L’attentat d’Orsini

L’attentat d’Orsini

 

V, 10

 

1859

 

Un chef celtique dans le conflit blessé,

Aupres de cave voyant siens mort abbatre,

De sang & playes & d’ennemis pressé,

Et secourus par incogneus de quatre.

 

"chef celtique" : Nennius

 

Cassivellaunos fut un roi celte brittonique de l’actuelle Grande-Bretagne qui s’opposa à l’invasion de Jules César et finit par capituler en 54 av. J.-C. C’est aussi un personnage littéraire de la «matière de Bretagne» que l’on retrouve sous le nom de Cassibellan dans l’Historia regum Britanniae ou sous celui de Caswallawn dans la littérature celtique galloise.

 

Cassivellaunos est un des personnages légendaires de l’Historia regum Britanniae (vers 1135) de Geoffroy de Monmouth, sous le nom de Cassibellan (latinisé en Cassivelaunus). Il est le plus jeune fils du roi Heli et devient roi de Bretagne à la mort de son frère ainé Lud, dont les fils Androgeus et Tenvantius ne sont pas encore en âge de régner. En compensation, Androgeus est fait duc de Kent et de Trinovantum (Londres) et Tenvantius est fait duc de Cornouailles. C’est pendant son règne que Jules César entreprend la conquête de l’île de Bretagne.

 

Selon Geffroy de Monmouth, Cassibellan est un roi généreux, loyal dont la réputation est grande. Jules César, ayant conquis la Gaule, décide d’envahir l’île de Bretagne et adresse un message au roi. Cassibellan refuse de se soumettre et de payer un tribut. César arme sa flotte et prend la mer dès que les vents le permettent. Alors qu’il aborde dans l’estuaire de la Tamise, Cassibellan et son armée se portent à sa rencontre. Dans la ville de Dorobellum, il réunit les nobles, dont Androgeus et Tenuantius, pour savoir comment chasser les envahisseurs. Il est décidé d’attaquer immédiatement le camp de César, qui gardait la flotte romaine avant qu’il ne s’empare d’une ville. Au premier combat, les Bretons prennent l’avantage sur les Romains et à la fin de cette journée, ils sont victorieux. César regagne ses navires avec le reste de ses troupes et décide de retourner en Gaule. Cassibellan récompense ses soldats, mais son frère Nennius grièvement blessé par César pendant la bataille meurt au bout de 15 jours. Il est enterré à la porte nord de Trinovantum (Londres), avec l’épée de César (appelée Crocea Mors, «Mort jaune») qui s’était plantée dans son bouclier. Deux ans plus tard, César réitère l’expédition, sans plus de succès, une grande partie de sa flotte sombre dans l’estuaire de la Tamise (fr.wikipedia.org - Cassivellaunos).

 

"cave"

 

Dans le contexte romain de l'interprétation, "cavea" peut désigner en latin une enceinte, une cage, la partie d'un théâtre attribuée aux spectateurs, les spectateurs ou le théâtre (Gaffiot).

 

Comme de cavus (creux) viennent cavea (enceinte), caulae (barrières), convallis (vallée encaissée) autrement dit cavata vallis et cavaedium (cour), de sorte que cavum est issu de chaos, d'où chez Hésiode tout est sorti (Sanctius, Minerve : ou les causes de la langue latine, traduit par Geneviève Clérico, 1982 - books.google.fr).

 

"cave" : enceinte

 

Au second débarquement opéré en -54, César établit son camp dans une bonne position, à proximité de la mer. La flotte, restée à l'ancre près de la côte, sur une plage unie et sans écueils, sous le commandement d'Atrius, ne lui inspirait aucune inquiétude.

 

