Le traité de Londres

Le traité de Londres

 

V, 27

 

1871-1872

 

Par feu & armes non loing de la marnegro

Viendra de Perse occuper Trebisonde,

Trembler Pharos Methelin, Sol alegro

De sang Arabe d'Adrie couuert onde.

 

Ce quatrain couvrirait une période d'une trentaine d'années durant lesquelles les attaques arabes se firent en Dalmatie entre 840 et 870.

 

Mercenaires arabes au service des chrétiens

 

Pour faire face aux attaques lombardes, Naples fit appel en 835 à des mercenaires arabes, vraisemblablement en provenance de la Sicile, que les Aghlabides d'Ifriqyia étaient en train de conquérir. Encore que ce premier appel aux Sarrasins ne fut pas le seul et eut de durables conséquences, il fut en tout cas efficace, et moins d'un an après, Sicard signait avec Naples un traité, connu comme le Pactum Sicardi, et s'attaquant  intelligemment aux principales causes de friction, voire de conflits, commerciaux ou territoriaux, entre les deux parties. Bien que le Pactum Sicardi ait été prévu pour cinq ans, un premier accroc se produisit deux ans après sa signature. Les Lombards voulurent cette fois s'emparer d'Amalfi, qui dépendait de Naples, mais qui était effectivement beaucoup plus proche de Salerne, géographiquement et politiquement. Sicard fut assassiné un an après (839), et sa succession ouvrit une longue et sanglante guerre civile entre les deux prétendants, Radelchis élu à Bénévent, et Sickenolf, frère de Sicard, installé à Salerne. Amalfi en profita pour gagner son indépendance vis-à-vis de Naples. Cette guerre civile mit à feu tout le duché de Bénévent, et devint quasi générale par les interventions de l'empereur carolingien Lothaire, du pape Jean VIII et des Byzantins avec leur grand général Nicéphore Phocas. S'y ajouta une véritable explosion de la présence des Sarrasins en Italie du Sud, effectuant des raids de pillage sur les villes portuaires de l'Adriatique (Brindisi, Tarente, Bari), à mesure que progressait leur conquête de la Sicile (chute de Palerme en 839 et de Messine en 842). Sur la côte tyrrhénienne, une tentative musulmane d'occupation de l'île de Ponza au large de Gaète, bien proche de Naples, suscita une réaction du duc Serge qui réussit à les chasser avec l'aide d'Amalfi et de Sorrente. En août 846, apparemment bien renseignés sur la richesse de leur cible, un détachement arabe attaqua et pilla les basiliques Saint-Pierre et Saint Paul de Rome, situées au delà des murs d'Aurélien. Et pendant ce temps, Radelchis à Bénévent et Sickenholf à Salerne recrutaient à qui mieux-mieux des mercenaires sarrasins pour continuer leur lutte sanglante. Quand ils ne se battaient pas, ces mercenaires menaient leurs propres rapines et vivaient sur le pays, qu'ils désolaient petit à petit (Michel Grenon, Conflits sud-italiens et royaume normand (1016-1198), 2008  - www.google.fr/books/edition).

 

Les îles de l'Adriatique

 

La première invasion arabe dans la mer Adriatique, dont le point culminant fut un premier siège de Raguse en 840 - qui nous est par ailleurs inconnu dans ses détails - se conjugua avec une recrudescence de la piraterie slave, proche parente de la piraterie arabe. Slaves et Arabes se concertèrent pour un plan unique contre la naissante Venise. Leur collaboration non seulement dans l'Adriatique, mais encore en Sicile, n'est pas douteuse. Ces marins slaves, plus redoutables encore que les marins arabes, entrent en lice et tendent ouvertement à la maîtrise de l'Adriatique. Les Slaves s'y considèrent déjà comme chez eux. Soucieuse de s'affirmer et de veiller à la sécurité de son commerce, Venise lança un défi à ces redoutables héritiers des Illyriens. Le superbe fauve de la lagune, émancipé de Byzance, ouvre la série des luttes dramatiques pour la maîtrise de la mer. Un siècle plus tard, les grandes îles dalmates de Meleda (Melita), Curzola (Korkyra), Lesina (Pharos) et Brazza appartiendront aux Narentains, comme elles ont appartenu aux Illyriens. Mais en attendant elles sont exposées aux incursions de ces pirates slaves, que les Byzantins appellent Paganoi, parce qu'ils sont encore païens. Race étrange, ces Narentains, sombre, fanatique, ramassée dans un farouche isolement, enfants d'une rivière capricieuse, la Narenta, marins incomparables, race dont on ne trouve pas un autre exemple en Europe. Ces pirates aux allures impériales tenaient les plus grandes îles dalmates. Ils avaient leur montagne sacrée, le mont Vipera ou Saint-Élie, à mille mètres au-dessus de la mer, sur cette presqu'île de Sabioncello où, nous l'avons vu, avaient abordé les Argonautes. Ces farouches Narentains étaient un mélange d'Illyriens, de Protoslaves et de fuyards vandales réfugiés en Dalmatie après la débâcle que leur infligea Bélisaire. Sous l'invasion lente et progressive de Slaves de plusieurs branches, dont on ignore encore l'exacte origine, ils se slavisèrent, mais gardèrent obstinément leurs divinités païennes. De leur passé mystique tout a disparu, sauf les noms des lieux qui ont surnagé toutes les migrations, toutes les fuites, toutes les conquêtes (Lujo Vojnovic, Histoire de Dalmatie, 2008 - www.google.fr/books/edition).

