Chypre passe sous le protectorat de la Grande Bretagne

Chypre passe sous le protectorat de la Grande Bretagne

 

V, 35

 

1877-1878

 

Par cité franche de la grand mer Seline,

Qui porte encores Ă  l’estomach la pierre :

Angloise classe viendra soubs la bruine

Un rameau prendre du grand ouverte guerre.

 

La Rochelle

 

Ainsi sans m'engager en un dessein qui surpasse mes forces, sans vouloir traverser l'Ocean avecque une claye, sans entreprendre de crayonner le corps lumineux du soleil avecque un charbon, je diray seulement, MONSEIGNEUR, que la religion et l'Estat doivent Ă  vostre vertu ce qu'ils ont de reputation dans l'Europe, et qu'il n'y a coin de terre en l'univers qui ne porte quelques marques celebres de vostre pietĂ© envers Dieu, et de vostre zele envers l'Estat. Ce tumultueux OCEAN qui se presente le premier de tous les lieux de l'Occident que vous avez domptez, n'a-il pas estĂ© mis Ă  la cadene par cette miraculeuse digue que vous avez eslevĂ©e dans son sein ? Et ces escueils artificiels que vostre Esprit a sceu faire bastir dans le ventre de la mer ont-ils pas fait eschoĂĽer la flote temeraire des Anglois, bridĂ© l'ambition de la Babylone de nostre siecle, et comme servy de barriere pour emprisonner l'Heresie dans le siege mesme de son empire ? (Discours panĂ©gyrique au cardinal de Richelieu, 1640) (Gabriel Du Bois-Hus, La nuict des nuicts: le jour des jours, le miroir de destin, Ă©dition Annarosa Poli, 1967 - books.google.fr).

 

Gabriel (?) Du Bois-Hus, poète d'origine bretonne dont la vie est mal connue, fréquenta l'hôtel de Rambouillet. Conseiller et aumônier de Gaston d'Orléans (1645), il fut attaché un temps au prince de Conti (1651-1652). Peut-être découragé par les troubles de la Fronde, il s'exila en 1652 en Brandebourg, où on perd sa trace (www.pba-auctions.com).

 

Il a planté dans la mer des écueils artificiels pour échoüer les flottes de ses ennemis (Le Prince) (Gaston Guillaumie, J.l Guez de Balzac et la prose française, 1977 - books.google.fr).

 

Dans une relation du siège de la Rochelle (écrite par M. Pierre Mervaut, habitant de cette ville, et imprimée en 1648), qui dura pendant les années 1627 et 1628, on forma la digue par le moyen d'un grand nombre de navires chargés de pierres que l'on coula, liés entre eux par des chaînes de fer (Description des travaux hydrauliques de Louis Alexandre de Cessart, 1808 - books.google.fr).

 

"Qui porte encores…" laisserait supposer un espace de temps assez long entre la construction de la digue et l'époque suggérée de la rédaction du quatrain. Le quatrain porte "la pierre" au lieu de "les pierres".

 

"en pierre" ou "de pierres", selon que c'est la matière qui est évoquée ou les matériaux constituant (Jean-Jacques Didier, Michel Seron, Manuel d'orthographe, 2013 - books.google.fr).

 

Dans le vers 102 des Miracles de Notre Dame de Chartres "l'autre pierre mendre" : singulier collectif ? On s'attendrait normalement au pluriel : "le reste des pierres plus petites" (MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique d'Eure-et-Loir, Volume 26, 1973 - books.google.fr).

 

La flotte anglaise arrive-t-elle Ă  cette dernière Ă©chĂ©ance ou avant ou après ? Cet Ă©vĂ©nement marquerait une pause ("rameau") dans l'"ouverte guerre".

 

Ce n'est pas le cas en 1628 lors du siège de La Rochelle.

 

"seline"

 

La cité grecque de Selinus est fondée en -628 sur les berges du Kestros (aujourd'hui le Hacimusa). Passée en -197 sous la domination romaine, l'empereur Trajan y meurt lors d'un voyage en 117. Son corps est ramené à Rome par son successeur Hadrien et la ville renommée un temps Trajanopolis. En 1225, elle est conquise par les seldjoukides de Kay Qubadh Ier et appelée Selinti. Contrôlée ensuite par les Karamanides, elle est conquise par le général ottoman Gedik Ahmed Pacha en 1472 (fr.wikipedia.org - Gazipasa).

 

Pour Sélinus, Ptolémée parle de Sélinonte de Cilicie, liv. v, ch. 8. Cette ville était à deux cent dix stades au nord-ouest d'Antioche, selon Dion Cassius (liv. LXVIII, c. 33), et à vingt-cinq milles géographiques de la pointe la plus voisine de Cypre. Selon Scylax, c'était la ville la plus occidentale de la Cilicie. La Chroniq. Pasc. (p. 253) la place dans la Séleucie, ce qui veut dire simplement qu'à cette époque Séleucie d'Isaurie était la ville principale des environs, et que Sélinonte était comprise dans son district. Sélinonte porta au second siècle le nom de Trajanopolis, que lui donna Adrien. Trajan y mourut; et c'est là qu'eut lieu la comédie en vertu de laquelle Adrien parvint à l'empire (Pline, Histoire naturelle, C.L.F. Panckouke, 1829 - archive.org).

 

La Cilicie, un des royaumes antiques d'Anatolie, apparaît dans l'histoire sous la dénomination de «Khilakkou» dans les sources assyriennes et égyptiennes.

 

Alexandre le Grand conquiert la Cilicie sur Darius en 333 av. J.-C. après la bataille d'Issos ; Ă  sa mort, elle Ă©choit au Royaume sĂ©leucide avant d'ĂŞtre partagĂ©e entre le royaume de «Cilicie trachĂ©e» Ă  l'ouest : la «Cilicie âpre», avec la capitale Ă  Korakesion, l'actuelle Alanya) et le royaume d'ArmĂ©nie (sous Tigrane II) Ă  l'est. Dans cette description de Strabon, la Cilicie trachĂ©e comprend les actuels districts d’Alanya et de Gazipasa dans l’actuelle province d’Antalya et l’Içel dans l'actuelle province de Mersin, moins les districts d’Anamur et de Bozyazi si l’on considère que la limite ouest de la Cilicie est Aydincik.

 

En 1071, l’Empire byzantin perd l’Anatolie où se forme le Sultanat seldjoukide de Roum («des Romains» en turc, c'est-à-dire «des Byzantins»), mais la Cilicie, où s’émancipent de plus en plus les seigneuries locales arméniennes, reste dans le giron byzantin. Vers 1070, l’Arménien Philaretos Brakhamios domine une principauté, vassale de l’empire, qui englobe la Cilicie, Antioche et Édesse. Son émancipation aboutit en 1198 à la création en Cilicie d’un royaume arménien. Le dernier roi arménien, Léon VI, est capturé dans sa capitale de Sis en 1375, et emmené prisonnier au Caire. Il dicte son récit et celui de son royaume au moine Jean Dardel. Le titre de «roi de Cilicie» passe alors à la famille des Lusignan, régnant sur Chypre (fr.wikipedia.org - Cilicie).

 

Mer de Cilicie, et quelquefois Mer de Cypre, entre la Cilicie et l'île de Cypre. Grande Mer, vers les côtes de la Syrie [Mer de Syrie], de la Phénicie et de la Palestine (Emmanuel Soudan, Abrégé de géographie ancienne et historique, 1841 - books.google.fr).

 

Selina

 

William Lithgow (Lanark, 1582- Lanark, v.1645) est un explorateur et écrivain écossais. Il effectue pendant vingt ans, de 1609 à 1629, un immense périple pédestre à travers toute la Grande-Bretagne, l'Europe, le tour de la Méditerranée et la Terre sainte (fr.wikipedia.org - William Lithgow).

 

Nicosia is the principal city of Cyprus, and is environed with mountains, like unto Florence in Ætruria; wherein the beglerbeg remaineth. The second is Famagusta, the chief strength and sea-port in it. Selina, Lemisso, Paphos, and Fontana Morosa, are the other four special towns in the island. [...] Cerania, now Selina, was built by Cyrus, who subdued the nine petty kings of this isle: Nicosia is situated in the bottom or plain of Massara, and thirty-four miles from Famagusta; and the town of Famagusta was formerly named Salamis. [...]

 

And it is thought, in the year 1163, after that Guy of Lusingnam, the last Christian king of Jerusalem, had lost the Holy Land, a number of Frenchmen staid and inhabited here, of whom sprung the greatest part of the Cyprian gentry (William Lithgow, Travels & Voyages Through Europe, Asia, and Africa, for Nineteen Years, 1814 - books.google.fr).

Il ne parle pas de Richard Coeur de Lion.

 

Chypre

 

Bruine : Ca 1130 broĂŻne «brume, brouillard Ă©pais» (Couronnement Louis, 2303 dans T.-L.); 1180-1200 brĂĽine (Aliscans, 21, ibid.); 1538 «pluie fine et froide rĂ©sultant de la condensation du brouillard» (Est.) (www.cnrtl.fr).