Le lendemain matin, il partagea l'infanterie et la cavalerie en trois corps, et les envoya sĂ©parĂ©ment Ă  la poursuite de l'ennemi. Les troupes avaient fait un assez long trajet, et dĂ©jĂ  les derniers fuyards Ă©taient en vue, lorsque des cavaliers expĂ©diĂ©s par Q. Atrius vinrent annoncer que, la nuit prĂ©cĂ©dente, une violente tempĂŞte avait endommagĂ© et jetĂ© sur la cĂ´te presque tous les vaisseaux : ni ancres ni ordages n'avaient pu rĂ©sister; les efforts des pilotes et des matelots Ă©taient demeurĂ©s impuissants, et le choc des vaisseaux entre eux avait causĂ© de graves avaries. A cette nouvelle, CĂ©sar rappela ses troupes, leur ordonna de se borner Ă  repousser l'ennemi tout en se retirant, et les devança pour revenir Ă  sa flotte. Il constata l'exactitude des pertes annoncĂ©es : quarante navires environ Ă©taient dĂ©truits, et la rĂ©paration des autres exigeait un long travail. II prit les ouvriers attachĂ©s aux lĂ©gions, en fit venir du continent, et Ă©crivit Ă  Labienus de construire, avec ses troupes, le plus grand nombre possible de vaisseaux; enfin, voulant mettre sa flotte Ă  l'abri de tout danger, il rĂ©solut, malgrĂ© la peine qui devait en rĂ©sulter, de haler Ă  terre tous les vaisseaux et de les enfermer dans le camp par un nouveau retranchement. Les soldats employèrent dix jours entiers Ă  ce travail, sans l'interrompre, mĂŞme la nuit (Guerre des Gaules, V, XI).

 

Le camp romain devait être sur un terrain plat, pour qu'il fût possible de tirer les navires de la flotte. En supposant que chaque navire eût en moyenne vingt-cinq mètres de longueur sur six mètres de largeur, et que les huit cents navires composant la flotte eussent été placés à deux mètres les uns des autres sur cinq lignes distantes entre elles de trois mètres, la flotte aurait couvert un rectangle de 1,280 mètres sur 140, relié au camp par d'autres tranchées. Il est bien entendu que les bateaux les plus légers auraient formé la ligne la plus éloignée de la mer (Napoléon, III, Histoire de Jules César, Tome 2, 1866 - books.google.fr).

 

"cave" : théâtre

 

Dans le troisième livre des Géorgiques de Virgile, après l'invocation à Palès et aux divinités des troupeaux [3,1-9], en traitant ce sujet, le poète espère triompher; vainqueur, il élèvera un temple et célébrera des jeux à la gloire du prince [3,10-39].

 

[3,10] C'est moi qui, le premier, si ma vie est assez longue, ferai descendre les Muses du sommet Aonien pour les conduire avec moi dans ma patrie; le premier, je te rapporterai, ô Mantoue, les palmes d'Idumée, et, dans la verte plaine, j'élèverai un temple de marbre, au bord de l'eau où en lents détours erre le large Mincius et où le roseau tendre a couronné ses rives. Au milieu je mettrai César, qui sera le dieu du temple. Moi-même en son honneur, vainqueur et attirant les regards sous la pourpre de Tyr, je pousserai cent chars quadriges le long du fleuve. À mon appel, la Grèce entière, quittant l'Alphée et les bois sacrés des Molorchus, [3,20] disputera le prix des courses et du ceste sanglant, et moi, la tête ornée des feuilles d'un rameau d'olivier, j'apporterai des dons. Tu jouis déjà d'avance du plaisir de conduire aux sanctuaires les pompes solennelles, et de voir les jeunes taureaux égorgés, ou comme la scène mobile fait tourner ses décors, ou comme les Bretons lèvent les rideaux de pourpre tissés de leur image (bcs.fltr.ucl.ac.be - Virgile, Géorgiques).

 

Vel scena vt versis discedat frontibus, utque Purpurea intexti tollant aulæa Britanni.

 

(& de considerer comme la scene des Theatres se retire, presentant vne autre face, & de quelle sorte les Bretons figurez auec l'Ă©guille sur les tapis de pourpre, en semblent estre chargez)

 

24. Comme la scene des Theatres se retire. Il y a au Latin, Vel scena, vel versis discedat frontibus. Ce lieu est difficile, & fait voir comme les Ancients auoient aussi bien que nous des Theatres Ă  machines, en sorte qu'ils en changeoient la face en vn instant. De cecy parle Vitruue au liu 5. oĂą il dit que ces changemens se faisoient tres-promptement lors qu'vn Dieu paroissoit sur le Theatre, ou bien lors que dans le sujet, il faloit representer quelque chose de nouueau.

 

25. Les Bretons portraits. Peints ou tissus auec l'aiguille. Toutesfois Pomponius Sabinus estime que ce lieu se doit entendre des tapis tissus par les Bretons, comme qui diroit les Bretons (auiourd'huy les Anglois & Escossois) font vne grande partie des figures representées sur ces tapis. Horace dans la 1. de fon 2. liure, Quatuor aut plures aulæa premuntur in horas. On est quatre heures ou plus à plier les tapisseries (M. de Marolles, L'Énéide, les Bucoliques et les Géorgiques de Virgile, en latin et en françois, Tome 3, 1662 - books.google.fr).