 

Les habitants de Lesbos ont donné à l'île dalmate d'Issa l'ancien nom de leur île. L'île de Hvar en Croatie est l'ancienne Pharos, colonisée par les îliens de Paros en mer Egée (Lujo Vojnovic, Histoire de Dalmatie, 2008 - www.google.fr/books/edition).

 

Il y a plus de 1185 îles qui protègent la côte croate. Ce sont les restes de vieilles montagnes englouties par la mer pendant le dernier âge de glace. Leurs sommets sont parallèles à la côte, séparés par des chenaux de mer turquoise. Ces îles, qui découpent l'eau claire avec élégance, sont pour la plupart inhabitées. Sur 1185 îles, seulement 6 sont habitées, les principales étant, Krk, Cres, Brac, Hvar, Pag, Korcula, Dugiotok, Mlijet, Vis, Rab et Losinj (www.dalmatiancoast.com).

 

Solta (prononcé Cholta en croate, et Solta en italien) est une île de l'Adriatique et une municipalité de Croatie située en Dalmatie, dans le Comitat de Split-Dalmatie. L'île est située sur la côte dalmate en face de la ville de Split et fait partie d'un archipel qui comprend notamment à l'est les îles de Brac et de Hvar et à l'Ouest Drvenik. Son nom original vient du grec olyntha (figue non mûre), mais il est aussi parfois rapproché du latin Solenta qui signifie l’«Île du Soleil». L'ancienneté de son peuplement est attestée et l'île accueillit des pêcheries de l'empereur romain Dioclétien alors installé à Split (fr.wikipedia.org - Solta).

 

Appelée aussi Solentia et Bolentia (Dictionnaire universel françois et latin, Tome V, 1743 - www.google.fr/books/edition).

 

En provençal solta désigne le saut qui rencontre le terme allegro terme de danse qui, avec le petit allegro et le grand allegro sont des sauts (quand sont apparus ces termes ?).

 

La particularité de la ville Korcula et des six villages de l'île de Korcula sont les danses des épées uniques. Les danses folkloriques de la Kumpanija/ Kumpanjija et de la Moštra sont organisées pendant la saison estivale et lors des fêtes votives de la ville et des villages de Korcula. Les jeux chevaleresques, la Kumpanija/Kumpanjija et la Mostra sont accompagnés d'un tambour et par une cornemuse tandis que la Moreska est suivie par des fanfares.

 

Le jeu chevaleresque Moreska est présenté régulièrement pendant la saison estivale et le jour de la fête de saint Théodore, patron de la ville de Korcula (29 juillet). Les documents confirment avec certitude les performances de la Moreska au XVIIe siècle, bien que l'on suppose que ce jeu chevaleresque date du XVIe (jeu lié à exercer les tehniques de combats d'épées). À travers le dialogue, nous suivons l'histoire dans laquelle Moro (le roi arabe) enlève la belle „bulu“, ce qui mène aux combats entre les armées du roi blanc et du roi noir. La Moreska se déroule en sept manches se terminant par la libération de la princesse et de son retour au roi turc Osman, son bien-aimé. La Moreška a été créée sur le modèle des tendances culturelles des villes européennes de cette époque et selon les coutumes et la musique de ce temps (www.visitkorcula.eu).

 

Les danses moresques se retrouvent peut-ĂŞtre dans le quatrain IX, 32.

 

On trouve l'"alégro farandoulo" du félibre Arnavielle (As felibres liounès) qui n'est pas que joyeuse (Revue du Lyonnais, Volume 6, 1883 - books.google.fr).

