Pignouf et Verdi V, 22 1868 Avant qu'à Rome grand aye rendu l'âme, Effrayeur grande à l'armée estrangère : Par esquadrons l'embusche près de Parme Puis les deux rouges ensemble feront chère. Crainte de
l'Autriche-Hongrie pour son existence L'Empire austro-hongrois vaincu par la Prusse en 1866 ne
désirait pas tenter une nouvelle aventure qui risquait de se mal terminer.
L'Autriche connaissait la puissance militaire prussienne et les dirigeants autrichiens craignaient non
sans raison la désintégration de leur Empire sous la pression des nationalités
qu'il opprimait. L'Italie, unifiée depuis 1861, reprochait à la France de
l'avoir empêchée d'occuper Rome, encore territoire pontifical, et les soldats
français envoyés à Rome par Napoléon III dès octobre 1857 pour satisfaire les
exigences du monde catholique lui coûtaient l'alliance italienne (Jean
Elleinstein, Réflexions sur la Commune de 1871, 1971 - books.google.fr). Troisième guerre
d'Indépendance italienne Le 20 juin 1866, l’Italie, alliée à la Prusse, déclare la
guerre à l’Autriche. Le 25 juin, l’armée italienne du général La Marmora, chef
d’état-major, pourtant supérieure en nombre, est battue par les Autrichiens de
l’archiduc Albert à la bataille de Custoza. Le 20 juillet, la flotte italienne
de l’amiral Carlo Persano est battue à Lissa par les Autrichiens. Persano sera
jugé par le Sénat réuni en Haute Cour de justice; Garibaldi et ses volontaires
sont victorieux des Autrichiens à Bezzecca, dans le Trentin. Le 12 août,
l'armistice de Cormons arrĂŞte Garibaldi qui marchait vers Trente. A la paix de
Vienne, le 3 octobre, l’Autriche remet la VĂ©nĂ©tie Ă la France qui la remet Ă
l'Italie. Par la convention secrète entre François-Joseph Ier
d'Autriche et la France du 11 juin 1866, les austro-hongrois obtenaient la
neutralité française en Italie en cédant secrètement la Vénétie à Napoléon III
pour qu’il la rétrocède au royaume d’Italie. Le 21 octobre, la Vénétie et le
territoire de Mantoue se prononcent par plébiscite pour l’annexion au royaume
d’Italie (fr.wikipedia.org
- 1866 en Italie). La guerre était inutile mais a peut-être accéléré
l'annexion vénitienne. Parme et le combat
de Villafranca La brigade de
Parme est composée de deux régiments (49e et 50e) qui combattirent à Custozza
en 1866. Elle formait le gros de la division formée par le Prince Humbert (Jules
Victor Lemoyne, Campagne de 1866 en Italie: la bataille de Custoza, 1875 -
books.google.fr). Au combat de Villafranca, pendant la bataille de Custozza,
tout Ă coup, l'avant-garde du Prince
Humbert est attaquée, au moment où elle débouche de Villafranca, par la
cavalerie autrichienne que soutient de l'artillerie. Vigoureusement assaillie,
la brigade de Parme n'a que le temps de former les carrés dans l'un desquels se
réfugie le Prince royal, Bientôt la division Bixio, qui s'est formée à la
gauche de la 16e, est assaillie Ă son tour. Hussards et uhlans autrichiens
fournissent, sans se laisser arrêter par les obstacles que forment les mûriers
et les vignes, plusieurs charges très brillantes, mais l'infanterie italienne
montre une grande fermeté : les carrés formés avec un soin méticuleux
(demeurent intacts, tandis que les chevau-légers piémontais sont rejetés sur
eux. Le colonel Pulz, après avoir reçu de l'archiduc Albert l'ordre d'épargner
les forces des chevaux pour le reste de la journée, ne renouvela pas son
attaque : vers 8 heures 13, les deux brigades étaient reportées à la
Casetta et y prenaient position. Sous l'Ă©nergique impulsion de Pulz bien
secondé par Bujanovics, 15 escadrons avaient arrêté les 36 bataillons des 16e
et 7e divisions. [...] Le général Maurizio Emilio Ferrero était le commandant
la brigade de Parme (Frédéric
Canonge, Histoire et art militaires: Histoire militaire, Volume 2, Partie 1,
1904 - books.google.fr, fr.wikipedia.org
- Bataille de Custoza (1866)). La première bataille de Custoza en 1848 voit déjà les
Sardes perdre, alors que les débuts de la première guerre d'indépendance
avaient poussé le duché de Parme à demander son intégration à la Savoie. La
défaite finale des Sardes permettra aux Bourbons de revenir à Parme jusqu'en
1859 (fr.wikipedia.org
- Bataille de Custoza (1848)). "rouges" : drapeau rouge et chemise rouge Le parti révolutionnaire, Mazzini à sa tête, souleva les
passions. Le mouvement républicain se propagea dans toute l'Italie centrale.
[...] A Rome, Mazzini avait arboré le
drapeau rouge et mis Garibaldi à la tête d'une armée de réfugiés et
d'aventuriers de tous les pays, les Chemises
rouges (Gustave
Hubault, Histoire contemporaine de 1789 Ă 1889, 1890 - books.google.fr). On pouvait s'attendre aussi Ă deux cardinaux (cf.