 

La conquête romaine procéda par étapes après celle des Gaules. En 55 av. J.-C., Jules César débarque au sud de l’île de Grande-Bretagne, alors appelée «Bretagne» (Britannia en latin); il réitère sa traversée en 54 av. J.-C. Ces deux débarquements permirent l'établissement de premières relations de pouvoir entre Rome et les royaumes britanniques :

 

Un temps, l'empereur Auguste envisage l'invasion de l'île de Bretagne, mais il y renonce vers 10 apr. J.-C. car, sur le continent, il fallait conforter la conquête, encore récente, de la Gaule, les légions romaines devant continuer un travail de pacification et de lutte contre diverses guérillas, et mettre en valeur le territoire par la romanisation (construction de routes, de villes à la romaine, de camps militaires et de ponts), pour que les conquêtes demeurent pérennes, les Gaules étant empreintes de plusieurs siècles de domination celte. De plus, la Bretagne étant une île, une logistique devait être entreprise pour acheminer des légions, construire une flotte puissante et des voies romaines pour déployer les troupes, et trouver un bon port de départ.

 

En 39, Caligula concentre des troupes près de Gesoriacum (aujourd'hui Boulogne-sur-Mer) et y fait édifier un phare monumental, puis renonce inexplicablement à tout débarquement. Les historiens estiment à environ 40.000 hommes le corps de débarquement qui mena la conquête du sud de la Bretagne de 43 à 47. La bataille décisive eut lieu sur la Medway près de l'actuelle Rochester. Claude fit même personnellement le trajet jusqu’en Bretagne, pour revenir célébrer son triomphe à Rome et prendre le titre de Britannicus, qu’il transmit à son fils. (fr.wikipedia.org - Bretagne (province romaine)).

 

Les Bretons de la tapisserie de GĂ©orgiques III doivent ĂŞtre ceux combattus par Jules CĂ©sar, puis qu'Auguste n'entreprit rien contre eux.

 

"secourus"

 

Mais la force Nennie crut

E Androgius i corut (4074)

E grant compainne des Kenteis,

De tûtes pars fièrent maneis.

César nés osa mie atendre.

Ki ne s’aveit de quei defendre.

S’espee ad en l’escu guerpie,

E Nennius, ki out aĂŻe,

Toma l’escu, l’espee prist

Dunt il puis maint Romain ocist

 

Le manuscrit F London British Museum Additional 32125 (fin XIIIe siècle) du Roman de Brut porte au vers 4074 : "Kar Androche le socurrut" (Wace, Le Roman de Brut, Tome I, 1934 - archive.org).

 

Androgeus vit ce qu'il advenait de César et Nennius et il avança vers eux pour aider Nennius. Lorsque César vit que l'incident lui était contraire, il abandonna le glaive. Alors il n'eut plus rien dans les mains et il se tourna rapidement pour fuir. Nennius alla dans le champ, retourna son bouclier et retira le glaive. Alors le comte se déchaîna : il mit à terre de nombreux Romains avec cette épée. Il fut le fléau de plus d'un et la honte de beaucoup d'entre eux. Tout ce qu'il toucha, que ce fut chair ou os, tomba au sol, blessé par cette épée. La bataille dura toute la journée jusqu'à la tombée de la nuit (De Wace à Lawamon: le Roman de Brut de Wace : texte original (extraits) : le Brut de Lawamon : texte original - traduction (extraits), Volume 1, traduit par Marie-Françoise Alamichel, 1995 - books.google.fr).

 

La nuit vint e le jur failli

Si se sunt issi départi.

Li Romain, qui mult s'esmaierent,

A lur herberges repairerent ;

Lassé furent e esmaié

E d'els maïsmes damagié.

Conseil pristrent qu’il s'en ireient

E cele terre guerpireient,

Kar le paĂŻs ne conuisseient

Ne fortelesce n'i aveient.

La nuit sunt en lur nés entré

Si s'en sunt vers Flandres tumé.

Quant li Breton sourent al main

Qu'alé s’en erent li Romain,

Joie firent, mult furent lied,

Mais emprés furent corucied,

Kar Nennius, li hardiz ber.