 

Cf. la joyeuse religion des ancêtres de Théophobe (voir ci-dessus). Mais aussi le mouvement de la farandole du Midi est un allégro à six-huit très marqué (XIXe siècle) (Encyclopédie du dix-neuvième siècle, répertoire universel des sciences, des lettres et des arts avec la biographie de tous les hommes célèbres, Tome XII, 1850 - www.google.fr/books/edition).

 

Vers 1 et 2 ("marnegro" de l'espagnol (?) "mar negro") : Théophobe et Mer Noire

 

Les musulmans s’etaient rendus maitres d’une partie de la Perse en 780. Un Persan, issu de la race royale des Sassanides, expulsé de sa patrie, était venu chercher un refuge à Constantinople, et y fut suivi de trente mille soldats de sa nation qui se mirent au service des empereurs byzantins. Le noble Persan mourut dans la pauvreté, et laissa un fils appelé Théophobe. Léon V le prit sous sa protection et lui fit donner une éducation brillante. Théophobe, jeune homme d’un noble caractère, estime de tous, s’était distingue par son courage et ses talents dans les guerres contre les Sarrasins. Théophobe devint l’ami, le compagnon d’armes de Théophile. L’empereur lui avait confère la dignité de patrice et donne sa sœur Hélène en mariage. En 841, Théophobe commandait, à Synope, les troupes auxiliaires, formées, en grande partie, de Persans. Elles le proclamèrent empereur. Il refusa le sceptre et blâma énergiquement ses compatibles qu’il traita de rebelles. Théophobe accourut à Constantinople, raconta loyalement à son beau-frère ce qui s’était passe a Synope, et lui jura sur son épée qu’il n’aurait pas un serviteur plus dévoué et plus fidèle que Théophobe. Il est des moments, dans la vie des nations corrompues, où on ne croit plus à la vertu. Ces moments étaient depuis longtemps arrives pour le Bas-Empire. Un beau caractère n’excitait plus que la dérision. Théophile ne crut pas au dévouement désintéressé de son beau-frère. Il ne le regarda plus que comme un ennemi, le dépouilla de ses dignités et le jeta dans un cachot. Il y avait un an que le général languissait dans les fers lorsque l'empereur tomba dangereusement malade. Sentant sa fin approcher, et se torturant sur un lit de douleur, l'empereur demanda  qu’on lui apportât la tête de Théophobe à l'instant même. Des assassins la lui présentèrent dans un plat d’argent. La saisissant par les cheveux, il dit, avec une joie féroce : "Bientôt je ne serai plus Théophile; mais toi, tu n'es plus Théophobe". Il expira dans d’effroyables convulsions, en prononçant cette dernière parole (20 janvier 842). Théophile laissa un fils, Michel III, qu’il avait déclare Auguste en venant au monde.  Michel n’avait que trois ans lorsqu’il monta sur le trône. La princesse Théodora gouverna sagement l’empire pendant treize ans, en qualité de régente. En 855, Michel III, qui fut un  des princes  qui ont le plus horriblement avili le rang suprême, outragea sa mère, puis, il la chassa de son palais, lui fit raser la tête et l'enferma pour toujours dans un monastère. Michel III vécut comme Néron et mourut comme Héliogabale. Le 24 septembre 867, des conjurés, à la tête desquels se trouvait Basile, associe depuis un an à l'empire, poignardèrent Michel III au milieu d un festin. En ce temps-la, dit Léon le Grammairien, il tomba du ciel sur Constantinople une pluie de sang et de petites pierres tachetées de sang. Le vieil historien ajoute que les peuples en furent effrayés (Baptistin Poujoulat, Histoire de Constantinople, Tome 1, Partie 1, 1853, p. 262-264).

 

À l'origine, Théophobos est un membre de la secte khurramite à l'ouest de l'Iran, persécutée par les califes abbassides. Le mouvement khurramite aussi appelé la Khurramiya (La religion joyeuse) était un mouvement religieux et politique iranien qui est apparu en Azerbaïdjan au début du IXe siècle. Ce mouvement, aussi appelé Surkh jamgan (aux habits rouges) à cause de leur couvre-chef rouge, était une réaction iranienne, contre le pouvoir arabe et contre l'islam, qui a contribué à affaiblir le califat (fr.wikipedia.org - Théophobos).

 

Basile Ier

 

En 867, marquant sa puissance retrouvée dans cette zone occidentale, la marine byzantine sous les ordres de Nicetas Orifa bat devant Dubrovnik les Arabes qui pillaient l'Adriatique depuis près de trente ans (Siècles cahiers du Centre d'histoire des entreprises et des communautés, Numéros 5-8, 1997).

