Chorographie zodiacale V, 70 1903-1904 Des regions subjectes Ă la Balance, Feront troubler les monts par grande guerre
: Captif tout sexe feu & toute Bisance, Qu'on criera Ă l'aube terre Ă terre. "terre Ă
terre" Dans tous les récits de voyage, c'est toujours ce cri
qu'on entend : “Terre ! Terre !", toujours, et il y a une seule
fois, à ma connaissance, où des hommes ont crié : "La mer ! La mer
!" ; "Thalassa ! Thalassa !" : c'est
l'avant-garde grecque des Dix Mille survivants de la campagne en Perse qui
pousse cette clameur arrivée en haut du mont Théchès (Folklore
de France, Numéros 203-206, 1986 - www.google.fr/books/edition). Tels que les Grecs, jadis, poussant leur cri de joie :
Thalassa ! Thalassa ! nous avons envie de nous exclamer : terre ! terre !... Nous
voilà avertis, si nous ne l'étions déjà , et aux lueurs de leurs feux de la
Saint-Jean, les Allemands - qui, tous, auraient signé la lettre dont nous
venons de donner quelques extraits - nous montrent nettement le fond de leurs
pensées marocaines. Ils entendent être un jour chez eux le plus tôt (L'Opinion,
Volume 3, Numéro 2, 1910 - www.google.fr/books/edition). Xénophon est un militaire grec très cultivé. Il fut
l'élève de Socrate dont il écrira l'Apologie. Il vit autour de 400 av. J.-C.
(426-354). Il s'engage dans les troupes de Cléarque qui conduit les mercenaires
grecs engagés par Cyrus le jeune pour traquer son frère Artaxerxès en Perse. Il
y a mêlée au bord de l'Euphrate, à Cunaxa. Cyrus est tué. Cléarque va l'être.
Les Grecs se débandent mais Xénophon les ramène au pays. Cette lente et
terrible marche, Xénophon la raconte dans L'Anabase. Ce mot désigne la «montée
vers l'intérieur quand on vient de la mer». Le texte de Xénophon est beau et
simple. Il nous décrit la dure retraite, dans l'Orient fabuleux, avec rivières
en crue, ennemis un peu partout, chasse aux onagres, aux autruches, aux
gazelles, aux ortolans dans les plaines d'Arabie. La fin de l'épopée est
sublime. Les Grecs arrivent au sommet du
mont Tchechès. Ils aperçoivent le Pont-Euxin. Ils revoient la mer. Une clameur
monte : «Thalassa, Thalassa !» Ce que les revenants de la Perse saluent de
leurs hurlements et du bruit de leurs boucliers, c'est leur retour dans le pays
lisible : ils ont si longtemps erré dans les terrains vagues de l'Asie, dans
ces steppes sans glacis, sans limes, sans lendemains et sans stèles, sans mots,
sans commencement ni fin, sans avant ni après, et voici qu'ils réintègrent la
géographie, même si l'industrie de la carte n'est pas encore très développée en
ces temps. Ils rient. Ils ont rajeuni de dix ans. De leurs cris de joie,
nous surprenons les Ă©chos tout au long de l'histoire, chaque fois qu'une tribu
fourvoyée dans les sables ou dans les labyrinthes, dans les océans ou dans les
glaces, retrouve une géographie. La retraite des Dix Mille finit au bord de la
Méditerranée, c'est-à -dire dans un espace déjà converti en géographie car les
rivages de cette mer ont été reconnus très tôt, par les soldats et les
marchands, par les cosmographes et les mathématiciens, par les pêcheurs qui
cabotent entre les îles, par les dieux et par Homère qui ont baptisé les
détroits et les promontoires. Ici, entre Charybde et Scylla, près d'Ithaque et
de la Phéacie et aux entours de Troie et du mont Olympe, la moindre grotte, la
plus médiocre des Gorgones, le vent le plus fantasque ont éte attrapés, nommés
et fourrés dans une collection. La géographie
scientifique a commencé dans ces parages : dès le VIe siècle av. J.-C.,
Anaximandre trace les premières cartes de la Terre et du ciel, imagine le
gnomon qui permet de connaître l'heure solaire et démontre que la Terre n'est
pas portée par le géant Atlas. Certes, ses croquis n'ont aucun rapport avec