 

Un des noms de Chypre est AĂ«ria, brouillard chez les Etoliens qui appellaient l'Ă®le ainsi selon HĂ©siode. Le nom du fondateur mythique du temple d'Aphrodite Ă  Paphos est 'Aerias, latin AĂ«rias (auctor AĂ«rias, Tacite, Annales III, 62 et regem AĂ«riam, Tacite, Histoires II, 3). Le nom se rapproche de l'Ă©piclèse d'Aphrodite AĂ«ria (Pirenne-Delforge 1994, 330-333). On a donc un AĂ«ria Ă  la fois nom de l'Ă®le et de sa dĂ©esse principale tout comme dans le cas du nom KĂşpros. Plusieurs interprĂ©tations de l'Ă©piclèse ont Ă©tĂ© proposĂ©es : celle par le grec aerios, Ă©voquant l'Ă®le de Chypre «enveloppĂ©e des brouillards du matin» (selon HĂ©siode) soulève des doutes Ă  propos du sens (Markus Egetmeyer, Le dialecte grec ancien de Chypre: Tome I: Grammaire. Tome II: RĂ©pertoire des inscriptions en syllabaire chypro-grec, 2010 - books.google.fr).

 

"pierre" "Ă  l'estomac"... "de la mer"

 

NĂ© vers 1380, l'insulaire autochtone Makhairas, secrĂ©taire de sire Jean de Nores, a Ă©tĂ© le superintendant des armĂ©es du roi Jean II en 1426, il est envoyĂ© en mission par le roi auprès du grand Karaman Ă  Laranda de Lycaonie en 1432, il y rencontre Bertrandon de la Brocquière. Sa Chronique du doux pays de Chypre relate les principaux Ă©vĂ©nements concernant l'histoire de l'Ă®le, centrĂ©s sur la pĂ©riode 1359-1432. LĂ©once Makhairas a Ă©tĂ© le contemporain, parfois le tĂ©moin oculaire des Ă©vĂ©nements qu'il relate; pour la pĂ©riode qu'il n'a pas connue, il se rĂ©fère Ă  des rĂ©cits ou Ă  des tĂ©moignages. Ă€ plusieurs reprises, il donne une image de l'Ă®le, mais Ă  travers ses habitants «qui sont fixĂ©s sur un rocher de la mer, parmi les ennemis de Dieu, les Sarrasins d'une part et les Turcs de l'autre». Cette situation vulnĂ©rable de Chypre au milieu des flots, cernĂ©e par des voisins hostiles, est soulignĂ©e dans une lettre d'un musulman de Damas au roi Janus, rapportĂ©e par Makhairas : «Si tu ne crois pas Ă  mes paroles fais-toi apporter la carte mappemonde et ouvre-la, pour voir l'Ă©tendue de l'empire du sultan, comme grandeur ton Ă®le n'est qu'une pierre jetĂ©e au milieu de la mer». Tout au long du rĂ©cit, l'Ă®le apparaĂ®t sans dĂ©fense, son littoral est toujours Ă  la merci de raids de navires ennemis, dont les razzias provoquent l'envoi Ă©phĂ©mère de navires chypriotes pour garder la cĂ´te. Si la situation de ce rocher au milieu de la mer est particulière, son paysage apparaĂ®t rarement ce sont les jardins que l'ennemi pille, ou les montagnes pastorales oĂą l'on se rĂ©fugie. Makhairas s'intĂ©resse avant tout Ă  l'histoire de l'Ă®le Ă  son organisation politique, Ă  son peuplement, qui lui donnent son originalitĂ©. Son histoire est conforme aux dĂ©marches de l'historiographie chrĂ©tienne latine, puisqu'elle commence lors de la christianisation de l'Ă®le, avec le passage de sainte HĂ©lène Ă  Chypre (Jacqueline Hadziiossif, Aperçu des Ă®les grecques au Moyen Ă‚ge, Milieux naturels, espaces sociaux, 2019 - books.google.fr).

 

Singulare etiam aliquid, tanto Rabbino dignum, ex Textu Hebræo obfervat R. Salomon Jarchi, nimirum piscem in masculino designari v. 1. (1): Erat Jonas in ventre Piscis; & v. 2. in feminino: Et oravit Jonas de ventre piscis. Unde varietas tanta ? nimirum, ait Rabbinus, Jonas primum in ventre maris receptus, commodum ibi habitationem nactus, preces fuas Deo exhibere minime cogitavit: volens proinde Deus, ut crimen ille fuum agnofceret, a priori ceto provocato vomitu egestum, femelle vorandum tradidit, cujus ventre jam fĹ“tu pleno, cum minus commodo habita culo uteretur, in eas angustias redactus Propheta ad preces tandem versus est. (Augustini Calmet Ordinis S. Benedicti, Congregationis SS. Vitoni Et Hidulphi Commentarius Literalis In Omnes Libros Veteris Et Novi Testamenti, Tome 6, 1759 - books.google.fr).

 

"Fils de Yavân : Élisha, Tharsis, Kittim , Dodanim" (Genèse 10,4). […] Tarsis les Tharsites s'appelait autrefois la Cilicie : la preuve en est que la plus importante de leurs villes, la capitale, s'appelle Tarse, le Th ayant Ă©tĂ© changĂ© en T. Kittim eut l'Ă®le de Kittima, appelĂ©e aujourd'hui Chypre, et d'après elle toutes les Ă®les et la plupart des rĂ©gions maritimes sont nommĂ©es Kittim par les HĂ©breux : en tĂ©moignage de ce que je dis, une des villes de Chypre est parvenue Ă  nous sous le nom de Kitium.

 

Tharsis, identifiĂ© non sans rĂ©serves Ă  "Tartessos" au sud de l'Espagne (HÉRODOTE 1 : 163), Ă  cause des routes maritimes phĂ©niciennes (vers l'Ă©tain). FJ redonne la mĂŞme identification en AJ 10 : 208, Ă  propos de Jonas qui fuit "Ă  Tarse", mais pour les vaisseaux de Tharsis de Josaphat (1 Rois 22:48), il comprend "Thrace" (AJ 9:17), qu'il dĂ©rive ici de Thiras (Étienne Nodet, Les AntiquitĂ©s juives: Volume 1, Livres I Ă  III de Flavius Josephus, 1992 - books.google.fr).

 

"tharis" signifie aussi en hébreu "vaste mer", à côté de "yâm" (Oeuvres de Martin Luther, traduit par Pierre Jundt, Volume 14, 1993 - books.google.fr).

 

Si Tharsis est en Cilicie, contrairement à ce qu'on en dit dans l'interprétation du quatrain VI, 85 - Séville, Chypre se trouve sur la route depuis Joppé.

 

Jonas II, 4. Et tu m'as jetĂ© dans l'abĂ®me, au cĹ“ur de la mer, et le flot m'environnait. LXX : Tu m'as jetĂ© dans l'abĂ®me du cĹ“ur de la mer, et les flots m'environnaient. Pour la personne de Jonas, l'interprĂ©tation n'est pas difficile; du moment qu'il fut enfermĂ© dans l'estomac du cĂ©tacĂ© et qu'il se trouva au plus profond et au milieu de la mer, il fut entourĂ© des flots. Pour le Seigneur, le Sauveur, prenons la prĂ©figuration du psaume 68 dans lequel il dit : «Je suis enfoncĂ© dans l'abĂ®me fangeux oĂą l'on n'a pas pied. Je suis parvenu au fond de la mer et la tempĂŞte m'inonde.» (Paul Antin, Sur Jonas, Tome 1, 1956 - books.google.fr).

 

Cypris qui vient de sortir du sein maternel de la mer, c'est l'œuvre du pinceau d'Apelle (Antipater de Sidon). Apelle a vu Cypris elle-même, toute nue, sortant du sein de la mer nourricière où elle avait été conçue, et il l'a représentée ainsi, pressant de ses mains (Archias) (Maurice Rat, Anthologie grecque, Tome 1, 1938 - books.google.fr).

 

"rameau" de paix

 

Le roman d'EnĂ©as a Ă©tĂ© Ă©crit par un clerc normand anonyme pour la cour des PlantagenĂŞts, vers 1160, postĂ©rieurement au Roman de Thèbes et antĂ©rieurement au Roman de Troie. Son succès a Ă©tĂ© immĂ©diat, comme en tĂ©moigne l'Ă©cho de ses thèmes, de sa technique, de ses conceptions psychologique et amoureuse que l'on retrouve chez ChrĂ©tien de Troyes, Gautier d'Arras, Marie de France, ainsi que chez les auteurs de Partonopeus de Blois, de Floire et Blancheflore, de Galeran, de Blancandin, d'Amadas et Ydoine, de VĂ©nus la DĂ©esse d'Amour, du Roman de la Rose. Sa diffusion s'est faite au-delĂ  des frontières du domaine d'oĂŻl, puisque le Limbourgeois Henric van Veldeken, dans son Eneide composĂ©e entre ca. 1170 et ca. 1185, a fait très largement appel au «livre français» traduit du latin. Quelques traits caractĂ©ristiques de la manière du clerc français et indicatifs du goĂ»t oĂą il vit et de la sociĂ©tĂ© qu'il frĂ©quente mĂ©ritent d'ĂŞtre soulignĂ©s. Le merveilleux qui Ă©mane du roman est d'une autre nature que celui qui traversait l'Ĺ“uvre de Virgile : interventions divines, songes nombreux, prodiges incroyables, transformations symboliques font place Ă  des merveilles d'ordre naturel, mĂ©canique, technique, ou Ă  des raffinements prĂ©cieux par leur richesse ou leur ingĂ©niositĂ© :

 

Le lendemain matin, lorsqu'il fit jour, les comtes et les ducs s'assemblèrent et dĂ©cidèrent d'un commun accord d'envoyer un message Ă  EnĂ©as : ils prendraient quinze jours de trĂŞve pour faire enterrer les morts et soigner les blessĂ©s. Les messagers s'en sont allĂ©s; chacun tenait un rameau d'olivier : c'Ă©tait le signe en ces jours-lĂ , de paix, de concorde et d'amitiĂ©. Le matin les messagers vinrent Ă  Montauban : il n'y eut pas de portier qui osât leur interdire l'entrĂ©e, quand on les vit porter les rameaux. Sans opposition, ils pĂ©nĂ©trèrent dans le château jusqu'au donjon oĂą se tenait EnĂ©as, qui se lamentait sur Pallas perdu si rapidement; cela avait Ă©tĂ© un malheur pour lui. Les messagers vinrent devant EnĂ©as, tenant en main leurs rameaux d'olivier (Martine Thiry-Stassin, Le roman d'EnĂ©as, 1985 - books.google.fr).

