire lui plut si fort, qu'il institua, à cette occasion, la danse qu'on nomma pyrrhique, dans laquelle les danseurs devaient être armés de toutes pièces. Il entra le premier dans le fameux cheval de bois ; et la nuit de la prise de Troie, il fit un carnage épouvantable et massacra le roi Priam d'une manière barbare. Ce fut lui aussi qui précipita du haut d'une tour le petit Astianax, fils d'Hector, et qui immola Polyxène sur le tombeau d'Achille. Après le sac de Troie il eut Andromaque en partage, et il en fit sa femme ou sa concubine. Il alla ensuite en Epire, où il fonda un royaume. Quelque temps après il épousa la belle Hermione, fille de Ménélas et d'Hélène, et fut tué dans le temple de Delphies, à la sollicitation d'Hermione, laquelle avait été promise en mariage à Oreste, avant que d'épouser Pyrrhus. Ce prince eut trois femmes, Hermione, dont il n'eut point d'enfans, Lassasse et Andromaque. C'est de lui et de ces deux dernières femmes que descendaient les rois qui possédèrent l'Epire jusqu'à Pyrrhus, roi des Epirotes, célèbre par ses guerres avec les Romains, et l'un des plus grands capitaines de l'antiquité, descendait du précédent (Jean-Baptiste Ladvocat, ,Dictionnaire historique et bibliographique, Tome 2, 1822 - books.google.fr).

 

Considérations bibliques

 

Les fils de Noé sont Japhet, Sem et Cham.

 

Selon la Chronique de Nestor, Rhodes est associée à Japhet, l'île de Pharos (Alexandrie en Egypte ou Misraïm) à Cham, et la Mésopotamie à Sem (Patrick Anani Etoughé, HISTORIOGRAPHIE DE L'ANCIEN ISRAËL: De la Genèse au Deutéronome, 2012 - books.google.fr).

 

Le terme "dur espectre" paraît contradictoire, les fantômes étant plutôt ectoplasmiques. Ce qui ferait penser à l'idée que les fantômes n'existent pas ou sont des supercheries.

 

Dodanim, fils de Japhet, peuple l'île de Rhodes (Honoré Simon, Le grand dictionnaire de la Bible, ou Explication litterale et historique de tous les mots propres du Vieux et Nouveau Testament..., 1740 - books.google.fr).

 

Et ie treuue que le premier oracle du Diable, fut en Dodone, consacrĂ© Ă  Iupiter : & print son nom de Dodanim fils de Iaphet. Et est croyable que les Sorcieres venues de la race de Dodanim Ă  la suggestion du Diable consacrerent les premieres les chesnes qui y estoient, & laisserent les bassins, instruments propres des Sorcieres, lesquels estoient touchez par vne statue, ayant vne verge en main ; & apres les Prestresses, qui presidoient au Temple, estoient saisies du Diable, qui les faisoit prophetizer (Pierre Le Loyer, IIII. livres des spectres ou apparitions et visions d'esprits, anges et demons se monstrans sensiblement aux hommes, 1586 - books.google.fr).

 

Acrostiche : ADAA, femme de Lamech dans les manuscrits maçoniques (aussi Adar, Ada, Hada)

 

Grand Lodge MS (1632)

 

Before Noe's fludd their was a man that was called Lamech, as yt was wiytten in the Byble in the fourth chap, of genesis. And this Lamech had two wyves, the one wyfe height Adaa, and the other height Sella. By his first wyfe Adaa he gat twoe Soonnes, and the one heighte Jabell and the other Juball, and by the other wyfe Sella, he begat a son and a daughter, and theise iiij children found the beginning of all the Crafts in the worlde. And this elder soonne Jabell found the Craft of Geometrey and be deptd flocke of sheepe and lande in the field, and firste wraught houses of stone and tree (as yt is noted in the chapter abovesaid.) And his brother Juball found the Craft of Musicke, Song of tongue, harp and orgain. And the third brother Tubalcain found Smights Crafte of gold silvr and copper, yron and Steele. And the daughter found the Craft of Weaving. And these Children knew well that God woulde take vengeance for synne ether by fyer or water, wherfore they wrytten their Sciences yt they had found in ij pyllers of stone that they might be found after Noe's fludd. And the one stone was marble, for that will not burne with any fyre, and the other stone was called Latres for that woulde not drown in water (Jean Ferré, Dictionnaire des symboles maçonniques, 2013 - books.google.fr, William James Hughan, The old charges of British Freemasons, 1872 - archive.org).

 

Lamech, fils de Mathusalem, est père de Noé à ne pas être confondu avec Lamech de la lignée de Caïn, fils de Matusaël, et père de Nahama, par sa seconde femme Sella (Tsila), qui sera la femme de Noé. Ce qu'a fait Isaac Vossius (Aetate nmundi, ch. 4) (Pierre Bayle, François Chéreau, Dictionnaire Historique Et Critique, H-O, 1697 - books.google.fr, Emmanuel Weill, La femme juive sa condition légale d'après la Bible et le Talmud, 1881 - books.google.fr).

