Brigham bigame

Brigham bigame

 

V, 16

 

1862-1863

 

A son hault pris plus la lerme sabée,

D'humaine chair par mort en cendre mettre,

A l'isle Pharos par Croisars perturbée,

Alors qu'Ă  Rhodes paroistra dur espectre.

 

"sabée"

 

"Sabée" : partie de l'Arabie heureuse (Louis Marie Quicherat, Vocabulaire latin-français des noms propres de la langue latine, 1846 - books.google.fr, Dess Shomerus, Nostradamus, Ein Scharlatan, 2018 - books.google.fr).

 

Il s'agirait plutôt d'autres Sabéens appelés aussi Mandéens.

 

Les mandéens du Hauran et du sud de l'Irak ont récolté d'autres appellations, en particulier lors des premiers contacts avec les voyageurs européens frappés par le particularisme de leur gnose qui considérait Jean-le-Baptiste comme son prophète. Ils se sont tour à tour appelés nazoréens, sabiens, héméro-Baptistes, sabéites, soubba, partisans de Saint-Jean, chrétiens de Saint-Jean (vers le VIIe s.), himyarites de Saba, sabi, sabiah, sabioun, sabah, sabian (en perse), ioannites (johannites/Jean-le-Baptiste), dosithéens et «les chrétiens de Jean». Le tenue Subba ou Selbayd signifie, selon J. Schmitt, «les Baptistes» (Jacques Hureiki, Essai sur les origines des Touaregs, 2003 - books.google.fr).

 

Les vrais Soubbas sont tenus d'être aussi joyeux en cas de mort qu'en cas de noces. Le deuil leur est tellement défendu, qu'ils considèrent chaque larme versée sur le mort comme devant former sur le chemin de l'âme du décédé un grand fleuve très difficile à traverser. Cependant tous les Soubbas n'observent pas scrupuleusement cette prescription de leur loi; mais, quoi qu'il en soit, il n'est jamais permis, malgré cela, à la femme d'un évêque ou d'un prêtre, de pleurer son mari mort (Nicolas Siouffi, Études sur la religion des Soubbas ou Sabéens: leurs dogmes, leurs moeurs, 1880 - books.google.fr).

 

Considérations bibliques

 

Les fils de Noé sont Japhet, Sem et Cham.

 

Selon la Chronique de Nestor, Rhodes est associée à Japhet, l'île de Pharos (Alexandrie en Egypte ou Misraïm) à Cham, et la Mésopotamie à Sem (Patrick Anani Etoughé, HISTORIOGRAPHIE DE L'ANCIEN ISRAËL: De la Genèse au Deutéronome, 2012 - books.google.fr).

 

"Spectre"

 

Le terme "dur espectre" paraît contradictoire, les fantômes étant plutôt ectoplasmiques. Ce qui ferait penser à l'idée que les fantômes n'existent pas ou sont des supercheries.

 

Dodanim, fils de Japhet, peuple l'île de Rhodes (Honoré Simon, Le grand dictionnaire de la Bible, ou Explication litterale et historique de tous les mots propres du Vieux et Nouveau Testament..., 1740 - books.google.fr).

 

Et ie treuue que le premier oracle du Diable, fut en Dodone, consacrĂ© Ă  Iupiter : & print son nom de Dodanim fils de Iaphet. Et est croyable que les Sorcieres venues de la race de Dodanim Ă  la suggestion du Diable consacrerent les premieres les chesnes qui y estoient, & laisserent les bassins, instruments propres des Sorcieres, lesquels estoient touchez par vne statue, ayant vne verge en main ; & apres les Prestresses, qui presidoient au Temple, estoient saisies du Diable, qui les faisoit prophetizer (Pierre Le Loyer, IIII. livres des spectres ou apparitions et visions d'esprits, anges et demons se monstrans sensiblement aux hommes, 1586 - books.google.fr).