 

Bertran de Born raconte son manque de moyens pour participer à la croisade (la guerre ouverte entre Richard Coeur-de-Lion et Philippe II Auguste ne commence que mi-juin 1188); En 1189, Richard Coeur-de-Lion déjà roi, et se réconcilie avec Philippe II Auguste pour la croisade. Richard Coeur-de-Lion et Philippe II Auguste en Sicile, celui-ci appelé mouton, celui-là lion, Philippe II Auguste ayant concédé Gisors à Richard (les tempéraments semblent avoir rappelé ces animaux. Bertran de Born se réjouit à la nouvelle du retour du roi et de la peur des barons révoltés et critique l'empereur Henri VI pour avoir fait prisonnier Richard Coeur-de-Lion, un croisé (Hans Robert Jauss, La littérature didactique, allégorique et satirique, Partie 2, 1970 - books.google.fr).

 

Le royaume franc de Chypre

 

Les Anglais avec Richard Coeur de Lion permirent en 1191 au franc Guy de Lusignan de s'installer à Chypre. Pour la troisième croisade, les Anglo-Aquitains avaient décidé de venir par mer ("Voile").

 

Au cours de la troisième croisade, Richard Cœur de Lion, dérouté par une tempête, aborda Chypre, où Isaac Comnène réquisitionna l'une de ses nefs en paiement de droits d'escale. Richard fit débarquer son armée et battit sans difficulté Isaac Comnène, puis occupa rapidement l'île (fin mars 1191). Ne sachant trop quoi faire de sa conquête, Richard la vendit à l'ordre du Temple, qui réprima durement l'insurrection mais rendit l'île à Richard, qui dut lui restituer leur argent (plus un paiement pour la répression contre les Grecs). Finalement Richard revendit l'île à Guy de Lusignan, qui avait été chassé du royaume de Jérusalem par ses propres barons.

 

Le royaume franc (ou latin) de Chypre est l'État latin d'Orient le plus récent quant à sa création, et celui qui subsista le plus longtemps (de 1192 à 1489), grâce à sa situation insulaire. Le qualificatif de «franc» vient du nom donné en Orient, aussi bien par les Romains que par les Turcs et les Arabes, aux Occidentaux en général (en référence à l'Empire franc de Charlemagne). L'adjectif «latin» fait référence à la langue liturgique de l'Église catholique à laquelle appartenaient les Francs (fr.wikipedia.org - Royaume de Chypre).

 

L'issue malheureuse de la bataille de Hattin, la captivité et un extérieur peu imposant avait fait perdre tout prestige à Guy de Lusignan, et Conrad de Montferrat tout couvert encore de la gloire acquise pendant la défense de Tyr, le dernier boulevard du royaume, se posait ouvertement en prétendant et en rival. Ce n'est point ici le lieu de raconter en détail les péripéties de cette querelle; un seul point nous y intéresse, c'est le rôle joué dans ces circonstances par les Génois et les Pisans. Les Génois prirent parti pour le marquis de Montferrat; le roi Philippe-Auguste l'appuyait; ce motif suffisait pour eux. Les Pisans, au contraire, se prononcèrent en faveur de Guy de Lusignan. Ils avaient des relations particulièrement intimes avec Richard Cœur-de-Lion et ce prince semble les avoir fortement incités à adopter cette ligne de conduite. Cette situation devait amener un éclat; au mois de février 1192, les deux nations étaient en guerre ouverte. Les Pisans d'Acre avaient eu vent d'une conspiration ourdie par les Génois pour livrer la place à Conrad de Montferrat; ils coururent aux armes, attaquèrent et culbutèrent les Génois et leurs alliés les Français; quand le marquis arriva, comptant surprendre la ville, il la trouva sur la défensive. Après trois jours d'inutiles assauts il dut se replier sur Tyr avec les Français. Richard Cœur-de-Lion, appelé à l'aide par les Pisans, arriva après la retraite de Conrad; le 21 février, il ménagea un rapprochement entre les Pisans et les Génois. La mort de Conrad étant survenue sur ces entrefaites (28 avril 1192), les Pisans restèrent les fidèles adhérents de Guy de Lusignan, et l'invitèrent à s'unir à eux pour reprendre Tyr. Mais ils avaient compté sans les barons de Syrie qui offrirent la couronne à Henri, comte de Champagne, avec le consentement de Richard Cœur-de-Lion, son oncle. Guy de Lusignan dut se contenter de régner en Chypre (Wilhelm von Heyd, Histoire du commerce du Levant au moyen-âge. Éd. fr., refondue et augmentée par l'auteur, 1885 - books.google.fr).

 

En 1188 et en 1198, Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion étaient en guerre ouverte. Entre les deux dates, il y eut la croisade (Jean-Baptiste Frion, Nouveau précis statistique sur le canton de Chaumont, 1859 - books.google.fr).

 

COEUR, se prend quelquefois pour l'estomac ou la partie où se fait la digestion, qui donne des forces au cœur. Cette graisse luy est demeurée sur le cœur, s'est figée sur son cœur, luy a fait bondir le cœur, luy a fait mal au cœur, luy a fait soûlever le cœur, il a de la bile dans l'estomac qui luy a fait tirer au cœur toute la nuit. il faut luy donner quelque chose qui luy fasse revenir le cœur, qui luy reveille le cœur, qui fasse cesser cette de faillance de cœur. Les Grecs ont aussi appellé kardia, ce que nous appellons l'estomac, comme a remarqué Scaliger. C'est en ce sens qu'on dit, On luy a remis le cœur au ventre. COEUR, signifie quelquefois, Vigueur, force, courage, intrepidité. Cet homme a un cœur de lion (Antoine Furetière, Dictionnaire universel, Tome 1, 1690 - books.google.fr).

 

"franche" : conquĂŞte et domination franques

 

Richard débarque à Limassol le 6 mai 1191. Après avoir essayé de négocier un accord pour le ravitaillement d'Acre, Richard, devant la perfidie du prince grec, l'attaqua et le vainquit à Kolossi (le Colos des chroniqueurs) à l'ouest de Limassol. Sur ces entrefaites Richard vit débarquer à Limassol l'ex-roi de Jérusalem Guy de Lusignan, accompagné de son frère aîné Geoffroy de Lusignan et d'Onfroi de Toron. C'était le syndicat de toutes les victimes de Conrad de Montferrat qui venait se mettre sous la protection du monarque Plantagenet. Les Lusignan en particulier, qui étaient en France, pour leurs fiefs poitevins, les vassaux du roi d'Angleterre, allaient trouver en lui un défenseur naturel. De fait Richard épousa séance tenante la cause de Guy. Celui-ci de son côté se mit aussitôt sous les ordres du monarque Plantagenet qui lui confia la moitié de ses troupes pour opérer de concert la conquête de Chypre. Après être allé, de Limassol, occuper Larnaca sur la côte sud-orientale, Richard vint par mer et Guy par la voie de terre soumettre le grand port de Famagouste. Les vainqueurs marchèrent ensuite sur Nicosie, la capitale de l'île. Isaac Comnène avait organisé sa défense à hauteur de Trémithoussia, la Trémetossie des chroniqueurs, à mi-chemin entre Larnaca et Nicosie. Ce fut là que se livra la bataille décisive (21 mai 1191). Isaac fut vaincu et fait prisonnier par Richard. La conquête du pays fut achevée sans difficulté par Richard et Guy de Lusignan qui s'emparèrent des quatre places du nord-est, encore au pouvoir des Grecs Cérines, Saint-Hilarion (que les Français appelèrent Dieu d'Amour), Buffavent et Kantara (René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, Tome 3, 1934 - books.google.fr).

 

Le petit nombre de mots français qui pénétrèrent dans le grec de Chypre pendant les trois siècles de la domination franque disparurent presque tous dès la nouvelle conquête; ils finirent plus tard par être expulsés complètement du dialecte chypriote, d'autant mieux que c'étaient pour la plupart des termes répondant aux besoins de l'époque, et que les idées qu'ils représentaient firent place à des idées nouvelles (Mondry Beaudouin, Etude du dialecte chypriote moderne et médiéval, 1884 - books.google.fr).

 

FĂŞte des Rameaux

 

En celui point que li rois d'Engleterre estoit au siege d'Acre, li Templier parlerent à lui et acheterent de lui l'isle de Chypre. Et fu li marchez de la vente cent mile besans Sarrasinas; de quoi il li en payerent les XL. mile, et les dut atendre des Lx. mile, à payer par termines des rentes de Chypre. Et la reçurent, et la gent dou roi s'en partirent (Juillet 1191).

 

Entretant come li Temples tenoit Chypre, li Grifon de la terre s'aperçurent que il avoit en l'isle po de Latins. Si se assemblerent sodeinement à Nicossie par achaison de marché, qui assemble le samedi, et le dimenche orent empris de assaillir sodeinement les Latins et de ocirre les toz (Avril 1192).