 

Le basileus Basile Ier le Macédonien travaillait à l'émancipation des Slaves de la tutelle franque pour accroitre son pouvoir dans la région adriatique. Les pirates slaves et arabes empêchaient la libre circulation dans la mer Adriatique. Après 867, en 872, les Arabes revinrent à la charge et ravagèrent les côtes slaves de la Dalmatie (Lujo Vojnovic, Histoire de Dalmatie, 2008 - www.google.fr/books/edition).

 

Durant l'année 872, Basile tout occupé par la guerre contre les Pauliciens avait singulièrement négligé ses possessions de Sicile. Les Arabes, heureusement pour lui, se débattaient dans d'inextricables difficultés civiles dont, régulièrement, les gouverneurs payaient les frais en se faisant assassiner. Cet état de choses explique bien pour quelles raisons les Grecs siciliens vécurent en une paix relative et ne perdirent aucune des villes qui se trouvaient encore en leur pouvoir. Mais, si les Arabes siciliens n'agirent guère alors, ceux de Tarse et de Crête, par contre, plus forts et plus unis que les autres, reparurent dans l'Adriatique. Dès qu'un centre arabe se croyait assez fort, on était sûr de voir son gouvernement se lancer dans quelque aventure. Tel fut, par exemple, le cas de l'Emir de Tarse, Osman ou Esman qui, vers cette époque, profitant des premiers succès arabes en Illyrie, s'en vint assiéger à l'improviste les cotes de la Grèce. Au mois de mai de l'année 872, étant montés dans la Mer Adriatique, ils ravagèrent toute une série de villes sur la côte de Dalmatie, parmi lesquelles un centre important appelé Brazza (Brac), île située au sud de Spalato. Les Arabes retournèrent en Crète avec un énorme butin. En rentrant chez eux, pourtant, une désagréable surprise les attendait. Subitement, ils se trouvèrent en présence de la flotte de Nicetas Oryphas qui, probablement, était demeurée sur les côtes de Grèce depuis Tannée précédente. La légère défaite que leur lit subir le coin mandant des forces byzantines, n'était pas pour les décourager. Au lieu de s'en aller sur les cotes d'Illyrie, les Arabes, commandés par un certain Photius, se précipitèrent sur celles de Péloponnèse. Patras, Pylos, Corinthe souffrirent de leurs déprédations. Nicetas était alors établi à Cenchrée. Par une heureuse inspiration, au lieu de tourner a presqu'île pour rejoindre la flotte sarrasine au cap Malée où se trouvait son point d'attache, il lit clandestinement passer troupes et vaisseaux par terre et, tout à coup, se présenta devant l'ennemi. Les Arabes furent vaincus. Leur flotte fut ou brûlée ou coulée, l'équipage décimé, la Crète dut paver pendant dix ans tribut à l'Empereur. Pour heureuse qu'eût été cette expédition, elle n'en était pas moins la preuve certaine du danger qui ne cessait de menacer les Byzantins de Grèce, d'Italie, de Sicile. En fait, la Méditerranée était au pouvoir des Arabes et toujours on pouvait craindre de nouvelles surprises (Albert Vogt, Basile Ier, empereur de Byzance (867-886) et la civilisation byzantine à la fin du IXe siècle, 1908  - archive.org, Aleksandr Aleksandrovich Vasiliev, Byzance et les Arabes, traduit par Henri Grégoire, Marius Canard, 1935 - www.google.fr/books/edition).

 

Pour échapper aux incursions musulmanes, les habitants de la ville d'Erissos dans l'île de Mytilène se réfugièrent au Mont Athos. Le Mont Athos, après les incursions arabes des années 60 du IXe siècle, était devenu désert et commença seulement à se repeupler après l'année 870. Dans le nombre de ceux qui vinrent l'habiter, une grande partie fut composée de de réfugiés venus de la ville d'Erissos dans l'ile de Mytilène qui avaient échappé aux incursions arabes ; ils se construisirent un petit village dans les ruines de l'ancienne Apollonia qu'ils appelèrent du nom de leur ville natale, Erisso. Certainement, de semblables émigrations de Mytilène à l'Athos s'accomplirent plus d'une fois et elles augmentèrent l'effectif de la colonie de l'Athos à tel point que le métropolite de Salonique y nomma un évêque (Aleksandr Aleksandrovich Vasiliev, Byzance et les Arabes, traduit par Henri Grégoire, Marius Canard, 1935 - www.google.fr/books/edition).