Brind'amour) et au concile Vatican I sur l'infaillibilité pontificale. Avec ses homologues Gabriel della Genga Sermattei (mort
en 1861) et Lodovico Altieri (mort en 1867), le cardinal Luigi Vannicelli Casoni
(mort en 1877) forme le triumvirat (surnommé "triumvirat rouge" par les Démocrates) qui gouverne les
États pontificaux en 1849-1850 après l'épisode de la République romaine pendant
la fuite de Pie IX (fr.wikipedia.org -
Luigi Vannicelli Casoni). "bonne chère" : banquet Des bois de Fienzza, en Sicile, où l'avaient rejoint un
certain nombre de volontaires venus de Malte et du continent italien, Garibaldi
venait de lancer un ordre du jour à ses nouveaux compagnons d'armes : «Amis, y disait-il, vous êtes accourus, le
sourire sur les lèvres, la joie au front, au banquet des batailles. Vous avez senti la honte que l'occupation de
Rome fait peser sur vos fronts, et vous voulez la faire disparaitre !» (Amédée
Gabourd, Histoire contemporaine comprenant les principaux événements qui se
sont accomplis depuis la révolution de 1830, Tome 10, 1872 - books.google.fr). Grands morts à Rome Avant que sa mort n'arrive en 1878, le pape Pie IX verra
la fin des Etats de l'Eglise : cf. quatrain V, 25, et Rome capitale de l'Italie :
cf. quatrain V, 30. Giovanni Maria Mastai Ferretti, nĂ© le 13 mai 1792 Ă
Senigallia (États pontificaux) et mort le 7 février 1878 à Rome (Italie), est
le 255e pape de l’Église catholique, élu le 16 juin 1846 sous le nom de Pie IX
(en latin Pius IX). Son pontificat de 31 ans est le plus long de l'histoire de
la papauté après, selon la tradition, celui de Pierre (fr.wikipedia.org - Pie IX). Victor-Emmanuel II (en italien : Vittorio Emanuele
II), né le 14 mars 1820 à Turin et mort le 9 janvier 1878 à Rome, est duc de
Savoie, roi du PiĂ©mont-Sardaigne, prince de PiĂ©mont et comte de Nice de 1849 Ă
1861. Avec l'unification italienne, il est roi d'Italie du 17 mars 1861 Ă sa
mort (fr.wikipedia.org
- Victor-Emmanuel II). Acrostiche : AEPP,
anagramme pour anagramme AEPP : anagramme de PAPE. Dans ce temps-lĂ (son Ă©lection en 1846) on distribua Ă
Rome par profusion l'anagramme suivante : A GIOVANNI MARIA MASTAĂŹ
FERRETTI. Anagramme : Grati nomi, amnistia et ferrata via. DOUX NOMS, AMNISTIE
ET CHEMINS DE FER (Alphonse
Balleydier, Rome et Pie IX, 1847 - books.google.fr). On ne sait pas assez d'ordinaire la part de Victor-Emmanuel
dans ce grand mouvement, l'influence de son nom et de sa popularité. C'est en
son nom que se faisait partout la révolution, c'est à lui personnellement que se
donnaient les villes et les petits États en révolte contre leurs maîtres de la
veille. Italie et Victor-Emmanuel Ă©tait la formule magique qui d'une mer Ă
l'autre ouvrait toutes les portes, renversait toutes les barrières. J'ai passé
en Italie la première moitié de cette année 1860 qui a décidé du sort de la
péninsule. J'étais alors étonné de rencontrer souvent sur les murs ces mots
bizarres : Viva Verdi ! La
renommée du musicien qui plus d'une fois semble avoir exprimé les douleurs et
les colères de ses concitoyens ne suffisait pas à m'expliquer ce singulier
enthousiasme. J'eus bientĂ´t le mot de l'Ă©nigme; sous le couvert de Verdi,
c'était Victor-Emmanuel qui était ainsi acclamé. Le nom du compositeur n'était
que l'anagramme du titre décerné par les vœux de la nation au roi de Piémont: Vittorio-Emmanuele, re d'Italia.
Partout alors c'Ă©tait la mĂŞme expression qui revenait : Vogliamo Vittorio,
et, quand il s'agit de consacrer officiellement les annexions, partout, Ă
Bologne, Ă Naples, Ă Florence, comme plus tard Ă Venise et Ă Rome, ce que
votait le peuple dans ses plébiscites, c'était l'union au royaume
constitutionnel de Victor-Emmanuel (Anatole
Leroy-Beaulieu, Un empereur - un roi - un pape - une restauration, 1879 -
books.google.fr). Pie neuf - Pie
gnouf - Pignouf Le pignouf est un
individu grossier, mal élevé et rustre. Si aujourd'hui l'injure n'est plus
beaucoup usitée, sachez que Gustave Flaubert en était très friand. «Ce n'était
guère la peine d'employer tant d'art à laisser tout dans le vague, pour qu'un
pignouf vienne démolir mon rêve par sa précision inepte», peut-on lire dans ses
«Correspondances» (1862). L'écrivain est même allé jusqu'à décliner le terme en
«pignouferie» et «pignoufisme» ! A première vue, l'origine de ce mot aux
sonorités cocasses est brumeuse. L'insulte fait son apparition en 1858. Elle
descend du verbe dialectal «pigner», qui signifie «pleurer, pleurnicher». Par
extension, le pignouf est devenu un individu butor, dépourvu de toute finesse.
Par ailleurs, dans l'argot des cordonniers du XIXe siècle, le pignouf désignait
l'apprenti. Le maître s'appelait pontif, et l'ouvrier gniaf (www.leparisien.fr). Et cette action presque infinie : faire agenouiller à heure fixe dans une pensée unique des centaines de millions d'êtres volontaires (ou soi-disant). Ce pouvoir est incomparable... surtout aux mains d'un Pape Tout Esprit comme Léon XIII, un million de fois plus fort que ce grossier, bruyant, plébéien et batailleur Pie IX. Ce pape a été très funeste å la Catholicité (Maurice Pottecher, Pierre Sipriot, Cette âme ardente, Choix de lettres de André Suarès à Romain Rolland (1887-1891), 1954 - www.google.fr/books/edition). |