 

D'après la chronique du Ms. H. 41 de Berne, que je crois etre un abrégé de l'original d'Hernoul de Gibelet, le soulèvement des Grecs éclata le samedi avant le dimanche des Rameaux: une nuit, le samedi de la Pasque florie. Mais tous les autres chroniqueurs de l'Éracles fixent le moment de l'insurrection à la veille même de Pâques, le samedi saint: une veille de Pasques. (Martene, col. 637; Ms. de l'Arsenal 677. A; Ms. Bibl. nat. fonds de Sorb. 387, etc.) Le samedi de la grant Pasque, dans Bernard le Trésorier, Ms. de Berne, H. 340 et 677, Ms. de l'Arsenal. La nuit de Pasques, dans les compilations de Baudouin d'Avesnes, Ms. de la Bibl. nat. fonds S. Germ. 84. Ces dates répondent au samedi saint 5 avril de l'année 1192, puisque le roi Richard, alors en Syrie, s'embarqua pour retourner en Europe le 9 octobre de cette année.

 

Quant li rois Gui, qui avoit perdu le reaume de Jerusalem por la mort de sa feme la reine Sebile et de ses enfanz, vit que li Temples se tenoit à encombrez de l'isle de Chypre, il fist parler à eauz, et fixa ensi que il lor paya les XL. mile besans que il avoient doné au roi Richart, et prist sur soi à rendre li les LX. mile besans que il avoient promis à rendre. Et s'en ala en Chypre, et la reçut des Templiers (Continuation de Guillaume de Tyr sur la domination franque à Chypre) (Louis Mas Latrie, L'île de Chypre: sa situation présente et ses souvenirs du moyen-âge, Tome 2, 1852 - books.google.fr).

 

"sous la bruine"

 

Le moine chypriote NĂ©ophyte le Reclus Ă©crit une relation de la conquĂŞte de Chypre par Richard Ier, une calamitĂ© pour lui (De calamitatibs Cypri). Il emploie dans son introduction le terme "omichlĂ©" :

 

Nubes obtegit solem, et nebula montes collesque; unde aliquod tempus cohibetur solis calor et splendidus radius. Nos quoque jam a duodecim annis coercet nubes ac nebula sibi mutuo succedentium calamitatum, quæ regioni nostræ incubuerunt. Capta enim Hierosolyma per impium Salachanti et Cypro per Isaacium Comnenum, repente pugnæ et bella, tumultus ac seditiones, deprædationes sævæque calamitates terram, in qua prædicti imperarunt, magis cooperuerunt quam nubes et nebula. Ecce enim vivificum Domini nostri Sepulchrum, cæteraque sanctuaria, tradita sunt propter peccata nostra canibus Musulmanis; quare in tanta calamitate lacrymatur omnis anima pia sed et juxta id quod scriptum est (Psalm. XLV, 7) «conturbatæ gentes et inclinata regna:» Alamaniæ, inquam, monarcha et rex Angliæ, cunctæque propemodum nationes pro Hierosolymis motæ sunt, nec quidquam profecerunt. Neque enim placuit Providentiæ canes expellere et lupos introducere (Recueil des historiens des Croisades: Historiens Grecs, Tome 1, 1875 - books.google.fr, Jean-Baptiste Cotelier, ECCLESIAE GRAECAE MONUMENTA, TOMUS SECUNDUS, 1681 - books.google.fr).

 

COEUR, se prend, dans l'Ecriture sainte, pour l'intérieur ou le lieu le plus profond; ainsi il est dit, Ps. 46(45),3, que les montagnes [pierre] seront transportées dans le cœur [estomac] de la mer (Nicolas-Sylvestre Bergier, Dictionnaire de théologie, Tome 2, 1817 - books.google.fr).

 

"in corde maris" dans la Vulgate (latin cor, cordis : coeur) (Yves-Marie Duval, Commentaire sur Jonas de Saint Jerome, 1985 - books.google.fr).

 

NEBLINA, port. s. f. (Du latin Nebula) Bruine (Auguste Jal, Glossaire nautique: répertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes, Tome 2, 1848 - books.google.fr, Joseph Villier, Racines latines à l'usage des écoles royales militaires, et des colleges de la congrégation de l'Oratoire, 1779 - books.google.fr).

 

Jean-Baptiste Cotelier est un érudit et théologien français né à Nîmes en 1629, mort le 12 août 1686. Il fut diplômé de théologie de la Sorbonne en 1647. Il fut chargé, en 1667, par Colbert, de dresser, avec Ducange, le catalogue des manuscrits grecs de la Bibliothèque du roi et fut nommé en 1676 professeur de grec au Collège Royal. Il publie Ecclesiæ Græcæ Monumenta, græce et latine (Paris, 1677, 1681, 1686), 3 volumes in-folio, recueils précieux par la rareté des pièces que l'on y trouve, dont plusieurs inédites, et par la parfaite exactitude de l'éditeur (fr.wikipedia.org - Jean-Baptiste Cotelier).

 

On avait le texte de Neophyte au XVIIe siècle.

 

Il est dans le manuscrit "Venise. Biblioteca nazionale Marciana, MS gr. Z. 575 (coll. 849)" (XVe siècle ?), Feuillets : 395v-396v, dans une collection de 21 manuscrits grecs achetĂ©s Ă  Constantinople par Iacobus Gallicius, marchand, qui, en 1624, l'offre Ă  la Biblioteca Marciana. D'autres manuscrits de sa collections sont parvenus ultĂ©rieurement Ă  la Marciana par une voie diffĂ©rente (Source : Pinakes). Dans le "Paris. Bibliothèque nationale de France, DĂ©partement des manuscrits, Grec 1335" (XIVe siècle) aussi, dont le cardinal Jules Mazarin (1602-1661) fut le possesseur (portail.biblissima.fr - MS gr. Z. 575, Venise, portail.biblissima.fr - Manuscrit Grec 1335, Paris).

 

Rameaux familiaux

 

Le père Etienne de Lusignan de Chypre publia en 1586 une généalogie des Lusignans. Selon lui, huit rameaux étaient issus du tronc des Lusignan; parmi eux, les barons de La Rochefoucauld.

 

L'auteur est lui-mĂŞme de la famille : il se nomme Jacques de Lusignan, de la branche des princes de GalilĂ©e, en religion le Père Étienne de Lusignan ou de Chypre, de l'ordre de Frères PrĂŞcheurs, Ă©vĂŞque titulaire de Limisso, nĂ© Ă  Nicosie en 1537, mort Ă  Paris en (ou vers) 1590. Le frontispice, tout Ă  fait dans l'esprit de l'ouvrage, reprĂ©sente MĂ©lusine, qualifiĂ©e de «chef des Lusignans, Luxembourg et autres», issant de son baquet, la queue droite, bifide et en vrille, et tenant deux Ă©cus aux armes, l'un des «Luxembourg, empereurs, roys de Bohème et Hongrie», l'autre des «Lusignans, rois de JĂ©rusalem, Cipre et ArmĂ©nie». Étienne de Lusignan, qui reprend dans son livre certaines parties d'un travail antĂ©rieur, en les dĂ©veloppant longuement, dĂ©crit Ă  loisir les principales branches issues de l'antique tronc de Lusignan et les rameaux secondaires ; il les groupe dans l'ordre (supposĂ©) de la descendance ; il ajoute un chapitre sur «les maisons qui se vantent estre sorties des Lusignans» sans certitude ; enfin, il blasonne les armes des branches cadettes en marquant bien les brisures dont les unes et les autres ont affectĂ© l'Ă©cu primitif burelĂ© d'argent et d'azur. Il fait aussi allusion, d'après Conrad Vicerius, au cimier commun des familles issues des Lusignan (J. Marchand, Le cimier Ă  la MĂ©lusine des Lusignan. In: Bulletin de la SociĂ©tĂ© Nationale des Antiquaires de France, 1943-1944, 1948 - www.persee.fr).

 

Après avoir mentionnĂ© qu'un membre de la famille de Lusignan, ayant prouvĂ© son ascendance, a Ă©tĂ© fait membre de l'ordre du Saint Esprit en 580 (1580), CĂ©sar de Nostredame, fils de Nostradamus, glose sur les gĂ©nĂ©alogies : troncs, branches, rameaux, rejetons. Il s'agit de Louis de St-Gelais-Lusignan, Sgr de Lansac, baron de la Mothe-Saint-HĂ©raye, chevalier du St-Esprit (1580), dĂ©cĂ©dĂ© en 1589 (CĂ©sar Nostradamus, L'histoire et chronique de Prouence de Caesar de Nostradamus gentilhomme prouencal, 1614 - books.google.fr, J.-X. CarrĂ© de Busserolles, Armorial gĂ©nĂ©ral de la Touraine, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Touraine, Volume 19, 1867 - books.google.fr).

 

Bézoard

 

Ces animaux (lamas) se rencontrent par troupes dans les montagnes du PĂ©rou ; mais outre que leur laine est tres-profitable, on trouve encore dans leur estomach la pierre de Bezoar, autrefois si estimĂ©e chez les peuples de l'Europe (Alexandre Olivier Exquemelin, Histoire des avanturiers qui se sont signalez dans les Indes, contenant ce qu'ils ont fait de plus remarquable depuis vingt annĂ©es, traduit par de Fromentières, 1688 - books.google.fr).