 

Typologie

 

Le report de 1872 sur la fourchette 840 - 867 donne -192 - -138.

 

Peuplé initialement de Casquéens, le Pont a vu s'élever sur sa côte les colonies grecques de Sinope, Amaseia, Cerasus et Trébizonde au VIe siècle av. J.-C. Pendant les guerres des Diadoques au début de l'époque hellénistique, Antigone, Séleucos et Lysimaque se disputent l'Anatolie. Mais le Pont reste hors de leur tutelle. Mithridate Ier, un Perse hellénisé (fils de Mithridate de Cios au service d'Antigone, tué en 301 av. J.-C.) s'empare du Pont au début du IIIe siècle av. J.-C. et se déclare indépendant. Il lui faut de longues guerres, mal connues, pour s’affranchir définitivement des Séleucides (fr.wikipedia.org - Royaume du Pont).

 

Mithridate III du Pont est un roi du Pont ayant régné d'environ 220 à 184 av. J.-C. Son existence est parfois contestée car elle ne repose en fait que sur l'assertion d'Appien qui précise que Mithridate VI était le huitième roi de la dynastie et le sixième à porter ce nom.

 

Mithridate VI Eupator, plus connu sous le nom de Mithridate le Grand, est un roi du Pont ; il doit probablement ce surnom d’Eupatôr («de noble naissance», «bien-né») à son oncle, le roi séleucide Antiochos V. Né en 135 ou en 132 av. J.-C., il se suicide en 63 av. J.-C. Il est le fils aîné du roi du Pont Mithridate V Évergète qui avait été l'allié de Rome lors de la troisième guerre punique. D’origine perse, il se présente comme un roi hellénisé. Personnage complexe, ambitieux, inflexible aussi, amateur d'art, Mithridate est souvent comparé à Hannibal pour sa haine de Rome et sa position de symbole des sentiments anti-romains. Il échoue cependant dans sa tentative de renverser la domination romaine en Asie et en Grèce. En effet, il est un des seuls rois à avoir tenu tête à la République romaine, et ce pendant plus de 25 ans, au cours des guerres mithridatiques (88-65 av. J.-C.). La supériorité militaire de Rome, la qualité des généraux romains comme Sylla, Lucullus ou Pompée, mais aussi l'épuisement des ressources en or, hommes et ravitaillement de son royaume ont eu raison de ses ambitions. Il est également connu pour être à l'origine du concept de mithridatisation, qui consiste à consommer régulièrement de faibles doses de poison pour y accoutumer l'organisme et y développer une résistance (fr.wikipedia.org - Mithridate VI).

 

Il est également connu pour être à l'origine du concept de mithridatisation, qui consiste à consommer régulièrement de faibles doses de poison pour y accoutumer l'organisme et y développer une résistance.

 

1000 ans plus tard

 

Tremblements... de terre

 

Ruinée par un tremblement de terre du mois de mars 1867. Le charme attaché aux souvenirs classiques est compris de tous les hommes d'intelligence élevée, et les grands seigneurs utilitaires, qui se moquent du grec et du latin, seraient bien étonnés si l'on cherchait à leur démontrer l'immense intérêt qui résulte de l'étude des langues antiques. A tout moment les faits contemporains ramènent sur la scène des nations ou des villes célèbres presque oubliées, et l'esprit du penseur trouve une jouissance infinie à se reporter au temps de sa jeunesse, en entendant prononcer des noms grecs ou latins, restés gravés dans sa mémoire. Ces réflexions me sont suggérées par la nouvelle que les journaux ont donnée, de la ruine presque complète des villes et villages de l'île de Mételin, à la suite d'un tremblement de terre du mois de mars 1867. L'antique Lesbos s'est aussitôt présentée à ma mémoire, et, me laissant aller sur la pente de mes inclinations, je me suis mis à rechercher les titres historiques de cette île, une des principales de la mer Egée (Paul Saint-Olive, Mélanges historiques et littéraires (1868), 2016 - www.google.fr/books/edition).

 

La même année, a lieu en février, un tremblement de terre dans l'île de Céphalonie (Mer Ionnienne) (Ch. Sainte-Claire Deville, Bibliographie : Etude des tremblements de terre de Céphalonie et de Metelin de M. Fouqué, Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, 1868 - www.google.fr/books/edition).