Ne pout medicine trover

De la plaie qu’il out eüe

Quant l'espee fu retenue ;

Al quinziesme jor traist a mort. (Wace, Le Roman de Brut, Tome I, 1934 - archive.org).

 

Après la mort de Nennius, Cassibellaun est informé de l’intention de César de revenir. Il plante des pieux de fer et de plomb dans la Tamise pour intercepter les vaisseaux de César qui cherchent à débarquer à Trinovantum. Une grande partie de l’armée de César se noie à cause de ce stratagème et ceux qui arrivent à débarquer sont vaincus par les Britons, trois fois plus nombreux que les Romains. Voyant la situation perdue, César fuit en Gaule avec ses survivants (Thomas Rankin Clergues, La place de la tradition dans l’évolution de la pratique martiale laténienne, 2023 - dumas.ccsd.cnrs.fr).

 

"incogneus de quatre"

 

Au retour de sa première expĂ©dition en Germanie, Jules CĂ©sar rĂ©solut de faire une descente dans l'Ă®le de la Grande-Bretagne, jusqu'alors inconnue des Romains :

 

«Jules César porta la guerre chez les Bretons, inconnus avant lui.» (Suétone) (Edouard Charton, Voyageurs anciens depuis le cinquième siècle avant Jésus-Christ jusqu'à la fin du quatrième siècle de notre ère, Tome 1, 1854 - books.google.fr).

 

Adgressus est et Britannos ignotos antea superatisque pecunias et obsides imperauit; per tot successus ter nec amplius aduersum casum expertus: in Britannia classe ui tempestatis prope absumpta et in Gallia ad Gergouiam legione fusa et in Germanorum finibus Titurio et Aurunculeio legatis per insidias caesis (Suétone, Jules César, 25, Ses expéditions militaires - bcs.fltr.ucl.ac.be).

 

Caius Volusenus Quadratus était un officier romain qui servit dans l'armée de Jules César, tout d'abord lors de la conquête de la Gaule, puis pendant la guerre civile contre Pompée. En 55 av. J.-C., il fut envoyé en Bretagne par Jules César sur un navire de guerre pour trouver des informations sur l'île de Bretagne, avant la première expédition de Jules César dans l'île, peut-être a-t-il débarqué sur la côte du Kent entre Hythe et Sandwich (fr.wikipedia.org - Caius Volusenus).

 

Quadratus, quadrus sont dérivés de quattuor qui signifie «quatre» (Au bonheur des mots et expressions de nos grands mères, 2020 - books.google.fr).

 

"incogneus" : masqués

 

Roscius, supposé Gaulois d'origine, ami de Cicéron, acteur admirable, introduisit à Rome l'usage des masques sur le théâtre, pour cacher une difformité qu'il avait à l'œil (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Tome 37, 1837 - books.google.fr).

 

"quatre"

 

Quatuor] caterva is said to have been a term of the Gauls for a square formation, corresponding to the phalanx of the Greeks, and the legion of the Romans, and derived from the Latin quatuor, four. Thus also, in English, he word squadron, for a similar reason, is derived from the Latin quadratus, squared. Caterva is also used to express a band of youths, a crowd, a multitude, &c. (Whitmore Hall, The Principal Roots and Derivatives of the Latin Languge, with a Display of Their Incorporation Into English, 1861 - books.google.fr).

 

Les compagnies d'acteurs, appelées greges ou caterva, étaient à Rome composées en partie d'affranchis et même d'esclaves, que leurs maîtres ou leurs maîtresses faisaient instruire dans les arts du théâtre pour tirer profit de leurs talens. Dans les provinces, les troupes scéniques étaient le plus ordinairement formées d'artistes grecs et surtout asiatiques. Ces corporations affectèrent de conserver sous l'empire et particulièrement depuis Hadrien, leur organisation grecque et leur nom de synode, même dans les villes latines. On a comparé avec quelque raison les bandes de comédiens asiatiques répandues en Occident, aux troupes de chanteurs italiens établies aujourd'hui dans toutes les capitales de l'Europe. Une inscription découverte près de Vienne, sur le chemin de Lyon, prouve qu'il y avait en ce lieu une compagnie ou synode de comédiens asiatiques, qui s'étaient fait préparer une sépulture (Charles Magnin, De la mise en scène chez les Anciens, Revue des deux mondes, Volume 22, 1840 - books.google.fr).