 

Acrostiche : ADAA, femme de Lamech dans les manuscrits maçoniques (aussi Adar, Ada, Hada)

 

Grand Lodge MS (1632)

 

Before Noe's fludd their was a man that was called Lamech, as yt was wiytten in the Byble in the fourth chap, of genesis. And this Lamech had two wyves, the one wyfe height Adaa, and the other height Sella. By his first wyfe Adaa he gat twoe Soonnes, and the one heighte Jabell and the other Juball, and by the other wyfe Sella, he begat a son and a daughter, and theise iiij children found the beginning of all the Crafts in the worlde. And this elder soonne Jabell found the Craft of Geometrey and be deptd flocke of sheepe and lande in the field, and firste wraught houses of stone and tree (as yt is noted in the chapter abovesaid.) And his brother Juball found the Craft of Musicke, Song of tongue, harp and orgain. And the third brother Tubalcain found Smights Crafte of gold silvr and copper, yron and Steele. And the daughter found the Craft of Weaving. And these Children knew well that God woulde take vengeance for synne ether by fyer or water, wherfore they wrytten their Sciences yt they had found in ij pyllers of stone that they might be found after Noe's fludd. And the one stone was marble, for that will not burne with any fyre, and the other stone was called Latres for that woulde not drown in water (Jean Ferré, Dictionnaire des symboles maçonniques, 2013 - books.google.fr, William James Hughan, The old charges of British Freemasons, 1872 - archive.org).

 

Lamech, fils de Mathusalem, est père de Noé à ne pas être confondu avec Lamech de la lignée de Caïn, fils de Matusaël, et père de Nahama, par sa seconde femme Sella (Tsila), qui sera la femme de Noé. Ce qu'a fait Isaac Vossius (Aetate nmundi, ch. 4) (Pierre Bayle, François Chéreau, Dictionnaire Historique Et Critique, H-O, 1697 - books.google.fr, Emmanuel Weill, La femme juive sa condition légale d'après la Bible et le Talmud, 1881 - books.google.fr).

 

Lamech, fils de MatthusaĂ«l, fut surnommĂ© le Bigame, parce qu'il fut le premier mentionnĂ© par l'Écriture ayant plus d'une femme. Ses femmes furent : Ada, dont il eut Jabel et Jubal, et Sella, qui fut mère de Tubal-CaĂŻn et d'une fille nommĂ©e NoĂ«ma. Lamech est le second meurtrier d'entre les hommes. Un jour, il dit Ă  ses femmes Ada et Sella : «Écoutez ma voix, vous femmes de Lamech; prĂŞtez l’oreille Ă  mes paroles. J'ai tuĂ© un homme en le blessant et un jeune homme en le frappant. Il sera tirĂ© vengeance sept fois doublement du crime de CaĂŻn; mais septante fois sept fois doublement de celui de Lamech.» (GĂ©n. IV. 18, 24) (J.S.F. de Herkenrode, GĂ©nĂ©alogie historique et chronologique des anciens patriarches, 1855 - books.google.fr).

 

Typologie

 

En Amérique

 

Les vaillants fils de Japhet, après avoir régénéré les deux Amériques, s'efforcent maintenant à l'envi les unes des autres de faire pénétrer en Afrique et jusqu'aux derniers confins de la Polynésie les bienfaits de leur civilisation (Bulletin, Société de géographie de Lyon et de la région lyonnaise, 1891 - books.google.fr).

 

Salt Lake City est fondée, sous le nom de «Great Salt Lake City», le 24 juillet 1847 par 148 pionniers mormons composés de 143 hommes, trois femmes et deux enfants. Menés par Brigham Young, ces mormons avaient fui les persécutions religieuses qui avaient abouti au lynchage de leur prophète, Joseph Smith, et traversé les États-Unis sur 2000 km. La première année sur place est difficile car les récoltes sont compromises par des gelées tardives puis par la sécheresse et enfin par les criquets. En 1848, toute la vallée du Grand Lac Salé est cédée par le Mexique aux États-Unis et en 1850, le Territoire de l'Utah est formé avec Brigham Young comme gouverneur. L'Utah est alors considéré par les mormons comme leur patrie appelée «Deseret» (l'«abeille à miel», laquelle est mentionnée dans le Livre de Mormon). Les mormons développent et planifient Great Salt Lake City en lotissements autour de Temple Square, sur lequel sont érigés le Temple et le Tabernacle. La population de la ville s’accroît rapidement grâce à l'afflux régulier de nouveaux émigrants mormons, pour beaucoup originaires d'Europe. Vers 1852, ils sont déjà environ 10000. En 1856, Great Salt Lake City devient la capitale du Territoire de l'Utah. Les mormons entrent rapidement en conflit avec le gouvernement américain et, en 1858, des troupes fédérales s'installent près de la ville à Camp Floyd. En 1868, le nom de la ville est raccourci en Salt Lake City et en 1869, l’État et la ville sortent de leur isolement géographique en étant reliés par le premier chemin de fer transcontinental. L'Utah devient le 45e État à rejoindre l'Union, en 1896, à la suite de l'abolition de la polygamie par l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (fr.wikipedia.org - Salt Lake City).