les décors de la Terre. Du moins convertissent-ils l'illimité en graphiques et
en mesurable. On prétend qu'il avait notion de l'infini mais qu'il ne l'aimait
guère. Bientôt, dans l'île de Samos, Aristarque (310-vers 230 av. J.-C.), seize
siècles avant Copernic, imaginera la rotation de la Terre sur elle-même et
autour du Soleil, ce qui ne lui porta pas bonheur car il avouait ainsi son
impiété. Il apprit aussi à calculer les distances entre Terre et Soleil, entre
Terre et Lune. Or, en ces époques, alentour de la Méditerranée - en Asie, en
Afrique - s'étendaient encore les espaces mal balisés, sans points cardinaux et
sans cosmographie - en d'autres termes, les terres barbares. Un Barbare, c'est
celui qui ne parle pas le grec, disent les Grecs. Les dix mille soldats de
L'Anabase ajoutent une précision : le Barbare est celui qui est né au
large de toute géographie (Gilles
Lapouge, La Légende de la géographie, 2009 - books.google.fr). On peut déduire des données du texte que le mont Thechès
doit se trouver près du col de Vavoug, non loin des sources de Kharshut, et
c'est là que l'a découvert notre compatriote M. Briot ; que le pays des
Macrons doit se confondre avec la vallée supérieure de ce petit fleuve et celui
- ci dans cette partie de son cours a pour principal affluent le Krom dére ;
que c'est sur le Zigana dagh que se postèrent les Colques pour arrêter les
Grecs et cette montagne forme bien la limite naturelle de leur pays ; que
le village de Khamsi Keui, un des premiers qu'on rencontre au delà de la crète
doit figurer parmi ceux où les Grecs trouvèrent du miel empoisonné et,
d'ailleurs, d'après l'ingénieur allemand Krause, à qui on doit le levé de cette
contrée, ce produit y fait encore des victimes (Arthur
Boucher, L'Anabase de XĂ©nophon (retraite des dix mille), 1913 -
www.google.fr/books/edition). Le mont Théchès se trouverait au sud de Trébizonde, et
est appelé Chenium par Diodore de Sicile (M.
P. Rorit and T. K. Lynch, Identification of the Mount Théchés of Xenophon, The
Journal of the Royal Geographical Society of London, Vol. 40 (1870), pp.
463-473 (12 pages) - www.jstor.org). Les Dix Mille Pendant la guerre du Péloponnèse, Byzance, en proie aux
deux factions qui soutenaient les intérêts de Sparte et d’Athènes, est soumise
(avec les autres villes de l'Hellespont) Ă l'influence de ces deux puissances tour
à tour victorieuses. D'abord, elle est subjuguée par les succès de Sparte, puis
prise par Alcibiade en -408. Enfin, après la bataille d'Aigos Potamos et la
prise d'Athènes, qui mirent fin à la guerre du Péloponnèse, elle est forcée par
le Spartiate Lysandre de renvoyer la garnison athénienne, et de recevoir, comme
toutes les villes de la Grèce, un commandant lacédémonien ou harmoste, investi
à la fois de l'autorité civile et militaire (fr.wikipedia.org - Byzance). Après le combat, aucun Byzantin ne fut mis à mort, ni
chassé de sa patrie, et Alcibiade tint religieusement la promesse qu'il avait
faite. Rappelé en Grèce par des affaires importantes et sa turbulente ambition,
Alcibiade confia Ă un de ses lieutenants le gouvernement de Byzance. Deux mois
après son départ, Lysandre, amiral spartiate, surprit dans l'Hellespont la
flotte athénienne, la dispersa, et fit voile vers Byzance et Calcédoine, qui
lui ouvrirent leurs portes. Les principaux citoyens qui avaient livrĂ© Byzance Ă
Alcibiade se rĂ©fugièrent Ă Athènes, exceptĂ© AnaxilaĂĽs, qui fut envoyĂ© Ă
Lacédémone, où on instruisit son procès. «J'avoue, dit-il aux juges, que j'ai
fait un traité avec le général athénien; voyant ma patrie tellement investie
que rien ne pouvait y entrer, et que le peu de blĂ© qui restait servait Ă
nourrir une garnison étrangère, tandis que les citoyens mouraient le faim, j'ai