 

L'aegagre, ou «cri-cri», est encore appelée chèvre à bézoard parce qu'on trouve parfois dans son estomac une concrétion de poils et de substances organiques nommée «bézoard», et que la médecine populaire tenait pour une panacée. (Jacques-Yves Cousteau, Yves Paccalet, A la recherche de l'Atlantide, 1981 - books.google.fr).

 

Dans la Géorgie, le Daghestan, la Perse, le Belouchistan, les îles de archipel grec et même en Crète et à Chypre, on trouve encore à l'état saurage la chèvre aegagre ou bézoard, mais elle n'a aucune importance au point le vue zootechnique (Bulletin mensuel des renseignements agricoles et des maladies des plantes, Volume 12, 1921 - books.google.fr).

 

«AEgagre fantastique» : c'est exactement le mĂŞme animal que le catalogue appelle «antilope» (n° 4), «bouquetin» (n° 2); et un animal bel et bien rĂ©el, qui existe encore aujourd'hui, Ă  Chypre par exemple, dans le mont Troodos (Bibliographie, Catalogue des monnaies grecques de la Bibliothèque nationale, Revue des Ă©tudes anciennes, Volume 2, 1967 - books.google.fr).

 

L'Ă©gagre (Capra aegagrus aegagrus aegagrus) se rencontre sur les versants sud du Taurus lycien, du Taurus cilicien et de l'Anti-Taurus, principalement dans la zone comprise entre les deux premières chaĂ®nes tout autour d'Adalia oĂą la bĂŞte vit entre 600 et 3400 m d'altitude : monts près de Makri, Ak Dagh et Mousa Dagh, au sud d'Elmali, GeĂŻk Dagh, Kara Yilan Dagh, Susuz Dagh pendant la belle saison, Tchakillidja, Tachatan, Utchan Sou, vallĂ©es de Badem Agadji pendant l'hiver. Il faut aussi citer Maimoum Dagh dans le Taurus lycien, Boulghar Dagh dans le Taurus cilicien, Ala Dagh dans l'Anti-Taurus, ainsi qu'en Cilicie les monts près de Marach et ceux qui bordent la plaine de Tchoukourova. Un excellent refuge pour les grands mâles dans le Taurus est le Metdesis, ainsi que la vallĂ©e boisĂ©e de Schimschirlik. Toute la partie orientale de l'Anatolie est encore peuplĂ©e : chaĂ®ne Pontique, rĂ©gions de Gumuch-Khaneh et de Maçka, montagnes autour de Sivas, de Khozat et de Kharpout, ArmĂ©nie turque (surtout monts près d'Erzeroum), zone Ă  l'ouest du mont Ararat, Kourdistan (tout le long de la frontière perse). Le gouvernement turc a prohibĂ© la chasse en Anatolie depuis 1955. Mais, dans la plupart des massifs isolĂ©s et Ă©loignĂ©s de toute agglomĂ©ration, la surveillance est illusoire. Les populations d'Ă©gagres s'amenuisent du fait du perfectionnement des armes et de la pĂ©nĂ©tration de plus en plus profonde des indigènes dans les lieux les plus reculĂ©s. Seules les difficultĂ©s de la chasse, les marches d'approche très longues, les campements compliquĂ©s Ă  installe, le terrain dangereux freinent la diminution d'un animal vouĂ© tĂ´t ou tard Ă  l'extinction (Marcel A.J. Couturier, Statut actuel des reprĂ©sentants du genre capra dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, Bulletin de la SociĂ©tĂ© nationale d'acclimatation de France, Volumes 106 Ă  107, 1959 - books.google.fr).

 

CILICE ("kilikion", cilicium), étoffe de poils de chèvre ou de bouc dont se servaient les habitants de la Cilicie. Les moines portaient un vêtement d'étoffe grossière, rude et de couleur sombre que, par analogie. On appelait cilice. Ce mot désigne aujourd'hui une large ceinture faite en poils de chèvre ou en crins de cheval que l'on met sur la peau par mortification. C'est à tort que l'on invoque, pour justifier cet usage, l'exemple de saint Paul (1 Cor. IX, 27) (Encyclopédie des sciences religieuses, Tome 3, 1878 - books.google.fr).

 

De mĂŞme que celle du mouton, l'histoire de la chèvre se confond en grande partie avec celle de sa toison. Le pelage de la chèvre est composĂ© de deux sortes de poils : les uns, extĂ©rieurs, longs, droits et roides, servent Ă  faire des Ă©toffes grossières; les autres, cachĂ©s sous les premiers, sont laineux, d'une mollesse extrĂŞme et servent Ă  la fabrication des plus fins tissus. Dans l'antiquitĂ©, c'est en Cilicie, province d'Asie-Mineure, dont Tarse, la voluptueuse capitale, avait pris pour dieu tutĂ©laire Sardanapale, que cette industrie semble avoir Ă©tĂ© surtout pratiquĂ©e. Aristote raconte qu'on y tondait les boucs et les chèvres comme ailleurs les bĂ©liers et les brebis et qu'avec leurs poils on confectionnait des Ă©toffes grossières, mais solides pour les classes pauvres. Virgile rĂ©pète, après Aristote, que ces Ă©toffes Ă©taient abandonnĂ©es aux gens du peuple, aux matelots qui en faisaient des habits, des tentes et des voiles de navires. Leur couleur Ă©tait sombre et souvent mĂŞme noire. Tarse avait une Ă©cole cĂ©lèbre oĂą chaque enfant, outre les traditions religieuses, apprenait un art manuel, quels que fussent son rang et sa fortune. On se proposait ainsi d'honorer le travail. Saul, qui devint plus tard saint Paul, nĂ© Ă  Tarse, deux ans avant JĂ©sus-Christ, fut Ă©levĂ© dans cette Ă©cole oĂą il apprit Ă  tresser les poils de chèvre que fournissaient les troupeaux du Taurus et Ă  tisser de grossières couvertures pour les tentes. En lui laissant faire cet apprentissage, le père de l'apĂ´tre pouvait-il se douter que, pendant trente annĂ©es, celui qu'il formait aux nobles Ă©tudes tirerait de son vil mĂ©tier le pain de chaque jour. Les HĂ©breux employaient ces tissus Ă  faire les sacs dont ils se revĂŞtaient quand ils se couvraient de cendres aux jours de deuil ou de calamitĂ©. L'Asie a, d'ailleurs, toujours fourni des espèces caprines très rĂ©putĂ©es en particulier celles de SibĂ©rie, de Cachemire, de Syrie, des Monts AltaĂŻ, du Thibet, d'Angora, de l'Oural, des steppes Kirghiz, de l'Himalaya, ces dernières, habitant le versant Sud de la grande chaĂ®ne du centre de l'Asie, ayant Ă©tĂ© longtemps confondues avec les chèvres thibĂ©taines de Lhassa (Pauline Augustine (Wagrez) Cocheris, Nos animaux domestiques dan les religions: l'histoire, les plaisirs, les lettres et les arts, 1914 - books.google.fr).

 

Amiante (asbeste)

 

Le massif du Troodos renferme de l'amiante, des émeraudes de valeur et des cristaux de roches.

 

L'amiante se trouve en Chypre dans les montagnes serpentineuses de l'Olympe : «La pierre d'amiante, dit Dioscoride, naĂ®t en Chypre; elle est semblable Ă  de l'alun schisteux. On en fait des voiles pour le théâtre ; jetĂ©s dans le feu, ces voiles y flambent et cependant en sortent sans ĂŞtre brĂ»lĂ©s; mĂŞme ils sont plus brillants qu'avant d'y ĂŞtre entrĂ©s.» (Albert Gaudry, GĂ©ologie de l'Ă®le de Chypre, 1862 - books.google.fr).

 

Les fibres d'amiante peuvent léser de nombreux organes dont l'estomac (Roger Lenglet, Le livre noir de l'amiante, 2018 - books.google.fr).

 

Famagouste

 

Chypre, Ă®le de la MĂ©diterranĂ©e (« grand mer Seline Â» : partie de la MĂ©diterranĂ©e sous domination ottomane), fut un royaume franc de 1192 Ă  1489, de mĂŞme que Famagouste resta port « franc Â» jusqu’en 1571.

 

Le roi de Chypre Henri II (roi de 1285-1306 et 1310-1324, évincé momentanément par son frère Amaury) eut l'idée de constituer à Famagouste - le port chypriote qui regardait vers le golfe d'Alexandrette, et qui devait entretenir des liaisons normales avec l'Aïas - une place commerçante destinée à jouer le rôle qui avait été celui d'Acre: entrepôt, port franc doté d'installations de réparation des navires, grand marché d'échange où les différentes colonies italiennes, provençales et catalanes retrouveraient leurs quartiers. L'attribution des privilèges de Famagouste se comprend parfaitement dans la perspective de ses relations avec l'Aïas. Cette dernière ville, d'ailleurs, ne sert pas seulement de débouché à l'Asie mongole: elle communique avec la Syrie musulmane et c'est par là que passe en particulier le coton d'Alep (Jean Richard, La Méditerranée et ses relations avec son arrière-pays oriental (XIe-XVe siècles), Navigazioni mediterranee e connessioni continentali: secoli XI-XVI, 1982 - books.google.fr).

 

Tout le projet d'Henri II visait à faire de Famagouste la nouvelle Acre et la nouvelle Tyr, comme le relève Etienne de Lusignan.

 

Aphrodite

 

L’île de Chypre comporta de nombreux sanctuaires dĂ©diĂ©s Ă  la dĂ©esse Aphrodite que de nombreuses statues reprĂ©sentent une main sur le ventre[1] (« estomach Â») et Ă  qui Ă©taient consacrĂ©es des pierres ovales[2] en forme de phallos dans un sanctuaire sur l’Acropole.