 

Brigham Young, après la reconnaissance de l'Utah comme "territoire" de l'Union en 1850, cherchait à l'y faire entrer comme Etat à part entière.

 

Après la destitution de Brigham Young, les nouveaux gouverneurs successifs de l'Utah reprirent la campagne d'américanisation du territoire en promulguant une série de lois contre la polygamie, depuis le Morrill Act de 1862 déclaré constitutionnel par l'important jugement Reynolds de la Cour suprême en 1879, jusqu'à l'Edmunds-Tucker Act de 1887, qui proclamait la dissolution du système judiciaire mormon et transférait ses biens au gouvernement fédéral (Massimo Introvigne, Les Mormons, 1991 - books.google.fr).

 

Lois sur la bigamie en France

 

En France, les Mormons s'installent en 1866 (Jean-Pierre Bilski, Repères sur les constructions culturelles des sociétés et civilisations, 2011 - books.google.fr).

 

Une disposition de la loi de 1791 a fait place à l'art. 340 C. pén. de 1810, ainsi conçu : «Quiconque, étant engagé dans les liens du mariage, en aura contracté un autre avant la dissolution du précédent, sera puni de la peine des travaux forcés à temps (de 5 à 20 ans) L'officier public qui aura prêté son ministère à ce mariage, connaissant l'existence du précédent, sera condamné à la même peine». [...]

 

La disposition de l'art. 340 n'a pas été modifiée lors de la révision du Code pénal en 1863, mais la loi du 27 juin 1866, en substituant des dispositions nouvelles à celles des art. 5, 6 et 7 C. instr. crim., a mis fin à toute controverse sur le point de savoir si des poursuites peuvent être dirigées en France contre le Français qui, se trouvant engagé dans les liens d'un précédent mariage, en a contracté un nouveau, hors du territoire français, avec une Française, soit avec une étrangère (Pandectes françaises, nouveau répertoire de doctrine, de législation et de jurisprudence, Tome 13, 1892 - books.google.fr).

 

On pense aussi à cette époque à la polygamie dans l'Algérie colonisée.

 

Si, au XIXe siècle, l’iconographie orientaliste accordait une place centrale au harem, les premiers modèles de colonisation ne considéraient pas la polygamie comme une composante essentielle du droit «musulman». Ils voyaient plutôt en elle un effet de l’organisation sociale nomadique, appelé à disparaître à la suite de réformes économiques visant la propriété foncière. À partir des années 1860, au contraire, la polygamie devint le symbole de la spécificité d’un droit religieux juif et musulman, considéré comme un tout cohérent et immuable. Le «statut personnel» musulman fut progressivement détaché des questions foncières, susceptibles, elles, de réformes (Judith Surkis, Propriété, polygamie et statut personnel en Algérie coloniale, 1830-1873, Revue d'histoire du XIXe siècle n° 41, 2010 - journals.openedition.org).

 

Cf. quatrain V, 18 sur le statut personnel des indigènes d'Algérie.

 

Spectres et Mormons

 

Extending on this classical view of Lamech is the Book of Moses, regarded in Mormonism as scripture. According to this Latter-day Saint text, Lamech entered into a secret pact with Satan, as had Cain before him, becoming a second Master Mahan. When Irad (an ancestor of Lamech) learned his secret and began to publicise it, Lamech murdered him. News of the murder was spread by Lamech's two wives, leading to his being cast out of society (fr.wikipedia.org - en.wikipedia.org - Lamech (descendant of Cain)).

 

Les Grecs donnaient aussi aux Lamies le nom de Mormo, Mormone ou Mormolyce, qui servait en même temps à désigner ces masques horribles qu'on employait sur les théâtres pour représenter les ombres des morts (Encyclopédie du dix-neuvième siècle, Tome 14, 1854 - books.google.fr).

 

Les entrées "Lamia" suivent celles de "Lamech" dans le dictionnaire de Bayle (Pierre Bayle, François Chéreau, Dictionnaire Historique Et Critique, H-O, 1697 - books.google.fr).

 

nostradamus-centuries@laposte.net