négocié avec les Athéniens pour empêcher mes frères de mourir de misère; en
cela j'ai suivi les maximes des plus honnêtes gens de Lacédémone, qui sont
persuadés que rien n'est ni plus beau, ni plus juste que de faire du bien à sa
patrie.» Anaxilaüs fut renvoyé absous et put rentrer librement dans Byzance qui
était alors gouvernée par Schénélus, un des lieutenants de Lysandre; il eut
pour successeur un nommĂ© ClĂ©andre, dont le nom ne serait pas parvenu jusqu'Ă
nous, sans un événement qui fait époque dans l'histoire de la Grèce. Pendant qu'il était gouverneur de Byzance, les dix mille
Grecs firent, sous le commandement de XĂ©nophon, cette retraite si fameuse dans
les fastes militaires. Aussitôt qu'il apprit leur arrivée, il alla au-devant
d'eux pour les féliciter ct leur offrir des secours de toutes sortes. Un grand
tumulte survint dans le camp au moment de son arrivée et l'obligea de se
retirer. Fort mécontent de cet accueil, et ayant d'ailleurs à se plaindre d'un
chef nommé Agasie, ami intime de Xénophon, il demanda qu'on lui livrât son
ennemi; ce différend fut terminé à l'amiable par la sagesse et la prudence de
Xénophon, et les dix mille entrèrent le surlendemain dans Byzance. Anaxibie,
amiral lacédémonien, les fit sortir quelques jours après sous prétexte de les
passer eu revue. Lorsqu'ils voulurent rentrer, le soir, on leur ferma les
portes : «On veut nous livrer aux Barbares, s'écrièrent les compagnons de
XĂ©nophon; des Grecs indignes de ce nom ont eu recours Ă la ruse pour nous
chasser; nous rentrerons de vive force.» A ces mots, quelques-uns coururent
vers le port, pendant que ceux qui n'Ă©taient pas encore sortis de la ville
rompaient les portes à coups de hache. Informé de ce tumulte et craignant que
ses soldats ne livrassent Byzance au pillage, Xenophon accourut précipitamment;
les habitants s'étaient cachés dans
leurs maisons ou prenaient la fuite, persuadés que la ville allait être
dévastée par les dix mille. Xénophon se vit bientôt entouré de ses soldats;
il leur fit d'abord mettre bas les armes sur la grande place, et leur dit
ensuite que s'ils Usaient de violence, ils auraient tout à craindre des Lacédénoniens,
le plus puissant peuple de la Grèce. Il protesta, en même temps, contre tout
projet d'hostilité. On envoya sur le champ des députés à l'amiral Anaxibie, qui
promit d'Ă©crire aux Ă©phores pour les prier de traiter favorablement les dix
mille. L'armée sortit alors de la ville ; Anaxibie en fit fermer bien vite les
portes, et on publia que les soldats qui resteraient dans Byzance seraient
vendus comme esclaves; ce n'était pas une vaine menace, car près de quatre cents des compagnons de
Xénophon furent en effet vendus par Aristarque, qui succéda à Cléandre dans le
gouvernement de la place (Jean
Mamert Cayla, Histoire des capitales. Constantinople ancienne et moderne, 1855
- books.google.fr). "tout
sexe" Revenons maintenant à Xénophon et à l'expédition des Dix
Mille, chiffre des hommes qui y prirent part, auxquels il faut ajouter les
femmes (Anton
Powell, Les femmes de Sparte (et d'autres cités) en temps de guerre, La
violence dans les mondes grec et romain, 2005 - .google.fr/books/edition). "Balance" À la fin du chant
IV des Astronomiques, Manilius traite une question courante dans les traités
d'astrologie : la chorographie zodiacale, c'est-à -dire le système qui place les
différentes parties de la terre sous la protection des astres, sous leur
tutelle : diuersis dominantia sidéra terris / percipe, IV, 585. Ce chapitre
appartient à la partie de l'astrologie dite apotélesmatique universelle, celle
qui s'occupe du destin non pas des individus, mais des peuples, des nations
prises dans leur ensemble : les événements futurs sont annoncés par des