 

Lorsque le Traité de Paris (1814), qui met fin au Premier Empire, place les îles Ioniennes sous protectorat britannique, elles prennent le nom de « États-Unis des Îles Ioniennes». Une nouvelle constitution, qui donne la réalité du pouvoir au Haut-Commissaire britannique, est promulguée le 28 décembre 1817, et conduit à de nouvelles insurrections des Céphaloniotes.Bien que l'île soit restée sous la domination anglaise, les Céphalonites ont activement participé à la guerre d'indépendance grecque de 1821 contre la domination turque. Constantinos et Andreas Metaxas, Gerasimos et Dionyssios Fokas, Demétrios Hoidas, Gerasimos Orfanos et Loukas Valsamakis étaient parmi les combattants de la liberté de Céphalonie. Durant la guerre d'indépendance grecque (1821-1830), Lord Byron a séjourné dans le village de Metaxata (à 9 kilomètres d'Argostóli), et y a écrit la majeure partie de son Don Juan. L'île restera sous protectorat britannique jusqu'à sa cession à la Grèce en 1864 (fr.wikipedia.org - Céphalonie).

 

En 1865, à Zagreb (Agram) le 14 juin, tremblement, à Fiume (en Croatie alors) en décembre 1866 (Alexis Perrey, Note sur les tremblements de terre en 1866 et 1867, avec suppléments pour les années antérieures, de 1843 à 1865, 1870 - www.google.fr/books/edition).

 

Traité de Londres

 

La Russie considérait les restrictions relatives à la mer Noire, imposées par les articles 11-14 du traité de Paris (ainsi que par une convention annexe) comme un outrage et un préjudice sérieux à ses intérêts. Elle faire modifier lesdites stipulations à la première occasion appropriée. Mais les efforts de la diplomatie russe ont toujours été déjoués par les puissances occidentales ainsi que par la Porte ottomane qui jouissait de leur concours dans cette position. La Turquie ne voulait point relâcher lesdites restrictions, comme en témoigne une circulaire de la Sublime Porte adressée aux représentants étrangers le 28 septembre 1868, où elle déclara que la convention de 1856 serait désormais strictement appliquée.

 

Ce n'est qu'en octobre 1870 que le gouvernement de Saint-Pétersbourg, profitant de la guerre franco-allemande, repoussa unilatéralement les relatives à la mer Noire, insérées dans le traité de Paris et dans la convention annexée. La note, bien connue, du prince Gortchakov disait : «Sa Majesté Impériale ne saurait se considérer plus longtemps comme liée aux obligations de ce traité en tant qu'elles restreignent ses droits de dans la mer Noire». En dépit du mécontentement d'autres puissances signataires du traité de Paris (particulièrement de l'Angleterre), une conférence de ces puissances fut réunie à Londres en janvier 1871. Son résultat fut le traité signé le 13 mars 1871, qui dans son article premier abrogea les articles 11, 13, et 14 du traité de Paris, ainsi que la convention turco-russe y relative. La politique de la Russie a remporté un succès de très grande importance, en éliminant pour son littoral non défendu de la mer Noire, une menace à venir de la Turquie, soit des puissances alliées à cette dernière. La Turquie qui disposait d'une flotte de guerre dans la mer Egée et à l'intérieur de la région maritime des Détroits, pouvait toujours la faire entrer dans la mer Noire (en dépit de l'interdiction contenue dans les actes de 1856). Dans cette mer, la Russie n'avait alors rien à sa disposition pour s'opposer à une attaque venant du côté de la mer.

 

Les conséquences de la démarche russe sont connues. La Porte dut consentir à l'abrogation de l'accord spécial russo-turc relatif à la mer Noire, signé également à Paris en 1856 conjointement avec le traité de paix, qui définissait le nombre de petits bâtiments de guerre entretenues par les deux puissances dans la mer Noire. Le même jour que le traité, c'est-à-dire le 13 mars 1871, un nouvel accord bilatéral russo-turc sanctionna cette abrogation.

 

Il va sans dire que désormais la Turquie aussi avait la liberté une flotte de guerre dans la mer Noire et de fortifier son littoral. Mais le traité signifiait pour la Russie beaucoup plus que la Turquie, car si cette dernière, antérieurement, pouvait faire entrer ses navires de guerre du Bosphore dans la mer Noire, la position de la Russie était restée entièrement différente et très désavantageuse comparativement à celle de la Turquie. Désormais les chances étaient égales. Elles dépendaient seulement de la capacité des chantiers que la Russie commençait à construire sur son littoral de la mer Noire.