 

Les Scaenici Asiaticani de C. I. L., XII, 1929 sont une troupe d'acteurs sans nul doute fondée par le riche et fameux D. Valerius Asiaticus, le premier sénateur viennois et premier sénateur de Narbonnaise, que Claude a qualifié de palaestricum prodigium et qui s'intéressait certainement autant aux scaenici qu'aux gymnici (Marcel Leglay, Hercule et la iuuventus viennoise. A propos de la mosaïque des athlètes vainqueurs. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1982, 1984 - www.persee.fr).

 

Le 24 janvier 41, Caligula est assassinĂ© dans un passage du palais par un groupe de prĂ©toriens. Le rĂ´le d’Asiaticus dans le complot n’est pas clair : il assiste avec Caligula aux Jeux capitolins, mais vers midi il s'Ă©clipse du spectacle en mĂŞme temps que Caligula, Claude et les conjurĂ©s, toutefois il est absent lorsque le tribun Cassius Chaerea tue Caligula dans un couloir. Lorsque la foule surle forum apprend la nouvelle du meurtre, il rĂ©torque Ă  ceux qui lui demandent qui en est l’auteur qu'il aurait voulu que ce fĂ»t lui, affirmant son approbation tout en se disculpant d'une participation directe. Il fait partie de la centaine de sĂ©nateurs qui se rĂ©unissent Ă  l’aube du 25 sur le Capitole pour dĂ©libĂ©rer de l’avenir de l’empire. Quelques candidats se dĂ©clarent prĂŞts Ă  la succession de Caligula, mais Valerius Asiaticus est dissuadĂ© d’y songer par les conjurĂ©s. La proclamation de Claude par les prĂ©toriens met un terme Ă  ces prĂ©tentions.

 

En 43, Valerius Asiaticus participe Ă  la conquĂŞte de la Bretagne.

 

Selon Tacite et Dion Cassius, c’est sa richesse considĂ©rable qui le perd : l’impĂ©ratrice Messaline, Ă©pouse de Claude convoite les magnifiques jardins qui avaient appartenu Ă  Lucullus et que Valerius possède Ă  Rome. L'ampleur et le luxe des amĂ©nagements rĂ©alisĂ©s par Asiaticus Ă  Rome semblent avoir Ă©tĂ© confirmĂ©s par les fouilles archĂ©ologiques. Messaline veut aussi atteindre Poppaea Sabina, qu’elle croit ĂŞtre la maĂ®tresse de Valerius, et qui est sa rivale dans les faveurs du pantomime Mnester (fr.wikipedia.org - Decimus Valerius Asiaticus).

 

Théâtre

 

Shakespeare mentionne Cassibelan dans sa pièce Cymbeline.

 

Cymbeline (The Tragedy of Cymbeline, King of Britain) est une pièce de théâtre écrite par William Shakespeare vers 1611. Cymbeline est pris dans des intrigues de cour et doit faire face à une invasion des armées romaines (fr.wikipedia.org - Cymbeline).

 

Cassibelan was great uncle to Cymbeline, who was son to Tenantius, the nephew of Cassibelan. [...]

 

The fam'd Cassibelan, who was once at point... to master Casar's sword,] (Acte III, scene I) Shakspeare has here transferred to Cassibelan an adventure which happened to his brother Nennius. "The same historie (says Holinshed) also maketh mention of Nennius, brother to Cassibellane, who in fight happened to get Cæsar's sword fastened in his shield by a blow which Cæsar stroke at him. But Nennius died within 15 dayes after the battel, of the hurt received at Cæsar's hand, although after he was hurt he slew Labienus one of the Roman tribunes." Book III, ch. xiii. Nennius, we are told by Geffrey of Monmouth, was buried with great funeral pomp, and Cæsar's sword placed in his tomb (William Shakespeare, Cymbeline, 1809 - books.google.fr).

 

Acrostiche : UADE, "vade" ou le "ludus troiae"

 

Dans l’Historia regum Britanniae, Geoffroy de Monmouth rapproche le nom de Bretagne à une fondation du royaume de la même île par Brutus de Troye, présenté comme fils d'Ascagne (fr.wikipedia.org - Bretons insulaires).

 

L'Enéide est un poème augustéen. Multiples y sont les allusions à des évènements du principat ludi Apollinares (L. 6); ludus Troiae (3, 280; 5, 580); jeux séculaires (6, 792).