phénomènes célestes, comètes ou éclipses et, selon le secteur du ciel où se
produit une éclipse, selon l'endroit où apparaît une comète, telle ou telle
partie de la terre sera affectée par un événement, le plus souvent funeste
(épidémie, peste, inondation ou sécheresse, guerre ou mort d'un roi). [...] Les douze signes du zodiaque sont énumérés avec les pays
que protège chacun (744-806) ; v. 807-817 : conclusion ; comme
les étoiles se répondent les unes aux autres, les terres se répondent les unes
aux autres et les hommes, en connaissant ce système, savent ce qu'ils doivent
espérer ou craindre (Josèphe-Henriette
Abry, Une carte du monde Ă l'Ă©poque d'Auguste : Manilius, Astronomiques IV,
585-817. In: L’Espace et ses représentations. Lyon : Maison de l'Orient et de
la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000 - www.persee.fr). Sur sa carte des vers IV, 585-695, Manilius ne mentionne
aucun élément de relief, ni les Alpes, ni les Pyrénées. La remarque vaut pour
les fleuves : ne sont cités que ceux qui séparent les continents, le Nil (passim),
le TanaĂŻs (677) et des cours d'eau qui ont une valeur plus symbolique et
mythique que réelle, l'Éridan (610), le Tigre et l'Euphrate (800 et 806) ;
l'absence de toute mention du RhĂ´ne, du Rhin et du Danube correspond Ă
l'absence des Alpes. [...]Â Teucros de Babylone et Paul d'Alexandrie transmettent
l'image du monde tel que se le représentaient les astrologues avant le début de
notre ère ; image sommaire (un signe = un pays) et presque exclusivement
orientale, elle ne comporte que la Méditerranée orientale et l'Asie, l'Occident
est représenté par l'Italie et le Nord par l'Arménie. [...] Comme Manilius,
Dorothée de Sidon a écrit (en grec) un poème astrologique en cinq chants qui
date sensiblement du milieu du Ier s. de notre ère. Les deux textes sont
totalement différents, indépendants l'un de l'autre, et c'est peut-être sur la
géographie astrologique qu'ils offrent le plus de points communs (Josèphe-Henriette
Abry, Une carte du monde Ă l'Ă©poque d'Auguste : Manilius, Astronomiques IV,
585-817. In: L’Espace et ses représentations. Lyon : Maison de l'Orient et de
la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000 - www.persee.fr). Cf. quatrain suivant V, 71 - Rhône et Danube - 1904. La Balance régit
l'Italie du Nord pour Manilius (dans un complexe Balance - Auguste -
Italie, Auguste étant né dans la Balance) ainsi que pour Dorothée, mais pour
Teucros et Paul il s'agit de la Libye. L'Italie du Sud relève du Sagittaire
pour Manilius. la Balance ne protège plus la ville de Didon, mais Rome
et l'Italie ; bien que le texte ne le signale pas, il faut rappeler que le
signe est le domicile solaire de la planète Vénus, cette même planète qui, dans
son domicile nocturne, le Taureau, règne sur les Arabes amollis (mollis Arabas,
754) (Josèphe-Henriette
Abry, Une carte du monde Ă l'Ă©poque d'Auguste : Manilius, Astronomiques IV,
585-817. In: L’Espace et ses représentations. Lyon : Maison de l'Orient et de
la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000 - www.persee.fr). Le texte de Manilius, comme celui de Dorothée, procède de la tradition hermétique reproduite dans le traité de Necepso-Petosiris ; on ne s'étonnera pas de retrouver, dans les deux traités, de nombreuses similitudes. [...] Chez Ptolémée, le système chorographique procède par trigones. Le trigone Gémeaux-Balance-Verseau exerce son influence sur la Scythie (Joëlle-Frédérique Bara, Vettius Valens d'Antioche, Anthologies, Livre I, 1989 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Nechepso). La chorographie rudimentaire de Teucros comprend déjà l'Italie, tandis que celle de Ptolémée va jusqu'à la Grande-Bretagne (A.