 

On s'est demandé parfois si ce succès diplomatique de la Russie n'était qu'un premier pas sur une voie apparemment nouvelle, à vrai dire En effet, pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, le tsariste envisageait une action afin d'obtenir quelques droits particuliers pour la Russie, modifiant le traité de 1871 en ce qui concernait la fermeture des Détroits aux bâtiments de guerre autres que ceux à la Turquie. A Saint-Pétersbourg on voulait obtenir de la Turquie le droit de passage pour les navires russes à travers les Détroits, un à un et en vertu d'une autorisation spéciale accordée chaque fois par le sultan. Ces desseins, si modérés qu'ils fussent de la part d'un État victorieux, ne purent être réalisés. Le traité de San Stefano dans son article 24 ne mentionnait point cette question : il parlait exclusivement de la liberté de navigation de navires marchands à travers les Détroits. Quant au traité de Berlin, il confirma brièvement dans son article 63 les stipulations du traité de Londres. Le traité définitif de paix entre la Russie et la Turquie, signé le 8 février 1879 (27 janvier v. s.) passa outre à cette question. Et l'état de choses créé à Londres en 1871, confirmé par le traité de Berlin, devait subsister jusqu'à la fin de la première guerre mondiale (Henrik Batowski, Un siècle depuis le traité de Londres du 13 mars 1871. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 19 N°2, Avril-juin 1972. Dimensions et résonances de l'année 1871 - www.persee.fr).

 

La guerre russo-turque de 1877-1878 fut provoquée par l'insurrection en Bosnie Herzégovine de 1875, alors qu'un mouvement panslaviste se formait dans les Balkans. La Serbie et le Monténégro déclaraient la guerre à la Turquie et l'armée serbe était commandée par un Russe. Des négociations entamées avec le sultan ne donnent rien, aussi le tsar Alexandre II entre en guerre, garantissant aux Anglais qu'il ne toucherait ni à Constantinople ni à l'Egypte (Pierre Pascal, Histoire de la Russie, Des origines à 1917, 1976 - www.google.fr/books/edition).

 

Commerce

 

Il y a différentes routes dont se sert le commerce pour communiquer avec la Perse. Nous citons en premier lieu, celle qui était la première fréquentée et qui, partant de Trebizonde, port turc de la mer Noire, traverse le plateau d'Erzéroum et aboutit à Tauris. Tauris est la véritable capitale commerciale de la Perse. C'est une ville de 160,000 habitants, jouissant d'un climat excellent. C'est le point central des routes qui conduisent par différentes directions dans l'intérieur du pays. La France, l'Angleterre et la Russie y entretiennent des consulats; les Italiens qui y demeurent sont sous la protection du consulat de France (Le commerce de la Perse, Le Portefeuille diplomatique consulaire et financier, Volume 1, 1880 - books.google.fr).

 

Il y a deux voie pour la Perse : la voie de Turquie et la voie de Russie.

 

Voie de Turquie. - De Trébizonde à Tauris par Erzeroum. C'est un chemin de caravanes auquel le gouvernement ottoman se propose de substituer une route carrossable. Mode de transport. Chevaux, mulets, chameaux. Prix. De Trébizonde à Tauris, il se règle d'après le poids total de l'expédition et varie, suivant les circonstances, entre 300 et 500 piastres par kantar (quintal) de 30 batmans ou 180 ocques. De Tauris à Trébizonde, le prix se règle par charge, et la charge coûte de 2 à 3 tomans. Durée du trajet. - Trente-cinq jours en hiver, cinquante en été.

 

Voie de Russie. - La voie de Russie est mixte, et beaucoup plus compliquĂ©e dans l'Ă©tat actuel des choses. Mode de transport. - Navigation maritime Ă  vapeur de TrĂ©bizonde Ă  Poti ; navigation fluviale de Poti Ă  Marani, sur de petits bateaux Ă  vapeur ; transport en voitures, fourgons, ou arabas, de Marani Ă  Tiflis, et mĂŞme Ă  la rigueur jusqu'Ă  la frontière de Perse, mais plus ordinairement transport Ă  dos de chameau de Tiflis Ă  Tauris. DurĂ©e du trajet. - Cinquante Ă  soixante jours. La compagnie russe de navigation sur la mer Noire, se charge des transports en soixante jours et en soixante-dix de Tauris Ă  Constantinople. Prix. - Varie de 70 kopecks Ă  1 rouble 35 kopecks par poud (16 kilogrammes 1/3). La compagnie russe de navigation sur la mer Noire se charge actuellement du transport de Poti jusqu'Ă  Tauris moyennant 2 roubles 28 (Annales du commerce extĂ©rieur, Faits commerciaux, Volume 68, Ministère de l'agriculture et du commerce, 1850 - www.google.fr/books/edition).