 

Virgile exprime les idées, courantes à son époque, de monarchie universelle, auxquelles la sagesse d'Auguste n'eut pas la faiblesse de céder; d'où l'affirmation dans l'En., que l'Empire n'a pas de limites (1, 275; 3, 97); et, au v. 601 du L. 7, l'énumération, parmi les vaincus, de peuples où ne pénétra jamais la conquête romaine (cf. 6, 793-4, super et Garamantas et Indos); déjà, les Géorgiques avaient chanté de pseudo-victoires sur les peuples de l'Inde (2, 172), les Gangarides (3, 27). Cette attitude de Virgile lui est commune avec Horace (Odes 4, 14; 4, 15), et même avec l'auteur du Panég. de Messalla, pour qui la conquête de la Grande-Bretagne achèvera la conquête du monde (Henry Bardon, Les empereurs et les lettres latines d'Auguste à Hadrien, 1968 - books.google.fr).

 

Le Lusus Troiae est un rituel guerrier de caractère aristocratique bien connu aujourd'hui. On sait notamment, grâce à Suétone et à Plutarque, que son usage est attesté dès l'époque de Sylla (Plut., Cat. Min., 3), puis fut réintroduit par Jules César (Suét., Iul., 39) à l'époque de la resynchronisation du calendrier en -46 (Alain Deremetz, Virgile et le labyrinthe du texte, Uranie, Numéro 3, 2010 - books.google.fr, Hadrien Bru, Le pouvoir impérial dans les provinces syriennes : Représentations et célébrations d'Auguste à Constantin (31 av. J.-C.-337 ap. J.-C.), 2011 - books.google.fr).

 

«Vade age, et Ascanio, si jam puerile paratum

Agmen habet secum cursusque instruxit equorum,

Ducat avo turmas, et sese ostendat in armis,

Dic,» ait.

 

Un peu avant la fin des jeux, ÉnĂ©e avait fait appeler le gouverneur et le compagnon du jeune Iule, et avait confiĂ© Ă  son oreille cet ordre secret : «Cours, vole auprès d'Ascagne, cher Épytides, et si la troupe de ses jeunes amis est prĂŞte, s'il a tout disposĂ© pour la course de ses cavaliers, dis-lui qu'il se montre sous les armes Ă  leur tĂŞte et qu'il conduise ses lĂ©gers escadrons auprès du tombeau de son aĂŻeul.» (Virgile, EnĂ©ide: expliquĂ© littĂ©ralement, Tome 2, traduit par Auguste Desportes, 1863 - books.google.fr).

 

Dans la pièce de SĂ©nèque les Troyennes, acte III, on retrouve ce verbe, qui se rĂ©fère Ă  Virgile : Andromaque tient son enfant, Astyanax, dans ses bras

 

...nec stato lustri die

Solemne referens Troici lusus sacrum,

Puer citatas nobilis turmas ages... [...]

 

Lacrimis, Ulysse, parva, quam petimus, mora est,

Concede, parvos ut mea condam manu

Viventis oculos. Occidis parvus quidem,

Sed jam timendus. Troja te exspectat tua.

I, vade liber. Liberos Troas vide (Théatre Complet Des Latins, Tome 2, 1822 - books.google.fr, Atze J. Keulen, L. Annaeus Seneca Troades: Introduction, Text and Commentary, 2017 - books.google.fr).

 

Ascagne, Astyanax : la jeunesse et les jeux

 

La iuventus est mentionnée à trois reprises dans la digression que Tite-Live consacre aux origines du théâtre romain et semble avoir joué dans la naissance et l'évolution de celui-ci un rôle que confirme Valère Maxime. Ce mot désigne une classe d'âge dont plus d'un passage de Tite-Live nous permet de définir les traits essentiels : classe militaire, assez repliée sur elle-même; son rôle en la circonstance s'explique par la «licence» traditionnelle qui pousse la jeunesse romaine à parodier burlesquement, en maintes occasions, des modèles sérieux ou rituels; il se comprend mieux, par ailleurs, si l'on reconnaît que les jeunes Romains pratiquaient spontanément des divertissements parfois fort proches d'un théâtre rudimentaire. L'esprit parodique et le franc-parler de la iuventus devaient par la suite, selon Tite-Live, se manifester dans les exodia et dans les atellanes, dont quelques traits donnent à penser qu'effectivement elles purent être à l'origine un divertissement propre à la jeunesse. Très discuté sur le plan de l'histoire littéraire, l'excursus de Tite-Live apparaît sociologiquement et ethnologiquement extrêmement vraisemblable et digne de foi. [...]