Caquot, Sur les quatre bĂŞtes de Daniel VII, Semitica, Volumes 5 Ă 11, 1955 -
books.google.fr). Bélier Ce que les géographes appellent la Propontide et l'Hellespont [où se trouve Byzance] conserve le souvenir de la chute d'Hellé (615) ; il est donc logique que le Bélier gouverne
cette région (746-749) (Josèphe-Henriette
Abry, Une carte du monde Ă l'Ă©poque d'Auguste : Manilius, Astronomiques IV,
585-817. In: L’Espace et ses représentations. Lyon : Maison de l'Orient et de
la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000 - www.persee.fr). Cf. quatrain III, 77 et le "tiers climas sous Aries comprins". Acrostiche : DFCQ DF : defunctus, a, um (défunt) ; CQ : cum quo Abréviations tirées du «Dictionnaire des Abréviations latines et italiennes» de A.Capelli - www.arretetonchar.fr). La chorégraphie zodiacale, plus complexe que la chorographie planétaire, est fondée sur la théorie des climata : c'est, selon F. Boll, Posidonios qui, le premier, a établi systématique entre planètes, signes et zones géographiques, système suivi ensuite et perfectionné dans la Tétrabible de Ptolémée (II, 5), auquel on peut comparer encore les systèmes de Manilius et Dorothée. Dans le système des climata, on se fonde plus que jamais sur le rapport étroit entre les Enfers et les régions supérieures ; à ce rapport, s'ajoutent les théories des géographes et astronomes (Ptolémée, Hipparque, Eudoxe) sur l'interdépendance des régions et de leurs habitants, et la division de l'oikouménè en latitudes, limites de cinq zones différentes. Une même volonté de rigueur et la nécessité d'adapter aux sept planètes ou aux douze signes, sept ou douze régions terrestres, contraignent les astrologues à des répartitions plus ou moins arbitraires entre les signes et les pays. [...] L'Horoscope est un centre. Le centre du monde, l'omphalos, est vénéré comme sacré et temple divin dans nombre de traditions anciennes, et regardé comme lieu essentiel des éléments
cosmiques primordiaux (les régions supérieures, inférieures, et la terre), comme passage du phénomène au noumène, de l'apparence à l'essence, de la mort à la vie, du non-être à l'être.
Ce sont bien là en effet les caractères de ces lieux privilégiés du zodiaque, cercle de géniture ou cercle de vie, lieux porteurs d'énergie et déterminants dans la vie du sujet ;
lieux de vie (Hor., MC, Dysis), lieux de mort (Hor., IMC, Dysis), par exemple, dans l'instrument de divination médicale ou «cercle de Petosiris», séparant le monde supérieur du monde inférieur.
En Inde enfin, c'est l'astrologue qui est jugé seul capable de déterminer un omphalos, dans les rites de fondation d'une ville par exemple : la transformation du lieu en un centre est son passage
du profane au sacré, c'est l'acte renouvelé de la Création (Hor. = Horoscope, lever ; MC = Mesouranema "point culminant de la vie" culmination supérieur ou méridien, milieu du ciel ; IMC = culmination inférieure ;
Dysis = couchant)
(Josèphe-Henriette
Abry, Une carte du monde Ă l'Ă©poque d'Auguste : Manilius, Astronomiques IV,
585-817. In: L’Espace et ses représentations. Lyon : Maison de l'Orient et de
la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000 - www.persee.fr). Invasions
gauloises de l'Italie C’est vers l’an
400 avant Jésus-Christ que les Gaulois se sont emparés de l'Italie du nord.
Quand ils tirent l'expédition où Rome succomba (389 avant Jésus-Christ), ils
Ă©taient gens invisitata, Etruriae... novi accolae, nova gens, invisitatus atque
inauditus hostis ab oceano terrarumque ultimis oris bellum ciens; ce sont les
paroles mĂ´mes de Tite-Live (V, 17, 35, 37). Tite-Live en s'exprimant ainsi est
d’accord avec Diodore de Sicile, suivant lequel les Gaulois auraient passé les
défilés des Alpes et envahi l'Italie à une époque contemporaine du siège de
Rhegium par Denys l'ancien, car ce siège eut lieu 387 ans avant Jésus-Christ
(XIV, 113, Ă©dition Didot-MĂĽller, 1.1. p, 621 ; t. II, p. 606). Il faut donc
rejeter au rang des fables le récit dans lequel Tite-Live fait remonter au
temps de Tarquin l’ancien le premier établissement des Gaulois en Italie (Henri
d'Arbois de Jubainville, Les Tamh'ou et les Celtes, Revue archeologique Nouvelle serie, Tome 29,
1875 - archive.org). Typologie Le report de 1904 sur la date pivot -400 donne -2704. Début du règne de Hoam ti (M.