 

Lamech, fils de MatthusaĂ«l, fut surnommĂ© le Bigame, parce qu'il fut le premier mentionnĂ© par l'Écriture ayant plus d'une femme. Ses femmes furent : Ada, dont il eut Jabel et Jubal, et Sella, qui fut mère de Tubal-CaĂŻn et d'une fille nommĂ©e NoĂ«ma. Lamech est le second meurtrier d'entre les hommes. Un jour, il dit Ă  ses femmes Ada et Sella : «Écoutez ma voix, vous femmes de Lamech; prĂŞtez l’oreille Ă  mes paroles. J'ai tuĂ© un homme en le blessant et un jeune homme en le frappant. Il sera tirĂ© vengeance sept fois doublement du crime de CaĂŻn; mais septante fois sept fois doublement de celui de Lamech.» (GĂ©n. IV. 18, 24) (J.S.F. de Herkenrode, GĂ©nĂ©alogie historique et chronologique des anciens patriarches, 1855 - books.google.fr).

 

Bigamie

 

Pausanias décrit le décor de l'Amyclaion de Sparte. Il mentionne la représentation d'Anaxias et Mnasinous poursuivant leurs cousins Mégapenthès (fils de Ménélas et d'une concubine) et Nicostratos (fils de Ménélas et d'Hélène selon un fragment d'Hésiode, 175 Merkelbach-West) rappelle la double lignée issue du roi Anaxandride (p. 261, 288; sur la bigamie d'Anaxandride, cf. Hérodote, V, 39-42 et Pausanias, III, 3, 9), d'autant que ce serait au temps de ce roi que le Trône d'Amyclées aurait été édifié (Nicolas Richer, Nouvelles recherches sur Sparte archaïque. In: L'antiquité classique, Tome 69, 2000 - www.persee.fr).

 

Du cĂ´tĂ© grec, HĂ©rodote relate le cas d’Anaxandride, l’un des deux rois de Sparte entre 560 et 520 av. J.-C. : comme il avait Ă©pousĂ© la fille de sa sĹ“ur, mais que leur couple restait sans enfant, les Ă©phores, magistrats d’une grande autoritĂ© dans la citĂ©, constatant que cette Ă©pouse n’enfantait pas, conseillèrent au roi de la renvoyer et d’en Ă©pouser une autre.

 

Hérodote rapporte que le roi refusa de la renvoyer et qu’il consentit seulement au compromis que lui proposèrent alors éphores et gérontes : prendre en même temps une seconde épouse qui serait teknopoios, «procréatrice» (c’est un cas exceptionnel de bigamie grecque), mais, après que cette dernière eut accouché, la première épouse cessa d’être atokos et eut de lui trois enfants (V, 39-41) (Dominique Lenfant, Les Grecs répudiaient-ils leurs femmes pour stérilité ?, 2021 - hal.science).

 

Le colombophile de Bassorah du IXe siècle Mutanna b. Zuhayr avait observé des pigeonnes inconstantes s'offrant indifféremment aux mâles et aux femelles, non seulement hors vue de leur époux, mais sous ses yeux, des pigeons bigames assurant tour à tour l'incubation et la becquée dans leur double nid, bien que ces soins prodigués à deux couvées à la fois puissent leur être néfastes, sinon funestes, sans parler des œufs jamais éclos et des petits toujours chétifs (Youssef Ragheb, Les messagers volants en terre d’Islam, 2013 - books.google.fr, Pierre Boitard, Les pigeons de Voliere et de Colombier, ou histoire naturelle et monographie des pigeons domestiques, 1824 - books.google.fr).

 

Typologie

 

En Amérique

 

Les vaillants fils de Japhet, après avoir régénéré les deux Amériques, s'efforcent maintenant à l'envi les unes des autres de faire pénétrer en Afrique et jusqu'aux derniers confins de la Polynésie les bienfaits de leur civilisation (Bulletin, Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise, 1891 - books.google.fr).

 

Salt Lake City est fondée, sous le nom de «Great Salt Lake City», le 24 juillet 1847 par 148 pionniers mormons composés de 143 hommes, trois femmes et deux enfants. Menés par Brigham Young, ces mormons avaient fui les persécutions religieuses qui avaient abouti au lynchage de leur prophète, Joseph Smith, et traversé les États-Unis sur 2000 km. La première année sur place est difficile car les récoltes sont compromises par des gelées tardives puis par la sécheresse et enfin par les criquets. En 1848, toute la vallée du Grand Lac Salé est cédée par le Mexique aux États-Unis et en 1850, le Territoire de l'Utah est formé avec Brigham Young comme gouverneur. L'Utah est alors considéré par les mormons comme leur patrie appelée «Deseret» (l'«abeille à miel», laquelle est mentionnée dans le Livre de Mormon). Les mormons développent et planifient Great Salt Lake City en lotissements autour de Temple Square, sur lequel sont érigés le Temple et le Tabernacle. La population de la ville s’accroît rapidement grâce à l'afflux régulier de nouveaux émigrants mormons, pour beaucoup originaires d'Europe. Vers 1852, ils sont déjà environ 10000. En 1856, Great Salt Lake City devient la capitale du Territoire de l'Utah. Les mormons entrent rapidement en conflit avec le gouvernement américain et, en 1858, des troupes fédérales s'installent près de la ville à Camp Floyd. En 1868, le nom de la ville est raccourci en Salt Lake City et en 1869, l’État et la ville sortent de leur isolement géographique en étant reliés par le premier chemin de fer transcontinental. L'Utah devient le 45e État à rejoindre l'Union, en 1896, à la suite de l'abolition de la polygamie par l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (fr.wikipedia.org - Salt Lake City).