 

Tite-Live écrivait à l'époque même où Auguste, comme le montre par exemple son intérêt pour le principat de la jeunesse ou pour le lusus Troiae, tentait de remettre en honneur certaines survivances d'une division par classes d'âge de la société romaine (J.P. Morel, La iuventus et les origines du théâtre romain (Tite-Live, VII, 2; Valère Maxime, II, 4, 4), Revue des études latines, Volume 47, 1970 - books.google.fr).

 

La jeunesse revient souvent chez Tite-Live, notamment dans ses premiers livres où elle désigne les equites romains qui "lui semblent représenter l'élite sociale de l'armée, l'expression la plus parfaite de la valeur guerrière de Rome" (J.P. Morel, La iuventus et les origines du théâtre romain) (Agnès Pelletier, Sagonte, Iliturgi, Astapa, Mélanges de la Casa de Velázquez, Volume 23, 1987 - books.google.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1859 sur la date pivot -54 donne -1967.

 

Epoque de Phruron, roi de Thèbes, appelé aussi Nilus donnant son nom au fleuve égyptien (Buret de Longchamp, Les fastes universels ou Tableaux historiques, Tome 1, 1823 - books.google.fr).

 

Après la guerre Alexandrine qui met aux prises Cléopâtre et son frère qui fait assassiner Pompée réfugié en Egypte, César est le maître de la situation. Cléopâtre, haïe par son peuple d'avoir livré le pays aux Romains, et César remontent le Nil jusqu'à la frontière éthiopienne. Nous n'avons malheureusement aucun détail sur cette croisière 1595. En avril 47, César quitte l'Egypte et, deux mois après, Cléopâtre déclare porter le fils du général romain. Nous savons bien peu de choses sur cette seconde corégence. Le compte des années de règne est celui de Cléopâtre seule. En 46, Cléopâtre se rend à Rome avec le docile Ptolémée XIV. César reconnaît son fils et caresse l'idée d'une monarchie universelle . Mais le dictateur est assassiné en mars 44 et Cléopâtre fuit en Egypte (Claude Traunecker, Coptos: hommes et dieux sur le parvis de Geb, 1992 - books.google.fr).

 

«II n'y a chez les Romains, rien de plus magnifique que le triomphe» explique Scipion l'Africain Ă  Massinissa en lui offrant la parure du triomphateur. Or, parmi les triomphes de l'Ă©poque rĂ©publicaine, aucun n'a surpassĂ© en magnificence ceux que CĂ©sar cĂ©lĂ©bra pendant l'Ă©tĂ© 46. [...] Ce quadruple triomphe sur la Gaule, l'Egypte, le Pont et l'Afrique, marqua la mĂ©moire collective des Anciens : plus encore que PompĂ©e en 61, CĂ©sar «semblait avoir inclus le monde entier» dans ses quatre triomphes (Jean-Louis Voisin, Le triomphe africain de 46 et l'idĂ©ologie cĂ©sarienne. In: AntiquitĂ©s africaines N° 19, 1983 - www.persee.fr).

 

Orsini

 

Je retrouve Jean-Charles de Fontbrune et l’abbĂ© TornĂ©-Chavigny dans leur interprĂ©tation de ce quatrain[1], puisqu’il s’agirait de l’attentat d’Orsini contre NapolĂ©on III au sortir de l’OpĂ©ra (« cave Â» du latin « cavea Â», thĂ©atre) , le 14 janvier 1858. L’empereur ne sera pas touchĂ©, sauvĂ© de l’attentat perpĂ©trĂ© par Orsini, Pieri, Rudio et Gomez [2] (« secourus … de quatre Â»).

 

Orsini reprochait Ă  l’empereur son dĂ©sintĂ©rĂŞt pour la question italienne. Il rĂ©ussit son coup, car il est probable que l’attentat « dĂ©termina l’Empereur Ă  conclure l’alliance franco-sarde d’oĂą sortit la guerre contre l’Autriche [3] Â».

 



[1] Jean-Charles de Fontbrune, « Nostradamus, historien et prophète Â», Editions du Rocher, 1980, p. 219 et Dr Edgar Leroy, « Nostradamus Â», Jeanne Laffitte, 1993, p. 182

[2] Comte Fleury et Louis  Sonolet, Historia n° 134, p 311.

[3] A.Malet et J. Isaac, « Histoire contemporaine depuis le milieu du XIXème siècle Â», Hachette, 1930, p. 118

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