d'Herbelot, Observations sur la Chine, Bibliotheque orientale, Tome 4, 1779 -
books.google.fr). Xi hoam ti est un des Empereurs de la Chine les plus
fameux ; il vivra éternellement dans la mémoire de tous les hommes, pour
ses grandes actions, mais surtout pour ces trois choses. La première, qu'Ă
dessein de séparer pour toujours la Chine de la Tartarie, & d'empêcher les
incursions des Barbares, il fit bâtir la grande muraille. La seconde, qu'il
vint à bout d'éteindre les six royaumes de Han, de Guei, de Çu, de Yen, de Chao
& de Çy. La troisième, qu'il fit enterrer tout vifs plusieurs Lettrez,
& qu'il donna ordre que tous les livres qui ne traiteroient, ni de
Médecine, ni d'Astrologie judiciaire, fussent absolument brûlez: ordre, dit-on,
qui fut executé avec toute la cruauté possible par toute la Chine, & que
les Lettrez Chinois ont toujours déploré & déploreront éternellement (M.
de Fourmont, Dissertation sur les Annales chinoises (1734), Histoire de
l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, 1740 - books.google.fr). Cf. quatrain V, 81 - Fin de l’empire chinois - 1911-1912.
Deux mille ans avant notre ère, les Turcs étaient dans
les steppes de la haute Asie : Turkestan, Mongolie. Ce sont des guerriers
et des cavaliers. Ils poussent leurs offensives vers l'est. La grande muraille de Chine a été jadis
élevée pour se protéger de leurs offensives (Pierre
Lyautey, Turquie moderne, 1970 - books.google.fr). La dynastie kadjar (qui en turc signifie fugitif) règne
en Perse de 1779 à 1924, et est issue de la population turcomane (Andrée
Jaunay, Mémoires de Jacques de Morgan (1857-1924): directeur général des
Antiquités égyptiennes, délegué général de la Délégation scientifique en Perse
: souvenirs d'un archéologue, 1997 - books.google.fr). C'est l'époque aussi de Nemrod, premier roi de Babylone :
cf. les quatre royaumes de Daniel VII (Lenglet
Du Fresnoy, Tablettes chronologiques de l'hist. univers., sacrée et proph.,
ecclésiast. et civile, depuis la création du monde, jusqu'à l'an 1762, 1763 -
books.google.fr). Au bélier qui est la bête zodiacale affectée à la Perse
dans la chorographie de Teucros répond dans le dodécaoros le chat (ce qui
indique l'origine égyptienne d'un système comprenant également l'ibis et le
crocodile). Nous tenons la panthère de Daniel VII, 6, symbole de l'empiré
perse, pour une traduction du chat de la chorographie. Le chat, domestiqué par
les Egyptiens depuis le Moyen-Empire, paraît avoir été inconnu des Sémites :
il n'a de nom ni en accadien, ni en araméen, ni en hébreu biblique ! Il
est donc possible qu'on lui ait substitué un autre félin. Il est assez curieux
de relever que l'Introduction arabe d'Abu Ma Sar par qui l'Occident médiéval a
eu connaissance de Teucros, donne au lieu de «chat» le nom d'un animal mystérieux
dont le terme, selon une heureuse conjecture de K. Dyroffs, représente une
corruption de «ceux qui ont les ourses sur leurs têtes». L'ourse représente en
effet la constellation polaire connue sous ce nom par les Grecs, sinon par les
Babyloniens (A.