 

Brigham Young, après la reconnaissance de l'Utah comme "territoire" de l'Union en 1850, cherchait à l'y faire entrer comme Etat à part entière.

 

Après la destitution de Brigham Young, les nouveaux gouverneurs successifs de l'Utah reprirent la campagne d'américanisation du territoire en promulguant une série de lois contre la polygamie, depuis le Morrill Act de 1862 déclaré constitutionnel par l'important jugement Reynolds de la Cour suprême en 1879, jusqu'à l'Edmunds-Tucker Act de 1887, qui proclamait la dissolution du système judiciaire mormon et transférait ses biens au gouvernement fédéral (Massimo Introvigne, Les Mormons, 1991 - books.google.fr).

 

Lois sur la bigamie en France

 

En France, les Mormons s'installent en 1866 (Jean-Pierre Bilski, Repères sur les constructions culturelles des sociétés et civilisations, 2011 - books.google.fr).

 

Une disposition de la loi de 1791 a fait place Ă  l'art. 340 C. pĂ©n. de 1810, ainsi conçu : «Quiconque, Ă©tant engagĂ© dans les liens du mariage, en aura contractĂ© un autre avant la dissolution du prĂ©cĂ©dent, sera puni de la peine des travaux forcĂ©s Ă  temps (de 5 Ă  20 ans) L'officier public qui aura prĂŞtĂ© son ministère Ă  ce mariage, connaissant l'existence du prĂ©cĂ©dent, sera condamnĂ© Ă  la mĂŞme peine». [...]

 

La disposition de l'art. 340 n'a pas été modifiée lors de la révision du Code pénal en 1863, mais la loi du 27 juin 1866, en substituant des dispositions nouvelles à celles des art. 5, 6 et 7 C. instr. crim., a mis fin à toute controverse sur le point de savoir si des poursuites peuvent être dirigées en France contre le Français qui, se trouvant engagé dans les liens d'un précédent mariage, en a contracté un nouveau, hors du territoire français, avec une Française, soit avec une étrangère (Pandectes françaises, nouveau répertoire de doctrine, de législation et de jurisprudence, Tome 13, 1892 - books.google.fr).

 

On pense aussi à cette époque à la polygamie dans l'Algérie colonisée.

 

Si, au XIXe siècle, l’iconographie orientaliste accordait une place centrale au harem, les premiers modèles de colonisation ne considéraient pas la polygamie comme une composante essentielle du droit «musulman». Ils voyaient plutôt en elle un effet de l’organisation sociale nomadique, appelé à disparaître à la suite de réformes économiques visant la propriété foncière. À partir des années 1860, au contraire, la polygamie devint le symbole de la spécificité d’un droit religieux juif et musulman, considéré comme un tout cohérent et immuable. Le «statut personnel» musulman fut progressivement détaché des questions foncières, susceptibles, elles, de réformes (Judith Surkis, Propriété, polygamie et statut personnel en Algérie coloniale, 1830-1873, Revue d'histoire du XIXe siècle n° 41, 2010 - journals.openedition.org).

 

Cf. quatrain V, 18 sur le statut personnel des indigènes d'Algérie.

 

Spectres et Mormons

 

Extending on this classical view of Lamech is the Book of Moses, regarded in Mormonism as scripture. According to this Latter-day Saint text, Lamech entered into a secret pact with Satan, as had Cain before him, becoming a second Master Mahan. When Irad (an ancestor of Lamech) learned his secret and began to publicise it, Lamech murdered him. News of the murder was spread by Lamech's two wives, leading to his being cast out of society (en.wikipedia.org - Lamech (descendant of Cain)).

 

Les Grecs donnaient aussi aux Lamies le nom de Mormo, Mormone ou Mormolyce, qui servait en même temps à désigner ces masques horribles qu'on employait sur les théâtres pour représenter les ombres des morts (Encyclopédie du dix-neuvième siècle, Tome 14, 1854 - books.google.fr).

 

Les entrées "Lamia" suivent celles de "Lamech" dans le dictionnaire de Bayle (Pierre Bayle, François Chéreau, Dictionnaire Historique Et Critique, H-O, 1697 - books.google.fr).

 

nostradamus-centuries@laposte.net