 

Alors que s'amenuise dans la littérature le culte mariologique (pour ne réapparaître qu'avec le renouveau religieux de la Contre-Réforme où seront chantées la pureté de son origine et la beauté de la Vierge), celui de Vénus bat son plein parallèlement à celui de la femme. À titre d'exemple, dans la peinture, on la verra usurper le trône consacré à la Vierge dans les scènes de la nativité, la coquille devenant (ou redevenant) celle de la déesse de l'amour. Dans les Amours de 1552, elle demeure explicitement ou implicitement le point fixe, le point de référence du recueil. En effet, elle est d'abord l'incarnation de la beauté idéale et, comme telle, c'est à son personnage qu'est comparée la jeune Cassandre, comme par exemple dans le célèbre sonnet XXXIX: «Quand au matin ma Déesse s'abille...» (M. Bensimon, Les Amours de Ronsard et Vénus. Réflexions sur la transformation et la détérioration du mythe de Vénus au XVIème siècle, Incidences, Volume 5,Numéros 2 à 3, 1981 - books.google.fr).

 

Premier Livre des Amours

 

CXCVII

 

Mon Dieu ! quel dueil et quelles larmes feintes,

Et quels souspirs ma Dame alloit formant,

Et quels sanglots, alors que le tourment

D'un teint de mort ses craces avoit peintes !

 

Croizant ses mains Ă  l'estomach estreintes...

 

CXCVIII

 

L'amas pleureux d'une obscure bruine

Qui de leur jour la lumière celoit.

 

Second Livre des Amours

 

LIII

 

Quiconque voudra suivre Amour ainsy que moy,

Celuy se délibère en pénible tristesse

Mourir ainsy que moy : il pleut Ă  la dĂ©esse

Qui tient Cypre en ses mains d'ordonner telle loy. (Œuvres complètes de P. de Ronsard, édition Paul Laumonier, 1914 - archive.org).

 

Barnabé

 

Famagouste est la patrie de saint BarnabĂ©, l'ami de saint Paul. C'est aussi son lieu de sĂ©pulture . Lorsqu'il fut tirĂ© de terre du temps de l'empereur ZĂ©non, et de l'Ă©vĂŞque de Salamine AnthĂ©mius qui Ă©tait en but aux prĂ©tentions de l'Ă©vĂŞque d'Antioche miaphysite (monophysite) Pierre le Foulon, un exemplaire de l'Ă©vangile de saint Matthieu sur son estomac "Ă©crit de sa main" sur des tablettes de bois. Et c'est dans cet Ă©vangile que l'on trouve les paroles du Christ : "Tu es Pierre et c'est sur cette pierre que je bâtirai mon Eglise..." (Antoine Godeau, Histoire de l'eglise, par messire Antoine Godeau, evesque & seigneur de Vence, Tome 3, 1680 - books.google.fr).

 

La lettre de Barnabé est sans doute l'œuvre d'un seul auteur, qui a toutefois utilisé des sources dont la plus évidente est le traité des deux voies (18-20). Ont été exploités en outre des recueils de testimonia, c'est-à-dire de passages bibliques interprétés comme prophéties du Christ et du temps chrétien. Ces textes étaient choisis et regroupés thématiquement, souvent autour d'un mot-clé (par «pierre», «bois»), et interprétés - selon des techniques déjà en usage dans le judaïsme - par un élargissement de l'interprétation, élaborée pour l'un de ceux-ci, aux autres textes dans lesquels le même terme apparaît. Les groupes, d'abord brefs, avaient tendance à s'élargir et ils pouvaient alors s'incorporer des citations tirées de textes non canoniques, ou même des passages fabriqués comme testimonia. La conviction que les chrétiens, grâce à l'Esprit, seraient détenteurs de la juste compréhension des Ecritures, conduisait souvent à modifier les citations ainsi qu'à les combiner entre elles en un texte nouveau, afin d'en expliciter la «véritable» signification. Citons comme exemple de ce procédé la série de testimonia sur le Christ comme pierre, en Barnabé 6,2-4. S'y succèdent: Es 28,16 ab (une pierre d'angle posée dans les fondations de Sion); Es 28,16 c (qui mentionne la foi dans la pierre, montrant ainsi qu'il ne s'agit pas d'une véritable pierre et autorisant l'interprétation allégorique), où toutefois la la phrase originelle, «qui croit en elle ne sera pas pris de court», devient «qui croit en elle vivra éternellement», avec une contamination de Gn 3,22, interprété également en référence au Christ; puis Es 50,7 («il m'a rendu comme une pierre dure»), référé quelques lignes au-dessus à la Passion; enfin, Ps 118,22 («la pierre refusée par les constructeurs est devenue pierre d'angle»), qui reçoit une interprétation christologique grâce au verset 24 du même psaume, cité immédiatement après comme prophétie de la Passion. En introduisant le premier texte cité, Barnabé affirme que le Christ a été placé comme pierre dure «pour broyer». C'est une allusion à Es 8,14-15, un testimonium sur la «pierre d'achoppement» qui se trouve cité, en même temps qu'Es 28,16, en Rm 9,33 et en 1 P 2,6.8; Barnabé a donc lui aussi connaissance d'un regroupement de testimonia qui réunissait ces deux textes d'Esaïe, bien qu'il n'en cite pas explicitement le premier. Le thème fondamental de la lettre est que les Juifs ne se sont pas montrés dignes de la Loi reçue de Moïse, laquelle, à travers la Passion du Christ, a été transmise aux chrétiens, peuple de l'héritage (4,7-8; 14,4). Les Juifs ne l'ont donc jamais comprise; Barnabé nie qu'il ait jamais fallu comprendre la Loi dans un sens littéral. Sa signification a toujours été spirituelle, allégorique (Barnabé n'utilise toutefois pas le terme allêgoria, mais tupos) (Claudio Moreschini, Enrico Norelli, Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine, Tome 1, traduit par Madeleine Rousset, 2000 - books.google.fr).

 

L'Épître de Barnabé est une œuvre chrétienne du début du IIe siècle. Écrite en langue grecque, elle figure dans le Nouveau Testament du Codex Sinaiticus du IVe siècle. Elle ne figure pas dans le Nouveau Testament aujourd'hui. Cette épître est traditionnellement attribuée au chef du premier voyage missionnaire que Paul de Tarse a effectué, selon les Actes des Apôtres, parfois désigné sous le nom de «Barnabé d'Alexandrie». Barnabé est un personnage de rang quasi-apostolique lié à l'église de Jérusalem, puis à celle d'Antioche, qui outre l'évangélisation des territoires mentionnés dans les Actes des Apôtres, pourrait avoir évangélisé Alexandrie et l'Égypte avec son cousin Marc à qui est attribué l'évangile qui porte son nom (fr.wikipedia.org - Epître de Barnabé).

 

Saint BarnabĂ© montre dans l'Ă©pĂ®tre qui lui est attribuĂ©e comment la passion de JĂ©sus-Christ avoit Ă©tĂ© prĂ©dite par les prophètes, comment il est la pierre mystĂ©rieuse dont ils avoient parlĂ©. Qu'il Ă©toit figurĂ© par la terre promise, dĂ©coulant le lait et le miel, en ce que, par la gĂ©nĂ©ration, il nous ramène Ă  une sainte enfance. Or, dit-il, on fait vivre les enfants premièrement avec le miel, et ensuite avec le lait. C'Ă©toit en effet la coutume des anciens de nourrir d'abord les enfants de miel et de lait : delĂ  vint la cĂ©rĂ©monie si ancienne dans l'Eglise, d'en faire goĂ»ter aux nouveaux baptisĂ©s. Saint BarnabĂ© ajoute que JĂ©sus-Christ Ă©toit figurĂ© par les deux boucs que l'on offroit Ă  la fĂŞte des expiations : l'un pour le brĂ»ler sur l'autel, l'autre pour le chasser dans le dĂ©sert, chargĂ© de la malĂ©diction des pĂ©chĂ©s du peuple, et par la gĂ©nisse dont la cendre servoit pour les purifications. Il prouve que la vraie circoncision est celle des oreilles et du cĹ“ur, qui rend dociles et obĂ©issants, et que la circoncision corporelle n'est point celle que Dieu a principalement commandĂ©e. Car, dit-il, tous les Syriens, les Arabes, les Egyptiens, et les prĂŞtres des idoles, sont circoncis. Sont-ils donc aussi compris dans l'alliance de Dieu (Claude Fleury, Histoire ecclĂ©siastique, Tome 1, 1840 - books.google.fr).

 

Le passage sur la pierre fondatrice, dans l'évangile de Matthieu, n'a pas été référé par Thomas d'Aquin à Simon Pierre, mais à Jésus lui-même, par association avec une phrase de Paul arrachée à son contexte, «et cette pierre fut le Christ» (1 Co 10, 4). Ce qui s'est appelé la christologie petra-lithos était au Moyen Âge une entrave à l'interprétation des paroles de Jésus, rapportées par Matthieu, dans le sens d'une fonction ponticale (Micahel Seewald, Dogmes en devenir, traduit par Marc de Launay, 2022 - books.google.fr).