Caquot, Sur les quatre bĂŞtes de Daniel VII, Semitica, Volumes 5 Ă 11, 1955 -
books.google.fr). La «dodécaoros» est un cycle défini de douze animaux liés
à des heures ou aux figures du zodiaque, qui a ses premières attestations en
Égypte romaine, mais est plus tard largement répandu en Asie (voir Boll 1903, p. 295-346 ; Boll 1912 ; Merkelbach, Totti 1990,
p. 104-122 ; Lieven sous presse) Joachim
Friedrich Quack, Quelques apports récents des études démotiques à la
compréhension du livre II d’Hérodote. In: Hérodote et l’Égypte. Regards croisés
sur le Livre II de l’EnquĂŞte d’HĂ©rodote, 2013 - www.persee.fr). 1903 : Balance/Balkans De l'entente austro-russe dans les Balkans jusqu'Ă
l'entente anglo-russe dans les mêmes Balkans, quatre années seulement
s'Ă©coulent (1904 Ă 1908), qui nous amènent Ă la rĂ©volution jeune-turque et Ă
l'effondrement subit de l'Ĺ“uvre que l'Allemagne avait construite en Turquie sur
la base du sultanat. De 1904 à 1907, ce sont les ententes et négociations entre
Russie, Allemagne et Autriche-Hongrie, entre les Etats qui firent autrefois
partie de l'Alliance des Trois Empereurs. Puis, en 1907, c'est le traité anglo-russe,
avec l'action combinée de la Russie et de l'Angleterre en Perse et en Asie
mineure. Enfin, de 1907 à 1908, le projet de réformes anglo-russe pour la
Macédoine et la révolution jeune-turque (Edmond
Vermeil, Les origines de la guerre et la politique extérieure de l'Allemagne au
début du XXe siècle, 1926 - www.google.fr/books/edition). Les guerres balkaniques ou guerres des Balkans sont des
conflits qui ont divisé les Balkans dans les années 1912 et 1913. Les peuples
chrétiens de l'Empire ottoman, qui s'étaient émancipés de la domination turque,
aspiraient à agrandir leurs États en regroupant les populations de même langue
vivant encore dans la «Turquie d'Europe». Mais l'imbrication de ces populations
dans certaines zones et le jeu des grandes puissances visant Ă diviser pour
régner compliquent le processus. La Révolution Jeunes-Turcs inquiéta les non-Turcs de
l'Empire ottoman, ainsi que les pays voisins. Les premiers espoirs suscités par
cette révolution libérale qui avait promis l'égalité entre les différents
groupes ethniques de l'Empire commençaient à s'estomper avec l'échec de la
politique d’ottomanisation. La question de la Macédoine se posa avec de plus en
plus d'acuité. La Macédoine était
peuplée de Grecs, de Bulgares, de Serbes, d'Albanais, de Turcs et de Valaques.
Les pays ayant des minorités ethniques dans la région y soutenaient des bandes
de combattants irréguliers depuis les années 1890 : c'était notamment le cas
des Makedonomakhoi et Andartes pour les Grecs et Komitadjis de l'Organisation
révolutionnaire intérieure macédono-andrinopolitaine (ORIMA) organisée en
comités pour les Bulgares. Un intense travail de propagande, création d'écoles
ou d'orphelinats par exemple, était aussi mené. Des combats sporadiques avaient
lieu entre Komitadjis et Andartes ; entre Andartes et gendarmes turcs, mais
principalement entre Komitadjis et gendarmes turcs. Les exactions Ă©taient
nombreuses : pillages, incendies ou assassinats. En 1903, sous la pression des puissances européennes, le sultan dut
accepter de mettre la gendarmerie ottomane de Macédoine sous la tutelle d'un
Comité militaire international dirigé par le général italien Degiorgis, ce qui
limita pour un temps les excès. L’ottomanisation menaçait de faire regagner
du terrain aux Turcs en Macédoine, ce que ne pouvaient accepter les autres pays
balkaniques, d'autant qu'un nationalisme albanais, soutenu par des agents
germaniques, commençait aussi à faire valoir des revendications albanaises sur
la région (fr.wikipedia.org
- Guerres balkaniques). Les Dix Mille iront jusqu'en Thrace. Arrivés à Trébizonde, les Grecs ne sont pas pour autant
en sécurité, en Asie Mineure. Chirisophe, commandant en chef, part à Byzance
chercher des navires, pendant que les Grecs reprennent leur marche en direction
de la Paphlagonie. Las, les cités grecques du littoral, loin de les accueillir,
les maintiennent Ă distance, de peur des pillages - il est vrai que la plupart
des Grecs refusent de rentrer chez eux sans butin. La rébellion sourd dans les
rangs, et les Arcadiens et les Achéens finissent par faire sécession ; l'armée
faillit céder à la panique quand se répand la rumeur selon laquelle Xénophon
souhaite aller fonder une colonie en Asie. Il la récuse lui-même devant l'armée
constituée en assemblée. Abandonnés par
les Spartiates, désormais alliés des Perses, ils se louent alors au souverain
thrace Seuthès Ier, qui refuse de les payer en 400 J-C. Ils marchent jusque
Lampsaque, puis Pergame, oĂą XĂ©nophon abandonne le commandement au profit du
spartiate Thimbron, qui a engagé les Dix Mille, qui ne sont alors plus guère
que 5000. Il les amalgame avec d'autres soldats grecs pour combattre contre les
satrapes Tissapherne et Pharnabaze, qui tyrannisent les cités grecques d'Ionie.