 

La route moins historique et presque contemporaine de la mer Noire à Tauris par la voie de Russie, en passant par Poti, Tiflis, et en traversant le fleuve Araxe qui sépare les deux empires.

 

Voici comment s'exprime, au sujet de cette route, M. Palgrave, consul d'Angleterre Ă  TrĂ©bizonde en 1872 : «Un coup fatal a Ă©tĂ© portĂ© Ă  la communication de cette ville avec la Perse, par l'ouverture d'une nouvelle route Ă  travers la GĂ©orgie russe. En 1867 seulement, le gouvernement russe a dirigĂ© son attention sur cette importante ligne de communication avec l'Asie centrale, et depuis lors, il a mis la plus grande diligence Ă  amĂ©liorer la route ainsi que les moyens de transport. Les bĂ©nĂ©fices toujours croissants de la nouvelle route ont Ă©tĂ© autant de pertes pour l'ancienne, et l'achèvement du chemin de fer depuis Tiflis jusqu'Ă  la cĂ´te lui a portĂ© le dernier coup. Si l'administration russe poursuit sa ligne jusqu'Ă  la frontière persane, le transit par Trebizonde sera rĂ©duit Ă  zĂ©ro. — Deux faits importants ont contribuĂ© Ă  ce rĂ©sultat: 1° le gouvernement turc prĂ©lève un droit de transit qui, nominalement et selon le TraitĂ© doit ĂŞtre de 1 % et qui, en rĂ©alitĂ©, par les vexations et les obstacles de toute nature, n'est jamais infĂ©rieur Ă  2 %, et monte frĂ©quemment Ă  8 %, tandis que le gouvernement russe, mieux avisĂ©, ne prĂ©lève aucun droit de transit pour les communications avec la Perse ; 2° la compagnie du chemin de fer de Tiflis a pris des dispositions pour transporter depuis Poti jusqu'Ă  Tauris, une balle de marchandises pesant en moyenne 50 kilos, Ă  raison de 5 francs pour tous frais ; tandis que le transport de la mĂŞme balle par caravane de TrĂ©bizonde jusqu'Ă  Tauris est de 30 francs.»

 

Il y a tout lieu d'espérer que le gouvernement russe étendra sa ligne de chemin de fer jusqu'au port de Batoum, ce qui comblerait de joie M. Palgrave, l'auteur du rapport que nous venons de citer. Mais, soit dit en passant, il restera toujours inexplicable comment M. le marquis de Salisbury a pu, sans provoquer les rires, verser des larmes sur la route des caravanes, cette antique épave de l'histoire, abandonnée par le commerce anglais en l'honneur d'un chemin de fer russe, et s'armer de cette considération pour vouloir empêcher l'annexion de Batoum à la Russie. Une troisième route, celle qui relie Téhéran à la mer Caspienne par Recht, sert presque exclusivement au commerce entre la Perse et la Russie (Le commerce de la Perse, Le Portefeuille diplomatique consulaire et financier, Volume 1, 1880 - books.google.fr).

 

En 1868, le baron de Hirsch signa avec le Gouvernement turc, un contrat pour la construction de 2000 kilomètres de chemin de fer, dans la Turquie d'Europe. En 1872, à la suite d'un différend entre le baron de Hirsch et le Gouvernement turc, différend créé par la Russie, la longueur de 2000 kilomètres à construire fut réduite à 1260. En 1875, la construction des lignes formant l'objet de la convention de 1872 fut terminée. Dans ce réseau est compris la ligne Istanbul-Edirné (318 kilom.) En 1890, le baron de Hirsch songea à liquider son affaire. Il entra en négociations avec M. Bauer, directeur du Wiener-Bank Verein, de Vienne, qui forma un groupe dirigé par lui, la Deutsche Bank de Berlin, la Société de Crédit Suisse et autres établissements de premier ordre. La personnalité du baron de Hirsch disparut de cette affaire des chemins de fer de la Turquie d'Europe, affaire qui fit tant tant de bruit dans le monde financier et qu'il dirigea pendant plus de 20 ans, après en avoir été le créateur. Le réseau du chemin de fer construit par le baron de Hirsch, rendit de grands services à la Turquie, pendant la guerre turco-russe (Abraham Galanté, Histoire des Juifs d'Istanbul depuis la prise de cette ville, en 1453, Tome 2, 1942 - www.google.fr/books/edition).

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