 

Les Actes des ApĂ´tres (chapitre 13) indiquent que Salamine fut le lieu oĂą BarnabĂ©, Paul et Marc dĂ©barquèrent sur l'Ă®le de Chypre lors de leur premier voyage missionnaire; ils commencèrent Ă  Ă©vangĂ©liser cet important port de commerce avant de poursuivre leur route vers Paphos. Plus tard, après s'ĂŞtre sĂ©parĂ©s de saint Paul Ă  l'occasion de son second voyage missionnaire, BarnabĂ© et Marc retournèrent vers Chypre et les Actes des ApĂ´tres n'en parlent plus ; la tradition fait de BarnabĂ© le premier Ă©vĂŞque de l'Ă®le oĂą il serait mort martyrisĂ© vers l'an 61 Ă  Salamine. Marc et ses compagnons l'auraient inhumĂ© secrètement dans une tombe sous un caroubier avant de quitter l'Ă®le. Le monastère Saint BarnabĂ©, dans l'actuelle RĂ©publique turque de Chypre du Nord Ă  proximitĂ© de l'antique Salamine, non loin de la ville de Famagouste, comprend une Ă©glise dĂ©saffectĂ©e convertie en musĂ©e des icĂ´nes, et une chapelle Ă©difiĂ©e au-dessus du tombeau souterrain de saint BarnabĂ© (fr.wikipedia.org - Monastère Saint BarnabĂ©).

 

Gastria

 

Près de Famagouste, se trouve les ruines du château des Templiers appelé Gastria... Gastros en grec signifie estomac.

 

Les Templiers l'appelaient Castrie, sans doute de "kastros" ou "castrum". Il s'élevait au sud-est de l'île de Chypre, sur une pointe de falaise qui sépare la baie de Famagouste de la côte du Karpas (Camille Enlart, L'art gothique et la renaissance en Chypre, Tome 2, 1899 - books.google.fr).

 

Acrostiche : PQAU, pecuo

 

"pecuo" comme le latin "pecus" signifie en ombrien "bétail". "pecus" peut désigner un troupeau de chèvres (Pecus caprinum) (Theodor Aufrecht, Die Umbrischen Sprachdenkmäler; Ein Versuch zur Deutung derselben, Tome 2, 1851 - books.google.fr, Quicherat, Dictionnaire latin-français rédigé sur un nouveau plan, 1875 - books.google.fr).

 

Tombeau, dit de la reine de Chypre, dans l'église St-François à Assise, selon Vasari et le registre des sépultures de l'église de 1509 (Henry Thode, Saint François d'Assise et les origines de l'art de la renaissance en Italie, Tome 1, traduit par Gaston Lefèvre, 1909 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Eglise inférieure de la basilique Saint-François d'Assise).

 

Acrostiche : PQAU, PacQuAUt

 

La Tour Pacquaut est mentionnée en 1601 à Avallon (Yonne) (Bulletin de la Société d'études d'Avallon, 1874 - books.google.fr).

 

Pierre d'Avallon, dont le frère Eudes du Vault est enterré à Marcilly, épouse une fille de Raoul de Saint Omer (Jacques d'Avout, Les d'Avout: étude généalogique d'une famille d'ancienne chevalerie du duché de Bourgogne, 1952 - books.google.fr).

 

Henri Ier duc de Bourgogne et frère de Hugues Capet, reçoit de Constantinople, pour la collĂ©giale d'Avallon, la tĂŞte de Lazare, ami de JĂ©sus, dont le corps avait Ă©tĂ© retrouvĂ© Ă  Cythie dans l'Ă®le de Chypre vers 890. La lĂ©gende provençale n'est pas raccord avec cette translation (Pierre Tartat, Histoire de l'Avallonnais, Tome 1 : Des origines jusqu'Ă  l'annexion officielle de la Bourgogne au domaine royal (31 juillet 1479) - books.google.fr).

 

Les châtelains de saint Omer étaient seigneurs de Beauraing (Bibliothèque de l'Ecole des Chartes: revue d'érudition, Volume 35, 1874 - books.google.fr).

 

Beauraing, Beaurain (Yvelines, près de Montfort l'Amaury dépendant de l'abbaye de Saint Denis) ont pour possible étymologie "bellum ramum" ou "belli ramum") (Alexandre-Guillaume Chotin, Etudes étymologiques et archéologiques sur les noms des villes, bourgs, villages, hameaux, forêts, lacs, rivières et ruisseaux de la province du Hainaut, 1880 - books.google.fr, Auguste Moutié, Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de La Roche: de l'ordre de Saint-Augustin au diocèse de Paris, 1862 - books.google.fr).

 

"rameau... de la guerre".

 

Lien avec le quatrain précédent V, 34

 

La première fois que les Anglais envahissent l'Irlande c'est sous Henri II Plantagenêt en 1171. Dermot Mac-Murchad, roi de Leinster, ayant été chassé de ses États par l'ard-riagh Roderick O'Connor, s'aboucha avec le normand Richard, comte de Strigoil et de Pembroke, petit-fils du premier conquérant du pays de Galles, qui portait le surnom germanique de Strongbow (fort tireur d'arc). Henri II s'effraya, non sans raison, des succès de Richard, et comprit que, s'il laissait un seigneur de race normande s'emparer de toute l'Irlande, elle était peut-être à jamais perdue pour la couronne d'Angleterre. Il aborda à Waterford, en octobre 1172, avec deux cent quarante vaisseaux, quatre cents chevaliers et huit mille soldats. La souveraineté nominale de Henri II resta bornée par une ligne tirée du nord-est au sud-ouest depuis l'embouchure de la Boyne jusqu'à celle du Shannon. Ce fut à Dublin que Henri célébra les fêtes de Noël. Mais bientôt Henri reçut une nouvelle fâcheuse et qui pouvait gravement compromettre ses nouvelles possessions, en le privant tout à coup de l'appui du saint-siège. Il apprit que deux cardinaux étaient arrivés en Normandie et le sommaient de s'expliquer relativement au meurtre de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, qu'on l'accusait d'avoir provoqué. Le monarque partit aussitôt (1173), laissant ses conquêtes à la garde de Hugues de Lacy. (Huillard-Bréholles, L'Irlande: origine, histoire, situation présente, 1880 - books.google.fr).

 

Henri dit le Jeune (28 février 1155 – 11 juin 1183), prince angevin, roi d'Angleterre conjointement avec son père à partir de 1170, est le fils et héritier présomptif d'Henri II d'Angleterre de 1156 à 1183. Il met en danger l'empire familial durant sa rébellion de 1173-1174; et son frère et son duché en 1183. De retour d'un raid sur Angoulême, les habitants lui refusent l'entrée dans la ville. Il doit fuir dans le sud du duché, et pille le monastère de Grandmont et les sanctuaires de Rocamadour. Il tombe gravement malade à Martel, et essaie de se réconcilier avec son père. Mais celui-ci, croyant à une énième ruse de son fils, l'ignore. Henri le jeune meurt le 11 juin 1183 de la dysenterie. Sa disparition met fin à la rébellion en Aquitaine, et au conflit qui se préparait entre les rois d'Angleterre et de France (fr.wikipedia.org - Henri le Jeune).

 

L'Ă©viscĂ©ration des corps pour les "appareiller" est une habitude qui remonte Ă  la fin de la pĂ©riode mĂ©rovingienne. Dans la Chanson de Roland, Charlemagne la fait pratiquer sur les corps de Roland, Olivier et Turpin. On retire les viscères, le corps est lavĂ© avec du vin, du sel et des aromates et cousu dans une peau de cerf. Benoit de Peterborough ne parle pas de vin pour Henri le Jeune mais de salage. Quand la distance Ă©tait trop grande dans le transport du cadavre on procĂ©dait Ă  la dĂ©coction : on sĂ©parait les os de la chair et on lavait avec force de vin (Alain Erlande-Brandenburg, Le Roi est mort: Ă©tude sur les funĂ©railles, les sĂ©pultures et les tombeaux des rois de France jusqu'Ă  la fin du XIIIe siècle, 1975 - books.google.fr, Recueil des historiens des Gaules et de la France, Tome 17, 1818 - books.google.fr, Alain Brandebourg, FunĂ©railles et sĂ©pultures royales en France du VIIIe siècle Ă  1285, Positions des Theses Soutenues par les Eleves de la Promotion de 1964 - books.google.fr).

 

Henri le Jeune sera transporté de Martel jusqu'à Rouen par le Mans.

 

GEOFFROI, prieur du Vigeois, chroniqueur français du douzième siècle, nĂ© Ă  Clermont d'Excideuil (PĂ©rigord ), vers 1140, mort vers la fin du douzième siècle. Il fut Ă©levĂ© Ă  Limoges, y reçut la consĂ©cration monacale en 1159, fut ordonnĂ© prĂŞtre Ă  BĂ©nĂ©vent, abbaye de la Marche du Limousin, en 1167, par GĂ©raud, Ă©vĂŞque de Cahors, et nommĂ© prieur du Vigeois, dans le bas Limousin, le 14 juin 1178. Il termine le 22 chapitre de la 1re partie de sa chronique comme il suit :

 

Moi, Geoffroi, j'ai écrit ces choses l'année de l'incarnation de NotreSeigneur 1183, la troisième du règne de Philippe fils de Louis (VII), époque où commença une très-forte guerre dans le Limousin, entre Henri II, roi d'Angleterre, et son fils, Henri le jeune, mort cette même année, le jour de la fête de saint Barnabé, apôtre. Il y avait alors cinq ans que j'étais prieur du Vigeois (Nouvelle Biographie Universelle, Tome 20, 1857 - books.google.fr).

 

Cf. le quatrain V, 35 sur la prise de Chypre, île native de saint Barnabé, par Richard Coeur de Lion en 1191.

 

Martel est Ă  5 km du Puy d'Issolu.