Une petite troupe de mercenaires, aguerris et déterminés,
réussit sans trop de pertes à échapper à la vengeance d'Artaxerxès et ses
armĂ©es au cĹ“ur mĂŞme de son royaume. Leur succès montre qu'une expĂ©dition Ă
l'intérieur des territoires perse est possible, ouvrant la voie à la conquête
d'Alexandre (fr.wikipedia.org
- Dix-Mille). 1903 Franz BOLL.
Sphaera. Leipzig, Teubner, 1903. In-8°, XII-564 p : Dans la première partie
de ce savant travail M. B. publie une série de textes inédits relatifs à la
théorie des "paranatellontes", c'est-à -dire à l'influence exercée par
les constellations ou fixes qui se lèvent en même temps que les signes du
Zodiaque, ou les accompagnent Ă leur culmination supĂ©rieure, Ă leur coucher, Ă
leur culmination inférieure. Les constellations mentionnées dans ces textes ne
sont pas uniquement les 48 de Ptolémée ; leur nombre s'élève à près de 150,
dont beaucoup portent des noms bizarres, Laboureur Taurocéphale, Nocher de
l'Achéron, etc. Presque tous ces textes dérivent de l'ouvrage de Teukros le
Babylonien (Ier siècle après J.-C), qui paraît avoir puisé largement dans les
astrologies «barbares». Nombre de ses constellations non helléniques se
retrouvent figurées sur les zodiaques de Denderah, qui sont de cette époque,
comme l'a montré Letronne, et que les textes de Teukros achèvent d'expliquer ;
le reste vient probablement en majeure partie de Chaldée ; il en est ainsi
peut-être même du Dodecaoros, série de 12 animaux représentant les astérismes
de l’écliptique, et qui se retrouve notamment sur la planisphère de Bianchini
au Louvre. Ces résultats acquis, M. Boll esquisse l'histoire des
«sphères barbares» que Proclus oppose à la sphère grecque et qui, après avoir
dès l'origine servi de point de départ à celle-ci, furent de nouveau révélées
au monde grec par les livrée des Bérose, des Petosiris et des Néchepso. Elles
bénéficièrent alors de la popularité qui s'attachait à l'astronomie en général,
en raison du caractère pratique que la superstition lui attribuait. On les
enrichit même de divinités et d'attributs divins empruntés à d'autres nations
(Phrygie, Cappadoce etc.) et projetés dans le ciel. Asclépiade de Myrlée et
Nigidius Figulus sont au Ier siècle les principaux commentateurs de la sphaera
barbarica. Elle disparaît d'assez bonne heure des ouvrages occidentaux, mais
elle se perpétue en Orient chez les astrologues jusqu'en plein moyen âge
(Kamateros). L'ouvrage de Teukros, traduit en persan (vers 542), fut paraphrasé
en arabe par Abou Masar (IXe siècle), dont le livre, par l'intermédiaire de
l'hébreu d'Abraham Ibn Ezra, repassa en français (1272), puis en latin (Pierre
d'Abano) ; sous cette dernière forme il continua à exercer son influence
sur les spéculations des savants et des rêveurs jusqu'à nos jours. Ce sec abrégé suffit à faire entrevoir l'importance des recherches de M. Boll et le profit qu'il a su tirer, pour l'histoire de la pensée antique, de textes longtemps délaissés, exhumés par lui des compilations médiévales. Le lecteur curieux de plus de détails pourra, à défaut du livre original, lire avec intérêt l'excellente analyse qu'en a donnée le juge le plus compétent, M. Cumont (Rev. arch., 1903, 1, 437 suiv.) (H. Grübler, Franz Boll. Sphaera.. In: Revue des Études Grecques, tome 17, fascicule 75, 1904 - www.persee.fr). |