 

Le Puy d'Issolu est déjà mentionné comme site d'Uxellodunum au XVIIe siècle, comme Martel, Martelas et Cahors (Wolfgang, Les Commentaires De César, 1678 - books.google.fr).

 

Nous lisons dans les Commentaires de CĂ©sar (1. VIII, ch. 42) que les dĂ©fenseurs d'Uxellodunum prĂ©cipitèrent du haut des remparts des tonneaux remplis de poix, de goudron et de copeaux embrases, sur les galeries qui protĂ©geaient les travaux d'attaque des assiĂ©geants: Cupas sevo, pice, scandulis complent; eas ardentes in opera provolvunt.» (Voy. la curieuse. gravure sur bois de l'Ă©dition de Plantin : Antuerpiæ, 1586, in-8.) Les Marseillais, assiĂ©gĂ©s par TrĂ©bonius, lieutenant de CĂ©sar, eurent aussi recours, mais sans plus de succès, Ă  ce moyen de dĂ©fense. Cæs., De bello civili, II, 11.) (L'IntermĂ©diaire des chercheurs & curieux, Volume 26, 1890 - books.google.fr).

 

Uxellodunum se trouve dans le Quercy, identifié à Luzech, ou autres, mais l'archéologie le situe au Puy d'Issolud à Vayrac (Lot) au bord de la Dordogne.

 

En 1177, une flotte chargée à Bordeaux pour la Normandie de vins de Gascogne fut détruite par la tempête. Ce fait d'une flotte indique des relations considérables et habituelles (Théophile Malvezin, Histoire du commerce de Bordeaux, Tome 1, 1892 - books.google.fr).

 

La Gironde (en gascon : Gironda [en saintongeais : Ghironde) est l'estuaire commun Ă  la Garonne et Ă  la Dordogne, qui joignent leur cours au bec d'Ambès. Le trafic maritime dans l'estuaire s'amplifie avec l'arrivĂ©e au trĂ´ne des rois d'Angleterre en Aquitaine au XIIe siècle. En 1152, le roi d'Angleterre Henri II PlantagenĂŞt Ă©pouse AliĂ©nor d'Aquitaine et perçoit en dot les terres bordelaises (fr.wikipedia.org - Gironde (estuaire)).

 

Depuis l'Atlantique, on n'entre pas dans la Gironde par Blaye. Blaye se trouve juste au-dessus du confluent de la Dordogne et de la Garonne. Dans ce sens du courant des deux rivières on entre dans la Gironde par Blaye.

 

Gyronde avec un "y" : Cara virare ou gyrare, changer de visage, tomber sens dessus dessous; par extension: changer de parti, tourner casaque. (Voir du Cange) (Auguste Jal, ArchĂ©ologie navale, Tome 2, 1840 - books.google.fr).

 

On pouvait descendre la vallée de la Dordogne sur des gabarres ou sur des radeaux de bois (courpets ou argentats) qui servaient ensuite à la construction navale ou à la fabrication de tonneaux (M. Leutellier, Sur les traces de Jacques Cartier, de Saint-Malo-en-l'Isle à Rocamadour en Quercy, Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, 1973 - books.google.fr).

 

En 1177, Richard enlève Dax après dix jours de siège et réduit momentanément le «vicomte de Chalosse» et son allié, le comte de Bigorre. Il s'empare ensuite de Bayonne, pousse jusqu'au port de Cize et fait jurer aux Basques et aux Navarrais «qu'à l'avenir et toujours, ils observeront la paix entre eux-mêmes et avec les pèlerins». Lectoure enfin capitule sans avoir même cherché à se défendre (Charles Dartigue, Histoire de la Gascogne, 1951 - books.google.fr).

 

En 1177, les barons aquitains forment une ligue pour secouer le joug des Anglais; Richard Coeur de Lion, fils de Henri, se met à la tête de troupes mercenaires, part de Bordeaux, siège du gouvernement de la Guyenne, et fait reconnaître aux révoltés l'autorité de son père (Victor-Adolphe Malte-Brun, La France illustrée: géographie, histoire, administration, statistique, 1881 - books.google.fr).

 

Adèle, fille de Guillaume le Conquérant, avait eu du comte de Blois, son époux (mort en Palestine en 1102), six fils et trois ou quatre filles. Guillaume, l'aîné des fils, épousa l'héritière de la maison de Sully, et en prit le nom; le deuxième, nommé Thibaut, devint comte de Blois après son père; le troisième, Étienne, fut envoyé auprès de son oncle maternel, Henri Ier, roi d'Angleterre (mort en 1154), auquel il succéda; le quatrème, Henri de Blois, est l'évêque de Winchester mentionné par Du Monstier (Art de vérifier les dates, II, p. 616; Histoire littéraire de la France, XIII, 457). Si l'abbé de Sully était fils de Guillaume de Blois et de l'héritière de la maison de Sully, il n'était pas, comme le dit Du Monstier, ex sorore nepos d'Étienne de Blois, roi d'Angleterre. L'abbé Henri est mort en 1188 (Arthur Langfors, Histoire de l'Abbaye de Fécamp en vers français du XIIIe siècle, 1928 - books.google.fr).

 

Thibaut V de Blois, dit le Bon, est comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres de 1152 à 1191. Il est le fils puîné de Thibaut IV le Grand, comte de Champagne, de Blois et de Chartres, et de Mathilde de Carinthie. Thibaut V, devenu comte de Blois et de Chartres, suit la politique paternelle des dernières années et est fidèle au roi de France Louis VII, qui le nomme sénéchal de France. Il succède à Raoul de Vermandois et est le dernier à porter ce titre, ce qui ne l'empêche pas, en 1159, de sceller un accord avec le roi Henri II d'Angleterre pour attaquer la région de Beauvais contre Louis VII. L'année suivante, il est de nouveau du parti du roi de France, aux côtés duquel il reste lors de la coalition de 1173 qui voit Louis VII s'allier aux enfants d'Henri II, Henri, Richard et Geoffroy, qui, encouragés par leur mère, se sont rebellés contre leur père (fr.wikipedia.org - Thibaut V de Blois).

 

Louis de Blois (1171 ou 1172 – tué à la bataille d'Andrinople, 14 avril 1205), est comte de Blois, de Chartres, de Châteaudun et de Clermont de 1191 à 1205. Il est fils de Thibaut V, comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres, et d'Alix de France, elle-même fille du roi Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine (fr.wikipedia.org - Louis de Blois).

 

Il est le père de Thibault VI (1205-1218) dernier comte de Blois-Champagne. Louis s’allie à son oncle Richard Cœur de Lion pour combattre un autre de ses oncles, le roi Philippe-Auguste. En 1191, il suit encore Richard Cœur de Lion et participe à la 3e croisade (www.chateaudeblois.fr).

 

Typologie

 

Le report de 1876 sur la date pivot 1191 donne 506.

 

Geoffrey de Monmouth aurait tiré l'existence de ses héros à partir d'anciennes chroniques britanniques écrites en breton. Dans ces chroniques, il est dit précisément que le roi Arthur fit campagne vers 506 en Ecosse où il défit les Ecossais et leur roi Domgart à la bataille de Loch Lomond; il mit en déroute les Pictes et leur roi Galam Erilich à la bataille de Caledon Woods (quelque part dans les forêts d'Ecosse); il défit aussi leurs alliés irlandais commandés par le prince Gilmore (Gillemore; Gillamwri) à la bataille de Moray; après quoi les Irlandais réembarquèrent pour rejoindre leur pays (René Guillemier, Au temps de la heaumerie: Pérégrinations dans la langue romane, 2013 - books.google.fr).

 

En 1191 on annonce la découverte des ossements d'Arthur dans le cimetière de l'abbaye de Glastonbury. A l'époque, Glastonbury n'était pas associé aux récits arthuriens, sauf dans la Vie de Gildas (1130) (Marc Rolland, Le roi Arthur: de l'histoire au roman, 2007 - books.google.fr).

 

En 1286, à Acre, à l'occasion du couronnement d'Henri II de Chypre comme roi de Jérusalem, les chevaliers "contrefirent la Table Ronde... et contrefirent Lanselot, et Tristan et Pilamedes et mout d'autres jeus biaus et delitables et plaisans" (Geste des Chiprois) (Michel Stanesco, Jeux d'errance du chevalier médiéval: Aspects ludiques de la fonction guerrière dans la littérature du Moyen Age flamboyant, 1988 - books.google.fr).

 

Retour des Anglais

 

La guerre russo-turque de 1877-78 permet Ă  l’empire russe d’accroĂ®tre ses possessions en Europe orientale au dĂ©triment de l’empire ottoman : Bessarabie prise Ă  la Roumanie dont le tsar Alexandre II rĂ©clame l’indĂ©pendance. Il exige aussi la Dobroudja, certaines provinces d’Anatolie orientale, la crĂ©ation d’une principautĂ© bulgare. Les autres puissances europĂ©ennes, effrayĂ©es par cet appĂ©tit, imposent leur mĂ©diation. « L’Angleterre, sous prĂ©texte de mieux dĂ©fendre la Turquie d’Asie contre les ambitions russes, s’était fait cĂ©der par le sultan l’île de Chypre (juin 1878) [3] Â».

 



[1] Grand Larousse encyclopédique en XX volumes, 1970

[2] Pierre LĂ©vĂŞque et Louis SĂ©chan, « Les grandes divinitĂ©s de la Grèce Â», Armand Colin, 1990, p. 374

[3] A.Malet et J. Isaac, « Histoire contemporaine depuis le milieu du XIXème siècle Â», Hachette, 1930, p. 583

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